Noir, Thriller psychologique, Drame, Folie, Thriller ésotérique

Néréides

de Christophe Royer
Poche – 16 mars 2023
Éditions : Taurnada

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Quand Nathalie Lesage, commandant à la PJ de Lyon, reçoit un appel au secours de l’un de ses amis, elle n’hésite pas une seconde et part aussitôt pour Albi afin de l’aider à retrouver sa jeune soeur. Une banale disparition qui, très vite, va se transformer en course-poursuite, jonchée de cadavres et de mystères : un dangereux et insaisissable « Monsieur Étienne », une obscure école de magie, d’étranges disparitions… Un thriller palpitant, aussi addictif que terrifiant.

 

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Quel bonheur de retrouver Nathalie Lesage l’excellente commandant à la PJ de Lyon dans une nouvelle aventure où se côtoient magie et disparitions !
Rien ne l’arrêtera dans cette enquête qui va multiplier les cadavres…
Frissons garantis.

En voilà un thriller rondement mené !
Christophe Royer, ne nous épargne rien. L’atmosphère très vite malsaine de ce très bon récit, l’univers terrifiant, un suspense digne des plus grands récits, un rythme archi soutenu et de multiples rebondissements… Encore une fois, il m’a complètement embarqué par sa thématique très originale, construite sur des sujets aussi réels que passionnant, nous confit-il dans ses remerciements… Ça fait peur !!!

Louna, la sœur Samir, a disparu depuis quelques jours. Il décide donc de contacter Nathalie, afin qu’elle l’aide à la retrouver.
Ensemble et très vite aidés par une vieille dame Lucie Dubrac, et de son collègue de Lyon, Cyrille. Ils vont se lancer dans une mission beaucoup plus dangereuse qu’ils n’avaient prévus, au péril de leur vie. Très vite, leurs recherches les mèneront aux portes d’une école de magie en pleine ville d’Albi.

Une fois de plus, force est de constater que plus je découvre Christophe à travers ses romans, plus il arrive à me surprendre différemment à chaque fois !
Par ailleurs, j’ai aussi beaucoup aimé la façon dont il traite les diverses relations très poignantes entre “nos héros” dans ce récit.
Vivement une suite à ce thriller teinté d’ésotérisme !

Un grand merci aux Éditions Taurnada pour la confiance qu’ils m’offrent régulièrement…

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Extraits :

« Dans le fond, étaient alignés deux lits pourvus de matelas de marque et de plusieurs couvertures épaisses. Sur l’un deux, une jeune femme rousse dormait profondément. Juste à côté, assise sur une chaise, une autre prisonnière à la longue chevelure blonde surveillait sa camarade d’infortune. Son visage exprimait l’anxiété et la détresse. »

« On peut dire que j’ai eu une enfance malheureuse. C’était compliqué à la maison. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours entendu mes parents se gueuler dessus. C’était du matin au soir ! Je n’ai jamais compris pourquoi ils restaient ensemble. À mon avis, il y avait une histoire d’argent derrière. Bref, passons. Dans ce climat de violence permanente, j’étais complètement transparente. Je ne ressentais aucun amour de leur part. Jamais de câlins ou de mots affectueux. »

« – C’est limpide. Cette histoire de magie n’est donc qu’une façade.
– Pas tout à fait. Il y a un autre type d’enseignement proposé dans cette école. Mais, là, on passe au niveau supérieur avec la Magia Sexualis.
– La Magia Sexualis ?! s’exclama Samir.
La magie sexuelle ! se répéta mentalement Nathalie pour interroger ses souvenirs au sein de la BRP. Mais rien ne lui venait.
Jamais entendu parler. Je m’attends au pire. »

« “Qu’est-ce qui se passe, Lucie ?
– Ne t’en fais pas, c’est juste un coup de fatigue. Ça va passer.”
Ses yeux se remplirent de larmes.
“Tu es sûre?
– Oui”, mentit-elle en lui tapotant les cuisses.
Assise juste à côté, Nathalie avait les mains serrées entre ses jambes. Elle avait tout de suite deviné à qui était destiné cette pièce et comprenait la tristesse de Lucie. Elle était complètement désemparée et ne savait pas comment réagir ni comment la réconforter… Elle n’avait jamais su exprimer ses émotions, on ne lui avait pas appris. Pas plus que d’en recevoir. C’était une handicapée des sentiments, une écorchée vive pleine de haine envers ses parents, qui n’avait pas joué leur rôle. Elle souffrait de ne pas pouvoir prendre spontanément Lucie dans ses bras pour amoindrir sa peine. Non. À la place, elle restait là, posée comme une potiche, à attendre que ça se passe… »

 

Christophe Royer est né en 1971 au Creusot, en Bourgogne. Après l’obtention de son doctorat en biologie animale, il change de cap pour préparer un master d’informatique, sa deuxième passion, à l’INSA de Lyon. Aujourd’hui, chef de projet, il vit à Saint Vallier avec sa femme et leur fils.

Le Projet Sapience est né il y a 25 ans. Après une longue gestation, il prit la forme d’un dossier pour un jeu vidéo qui a été proposé à plusieurs éditeurs. Aucun n’a répondu, mais étrangement, deux années plus tard, un jeu reprenant les principes de base du dossier sortait. Par la suite, le scénario issu du jeu est resté dans un placard durant de longues années. En 2014, Christophe décide de reprendre l’idée originale et se lance dans l’écriture d’un roman d’anticipation, où l’aventure est omniprésente sur fond d’intrigues.

En 2016, sortie de la première partie L’arche qui va nous amener à quitter la Terre pour la mystérieuse planète Sapience. Un long voyage durant lequel un groupe hétéroclite de personnages devront s’unir pour faire face à une succession d’événements inquiétants.

En 2017, sortie de la suite et fin de cette aventure avec Hostile. Parvenus à la surface de Sapience, ils devront poursuivre leurs investigations tout en implantant au mieux la nouvelle colonie et en faisant connaissance avec les habitants. Riche programme…

En 2019, L’auteur change d’univers et revient sur Terre avec Lésions intimes un thriller addictif et percutant qui se déroule entre Paris et la Bourgogne. Nous suivons les aventures d’une jeune capitaine travaillant à la Brigade de Répression du Proxénétisme.

Mars 2021, Une arête dans la gorge plonge le lecteur dans un Lyon mystérieux où l’héroïne devra collaborer avec des francs-maçons lyonnais pour résoudre une série de meurtres. Une enquête à tiroirs passionnante, extrêmement bien documentée !

Mars 2022, direction Annecy avec La quatrième feuille. Un thriller glaçant ou personnalité toxique et amitié riment avec descente aux enfers… Inspiré de faits réels.

Mars 2022, Néréides, on retrouve Nathalie Lesage dans une affaire de disparition qui se déroule à Albi.

À suivre…

Émotion, Drame, Folie, Noir, Psychologie, Thriller psychologique

Haut le chœur

de Gaëlle Perrin-Guillet
Poche – 14 mars 2019
Éditions : Taurnada

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« Quand je sortirai, tu seras la première prévenue… Je saurai te retrouver. » Depuis qu’Éloane Frezet, la tueuse en série la plus abjecte de ces dernières années, a prononcé ces mots, Alix Flament vit dans l’angoisse que la criminelle sanguinaire s’évade de prison… Alors, quand la journaliste reçoit un coup de téléphone d’Éloane en pleine nuit, elle comprend que la meurtrière va honorer sa promesse… Une promesse de sang…

 

• Couv_2023-025_Perrin-Guillet Gaëlle - Haut le chœur

 

Après avoir lu il y a quelques années déjà, les très bons “Soul of London” et “Les fantômes du passé” à l’atmosphère sombre et “So british”, j’étais très curieux de lire ce thriller réédité aux éditions Taurnada.

Tout d’abord, un premier bravo pour la couverture qui donne très vite le ton du récit.
Et oui, car dans ce roman, nous avons à faire à une tueuse en série Éloane, déjà ce n’est pas banal, mais en plus, elle vient se frotter à Alix, la journaliste qui l’avait interviewé lorsqu’elle était “encore” emprisonnée !

Je me rends compte que dernièrement les femmes sont de plus en plus mise en avant en littérature et ce n’est pas pour me déplaire, mais en plus si c’est une femme qui raconte, on a le tiercé gagnant !

Je ne vous cacherai pas que j’ai vraiment été accroché par ma lecture. Une très bonne intrigue, un rythme plus qu’intense qui ne cesse jamais de rebondir de page en page. C’est noir, c’est sombre et violent, mais c’est aussi un thriller prenant, car le personnage d’Éloane est très atypique. Elle a beau être un véritable “monstre” sans aucune conscience, elle a quand même fait vibrer certaines choses en moi (suis-je normal docteur ???). Heureusement qu’Alix était de l’autre côté de la balance, attachante et droite qui venait me mettre des petites claques régulièrement pour ne pas basculer du côté sombre… C’est que j’aime la musique moi !

Thriller inclassable qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises, avec des chapitres s’enchaînant parfaitement, chapitres qui par ailleurs, ne sont pas dénués d’émotions et de sentiments…
Quand le plaisir de tuer et de faire souffrir dépasse l’entendement, une véritable une course contre la montre qui va crescendo…

Comment arrêter une “serial-killeuse” qui prend toutes ses précautions ?
Haut le chœur, 242 pages qui vont vous retourner le cerveau !

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Extraits :

« Il la regarda s’avancer vers lui : âgée de trente-sept printemps, Alix Flament était une femme d’une beauté époustouflante. Sa mince silhouette aux formes douces et sa démarche assurée lui conféreraient une grâce naturelle et un déhanché voluptueux. Un véritable régal pour un œil masculin. Alors qu’elle s’approchait de lui, sa longue chevelure rousse, qui lui battait les reins, semblait l’envelopper d’une aura particulière dans cette nuit qui l’était tout autant. »

« Bizarrement, Alix était très étonnée, qu’Éloane, s’en soit prise à son ex-mari. Dans ses entretiens avec la psychopathe, le chapitre marital n’avait pas tenu la part la plus importante de son histoire. Bien au contraire. Éloane Frezet n’accordait pas plus d’intérêt à cet homme qui avait partagé sa vie durant une décennie, qu’à un cafard qui aurait traversé sa cellule. Elle ne ressentait qu’une colère modérée face à sa trahison au tribunal. »

« Le scalpel en main, Caroline observe son œuvre. Digne d’une pro. Pas de bavure, pas de découpe biscornue, un travail d’orfèvre. À côté d’elle, le microphone enregistrait tout ce qu’elle disait. Ces remarques pourraient être entendues par le docteur Bernet quand il arriverait. »

« Les nuages qui s’amoncelaient derrière, la Croix du Nivolet étaient chargés d’électricité et donnaient à la roche une couleur mordorée, luisant sous les rayons du soleil qui cherchaient encore à dominer. Une lutte de la nature : l’ombre face à la lumière, duel de forces contradictoires et pourtant si complémentaires… Une analogie, trop facile face a ce qu’elle vivait. Mais elle aurait été bien en peine de dire si elle se retrouvait dans ses gros nuages gris qui menaçaient de crever à chaque instant, déversant leur courroux sur la vallée en contrebas, ou dans cette lumière incandescente qui se battait, pour faire reculer cette masse électrique et totalement incontrôlable. »

 

Gaëlle Perrin-Guillet est née en 1975 à Lyon où elle vit toujours. Secrétaire de mairie le jour, elle se transfrome en auteur de thriller la nuit. Depuis toujours amatrice de romans noirs, elle s’essaie à l’écriture en 2000 avec des nouvelles. Après deux romans auto-publiés, Le sourire du diable, en 2010 et Au fil des morts en 2011, elle participe à deux recueils des Auteurs du noir face à la différence (en 2012 aux Éditions Jigal puis en 2013 à L’Atelier Mosesu).

Haut le chœur est son premier polar publié aux Éditions Rouge Sang en 2013, lauréat du « Prix du Polar-2014 Dora Suarez », réédité aux Éditions Taurnada en 2019. En 2015, paraît un roman pour jeunes adultes, “La nuit du chat noir” aux Éditions Rouge Safran.

En 2016, elle publie aux Éditions Fleur Sauvage, Soul of London, pour lequel elle reçoit le “Prix des Lecteurs du Salon du livre policier de Neuilly-Plaisance” et le “Prix du festival Les Polars du Chat du Creusot”; premier opus d’une série d’enquêtes situées dans le Londres de la fin du XIXe siècle dont les héros sont Henry Wilkes, ex-inspecteur de police, handicapé qui marche avec une canne, et Billy Bennett un gamin des rues qui l’assiste. Le livre est réédité aux Éditions Milady Poche en 2017, la même année que sort (ou devait ?) le second opus Black past aux Éditions Fleur sauvage, publié en grand format sous le titre Les fantômes du passé aux Éditions City en 2018. (Les titres originaux parus chez Fleur Sauvage semblent ne plus être disponibles…).

Émotion, Drame, Philosophique

1986

de Sioux Berger
Broché – 2 février 2023
Éditions : de Borée

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Suzanne est une jeune fille un peu rêveuse, un peu perdue. Elle semble avoir du mal à trouver sa place aux côtés d’un frère, brillant élève de la rue d’Ulm, qui fait la fierté de ses parents garagistes. En ce jour du 17 septembre 1986, alors qu’elle le rejoint rue de Rennes, leur destin bascule et tout l’univers de Suzanne en est chamboulé. Hantée par des visions qui la renvoient dans un passé lointain, les années de la Grande Guerre s’imposent à elle au détour d’une rue, d’un poème ou d’une rencontre. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, peine à l’interpréter et le refoule. Pourtant, lorsqu’elle parvient à l’accepter en puisant au fond de son être, son avenir s’illumine et un nouvel ordre s’établit, au sein duquel, enfin, elle se sentira à sa place. Riche de son expérience auprès de thérapeutes en mémoire cellulaire et familiale – notamment Myriam Brousse, Sioux Berger a voulu, avec cette fiction, mettre en lumière l’héritage inconscient que nous portons parfois de nos ancêtres. Toutes les lettres auxquelles il est fait référence dans ce roman sont celles de Francis Desboeufs. Personnage clé du récit, ce dernier a laissé une nombreuse correspondance qui retrace sa vie de soldat ainsi que le drame qu’il a vécu avec sa femme.

 

• Couv_2023-023_Berger Sioux - 1986

 

En lisant ce roman, j’ai eu de nombreuses fois l’impression que Sioux me chuchotait à l’oreille.
Paris, 1986, dans “mon” quartier. La rue Mouffetard, où j’ai vécu et travaillé les premières années de ma vie, la place de la Contrescarpe, le Jardins de Plantes, les rues du Ve et du XIIIe arrondissements qui sentaient si bon Paris, et je me dis… Mais, j’y étais en 1986, alors, j’ai forcément dû croiser Suzanne, dans la rue, sous un porche, sur la terrasse d’un café ? Je ferme les yeux, j’essaie de me rappeler. J’aurais tant aimé lui parler… Lui dire… les attentats, puis la peur aussi… Mais surtout l’amour.

Sioux m’a complètement troublé. La magie de ses mots authentiques, pas de frime ni de blabla… À une époque où les mots étaient plus importants que les images. D’ailleurs les mots naissent naturellement dans l’esprit de Suzanne qui correspond avec François dans un journal qui la suit partout. François est son confident, son ami, sa béquille aussi, sans François, elle est perdue. Mais comment expliquer au gens que François n’est pas vivant ? Ou peut-être beaucoup trop vivant dans sa tête. Suzanne ressent la vie, ressent l’amour, elle voit au-delà de son regard, elle tisse des liens avec les gens qu’elle aime, qu’ils viennent du passé ou qu’ils croisent son quotidien. Mais Suzanne se sent un peu perdue au milieu des vies qui l’entourent, ne se sent pas à sa place dans ce monde qui la déroute. Elle cherche des réponses, mais elle se cherche aussi. Qui est-elle vraiment ?

J’avais beaucoup aimé Les Pentes. 1986 est le second roman de Sioux Berger, et de nouveau, j’ai été transporté dans un roman où la magie s’est glissée un peu partout !
L’auteure déroule un fil à travers son récit qui nous mène à des indices, des symboles. À nous lecteurs de les attraper, de les comprendre et pourquoi pas, les partager.
Sioux aime la vie, elle aime les gens, c’est écrit en toutes lettres à chacune de ses pages à travers la sensibilité de sa belle héroïne, qui se pose énormément de questions…
Sioux, nous donne toutes les réponses. Charge à nous de les prendre et les transmettre. Ne sommes-nous pas à la recherche d’un monde meilleur ?
Ne cherchez pas trop loin… C’est là, juste sous vos yeux…

Nouveau coup de cœur pour ce récit fort et émouvant.
Très bon choix des Éditions de Borée, que je remercie, et qui me transportent de plus en plus par les choix de leurs auteur(e)s.

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Extraits :

« Tout avait commencé par une histoire de rats dans les poubelles. Suzanne avait appelé son frère à la rescousse et, comme d’habitude, elle s’en mordait les doigts. Pourtant, au téléphone, il avait eu plutôt l’air heureux d’aider « sa petite sœur provinciale perdue dans la capitale ». Ils s’étaient donné rendez-vous, rue de Rennes parce que Louis donnait un cours particulier dans le quartier, et il était hors de question qu’il perde un temps précieux à venir la chercher chez elle. Ils avaient décidé qu’ils iraient ensemble consulter un spécialiste en raticide. »

« Vous avez un don, jeune fille.
Suzanne ne répondit pas. Elle but lentement une gorgée de thé, puis se replia sur la banquette. Geneviève repris :
– Vous aimez la vie, je le vois, à votre façon de déguster, cet oolong, à votre style lorsque vous rédigez une dissertation. On perçoit aussitôt chez vous une immense joie de vivre.
Suzanne, se recroquevilla plus encore sur elle-même.
– Cette part que vous trouvez sombre en vous peut devenir lumineuse aussi. Ne la repoussez pas. L’univers vous chuchote un récit à l’oreille. Écoutez-le. Il va vous guider vers le bonheur. »

« Une grosse cloche accueillait les visiteurs et, par-dessus le mur d’enceinte, le gigantesque lilas des Indes inondait la place, c’était un feu d’artifice, éclatant et fuchsia. »

« Lorsque vous rayonnez de joie, vous savez dénicher le bonheur, même sur le périphérique à une heure de pointe. Mais ni la bombe, ni la joie ne croisent délibérément votre chemin. Vous seule ressentez le monde au travers du filtre de vos émotions. Suzanne, vous possédez une immense sensibilité aux vibrations qui vous entourent, aux flux de la vie. Vous êtes dotée d’une capacité toute particulière pour faire parler votre corps. »

« Nous croisons tous un jour ou l’autre des moments douloureux. Le souvenir de la mort de papa est pour moi indélébile, ajouta-t-il en baissant les yeux. »

« Il est ma guérison, mon chemin de vie, celui qui annule le mot « solitude » de mon vocabulaire. »

« Mais pourquoi parles-tu, tout bas ? demanda la jeune fille alors qu’elle connaissait parfaitement la réponse.
Grégoire s’approcha d’elle, et lui murmura à l’oreille :
– Pour ne pas froisser l’instant.
Suzanne rougit et hâta le pas. »

Sioux Berger cultive sa plume tout autant que son jardin et partage avec la terre une relation très intime, dans laquelle elle puise à la fois, son inspiration et sa joie de vivre. Auteure de nombreux ouvrages aux éditions Marabout dans les collections Mes Petites Routines et Les Paresseuses, Les Pentes est son premier roman. Sioux Berger partage son temps entre Paris et le Cantal.

Elle est aussi maman de trois enfants, deux jardins et deux chats.

Elle aime :

– les crayons de papier 2B bien taillés, et les carnets Moleskine.
– la terre fraîche à retourner à pleine mains
– la danse, à la folie et pour toujours. Faire tourner une jolie robe d’été sur une musique que l’on peut chanter à tue-tête.
– la chaleur du soleil, la chaleur d’une couette, la chaleur d’un feu de cheminée.
– le concombre croquant en été, et la potée qui mijote tout doux tout doux en hiver.
– le vent sur les joues quand on pédale vite sur une route libre.
– les feuilles amassées sur le sol en automne parce qu’on peut courir dedans
– une maison qui sent bon le pain chaud
– le silence, il est si rare aujourd’hui.

Elle n’aime pas :

– les gens qui poussent et qui crient
– l’odeur fausse des frites du fast food
– les éclairages au néon
– les embouteillages
– les pistes de ski qui ressemblent à des embouteillages.
– les gens qui disent  » au jour d’aujourd’hui  » et qui enchaînent les critiques sur un ton aigre.

“Je m’appelle Sioux, comme les indiens d’Amérique. Et pourtant je suis issue des montagnes du fin fond de la France, aux confins de la Lozère et de L’Auvergne. Je porte en moi mes racines, et ce sont elles qui m’élèvent. Chaque jour, parce que je suis une grande angoissée (surtout depuis que je vis en ville…), je m’attache aux petits bonheurs quotidiens qui bâtissent mon bien-être.

Dans mon jardin, j’aime faire pousser la vie. J’aime y regarder mes enfants courir, puis grandir.
Dans mes textes, j’aime faire pousser la joie, et… un bon vieux sens pratique rempli d’astuces.

J’ai travaillé dans la presse, sur le net, pour des sites tels que “aufeminin.com”… Je suis aussi formatrice en gestion du stress et des émotions. J’aime le contact avec les autres, leur tendre la main et les aider. Apaiser les douleurs… donner des sourires.

Mes enfants m’appellent “le druide”.
Pour moi, la vie est une tasse de thé, dégustée lentement sur deux marches d’escalier au soleil.
Et lorsque je suis, prise par le tourbillon des transports, des factures, et des tâches ménagères, je cherche toujours le petit moment qui me permettra de me ressourcer.
Je vous invite à venir vous asseoir sur les marches avec moi. On pourra rire ensemble, pleurer, accueillir toutes nos émotions, les partager, et gravir d’autres marches main dans la main.”

Émotion, Drame, Dystopie, Folie, Humour, Nouvelles

Ce qui nous lie et nous éloigne

de Peggy Fratorre
Broché – 8 septembre 2017
Éditions : La lampe de chevet

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Les liens du mariage ou du sang, ceux entre une victime et son agresseur, entre un greffé et son donneur, ceux avec son idole, avec son enfance ou les liens entre la vie et la mort… L’existence est faite de dépendances affectives. En racontant la réalité à laquelle on est confronté chaque jour, ces quinze nouvelles traversent l’ordinaire de toute vie et évoquent ce qui nous lie et nous éloigne.

 

• Couv_2023-022_Fratorre Peggy - Ce qui nous lie et nous éloigne

 

Peggy Fratorre, encore une auteure que je ne connaissais pas, encore une belle, voire une très belle surprise !

Quinze nouvelles, quinze chutes surprenantes que je vous défi d’anticiper…
Quinze nouvelles qui sont allées chercher en moi, au plus profond de mon cœur et de mon esprit certaines résonnances avec beaucoup émotions et des ressentis complètement différents.
Chacune d’elles m’a un peu plus enfoncé dans des mondes qui mènent vers la fragilité, la douleur, la vengeance, l’enfance… Le tout avec énormément d’imagination. Les seuls points communs pourraient être la Femme… ou la maîtrise de l’écriture de l’auteure.
Car Peggy maîtrise parfaitement son écriture et ses effets. Elle mêle avec une facilité déconcertante la poésie, le suspense, la peur, mais aussi l’humour.
Plusieurs nouvelles de son recueil ont remporté prix et distinctions, ce qui ne me surprend pas du tout. J’en ai même relu certaines afin d’essayer de deviner celles qui avaient été primées.

Je serai bien curieux de lire ce qu’elle a écrit d’autres !

Alors, si vous ne voulez pas être secoué en votre for intérieur, passez votre chemin…
Un petit recueil oui, mais rempli d’idées insoupçonnées, bouleversantes aussi…
Nous sommes tous directement ou indirectement les héros des nouvelles de Peggy, c’est ce qui nous lie et nous éloigne…

Certaines images resteront dans mon esprit.

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Extraits :

« Enfants, nous habitions dans une maison, qui, très vite, est apparue trop exiguë pour onze occupants. Nos armoires étaient presque vides… nos ventres aussi. Ce que l’on mangeait – souvent une simple tranche de pain saupoudré de sucre – ne nous tenait pas toujours à l’estomac. Nous manquions de tout… sauf d’amour. Vivre de cette façon était si inconcevable pour une personne extérieure, qu’on menaçait sans cesse ma mère de mettre ses petits à l’Assistance Publique. Nous ne pouvions nous permettre de prendre la douche chaque jour, et ne cherchons pas à faire des effets de toilettes pour nous rendre à l’école : nous n’avions pas l’embarras du choix ! Les plus jeunes, portaient les vêtements et les chaussures de leurs aînés. Autant dire que les habits des cadets était élimés. Ainsi, nous étions pauvres, mais heureux. »

« Le Docteur Prudence, Clairval était assise dans son cabinet. En entrant dans cet endroit calme, à l’ambiance feutrée, on se sentait tout de suite à l’aise. Ici, pas de trace du traditionnel divan, mais un fauteuil style cabriolet, très confortable. Prudence était Psychiatre, un « Docteur de l’âme ». Elle passait son temps à diagnostiquer et soigner les maladies mentales : dépression, trouble obsessionnel compulsif, paranoïa, bipolarité… Elle n’avait pas voulu écrire « Psychiatre », sur sa plaque à l’entrée, car les patients pouvaient se sentir gênés de consulter un psy. Pour beaucoup, qui disait « Psy », disait « fou ». Or, ceux qui venaient la voir ne l’étaient pas tous, loin de là ! »

« L’autre jour, en regardant un reportage sur l’euthanasie, j’avoue que l’idée de me débarrasser d‘Émile m’a traversé l’esprit. J’y ai repensé plus d’une fois, depuis. Quel plaisir peut-il avoir à vivre dans une telle dépendance ! Alors, j’ai beaucoup réfléchi, j’ai échafaudé différents plans. Trouver le meilleur moyen pour être seule… Enfin libérée ! »

« Du coup, j’ai intégré une école d’infirmière. Cela m’est apparu comme une évidence. Rêveuse née – trop naïve diraient certains – j’aspire à un monde meilleur où la souffrance, la pauvreté et la maladie n’existeraient pas. J’aime savoir que je peux me rendre utile. D’un naturel réservé, ce travail me permet de m’épanouir, de gagner en confiance. Il m’oblige à être à l’écoute des gens, sans porter de jugement. Il demande de la patience, de la rigueur, de l’organisation et beaucoup de sang-froid. Qualités que je crois avoir et que j’ai essayées de cultiver. Soigner les blessures, panser les plaies, apporter bonheur et réconfort : voilà mon quotidien ! Un métier riche en relations humaines, qui ne connaît pas la routine et qui m’aide à devenir une belle personne. Une carrière à peine choisie par hasard, au service de mon prochain. »

 

Née à Marseille, ville chère à son cœur qu’elle a dû quitter en 2001 pour des raisons professionnelles, Peggy Fratorre a alors habité à Troyes (dans le Grand Nord !) pendant un an puis dans le Golfe de Saint-Tropez, à Cogolin pendant neuf ans. Passionnée de littérature, c’est tout naturellement qu’elle est devenue professeur de Lettres. Une véritable vocation née dès l’enfance. Voilà seize ans qu’elle essaie de transmettre son amour du français à ses élèves.

C’est à l’occasion d’un concours de nouvelles, en 2009, qu’elle en est venue à l’écriture.

Plusieurs nouvelles du recueil ont remporté des prix et distinctions.

Retrouvez-la sur son blog :
http://peggyfratorre.blogspot.fr/

ou sa page FB :
http://www.facebook.com/donnemoidesnouvelles/

Émotion, Drame, Histoire vraie

Danse Néomaye, danse !

de Corine Valade
Broché – 16 février 2023
Éditions : de Borée

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Le 6 juin 44, des centaines d’Afro-américains débarquent sur les plages de Normandie. Willie est un de ces hommes. De Berlin à La Rochelle puis au camp américain d’Aigrefeuille d’Aunis, il découvre des villes exsangues où tout est à reconstruire. Pianiste hors pair, la musique est son refuge. Maurice est Creusois. Maquisard, il est enrôlé au 78e Régiment d’infanterie. En 1945, il quitte sa région pour libérer le dernier bastion Allemand de La Rochelle. C’est avec soulagement qu’il laisse derrière lui la ferme familiale. Rochelaise, Néomaye est sage-femme. Prise au piège dans la poche de Royan en 1945, elle est une des rares survivantes du bombardement allié. De retour à la Rochelle, elle semble avoir perdu pied et tous l’appellent « La Tabayot », la folle. L’arrivée massive de milliers d’Américains sur le port de La Pallice va bousculer son mode de vie tout comme celui des Charentais

 

• Couv_2023-021_Valade Corine - Danse Néomaye, danse

 

Quel roman “magnifique” !

C’est le premier mot qui me vient à l’esprit en fermant, très ému, ce superbe roman…
Le chassé-croisé de trois destins, sous l’influence de l’American way of life.

Avant de commencer son roman Corine Valade nous donne le ton.
Une sélection musicale enivrante qui m’a accompagné durant toute ma lecture et plus encore !
J’ai littéralement dévoré la plus grosse partie de son roman en une soirée que j’ai terminé le lendemain à l’heure du repas. C’est le premier roman de Corine que je lis et maintenant, j’ai envie de lire tout ce qu’elle a écrit avant. C’est vivant, c’est rythmé, elle transmet énormément d’émotion en donnant littéralement vie à ses personnages. J’avais l’impression d’être là avec eux. C’est très visuel.

C’est un roman qui aborde énormément de sujets.
La seconde Guerre mondiale, en Normandie lors du débarquement, l’armée Américaine qui “s’installe” dans la région pendant près de dix ans, les Afro-Américains rejetés par leur propre peuple et accueillis en arrivant en France, la place des femmes pendant cette période, la résistance, la musique, omniprésente durant tout le récit, Jazz, Blues, Be-bop et début du rock, il y a Maurice qui étouffe dans sa famille, et qui va faire front contre les allemands, Néomaye, sage-femme qui a vécu les bombardements sur la ville de Royan et qui depuis à un regard différent sur la vie, et puis il y a Willie, afro-américain et surtout un pianiste incroyable qui malgré toutes ses souffrances va rythmer sa vie grâce à la musique l’un de ses seuls refuges…

Plus qu’un roman, c’est une véritable épopée.
C’est puissant, c’est érudit, c’est triste et violent, c’est beau et rempli d’amour. C’est un coup-de-poing littéraire et un gros coup de cœur pour moi… Et dire que j’aurai pu passer à côté de ce bijou !
Corine a donné vie à des personnages qui m’ont touché, qui m’ont ému au point d’avoir eu, vers la fin du récit des larmes de joie que je n’ai pu retenir.

Elle nous offre aussi une synthèse très intéressante de la société américaine de cette époque. Martin Luther-King, Malcolm X, Les Kennedy et bien d’autres… C’est une vraie conteuse, elle fait vivre et aimer ses personnages. Le récit est fluide et agréable, les chapitres rythment un récit fort bien documenté, j’aurais aimé qu’il y ai plus de pages encore pour ne pas, tous, les quitter aussi vite…

Un superbe portrait de “héros”, entrelacé entre la “petite” et la grande Histoire.
Alors, je me répète peut-être, mais, voilà un roman magnifique que je recommande à tous !

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Extraits :

« En avril 1944, les femmes sont devenues électrices et éligibles, dans les mêmes conditions que les hommes. Pour Néomaye, les futures élues, ouvriront la voie du changement, et feront évoluer le statut de l’enfant, encore considéré comme un être inachevé. La suprématie du sexe fort a assez duré, affirme-t-elle souvent à sa mère qui se gausse :
– Ben, voyons ! Et un jour, les hommes exerceront en tant que sages-femmes ! Ma fille, garde les pieds sur terre. Sinon, tu risques de perdre des clientes. Toutes ne sont pas prêtes à écouter ce genre de discours. »

« Willie ouvre délicatement le couvercle du clavier. Il ajuste son siège. Ses doigts longs et fins se promènent sur les touches soyeuses. Progressivement, elles retrouvent le chemin des notes et des mélodies. La tristesse de quitter Bessie, mêlée à l’espoir de la retrouver à New York pour Noël, donne un sens particulier à son improvisation. La musique sacrée se teinte de blues et de jazz. Edward et Elisa sentent poindre un nouveau style à la fois sauvage et contrasté. »

« Sur un simple geste de la main, Heinrich salue son chauffeur en le provoquant :
– Vous, les noirs, vous ne pouvez pas lutter contre la primauté avérée de la race blanche. Vous êtes et vous resterez inférieurs parce que c’est inscrit dans vos gènes.
Puis il claque la porte. »

« Bessie tient sa promesse. Une fois l’an, elle poste des nouvelles de Sydney Jr à Willie. À neuf ans, le garçon est dissipé. Ses résultats scolaires sont moyens, car il préfère passer du temps sur sa guitare plutôt qu’étudier. Il a le rythme dans la peau et joue déjà comme un dieu, selon son grand-père maternel ! La musique et son refuge. Il a de qui tenir ajoute-t-elle. Sur une photo jointe au courrier, le gamin fixe l’objectif. Happé par le regard de l’enfant, Willie frissonne. Sydney semble lui reprocher son absence alors qu’ils ne se connaissent pas. »

« Ne devrions-nous pas œuvrer collectivement afin de faire reconnaître nos droits et faire régner la justice et la paix ?
J’insiste, car je suis certain que vivre ensemble est possible. »

 

 

Corine Valade est originaire de la Creuse. Elle vit actuellement en Seine et Marne.
Maire-adjoint de village, présidente d’une association culturelle, elle anime un café littéraire et organise un festival annuel autour du théâtre et de la lecture.
Elle sillonne également les écoles et centres de loisirs avec un théâtre de marionnettes pour enfants.
Mais l’écriture est sa grande passion : de son propre aveu, quand elle prend sa plume, elle oublie tout et le monde peut bien s’écrouler !

Dans des romans, elle mêle avec dextérité fiction et éléments historiques.

“Ses roman offrent une réflexion certaine sur la condition féminine et les moments forts qui ont marqués les hommes…”

Drame, Folie, Frisson horreur, Noir, Nouvelles, Suspense, Thriller

Sang pour sang Thriller : Volume 5

de Collectif
Broché – 27 janvier 2023
Éditions : Independently published

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Gabriel C.
Florence Journiaux
Stanislas Petrosky
Sébastien Guerrero
Sabrina Guerreiro
Sylvie Marchal
Sébastien Theveny
Claude Picq
Éric Oliva
Eric Dupuis
Albertine Gentou
Sebastien Gaietta
C.Dreek
Jona Laix
Rime de Bervuy
Valérie Valeix
Ludovic Metzker
Bob Garcia
Nil Borny

 

• Couv_2023-020_Collectif - Sang pour sang Thriller

 

En octobre 2023 aura lieu le prochain salon Sang pour sang thriller à Longperrier dans le 77. Une partie des fonds récoltés lors de la vente de ce recueil servira à financer le salon organisé par Nadine Doyelle.
Nil Borny et Deborah Coladonato, qui ont écrit les préfaces, en seront le parrain et la marraine.

Dix-neuf auteurs, dix-neuf nouvelles avec lesquelles j’ai passé des moments très agréables. Toutes très différentes les unes des autres, je suis passé par différentes émotions. Certaines amènent une touche de paranormal, de suspense, d’humour noir ou pas, ou carrément angoissante ! Dans tous les cas, il y a de très belles surprises, à mon goût…

Il me sera très difficile de vous en dire plus, mais il fait partie des bons recueils de nouvelles que j’ai eus l’occasion de lire dernièrement.

En panne de lecture ?
N’hésitez pas, de plus, c’est pour une bonne cause !

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Extraits :

« Isabelle, ouvrit sa boîte mail et cliqua sur le dernier message arrivé. Une semaine qu’elle guettait cette réponse et son cœur se mit à battre plus fort au fur et à mesure que son regard la parcourait.
Sans attendre, elle attrapa son GSM et composa le numéro de Jean-Paul. Son mari décrocha aussitôt.
– Salut, chérie, lâcha-t-il un brin étonné.
Sa femme n’avait pas pour habitude de l’appeler pour un oui ou pour un non lorsqu’il était à son bureau et, même s’il appréciait de l’avoir au téléphone, ses coups de fil étaient loin d’être monnaie courante. »

« En règle générale, un mari bafoué se venge en pourrissant la vie de son épouse infidèle. Un lâche fait ses coups foireux en loucedé alors qu’un colérique ira jusqu’à la frapper, et un impulsif mettra une raclée à son rival. Certains, la rage au ventre, poussé par la frustration ou la haine, vont même jusqu’à franchir le point de non-retour en intentant à leur vie. Tillier devait faire partie d’une autre catégorie d’individus. Ne ressentant aucune once de méchanceté envers sa femme, submergé par le désarroi, sans doute également l’amertume, il a préféré disparaître de sa vie dans tous les sens du terme. »

« Elle agissait sans trop réfléchir à ce qu’elle faisait, craignant d’être submergée par ses émotions. Elle connaissait les différentes étapes puisqu’elle avait observé son patron les réaliser à plusieurs reprises. Mais, jusqu’à ce jour, elle n’avait géré que la partie administrative de ce travail. Lorsqu’il lui avait proposé d’assister à l’ensemble de la procédure de crémation, Monsieur Bishop ne lui avait pas avoué qu’il comptait bien lui déléguer cette besogne désormais. Le revers de la médaille était plutôt brutal. »

« – J’avais craint que vous ne veniez m’annoncer la mort de mon mari.
– Cela n’aurait-il pas été un soulagement plutôt ?
– Enfin, Monsieur, quelle affreuse pensée.
– Il me semble que lorsqu’on va chercher du réconfort dans d’autres bras que les légitimes, c’est que le désir d’un autre corps est tel qu’on est prêt à sans passer par le pire. Je pourrais, en ma qualité d’inspecteur, vous raconter bien des crimes, pas tous passionnels. »

« Croyez-moi, les maisons sont comme les objets, elles ont une histoire à raconter. Que ce soit du bonheur ou du malheur, il est dit que nous pouvons le ressentir dès lors que nous pénétrons dans une pièce. Nous n’y prêtons nullement attention et nous faisons fi de cela.
Certains esprits ne vous veulent pas que du mal, soyez rassurés. Ils tentent dans de nombreux cas de communiquer avec vous en cherchant à vous parler par un moyen quelconque : faire tomber de la vaisselle, ouvrir un placard, faire grincer les murs…
Ils communiquent du mieux qu’ils peuvent et profitent parfois des nouvelles technologies : les chaînes hi-fi, les casques audio ou la télévision. Comment ? Ils émettent des interférences de manière répétée jusqu’à vous faire comprendre que c’est à vous seul de tout faire pour établir cette communication. »

 

Sang pour sang Thriller

Anticipation, Émotion, Drame, Dystopie, Science Fiction

L’Œil du chaos

de Jean-Marc Dhainaut
Poche – 8 juillet 20212
Éditions : Taurnada

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Tandis qu’une canicule sans précédent frappe l’Europe, Théo, un jeune lycéen de 17 ans, est terrifié quand il réalise que les photos qu’il vient de faire dévoilent l’horreur et le chaos 21 jours à l’avance… Mais personne ne le croit. Et lorsque, partout dans le monde, le courant disparaît, les avions s’écrasent et que toutes les cloches des chapelles et des églises se mettent à sonner inexplicablement, il est déjà trop tard. Théo est alors loin d’imaginer l’incroyable mission de survie et d’espoir que le destin lui réserve. Un thriller d’anticipation à la frontière du réel, percutant et chargé d’émotions.

 

• Couv_2023-017_Dhainaut Jean-Marc - L'Œil du chaos

 

J’ai découvert Jean-Marc Dhainaut avec Brocélia que j’avais beaucoup aimé, édité aussi aux Éditions Taurnada.
Lorsque j’ai su la thématique, très actuelle de L’Œil du chaos, je me le suis procuré très vite !

Théo, est un jeune lycéen introverti de 17 ans, mais c’est aussi un passionné de photo, qui lui permet de transcrire ses émotions.
Un jour, pour transformer ses photos sans ajouts numériques, il décide de créer un nouvel objectif pour son appareil en se servant d’un prisme qu’il a chez lui. Après quelques heures de labeur, content de son résultat, décide de faire des essais. Dès les premières photos, un peu floues, il se rend compte qu’il y a quelque chose d’anormal. Il continue ses prises de vue, et obtient la confirmation de ce qu’il avait pensé. Il se rend compte avec stupeur que les photos prises montrent ce qu’il sera vingt-et-un jours plus tard à la même heure. Mais le pire, c’est ce que montrent les photos. Crash d’avions, accidents sur les routes, des morts partout… un reflet de la fin du monde. Il en parle à ses amis, à sa famille, personne ne le croit. Il décide alors de poster les photos sur les réseaux sociaux, et d’attendre que le temps le rattrape…

Un très bon roman. De l’action, mais de l’émotion aussi… J’ai ouvert les yeux sur de nombreuses choses. Aucun temps mort, époustouflant même parfois. Oui, Jean-Marc a ajouté un peu de surnaturel à son récit. Mais le lecteur que je suis a complètement plongé dans ce récit plus que crédible à bien des égards… La seule critique que je pourrais faire, c’est que je l’ai trouvé trop court !
Un “Page-turner” que nous envierait de nombreux auteurs anglo-saxons !

La terre et ses habitants, vivent-ils leurs derniers instants.
Les humains, méritent-ils un sursaut, un dernier espoir ?

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Extraits :

« Le 23 juillet 2014, dans un communiqué, la NASA dévoilait que la Terre avait échappé, deux ans plutôt, jour pour jour, à une tempête solaire d’une ampleur considérable et inédite depuis 1859. Selon les spécialistes, le vent solaire aurait pu neutraliser le réseau électrique mondial et interrompre toutes les télécommunications, les liaisons Internet, ainsi que les transports aériens, et neutraliser tous les systèmes électroniques. Le communiqué, rendu public, précisait que cette tempête aurait pu provoquer une grave catastrophe mondiale et renvoyer notre civilisation au XVIIIe siècle. »

« La nature humaine, mon gars. Elle ne tarde jamais à se réveiller quand c’est le bordels. Je crois qu’on a tous basculé dans l’horreur. On a vu ça des dizaines de fois dans les films, dans les bouquins. Le même scénario banal à quelques nuances près. C’est la merde. »

« Imagine, un ultimatum mondial. Le truc de dingue qui nous aurait dit, quelques années, plutôt, que pour éviter ce qui vient de se passer ou n’importe quelle autre catastrophe qui nous pendrait au nez, que L’humanité, toute entière aurait dû renoncer à son confort, à sa technologie, ses énergies. Même rien que quelques années, même une seule. Se taire, se figer. Bref, plus rien, le temps de laisser la nature se refaire une santé et pour nous sauver tous. Nous, et nos gosses. Eh bien… Pour l’économie, personne ne l’aurait fait. Faut croire que la nature a tranché. »

« Qui que nous soyons, il y aura toujours, quelque part, quelqu’un qui se souviendra de nous. Et que cela puisse être avec le sourire, l’indifférence ou la mélancolie importe peu. Ce qui importe, c’est de jouer le rôle que notre cœur nous enseigne, de suivre ce destin que nous avons tous, quitte à se rebeller parfois. Car ce qui le rend formidable, ce destin, c’est sa découverte inconsciente, et surtout le regard en arrière que l’on pose un jour sur lui. »

 

Jean-Marc Dhainaut est né dans le Nord de la France en 1973, au milieu des terrils et des chevalements. L’envie d’écrire ne lui est pas venue par hasard, mais par instinct. Fasciné depuis son enfance par le génie de Rod Serling et sa série La Quatrième Dimension, il chemine naturellement dans l’écriture d’histoires mystérieuses, surprenantes, surnaturelles et chargées d’émotions. Son imagination se perd dans les méandres du temps, de l’Histoire et des légendes. Il vit toujours dans le Nord, loin d’oublier les valeurs que sa famille lui a transmises.

Adolescence, Émotion, Drame, Poésie

Le choix du père

de Véronique Villard
Broché – 28 septembre 2022
Éditions : Nombre 7

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En pleine pandémie, Flora, une adolescente de quinze ans, doit affronter une implacable réalité.
Sur une plage sétoise, Natacha, sa mère, lui dévoile l’inimaginable.
À l’issue de ce drame, Flora, oscillant entre espoir et désespoir, va tenter de survivre, tissant de nouvelles relations, renforçant ses liens existants.
Mais elle va aussi s’impliquer au sein de sa propre histoire, menant sa propre enquête.
Dans un tel contexte, aura-t-elle la force de sortir de l’impasse ?
Tandis que la mer déroule invariablement ses bleus, les personnages vont et viennent en quête d’une mémoire de l’émotion.

 

• Couv_2023-016_Villard Véronique - Le choix du père

 

Dès le début de ma lecture, je me suis rendu compte que je tenais entre mes mains un livre “différent”.
Lorsque je lis, habituellement, c’est moi qui donne le rythme de ma lecture et qui décide de mes poses.
Avec Le choix du père, impossible !
C’est l’auteure qui commande, et il a fallu que je m’adapte à son écriture. Véronique manie la langue française telle une experte avec énormément de poésie, sa poésie.
Alors j’ai tout repris depuis le début. Je ne voulais pas passer à côté de quoi que ce soit d’important…

Flora vit son adolescence à fleur de peau. La confession d’une mère peut tuer. Flora est soudain perdu et a besoin de se nicher au creux des bras de sa grand-mère, et va tout lui expliquer. Ensemble elles entreprendront les recherches nécessaires afin qu’elle retrouve un semblant d’équilibre, mais malheureusement le sort en aura décidé autrement…
Flora est très attachante, et le mystère nous tient tout le long du récit, mais ce n’est pas un simple récit.

Les mots que Véronique a posés sur ses pages, sont pesés, analysés. Aucune faute de style, la richesse du verbe est omniprésente. Ce ne sont que quelques mots posés sur le papier, me direz-vous ?
Effectivement, juste quelques mots. Quelques mots pour conter le beau, pour conter le laid. Quelques mots pour nous transmettre le plus doux des poisons, au plus mortel remède : c’est bien d’amour évidemment que l’on parle. L’amour !
Le cœur de Flora s’est vidé. Elle est perdue…

J’ai la grande chance de n’avoir à ce jour, rien lut de tel, et de le découvrir par le biais de la prose de Véronique.
Aucune chronique ne pourrait être à la hauteur de ce récit. On pourra ne pas aimer, moi, j’ai adoré me perdre dans ses phrases ni ordonnées, ni ordinaires, ne sachant à aucun moment où l’auteure veut nous mèner.
Roman décalé sur fond de pandémie ? Roman poétique qui cherche ses lecteurs ? Ou véritable chef d’œuvre ?
L’avenir nous le dira…
Dans tous les cas, Véronique a la force des mots et la beauté de l’écriture.

Je vous recommande vivement cet ouvrage pour lequel j’ai eu un gros coup de cœur, pour son style très personnel.

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Extraits :

« C’est la fin des vacances estivales.
Flora qui vient de nager longuement le crawl s’apprête à regagner le bord de la plage. À quinze ans, elle possède le corps finement musclé d’une nageuse de compétition. Seulement, si elle a appris à se mouvoir dans l’eau depuis sa petite enfance, Flora n’a jamais été inscrite dans un club de natation. Malgré tout, en scrutant, les crawleurs expérimentés, elle a acquis un véritable savoir-faire, reproduisant leurs gestes à l’identique. »

« Le blues s’éteint, blues d’une jeune fille…
Confier sa tristesse au lointain, se hisser à l’endroit d’un possible. Parce que ressasser l’impensable ronge le mental, notamment celui d’une demoiselle qui se croyait à l’abri entre Natacha et Luc, pouvant ainsi définir la paix d’une famille, sa quiétude, presque…
Soudain, un moineau se pose sur le rebord du balcon, à côté d’une jardinière en métal vide. »

« En ce lundi brumeux, Flora attend l’autobus.
Seule sur le banc, elle appréhende l’arrivée d’un véhicule comble, sachant que le virus circule de nouveau. D’ailleurs, à ce sujet, le port du masque est-il redevenu obligatoire ?
Un soupir de regret se perd parmi ses tissus en guise de réponse. »

« Un peu avant le coucher du soleil, je m’installe à un vieux bureau d’écolier.
Dessus, une lampe en bois flotté, un carnet de notes ligné avec élastique et un stylo-bille bleu.
J’écris pour garder une trace de mes rires, une trace de cette douce folie, une trace de ce présent–éternité.
Je veux pouvoir me relire, me relire à tout jamais.
Ne jamais oublier ce qui m’a été donné.
Non que je veuille devenir écrivaine, et puis au fond, pourquoi pas ?
On écrit parfois pour exister autrement qu’au travers de la voix.
Mais aussi pour compenser une impossibilité à dire.
Plutôt que de souffrir d’un blocage psychologique.
Je ne t’apprends rien, je ne te surprends pas, je te confirme quelque chose.
Par contre, tu es la seule à qui je parle de ce qui me tient à cœur. »

« Le vide, le plein, un peu de tout, un grain de quelque chose.
Si bien qu’elles s’efforceront de veiller avant de dormir, lune au-dessus d’elles, rondeur possible.
Sur ce, Flora allumera sa micro-chaîne, aspirant à se laisser porter par une voix.
Benjamin Biolay ? Orelsan ?
Peut-être Arthur H chantant, « la boxeuse amoureuse » :
Regardez-la danser
Quand elle s’approche du ring
La boxeuse amoureuse
La boxeuse amoureuse… »

 

Véronique Villard, enseignante depuis trente ans, a participé à un stage de lectrice aux Éditions Ramsay. Elle a également suivi une formation de correction-réécriture avec Jean-Pierre Collignon, chef correcteur au journal Le Monde. Par la suite, elle a obtenu un DUDL, diplôme universitaire de didactique de langues, à la Sorbonne Nouvelle. Enfin, elle s’est engagée dans une formation en art-thérapie et a animé plusieurs ateliers d’écriture.

Sa deuxième passion est la peinture, à laquelle elle s’adonne depuis une vingtaine d’années, exposant régulièrement en galerie d’art. Le choix du père est son troisième roman.

Émotion, Drame, Folie, Histoire vraie, Noir, Psychologie

Je suis encore vivante, alors je parle

de Paloma
Broché – 14 octobre 2022
Éditions : Maïa

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Lorsque je rembobine le film de ma vie, revivent en moi ces images qui ont muré mon existence dans un silence anormal. Ma mémoire n’a de cesse de hanter mon esprit, elle enchaîne souvenirs plombés de traques, de violences insoutenables, et me bouscule inévitablement dans l’enfer indélébile de ma jeunesse, comme pour me rappeler qu’il m’a brûlée à tout jamais. Ne serait-ce qu’un instant, pourrait-on imaginer qu’un individu censé être de son sang, nous fasse endurer le supplice, la terreur ? Adieu mon enfance adorée, éphémère, adieu toi, dont j’ai si souvent rêvé en secret, celle que je n’ai jamais eue. Lui pardonner ? Moi seule connais la réponse depuis toujours. Si certains ne s’expriment pas, si les morts qui ont eux aussi souffert ne parlent pas, moi, je suis encore vivante, alors je parle.

 

• Couv_2023-006_Paloma - Je suis encore vivante alors je parle.jpg

 

La vie n’est pas un long fleuve tranquille, on le sait déjà. Mais pour certains elle s’apparente plus à un combat quotidien, ne serait-ce que pour subsister…

Paloma se dévoile. C’est son passé qu’elle extériorise et nous transmet sous la forme d’une autobiographie déchirante. Comment une grande sœur peut dénigrer de telle sorte un autre membre de sa fratrie ? Violences verbales, violences physiques, mais surtout violences psychologiques ! Comment faire pour se remettre d’une telle enfance ? Qui n’a pas envie de faire un câlin à une fillette de trois ans ? Comment peut-on obliger sa petite sœur à dormir par terre, à même le sol, sans couverture, dans le froid ?
La folie d’une sœur n’explique pas tout. Les mensonges, les duperies, la méchanceté…
J’ai retrouvé dans le livre de Paloma plus de violence que dans la plupart des romans noirs que j’ai pu lire. Mais malheureusement ce n’est pas un roman… C’est la vie d’une enfant.

Il a fallu que je m’arrête régulièrement tant, c’était difficile. Je me suis même demandé si j’allais terminer le récit ou pas. Je me suis revu enfant dans certains passages, les yeux ouverts la nuit, la peur au ventre du moindre bruit, du moindre craquement…

Comment effacer toutes ces douleurs vécues, tous ces souvenirs si pénibles ?
On ne peut pas.
On les évince du mieux possible, on essaie de faire avec, mais ils sont toujours là, insidieux dans un coin de l’esprit, attendant le plus mauvais moment pour ressurgir.
Non, la vie n’est pas un long fleuve tranquille… Paloma le sait, et elle a le courage de se libérer et de crier aujourd’hui à tous qu’elle est encore vivante !

Un livre bouleversant qui ne peut laisser personne indifférant.
Merci beaucoup Blandine pour cette découverte…

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Extraits :

« C’est avec une cruelle souffrance, que je veux retracer chaque instant de mon existence. Comment pourrais-je parler de ma plus tendre enfance, quand elle n’a été que souffrance et douleur ? Elle me laisse autant de cicatrices que de secondes dans ma vie tels des coups de poignard que l’on m’aurait plantés, écrasés, cassés dans mes entrailles. Meurtrie dans tout mon être, abîmée par le temps qui passe, je m’autorise enfin à exorciser chacun de mes souvenirs. Et comme pour me réclamer justice, mon esprit tente de m’encourager à détruire ce poison de ma mémoire, en faisant éclater ce qui a réellement existé. Chacune de ces lignes retraça, le cercle infernal qui fut le mien et fera revivre en moi tout ce qui m’a détruite. »

« Il est tard, il fait noir, il fait froid, c’est l’hiver, la maison dort, le silence est roi et moi, j’appréhende, je meurs. Je perçois les ronflements de toute la maisonnée pendant que j’anticipe la sauvagerie. J’ai la frousse, je tremble, j’ai à peine le droit de respirer, pourtant, je m’entends gémir. Les bruits sourds s’accentuent, les draps de toutes les silhouettes allongées se froissent et se défroissent, chacun bâille, chacun ignore ma détresse et je supplie en silence même si je sais que je n’ai plus le temps, ni de supplier, ni de mendier, un “au secours”. »

« C’était un personnage très paradoxal, car à défaut de me tuer de coups, elle me donnait des pages et des pages de livres qu’elle tirait au hasard dans la bibliothèque que je devais recopier intégralement, pendant des heures, jusqu’à ce que ma main s’épuise et sans faute. J’adorais écrire, lire, mais pour moi, recopier bêtement des bouquins, frôlait le ridicule. »

« Au fil de mes lignes, je m’essouffle et de ne pas voir la fin sur mon œuvre ne fait qu’accroître ma rancune. Chaque coup de crayon fait de moi une ressuscitée qui n’en finit pas de regretter les plus belles années de ma vie qui m’ont été volées. À chacune de mes rétrospectives, je construis volontairement mes écrits en les accompagnant de commentaires avec mes ressentis d’aujourd’hui, parce que mon cœur a besoin de se libérer au fur et à mesure que mes souvenirs reviennent. »

 

Tombée dans le terrible chaos de ses deux premières vies de souffrances et de tragédies qui l’ont brisée, Paloma a pendant de très longues années éprouvé le besoin de les conjurer avec des mots pour l’aider à survivre et à trouver un soupçon de paix. Elle souhaite réunir toutes ses forces pour crier au monde entier de ne jamais quitter un enfant des yeux, lui aussi est un être vivant, il est précieux, il est la suite de nous-mêmes. Au travers des pages de ce premier tome qu’elle a ouvert il y a bien longtemps, elle s’est exprimée à cœur ouvert, puis l’a refermé pour toujours.

Émotion, Drame, Suspense, Thriller psychologique

Sur un arbre perché

de Gérard Saryan
Poche – 9 janvier 2023
Éditions : Taurnada Éditions

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Une seule seconde d’inattention et la vie d’Alice bascule : Dimitri, 4 ans, le fils de son compagnon, échappe à sa vigilance. En panique, la jeune femme part à sa recherche, mais elle est victime d’un grave accident. À son réveil, elle doit se rendre à l’évidence : l’enfant a été kidnappé. Rejetée de tous et rongée par la culpabilité, la « belle-mère négligente » n’a désormais qu’une obsession : retrouver Dimitri, coûte que coûte. Ignorant alors tous les dangers… Sans le soupçonner un instant, Alice va se précipiter au centre d’une toile tissée par la pire des trahisons.

 

• Couv_2023-005_Saryan Gérard - Sur un arbre perché

 

Je découvre la plume de Gérard Saryan avec ce second roman, et j’avoue qu’après certaines réserves très vite oubliées, j’ai aimé me perdre dans ce labyrinthe implacable qui nous laisse très peu de temps pour “respirer” !
En effet, les chapitres sont courts, la ligne du temps nous transporte entre passé et présent régulièrement, il faut s’accrocher. Mais ce n’est pas tout ! Il y a de nombreux personnages, ceux qui sont utiles et les autres… Les nombreux voyages dans toute la France et en Europe. Gérard nous force à une concentration extrême de chaque instant, dans ce roman “poupée russe” où même plusieurs histoires s’entremêlent parfois ! Mais, l’auteur ne chercherait-il pas à me perdre ?

Je me suis accroché. Puis renversement de situation. L’héroïne, comme moi-même, à cet instant, sommes pris dans un engrenage percutant. Tout est très réaliste, le polar que j’ai sous les yeux se transforme en véritable drame. Je reste scotché jusqu’au bout !

Gérard est très fort. Son roman est vraiment maîtrisé de bout en bout. Sa plume fluide est saisissante, l’utilisation du passé simple très agréable. Je pensais parfois qu’il allait trop loin, mais à chaque fois, il rebondissait avec brio !
Quelle aventure…
Alice, une jeune styliste qui menait une existence paisible près de Lyon, va voir son avenir complètement exploser, suite à la disparition de Dimitri son beau fils de 4 ans, qui échappe à sa vigilance.

C’est très visuel, ça fait peur…
Nous avons nous-même “perdu” notre fille pendant le Carnaval de Nice, il y a plusieurs années, elle avait à peine trois ans. Nous avons tout de suite contacté la police sur place. Nous l’avons retrouvé un peu moins d’une heure plus tard. J’avais cru devenir fou, je courrais dans tous les sens en criant son prénom sous les regards étonnés de ceux qui regardaient la parade… Je ne le souhaite à aucun parent. Gérard a remué certaines choses qui s’étaient enfouies profondément dans mon esprit…

Un excellent thriller TRÈS intelligemment mené !
Gérard Saryan, un nouvel auteur à suivre…

Décidément, les Éditions Taurnada ont le don de trouver de “sacrées pépites”…

Merci Joël

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Extraits :

« Gabin posa une main ferme sur mon épaule :
“Alice, c’est à toi dans dix secondes !”
Ce n’était pas la première représentation de la pièce, et pourtant, ce trac insupportable me remuait tant les tripes, que j’en avais parfois des nausées. Ça commençait généralement la veille, troublant, sommeil et alimentation. »

« “Ce que je fais là est interdit. Je peux me faire virer.”
Coup d’œil rapide à droite, puis à gauche avant de me tendre une clé USB :
“Voici les images prises dans tous les halls de la gare jusqu’à l’entrée du métro. Il y a plusieurs heures de visionnage, mais à part remuer, le couteau dans la plaie, vous n’apprendrez rien. C’est moi qui vous le dis, vous perdez votre temps.”
Qu’importe sa conclusion, j’étais aussi enthousiaste qu’une enfant :
“Je ne sais comment vous remercier.
– Comment ? En laissant la police faire son travail. Ne dévoilez jamais votre source. Je nierai vous les avoir transmises.”
J’en fis le serment. Elle consulta sa montre, et prétexta devoir partir. Juste avant, elle me glissa :
“Alice, oubliez ce que l’on s’est dit tout à l’heure, je vous souhaite de tout cœur de le retrouver.” »

« Le visage et les vêtements maculés de sang, je faisais face à quelques voyageurs éberlués. Si un ou deux restèrent indifférents à ma détresse, un couple me vint en aide. Quelque chose d’inexplicable venait de se passer. Débarrassée de cette chape de plomb, rejetant une culpabilité qui me rongeait depuis des semaines, j’étais soudain redevenue… moi. Prise d’un instant de folie, je hurlai à travers le hall, mais aussi à la terre entière :
“JE SUIS VIVANTE !” »

« D’où viennent ces hommes ?
– Des filières organisées. Pour eux, la France est un moyen de faire de l’argent facile. Drogue, vol, prostitution, trafics en tout genre. Lorsqu’ils sont dans un pays, c’est pour le dévaster. Ils n’ont ni règles ni scrupules. À leurs yeux, votre vie ne vaut rien. »

 

 

Féru de musique, coureur invétéré, Gérard Saryan puise ses sources d’inspiration dans ses nombreux voyages et dans une enfance solitaire et introspective. Observateur averti, il est passé maitre dans l’art du thriller psychologique où l’imagination laisse place à nos pires angoisses.