Pièce de théâtre, Témoignage

Romanesque

La folle aventure de la langue française
de Lorànt Deutsch
Broché – Grand livre, 18 octobre 2018
Éditions : Michel Lafon

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Après Paris et les routes de France, Lorànt Deutsch aborde un sujet passionnant où son talent de conteur fait merveille !

Première surprise : l’ancêtre du français, ce n’est pas le gaulois mais le “roman”, la langue romaine issue du latin de Jules César, le vainqueur de la Gaule !
En effet, au fil des invasions et de nos propres conquêtes, ce latin s’est transformé et enrichi de multiples apports : germaniques avec les Francs, nordiques avec les Vikings, arabes au moment des croisades, italiens à la Renaissance… avant de devenir un français triomphant dans toutes les cours d’Europe au XVIIIe siècle, grâce à nos philosophes.
Entre-temps les troubadours ont inventé l’amour et les femmes écrivains réclamé leur émancipation, les grammairiens se sont occupés de la syntaxe et la réforme de l’orthographe a déjà rendu quelques linguistes fous !
Enfin, l’école obligatoire acheva de permettre à tous les citoyens français de communiquer. Aujourd’hui, l’abus des termes anglais, les mots issus de la culture urbaine et les raccourcis de nos Smartphones inquiètent les puristes… Ils ont tort : le temps fera le tri. Et de ce bouillonnement créatif continuera d’émerger une langue vivante, ouverte à tous : la langue française est une langue d’accueil.

 

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J’avais lu Métronome en décembre 2010.
J’avais apprécié le style et le rythme de l’auteur. Il permettait d’entrer assez facilement dans le sujet, d’assimiler ou de remettre en avant certains souvenirs de mes cours d’histoire.
Avec Romanesque, Lorànt Deutsch va beaucoup plus loin, il nous faire découvrir les origines de la langue française, qu’elles soient grecques, latines ou venant de pays ou de régions auxquelles je ne m’attendais pas du tout.

C’est rythmé, vivant et rempli de diverses anecdotes.
Alors, oui, ce n’est pas forcément bien écrit et parfois, l’auteur se perd même dans ses pensées… Mais ayant cette passion de la langue française en commun, j’y ai quand trouvé mon bonheur, et de plus, j’ai appris plein de “petites choses” qui se sont déroulées à travers l’Histoire. On le sent passionné et rien que cela, ça me va.

Un petit “bémol” par contre.
Je trouve qu’il a manqué à ma lecture, quelques “sources” où j’aurai pu approfondir certaines recherches si le besoin s’en faisait sentir.

J’ai passé un bon moment de lecture, et ma curiosité a été pleinement récompensée.
Merci Lorànt… et, je crois que l’on se voit bientôt !

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Extraits :

« Il y a dans le passé le plus lointain une poésie qu’il faut verser dans les jeunes âmes pour y fortifier le sentiment patriotique… Faisons aimer à nos enfants tous nos héros du passé, même enveloppés de légendes, car c’est un malheur que nos légendes s’oublient, que nous n’ayons plus de poésie ni de contes dans nos foyers. Un pays comme la France ne peut vivre sans poésie. Faisons-leur aimer nos ancêtres les Gaulois et les forêts des druides… »


« Du côté des Gaulois, en revanche, il n’en allait pas de même. Les druides refusaient l’écriture, pour le peuple comme pour eux-mêmes. Rien de ce qui était sacré ou seulement important ne devait être confié à l’écrit ! Il leur paraissait inconvenant de livrer à des graphies inertes la parole vivante des poètes et des dieux. L’Histoire, la légende, la foi devaient être déposées dans les mémoires des hommes et transmises par le verbe. Or seuls les druides étaient chargés de l’éducation, donc les élèves avaient interdiction d’écrire ! »

« Ainsi donc les Gaulois n’étaient pas les butors primaires qu’on croyait. Ils étaient simplement plus proches des secrets de la nature, des charmes de la vie… et des combats glorieux ! Et si les Gaulois latinisés se divertissaient à la lecture ou à l’écoute des textes écrits, la majorité populaire s’enflammait pour les bardes, ces poètes ambulants qui, à travers toute la Gaule, toujours vêtus d’une aube bleu clair, chantaient leurs odes improvisées en s’accompagnant à la lyre ou à la harpe. Et ils chantaient quoi, ces artistes magnifiques ? La gloire des puissants et la valeur des héros sur les champs de bataille ! C’était leur rôle unique, au moins tant que la guerre permettait aux combattants de se montrer glorieux… »

« Au VIIe siècle, la Francie est divisée, les rois mérovingiens s’auto-exterminent, et tandis que la ponctuation facilite la transmission des textes, une nouvelle langue issue du latin fait son apparition : le roman. »

« Et c’est ainsi que son Histoire des temps, il la nomma Chronique. Ce terme, il l’avait tiré du grec khronika biblia, un recueil de faits retranscrits année après année. Le mot va entrer dans la langue française, mais explosera véritablement au XIXe siècle avec le développement de la presse écrite. Il changera alors de sens pour designer une rubrique personnelle et régulière. »

 

Lorànt Deutsch, de son vrai nom Lazslo Matekovics, est né le 27 octobre 1975 à Alençon, d’un père hongrois et d’une mère parisienne. Passionné de foot, il est recruté par le FC Nantes dans le cadre Sport-Etudes. Mais il doit renoncer à son rêve de carrière professionnelle, car il n’a pas la carrure adaptée. Il se rabat alors sur la scène auquel il prend goût dans une maison des jeunes et de la culture (MJC), avant que sa sœur ne l’inscrive au théâtre Mouffetard. En 1990, il se présente à sa première audition pour une série de télévision franco-québécoise, Les Intréprides et il décroche le rôle qui lui colle à la peau pendant cinq ans. Il met ensuite temporairement sa carrière entre parenthèses pour ses études : un double cursus ambitieux en philosophie ainsi qu’en « langue et civilisation hongroise » à l’INALCO, qu’il achève en 1998. Il n’abandonne pas pour autant le théâtre et multiplie les publicités, dont les plus célèbres sont celles pour Yop et la série de spots Gervais.

Mais il faut attendre 1999 pour que la carrière de l’acteur prenne son envol, avec la comédie Le Ciel, les oiseaux et… ta mère !, de Djamel Bensalah. Un rôle annonciateur de la filmographie de Lorànt Deutsch : malgré quelques seconds rôles dans Peut-être de Cédric Klapisch (1999), l’Envol de Steve Suissa (2000) et Là-bas, mon pays d’Alexandre Arcady (2000), il privilégie le plus souvent les comédies loufoques.

Il prend également le parti de se consacrer davantage au théâtre. En 2005 et 2006, il monte sur les planches pour interpréter le rôle de Mozart dans la pièce Amadeus, aux côtés de Marie-Julie Baup.

Puis, en septembre 2009, son premier livre, Métronome, l’histoire de France au rythme du métro parisien, fruit de sa débordante imagination depuis l’âge de 15 ans, et conclusion de cinq années de recherches et d’écriture, voit le jour. Un succès aussi immense qu’inattendu pour un ouvrage ayant trait à l’histoire : 2 millions d’exemplaires sont vendus. Réédité en Métronome Illustré en 2010, le livre, qui raconte l’histoire de France par le prisme des stations de métro de Paris, a même fait l’objet d’une adaptation pour la télévision, par France 5, diffusée en mai 2012.

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