Drame, Psychologie, Thriller

In vino veritas

de Magali Collet et Isabelle Villain
Broché – 11 mai 2023
Éditions : Taurnada Éditions

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Lors d’un vernissage, une galeriste est assassinée. Secrets, mensonges et trahisons vont secouer la quiétude d’une petite commune en plein coeur du vignoble bordelais. Et lorsque deux frères se retrouvent après des années de séparation, la liberté de l’un va dépendre de la détermination de l’autre. Un thriller psychologique délicieusement machiavélique.

 

• Couv_2023-43_Collet Magali & Villain Isabelle - In vino veritas

 

J’avais hâte de lire In vino veritas.
Hâte de voir ce que les deux dames allaient faire à quatre mains… Mais ce sont surtout leurs deux cerveaux avec des personnalités bien différentes travaillant ensemble qui m’intéressaient !

Alors, Bravo !
Je me suis retrouvé enfermé dans un très bon roman gigogne à suspense, un peu comme un puzzle où les éléments se mettent en place au fur et à mesure, comme une enquête d’Agatha Christie ou d’Hercule Poirot, où l’on devine très vite que le coupable va se promener durant toute ma lecture, là, sous mes yeux, mais que nos deux artistes tairont son nom jusqu’à l’épilogue, après de nombreux voyages allant du passé au présent et vice-versa.

Mathias est le jeune frère d’Augustin.
Enfant, suite à un accident Mathias tombe dans le coma.
Michel, le père des garçons, en veut à Augustin qu’il estime coupable. Il ne veut pas pardonner.
Michel est le mari de Delphine. Il aime sa femme, du moins il le croit, enfin, il s’en fout… Tant qu’elle s’occupe de la maison et des enfants.
Delphine n’aime pas Michel. Mais chez les Clavery, on ne divorce pas !
Augustin dépité quitte sa famille et la France pour l’Argentine.
Aurélie est la femme de Mathias qui aujourd’hui est gendarme, il est fou d’elle.
Fanny, la collègue de Mathias, est amoureuse de lui.
Fanny est aussi la collègue de Dupuis, mais elle n’est pas amoureuse de lui.
Louis de Bearn est en colère contre Aurélie qui lui a vendu des faux tableaux !
Aurélie est en colère après Karine qui a cassé des bouteilles de vin très chères durant son exposition.
Aurélie est assassinée pendant un vernissage.
Delphine est désolée pour Carole, la mère d’Aurélie.
Carole a perdu son mari à cause de Michel et Delphine…
Qui a tué Aurélie et pourquoi ?

Ne vous inquiétez pas, les plumes de nos deux auteures, aussi sympathiques que diaboliques, sont suffisamment affûtées pour ne pas perdre le lecteur.
C’est fluide, déroutant, parfois surprenant, mais surtout captivant et plein de rebondissements, et qu’est-ce que c’est bon…
Les personnages sont attachants et plusieurs fois, j’ai eu un élan de sympathie, de peine ou de pitié envers eux.

Alors !
Qui me suivra dans ce thriller casse-tête que je vous conseille vraiment ?

Un grand merci à Joël de Taurnada Éditions pour sa confiance…
Et, un grand BRAVO à mes deux copines !

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Extraits :

« Je suis fatigué, mais ce n’est pas le plus important. J’ai peur, Augustin et je suis surtout super inquiet. J’ai beau essayer de rassembler mes souvenirs, je n’arrive pas à me rappeler ce que j’ai fait avant la mort d’Aurélie. Mes collègues me l’ont demandé des dizaines de fois et je suis incapable de leur fournir une explication. J’essaie pourtant, de toutes mes forces. Et si je l’avais tuée ? Si c’était moi et que je fais un truc du genre amnésie post-traumatique ? »

« En allumant la radio ce matin-là, Valentin Dubuisson sentit instinctivement que cette journée serait compliquée. Météo-France venait de placer 21 départements en vigilance orange en alertant sur une situation orageuse nécessitant une attention très particulière.
Nécessitant une attention particulière… Des conneries, oui… On voit bien que ces types n’ont jamais foutu, un pied dans un vignoble…
À chaque grosse intempérie, tous les paysans sont sur le pied de guerre en espérant que l’orage s’éloigne de leurs terres, que le front s’amenuise petit à petit, ne provoquant que de fortes averses. »

« Les convives se taisent, abasourdis par le drame qui se joue sous leurs yeux. Michel se lève et saisit le bras d’Augustin.
“Sortons. Tu as dû boire un peu trop. Je te ramène au château.”
Il se dégage fermement.
“M’as-tu déjà adressé un mot gentil, un sourire sincère ou même une simple accolade ?
– Tu divagues complètement, mon pauvre.
– As-tu, ne serait-ce qu’une fois dans ta vie, été fier de moi ?
– Comment l’aurais-je pu ? Tu as voulu tuer ton frère !” »

 

 

Magali Collet est née en 1972 à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Elle vit en Picardie depuis près de vingt ans. C’est une passionnée des mots ; elle écrit des poèmes, des nouvelles ou des chroniques depuis de nombreuses années. Sa sensibilité à la cause des femmes, celles qui souffrent de ne pouvoir échapper à leur condition, apparaît en filigrane dans tous ses écrits. Avec son premier roman, la Cave aux poupées, publié aux éditions Taurnada, elle plonge ses lecteurs dans les fosses ténébreuses des âmes, pleines de violences, d’angoisses mais aussi d’un profond désir de rédemption.

La cave aux poupées
https://leressentidejeanpaul.com/2020/03/06/la-cave-aux-poupees/

Les yeux d’Iris
https://leressentidejeanpaul.com/2021/11/03/les-yeux-diris/

Comme une image
https://leressentidejeanpaul.com/2022/09/30/comme-une-image/

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Née au Maroc à Casablanca en 1966, Isabelle Villain a travaillé pendant une quinzaine d’années dans la publicité, l’évènementiel et l’organisation de salons professionnels.
Passionnée de romans policiers depuis l’enfance. Elle décide de se lancer dans l’écriture pour mettre par écrit les nombreuses histoires qui lui trottent dans la tête.
Son quatrième roman “Peine Capitale”, publié aux Editions Auteurs d’Aujourd’hui, a reçu le prix Maurice Bouvier en 2015.
“Âmes battues”, le second volet des enquêtes du commandant de Lost, découvert dans “Peine capitale” à reçu le prix du festival du polar de la ville d’Arcachon en 2016, et le prix polar du festival Jeter l’Encre.
“Mauvais genre”, publié aux Éditions Taurnada est sorti le 15 novembre 2018.
“Blessures invisibles”, publié aux Éditions Taurnada est sorti le 9 janvier 2020.
“À pas de loup”, son 7e roman, publié aussi aux Éditions Taurnada est sorti le 14 janvier 2021.

Mauvais genre
https://leressentidejeanpaul.com/2019/12/23/mauvais-genre/

Blessures invisibles
https://leressentidejeanpaul.com/2020/01/03/blessures-invisibles/

À pas de loup
https://leressentidejeanpaul.com/2021/01/14/a-pas-de-loup/

Folie, Frisson horreur, Humour, Noir, Polar

Jeu de rôles

de Olivier Petiot
Broché – 5 avril 2023
Éditions : Des livres et du Rêve

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Courchevel, 1850. Mercredi 1er janvier 2020. 1 h 30.
15 minutes de marche. Un craquement sourd. Puis plus rien.
Le néant. La neige. Le froid. Le sang.

Le parfum du supplice embaumait les bois.
La montagne, géante pétrifiée, belle et mortelle, leur tendait une embuscade.

Crimes sanglants, ambiance anxiogène, ce jeune auteur prometteur se joue de nous comme de ses personnages.

 

• Couv_2023-039_Petiot Olivier - Jeu de rôles.jpg

 

Je découvre l’écriture d’Olivier Petiot avec ce roman, et force est de constater qu’il n’a pas froid aux yeux.
Traduction : Âmes sensibles s’abstenir !

Mardi 31 décembre 2019.
Quelques amis décident de se retrouver afin de fêter le passage vers la nouvelle année ensemble à Courchevel, 1850, mais tout ne se passera pas comme prévu…

Dès le début du récit, j’ai ressenti une certaine jeunesse de l’auteur. Comme une envie de tout casser. C’est franc et direct, il n’y va pas par quatre-chemins, et on ressent fortement son envie de s’amuser par le biais de l’écriture.
Les chapitres sont courts, voire très courts et avancent sur deux niveaux temporels. L’avancée de l’enquête par le chef de la brigade criminelle de Chambéry, Brisson, qui alterne avec la nuit où ont eu lieu, les massacres. J’ai bien dit les massacres, car ce sont six corps qui ont été retrouvés après la tempête dans un état particulièrement horrible (je laisse les détails à l’auteur si vous me le permettez, il en parlera beaucoup mieux que moi !). Un récit qui ne manque pas d’humour, qui m’a fait penser aux premiers morceaux de certains groupes de rock qui sont devenus avec le temps des “légendes”. Olivier en a sous le coude, c’est le moins que je puisse dire, et j’ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir…

Alors, que le jeu commence !

Hâte de lire un prochain ouvrage d’Olivier, afin qu’il me titille à nouveau les nerfs !

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Extraits :

« Nous pouvons tous être amenés à tuer et ça, tu le sais tout autant que moi. N’y as-tu jamais songé ? N’essaie pas de me le faire croire !
Tu es un assassin.
Nous sommes tous des assassins, je te l’assure. Les enquêtes le prouvent ! De la bonne mère de famille trompée par son mari, de l’ado paumé défoncé aux drogues dures à la grand-mère cachetonnée pour son Alzheimer, une multitude de contextes et de faits sont destinés à faire de nous des assassins.
Je te laisse t’inspirer de mon expérience en la matière. Tu verras qu’on y prend goût. »

« Elle était désorientée. Son corps, mis à l’arrêt par la froide soirée de décembre, ne lui répondait plus. Sophie était transie. Ses lèvres entièrement craquelées, bleuies et anesthésiées par la morsure du givre, elle ne les sentait plus. Elle les effleura d’un doigt raidi par sa nuit. Nada. Elle y passa sa langue rugueuse et chaude dans l’espoir de leur redonner vie. Calleuses, elles piquèrent comme si on y plantait une multitude d’aiguilles. »

« Toute personne en est capable. Tout le monde peut tuer. Il peut y avoir une multitude de contextes destinés à faire d’un humble citoyen un assassin. Elle ne se rappelait que trop bien des paroles de son cousin. Enfant, il s’amusait à étriper les animaux qui avaient le malheur de passer trop près de lui et donnait des leçons à sa jeune cousine. “Pour tuer, c’est simple. Il te faut simplement l’arme idéale : une once d’imagination ! Nous avons tous la capacité de tuer ! D’ailleurs, nous tuons sans le savoir des millions d’êtres vivants durant notre existence. Autant l’assumer ! Pourquoi renier sa nature profonde ?”. »

« Elle s’exhibait dans une robe corset noire, imprimée d’un énorme pique de tarot rouge à la hauteur de ses seins, ne laissant aucun doute quant à la proportion de ses formes et atouts. Son porte-jarretelles, en véritable ligne de départ de longues et interminables jambes, invitait à suivre leur courbure élancée. La tenue était complétée de cuissardes rouge sang, assorties à la couleur de ses lèvres et d’un voile cage à oiseaux dans lequel elle avait épinglé une carte. Une dame de pique. Elle tira une bouffée sur son porte-cigarettes d’un air suffisant avant d’ouvrir la bouche :
– Sexy, n’est-ce pas ? »

 

Né à peu de chose près en 1991, Olivier Petiot aime la musique, le sport, le vin, la nature, l’humour… et plus généralement, toutes les bonnes choses que la vie a à offrir !
Il écrit, aussi, et se lance officiellement dans l’aventure de l’édition avec un premier roman dystopique édité en 2020 chez Seven édition.
Un livre jeunesse dans la veine des Chair de poule verra ensuite le jour en 2022 au sein de la même maison.
Il signe sa troisième publication avec Jeu de rôles, thriller haletant, publié chez Des livres et du Rêve, et ne compte pas s’arrêter là !

Émotion, Drame, Folie, Noir, Psychologie, Thriller psychologique

Haut le chœur

de Gaëlle Perrin-Guillet
Poche – 14 mars 2019
Éditions : Taurnada

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« Quand je sortirai, tu seras la première prévenue… Je saurai te retrouver. » Depuis qu’Éloane Frezet, la tueuse en série la plus abjecte de ces dernières années, a prononcé ces mots, Alix Flament vit dans l’angoisse que la criminelle sanguinaire s’évade de prison… Alors, quand la journaliste reçoit un coup de téléphone d’Éloane en pleine nuit, elle comprend que la meurtrière va honorer sa promesse… Une promesse de sang…

 

• Couv_2023-025_Perrin-Guillet Gaëlle - Haut le chœur

 

Après avoir lu il y a quelques années déjà, les très bons “Soul of London” et “Les fantômes du passé” à l’atmosphère sombre et “So british”, j’étais très curieux de lire ce thriller réédité aux éditions Taurnada.

Tout d’abord, un premier bravo pour la couverture qui donne très vite le ton du récit.
Et oui, car dans ce roman, nous avons à faire à une tueuse en série Éloane, déjà ce n’est pas banal, mais en plus, elle vient se frotter à Alix, la journaliste qui l’avait interviewé lorsqu’elle était “encore” emprisonnée !

Je me rends compte que dernièrement les femmes sont de plus en plus mise en avant en littérature et ce n’est pas pour me déplaire, mais en plus si c’est une femme qui raconte, on a le tiercé gagnant !

Je ne vous cacherai pas que j’ai vraiment été accroché par ma lecture. Une très bonne intrigue, un rythme plus qu’intense qui ne cesse jamais de rebondir de page en page. C’est noir, c’est sombre et violent, mais c’est aussi un thriller prenant, car le personnage d’Éloane est très atypique. Elle a beau être un véritable “monstre” sans aucune conscience, elle a quand même fait vibrer certaines choses en moi (suis-je normal docteur ???). Heureusement qu’Alix était de l’autre côté de la balance, attachante et droite qui venait me mettre des petites claques régulièrement pour ne pas basculer du côté sombre… C’est que j’aime la musique moi !

Thriller inclassable qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises, avec des chapitres s’enchaînant parfaitement, chapitres qui par ailleurs, ne sont pas dénués d’émotions et de sentiments…
Quand le plaisir de tuer et de faire souffrir dépasse l’entendement, une véritable une course contre la montre qui va crescendo…

Comment arrêter une “serial-killeuse” qui prend toutes ses précautions ?
Haut le chœur, 242 pages qui vont vous retourner le cerveau !

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Extraits :

« Il la regarda s’avancer vers lui : âgée de trente-sept printemps, Alix Flament était une femme d’une beauté époustouflante. Sa mince silhouette aux formes douces et sa démarche assurée lui conféreraient une grâce naturelle et un déhanché voluptueux. Un véritable régal pour un œil masculin. Alors qu’elle s’approchait de lui, sa longue chevelure rousse, qui lui battait les reins, semblait l’envelopper d’une aura particulière dans cette nuit qui l’était tout autant. »

« Bizarrement, Alix était très étonnée, qu’Éloane, s’en soit prise à son ex-mari. Dans ses entretiens avec la psychopathe, le chapitre marital n’avait pas tenu la part la plus importante de son histoire. Bien au contraire. Éloane Frezet n’accordait pas plus d’intérêt à cet homme qui avait partagé sa vie durant une décennie, qu’à un cafard qui aurait traversé sa cellule. Elle ne ressentait qu’une colère modérée face à sa trahison au tribunal. »

« Le scalpel en main, Caroline observe son œuvre. Digne d’une pro. Pas de bavure, pas de découpe biscornue, un travail d’orfèvre. À côté d’elle, le microphone enregistrait tout ce qu’elle disait. Ces remarques pourraient être entendues par le docteur Bernet quand il arriverait. »

« Les nuages qui s’amoncelaient derrière, la Croix du Nivolet étaient chargés d’électricité et donnaient à la roche une couleur mordorée, luisant sous les rayons du soleil qui cherchaient encore à dominer. Une lutte de la nature : l’ombre face à la lumière, duel de forces contradictoires et pourtant si complémentaires… Une analogie, trop facile face a ce qu’elle vivait. Mais elle aurait été bien en peine de dire si elle se retrouvait dans ses gros nuages gris qui menaçaient de crever à chaque instant, déversant leur courroux sur la vallée en contrebas, ou dans cette lumière incandescente qui se battait, pour faire reculer cette masse électrique et totalement incontrôlable. »

 

Gaëlle Perrin-Guillet est née en 1975 à Lyon où elle vit toujours. Secrétaire de mairie le jour, elle se transfrome en auteur de thriller la nuit. Depuis toujours amatrice de romans noirs, elle s’essaie à l’écriture en 2000 avec des nouvelles. Après deux romans auto-publiés, Le sourire du diable, en 2010 et Au fil des morts en 2011, elle participe à deux recueils des Auteurs du noir face à la différence (en 2012 aux Éditions Jigal puis en 2013 à L’Atelier Mosesu).

Haut le chœur est son premier polar publié aux Éditions Rouge Sang en 2013, lauréat du « Prix du Polar-2014 Dora Suarez », réédité aux Éditions Taurnada en 2019. En 2015, paraît un roman pour jeunes adultes, “La nuit du chat noir” aux Éditions Rouge Safran.

En 2016, elle publie aux Éditions Fleur Sauvage, Soul of London, pour lequel elle reçoit le “Prix des Lecteurs du Salon du livre policier de Neuilly-Plaisance” et le “Prix du festival Les Polars du Chat du Creusot”; premier opus d’une série d’enquêtes situées dans le Londres de la fin du XIXe siècle dont les héros sont Henry Wilkes, ex-inspecteur de police, handicapé qui marche avec une canne, et Billy Bennett un gamin des rues qui l’assiste. Le livre est réédité aux Éditions Milady Poche en 2017, la même année que sort (ou devait ?) le second opus Black past aux Éditions Fleur sauvage, publié en grand format sous le titre Les fantômes du passé aux Éditions City en 2018. (Les titres originaux parus chez Fleur Sauvage semblent ne plus être disponibles…).

Folie, Noir, Psychologie, Thriller psychologique

À l’encre noire

Les origines du sang versé
de Loïc Veure
Broché – 23 septembre 2022
Éditions : Maïa

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Jonas retrouve le corps de sa petite amie, Carla, une toxicomane menant une vie instable. Après avoir découvert une lettre d’adieu au dos d’une étrange illustration, il fait porter le chapeau à sa sœur. Peu de temps après, elle est retrouvée assassinée à son tour. Auprès de son cadavre : un nouveau dessin, de nouveaux indices… Léa Durand, lieutenant de police, est chargée de l’enquête sur cette affaire. Seulement, tout va l’inciter à croire que Jonas est le seul responsable, jusqu’à ce que ce dernier disparaisse, ainsi que son associé, Rémi Roux. De nouvelles illustrations ne cessent de parvenir au lieutenant, avec des instructions laissées par le tueur aux dessins. Si elle suit ses consignes, ce qui est maintenant devenu un jeu de piste pourra prendre fin. Découvrez un récit à suspense permanent, dans lequel, vous serez les seuls à pouvoir choisir votre camp. Criminel ou justicier ? À vous d’en décider. Jonas, lui, a déjà fait son choix.

 

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C’est toujours un plaisir de découvrir un nouvel auteur.
“À l’encre noire” est un vrai thriller noir. Il est très visuel, sombre et l’auteur ne nous ménage pas. Courriers mystérieux, illustrations étranges et codées, manipulation, trahison, Loïc au fur et à mesure de son récit va nous manipuler, nous embrouiller même, s’amplifiant au fur et mesure de la lecture, jusqu’au final qui n’en est pas vraiment un !

Léa Durand est lieutenant de police chargée d’une enquête où rien n’est ce qu’il parait. Un suicide qui ne l’est pas, des illustrations qui annoncent des meurtres et qui finiront par guider la police vers le ou les coupables. Qui est qui ?

Loïc a mis en place une structure à son roman terrifiante et étouffante avec de nombreux rebondissements et sans temps mort… La plume de Loïc est intéressante et captivante à la fois, il a de très bonnes idées, ses personnages très bien développés.
Mais…
… Malheureusement, je ne suis pas entré dans l’histoire comme je l’aurais souhaité.
Il m’a manqué un “petit” quelque chose au niveau de la rédaction.
Certaines répétitions et utilisations de mots ont fini sur la durée par me gêner.
Pourquoi appeler Léa, tantôt lieutenant, l’agent de police, la jeune femme, mais aussi la petite blonde, la blondinette, la femme, la femme blonde ?
Et Jonas, Jo, l’homme, le jeune homme, le garçon, le brun musclé ?
J’avoue que cela m’a un peu perturbé…

Pour un premier roman, Loïc a su imposer un style prometteur très intéressant, et je pense vraiment qu’à ce niveau-là, il n’y aura rien à redire. Maintenant, il doit trouver, pour moi, l’astuce qui lui permettra de ne pas seulement raconter une belle histoire, il doit pouvoir s’améliorer, pouvoir nous toucher comme si nous vivions le récit, comme si nous étions dans le récit, et cela m’a manqué. Dans tous les cas, je reste persuadé que Loïc est un auteur à suivre et d’ailleurs…
… J’attends Carla d’ors et déjà au prochain tournant !

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Extraits :
« Il était presque dix-neuf heures. Un soir d’été, après plusieurs jours de grosses chaleurs, et une température n’excédant pas plus de trente-sept degrés à l’ombre, les prévisions météorologiques annonçaient de violents orages. Le département de la Gironde était mis en alerte orange. Le ciel devenait nuageux, et commençait à s’assombrir. Soudain, des cordes d’eau se mirent à inonder les rues de Bassens. Le vent se leva brusquement, et le tonnerre se faisait entendre à moins de trois kilomètres. Ces conditions climatiques brutales privèrent la ville de son courant. Laissant pour seule source de lumière les éclairs de la foudre qui surgissait par intermittence. L’ensemble de la métropole se retrouva alors plongé dans une obscurité totale. »

« Je suis avec votre fils Madame. Il vient de vivre une des expériences les plus traumatisantes. C’est vraiment horrible. Carla est morte… Jonas l’a retrouvée à l’intérieur d’une vieille cabane en bois, les deux bras mutilés. »

« Alors que le silence était maître des lieux tout autour de lui, il entendit soudain un grincement perçant et agressif. Ce bruit très déplaisant et insupportable était semblable à celui d’une lourde grille métallique rouillée qui venait de s’ouvrir. Des petits claquements de talons contre le sol lui soutenaient qu’une personne se rapprochait de lui, descendant des marches d’escalier en matière dure. Il aperçut soudainement une silhouette féminine arriver en face de lui avec une lampe de poche à la main. Il voulut parler, hurler, mais il ne pouvait pas. Sa bouche était bâillonnée. »

« Midi trente. Léa arriva une demi-heure en retard à son rendez-vous avec Jonas. Inconsciemment, elle était stressée de devoir mener cette mission d’espionnage à l’encontre de son ami. La petite blonde n’avait pas pour habitude de jouer un double jeu envers les gens, et encore moins avec ceux pour qui elle éprouvait de l’affection. Malheureusement, elle n’avait pas le choix. Le tueur aux dessins était peut-être proche d’elle, sous ses yeux depuis le début. Il fallait tirer cette affaire au clair une bonne fois pour toutes. Plus encore, si elle souhaitait réellement mettre fin à son cauchemar. »

 

 

Loïc Veure est né le 21 septembre 1992. Ancien sapeur-pompier, grand fanatique de thriller et d’horreur, À l’encre noire – Les origines du sang versé est son tout premier roman. Jugeant qu’il n’avait pas assez de vécu à l’âge de ses 16 ans, il lui aura fallu attendre ses 30 ans pour enfin passer le cap, et sortir ce premier roman. Aujourd’hui, il a réalisé son rêve et se projette déjà sur l’écriture d’un deuxième ouvrage, un thriller psychologique sur l’univers des pompiers.

Émotion, Drame, Noir, Thriller psychologique

Comme une image

de Magali Collet
Poche – 6 octobre 2022
Éditions : Taurnada éditions

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Lalie a 9 ans, un teint de pêche et des joues roses. Elle a aussi deux frères et des chatons, une belle-mère et deux maisons. C’est une enfant intelligente et vive, une grande soeur attentionnée et une amie fidèle. C’est la petite fille que chacun aimerait avoir. D’ailleurs, tout le monde aime Lalie. Tout le monde doit aimer Lalie. C’est une évidence. Il le faut.

 

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Connaissez-vous Magali Collet ?

Magali Collet n’est plus une nouvelle auteure. Elle en est à son troisième roman.
Après “La cave aux poupées” et “Les yeux d’Iris”, qui m’avaient vraiment embarqués, en ayant mis déjà la barre bien haute, elle nous propose aujourd’hui “Comme une image”

Magali, je l’ai toujours vu “tout sourire” et très rayonnante… Regarder bien sa photo, jouant de ses yeux malicieux…
Mais justement…
Qui donc se cache derrière ce sourire si bienveillant ?

“Comme une image” est une bombe !
Magali s’attaque à un sujet tabou qui forcément risque de choquer, mais elle le fait tellement bien…
La couverture est magnifique et donne, je trouve le ton du récit encore une fois lu d’une seule traite ! Les chapitres sont très courts, et s’enchaînent à toute vitesse, mes yeux allaient parfois plus vite que ma pensée, voulant anticiper sur les mots qu’ils liaient les uns aux autres, comme si j’étais en apnée ou téléguidé !

Mais comment fait-elle ?
D’où lui est venue l’idée de ce roman qui m’a fait froid dans le dos 🥶 à plusieurs reprises ?
Un sujet si délicat, demandait une parfaite maîtrise.
Magali l’a fait !
…et cette fin ouverte 😱 !

Lalie est une petite fille de 9 ans. Elle est très jolie. Toutes les personnes se retournent sur son passage, elle y est tellement habituée, que c’en est même devenu normal… Mais elle est surtout très intelligente et fait tout son possible pour le cacher à son entourage…
Lorsque ses parents se séparent, elle souffre du “départ” de son père, qu’elle ne voit plus qu’un week-end sur deux. Elle a surtout du mal à trouver un réel lien affectif avec ses deux petits frères nés à quelques mois d’écart.

Lalie est-elle triste ?
Se sent-elle seule ?
Elle a du mal à gérer ses émotions alors que ses parents n’ont plus d’yeux que pour les deux nourrissons.
À quoi cela sert d’avoir des frères ?
Mais souvenez-vous, Lalie est une enfant très intelligente…

Coup de cœur 😍 pour ce thriller psychologique !
Je n’avais jamais rien lu de tel.

Un grand merci à Joël Maïssades éditions Taurnada, pour l’envoi en service de presse, de ce roman qui je l’espère bien, va faire du bruit !

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Extraits :

« J’aime regarder les photos de papa et maman quand ils étaient jeunes… Celles de leur mariage ou celles de ma naissance. J’aime aussi me voir bébé, avec des couches et les joues toutes roses. Tout le monde dit que je suis jolie, alors, je sais que je le suis. C’est un peu comme le soleil. Il se lève chaque jour et c’est normal, et bien moi, c’est pareil. Je ne me pose pas la question. Je suis jolie. »

« Je n’aime pas le changement, je n’ai jamais aimé. Alors, je cache ce que je suis vraiment. Je m’arrange pour glisser quelques erreurs de temps en temps dans mon travail, j’essaie de poser des questions dont je connais la réponse, parce que j’ai vite compris qu’il ne fallait pas être à l’écart d’un groupe. La classe, c’est une meute, comme les loups. Quand un enfant est à l’écart du groupe, il ne peut plus y revenir. »

« Je pose mon sac sur une chaise et me promène dans les allées en touchant les livres. Ils ont toujours eu le pouvoir de me calmer. Rien que de les voir et de les sentir, ça m’aide à respirer. Ils n’enlèvent pas ma colère, mais ils me permettent de me concentrer sur autre chose. »

« Il a encore fallu que je lui raconte mon week-end en détail. Ça me saoule, mais c’est toujours comme ça. Je l’ai fait pour avoir mon cadeau d’anniversaire et la paix. Ça valait le coup. Maman est Abuelita m’ont offert un ordinateur portable. C’est chouette. Un chien et un ordi, c’est l’avantage d’avoir des parents divorcés. »

« Les ombres sur les murs sont le reflet de son mal-être. Depuis qu’elle a trouvé le petit corps inanimé, depuis qu’on le lui a arraché des bras, elle manque d’air. Elle se noie dans sa douleur. Rien ne pourra colmater le vide de son cœur, de sa tête et de son corps. C’est une sensation physique. Le manque est physique. »

 

 

Magali Collet est une auteure française née en 1972 à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Elle vit en Picardie depuis près de vingt ans. C’est une passionnée des mots ; elle écrit des poèmes, des nouvelles ou des chroniques depuis de nombreuses années. Sa sensibilité à la cause des femmes, celles qui souffrent de ne pouvoir échapper à leur condition, apparaît en filigrane dans tous ses écrits. Avec son premier roman, la Cave aux poupées, publié aux éditions Taurnada, elle plonge ses lecteurs dans les fosses ténébreuses des âmes, pleines de violences, d’angoisses mais aussi d’un profond désir de rédemption.

La cave aux poupées
https://leressentidejeanpaul.com/2020/03/06/la-cave-aux-poupees/

Les yeux d’Iris
https://leressentidejeanpaul.com/2021/11/03/les-yeux-diris/

Émotion, Drame, Psychologie

Chanson douce

de Leïla Slimani
Poche – 3 mai 2018
Éditions : Folio

“Louise ? Quelle chance vous avez d’être tombés sur elle. Elle a été comme une seconde mère pour mes garçons. Ça a été un vrai crève-coeur quand nous avons dû nous en séparer. Pour tout vous dire, à l’époque, j’ai même songé à faire un troisième enfant pour pouvoir la garder.”

Lorsque Myriam décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise et sont conquis par son aisance avec Mila et Adam, et par le soin bientôt indispensable qu’elle apporte à leur foyer, laissant progressivement s’installer le piège de la dépendance mutuelle. 

Prix Goncourt 2016

 

 

C’est l’histoire d’une mère qui a deux enfants, mais qui s’ennuie profondément de sa vie professionnelle. Elle propose à son mari de prendre une nounou à domicile la libérant ainsi de ce qui est devenu avec le temps, un tracas quotidien. Après en avoir reçu plusieurs nourrices chez eux, ils trouvent enfin “la perle rare”… Louise.

C’est l’histoire de la condition féminine dans nos sociétés actuelles, celles où les femmes doivent travailler sans pour autant culpabiliser de ne pas pouvoir s’occuper de leurs enfants…

C’est l’histoire de Louise, la cinquantaine, qui en plus d’être une nounou exemplaire, fait le ménage, range les chambres, fait à manger, organise les anniversaires des enfants, qui ne connaît pas le lâcher prise et qui, tout au fond de son cœur, souffre de ne pas être vue, de ne pas être reconnue, d’être devenue une habitude, une femme “invisible”…

…Et, cette histoire, je l’ai trouvée totalement captivante.
Comment Louise, étant définie comme “La perfection”, a-t-elle pu assassiner les deux enfants dont elle avait la garde et qu’elle aimait ?
Qu’est-ce qui l’a poussé à sortir de sa vie lisse et tranquille ?
Le fait de ne plus pouvoir joindre les deux bouts ?
Son propriétaire ? qui va la déloger, car elle ne paye plus son loyer ?
Le Trésor Public ? qui la submerge de courriers, car elle n’est plus à jour de ses impôts ?

En apparence, elle menait une petite vie tranquille… Mais qui est vraiment Louise ? D’où lui viennent tous ces ennuis ?

Leïla Slimani, à sa façon, rend un bel hommage à toutes les nounous qui doivent avoir l’impression d’être des objets, elles sont incomprises, mal considérées…
C’est superbement écrit, chaque mot pèse et trouve sa place dans ses phrases au style épuré. Elle nous présente les réactions de deux “mondes” que tout oppose de manière objective.
Je suis un amoureux des livres, un amoureux de la langue française et “Chanson douce” a bien mérité son prix en 2016.

Malgré la première phrase qui dès le début a donné le ton de ma lecture, je suis quand même resté captif et intrigué jusqu’à la dernière ligne…
C’est sombre, c’est triste, émouvant aussi. Il n’y a aucun jugement de la part de l’auteure, ça sonne très juste…

Bravo Leïla et merci !

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Extraits :

« Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le médecin a assuré qu’il n’avait pas souffert. On l’a couché dans une housse grise et on a fait glisser la fermeture éclair sur le corps désarticulé qui flottait au milieu des jouets. La petite, elle, était encore vivante quand les secours sont arrivés. Elle s’est battue comme un fauve. On a retrouvé des traces de lutte, des morceaux de peau sous ses ongles mous. Dans l’ambulance qui la transportait à l’hôpital, elle était agitée, secouée de convulsions. Les yeux exorbités, elle semblait chercher de l’aie. Sa gorge s’était emplie de sang. Ses poumons étaient perforés et sa tête avait violemment heurté la commode bleue. »

« Lorsque Myriam s’est excusé d’avoir manqué les dernières réunions et d’avoir envoyé Louise à sa place, la maîtresse aux cheveux gris a fait un large geste de la main. “Si vous saviez ! C’est le mal du siècle. Tous ces pauvres enfants sont livrés à eux-mêmes, pendant que les deux parents sont dévorés par la même ambition. C’est simple, ils courent tout le temps. Vous savez quelle est la phrase que les parents disent le plus souvent à leurs enfants ? “Dépêche-toi !” Et bien sûr, c’est nous qui subissons tout. Les petits nous font payer leurs angoisses et leur sentiment d’abandon.” »

« Enfermée dans l’appartement des Massé, elle a parfois l’impression de devenir folle. Depuis quelques jours, des plaques rouges sont apparues sur ses joues et sur ses poignets. Louise est obligée de mettre ses mains et son visage sous l’eau glacée pour apaiser la sensation de brûlure qu’il la dévore. Pendant ces longues journées d’hiver, un sentiment de solitude immense l’étreint. En proie à la panique, elle sort de l’appartement, ferme la porte derrière elle, affronte le froid est emmène les enfants au square. »

« Pour Paul et Myriam, l’hiver file à toute vitesse. Pendant ces quelques semaines, le couple se voit peu. Ils se croisent dans leur lit, l’en rejoignant l’autre dans le sommeil. Ils collent leurs pieds sous les draps, ce sont des baisers dans le cou est rient d’entendre l’autre grommeler comme un animal dont on perturbe le sommeil. Ils s’appellent dans la journée, se laissent des messages. Myriam écrit les post-it amoureux qu’elle colle sur le miroir de la salle de bain. Paul lui envoie, en pleine nuit, des vidéos de ses séances de répétition. »

 

 

Leïla Slimani, née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, d’une mère franco-algérienne et d’un père marocain, est une journaliste et écrivain franco-marocaine.

Élève du lycée français de Rabat, Elle grandit dans une famille d’expression française. Son père, Othman Slimani, est banquier ; sa mère est médecin ORL, mi-alsacienne, mi-algérienne. En 1999, elle vient à Paris pour ses études où elle est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris. Elle s’essaie au métier de comédienne (Cours Florent), puis décide de compléter ses études à ESCP Europe pour se former aux médias. À cette occasion, elle rencontre Christophe Barbier, alors parrain de sa promotion, qui lui propose un stage à L’Express. Finalement, elle est engagée au magazine Jeune Afrique en 2008 et y traite des sujets touchant à l’Afrique du Nord.

En 2014, elle publie son premier roman aux éditions Gallimard, Dans le jardin de l’ogre. Le sujet (l’addiction sexuelle féminine) et l’écriture sont remarqués par la critique et l’ouvrage est sélectionné pour le prix de Flore 2014.

Son deuxième roman, Chanson douce, obtient le prix Goncourt 2016.

Émotion, Drame, Polar, Thriller

La mort est parfois préférable

de Sacha Erbel
Poche – 8 septembre 2022
Éditions : Taurnada

Yan est flic à la police judiciaire de Lille. Depuis quelque temps, un “passager clandestin” s’est invité dans sa vie : “l’Araignée”, c’est le surnom qu’elle lui a donné. Alors que Yan traque l’auteur du meurtre d’un journaliste connu pour ses reportages à sensation, elle n’a pas d’autre choix que de composer avec son “invisible ennemie’ : insidieuse, omniprésente, l’Araignée tisse sa toile, cuisante morsure dans ses chairs survenant n’importe où, n’importe quand… En parallèle, Brath, son collègue, enquête sur la mort étrange d’un homme retrouvé décapité, assis au volant de sa voiture, la tête reposant sur la banquette arrière. En équilibre sur un fil, Yan ne baisse pas les bras, avance sur son chemin de douleurs au risque de se perdre… définitivement.

 

C’est le second roman de Sacha Erbel que je lis.
Dans son premier roman “L’Emprise des sens”, Sacha nous avait amenés du côté de la moiteur de la mystérieuse Nouvelle-Orléans, pleine de magie noire, de magie blanche et d’incantations diverses dans une enquête sur un tueur en série qui utilisait le Vaudou pour arriver à ses fins.

Pour “La mort est parfois préférable”, l’auteur nous emmène à Lille au sein de la police judiciaire, où une série de suicides intrigue la police.

Exceptionnellement, je vais commencer par mon Ressenti négatif, comme ça, nous serons débarrassé !

MAIS QU’EST-CE QUE TU AS FAIT SACHA ???
SI VOUS AVEZ PRÉVU UN ROMAN BARBANT, REDONDANT, SANS RYTHME ET ENNUYEUX, NE LISEZ SURTOUT PAS “La mort est parfois préférable” !
À PEINE ENTAMÉ… ET JE SUIS DÉJÀ À LA DERNIÈRE PAGE !!!
J’EN VOULAIS PLUS… ET ENCORE PLUS, PARTAGER ENCORE LA VIE DE YAN, DE SON ÉQUIPE, EN SAVOIR PLUS SUR EUX QUOI !!!

Alors, Sacha… Avoue que je t’ai bien eu là !

Encore une fois agréablement surpris, par ce polar qui très vite va “transformer” en véritable Thriller. Mais un thriller très humain, autant de la part de la Police, où Sacha développe des personnages avec de la sensibilité, de la sincérité dans leurs remarques et dans leurs pensées, mais aussi vis-à-vis du personnage qui ayant vécu le pire décide aujourd’hui de se venger après des années de souffrances.
Cela aurait pu être une histoire simple… Point final et on n’en parle plus !
Mais non. Sacha a décidé de nous embrouiller en nous embarquant avec une efficacité implacable dans une réalité, sa réalité, son quotidien. Chaque personnage est développé à la perfection avec sa propre psychologie, vers une thématique très originale et pleine de rebondissements.

“La mort est parfois préférable” ?
C’est une histoire d’araignée qui prend de plus en plus de place, une histoire où la mélancolie vous attrape au risque d’en perdre la tête, à moins que cela soit dû à un coup-de-poing américain…, où la dépendance aux médicaments et aux drogues prend un tout autre sens, où il sera aussi question de manipulation mentale, et d’un lointain voyage au Pakistan…
Grâce à cette lecture fluide et addictive, mon regard et ma perception ont forcément changé aujourd’hui.

Sacha, tu peux souffler maintenant.
Merci pour ce récit à plusieurs niveaux où j’ai appris plein de choses…
Merci aux Éditions Taurnada, pour leur confiance renouvelée…

“La mort est parfois préférable” ?
À lire absolument !

Roman disponible à partir du 8 septembre 2022

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Extraits :

« La porte de l’ascenseur coulisse sur une Yan aux yeux si rouges qu’on pourrait penser qu’elle n’a pas dormi depuis des jours. Elle lâche ses affaires sur son bureau. Son soupir en dit long sur sa lassitude et sa fatigue, mais comme d’habitude, elle fait comme si.
Elle reconnaît la voix grave et rassurante de Brath. Au passage devant la cafetière, elle se sert une tasse du breuvage fumant et se dirige vers le bureau de son ami.
Elle se laisse tomber lourdement sur un fauteuil à roulette et se met à tourner sur elle-même. Brath la scrute de son regard inquiet, sans toutefois éveiller les soupçons de Michel. »

« …dans le domaine de la psychiatrie, la mélancolie est une pathologie bien plus grave que la dépression. C’est-à-dire qu’une personne diagnostiquée comme telle par un psychiatre doit être surveillée comme le lait sur le feu, car elle va vraiment tenter de se suicider. Ce n’est plus un appel à l’aide, mais une certitude. C’est plus fort qu’elle. On, n’est pas face à un état d’âme. C’est une vraie maladie, comme la dépression. »

« Yan se perd dans ses réflexions. Toujours les mêmes remises en questions, qui la mettent un peu mal à l’aise. Elle ne réalise pas vraiment ce qu’est une fin de vie. La fin, c’est quoi ? Est-ce qu’on flotte au-dessus de son corps en se moquant de ces pauvres cons qui pleurent autour d’une enveloppe vide ? Est-ce que l’on part sans se retourner dans ce fameux tunnel, attiré par cette lumière douce et ardente à la fois ? Ou, est-ce qu’il n’y a rien ? Rien du tout ? Sans être portée sur la religion, n’y aurait-il rien d’autre que le néant ? Toute une vie construite de souvenirs pour que tout disparaisse aussi vite ? »

« 1… Vous commencez à ressentir une sensation énergisante parcourir tout votre corps…
2… Vous vous éveillez de plus en plus… votre respiration est calme, naturelle… vous vous sentez parfaitement énergisée et cette sensation d’énergie va demeurer tout au long de vos activités… Vous prenez une grande inspiration profonde…
3… À votre rythme, vous pouvez revenir tranquillement, pleinement ici et maintenant. »

 

 

Diplômée en Criminologie appliquée à l’expertise mentale, Sacha Erbel (un nom de plume) est fonctionnaire de police depuis plus de 20 ans. Elle travaille au Service de la protection (SDLP) où elle est en charge de la protection rapprochée de différentes personnalités politiques ou civiles.

“Mes passions ?
L’écriture, depuis mon premier roman,
l’Emprise des Sens, car avant ça, je n’avais rien écrit, à part quelques dissertations à l’école. J’aime aussi beaucoup le cinéma, et… les fringues ! Mdr !
En matière de musique, j’adore David Bowie que j’ai eu la chance de voir deux fois en concert, Indochine et aimons-nous vivant de François Valéry ! Lol ! Pour ceux qui en douteraient, ils auront la pièce à conviction sur ma page facebook !
Mes loisirs vont avec mes passions : je vais beaucoup au ciné, j’écris quand j’ai du temps libre, et je vais courir au stade pour réfléchir à mes histoires !”

L’Emprise des sens
https://leressentidejeanpaul.com/2018/12/29/lemprise-des-sens-de-sacha-erbel/

Noir, Polar, Thriller

Idol

de Thierry Berlanda
Broché – 24 mars 2022
Édition : M Plus

 

À la sortie de son concert au Zénith de Paris, Pete Locust embarque une prostituée cubaine. La vie flamboyante de la Rockstar va alors dérailler… Sauvagement agressé dans l’appartement loué par son agent, Locust devra compter sur Dodeman, lieutenant de police lancé sur la piste d’un improbable suspect.

Dans ce thriller particulièrement sauvage, les chapitres défilent au rythme rapide d’une enquête déroutante, parmi les monstres qui peuplent les enfers de Locust et jettent une lumière aveuglante sur l’aspect le plus troublant de la nature humaine.

 

031_Berlanda Thierry - Idol

 

Thierry Berlanda est l’auteur de vingt romans.

Après Naija (2017) et Jurong Island (2018), Cerro Rico (juin 2019), il clôt sa trilogie de techno-thrillers (Éditions du Rocher).
Ses autres romans récents sont L’Affaire Creutzwald (2018), un roman noir, et L’Orme aux Loups (2017), un suspense médiéval, parus aux Éditions De Borée. L’Insigne du Boiteux, un thriller pur jus, est ressorti en poche chez le même éditeur en 2019. Pour septembre 2020 sont annoncés la version poche de L’Affaire Creutzwald et un nouveau thriller en grand format, DÉVIATION NORD, dans la collection Marge Noire des Éditions De Borée.

Polar, Suspense

Les poupées diaboliques

de José Herbert
Broché – 12 novembre 2021
Éditeur : Mondes futuristes éditions

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Jérôme Navart, professeur, s’ennuie pendant cet été caniculaire. Passionné par les sorcières, il pense être l’un des descendants de Marie Navart, sorcière brûlée vive à Templeuve, ville de la banlieue lilloise, il y a environ 400 ans.

Cette “Sorceresse”, comme on disait à l’époque, serait-elle réincarnée en la personne de la jeune Wanda, fille d’un fabricant de poupée X ? Mais… Étrange et cocasse ! Une connaissance de Jérôme est découverte morte, percée de mille trous, chevauchée par l’une de ces poupées de plaisir. La ville de Cambrai est en émoi. Installé en centre-ville, la cloque, sorte de souk immense fréquenté par une faune hétéroclite, étouffe sous la chaleur. Il s’y passe des événements peu orthodoxes possiblement en relation avec ce crime. Jérôme est mêlé à l’enquête dirigée par le commissaire Dubois.

 

2022_001_Herbert José - Les poupées diaboliques

 

Un peu surpris par le style au début du roman, je suis entré petit à petit dans l’intrigue en me disant : “Et pourquoi pas !”, et j’ai bien fait…

Je découvre José Herbert avec ce roman. Je ne le connais pas (encore…!), mais j’imagine qu’il doit être un “drôle” de personnage, c’est un féru d’histoire et de vocabulaire aussi. Et dans son roman, il s’est lâché pour mon plus grand plaisir… Car même s’il y a un côté indéniablement loufoque dans la manière de traiter son sujet, c’est bien un polar avec du suspense que je tenais entre mes mains !

Alors, par où commencer ?
L’histoire… commence… dans le milieu des… poupées sexuelles !!!
D’où ma surprise en début de lecture !
J’abordais un “nouveau” monde, que je ne connaissais, mais alors pas du tout !
Si, si je vous jure ! Mais heureusement, Google est là !

Très vite arrive un premier meurtre.
Le corps est retrouvé chez lui, dans son lit. Il y a du sang partout. La meurtrière est encore installée à cheval sur le corps du défunt, percé de centaines de trous. Sa droite tient un couteau de cuisine, tandis que la gauche est à plat sur le corps qui gît allongé. La meurtrière ne bouge pas d’un cil. Et pour cause, c’est une poupée sexuelle. Commence alors une enquête qui va impliquer Jérôme Navart. En effet, le cadavre est l’un de ses compagnons de service militaire, ils s’étaient justement retrouvé peu de jours avant !

Un second meurtre à lieu, adoptant les mêmes principes, sang et poupée gonflable… Et Jérôme le connaissait aussi !
L’intrigue allant ainsi de rebondissements en rebondissement nous mènera à Templeuve, lieu historique où l’on chassait et brûlait les “sorceresses”, pendant très longtemps, dont Marie Navart, qui fût brûlée vive en 1656.

Qui sera la prochaine victime ?

José est un vrai conteur.
Il a le sens du verbe et des mots, il sait en jouer et s’en amuse même. Les phrases glissent toutes seules et ne sont interrompues, voire percutées que par des dialogues truculents quand ils ne sont pas complètement délirants ! Il sait aussi très bien entretenir, et l’intrique et le suspense, aime l’époque médiévale et cela se ressent tout le long du récit. J’ai passé un agréable moment de lecture, teinté régulièrement d’humour et de surprises. Un roman surprenant soit, différent, aussi, et qui mériterait vraiment d’avoir une plus large diffusion.

Par contre… Et c’est une remarque tout à fait personnelle, la couverture, à mon sens ne met pas du tout le récit en valeur… C’est dommage !

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Extraits :

« L’individu considère son double dans le miroir de la salle de bain. Il se trouve moche, trop gros. Son visage est peu soigné, mal rasé, sa dentition brune et inégale, ses cheveux trop longs. Mais il s’en fiche. Il s’accorde une promesse – nous sommes en janvier – qu’il prononce à voix haute, pour qu’elle ait plus de force, sachant pourtant qu’il aura du mal à la tenir car ce n’est pas la première fois qu’il la fait : je ne tuerai plus jamais ma compagne. »

« Marie Navart fut accusée d’hérésie. Par qui ? Essentiellement par des membres de sa belle-famille. Son beau-frère, qui prétend avoir été ensorcelé ; la femme dudit ; elle aurait été envoûtée alors qu’en train d’accoucher avec l’aide de Marie ; un autre déclarant avoir subi un sort à cause d’une pomme ; pour un autre encore, ce fut un fromage ; le beau-frère accuse un craquelin, sorte de petit pain au sucre, qui lui fut donnée par Marie, et qui serait porteur de sortilèges. Les accusations d’envoûtement pleuvent, associées, ou plutôt consécutives, à des problèmes d’héritage. Marie sent le danger et s’enfuit vers la Belgique. Le 10 novembre 1656 elle est arrêtée. »

« Le 16 décembre, elle fut soumise à la question extraordinaire, ou torture des brodequins. « J’avoue », hurla-t-elle alors que ses jambes éclataient dans d’atroces souffrances. Elle fut exposée sur la pierre aux sorcières, près de l’église puis conduite aux flammes du bûcher au lieu-dit les solières. Il faut savoir que, souvent, le condamné à être brûlé vif mourait, non pas à cause des ardeurs du feu, mais par l’impossibilité de respirer à cause de la fumée qui se dégageait de la paille enflammée et des fagots la plupart du temps humide. Le spectacle était apprécié par les manants qui jetaient à l’occasion sur le brasier un ou plusieurs chats noirs, symboles de Satan. »

« – Le monde aime le sordide, le bizarre, l’anormal, le crade, l’interdit, le surnaturel. J’en oublie. Plus c’est dégeu plus on jouit ! Excusez mon vocabulaire, dit le maire. La société hait les vomissures et pourtant s’en délecte. C’est pareil pour la politique d’ailleurs. On la déteste mais on l’encense sur les écrans. »

 

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José Herbert est né à Aniche en 1944, dans le département du Nord. Il fréquenta l’Ecole Normale de Douai pour devenir ensuite instituteur à Vred, puis Auberchicourt, enfin, à partir de 1975, directeur d’école et secrétaire de mairie à Wambaix, petit village du Cambrésis. Il est maintenant installé à Loos en Gohelle. C’est un amoureux des lettres, passionné d’histoire locale, il aime l’humour loufoque, les situations hors norme, les personnages burlesques.

Il publie aux Editions Atria un premier roman, l’instituteur impertinent, qui raconte avec humour, pittoresque et tendresse, une vie professionnelle exceptionnelle.
Son deuxième roman, signé la grande faucheuse, est une pure loufoquerie. Imaginons un couple singulier. Lui, c’est Viktor, enseignant à la retraite. Elle, c’est Samantha, la grande faucheuse, la Mort allégorique, trimballant sa faux au hasard des vies à faucher. Samantha se déplace en mobylette, possède un téléphone portable, se nourrit de salades. Nos deux héros se rencontrent fortuitement, s’aiment et décident de nouer une relation forte et durable qui va les entraîner dans l’espace et dans le temps.
Dans ce dixième roman (second roman policier), il vous fera découvrir la région de Cambrai comme vous ne l’avez jamais vue.

Drame, Noir, Thriller psychologique

J’ai rêvé qu’on pouvait tuer

de Rime de Bervuy
Broché – 2 novembre 2021

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Sarah Dubois est une jeune mère célibataire qui voit sa vie bouleversée par plusieurs épreuves.
Quand une série de meurtres visant de jeunes enfants survient dans la région, elle s’inquiète pour les siens, comme beaucoup de familles.
Elle aurait pu considérer ces événements comme de simples faits divers, ne pas se sentir autant concernée et ne pas leur accorder d’importance.
Elle aurait pu oui, si elle n’en avait pas rêvé la nuit…

 

2021_098_de Bervuy Rime - J'ai révé qu'on pouvait tuer

 

Quelle est la maman qui, élevant seule ses trois enfants, ne passerait pas par des hauts et des bas ?
Ne passerait pas par des phases de stress ou de colère ?
Sarah a beau aimer ses enfants, son quotidien est compliqué et pesant. Heureusement dans son entourage, famille et voisins l’aideront dans son quotidien, prêts à tout pour donner un coup de main. Sarah est débordée, et elle essaie de s’en sortir au mieux.
Voilà à quoi ressemble sa vie, mais malgré tout, elle fait tout son possible pour continuer à briller dans les yeux de ses enfants.

C’est le premier roman de Rime de Bervuy que je lis, et très vite je suis rentré dans l’intrigue. Le récit est rythmé par des chapitres courts, et c’est très crédible.
Une “histoire banale” de la vie qui va être percutée soudain par les mains du mal.

Une nuit, elle fait un cauchemar, où elle voit un enfant se faire étrangler. Elle se réveille en sursaut, elle se sent mal, cette impression de “vécu” la rend folle… Et cela va se reproduire plusieurs nuits.
Dès lors elle commence à prendre peur.
Pourquoi est-elle impactée de la sorte ?
S’agit-il de rêves prémonitoires ?
Quel lien il y a-t-il entre elle et ces enfants étranglés, la nuit dans leurs lits ?

Voilà un roman très réaliste que nous propose Rime. Je me suis senti très vite proche de ses personnages. Le fait aussi et surtout que ce soient des enfants qui soient impactés m’a touché tout particulièrement… Le suspense est bien mené, une “petite” angoisse est montée au fur et à mesure de ma lecture créant une atmosphère particulière, et un final qui, même si j’avais un peu “deviné” la trame, m’a surpris car je n’arrivais pas à faire certains liens. L’histoire de Sarah n’est pas banale et on ne peut s’empêcher d’avoir de l’empathie pour elle.

Un bon roman psychologique, plein de sensibilité, qui m’aura fait passer un bon moment.

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Extraits :

« – Chut ! Il n’y a rien de dangereux ici. Je vais même te dire, on est plus tranquilles.
– Mais il fait noir ! Et puis j’ai froid et j’ai peur.
– Je sais, mais tu dois arrêter de pleurnicher, sinon ça va l’énerver encore plus. Tiens ! Mets mon pull, tu auras moins froid.
– Mais… Et toi ?
– Ça va aller. »

« Sarah eut du mal à contenir la colère qui l’assaillait. Elle eut soudain la vision de ses mains qui se plaçaient autour du cou d’un enfant et qui serraient, serraient… La jeune femme devint toute pâle. Elle sentit ses jambes trembler et s’appuya contre le mur du couloir. »

« Mathilde avait probablement raison. Elle y pensait, cela la touchait, donc elle en rêvait. Sarah était totalement abattue et triste alors qu’elle aurait dû être heureuse en cette veille de vacances. Elle ne voulait pas se résoudre à croire que ses cauchemars avaient du sens ou une raison d’être. Les séries et les films qui passent à la télévision détaillaient tellement bien les scènes de meurtre qu’une situation dramatique devenait le déclencheur des pires scénarios. Sarah avait toujours eu beaucoup d’imagination et elle visualisait facilement les décors et les personnages lorsqu’elle lisait un roman. »

« Alors que Sarah se posait toutes ces questions, elle compris que Madeline l’avait vue malgré l’obscurité qui régnait dans la maison. Les battements du cœur de la jeune femme s’accélérèrent. Elle se recula d’un pas et devina à travers le rideau la silhouette immobile qui regardait toujours vers elle avec insistance depuis le trottoir d’en face. »

 

 

Rime de Bervuy est auteure de littérature fantastique (mêlant le surnaturel, l’action, l’amour et le suspense).

Elle est née en 1978 en région parisienne où elle passe toute son enfance avec ses parents, sa sœur aînée et son petit frère. Enfant rêveuse et à l’imagination fertile, elle s’invente constamment des histoires pour passer le temps.

Elle étudie la littérature à l’Université de Nanterre Paris X et se plonge dans la lecture à travers laquelle elle découvre, entre autres, des univers fantaisistes et fantastiques variés qui la passionnent. Elle s’intéresse à des auteurs tels que Edgar Allan Poe, Théophile Gautier, J.R.R. Tolkien et d’autres plus contemporains comme Anne Rice, J.K. Rowling, LA Bailey ou Claire Panier-Alix.

En 1998, elle rencontre son futur mari qu’elle épouse cinq ans plus tard. Ils quittent Paris pour les Hauts de France où ils créent leur entreprise d’électricité générale et fondent une famille.

Des récits plein la tête, Rime de Bervuy se décide un jour à replonger dans les ébauches d’histoires qu’elle a inventé depuis son adolescence et Au Clair de la Louve se développe au fil de son clavier en 2018 sur plusieurs dizaines de pages alors qu’elle pensait n’écrire qu’une simple nouvelle. Finalement, cette histoire se déclinera en plusieurs tomes.

Passionnée par les animaux et en particulier par les chevaux, Rime de Bervuy choisit ce pseudo pour rendre hommage à son cheval, qu’elle a perdu après vingt ans de complicité, en faisant une anagramme de son nom.