Thriller psychologique

La Cave aux poupées

de Magali Collet (Auteur)
Broché – 19 mars 2020
Éditeur : Taurnada Éditions

Manon n’est pas une fille comme les autres, ça, elle le sait depuis son plus jeune âge. En effet, une fille normale ne passe pas ses journées à regarder la vraie vie à la télé. Une fille normale ne compte pas les jours qui la séparent de la prochaine raclée monumentale… Mais, par-dessus tout, une fille normale n’aide pas son père à garder une adolescente prisonnière dans la cave de la maison.

 

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Attention !
Livre à ne pas mettre entre toutes les mains…

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Chuuuuut…
Manon habite avec Le Père.
Elle a grandi dans la peur, les coups, l’humiliation…

Chuuuuut…
Le Père enlève de jeunes adolescentes pour “les monter”…

Chuuuuut…
Manon doit les laver, les surveiller, les préparer…

Chuuuuut…
Manon a peur, Le Père la surveille, Le Père ne pardonne pas…

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Bonjour à toutes et à tous…

Le premier roman de Magali Collet est vraiment incroyable. Sordide, malsain et addictif !
“Surtout, ne me prenez pas pour une psychopathe !” dit-elle lorsqu’elle parle d’elle et de son roman.
Magali m’a embarqué avec elle dans son histoire dès les premières lignes.

L’histoire m’a fait peur, elle est tellement violente et réaliste, j’en ai eu froid dans le dos durant une bonne partie de ma lecture, car j’avais tendance à me mettre à la place de ces jeunes filles à la merci de ce bourreau.
C’est un huis-clos écrit dans le langage “parlé” d’une adolescente complètement perdue. Elle n’est jamais sortie de chez elle. Elle n’a jamais vu d’autres personnes que son père et ses “poupées”. Elle ne sait ni lire ni écrire.

Rarement je n’ai eu dans un roman, un personnage aussi “déshumanisé”, aussi abject que ce père qui ne se sert uniquement de sa fille que lorsqu’il en a besoin.
Elle s’occupe de tout à la maison. Ménage, repas, tenue de la maison et surveillance des jeunes filles dans la cave. Et gare à Manon si tout n’est pas parfait comme il le souhaite. Alors Le Père se déchaine sur elle… Coups de poings, coups de pieds, il la “monte” avec violence jusqu’à ce qu’elle s’évanouisse.

L’intrigue est parfaitement construite. Certaines scènes sont décrites avec un réalisme à la limite du supportable.

  • Qui est ce “père” violent, incestueux, pédophile et criminel ?
  • Comment Manon va-t-elle faire pour arriver à se construire dans “son monde” de souffrance et de perdition ?
  • Pourquoi ne réagit-elle pas plus face à tout ce qu’elle endure ?

J’ai eu beaucoup de mal à m’identifier aux personnages, vous vous en doutez, ce qui n’enlève en rien le côté addictif de la lecture.
Magali Collet frappe fort, frappe juste et propose un roman très bien construit que je ne suis pas prêt d’oublier.

Je vous conseille pour plein de bonnes raisons de découvrir le premier roman de Magali Collet. Il est effrayant !
Merci aux éditions Taurnada, merci à Joël pour cet “OVNI” littéraire.

PS. “Magali, je ne suis pas un psychopathe non plus !”

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Extrait :
« Et lui… lui, il l’a cognée une fois, deux fois, trois fois, des tas de fois et moi je comptais les coups parce que j’ai toujours aimé compter. Il a cogné quarante-sept fois. C’est long à compter quarante-sept coups. Il l’a cognée si fort qu’à la fin, elle a plus bougé… Il est sorti il n’est rentré que le lendemain. J’ai dit à Maman qu’elle pouvait se lever, qu’il était parti, mais elle a pas bougé. Même quand je me suis mise à la secouer. Alors je suis resté avec Ma Maman toute la nuit, à lui tenir la main. Je lui ai mis la couverture de mon lit pour qu’elle n’ait pas froid et je me suis mise dessous, avec elle. Elle avait bien le droit de dormir un peu et puis il fallait qu’elle reprenne des forces parce qu’on allait partir toutes les deux, elle l’avait dit. J’ai bien dormi à côté d’elle. J’ai toujours bien dormi avec Ma Maman. Au matin, Le Père il est revenu. Il l’a touchée, il m’a regardée et il l’a prise dans ses bras comme une princesse. Il l’a emmenée et je ne l’ai jamais revue. »

 

 

Née en 1972 à Colombes, Magali Collet est une passionnée des mots. Elle écrit des poèmes, des nouvelles et des chroniques depuis de nombreuses années. Sa sensibilité à la cause des femmes, celles qui souffrent de ne pouvoir échapper à leur condition, apparaît en filigrane dans tous ses textes. Avec son premier roman, La Cave aux poupées, elle plonge ses lecteurs dans les fosses ténébreuses des âmes, pleines de violences, d’angoisses, mais aussi d’un profond désir de rédemption.

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