Émotion, Drame, Folie, Noir, Psychologie, Thriller psychologique

Haut le chœur

de Gaëlle Perrin-Guillet
Poche – 14 mars 2019
Éditions : Taurnada

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« Quand je sortirai, tu seras la première prévenue… Je saurai te retrouver. » Depuis qu’Éloane Frezet, la tueuse en série la plus abjecte de ces dernières années, a prononcé ces mots, Alix Flament vit dans l’angoisse que la criminelle sanguinaire s’évade de prison… Alors, quand la journaliste reçoit un coup de téléphone d’Éloane en pleine nuit, elle comprend que la meurtrière va honorer sa promesse… Une promesse de sang…

 

• Couv_2023-025_Perrin-Guillet Gaëlle - Haut le chœur

 

Après avoir lu il y a quelques années déjà, les très bons “Soul of London” et “Les fantômes du passé” à l’atmosphère sombre et “So british”, j’étais très curieux de lire ce thriller réédité aux éditions Taurnada.

Tout d’abord, un premier bravo pour la couverture qui donne très vite le ton du récit.
Et oui, car dans ce roman, nous avons à faire à une tueuse en série Éloane, déjà ce n’est pas banal, mais en plus, elle vient se frotter à Alix, la journaliste qui l’avait interviewé lorsqu’elle était “encore” emprisonnée !

Je me rends compte que dernièrement les femmes sont de plus en plus mise en avant en littérature et ce n’est pas pour me déplaire, mais en plus si c’est une femme qui raconte, on a le tiercé gagnant !

Je ne vous cacherai pas que j’ai vraiment été accroché par ma lecture. Une très bonne intrigue, un rythme plus qu’intense qui ne cesse jamais de rebondir de page en page. C’est noir, c’est sombre et violent, mais c’est aussi un thriller prenant, car le personnage d’Éloane est très atypique. Elle a beau être un véritable “monstre” sans aucune conscience, elle a quand même fait vibrer certaines choses en moi (suis-je normal docteur ???). Heureusement qu’Alix était de l’autre côté de la balance, attachante et droite qui venait me mettre des petites claques régulièrement pour ne pas basculer du côté sombre… C’est que j’aime la musique moi !

Thriller inclassable qui m’a coupé le souffle à plusieurs reprises, avec des chapitres s’enchaînant parfaitement, chapitres qui par ailleurs, ne sont pas dénués d’émotions et de sentiments…
Quand le plaisir de tuer et de faire souffrir dépasse l’entendement, une véritable une course contre la montre qui va crescendo…

Comment arrêter une “serial-killeuse” qui prend toutes ses précautions ?
Haut le chœur, 242 pages qui vont vous retourner le cerveau !

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Extraits :

« Il la regarda s’avancer vers lui : âgée de trente-sept printemps, Alix Flament était une femme d’une beauté époustouflante. Sa mince silhouette aux formes douces et sa démarche assurée lui conféreraient une grâce naturelle et un déhanché voluptueux. Un véritable régal pour un œil masculin. Alors qu’elle s’approchait de lui, sa longue chevelure rousse, qui lui battait les reins, semblait l’envelopper d’une aura particulière dans cette nuit qui l’était tout autant. »

« Bizarrement, Alix était très étonnée, qu’Éloane, s’en soit prise à son ex-mari. Dans ses entretiens avec la psychopathe, le chapitre marital n’avait pas tenu la part la plus importante de son histoire. Bien au contraire. Éloane Frezet n’accordait pas plus d’intérêt à cet homme qui avait partagé sa vie durant une décennie, qu’à un cafard qui aurait traversé sa cellule. Elle ne ressentait qu’une colère modérée face à sa trahison au tribunal. »

« Le scalpel en main, Caroline observe son œuvre. Digne d’une pro. Pas de bavure, pas de découpe biscornue, un travail d’orfèvre. À côté d’elle, le microphone enregistrait tout ce qu’elle disait. Ces remarques pourraient être entendues par le docteur Bernet quand il arriverait. »

« Les nuages qui s’amoncelaient derrière, la Croix du Nivolet étaient chargés d’électricité et donnaient à la roche une couleur mordorée, luisant sous les rayons du soleil qui cherchaient encore à dominer. Une lutte de la nature : l’ombre face à la lumière, duel de forces contradictoires et pourtant si complémentaires… Une analogie, trop facile face a ce qu’elle vivait. Mais elle aurait été bien en peine de dire si elle se retrouvait dans ses gros nuages gris qui menaçaient de crever à chaque instant, déversant leur courroux sur la vallée en contrebas, ou dans cette lumière incandescente qui se battait, pour faire reculer cette masse électrique et totalement incontrôlable. »

 

Gaëlle Perrin-Guillet est née en 1975 à Lyon où elle vit toujours. Secrétaire de mairie le jour, elle se transfrome en auteur de thriller la nuit. Depuis toujours amatrice de romans noirs, elle s’essaie à l’écriture en 2000 avec des nouvelles. Après deux romans auto-publiés, Le sourire du diable, en 2010 et Au fil des morts en 2011, elle participe à deux recueils des Auteurs du noir face à la différence (en 2012 aux Éditions Jigal puis en 2013 à L’Atelier Mosesu).

Haut le chœur est son premier polar publié aux Éditions Rouge Sang en 2013, lauréat du « Prix du Polar-2014 Dora Suarez », réédité aux Éditions Taurnada en 2019. En 2015, paraît un roman pour jeunes adultes, “La nuit du chat noir” aux Éditions Rouge Safran.

En 2016, elle publie aux Éditions Fleur Sauvage, Soul of London, pour lequel elle reçoit le “Prix des Lecteurs du Salon du livre policier de Neuilly-Plaisance” et le “Prix du festival Les Polars du Chat du Creusot”; premier opus d’une série d’enquêtes situées dans le Londres de la fin du XIXe siècle dont les héros sont Henry Wilkes, ex-inspecteur de police, handicapé qui marche avec une canne, et Billy Bennett un gamin des rues qui l’assiste. Le livre est réédité aux Éditions Milady Poche en 2017, la même année que sort (ou devait ?) le second opus Black past aux Éditions Fleur sauvage, publié en grand format sous le titre Les fantômes du passé aux Éditions City en 2018. (Les titres originaux parus chez Fleur Sauvage semblent ne plus être disponibles…).

Adolescence, Émotion, Drame, Poésie

Le choix du père

de Véronique Villard
Broché – 28 septembre 2022
Éditions : Nombre 7

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En pleine pandémie, Flora, une adolescente de quinze ans, doit affronter une implacable réalité.
Sur une plage sétoise, Natacha, sa mère, lui dévoile l’inimaginable.
À l’issue de ce drame, Flora, oscillant entre espoir et désespoir, va tenter de survivre, tissant de nouvelles relations, renforçant ses liens existants.
Mais elle va aussi s’impliquer au sein de sa propre histoire, menant sa propre enquête.
Dans un tel contexte, aura-t-elle la force de sortir de l’impasse ?
Tandis que la mer déroule invariablement ses bleus, les personnages vont et viennent en quête d’une mémoire de l’émotion.

 

• Couv_2023-016_Villard Véronique - Le choix du père

 

Dès le début de ma lecture, je me suis rendu compte que je tenais entre mes mains un livre “différent”.
Lorsque je lis, habituellement, c’est moi qui donne le rythme de ma lecture et qui décide de mes poses.
Avec Le choix du père, impossible !
C’est l’auteure qui commande, et il a fallu que je m’adapte à son écriture. Véronique manie la langue française telle une experte avec énormément de poésie, sa poésie.
Alors j’ai tout repris depuis le début. Je ne voulais pas passer à côté de quoi que ce soit d’important…

Flora vit son adolescence à fleur de peau. La confession d’une mère peut tuer. Flora est soudain perdu et a besoin de se nicher au creux des bras de sa grand-mère, et va tout lui expliquer. Ensemble elles entreprendront les recherches nécessaires afin qu’elle retrouve un semblant d’équilibre, mais malheureusement le sort en aura décidé autrement…
Flora est très attachante, et le mystère nous tient tout le long du récit, mais ce n’est pas un simple récit.

Les mots que Véronique a posés sur ses pages, sont pesés, analysés. Aucune faute de style, la richesse du verbe est omniprésente. Ce ne sont que quelques mots posés sur le papier, me direz-vous ?
Effectivement, juste quelques mots. Quelques mots pour conter le beau, pour conter le laid. Quelques mots pour nous transmettre le plus doux des poisons, au plus mortel remède : c’est bien d’amour évidemment que l’on parle. L’amour !
Le cœur de Flora s’est vidé. Elle est perdue…

J’ai la grande chance de n’avoir à ce jour, rien lut de tel, et de le découvrir par le biais de la prose de Véronique.
Aucune chronique ne pourrait être à la hauteur de ce récit. On pourra ne pas aimer, moi, j’ai adoré me perdre dans ses phrases ni ordonnées, ni ordinaires, ne sachant à aucun moment où l’auteure veut nous mèner.
Roman décalé sur fond de pandémie ? Roman poétique qui cherche ses lecteurs ? Ou véritable chef d’œuvre ?
L’avenir nous le dira…
Dans tous les cas, Véronique a la force des mots et la beauté de l’écriture.

Je vous recommande vivement cet ouvrage pour lequel j’ai eu un gros coup de cœur, pour son style très personnel.

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Extraits :

« C’est la fin des vacances estivales.
Flora qui vient de nager longuement le crawl s’apprête à regagner le bord de la plage. À quinze ans, elle possède le corps finement musclé d’une nageuse de compétition. Seulement, si elle a appris à se mouvoir dans l’eau depuis sa petite enfance, Flora n’a jamais été inscrite dans un club de natation. Malgré tout, en scrutant, les crawleurs expérimentés, elle a acquis un véritable savoir-faire, reproduisant leurs gestes à l’identique. »

« Le blues s’éteint, blues d’une jeune fille…
Confier sa tristesse au lointain, se hisser à l’endroit d’un possible. Parce que ressasser l’impensable ronge le mental, notamment celui d’une demoiselle qui se croyait à l’abri entre Natacha et Luc, pouvant ainsi définir la paix d’une famille, sa quiétude, presque…
Soudain, un moineau se pose sur le rebord du balcon, à côté d’une jardinière en métal vide. »

« En ce lundi brumeux, Flora attend l’autobus.
Seule sur le banc, elle appréhende l’arrivée d’un véhicule comble, sachant que le virus circule de nouveau. D’ailleurs, à ce sujet, le port du masque est-il redevenu obligatoire ?
Un soupir de regret se perd parmi ses tissus en guise de réponse. »

« Un peu avant le coucher du soleil, je m’installe à un vieux bureau d’écolier.
Dessus, une lampe en bois flotté, un carnet de notes ligné avec élastique et un stylo-bille bleu.
J’écris pour garder une trace de mes rires, une trace de cette douce folie, une trace de ce présent–éternité.
Je veux pouvoir me relire, me relire à tout jamais.
Ne jamais oublier ce qui m’a été donné.
Non que je veuille devenir écrivaine, et puis au fond, pourquoi pas ?
On écrit parfois pour exister autrement qu’au travers de la voix.
Mais aussi pour compenser une impossibilité à dire.
Plutôt que de souffrir d’un blocage psychologique.
Je ne t’apprends rien, je ne te surprends pas, je te confirme quelque chose.
Par contre, tu es la seule à qui je parle de ce qui me tient à cœur. »

« Le vide, le plein, un peu de tout, un grain de quelque chose.
Si bien qu’elles s’efforceront de veiller avant de dormir, lune au-dessus d’elles, rondeur possible.
Sur ce, Flora allumera sa micro-chaîne, aspirant à se laisser porter par une voix.
Benjamin Biolay ? Orelsan ?
Peut-être Arthur H chantant, « la boxeuse amoureuse » :
Regardez-la danser
Quand elle s’approche du ring
La boxeuse amoureuse
La boxeuse amoureuse… »

 

Véronique Villard, enseignante depuis trente ans, a participé à un stage de lectrice aux Éditions Ramsay. Elle a également suivi une formation de correction-réécriture avec Jean-Pierre Collignon, chef correcteur au journal Le Monde. Par la suite, elle a obtenu un DUDL, diplôme universitaire de didactique de langues, à la Sorbonne Nouvelle. Enfin, elle s’est engagée dans une formation en art-thérapie et a animé plusieurs ateliers d’écriture.

Sa deuxième passion est la peinture, à laquelle elle s’adonne depuis une vingtaine d’années, exposant régulièrement en galerie d’art. Le choix du père est son troisième roman.

Adolescence, Émotion, Drame, Suspense

Il faut beaucoup aimer les gens

de Solène Bakowski
Broché – 5 mai 2022
Éditions : PLON

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À quoi tient la vie ? À nos liens invisibles.
Nous, inconnus, sommes raccordés sans le savoir.
Nos existences se percutent en silence.

Après un séjour en prison, Eddy Alune, 31 ans, est devenu veilleur de nuit, un métier qui lui permet d’échapper aux gens et aux ennuis. Il vient de perdre son père. En vidant l’appartement de son enfance, il retrouve des effets personnels qu’il a volés, vingt ans plus tôt, à proximité d’une SDF morte dans la rue. Poussé par la culpabilité, il décide de rendre à cette femme l’histoire qui lui a été confisquée.
Une enquête commence, dans laquelle Eddy se lance magnétophone à la main, pour ne rien oublier. De rencontre en rencontre surgissent plus que des souvenirs. Des liens nouveaux se tissent et la mémoire, ravivée par Eddy, va bouleverser bien des vies.

Il faut beaucoup aimer les gens trace le parcours d’un homme ordinaire qui, voulant réparer ses fautes, se trouve réparé par les autres. Ce roman pudique et profondément humain dessine les contours extraordinaires des visages qui font notre quotidien.

 

• Couv_089_Bakowski Solène - Il faut beaucoup aimer les gens

 

J’attendais un roman dans cet esprit depuis un moment… et le voilà.
Un roman sur les gens, ceux que l’on croise tous les jours, que l’on ne voit même plus, des invisibles, à peine un bonjour, rarement un sourire…
Il y a quatre ans, j’ai eu des soucis de santé, et soudain, je les ai vus. Ils m’ont permis de m’accrocher, de lutter, de ne plus me plaindre…
Alors, je les regarde, je leur souris et mon premier mot du matin est régulièrement le “Bonjour” que je leur souhaite…

Solène a écrit un roman magnifique… J’ai eu très vite plein de fourmis qui courraient sur mes doigts, le long de mon dos, jusque dans ma tête pendant ma lecture.
Solène a éclairé de sa lumière, le destin de ceux dont on ne parle pas et qui font pourtant partie de notre quotidien, les invisibles, ces êtres perdus qui vivent cachés dans l’ombre.

Eddy n’a pas eu une vie simple. Enfance compliquée, adolescence perturbée. Il n’a pas été un bon fils et a honte d’avoir déçu son père. Aujourd’hui après avoir purgé une peine de prison, il est veilleur de nuit dans un parking, et tous les soirs, et ce depuis ses “années cellules”, il écoute une émission à la radio présentée par “Luciole” jusqu’au petit matin. Il écoute les gens qui parlent de leurs problèmes, de leur envie de mourir, ceux qui veulent tout plaquer, ceux qui sont perdus, ceux qui n’en peuvent plus…
Mais Eddy lui aussi, vit avec un secret dans son cœur depuis qu’il est enfant, et aujourd’hui, il culpabilise et a besoin de faire quelque chose afin de se dédouaner.
Un matin, alors qu’il se rendait à l’école, il a failli tomber sur une SDF cachée dans un coin, elle était décédée. Eddy appelle très vite les secours, mais ne peut s’empêcher de voler une photo à la pauvre défunte.
Des années plus tard cette photo pèse de plus en plus dans son cœur.

À l’aide d’un magnétophone et de trois cassettes, pour ne rien oublier, Eddy va ainsi remonter le cours du temps et essayer de redonner une identité à celle qui n’avait jamais été identifiée depuis son décès… Lui rendre son nom, lui rendre sa vie.
Il va ainsi petit à petit accumuler “sa rédemption”, qu’il va transmettra à Luciole, la voix de la radio qui l’apaise et rassure les gens comme lui, toutes les nuits, sa lueur dans l’obscurité, mais tout va prendre un chemin différent de ce qu’il escomptait, tout va aller beaucoup plus loin, tellement plus fort…

Je termine ce roman bouleversé.
Cette histoire, je ne l’ai pas lue.
Cette histoire, c’est Solène qui me l’a chuchoté directement à l’oreille. C’était beau, j’étais bien… entouré de Rosa, d’Eddy, de Diane, d’Amalia, de Patrick et tous les autres… Enfin unis comme une grande famille.

Un roman magnifique qui m’a chargé d’émotions, un roman coup de cœur que je vais partager autour de moi, un roman tendre, poignant et triste, car c’est souvent comme ça que les souvenirs sont.

J’ai été Eddy, nous avons tous été Eddy à un moment de notre vie.
Solène, nous montre le chemin.
Il ne tient qu’à nous de voir le verre à moitié plein, de tendre la main lorsque c’est nécessaire, de regarder et de dire bonjour, de sourire…
“Il faut beaucoup aimer les gens”.
Et dire que tout était déjà dans le titre…

Énorme coup de cœur pour ce roman sensible, plein de pudeur et d’humanité.
Je me dois aussi, où que tu sois, de te remercier, Joseph B pour son ton interaction…

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Extraits :

« Eddy, naufragé sur son radeau, se cramponnait à des maximes maison, du style « Un jour de plus en moins » ou « Tout jour débuté tire vers la fin », pour se motiver à aller au collège.
Il fila vers sa chambre, attrapa son sac lesté de manuels inutiles qu’il devait apporter sous peine de se retrouver coller et fit halte dans le couloir. Sur la commode traînait le chèque de la cantine. Le délai de paiement était dépassé depuis trois semaines. Son père avait attendu son salaire. Mais l’intendant, la veille, l’avait prévenu. Déboulant en plein cours, il avait asséné à tue-tête : « Monsieur Alune, si vous ne payez pas cette semaine, nous ne pourrons plus vous accueillir. En cas de difficultés, vos parents doivent se rapprocher de l’assistance sociale. » Les rires de ses camarades avaient jailli en fontaine : « Alune, tête de lune qu’a pas une thune ! », « Eddy, tes baskets sont toutes pourries ! ». »

« Savez-vous qu’il faut environ un siècle pour que le souvenir d’une personne disparaisse tout à fait ? C’est à la fois triste et rassurant de se dire que tout finit par passer, n’est-ce pas ? Un monde sans le souvenir de ma femme, j’ai quand même du mal à m’y résoudre. Enfin… Savez-vous de quoi Rosa est morte ?
– Mort naturelle, d’après le rapport. Le cœur peut-être. »

« Enfin bref, le soir où Rosa est arrivée, il pleuvait comme vache qui pisse. Elle est entrée avec son air triste, sa robe noire et un sac en plastique. Elle s’est attablée près de la vitrine, a commandé une tisane et est restée longtemps, immobile, à contempler la rue dégouliner derrière le carreau. »

« – Vous avez intégré l’école tout de suite en arrivant ?
– Dès l’entrée, oui, en sixième. Au début, ce n’était pas évident, mais je me suis accrochée. J’avais la rage d’appréhender le monde qui nous tenait à l’écart, alors je passais mes nuits à apprendre des listes de vocabulaire, je dévorais tout ce que je trouvais, de l’énumération des ingrédients sur la boîte de biscuits aux romans d’Albert Cohen.
– Votre bibliothèque est bien remplie…
– Dire que la littérature m’a sauvée peut paraître très romantique, pourtant, c’est vrai. Je lui dois beaucoup. »

 

 

Née à Paris en 1981 à Paris, je suis l’auteur de “Parfois on tombe” (éditions Favre, janvier 2014, lauréat du Prix de la Chapelle-Montreuil 2015), “Un sac” (éditions Milady/Bragelonne, 2017), “Chaînes” (auto-édition, juin 2015), “Une bonne intention” (éditions Bragelonne, 2018, prix des Géants du Polar), “Avec elle/sans elle” (en collaboration avec Amélie Antoine, éditions Michel Lafon, 2018), “Miracle” (éditions Cosmopolis, 2019), “Rue du Rendez-Vous” (Plon, 2021), “Il faut beaucoup aimer les gens” (Plon, 2022) finaliste du Prix Maison de la Presse 2022.

J’aime créer des personnages alambiqués animés d’une “folie douce” à la limite de la normalité et mettre en scène les points de rupture, ces moments qui semblent anodins et au cours desquels, pourtant, tout bascule. Il faut dire que les démons se plaisent à s’immiscer dans notre quotidien sans crier gare. Et ces monstres du commun, je suis persuadée que la littérature peut les attraper.

J’espère que mon univers vous plaira. Je suis évidemment ravie de l’intérêt que vous me portez en naviguant sur cette page et je fais le voeu de vous garder longtemps à mes côtés.

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Polar, Suspense, Thriller

En apparence

de Myriam Giacometti
Broché – 20 octobre 2021
Éditeur : France Loisirs

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Rachel Clément, experte en objets d’art, est abattue chez elle, alors qu’elle était sur le point d’inaugurer une exposition consacrée à Marie-Antoinette, avec en pièce maîtresse le Cœur de la Reine, une bague d’une valeur historique inestimable. Son ex-mari Marc, célèbre acteur, est retrouvé devant chez elle, les mains ensanglantées. Même si le couple, séparé depuis longtemps, entretenait une relation très conflictuelle, leur fille Rose refuse de croire à la culpabilité de son père. Prête à tout pour découvrir la vérité, un seul choix s’offre à elle : mener l’enquête par elle-même, naviguer dans une mer de suspects, et tenter de prouver l’innocence de ce coupable trop parfait…

 

2022_007_Giacometti Myriam - En apparence

 

Je vous présente le second roman de Myriam Giacometti, le premier que je lis, et dès les premières pages, j’ai été séduit par sa plume !
La subtilité des descriptions pour chaque personnage les a rendus vivants pour moi, au point de m’attacher à plusieurs d’entre eux…
Je pense que nous n’avons pas fini d’entendre parler de Myriam…

Rachel Clément, experte en objets d’arts, est froidement assassinée, le jour où Marc, son mari et acteur célèbre qui ne vivait plus avec elle depuis plusieurs années, est venu signer les papiers du divorce. Ni une, ni deux, pour les policiers, l’affaire est bouclée, ils ont un meurtrier avec un mobile parfait. Il n’acceptait pas le divorce et a abattu sa femme. D’ailleurs, le suspect avait déjà été sujet à des crises de colère violentes…
Malgré les faits accablants, seule sa fille Rose, est persuadée que son père est innocent. Elle va dès lors mener sa propre enquête, sans entrevoir les divers dangers qui pourraient la menacer.

Myriam joue avec le lecteur. Elle dissèque les relations humaines, qu’elles soient familiales, professionnelles ou amicales. Tous ses personnages ont un rôle important et nombreux sont ceux qui avaient un intérêt à stopper la curiosité de Rachel.
Et… quel est donc le secret de cette bague ayant appartenu à Marie-Antoinette ? Un bijou, suscitant autant de passions que de convoitises. L’auteure, sème des embûches ici et là, des fausses pistes, cultive le doute, l’ambiguïté, et finalement le doute qui s’installe vient amplifier le suspense… Mais qui a bien pu tuer Rachel ? Et pourquoi ?

Un vrai pageturner qui m’a mené dans les coulisses du marché des œuvres d’art et de toutes les dérives possibles de ce milieu hermétique.
Nathalie et Rose, comme Rachel sa mère, sont des personnages à part, qui gravitent justement dans ce milieu. On voudrait les aider, les conseiller, mais autour d’elles tout le monde à l’air coupable. L’inspectrice Kenza, va petit à petit, malgré les ordres de sa direction, découvrir l’extrême complexité de ce meurtre… Mais tout ne sera pas aussi simple !

Un prix des Lecteurs 2021 BIEN mérité, pour un roman BIEN prenant et BIEN réaliste !
Auteure à suivre…

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Extraits :

« La tempête faisait rage depuis une heure. Le vent s’engouffrait dans les branches, qui virevoltaient dans la nuit. Le tonnerre grondait au loin, tandis que la pluie devenait de plus en plus forte. Les gouttes qui tambourinaient à la fenêtre produisaient un bruit concis, violent.
Pelotonnée sous les couvertures, Rose se répétait qu’elle n’était plus un bébé. Il était ridicule de penser que la branche dénudée du vieux hêtre agitée par le vent était le doigt osseux d’une sorcière maléfique qui se cachait derrière le mur et qui voulait entrer dans la maison. À six ans, elle était en âge de comprendre que les monstres et les sorcières n’existaient que dans son imagination. C’était sa maman qui lui avait dit cela quand elle se précipitait dans son lit après avoir fait des cauchemars, et sa maman avait toujours raison. »

« En effet, selon Marc, les problèmes de violence conjugale rencontrés durant son mariage étaient dus aux nombreux effets secondaires du Spelifor, un puissant antiépileptique qu’il prenait pour soigner les troubles compulsifs dont il souffrait depuis la naissance. La justice lui avait donné raison, mais Rachel ne croyait pas à ces inepties. Le médicament avait peut-être accru l’agressivité de son époux, mais la violence préexistait chez lui bien avant la prise des pilules incriminées. Le fond du cœur de Marc était mauvais, voilà tout. »

« Nicolas avait toujours su qu’il serait directeur de musée. Dès qu’il avait pu se plonger dans les livres, il avait été subjugué par les tableaux représentant les grands personnages historiques. Plus tard, en cours de dessin, quand il avait commencé à étudier l’art abstrait et que tous ses camarades demeuraient dubitatifs devant ces formes irrégulières, lui avait compris le sens caché des peintures, des sculptures et des objets d’art en général : ils étaient créés pour divertir les gens. Comme une star de la musique donnant le meilleur d’elle-même sur scène, comme un écrivain racontant l’histoire la plus captivante possible, l’artiste produisait une œuvre susceptible de faire réagir les personnes qui la regardaient, de les pousser à réfléchir, à rêver ou à s’interroger. »

« Choisissez un travail que vous aimez, et vous n’aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. »

 

 

Myriam Giacometti est née en 1981 au coeur de la Lorraine. Elle se passionne très tôt pour l’écriture et la lecture.

Après un DUT en gestion, elle a exercé sa profession dans le domaine des Ressources Humaines. Rattrapée en 2007 par une leucémie, elle a décidé de se consacrer à l’écriture.

« L’enquête de Lisa » (2019), un thriller haletant, est son premier roman.

Forte du succès de son premier roman à suspense et encouragée par ses lecteurs, elle a publié son second ouvrage, « En apparence », qui a obtenu le Prix des lecteurs France Loisirs, Nouvelles Plumes, 2021.

Elle vit à Hayange, en Moselle.

son site : http://www.myriamgiacometti.com/
Twitter : https://twitter.com/myrloveswriting?lang=fr

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Myriam Giacometti, l’amour des livres…

Derrière un premier roman, il y a tous ceux que son auteur a lus, aimés, rêvés… Lauréate du prix des Lecteurs 2021, Myriam Giacometti nous dévoile les livres qui ont fait d’elle une lectrice passionnée avant de franchir le pas et de prendre la plume à son tour.

Le livre qui vous a transmis la passion de la lecture ?
À l’âge de six ans, mes parents m’ont acheté mon premier livre : les Nouveaux Contes de fées de la Comtesse de Ségur. Les aventures de cinq jeunes héros soumis à de terribles sortilèges. C’était la première fois que je prenais du plaisir à lire, à plonger dans un monde étrange et merveilleux. C’était aussi fascinant que de trouver un passage secret !

Celui qui vous a donné envie d’écrire ?
J’ai toujours été passionnée par les romans policiers. Le premier qui a réussi à me captiver est Le mystère de la chambre jaune de Gaston Leroux. L’enquête de ce huis clos énigmatique est passionnante. J’ai retrouvé la même façon d’écrire des scénarios fertiles en aventures, rebondissements et ingéniosité chez Agatha Christie.

Celui que vous pourriez relire à l’infini ?
Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell. C’est désuet, je sais. Mais je crois n’avoir jamais ressenti autant d’amour pour un personnage de roman ! L’héroïne de Margaret Mitchell, Scarlett, est intrépide, têtue, volontaire. Elle fait fi des conventions et n’en fait qu’à sa tête !

Votre Nouvelles Plumes préféré ?
Grâce à un groupe Facebook de partage de lecture, j’ai découvert récemment Synopsix, d’Angélina Delcroix. C’est une histoire de jeu qui vire au cauchemar pour les participants. C’est écrit avec efficacité, sans temps mort jusqu’au dénouement… J’ai adoré !

Votre plus beau souvenir (jusqu’à présent !) lié à En apparence ?
Même si le moment où j’ai appris qu’En apparence remportait le prix des Lecteurs restera à jamais gravé dans ma mémoire, je dois avouer qu’écrire pendant le confinement est un souvenir que je ne suis pas près d’oublier. En ces moments troubles, raconter les aventures de mon héroïne Rose a été une véritable bénédiction. L’écriture m’a sauvée !

Polar, Suspense

Les poupées diaboliques

de José Herbert
Broché – 12 novembre 2021
Éditeur : Mondes futuristes éditions

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Jérôme Navart, professeur, s’ennuie pendant cet été caniculaire. Passionné par les sorcières, il pense être l’un des descendants de Marie Navart, sorcière brûlée vive à Templeuve, ville de la banlieue lilloise, il y a environ 400 ans.

Cette “Sorceresse”, comme on disait à l’époque, serait-elle réincarnée en la personne de la jeune Wanda, fille d’un fabricant de poupée X ? Mais… Étrange et cocasse ! Une connaissance de Jérôme est découverte morte, percée de mille trous, chevauchée par l’une de ces poupées de plaisir. La ville de Cambrai est en émoi. Installé en centre-ville, la cloque, sorte de souk immense fréquenté par une faune hétéroclite, étouffe sous la chaleur. Il s’y passe des événements peu orthodoxes possiblement en relation avec ce crime. Jérôme est mêlé à l’enquête dirigée par le commissaire Dubois.

 

2022_001_Herbert José - Les poupées diaboliques

 

Un peu surpris par le style au début du roman, je suis entré petit à petit dans l’intrigue en me disant : “Et pourquoi pas !”, et j’ai bien fait…

Je découvre José Herbert avec ce roman. Je ne le connais pas (encore…!), mais j’imagine qu’il doit être un “drôle” de personnage, c’est un féru d’histoire et de vocabulaire aussi. Et dans son roman, il s’est lâché pour mon plus grand plaisir… Car même s’il y a un côté indéniablement loufoque dans la manière de traiter son sujet, c’est bien un polar avec du suspense que je tenais entre mes mains !

Alors, par où commencer ?
L’histoire… commence… dans le milieu des… poupées sexuelles !!!
D’où ma surprise en début de lecture !
J’abordais un “nouveau” monde, que je ne connaissais, mais alors pas du tout !
Si, si je vous jure ! Mais heureusement, Google est là !

Très vite arrive un premier meurtre.
Le corps est retrouvé chez lui, dans son lit. Il y a du sang partout. La meurtrière est encore installée à cheval sur le corps du défunt, percé de centaines de trous. Sa droite tient un couteau de cuisine, tandis que la gauche est à plat sur le corps qui gît allongé. La meurtrière ne bouge pas d’un cil. Et pour cause, c’est une poupée sexuelle. Commence alors une enquête qui va impliquer Jérôme Navart. En effet, le cadavre est l’un de ses compagnons de service militaire, ils s’étaient justement retrouvé peu de jours avant !

Un second meurtre à lieu, adoptant les mêmes principes, sang et poupée gonflable… Et Jérôme le connaissait aussi !
L’intrigue allant ainsi de rebondissements en rebondissement nous mènera à Templeuve, lieu historique où l’on chassait et brûlait les “sorceresses”, pendant très longtemps, dont Marie Navart, qui fût brûlée vive en 1656.

Qui sera la prochaine victime ?

José est un vrai conteur.
Il a le sens du verbe et des mots, il sait en jouer et s’en amuse même. Les phrases glissent toutes seules et ne sont interrompues, voire percutées que par des dialogues truculents quand ils ne sont pas complètement délirants ! Il sait aussi très bien entretenir, et l’intrique et le suspense, aime l’époque médiévale et cela se ressent tout le long du récit. J’ai passé un agréable moment de lecture, teinté régulièrement d’humour et de surprises. Un roman surprenant soit, différent, aussi, et qui mériterait vraiment d’avoir une plus large diffusion.

Par contre… Et c’est une remarque tout à fait personnelle, la couverture, à mon sens ne met pas du tout le récit en valeur… C’est dommage !

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Extraits :

« L’individu considère son double dans le miroir de la salle de bain. Il se trouve moche, trop gros. Son visage est peu soigné, mal rasé, sa dentition brune et inégale, ses cheveux trop longs. Mais il s’en fiche. Il s’accorde une promesse – nous sommes en janvier – qu’il prononce à voix haute, pour qu’elle ait plus de force, sachant pourtant qu’il aura du mal à la tenir car ce n’est pas la première fois qu’il la fait : je ne tuerai plus jamais ma compagne. »

« Marie Navart fut accusée d’hérésie. Par qui ? Essentiellement par des membres de sa belle-famille. Son beau-frère, qui prétend avoir été ensorcelé ; la femme dudit ; elle aurait été envoûtée alors qu’en train d’accoucher avec l’aide de Marie ; un autre déclarant avoir subi un sort à cause d’une pomme ; pour un autre encore, ce fut un fromage ; le beau-frère accuse un craquelin, sorte de petit pain au sucre, qui lui fut donnée par Marie, et qui serait porteur de sortilèges. Les accusations d’envoûtement pleuvent, associées, ou plutôt consécutives, à des problèmes d’héritage. Marie sent le danger et s’enfuit vers la Belgique. Le 10 novembre 1656 elle est arrêtée. »

« Le 16 décembre, elle fut soumise à la question extraordinaire, ou torture des brodequins. « J’avoue », hurla-t-elle alors que ses jambes éclataient dans d’atroces souffrances. Elle fut exposée sur la pierre aux sorcières, près de l’église puis conduite aux flammes du bûcher au lieu-dit les solières. Il faut savoir que, souvent, le condamné à être brûlé vif mourait, non pas à cause des ardeurs du feu, mais par l’impossibilité de respirer à cause de la fumée qui se dégageait de la paille enflammée et des fagots la plupart du temps humide. Le spectacle était apprécié par les manants qui jetaient à l’occasion sur le brasier un ou plusieurs chats noirs, symboles de Satan. »

« – Le monde aime le sordide, le bizarre, l’anormal, le crade, l’interdit, le surnaturel. J’en oublie. Plus c’est dégeu plus on jouit ! Excusez mon vocabulaire, dit le maire. La société hait les vomissures et pourtant s’en délecte. C’est pareil pour la politique d’ailleurs. On la déteste mais on l’encense sur les écrans. »

 

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José Herbert est né à Aniche en 1944, dans le département du Nord. Il fréquenta l’Ecole Normale de Douai pour devenir ensuite instituteur à Vred, puis Auberchicourt, enfin, à partir de 1975, directeur d’école et secrétaire de mairie à Wambaix, petit village du Cambrésis. Il est maintenant installé à Loos en Gohelle. C’est un amoureux des lettres, passionné d’histoire locale, il aime l’humour loufoque, les situations hors norme, les personnages burlesques.

Il publie aux Editions Atria un premier roman, l’instituteur impertinent, qui raconte avec humour, pittoresque et tendresse, une vie professionnelle exceptionnelle.
Son deuxième roman, signé la grande faucheuse, est une pure loufoquerie. Imaginons un couple singulier. Lui, c’est Viktor, enseignant à la retraite. Elle, c’est Samantha, la grande faucheuse, la Mort allégorique, trimballant sa faux au hasard des vies à faucher. Samantha se déplace en mobylette, possède un téléphone portable, se nourrit de salades. Nos deux héros se rencontrent fortuitement, s’aiment et décident de nouer une relation forte et durable qui va les entraîner dans l’espace et dans le temps.
Dans ce dixième roman (second roman policier), il vous fera découvrir la région de Cambrai comme vous ne l’avez jamais vue.

Drame, Histoire, Témoignage

Le Code d’Esther

de Bernard Benyamin, Yohan Perez (Auteurs)
Broché – 11 octobre 2012
Éditeur : ‎First

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16 octobre 1946.
À l’issue du procès de Nuremberg, le dignitaire nazi Julius Streicher monte à l’échafaud. Avant d’être pendu, il lance : “Ce sont les Juifs qui vont être contents ! C’est Pourim 1946 !” Stupeur dans le monde. Qu’a-t-il voulu dire ? Il est établi que Streicher fait référence à une fête juive qui commémore les événements relatés dans un texte biblique vieux de deux mille ans : le “Livre d’Esther”. Mais sa déclaration n’en demeure pas moins énigmatique.

Ce fait historique avéré est le point de départ du Code d’Esther. Une aventure extraordinaire qui va conduire Bernard Benyamin et Yohan Perez de Nuremberg à Jérusalem, et des banques de Zurich à la prison de Landsberg, où Hitler rédigea Mein Kampf. De rencontres en révélations, ils découvriront que le Livre d’Esther recèle un message secret, et qu’il existe entre l’antique royaume perse et l’Allemagne du IIIe Reich des ressemblances défiant la raison.

Cet incroyable scénario, digne des Aventuriers de l’Arche perdue et de Dan Brown, n’a pourtant rien d’une fiction ; tous les faits relatés dans ce livre sont en effet rigoureusement authentiques. Pour percer “Le code d’Esther”, Bernard Benyamin et Yohan Perez ont mené une longue enquête, interrogé de nombreux érudits juifs et historiens. Au terme de leurs investigations, ils lèvent ici le voile sur la prophétie la plus troublante du XXe siècle.

 

2021_096_Benyamin Bernard, Yohan Perez - Le Code d'Esther

 

Depuis quelques années déjà, j’essaie de faire “vivre” les Boîtes à livres de mon quartier ainsi que celle de ma gare… C’est dans celle-ci, que j’ai trouvé “Le code d’Esther”, il y a quelques semaines…

Un livre passionnant…
On sent que les auteurs maîtrisent leur sujet.
Un grand merci à eux d’avoir mis en avant ces faits historiques et d’avoir soulevés certaines questions qui encore aujourd’hui demeurent sans réponse.

Procès de Nuremberg :
“ Ce sont les juifs qui vont être contents ! C’est Pourim 1946 !“
C’est le point de départ du roman. Que signifient ces paroles, et pourquoi Joseph Streicher les a crié à l’issue de son procès ?

Bernard Benyamin et Yohan Perez vont mener une enquête incroyable à travers le monde, à la recherche de réponses. Jérusalem bien sûr, Zurich dans la prison de Landsberg, (là, où Hitler a écrivit Mein Kampf)… Ils feront des centaines de rencontres, interrogeront de nombreux érudits juifs, des rabbins, des historiens et iront de révélations en révélations. Ils vont découvrir que Le Livre d’Esther cache un message secret, et qu’il ya entre le royaume Perse antique et l’Allemagne du IIIe Reich des similitudes incroyables.
Leur enquête aboutie, ils nous livrent ici une “prophétie” des plus troublante…

Pourquoi cette haine viscérale envers le peuple juif ?
Harcelés, enfermés, exilés, brûlés, pendus, rejetés par toutes les nations…
“Le code d’Esther”, donnera certaines pistes à ceux qui se posent cette question à travers une aventure incroyable.

Préparez-vous à suivre cette enquête qui va forcément vous bousculer !
Excellent aussi cette idée pour obtenir plus d’informations le long des chapitres. En effet, les deux auteurs nous proposent des “Qr codes” qui vous permettront d’approfondir vos recherches si vous le souhaitez !
ATTENTION… Tous les faits qui sont relatés dans ce livre sont exacts et avérés…
Ma lecture n’en n’a été que plus instructive.

Merci Bernard et Yohan, pour ce “cadeau”.
Un livre riche en connaissance, plein de mystères et de suspense…

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Extraits :

« ”Sur le plan esthétique, ce n’est pas un modèle d’architecture, reconnait le Rav Chaya, mais depuis sa construction les attentats ont cessé…“ Et puis, juste en face de nous, à 500 mètres à vol d’oiseau, s’élève le dôme d’une mosquée. “Elle a été construite à l’emplacement exact du tombeau du prophète Samuel, que vénèrent, comme nous les musulmans. Le plus étonnant, c’est qu’au même endroit, cohabitant dans le même espace, il y a une Yeshivah ! Et après ça, on dira que Juifs et Arabes ne s’entendent pas !” »

« Le printemps s’est installé sur Paris. Depuis la fin de notre enquête, j’entre plus souvent en contemplation devant les nuages qui courent dans le ciel, comme lorsque j’étais enfant et que j’essayais de leur imaginer une ressemblance avec les objets de la vie quotidienne. »

« En classe de terminal, on nous avait appris que la philosophie se divisait en deux domaines : celui de la connaissance et celui de l’action. Et, de façon évidente, il m’avait toujours semblé qu’il fallait d’abord connaître avant d’agir »

« Cinq hommes restent pétrifiés devant ce qu’ils ne sauraient pas décrire, et le sixième prend ses jambes à son cou. Direction Landsberg, le centre de commandement. Vite, un officier ! Le sergent, un lieutenant ou même le général ! Il faut qu’ils viennent et voient ce qu’il a vu ! Il court à travers les bois, sur les sentiers, sur la route et dans les ruelles de la vieille ville. Il ne sait pas encore ce qu’il va dire ni comment expliquer ce que ses camarades et lui ont découvert. On ne l’a pas préparé à ça, on ne lui a pas dit que cela pouvait exister. Le souffle court, il ne peut que répéter : “C’est inimaginable.” Sur la Grand-Place, près du Q.G. des forces américaines, il repère un officier. Il s’accroche à son bras et lui hurle :
“Il faut venir ! Il faut voir !” »

 

 

Bernard Benyamin est journaliste, producteur et animateur de télévision. En 1990, il crée avec Paul Nahon le magazine hebdomadaire  » Envoyé spécial « , qu’ils coprésentent sur Antenne 2 puis France 2 jusqu’en 2001.

Yohan Perez est réalisateur de télévision et fondateur d’Appli2phone.