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Thriller historique, Émotion, Historique, Drame, Amour

Monsieur de Paris

de Emmanuel Robert-Espalieu
Broché – 23 février 2023
Éditions : Michel Lafon

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Si votre fils était voué à un destin macabre, que feriez-vous ?

Unique héritière du bourreau de Joigny, Marguerite veut tenir la promesse faite à son père : s’assurer que son fils, Henri, perpétue la tradition familiale en devenant Monsieur de Paris, l’exécuteur le plus connu du royaume. Mais le moment venu, Henri, décidé à fuir la vie de paria qu’on veut lui imposer, s’est évaporé dans  » la Vallée de la misère « , les bas-fonds des quais de Seine. Marguerite imagine alors l’impensable : officier elle-même sur l’échafaud, à l’insu de tous, le temps de retrouver son fils. Un risque immense pour une femme dans cette période sombre et tumultueuse qu’est la fin de règne de Louis XIV. D’autant plus que les amitiés douteuses d’Henri vont l’entraîner dans de bien ténébreuses affaires.

 

• Couv_2024-029_Robert-Espalieu Emmanuel - Monsieur de Paris

 

Monsieur de Paris est la suite de Fleur de sang.
Il peut se lire indépendamment, mais il est tellement intéressant dans le développement des personnages qu’il serait dommage de ne pas le lire avant…

Quel plaisir de retrouver Marguerite, fille et femme de bourreau, qui va tout faire pour que de son fils Henri, devienne le prochain bourreau de la capitale, le prochain “Monsieur de Paris”. Mais malheureusement, tout le monde n’est pas fait pour être bourreau, et malgré toutes les discutions qu’ils ont peu avoir, Henri sait très bien au fond de lui, qu’il n’est pas fait pour cette fonction-là. De plus, Henri est amoureux. Il est amoureux de la belle Madeleine, et se refuse à lui imposer une vie qu’ils n’auraient pas choisie.
Mais Madeleine, n’est pas libre. Martin la mène comme, et où il veut, et par la force si nécessaire…

Henri doit respecter la tradition familiale à n’importe quel prix, et Marguerite y veille au quotidien.
Mais un matin, Henri à disparu sans laisser aucune trace !

Commence alors pour Marguerite, une mission incroyable qu’elle met en place au fur et à mesure, dans le Paris sombre, pauvre et violent du règne du roi soleil. Prête à tout pour retrouver son fils, elle va prendre tous les risques et être embarquée dans des problèmes qui n’en finissent plus…
Jusqu’où une mère est-elle prête à aller par amour pour son fils ?

Emmanuel Robert-Espalieu, m’avait déjà complètement subjugué dans le premier volet, de cette saga historico/familiale, mais dans celui-ci, tout en conservant le style, le charme, les odeurs et la saleté, il construit son roman comme un thriller sans aucun tant mort, avec de nombreux rebondissements. J’ai été parfois même estomaqué… jusqu’à cette fin que j’ai haïe…
…Mais quelle surprise !!!

Énorme coup de cœur, pour ce récit captivant, servi par une écriture fluide et agréable.
J’avais vraiment l’impression d’y être et d’observer à chaque coins de rues, le déroulement du récit.
Deux romans qui mériteraient vraiment une adaptation cinématographique.

J’ai encore les hurlements des suppliciés dans les oreilles… Ils le méritaient !

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Extraits :
« En revanche, l’homme devenait frugal en paroles quand il travaillait.
D’ailleurs personne, même celles ou ceux qui le connaissaient, ne l’aurait abordé à ce moment-là. Car Clément, cet homme à l’allure bienveillante et affable qui continuait de fixer Henri, n’était autre que Monsieur de Paris, le bourreau de la capitale, l’exécuteur le plus connu du royaume. Un homme respectable et respecté, et ce même si la canne dont il faisait usage pour se déplacer depuis quelque temps lui fragilisait l’allure. Sa vue s’altérait de jour en jour, et bien que prétendant le contraire, il ne devinait plus que le contour des choses et devait désormais se faire suppléer pour les exécutions. »

« Marguerite n’est pas de celles qui se laissent aller au souci de l’apparence, comme cette nouvelle tendance de la petite bourgeoisie qui voudrait qu’on se pare d’une manière plus avantageuse que sa condition.
Le maquillage outrancier, les toilettes et les bijoux de celles qui jouent les grandes dames dans les jardins des Tuileries comme à la parade, en se délectant de glaces et d’huîtres, ne l’intéressent guère. Marguerite est toujours soignée, ses cheveux de jais tirés en arrière finissant en un agréable chignon suspendu par une simple broche d’argent au-dessus de sa nuque duveteuse incurvée par son port élégant. Sa mise est sobre. Elle est le plus souvent vêtue de sa robe en laine brun foncé doublée de popeline, légère et bon marché, et surtout facile à porter, cintrée à la taille d’un ruban de soie noire ou rouille qui souligne sa silhouette sur laquelle le temps ne semble pas avoir de prise. »

« – Robe noire ! cria soudainement Atedjaka, qui contenait mal sa colère, arrachant le papier des mains d’Henri.
– Mais qu’est-ce qu’il te prend ? lui fit celui-ci, atterré.
– Lui ! continua-t-il, la voix sourde, montrant du doigt l’homme d’Église sur le dessin. Assassin!
– Un prêtre ? Mais comment ? »

« “Bourreau !” “Fils de bourreau !” “Coupeur de têtes !”
Pourtant il le savait, il l’avait toujours su. Déjà petit on lui avait appris à taire son nom, à user de détours pour rentrer à la maison du pilori sans être vu. Il savait pertinemment ce que faisait son oncle, qui il était. Il en était même secrètement un peu fier, tout môme qu’il était. Tout comme il était fier de sa mère qui faisait du bien aux pauvres dans l’ombre de son échoppe, et qui était aimée pour cela. Il savait aussi ce qui l’attendait. Comme on sait que quelque chose va arriver, inéluctable, mais dans un futur assez lointain pour le percevoir hors de soi, presque improbable, repoussé par l’illusion d’une vie qu’on s’est fabriquée pour paraître normal aux yeux du monde. Un futur de plus en plus proche avec le temps, où il devrait embrasser une voie sur laquelle il marchait déjà, mais en regardant ailleurs. Il n’était qu’un enfant. Et un enfant ne pense pas à ces choses-là. Un enfant ça joue, ça court, sa chaparde et ça crie quand il est poursuivi. Un enfant ça rêve, sa apprend avec ses mains, ses yeux, son corps. »

 

Emmanuel Robert-Espalieu est né le 1er juillet 1970 à Suresnes dans les Hauts-de-Seine. Après une carrière comme photographe, dans les coulisses des théâtres (Festival d’Avignon, Théâtre National de la Colline, Comédie Français…), dramaturge et réalisateur, il se consacre désormais à l’écriture et la mise en scène de pièces de théâtre, ainsi qu’à l’écriture de romans.

Fleur de sang est son premier roman.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/12/29/fleur-de-sang/

Monsieur de Paris son second.

Histoire, Émotion, Drame, Amour

Les valeureuses

de Judith Rapet
Broché – 15 février 2024
Éditeur : Éditions de Borée

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Michelle a 15 ans, en 1681, quand elle se voit forcée d’épouser un homme qui ne lui inspire que répugnance. Traitée comme une domestique par sa belle-famille et coupée des siens, il lui faudra trouver la ressource pour obtenir l’indépendance dont elle a toujours rêvé…
Un siècle plus tard, en pleine Révolution, alors que partout le peuple se révolte, Marie est sur le point de s’unir à un homme que son père a choisi pour elle. Apprenant que son destin est lié à celui de Michelle, qui aurait attiré une malédiction sur les femmes de sa lignée, Marie, éprise de liberté, ne peut se résoudre à l’obéissance.

 

• Couv_2024-028_Rapet Judith - Les valeureuses

 

Je termine à l’instant ce magnifique roman…
Un roman de femmes. Un roman écrit par une femme pour les toutes les femmes !

Les Valeureuses est un roman historique, qui raconte la vie de deux femmes à plus ou moins un siècle d’intervalle.

1681, Michelle est une jeune fille heureuse et espiègle, elle n’a que 15 ans quand on lui impose son mariage avec un homme qu’elle n’a jamais vu.
1789, lors de la Révolution Française, le père de Marie l’avertit qu’il a l’intention de la marier à son apprenti, François. Elle ne l’aime pas. Mais comment pourrait-elle refuser ?

Durant des siècles, la femme doit obéissance au père, au mari, aux lois de l’Église et aussi des convenances au fur et à mesure des époques. Les mariages ne servent que pour engendrer, ils sont arrangés pour la plupart en fonction d’éventuelles dotes, rarement ou jamais par amour.

Michelle et Marie, sont deux jeunes femmes courageuses et rebelles, qui décident de prendre en main leur destin, malgré l’opprobre de leur entourage. Elles osent affronter le regard des autres et affirmer leur volonté de faire évoluer la condition féminine.

Judith Rapet, avec ses mots simples et justes raconte deux histoires de tous les jours avec amour et beaucoup de passion. J’ai eu durant quelques heures l’impression de vivre dans un autre temps, avec des gens simples et heureux lorsque d’un seul coup Politique et Religion font face à leurs bonheurs. Comment ne pas adhérer à cette envie de liberté de nos deux héroïnes. Je suis un homme et j’ai ressenti la terreur, la déperdition de ces femmes oubliées durant tant de temps. Pourquoi les femmes ont elles du acquérir leurs “droits” dans la douleur ? Pourquoi encore aujourd’hui, il y a-t-il tant de différences avec le sexe dit “faible”, à tant de niveaux ?

Judith, m’a emmené quelques siècles en arrière en France durant la révolution, dans son un roman très intéressant avec des personnages forts et déterminés. Son récit très fluide et contemporain par la pensée, m’a complètement charmé par son érudition et sa richesse historique. Elle nous décrit la vie de tous les jours à la campagne aux XVIIe et XVIIIe siècles, la difficulté des paysans pour survivre, la mortalité infantile très élevée à cette période, qui était malheureusement la normalité.

Les Valeureuse, c’est l’histoire de deux femmes exceptionnelles, qui ont décidé de relever la tête et d’affronter un monde nouveau qui s’ouvre à elles.

Un grand merci à Virginie, des éditions De Borée, pour ce “Coup de cœur” Historique !

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Extraits :

« C’était la raison pour laquelle certaines filles étaient mises au ban de la société, subissant l’opprobre général si elles ne respectaient pas cet ordre établi. Nulle ne pouvait l’ignorer, le curé dans son prône rappelait souvent l’ordonnance d’Henri II soumettant chaque femme célibataire ou veuve à déclarer sa grossesse devant un homme de loi. J’avais bien compris la leçon qui faisait de nous, les filles, des objets devant obéissance à leur père et soumission à leur mari. »

« Pourquoi ne demandait-on pas l’égalité devant l’impôt et la suppression de tous les droits féodaux, les corvées, les servitudes et autres banalités, sur lesquels pesaient les fours, les pigeonniers, les moulins ou les pressoirs ? Et de la dîme qui représentait un treizième de nos récoltes ou revenus ? Pourquoi le droit de chasse nous était-il refusé, à nous, le tiers état ? »

« Dieu aime les pauvres, il est leur protecteur, il commande qu’on les nourrisse, défend qu’on les outrage, menace ceux qui les oppriment. Permettez-moi de ne pas être d’accord, si Dieu était aussi aimant, il ne nous aurait pas enlevé quatre de mes frères et sœurs. Il ne permettrait pas que l’on meure de faim et de froid, je ne trouve pas que cela soit juste ! »

« Depuis quelques semaines en effet, sur sa proposition que je n’avais pas manqué d’accepter, Joseph Brudieu m’apprenait à lire et à écrire. C’était la meilleure façon de se défendre des injustices, de s’élever et ne plus subir le joug des nantis. »

« Les danses sont une occasion de péché et doivent être évitées. Les deux sexes s’y trouvent ensemble et la liberté de la danse autorise des familiarités criminelles, on s’y regarde fixement, on se prend mutuellement les mains, ces malheureux commencements donnent lieu à d’autres libertés encore plus criminelles ; le poison entre par les yeux et par les oreilles avec des paroles impudiques ; on y entend des chansons dont le but est d’apprendre et de louer les ruses que l’amour impudique emploie pour suborner les cœurs, donnant une nouvelle hardiesse aux libertins. Le sage conseille de ne même pas regarder les personnes d’un sexe différent de peur de tomber dans le filet. »

« En ce qui concernait nos mariages, je me moquais éperdument qu’ils fussent bénis par l’un ou l’autre, tout m’était égal. Je commençais à comprendre que la religion n’était qu’une mauvaise farce visant à nous soumettre à ses lois, à faire de nous des sujets obéissants et à nous contraindre par la peur. La peur des enfers, le poids du “péché”, tout cela commençait à peser bien lourd et il était temps de s’en affranchir. Les fortunes considérables détenues par certains membres du clergé étaient une honte et une offense face à la pauvreté du peuple. Ils ne valaient pas mieux que la noblesse. » 

 

Très investie dans la vie culturelle de sa région, Judith Rapet conjugue la passion de l’histoire, de l’écriture et de la musique. En parallèle à l’enseignement du piano, elle s’intéresse à l’histoire de sa famille qui l’a menée à écrire plusieurs livres toujours fondés sur des faits réels.

Émotion, Drame, Psychologie, Suspense, Thriller psychologique

Le sang de la Licorne

de Tristan Marco
Broché – 20 novembre 2023
Éditeur : Auto-édition

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« Je suis la voix du Seigneur tout puissant. Tous paieront. Je frapperai au plus profond de leur chair, la traitresse, le malade et l’imposteur ».

Le capitaine Leszczynski et le lieutenant Kerdogan, deux officiers de la SR de gendarmerie de Marseille se rendent en Camargue afin de faire la lumière sur une sordide affaire criminelle. À leur arrivée sur les lieux, ils découvrent une mise en scène aux accents bibliques ainsi qu’une huile sur toile posée sur un chevalet.
Dolores Steidman, une psychiatre parisienne, passionnée de théologie et d’histoire des religions, propose spontanément son aide au tandem d’enquêteurs.
Alors que le tueur en série le plus tristement célèbre du XXème siècle vient de retrouver le chemin de la liberté après vingt-trois années à l’ombre des barreaux, Leszczynski et Kerdogan se lancent dans une course contre la montre pour appréhender un mystérieux fantôme qui signe à chaque fois ses crimes d’un tableau.
Comme un message… comme le présage d’un funeste périple.

 

• Couv_2024-027_Marco Tristan - Le sang de la Licorne

 

Âmes sensibles s’abstenir…

Un récit d’une noirceur très particulière qui s’enchaîne sans aucun temps mort !
Mélange de polar, de thriller ésotérique et psychologique où j’ai aimé l’histoire, parfois complexe, mais surtout d’une grande érudition. Heureusement l’auteur à la plume fluide et un “certain” sens de l’humour. Impossible de stopper une fois ma lecture commencée.

L’enquêtrice Leszczynski et son coéquipier, le lieutenant Kerlogan, deux personnalités bien tranchées, vont mener une enquête tambour battant, et une traque sans relâche, à travers la France.

Qui est donc ce meurtrier qui met en scène ses crimes, où la Religion est omniprésente ?
Voilà la question que je me suis posée très vite.

Tristan nous propose tellement de personnages crédibles, surprenants et intéressants, qui n’ont en apparence rien en commun, que la chute finale a été pour moi une vraie belle surprise !
Des meurtres d’une violence singulière, des corps en putréfactions abandonnés, des toiles réalisées avec le propre sang des victimes qui ont subit de véritables horreurs, mais toujours sans aucune souffrance.
Quel est donc ce message que le meurtrier veut nous faire passer ?

Une enquête délicate, pour notre duo de policiers. Ils vont être obligés de se surpasser et d’ouvrir “grand” leurs esprits, s’ils veulent comprendre ne serait-ce que le pourquoi de toute cette barbarie.

Chapeau bas Tristan, pour ce récit addictif, qui m’a transporté hors des sentiers battus, et qui malgré le sujet traité est resté pour moi touchant et plein d’émotions, il m’a aussi de nouveau, fait comprendre que le monde n’est pas du tout tel, qu’il paraît être.

Un moment intense de lecture qui m’a donné envie d’en découvrir beaucoup plus sur Tristan Marco…

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Extraits :

« Un mouroir. Voilà ce que le Jardin des acacias inspirait à Marie-Jeanne. Un EHPAD situé à deux pas du square Debrousse, dans le vingtième arrondissement. Un endroit surchauffé, aux odeurs d’alcool à 70°, de pisse macérée et de soupe poireaux-pommes de terre. En même temps, cet établissement était exactement cela, un sas vers notre finitude, un aller simple pour le club très fermé des futurs mangeurs de pissenlits par la racine. Marie-Jeanne, une fois encore, contint un besoin irrépressible d’aller vomir. »

« Leszczynski avait toujours détesté Paris. Trop de bruit, trop d’odeurs, trop de gens. Elle y avait débarqué à l’âge de dix-sept ans, fraîchement diplômée de son baccalauréat afin d’entamer des études de commerce. Ses parents agriculteurs avaient mis la main au porte-monnaie pour participer à l’effort de guerre, mais vivre à Paris avait un coût non négligeable et Claire Leszczynski avait dû emprunter aux banques de quoi payer sa scolarité et une partie de son loyer confiscatoire. »

« – J’ai quelque chose à vous montrer, Capitaine.
– Qu’est-ce que c’est que ça ?
– Ça, comme vous dites, c’est l’une des toutes premières éditions de l’Histoire ecclésiastique, une œuvre traduite du grec et rédigée à l’origine, en l’an 323 par l’évêque Eusèbe de Césarée. Elle raconte le parcours des chrétiens depuis la mort du Christ jusqu’au règne de l’empereur Constantin au IVe siècle. L’ouvrage qui se trouve devant vous date de 1917. C’est un recueil des livres V à VII du récit d’Eusèbe de Césarée qui traite des martyres de Lyon et notamment celui de Blandine.
– Je suis impressionnée ! Vous êtes érudite en histoire des religions ?
– Érudite, c’est un bien grand mot ! »

« – Ne t’es-tu jamais demandé pourquoi ton chien ou ton chat jouit d’une existence faite de caresses et d’amour, paisiblement vautré sur ton canapé tandis que la vache ou le cochon endure quelques pauvres années d’une vie de merde, tout ça pour finir dans un abattoir miteux et y crever dans des conditions de souffrances innommables ? »

« Le seul dénominateur commun entre le réel et le retransmis était cette profonde aversion qu’Ivanenko éprouvait à l’endroit du chef de l’État qui, selon lui, avait tout du pantin propulsé au sommet du pouvoir par quelques puissants et qui portait un costume présidentiel beaucoup trop grand pour lui. »

 

Tristan Marco a exercé pendant plus de vingt années le métier de pilote d’hélicoptères, spécialisé dans le sauvetage en mer, comme en montagne. Il est à présent pilote Garde-côtes.

Son premier roman, L’étrange cohérence du sablier (2018), est témoin d’une urgence intérieure de faire partager ses ressentis et son univers, au travers d’un thriller métaphysique

Vient ensuite Le onzième châtiment (2019), un thriller politique et d’aventures qui fait voyager le lecteur entre le Congo Belge juste avant son indépendance, et le Paris des années 80.

Enfin, Le sang de la licorne (2023), un polar noir dans lequel deux officiers de gendarmerie se débattent dans une enquête sordide et une course contre la montre pour appréhender un mystérieux tueur en série qui laisse systématiquement sur le lieu du crime des huiles sur toiles aux accents bibliques.

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Instagram :
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Émotion, Drame, Suspense, Thriller psychologique

Belle de Mai

de Pascal Escobar
Broché – 15 septembre 2023
Éditeur : Le mot et le reste

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Ancien éducateur rattaché au juge des enfants à Marseille, Stanislas Carrera s’est reconverti en enquêteur privé. Mandaté par une famille d’origine comorienne, il se lance à la recherche du jeune Fuad, dix-sept ans, dont le frère aîné est au même moment accusé du meurtre d’une jeune femme. Des intérieurs confinés et angoissants de la cité Félix Pyat aux rues abandonnées de l’ancien quartier ouvrier, la Belle de Mai, les besoins de l’enquête vont l’amener à croiser gros et petits truands, éducateurs, immigrés clandestins, flics, prédateurs, militants politiques, et une jeunesse qui tente de s’extirper de sa condition dans le quartier le plus pauvre de France.

 

• Couv_2024-026_Escobar Pascal - Belle de mai

 

Belle de mai est le premier roman de Pascal Escobar !
Et j’ai bien l’impression que nous avons trouvé un nouveau conteur…

Contrairement à ce que j’avais cru en lisant le titre, je m’attendais un peu à une jolie histoire, qui nous conterait la vie d’une jolie femme !

Première claque,
Belle de mai est un quartier de Marseille parmi les plus violents et les plus pauvres de France, la misère y est omniprésente à chaque coin de rue. Nous sommes très loin de la carte postale habituelle que nous avons en tête de Marseille.

Deuxième claque,
Une écriture riche, profonde et froide à la fois. Pascal tranche, violente et sonne son lecteur. Certains passages sont particulièrement brutaux et difficiles, mais c’est aussi ce qui fait la richesse du récit situé entre le drame et le roman social, sûrement plein de vérités et d’objectivité. J’ai assez vite trouvé mon rythme de lecture, mais toujours avec la crainte de la page suivante… On sort complètement du Polar traditionnel. Mais d’ailleurs, est-ce un Polar ou l’histoire d’une ville qui se détruit et se reconstruit sans cesse années après années suivant les arrivées des différents immigrés ?

Troisième claque,
Stanislas Carrera, est un enquêteur privé. Ancien éducateur, il connaît sa ville, mais parfois, il se heurte à ce nouveau monde caché au fin fond des quartiers les plus mal famé.
Sa dernière mission ? Fuad, un jeune Comorien à disparu après l’arrestation de son frère accusé de meurtre. Leur sœur s’adresse au privé afin de retrouver son jeune frère qu’elle sait innocent de toute violence.
Son enquête le mènera dans la noirceur des rues, où meurtres, vengeances, drogues diverses, prostitutions et viols sont le quotidien des habitants qui n’ont d’autres choix que de courber l’échine et mourir, ou de devenir la nouvelle main obéissante des chefs de quartiers.

J’ai aimé l’histoire et son réalisme brutal. Les descriptions de tous ces mineurs isolés m’ont semblé particulièrement justes, même si elles font vraiment très peur.
J’ai senti que l’auteur malgré tout aimait Marseille. On le devine à travers ses lignes, à travers son écriture. Son intrigue est très bien ficelée et bien sûr, j’attendais une fin heureuse…
Mais qu’est-ce qu’une fin heureuse dans cette succession de drames qui s’enchaînent ?

Pascal m’a vraiment surpris par une écriture vivante et déjà très mure, pour un premier roman.
Je suis vraiment curieux de savoir vers quel “monde”, il m’emportera dans ses prochaines aventures !

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Extraits :

« Il est quatorze heures dans Marseille. La chaleur blanche de l’été fait éclater la pierre et le bitume. Au croisement de la rue du Camas et du boulevard Chave, un taxi est arrêté à un feu rouge. À l’instant où le conducteur s’apprête à enclencher la première, une femme traverse. Tranquille. Tongs, sarouel, pieds sales et bière à neuf degrés à la main. Elle ne se presse pas. Pile au milieu de la chaussée, elle stoppe pour boire une lampée de son breuvage. En soi, le geste ne dure que quelques secondes, mais c’est trop pour le taxi. Il s’énerve, il klaxonne. La femme aux tongs ne semble pas particulièrement sensible à l’irascibilité légendaire des taxis marseillais. Elle finit sa gorgée, s’essuie la bouche, se tourne vers le SUV et annonce au conducteur :
– Eh, va te faire enculer, tu vois pas que je traverse ! »

« – Je comprendrai jamais la manière dont on accueille les personnes qui fuient l’extrême pauvreté. Ils sont parqués dans leur quartier comme en prison. On peut pas laisser des gens croupir dans leur misère sous prétexte qu’on ne veut pas partager nos richesses. Et par-dessus, on laisse des marchands de sommeil s’enrichir sur le dos des familles qui ne peuvent pas se loger ailleurs, c’est immoral, on devrait les mettre en prison. Pourquoi la CAF ne crée pas des brigades d’inspection de la salubrité plutôt que de dilapider l’argent public dans des allocations qu’elle verse directement à des bailleurs véreux ? C’est révoltant et ça mesure bien l’iniquité du monde moderne. »

« La bénévole lui a fait envie avec son Garlaban. Il se demande s’il en prend un avec un café bien serré. En même temps, il s’était juré de ne plus boire d’alcool fort en journée. L’être humain est en permanence placé dans une position schizophrénique intenable. J’en bois encore un ou pas ? L’hémisphère gauche de mon cerveau me guide vers le plaisir et la jouissance de la modification de l’état de conscience. L’hémisphère droit me dicte la tempérance et la retenue. Plusieurs fois par jour se pose le dilemme. De quoi devenir fou. “Tu as qu’à arrêter de boire, lui dit Bérangère, et ton dilemme sera réglé en dix minutes.” Pas si facile, constate Carrera. »

 

Pascal Escobar naît à St-Henri en 1974. Il est l’avant-centre de l’équipe de football du quartier durant dix ans, puis devient punk, dynamiteur, projectionniste de cinéma et pour finir, travailleur social. Son parcours professionnel l’amène à travailler dans le secteur de la Belle de Mai, dans le troisième arrondissement de Marseille. Il écrit depuis 2017. Belle de Mai est son quatrième livre, son premier roman et le premier opus d’une série de trois romans sur Marseille.

Amour, Drame, Suspense, Thriller psychologique

Le refuge

de Alain Beaulieu
Broché – 16 février 2022
Éditeur : Éditions Druide

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Antoine et Marie ont choisi de vendre leur maison en ville pour s’installer dans ce qu’ils appellent leur Refuge, un chalet sans eau courante ni électricité situé au pied d’une montagne, à deux pas d’une rivière. Ils y coulent les jours tranquilles de leur retraite jusqu’à ce qu’ils soient victimes d’un braquage de domicile par une nuit sans lune du mois de juin. À compter de ce moment, le couple aura à vivre avec la honte des gestes posés dans la foulée de l’agression subie et la crainte que ses secrets ne soient découverts. Irrémédiablement, les vies d’Antoine et Marie, qui n’avaient jusque-là été rien d’autre qu’ordinaires, basculeront dans le chaos alors qu’un étau se resserrera autour d’eux.

 

• Couv_2024-024_Beaulieu Alain - Le refuge

 

Antoine et Marie couple de retraité, avaient prévu de vivre sereinement la suite de leur vie dans leur maison de bois, perdue au bord d’une forêt au Québec. Après une vie bien remplie, ils souhaitent plus que tout être tranquille et avoir la paix. Ils n’ont pas d’électricité, ni d’eau courante, mais vivent au bord d’une rivière et cela leur suffit amplement.
Malheureusement, le destin va en décider autrement…

Une nuit, ils sont réveillés en sursaut par des cris derrière les murs leur indiquant que la forêt est en feu !
N’ayant pas les mêmes perceptions de cette nuit, la vie d’Antoine et de Marie va se transformer en combat permanent pour sortir d’une spirale qui les attire irrémédiablement vers le drame qu’ils ont vécu.

La forme d’écriture adoptée par l’auteur est très intéressante, d’ailleurs pour moi, elle est la raison du livre.
Ancien professeur d’université en création littéraire, Antoine raconte ce qui s’est passé. Il prend en main le récit dès le début du roman. Mais très vite, Marie ajoute quelques mots d’abord qui s’inscrivent dans les idées d’Antoine, mais petit à petit Marie n’adhère plus aux mots de son conjoint et ses propres pensées s’opposeront à celles de son mari, elle refuse qu’il parle en son nom.

C’est donc une narration alternée entre le couple, qui va raconter le terrible événement. Leur maison n’est plus un lieu de paix. Comment vont-ils réagir au malheur qui leur est arrivé ?

La perception d’une chose est un ressenti très personnel. Chacun vivra un traumatisme à sa façon. Pour certains, ce sera le déni, d’autres s’enfonceront dans le silence, alors que d’autres encore auront besoin de le partager, de communiquer.
La sécurité n’existe plus dans le quotidien d’Antoine et Marie dans ce récit très original et fort bien mené. Heureusement, il y a de l’amour dans ce couple. Marie ne supporte plus la dégradation physique et psychologique de son mari. Elle va tout faire pour le retrouver.

Alain Beaulieu joue avec ses lecteurs.
Rebondissements successifs, suspense et psychologie dans ce thriller psychologique et philosophique que j’ai lu d’un trait, captivé que j’étais jusqu’à la dernière page.

Une intrigue sur fond de nature vierge, particulière, intéressante, haletante… et d’une belle finesse.

Nous avons tous passé un très bon moment de partage et d’échanges au château de l’Hermitage ce vendredi soir, où j’ai découvert un autre “Alain” très drôle et bavard ainsi que sa compagne Chantal, fort charmante…

Après avoir été nommé en 2017 avec L’interrogatoire de Salim Belfakir (Druide), Alain Beaulieu remporte cette fois-ci le prix France-Québec 2023 pour son roman “Le refuge”.

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Extraits :

« Je suis né Antoine Béraud dans une maison du quartier Saint-Roch à Québec qu’on a démolie deux ans plus tard pour y faire passer une autoroute. Issus d’un milieu ouvrier, mes parents ont connu leur lot de misère avant qu’un emploi dans la fonction publique n’offre à mon père l’occasion de se glisser lentement sous les jupes de la classe moyenne. Après l’entrée de ma sœur cadette à l’école primaire de notre quartier, ma mère a mis à contribution ses compétences en relations interpersonnelles pour se dénicher un emploi de secrétaire à l’université. Tout ça pour dire que je n’ai jamais manqué de rien, passant même mes étés d’adolescence à la campagne dans un chalet rudimentaire mais chaleureux situé dans le haut d’une avenue donnant directement sur un lac. »

« Cette entrée en matière me semble convenue, voire réductrice, car mon mari aurait bien des choses à dire sur sa jeunesse en dehors de ces lieux communs. Mais comme je ne suis pas que “la femme de”, je parlerai pour moi et lui laisserai le monopole de ses révélations personnelles, m’octroyant cependant le droit de rectifier au besoin ce qui, dans sa version de ce qui nous est arrivé, me semble fautif. »

« Vous excuserez le ton, et la volatilité de ma pensée. J’ai un peu perdu la main, et mon cerveau s’égare souvent dans des digressions que je n’arrive à réfréner que lorsqu’on me rappelle à l’ordre. Or, seul devant la feuille de papier sur laquelle je m’échine à écrire à la main, je perds mes moyens et laisse libre cours à ce que mon esprit choisit d’exprimer. »

« Je prends ici une grande respiration, car c’est un peu ce qui s’est produit dans les jours et les semaines qui ont suivi, comme si le temps s’était arrêté sur cet été splendide, le soleil faisant valoir son droit d’aînesse sur des nuages toujours éphémères. Nos enfants étaient partis pour l’été, notre fille chez une amie installée à Toronto et notre fils à Copenhague avec sa conjointe pour son projet de recherche en santé internationale – auquel nous ne comprenions pas grand-chose. »

« Je garde un souvenir ému de cette journée avec les étudiants d’Antoine et leurs familles, comme si la vie avait voulu appliquer un baume sur notre détresse. Un dôme d’allégresse avait recouvert le terrain, et rien n’était venu altérer l’état de béatitude dans lequel nous avait plongés l’initiative de Martin. »

 

Alain Beaulieu est écrivain, enseignant, chercheur en création littéraire à l’Université Laval et directeur de la collection Alinéa (Druide). Plusieurs de ses romans ont été cités pour un prix littéraire, dont L’interrogatoire de Salim Belfakir (Druide, 2016) pour le prix France-Québec et Le postier Passila (Actes Sud, 2010) pour un Prix du Gouverneur général. Il a remporté le Prix de création littéraire Ville de Québec-Salon international du livre de Québec à deux reprises. Il dirige la revue Le Crachoir de Flaubert, en plus d’être membre du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en arts et en science de la Société royale du Canada.

 

Émotion, Témoignage, Drame, Histoire vraie

Ne t’arrête pas de courir

de Mathieu Palain
Poche – 12 janvier 2023
Éditeur : Collection Proche

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C’est l’histoire d’un athlète qui a choisi de gâcher sa vie.

Toumany Coulibaly est champion le jour, voyou la nuit. C’est l’histoire d’un journaliste qui a grandi dans le même quartier de banlieue, à la même époque. Mathieu Palain, lui, est tombé du bon côté de la vie. C’est l’histoire d’une amitié née dans un parloir de prison, et dont chaque page est comme une décharge d’adrénaline.

 

• Couv_2024-025_Palain Mathieu - Ne t'arrête pas de courir

 

Ne t’arrête pas de courir, raconte la vie de Toumany Coulibaly, grand sportif et délinquant. Il a passé sa jeunesse en Essonne. Le sport, c’est sa vie. Ce n’est pas un mauvais homme, mais il ne peut s’empêcher de voler, c’est une vraie addiction qu’il ne contrôle pas du tout !
Alors régulièrement il se retrouve en prison pour de multiples cambriolages, bien qu’en parallèle, il soit champion de France dans sa catégorie.
Pourquoi ne peut-il pas se contrôler ? D’où lui vient ce besoin d’adrénaline dès qu’il enfile une cagoule pour braquer pharmacies ou supermarchés ?

Mathieu Palain est Journaliste et écrivain. Fasciné par le parcours incroyable de l’athlète, il lui demande la permission de le rencontrer afin d’en avoir plus sur lui. À travers ses confidences, alors que tout semblait les opposer, petit à petit s’installera une certaine intimité dans cette histoire vraie !
Plus qu’un journaliste, à travers les parloirs, et avec les proches de Coulibaly, Mathieu a presque le rôle d’un psychologue ou d’un grand frère, en l’aidant de son mieux et finalement, c’est une véritable amitié va lier les deux hommes.

Un “face-à-face” passionnant, plein de vie et enrichissant à tous les niveaux.
Quand la vérité rattrape la fiction… Une belle découverte !

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Extraits :

« Je m’appelle Mathieu Palain. Je suis journaliste. Je ne veux pas vous faire chier. Je sais simplement, parce que j’ai passé ma vie à Ris, Evry, Grigny, Corbeil, qu’il y a des choses que les journalistes ne peuvent pas comprendre. Disiz La Peste a fait une chanson là-dessus, le “Banlieusard Syndrome”. Une histoire de spirale du mec de tess, le truc qui fait qu’on a beau chercher à s’enfuir, le quartier nous rattrape.
Je sais que ce n’est pas facile, et que s’entraîner dans une promenade à Fresnes est un non-sens. Mais j’aimerais vous rencontrer. Je ne suis pas psychologue, mais je pense que je comprends. »

« – Je l’ai acheté ici. 500 euros. Tout le monde a un téléphone. Sans ça, tu subis vraiment.
– Qui les fait entrer ?
– Des détenus. Des surveillants. Un vieil iPhone comme le mien, ils le touchent autour de 80 euros dehors, mais à l’intérieur, ça se vend facile 500. À Fresnes, c’était 1000 euros.
– Et tu t’es jamais fait repérer ?
– Non. Mais c’est réglo, si tu les fais pas chier, les surveillants te laissent tranquille. »

« Qui suis-je ?
Je suis insaisissable.
Derrière mon sourire et mes attitudes gentilles, il ne faut surtout pas qu’on gratte trop le vernis parce que je crois que je suis un monstre sans CŒUR.
Je veux toujours faire bonne impression. Le regard des autres est important, je veux tellement plaire que je ne dis jamais NON. Même si je sais que ça va me mettre dans des histoires. Mais jamais je ne me battrais. Je n’aime pas la violence et je suis LÂCHE.
Les autres le savent vite et profitent de mes faiblesses. »

« Le Parisien lui consacre un nouvel article. L’angle, c’est qu’après avoir longtemps brillé par ses cambriolages, Toumany cherche la rédemption.
“Aujourd’hui, je ne devrais pas être libre. Sans le soutien de mes proches, l’aide de mon club et la clémence de la justice, c’est en prison que je devrais être.” Toumany Coulibaly, 28 ans, athlète du club de l’ES Montgeron (Essonne), est loin d’être un ange. “J’ai fait des conneries et je les paye, c’est logique. J’ai été puni l’an dernier de vingt-deux mois de prison. Je n’en ai fait que trois. J’attends encore un jugement qui pourrait être lourd si je me présente en disant que je n’ai pas d’avenir. Grâce à l’athlétisme, j’en ai un”, argumente l’élève de la médaillée olympique Patricia Girard, qui participe samedi aux championnats de France en salle à Aubière (Puy-de-Dôme). »

Mathieu Palain est journaliste et romancier.
Son deuxième livre, Ne t’arrête pas de courir, est une révélation. En quelques mois, il a reçu douze prix littéraires, parmi les plus prestigieux.

Noir, Émotion, Drame, Folie

De neige et de vent

de Sébastien Vidal
Broché – 22 mars 2024
Éditeur : Le mot et le reste

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À la frontière des Alpes italiennes et françaises, le village de Tordinona est l’isolement incarné. Voyant la tempête qui se prépare là-haut, la patrouille de gendarmerie composée de Marcus et Nadia s’apprête à redescendre dans la vallée quand le garde champêtre du village découvre le corps de la fille du maire. Dès le lendemain, alors que le seul pont reliant le village au reste du monde a été détruit par une avalanche, le maire et une partie des villageois s’en prennent à un voyageur de passage qu’ils soupçonnent d’être l’assassin. Attachés à leur devoir, Nadia et Marcus s’opposent à leur haine et à leur désir de se faire justice ; dès lors ils s’apprêtent à lutter contre eux. Dans ce huis clos enserré par la violence des éléments, la tension ne cesse de monter, et avec elle, une question qui traverse les âges : que reste-t-il de notre humanité quand il n’y a (presque) plus personne pour faire respecter la loi ?

 

• Couv_2024-023_Vidal Sébastien - De neige et de vent

 

Avec De neige et de vent, je découvre Sébastien Vidal
Quelle belle surprise !

Une histoire de montagnes, de neige et de nature, mais pas seulement…
Un roman policier qui n’en est pas vraiment un…
Un superbe huis clos où le suspense m’a porté jusqu’à la fin du roman.
Où se situent le bien et le mal ?
Beaucoup de psychologie, de nombreuses blessures morales, de fautes à se faire pardonnées et de secrets bien cachés…

Avec une écriture riche et un style très fluide, l’auteur réussit une immersion totale dans un village isolé en pleine tempête de neige. Le souffle du vent m’a suivi durant toute ma lecture et j’imaginais très facilement les habitants livrés à eux-mêmes, sans électricité dans l’incapacité de partir et quitter cette situation oppressante, plus d’accès pour se sauver, impossibilité de contacter l’extérieur.
Lorsqu’il n’y a plus de règles et que le pouvoir est laissé aux “plus forts”, il n’arrive jamais rien de bon. Nadia et Marcus vont se trouver face à de très fortes personnalités qui ont décidé de punir avant de juger, d’imposer avant de laisser s’exprimer, utilisant la bêtise humaine portée par la haine et la peur dès que des groupes se forment. Comment vont-ils à deux seulement pouvoir s’opposer à ce soulèvement soudain ?

Je vais vous laisser découvrir la plume et l’intrigue de ce récit sombre et si plein de poésie, de violence injustifiée dans un village enveloppé d’un décor hivernal des plus pesants. La nature ainsi que les personnages du roman subissent des interactions ambiguës et déchaînées.

Un roman à lire au coin d’un bon feu de cheminée, mais je vous conseillerai quand même de regarder par la fenêtre de temps en temps… On ne sait jamais !

Bravo et merci Sébastien, je suis allé de surprises en surprises… toujours avec beaucoup d’émotions…

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Extraits :

« Le marcheur progresse d’un pas égal, il est concentré sur son rythme et focalisé sur le croustillant que produisent ses semelles dans l’épais tapis blanc. Un bruit délicieux à ses oreilles rougies. Ce craquement merveilleux, à la fois dense et presque mécanique, est à mi-chemin entre la biscotte broyée par des mâchoires et le feulement du cuir d’un fauteuil qui accueille un corps. Ce gémissement est un ravissement qui enchante son ouïe, un son particulier, dépourvu d’écho, un des seuls à ne jamais courir l’espace, débordant à peine des chaussures, puis s’éteignant dans le néant. »

« – Votre fille…
Deux mots, deux simples mots qui suffisent à faire vaciller le colosse. Sa tête tourne, une boule grossit dans ses tripes. Il se force à rester le plus calme possible, il a besoin de savoir pour ne pas devenir fou.
– Oui, Orazio, ma fille, quoi ?
– Elle… enfin, je… (l’homme reprend son souffle comme s’il remontait d’une interminable apnée), je l’ai trouvée sur le chemin qui mène au panorama sur la vallée… celui avant le tunnel, elle était juste entre le bosquet et le monolithe… elle… oh misère de misère, Monsieur Gay, j’ai trouvé votre fille morte, elle est morte, j’ai trouvé… elle est morte… misère… »

« Basile inspire une grande goulée d’air si froid qu’il peut suivre son trajet jusque dans ses alvéoles pulmonaires. Puis il éprouve le besoin intense de revoir sa fille chérie. Le voilà à genoux, encore, un mécréant dans la position du pénitent, dévasté par la souffrance. »

« Une fois le visiteur parti, ils retrouvent cette intimité qui flottait. Tous deux baissent la tête, se perdent dans les rainures du plancher, écoutent les pulsations du vent qui harcèle tout le vivant au-dehors. Marcus ressent une grande mélancolie, c’est une compagne qui vient souvent la nuit, aux heures creuses et lentes, quand les minutes comptent double. » 

 

Sébastien Vidal a partagé ses brèves études entre Cantal et Corrèze et vit à Saint Jal (Corrèze). Passionné d’histoire, il a entamé une saga romanesque en hommage à la Résistance avec un diptyque Les Fantômes rebelles puis Les clandestins de la liberté en 2011 et 2012.

Né en Corrèze, c’est un romancier qui sévit dans le polar. Il affectionne les ambiances dans lesquelles la nature prend toute sa place et installe ses histoires en milieu rural, territoire où il y a beaucoup de choses à dire et à montrer, tant du point de vue sociétal que social. Gros amateur de lecture, il avoue une préférence pour les auteurs d’Outre-Atlantique tels que Cormac Mc Carthy, Louise Erdrich, John Irving et Ron Rash, Stephen King ou encore Jim Harrison et Jack London. En France, ses goûts se portent sur Franck Bouysse, Antoine de Saint-Exupéry, Claude Michelet ou encore Laurent Gaudé, Sandrine Collette ou Hervé Le Corre.

Pour lui, un roman c’est d’abord des personnages et un style travaillés.

Je suis à votre disposition !

Mes Couvertures

Voici quelques couvertures
que j’ai eu le plaisir de réaliser…

Je suis à votre disposition
en cas de besoins.

4 mars 2024 – Sauter dans les flaques de Laurent Buchheit

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26 février 2024 – Meurtre au Scalpel de Jean-Pierre Levain

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15 février 2024 – Le choix d’Albane de Corinne Falbet desmoulins

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19 octobre 2023 – OSER L’ESPOIR de Corinne Falbet desmoulins et Monique Sanchez  (travail de recherche personnelle)

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6 juin 2023 – SEPT présenté par René Manzor

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11 février 2023 – Tout au bout des silences de Corinne Falbet desmoulins  

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9 février 2023 – Une semaine jusqu’à la Sang-Valentin de Loïc Veure (projet en cours)

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20 juillet 2022 – Agenda Culturel de Méru

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16 mars 2022 – Humans de Altavia

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27 janvier 2022 – Maxime Dubaut Catalogue

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19 janvier 2022 – Agenda Culturel de Méru

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3 novembre 2021 – 30 Years de Disneyland Paris

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22 mars 2020 – L’étrange couleur du bonheur de Corinne Martel
(Recherches personnelles)

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17 février 2020 – Et si on changeait Collectif ACES (catalogue)

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19 novembre 2019 – Matt Dubois de Ludovic Metzker

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12 novembre 2019 – Avides de Thomas Clearlake

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6 novembre 2019 – Ma Vie de Père au foyer de Martial Maury

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20 juin 2019 – Pour un instants d’éternité de Gilles Legardinier (travail de recherches)

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2 avril 2019 – Morts chroniques de Nick Gardel (travail de recherche)

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2 mars 2019 – Je suis un tueur humaniste de Davis Zaoui (recherches)

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25 février 2019 – Sale temps pour les grenouilles de Isabelle Bourdial

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14 janvier 2019 – Tréfonds de Tom Clearlake

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20 juin 2018 – J’ai encore menti de Gilles Legardinier

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9 avril 2018 –  Le mur du temps de Ludovic Metzker

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16 juin 2016 – Le premier miracle de Gilles Legardinier

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30 mai 2015 – Quelqu’un pour qui trembler de Gilles Legardinier

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16 juin 2014 – Ça peut pas rater ! de Gilles Legardinier

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1er juin 2013 – Et soudain tout change de Gilles Legardinier

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24 avril 2008 – ¡ Venga ! Hachette Éducation

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2007 – “Hurtigruten” – Catalogue de Croisières – Spitzberg

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2007 – “Hurtigruten” – Catalogue de Croisières – Groenland

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2005 – “PolyTech” – Dossier de presse

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2000 – “Atac”

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1999 – “France Loisirs” Photo

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1999 – “Atac” Catalogue Cadeau – Carte Atac

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1998 – “Auchan” Spécial numéro Coupe de monde 98

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1995 – “AP-HP” – Vacances Junior

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29 septembre 1994 – “AP-HP” Boutique-Club

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22 juin 1994 – “AP-HP” Boutique-Club

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1er mai 1993 – “Moda Pel” Industrie du Cuir

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mars 1992 – “Maka lu” 

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24 mai 1991 – La multiplication des plantes –  Nathan – Le jardin pratique

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3 avril 1991 – La culture sous abri –  Nathan – Le jardin pratique

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17 mars 1991 – La taille –  Nathan – Le jardin pratique

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12 décembre 1990 – Le jardin potager –  Nathan – Le jardin pratique

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Roman, Émotion, Drame, Thriller ésotérique, Amour

L’Oracle de Constantinople

Les étoiles d’Orion*** – 1097
de Brice Nadin
Broché – 12 février 2024
Éditeur : Leo Éditions

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Royaume des Francs, 1096. L’opération armée la plus importante de son temps est en marche. Trente-cinq mille pauvres gens ont tout abandonné pour suivre le prédicateur Pierre l’Ermite sur les routes de Constantinople. Ils seront bientôt rejoints par l’armée des barons qui répondent massivement à l’appel du pape Urbain II : libérer Jérusalem du joug païen.
C’est dans ce contexte que l’on retrouve Joachim de Saint-Ange et Alix de Saint-Germain. Dans un rêve étrange, le regretté Odon met son ancien disciple sur la piste d’une vieille prophétie byzantine qui, extraordinairement, les concerne tous les deux :
Deux Celtes se succèdent à Constantinople. Odon est l’émissaire de Rome. Joachim est son élève. Lorsqu’il se présentera, l’héritière se révélera, et au bout de la route, la ville tombera.
Commence pour l’ancien novice un périple qui lui fera découvrir l’histoire cachée d’Odon et le plongera au cœur de la croisade populaire. Il le mènera de Reims à Bouillon puis jusqu’aux rives du Bosphore, sur les traces de l’impératrice Marie d’Alanie et de la mystérieuse héritière. Entre le ciel et l’ombre, son amour pour Alix y résistera-t-il ?

 

• Couv_2024-022_Nadin Brice - L'Oracle de Constantinople

 

L’oracle de Constantinople, de Brice Nadin, met-il un point final à cette superbe trilogie, Les Étoiles d’Orion ?

Chaque tome aura été pour moi une révélation et un vrai coup de cœur.

Je n’aurai imaginé, il y a une vingtaine d’années que l’on puisse avoir en France des auteurs d’une telle érudition dans les romans ésotériques. Pour moi, ils se trouvaient exclusivement de l’autre côté de nos frontières. Dan Brown, Michael Connely, Arnaldur Indridason, Steve berry, Mario Giordano, Glenn Cooper, J.R. dos Santos et tant d’autres…
Puis, j’ai découvert que la France aussi était capable de nous proposer de vrais chefs-d’œuvre. Henri Loevenbruck, Frédéric Lenoir, Giacometti Ravenne, Violette Cabesos, Nicolas Beuglet, Jean-Christophe Grangé, Jérôme Loubry, pour ne citer qu’eux.

En 2019, j’ai découvert grâce à une cousine, Brice Nadin.
C’est tout de suite un coup de cœur. Pour l’histoire, pour les connaissances qu’il développe, mais aussi pour sa magie, sa façon d’entrer dans ma tête. Certaines de ses idées m’ont conquises et m’ont portées très loin. Puis j’ai découvert (le hasard est incroyable), que Brice vivait à Saint-Leu-la-Forêt, comme moi !
Alors nous nous sommes vus et avons échanger sur nos métiers respectifs, mais surtout sur ses écrits passés et à venir ! Il nous réserve encore de belles surprises…

“L’oracle de Constantinople”, après les deux premiers tomes, continue de raconter un passage de notre Histoire de la plus grande importance. La préparation de l’Église pour les Croisades, afin de libérer Jérusalem du joug païen. Ce furent ainsi plusieurs milliers de pauvres personnes, soldats, cultivateurs, éleveurs, etc., qui vont traverser l’Europe suite à l’appel du Pape Urbain II, leur promettant un accès direct au paradis en cas de décès de leur part.

Joachim et Alix vont être emportés dans ce périple plein de rebondissements, à travers des terres inconnues, jusqu’à Constantinople, suite à un message caché, que leurs avait laissé Odon avant son décès. Plus qu’un message, il révèle une vieille prophétie datant de plusieurs années, impliquant Joachim, alors qu’il n’était même pas encore né !

Malgré cette période très dure, sombre et violente, Brice glisse avec parcimonie une ambiance un peu “surnaturelle” mêlée d’humanisme, dans une atmosphère religieuse parfaitement rendue, entre crainte, soumission et amour de l’autre. Une grande découverte pour moi, pour la culture byzantine que je connaissais assez peu.

Avec une très belle intrigue principale, des références historiques pointues, pas de temps mort, avec de la poésie aussi, des messages de paix et d’amours, et une vraie place pour les femmes, Brice est, et sera désormais pour moi un auteur incontournable…

Je vous invite toutes et tous à le découvrir et à entrer dans “son monde” !
Une lecture que je préconise même dès l’adolescence pour les passionnés du genre…

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Extraits :

« La lumière irradiait de toutes parts…
Sur ce rivage bordé d’une mer turquoise, le plus infime des grains de sable semblait doté de son existence propre et rayonnait mystérieusement.
Je cherchais en vain le soleil dans un ciel si limpide qu’il paraissait irréel… Je restais là, sidéré, comme en suspension.
Où étais-je donc ?
Des vaguelettes aux reflets blancs et or vinrent m’effleurer délicatement les pieds… De grands oiseaux traversèrent l’azur en y traçant d’amicales arabesques. Ils se posèrent à la cime d’immenses arbres tout proches qui ressemblaient à ces pins majestueux qu’on peut admirer en Méditerranée lorsqu’on navigue le long des côtes. »

« – Te rappelles-tu la phrase : “Dans la maison de mon père, il y a plusieurs demeures”?
Oui, répondis-je en tentant de le suivre sans trébucher. C’est la phrase que le Christ adresse à ses disciples alors qu’il s’apprête à les quitter.
– Nous sommes ici dans l’une de ces demeures. Il en existe ainsi une multitude…
– Pourquoi celle-ci ?
– J’ai souhaité y résider un temps… Ici, je vis avec les êtres qui l’ont choisie eux aussi.
Devant mon air incrédule, Odon laissa échapper un sourire espiègle.
– Lorsque nous mourons, quelles que soient nos origines et nos croyances, l’âme quitte le corps, elle se libère de son enveloppe charnelle pour se rendre dans la “demeure” de son choix. Chacun peut ainsi continuer à vivre dans un cadre à sa mesure. »

« Un sourire à peine perceptible émailla la face du marchand.
– Comme tu l’auras sans doute compris, nous sommes tous les trois juifs.
Clément lui sourit en retour.
– Nous n’avons pas les mêmes rites ni les mêmes textes de référence, mais pourquoi n’aurions-nous pas le même Dieu ? Notre-Seigneur est unique. À lui, quels que soient ta langue ou ton dogme, tu pourras adresser tes remerciements.
– Voici là de belles paroles de sagesse. Dommage qu’elles soient si peu partagées par tes frères chrétiens… »

 

Brice Nadin est né en 1967 à Saint-Germain-en-Laye. Il vit aujourd’hui en région parisienne où il se consacre à l’écriture. Consultant en nouvelles technologies, entrepreneur et père de trois enfants, il a eu d’autres vies avant de devenir romancier.

Passionné d’histoire et d’ésotérisme, en 2019, il publie son premier ouvrage, Les étoiles d’Orion, Cluny 1095, en auto-édition. Porté par une atmosphère médiévale fidèlement reconstituée, matinée d’un peu de surnaturel, le roman séduit plus de 4 000 lecteurs et se classe plusieurs fois en tête des ventes de romans historiques sur la boutique Kindle. Il est aussi « coup de cœur » dans de nombreuses librairies telles que La Procure ou Lamartine à Paris.
Le tome 2, Mare Nostrum, reprend les mêmes personnages attachants pour les conduire cette fois dans un périple autour de la Méditerranée, à la veille de la première croisade.

Les étoiles d’Orion* – Cluny, 1095
https://leressentidejeanpaul.com/2022/01/30/les-etoiles-dorion/

Les étoiles d’Orion** – Mare Nostrum, 1096
https://leressentidejeanpaul.com/2022/03/11/mare-nostrum/

Roman, Philosophique, Émotion, Drame

Impasse de l’horizon

de Carole Mijeon
Broché – Grand livre, 13 mars 2024
Éditeur : Éditions Daphnis et Chloé

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Un jour, il est rentré chez ses parents, au 12 impasse de l’horizon, et n’est plus jamais ressorti. C’était il y a huit ans. Depuis, personne ne l’a revu. Il est devenu le reclus du 12, celui dont on parle à voix basse quand on se croise sur le trottoir.

Claudia, pré-retraitée malgré elle, habite seule la maison d’en face. Pour elle aussi le temps s’écoule entre quatre murs mais elle, ne l’a pas choisi. Aux aguets derrière ses fenêtres, elle se dit que seul un drame terrible et inavouable peut conduire un jeune homme plein d’avenir à choisir la claustration plutôt que l’aventure de la vie. Est-il la victime d’une agression insurmontable ? Ou au contraire le coupable d’un crime odieux ?

Entrainant le lecteur dans les méandres de son imagination, Claudia va tout faire pour percer le secret de l’Impasse de l’horizon et rencontrer son jeune voisin.

Qui est-il ? Comment vit-il cet enfermement ? Et surtout, que lui est-il arrivé ?

 

• Couv_2024-021_Mijeon Carole - Impasse de l'horizon

 

J’ai pris beaucoup plaisir à lire “Impasse de l’horizon”. Un roman que je n’aurais sûrement pas lu sans la proposition de Babelio. Je découvre ainsi une nouvelle auteure, et surtout un roman très particulier, je dirai même singulier et rempli d’imagination… Les personnages sont tous très intéressants et attachants.

Carole Mijeon a “construit” son récit en deux parties. Claudia et Maxime

Claudia, a été remerciée par la société pour laquelle elle travaillait. Aujourd’hui, elle s’ennuie et passe toutes ses journées derrière sa fenêtre à attendre qu’il se déroule enfin quelque chose de nouveau dans sa vie. Les jours passent… Elle déprime…
Seules les lumières qui s’allument régulièrement en pleine nuit dans la maison en face de chez elle, font travailler son imagination et lui font envisager les scénarios les plus fous…
Que peut-il bien se passer chez ses voisins ? Elle sait qu’ils ont un fils, mais elle ne l’a jamais vu !

Quel personnage étrange que ce Maxime, un homme qui a préféré “s’effacer”, sortir de la société où il ne trouvait pas sa place. Pourquoi refuse-t-il de sortir ? De quoi a-t-il peur ? Est-ce vraiment de la peur ?
Maxime passe toutes ses journées derrière son ordinateur, plongé dans un monde virtuel dans lequel sa vie lui réussit pleinement. Maxime est un “gamer”, c’est toute sa vie !
Et ses journées se passent ainsi… au grand désespoir de ses parents qui ne savent plus comment l’aider. Au fur et à mesure on va le connaître de plus en plus. Maxime m’a touché à plusieurs reprises, sa solitude, sa peur du regard des autres.

Carole a su me prendre et m’emmener en quelques pages dans un univers étrange et pourtant très réaliste qui a pu me paraître parfois répétitif, mais tellement plein de rebondissements… Carole se dévoile parfois entre les lignes. Est-ce une part d’elle-même qu’elle nous montre ou met-elle tout simplement ses héros en avant ?
Dans tous les cas, j’adhère pleinement aux sujets développés ! Je ne m’attendais pas du tout à ce genre de roman tantôt philosophique, tantôt sociétal. Carole nous montre la solitude, la tristesse, la colère aussi, sans jamais oublier, nos choix de vie et le bonheur qu’ils peuvent nous apporter en fonction des chemins que nous emprunterons.

Un roman très agréable à la plume prometteuse avec lequel j’ai passé un excellent moment de lecture, malgré des sujets difficiles…
Sommes-nous libres de vivre la vie que nous désirons ?

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Daphnis et Chloé pour cet envoi plus qu’intéressant.

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Extrait :

« C’est la voisine du 7 qui vient de lâcher le morceau. Les décès délient les langues. Après quelques mots d’apitoiement convenus, la brave dame n’a pas tardé à me révéler que les Triaud avaient un secret. “Un cadavre dans le placard, comme on dit”, a-t-elle ajouté, l’air pincé. »

« Quand on élève un enfant, on doit toujours être inquiète. Qu’il ne prenne pas assez de poids quand il est bébé, qu’il meure subitement pendant la nuit, qu’il attrape froid, qu’il se fasse renverser sur le chemin de l’école, qu’il rate son bac, qu’il tourne mal, qu’il soit malheureux en amour, qu’il… Quel enfer que d’imaginer le pire tout le temps ! »

« Chaque soir, il se mit à visionner des vidéos d’opérations sanguinolentes tout en se tailladant frénétiquement. La moindre parcelle de peau vierge était écorchée, parfois même les plaies à peine cicatrisées étaient de nouveau incisées. Nu dans son fauteuil, il jouissait de voir couler le sang sur l’écran tandis que le sien s’échappait de son corps en d’innombrables filets.
Et puis, un jour, il croisa cette femme dans l’ascenseur. »

« – Votre fils est très agité. Incohérent même. Il m’a semblé à bout de forces.
– Mais qu’est-ce qu’il a ? s’effraya madame Triaud.
– Je crois qu’il fait un burn-out. Il n’a pas arrêté de parler de son travail. De ses collègues surtout…
– C’est grave docteur ? »

« Le passé n’est qu’une fiction que l’on se raconte. Une contrefaçon. Aucun souvenir n’est digne de confiance. Car la mémoire est infidèle. Elle travestit le réel, enlumine la grisaille ou noircit le tableau. Sans but ni raison particulière, juste parce que le cerveau se fait berner. Il confond souvenir et imagination. Dès qu’un reliquat de vie est extirpé des méandres de l’esprit, il se combine aux cogitations, s’entremêle avec les rêves, se fracasse sur les émotions et se noie dans le déni. Le décor se transforme, les dialogues se cisèlent, les personnages se caricaturent et les rôles s’inversent. Contaminée par nos pensées, notre mémoire réécrit en permanence notre autobiographie. »

 

Monteuse de profession, Carole Mijeon a travaillé sur de nombreux reportages et documentaires pour la télévision ainsi que pour des productions indépendantes.
Magazines pour France 3 – France 5 – France Ô
Documentaires pour les Films du Balibari, Point du Jour, Camera Lucida productions – ARTE
Muséographie, court-métrages, captations, mode, corporate…

Auteure de :
Sur la réserve” – éditions Daphnis et Chloé – 2015
Au pied !” – éditions Daphnis et Chloé – 2017
Impasse de l’horizon” aux éditions Daphnis et Chloé est son troisième roman – 2024.