Émotion, Drame, Folie, Histoire vraie, Noir

Je suis encore vivante, alors je parle.**

de Paloma
Broché – 5 avril 2023
Éditions : Maïa

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À force d’avoir regardé le film de ma vie vers ce qui m’a assassinée, vers l’irréparable, je me suis brûlé les yeux. Ce retour dans le temps m’a rappelé la promesse que je me suis faite depuis le jour où j’ai emprunté la plume, celle d’arracher de mes propres mains cette espèce de poignard qui me lacère le cœur depuis toujours. Après mon enfance dévastée par une sœur déphasée, ici, dans cette suite de ma vie, je fixe douloureusement ma jeunesse détruite après avoir dit « oui » pour le pire à celui qui a lâchement mis en avant sa bipolarité, pour que je trépasse avec lui. De mes deux premières vies, je ne me souviens que d’un champ de ruines. Pour avoir mené leurs stratégies fourbes, dangereuses, diaboliques, sans même qu’ils n’expriment aucun regret, ceux-là ne méritent plus aucun de mes égards, jamais. L’écrit de mes souvenirs ne saura me faire oublier que l’on m’a arraché le droit au bonheur, et rien ne s’effacera jamais de ma mémoire, car ma rancune est lourde de haine. Alors, tant que je serai vivante, je répondrai présente, je lèverai mon poing avec rage pour briser, pulvériser et même faire écrouer tous les genres de prédateurs pour qu’enfin justice soit rendue à tous ceux qui pleurent comme j’ai pleuré. J’ai versé assez d’encre sur mes pages, j’ai versé assez de larmes dans le vide pour laisser mes lignes dans l’oubli, voilà pourquoi j’ai écrit mon histoire tatouée à jamais dans mon cœur, mon unique revanche sur la vie.

 

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Il était une fois une petite fille qui aurait aimé être heureuse et profiter de la vie, mais malheureusement, la vie, sa famille et surtout sa sœur en avaient décidé autrement.
La petite Paloma a grandi, elle est devenue adulte, mais le sort continue à s’acharner sur elle…

Après un premier tome, très dur où Paloma se dévoilait sur son passé, c’est sa vie d’adulte maintenant qu’elle nous confie dans ce second volet.
J’aurais voulu croire que la seconde partie de sa vie aurait été plus sereine, mais rien n’a fonctionné comme elle le souhaitait.
Un mariage raté d’abord, qui va lui gâcher le début de sa nouvelle vie. Un mari inexistant, violant et alcoolique, avant d’être atteint par l’hépatite C et pour finir, il va perdre la tête menant une vie d’enfer à la pauvre Paloma. Heureusement, ses deux filles lui amèneront l’amour dont elle a besoin… dans cette histoire vraiment sombre et dramatique.

L’écriture de Paloma est très personnelle. Un besoin de se débarrasser de son vécu, d’alléger son esprit peut-être. Colère et tristesse m’ont régulièrement accompagné durant ma lecture. Mais comment a-t-elle fait ? Comment a-t-elle supporté tout cela ? Même si elle est une femme forte… C’est bouleversant et tellement souvent cruel.

Je n’irai pas plus loin, je laisse à Paloma le droit de vous confier à votre tour, ce livre déchirant qui ne pourra laisser personne insensible.

Merci Paloma, tu mérites aujourd’hui amplement ta vie heureuse, auprès de ceux que tu aimes et de ceux qui t’aiment…

Encore merci, Blandine pour cette seconde parenthèse si personnelle et tellement émouvante.

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Extraits :

« L’encre que j’ai versée sur mes pages à présent usées, les larmes incessantes, qui ont glissé sur mon visage me rappellent que j’en ai oublié jusqu’à ma propre existence. J’ai pourtant exigé à ma mémoire de tout effacer, mais il y a bien longtemps maintenant que je ne crois plus à cette sorte d’amnésie forcée, pour oublier… »

« Quelques mois s’écoulèrent et alors que je le croisais en voiture, il me proposa d’emblée de venir avec lui pour assister dans l’heure, qui suivait à la destruction de notre maison, je refusais. Entre ma mère et lui qui venait de se séparer, les anecdotes destructrices journalières de la saga familiale, et toutes les entraves que je devais affronter au quotidien, voir le fruit de leur labeur, de toute une vie voler en éclats en quelques minutes était au-dessus de mes forces. Peut-être aurais-je dû assister à ce triste événement, cela m’aurait aidée, qui sait, en ne voyant que mes mauvais souvenirs exploser sous mes yeux, mes chagrins auraient un peu disparu avec la maison. »

« L’amertume et la haine ne me laisse plus le choix entre garder le silence dans lequel je me suis murée depuis toujours et la rage de parler enfin. Alors, dans un souffle de lassitude et, au travers des mots qui ne seront pourtant jamais assez puissants pour arracher les empreintes qui ont marqué ce corps et cette tête témoins de tant de douleurs, qui ont détruit gratuitement mes rêves, je me pose comme une pierre, et je balance ici, tout ce qui m’a brisée. »

« Plus de regards en arrière, transformer les larmes au sourire et détruire les mauvais souvenirs pour survivre serait la meilleure résolution pour savourer ce que l’on appelle le bonheur.
Serais-je capable à la fin de transformer le courage qui me manque pour faire exploser cette rage qui sommeille en moi depuis si longtemps pour trouver enfin la paix ? »

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Tombée dans le terrible chaos de ses deux premières vies de souffrances et de tragédies qui l’ont brisée, Paloma a pendant de très longues années éprouvé le besoin de les conjurer avec des mots pour l’aider à survivre et à trouver un soupçon de paix. Elle souhaite réunir toutes ses forces pour crier au monde entier de ne jamais quitter un enfant des yeux, lui aussi est un être vivant, il est précieux, il est la suite de nous-mêmes. Au travers des pages de ce premier tome qu’elle a ouvert il y a bien longtemps, elle s’est exprimée à cœur ouvert, puis l’a refermé pour toujours.

Je suis encore vivante, alors je parle*
https://leressentidejeanpaul.com/2023/01/20/je-suis-encore-vivante-alors-je-parle/

La première vie de l’auteure, relatée dans le tome 1, lui rappelle l’horreur du souvenir d’une enfance meurtrie, perdue. Elle ne l’a pas oubliée, mais elle l’a laissée partir pour toujours. Ce tome 2 est l’empreinte de sa vie d’après, foudroyée, pulvérisée, qui accuse son face-à-face avec un drame effroyable dépassant l’entendement et qui s’est sauvagement transformé en une tragédie sortie tout droit du paranormal. L’auteure s’est jetée au-devant de tous les dangers jusqu’au péril de sa vie pour un être innommable, un maniaco-dépressif. Oui, pour lui, sans réfléchir aux conséquences et sans reproche aucun, elle a payé le prix de toute sa vie… pour rien. Elle a offert sa main à cet être au cœur percé et dépourvu de tous sentiments. Il l’a trahie, a entaillé sa vie et a tenté de l’enfoncer avec lui dans les abîmes de ses délires, mais sa folie, qui quelquefois n’en était pas une, n’a pas eu raison d’elle. Elle s’est battue comme une rescapée qu’elle est aujourd’hui, mais lui non plus ne lui rendra pas ses jeunes années.

Noir, Émotion, Dystopie

L’Amour maternel

de Solène Bakowski, Melissa Da Costa, Adeline Dieudonné, Antoine Dole, Isabelle Duquesnoy, Johana Gustawsson, Marin Ledun, Maud Mayeras, Carène Ponte, Romain Puértolas.
Sous la direction de Caroline Vallat
Broché – 11 mai 2023
Éditions : Plon

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Dix autrices et auteurs incontournables s’aventurent à explorer le thème le plus périlleux et noble de la littérature… l’amour.
Mais pas n’importe lequel, l’amour pur, inconditionnel, tout-puissant et inaltérable : L’AMOUR MATERNEL.
Éclectiques et saisissantes, douces ou brutales, les nouvelles inédites de ce recueil sondent les diverses facettes du lien qui unit une mère et son enfant, les plus merveilleuses comme les plus sombres…

• Couv_2023-050_Collectif - L'amour maternel

 

“Deux mères viennent d’accoucher et se trouvent dans la même chambre à la maternité.
L’une a son enfant avec elle, l’autre pas…”

“Quatre enfants vivent cloîtrés dans un “monde Cube” avec leur mère. Ils ne sont jamais sortis de chez eux… N’ont jamais vu le soleil…”

“La vie est devenue un véritable enfer. Une mère et ses enfants sont sortis pour ramasser du petit-bois. Le mari est parti avec les hommes à la chasse. La maman se retrouve soudain face à un énorme chien enragé qui a faim lui aussi. Elle va tout faire pour protéger sa progéniture…”

“Dans un futur proche, les familles ne se nourrissent plus à leur faim. La nourriture devient une véritable obsession. Au point de penser à commettre l’irréparable ?”

etc…

Dix nouvelles sur l’amour maternel, interprétées par des auteurs cinq étoiles, ce qui ne m’étonne pas venant de Caroline Vallat.
Je connais bien la plupart des auteurs présents et cela me faisait plaisir de voir dans quelle direction ils allaient bien pouvoir aller.
Chacune des nouvelles m’a touché à sa façon, mais j’avoue que celle de Marin Ledun, celle de Romain Puértolas et de Maud Mayeras m’ont complètement bouleversée, et ce, des leurs premiers mots !

Lorsque je pense à l’amour maternel, la première idée qui me vient à l’esprit, c’est la tendresse, les câlins, la douceur. J’ai bien agréablement été, non pas surpris, mais touché par la direction donné par certains des auteurs.
Quelques récits pourront vous paraître durs, sombres ou horribles, mais c’est aussi ce qui m’a plus dans cet exercice, essayer d’aller là où on ne les attendait pas.
Certaines sont très émouvantes et quoi qu’il en soit, et l’amour est toujours présent dans chacune des histoires proposées tout en étant très différentes les unes des autres.

Un grand bravo à Caroline, aux auteures et auteurs bien sûr. La couverture est superbe !
Un livre qui s’adresse à tous.
En cette période, je pense effectivement qu’il ferait un excellent cadeau pour la fête de toutes les mamans !

Toutes les mères ne sont pas parfaites. Ce n’est pas ce qu’on leur demande…
Le plus important, n’est-il pas qu’elles soient aimantes ?

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Extraits :

« Il faut commencer par le plus jeune. Blandine le sait. Briser la volonté la plus faible puis forcer les autres à se mettre à table. Le Benjamin a à peine cinq ans. Blond comme tous les autres, frêle, doté de grands yeux noirs d’ébène qui pourrait tromper et inspirer une profonde tendresse. »

« Une odeur puissante de sève et d’humus saturait l’air humide. Les lumières rasantes précédant le crépuscule transperçaient la forêt de pins de flèches dorées menaçantes. Les lignes effilées des troncs et de leurs ombres géantes quadrillaient le sous-bois.
Au cœur du pignadar, cinq silhouettes lilliputiennes se déplaçaient dans un dédale de broussailles d’ajoncs épineux, de bourdaines et de fougères aux frondes de coupantes. Une famille de gemmeurs, une femme et ses quatre enfants, les bras chargés de fagots de bruyère fraîchement coupée, et de sacs de Jute remplis de pignes et de galips, des copeaux de bois gavés de sève servant à allumer le feu. »

« À la lueur de la torche, il vit sa pâleur, sa fatigue extrême. D’un rapide coup d’œil, il examina la gravité de ses blessures, effleura de l’index la tache brune qui maculait le tissu de sa tunique, ainsi que sa chevelure poisseuse de sang. Il posa son regard sur le chien inerte, prit le temps d’observer les stigmates de la maladie, à distance, fixa ses enfants, l’un après l’autre, puis revint sur son épouse et la contempla longuement. Quand il comprit qu’il était trop tard, il se pencha sur elle, l’enlaça un instant et l’embrassa. »

« Maman ! Entend-elle alors. Abasourdie, elle se retourne sans y croire, les mains sur son tablier, le sang tambourinant ses tempes. Elle se laisse choir sur le sol en même temps qu’elle voit Marion et Thibault, les deux amours de sa vie, là, accourant, la prenant dans leurs bras, affolés, ne sachant que faire. Dans l’âtre, un feu brûle, puissant, sous une marmite vide qu’elle a laissé à leur attention. »

 

 

Caroline Vallat, libraire passionnée, passeuse de mots…

Émue. Vraiment. Je suis tellement fière d’avoir pu réunir autant d’auteur(e)s que j’aime dans ce recueil et sur ce thème. Quel beau cadeau ils m’ont fait, quel beau cadeau ils vous ont fait à travers leurs dix nouvelles sur “L’amour maternel”.

Philosophique, Émotion, Témoignage

À cause du Zibaldone

Gérard Papier-Wagner
Broché – 9 octobre 2022
Éditions : Auto édition

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Paris 1983. Le narrateur se sent terriblement seul après le décès prématuré des deux amis avec lesquels il entretenait une relation fusionnelle depuis leur seconde à Condorcet. Solidarité ayant vite entrainé une culture du secret. Ainsi devinrent-ils dépositaires d’informations, qu’ils se promirent de révéler par honnêteté dans un ouvrage que publierait le survivant après une conjointe mise en forme durant leur retraite. Sauf que la fatalité précipita le dénouement. La tâche parait aujourd’hui énorme à celui qui reste et s’interroge sur ses capacités à respecter son serment. C’est alors qu’il fait la connaissance de la famille Ackerman.

 

• Couv_2023-049_Papier-Wagner Gérard - A cause du Zibaldone

 

Tout d’abord, je vérifie que toutes mes urgences sont bien terminées. Voilà, c’est fait.
Pas un bruit dans la maison, tout le monde dors. À partir de maintenant, le temps qui passe est pour moi, c’est comme un cadeau.
Pourquoi un cadeau, me direz-vous ?

Perce que je tiens à la main, À cause du Zibaldone de Gérard Papier-Wagner et je sais que cela va être un cadeau. Après avoir lu déjà deux romans du même auteur, ce ne pourra être que cela… Un moment de bien-être où les personnages quels qu’ils soient, vont m’emmener avec eux paisiblement dans leur histoire…

Très vite, l’auteur me parle de musique, de violon. J’ai ce qu’il faut dans l’une de mes playlists. Stjepan Hauser me parait tout indiqué pour m’accompagner durant mon voyage… Gérard me chuchote la première sonate de Bach, c’est parfait pour moi… Pas trop fort, attention à ne pas nuire à la qualité et à l’intention des mots !
C’est parti…

La famille Ackerman habite dans un appartement très XIXe. M. Ackerman travaille avec sa fille Sarah dans une libraire tout près de Radio France. Grâce à un livre de Zibaldone, ils vont faire connaissance de Gérard un violoniste qui travaille avec l’Orchestre Philharmonique de Radio France. Gérard ressemble au fils de Ackerman aujourd’hui décédé qui lui aussi jouait du violon… Gérard aime les blondes aux yeux bleus, mais se rend compte très vite que Sarah à un petit quelque chose qui le fait frémir. Gérard avait fait une promesse à deux amis décédés aussi. Avec Sarah, qui lui propose un coup de main pour l’écriture, ils vont se retrouver une fois par semaine afin de révéler toutes les informations qu’il a conservées en sa possession.

Au fil du récit, des liens très fort vont se mettre en place entre Gérard et cette drôle de famille “tombée du ciel”. De vieux secrets, un serment honoré, un livre écrit à quatre mains, tout s’enchaîne très vite dans cette simple histoire… Mais quelle histoire !

Moment suspendu d’une profonde richesse, des sourires, des pleurs aussi, des ombres qui planent, l’amour qui va et vient, un récit captivant où Religions, Arts et Musique n’ont pas besoin de crier pour se faire entendre… C’est beau.

Encore un très bon moment de lecture… une douce musique…
Merci Gérard

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Extraits :

« Il ne restait que moi. Un moi fragile et retranché depuis la disparition de François et de Michel autant mes alter ego que ma conscience. Un vide qui se creusait davantage sitôt que cessait de m’absorber la musique omniprésente dans ma vie que je gagnais comme second violon au sein de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. »

« Mai était déjà vieux de huit jours, lorsque je m’arrêtai de nouveau à la librairie pour payer ce gros volume avec lequel je me familiarisais peu à peu. Mr Ackerman conseillait une cliente au rayon des romans. Je m’apprêtais à engager la conversation avec sa fille m’ayant aimablement souri quand celui-ci nous rejoignit.
– J’attendais votre visite. Allons nous asseoir, on sera plus tranquille pour parler.
Parler de quoi, Grand Dieu, pensai-je prêt à trouver un moyen de m’esquiver.
– Sarah m’a informé pour le Zibaldone. J’en suis sincèrement heureux, cet ouvrage est un concentré de savoir essentiel.
– Le passage sur la musique m’a beaucoup intéressé.
– Seriez-vous musicien ? »

« Elle était juive.
Nos regards se croisant, je découvris dans le sien une lueur de chagrin qui me fait prendre ses mains, qu’elle ne retira pas. Ce premier contact prolongé me trouble du fait que je ne savais quel nom donner à notre attachement.
J’attendis des confidences qui ne vinrent pas. »

« Le danger de la Connaissance vient de ce qu’elle incite à vouloir comprendre, et expliquer ce qui devrait juste être vécu et l’être pleinement avec humilité. »

 

Né en 1941 à Paris, diplômé architecte en 1966, Gérard Papier-Wagner a exercé en tant qu’urbaniste-architecte à Pointe-Noire en République du Congo, puis à Batna dans les Aurès en Algérie avant de travailler, en libéral à Rennes, dans sa propre agence d’architecture jusqu’en 2001.

Mona
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/22/mona/

LE PARFAIT inconnu
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/21/le-parfait-inconnu/

Drame, Folie, Histoire vraie, Sciences

Fukushima

Tremblements et stupeur – 10 ans après
Jean-Michel Jacquemin-Raffestin & Mickaël Naveau
Broché – 18 mars 2021
Éditions : Les éditions Trédaniel

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Fukushima, 10 ans après !
Le 11/3, c’est ainsi que les Japonais appellent désormais la catastrophe de Fukushima, ce nom qu’ils ne veulent plus entendre. C’est le 11 mars 2011 à 14 heures 46 min 23 sec, heure locale, que le Japon a vécu son plus terrible tremblement de terre de magnitude 9 sur l’échelle de Richter. Ce tremblement de terre qui va déjà endommager la centrale nucléaire de Fukushima Dai-Ishi provoque un tsunami avec une vague haute de plus de 30 mètres à certains endroits qui va ravager 600 km de côte, pénétrant jusqu’à 10 kilomètres à l’intérieur des terres. Ce tsunami a provoqué la plus grande catastrophe nucléaire civile de tous les temps. Plus grave que Tchernobyl, elle sera classée 7 sur l’échelle de INES.
La centrale de Fukushima Dai-Ishi se retrouve au cœur du désastre, privée d’électricité, il n’y a plus de refroidissement des cœurs de réacteur. Le cœur des réacteurs 1, 2 et 3 fondent et le corium perce les cuves de protection, tous les produits radioactifs volatils s’échappent. La population est d’abord évacuée sur 10 km, puis le lendemain sur 30 km. Les enseignements de Tchernobyl n’ont servi à rien. Il ne faut pas paniquer la population.
La mentalité japonaise fait qu’un tel accident était impossible, donc rien n’est prévu, les employés comme les cadres ne prennent pas les bonnes décisions parce qu’ils ne sont pas informés de ce qu’ils doivent faire. Plusieurs bâtiments explosent dans les jours suivants. La radioactivité se répand dans l’air et dans l’eau qui se déverse dans l’océan Pacifique régulièrement. Chaque semaine de nouveaux problèmes techniques, de nouvelles fuites montrent que rien n’est maitrisé.

Aujourd’hui, 10 ans après, il y a une très forte contamination des sols, des plantes, du riz, des animaux, au sol comme dans l’océan Pacifique, même en Californie les thons sont contaminés. Normal, on trouve encore de l’iode 131 radioactif dans les boues d’épuration alors que sa période de vie est de 8 jours. Il aurait dû disparaître après 10 semaines.
A présent, afin que l’État cesse de payer des compensations, les populations déplacées doivent revenir vivre sur des terres fortement contaminées. Des milliers de cancers de la thyroïde sont détectés chez les enfants, enfin reconnus par les autorités.
Le Japon a dû fermer tous ses réacteurs nucléaires dont un certain nombre ne seront jamais remis en fonction. Toutefois, il a été décidé de redémarrer le réacteur n°1 de la centrale de Sendai le jour anniversaire de Hiroshima en août 2015. Le n°2 a été redémarré le 15 octobre 2015, d’autres ont suivi, 9 ont redémarré à ce jour.

 

• Couv_2023-048_Jacquemin Raffestin Jean-Michel & Naveau Mickaël - Fukushima - Tremblements et stupeur 10 ans après

 

Habituellement, lorsque je lis un livre, je pense au plaisir que je vais ressentir.
Les émotions qui vont me traverser quelles qu’elles soient, joie, tristesse, angoisse, etc.

Il y a quelques mois, j’ai reçu chez moi le dernier livre de Jean-Michel Jacquemin-Raffestin “Ne leur pardonnez pas ! Ils savent très bien ce qu’ils font”. J’avais déjà un doute sur tout ce qui se passait autour de nous, mais je n’aurais jamais pu imaginer jusqu’où allait la vérité.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/09/ne-leur-pardonnez-pas-ils-savent-tres-bien-ce-quils-font/

Dans “Fukushima – Tremblements et stupeur – 10 ans après”, j’ai ressenti la même douleur.
Pourquoi tous ces mensonges alors que l’on sait très bien qu’un jour ou l’autre la vérité éclatera.
Encore une fois, la vérité n’est pas vraiment belle à entendre.

Le livre est scindé en deux parties.
La première est une énumération de faits clairs et précis. Des explications, des bilans, des statistiques, impossible de ne pas comprendre les données incroyables récoltées par Jean-Michel, il a mené une enquête et toutes ses sources sont indiquées.

La seconde partie, raconte le vécu de Mickaël Naveau, enseignant, qui se trouvait à Tokyo le 11 mars 2011. Son récit se lit comme une histoire, une bien triste histoire, dont on ne connaît malheureusement toujours pas la fin.

Pourquoi ?
Pourquoi ce silence coupable ?
Pourquoi ces mensonges ?
Pourquoi les autorités n’assument-elles pas et ne réagissent pas comme elles le devraient ?

Je me suis posé énormément de questions durant ma lecture, elles commençaient toutes de la même façon.
Pourquoi ?

Douze ans après la tragédie, les conséquences sanitaires de l’accident de Fukushima sont loin d’être élucidées. La bataille entre le deux camps opposés n’en fini pas, et ce, malgré les preuves accablantes.

le Comité de suivi sanitaire du département de Fukushima, a communiqué ses derniers chiffres.
345 cancers de la thyroïde ont été détectés sur des personnes qui étaient mineures au moment de l’accident de Fukushima. De rapport en rapport, le total augmente.

Je ne pourrais pas en quelques mots résumer les trois cents pages de ce livre “précieux”.

Nous devons réapprendre à ouvrir les yeux, à nous poser les bonnes questions, à nous renseigner afin de voir, pour comprendre…
J’aurais aimé que ce livre n’existât jamais… Mais il est là !
Les États nous mentent, tout le monde le sait. On en a ici une énième preuve !

Merci Jean-Michel, encore une fois, de dénoncer ce scandale grâce àce travail minutieux…

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Extraits :

« Il est essentiel que le débat puisse être enfin ouvert sur les conséquences sanitaires de Fukushima et poursuivi sur celles de Tchernobyl, sans parler de la catastrophe, de Kychtym, en 1957, dans le complexe nucléaire de Maïak. À l’heure où le monde s’interroge sur ses choix énergétiques pour sortir de l’économie carbonée est où le lobby nucléaire essaye de peser pour inclure l’énergie nucléaire dans les énergies décarbonées qui seraient assimilables à tes énergies renouvelables, ce qui est évidemment tout à fait faux, il est indispensable de rappeler les conséquences sanitaires liées aux accidents nucléaires et, par voie de conséquence, les risques insupportables auxquels cette énergie expose les humains pour des générations et des générations »

« Qui nous informe aujourd’hui sur Fukushima et ses conséquences ? Que se passe-t-il là-bas ? C’est vrai, c’est très loin. Ça ne nous touche pas. Nous ne risquons rien. Donc les médias français ne s’en occupent pas trop. …/… mais les consignes sont claires : ne pas affoler la population. »

« En novembre 2013, nouvelle fuite d’eau due à un nouveau réservoir. Ces incidents se multiplient régulièrement sans solution. Le gouvernement japonais a reconnu que chaque jour, plus de 300 m3 d’eau contaminée étaient déversés dans l’Océan Pacifique près de la centrale de Fukushima. De ce fait, sur la plage de Yotsukura, la baignade est autorisée, pas en fonction de la force du vent, mais du niveau de radioactivité de l’eau dans l’océan…
Dormez tranquille, braves gens, tout va bien ! »

« Japon : la situation est imprévisible !
Non ! C’est un mensonge ! La situation est prévisible. Il existe différents scenarii, pires les uns que les autres. Quelques spécialistes n’hésitent pas à décrire la réalité, à dire la vérité comme on le fait avec un malade atteint d’un cancer. »

 

Jean-Michel Jacquemin-Raffestin nous offre un livre dans la continuité du combat qu’il mène depuis 1986 contre les ravages et les dangers de l’Industrie nucléaire dans le monde. Après Tchernobyl, cachez ce nuage que je ne saurais voir (paru chez le même éditeur), il reprend sa plume pour dénoncer le scandale de Fukushima.

Mickaël Naveau, diplômé en droit, japonais et relations internationales, a vécu à Osaka de 2002 à 2008, et depuis à Tokyo où il est enseignant.

Émotion, Drame, Folie

Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau

de Stéphanie Kalfon
Broché – 5 janvier 2023
Éditions : Verticales

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« Pour me consoler, la petite fille revenue de la nuit pose sa main sur mon épaule, je la saisis mécaniquement : elle est fraîche et potelée, mais ce geste ne suffit pas à dissiper mes doutes. On pourra bien me dire que cette enfant a gardé son visage de la veille, que sa voix désordonnée reste inimitable, que cette pâleur dans les yeux c’est tout elle, comparer ne mène à rien. Cette enfant n’est pas la mienne. »

Emma, la narratrice de ce roman, raconte le trouble qui la saisit en revoyant sa fille Nina, disparue plusieurs heures un soir de septembre. Quelque chose dissone dans leurs retrouvailles, un “presque-rien”, provoquant chez Emma une vrille qui nous plonge dans une vertigineuse incertitude.

 

 

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Un récit prenant et je l’avoue très perturbant aussi !

Hier soir nous avons eu le plaisir de recevoir Stéphanie Kalfon au Château de l’Hermitage à Ennery.
Une très belle personne, avec laquelle nous avons beaucoup partagé de “secrets”, de la relation mère/fille et aussi beaucoup de sourires…
Encore une fois une excellente soirée en compagnie de nos amis du Cercle…

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Pour fêter ses huit ans, Paul et Emma emmènent leur fille Nina à la fête foraine. Il aura suffi d’un instant d’inattention au tir à la carabine, pour essayer de lui offrir une peluche… quand soudain, ils se rendent compte que la fillette a disparu…

La police intervient et une battue est très vite organisée dans la forêt très proche.
Les parents vivent alors l’horreur, l’attente, le désespoir.

La police leur conseille de se reposer. Ils resteront dans tous les cas, en contact avec eux.
En rentrant chez eux, la vision des décorations festives et de la banderole JOYEUX ANNIVERSAIRE, ravive leur détresse. Où est Nina ? Pourquoi s’est-elle éloignée d’eux ?

Après la pire nuit de leur vie, Nina est retrouvée dans les toilettes d’un chantier prêt de la fête foraine. Elle est saine et sauve pour leur plus grand bonheur.
Mais après la joie des retrouvailles, Emma sent que quelque chose ne va pas. La petite fille qui vient de rentrer au foyer est-elle Nina ou une petite fille qui lui ressemble énormément ?

Commence alors pour Emma, une spirale infernale qui va l’entraîner dans les méandres de son esprit.

Je découvre Stéphanie Kalfon avec ce bijou inclassable !

Avez-vous lu le titre du livre du livre ?
Je ne dis pas le survoler…
Non. Le lire.
Essayer encore.
Et puis encore une fois…

Vous avez vu ?
Déjà dans son titre, Stéphanie révèle ses possibilités d’écriture.

Thriller psychologique à la lecture immersive ?
Récit angoissant sur les pertes de repères ?
Histoire tragique sur les relations mère/fille ?
Ou roman émouvant sur une petite est prête à tout pour être aimée d’une mère qui la rejette ?

Stéphanie est pour moi la grande révélation de 2023.
Une écriture, un style que je n’avais jamais vu jusqu’à l’ouverture de son livre.
Chaque phrase, chaque mot est une idée, une image qui prend sa place dans mon esprit au fur et à mesure de ma lecture. Plus que l’impression d’être au cinéma, j’avais l’impression que l’auteure était dans ma tête et qu’elle me chuchotait son histoire. C’est perturbant et c’est bouleversant aussi. J’ai vécu tour à tour la peur de Nina, qui est rejetée, l’angoisse d’Emma qui veut retrouver sa fille, la vraie, et l’incompréhension de Paul, qui fera tout son possible pour aider Emma… mais en vain.

Une lecture riche et fluide qui de plus force à la réflexion. Deux cents pages qui ont brusqué, métamorphosé, le lecteur que je suis.
Une nouvelle vision, une nouvelle perception de la peur qui ne m’avait jamais effleurée, car c’est bien la peur et la paranoïa qui planaient au-dessus de moi, jusqu’à la dernière ligne.
Un jour, ma fille a disparu dans la nuit de mon cerveau.

Coup de cœur, pour ce récit puissant et fort bien construit qui a éveillé de nombreux sens en moi !
Auteure à suivre absolument…

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Extraits :

« Je cours, j’appelle, je nage à contre-courant de la foule électrique, je traverse des forêts de bruits, de jambes et de bras hirsutes, des gueules indifférentes ou horrifiées, des visages laids, gras, suintants, avec leurs yeux en forme de boules à facettes. Partout surgissent des monstres, des gens maquillés de rires exagérés, leur voix larsen, m’engloutissent… ils ne se poussent pas, les gens, ne me répondent pas, ils restent agglutinés en file indienne devant le train fantôme, ils veulent leur ticket pour le grand divertissement, mon cœur tremble tel un mauvais alcool dans le fond d’un verre, je les harangue et j’implore.
– Vous avez vu une petite fille : huit ans, brune, des couettes, un sac à dos vert, un jean ? »

« Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Nina, une pensée couteau m’agresse, mon Dieu, est-ce possible de mourir le jour de sa date de naissance ? »

« On nous fait patienter le temps de finir “les tests médicaux d’usage”, nous dit-on. Des professionnels sont en train de vérifier si ma gamine ne s’est pas fait violer. Cette perspective me coupe sec la parole, alors l’inspecteur s’adresse d’abord à Paul. Comparé à moi, mon mari, paraît très solide, il utilise convenablement ses intonations, oui, il m’épate, je trouve qu’il fait un automate absolument sensationnel. »

« J’aimerais raconter mon expérience sans tricher, suivre le déroulé exact où mon cerveau a placé les faits. Déplier mes souvenirs origamis pour en soulever les coins, les disparus et les apparents. Pour cela, je dois parler de justesse, à tâtons, dans cette hâte sans hâte située juste avant l’oubli. Pas le choix. Je n’ai accès à ma mémoire que par un interstice fragile et opaque, le reste du temps, je vis sous la tyrannie du décompte éphémère de ma lucidité. Je suis prise dans une fièvre de visions claires qui vont s’éteindre ou se corrompre, passagères comme la vie. »

« Limite : ligne qui marque le début ou la fin d’une étendue ou d’un espace de temps – point au-delà duquel ne peuvent s’étendre une action, une influence –, degré extrême de quelque chose, seuil de ce qui est acceptable. »

 

Née à Paris en 1979, Stéphanie Kalfon est écrivaine et scénariste. Elle a publié deux romans aux Editions Joëlle Losfeld, Les parapluies d’Erik Satie (prix littéraire des Musiciens, 2017 ; Folio, 2018) et Attendre un fantôme (2019).

Émotion, Fantastique, Philosophique, Suspense

Temporis

de Gaëlle Perrin-Guillet
Broché – 15 avril 2023
Éditions : Des livres et du Rêve

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Londres, 1890.

L’Étouffante a ravagé la capitale, laissant derrière elle des centaines de morts et autant d’orphelins.
Dans un monde apocalyptique déchiré entre les riches et les pauvres, Enora tente de contourner les règles qui lui sont imposées.

Lorsqu’elle trouve le corps inanimé d’un jeune homme, blessé par une machine d’un autre temps, sa vie bascule, l’histoire lui appartient enfin.
La mission est périlleuse : changer le passé pour réécrire l’avenir.
Prendra-t-elle la bonne décision ? Va-t-elle y survivre ?

Les voyages dans le temps… Impossible ?
Pas pour Gaëlle Perrin-Guillet qui s’essaye avec aisance au steampunk.
La plume fluide, le style inimitable, nous retrouvons cette auteure talentueuse qui s’amuse avec les époques. Plus qu’une invitation au voyage, un moment suspendu.

 

• Couv_2023-046_Perrin-Guillet Gaëlle - Temporis

 

Lorsque j’ai vu il y a quelques mois la superbe couverture du dernier roman de Gaëlle Perrin-Guillet, qui a réveillé en moi l’enfant que je suis encore à l’intérieur, je savais que j’allais me le procurer très vite.
Angie m’a précédé, un grand merci à toi !

À ce jour, j’ai aimé tous les romans de Gaëlle que j’ai lus. Son petit coté “So british”, me plaît beaucoup et je trouve qu’il lui va parfaitement bien. Mais avec Temporis, en plus de l’histoire “steampunk”, qui m’a fait rêver, c’est le personnage d’Enora, qui m’a emporté tout le long du récit. Sa sensibilité, sa gentillesse, son âme pure…

Le steampunk a souvent été considéré comme un sous-genre du fantastique ou de la science-fiction. Pour moi au contraire, il a toujours été un genre à part entière, où l’esthétique de l’époque victorienne, a une réelle importance à tous les niveaux, et j’ose vous le dire : Si nous avions la possibilité de choisir l’époque où nous devions vivre, ce serait sans aucune hésitation que je m’envolerai pour cette période pré-moderne, qui avait déjà créé tout ce qui était nécessaire pour vivre une vie saine et heureuse…

Temporis m’a donc ramené dans ce monde que j’affectionne tant.
Enora a seize ans, elle a perdu ses parents lors de l’Étouffante quelques années auparavant. Le hasard des rencontres et de la vie va lui permettre de voyager dans le temps et de rencontrer la Reine Victoria qui a le même âge qu’elle. Qu’elle est donc la mission qu’on lui a assignée ? Pourquoi a-t-elle été choisie ?

Gaëlle a avec maestria composé un récit riche et touchant avec un superbe final qui l’a place dans le top du genre, et ce, avec malgré tout un “tout” petit bémol pour moi… “Je l’ai lu beaucoup trop vite, du coup, il est déjà fini !… et il va falloir que j’attende maintenant pour “retrouver” sa plume !”

De l’originalité, un peu de folie et beaucoup d’imagination, Gaëlle, continue à nous surprendre tel que tu le fais si bien !
PS. J’aimerais beaucoup retrouver Enora dans de nouvelles aventures !!!

Mais comme tu le dis si bien, « Le futur peut attendre. Je veux profiter de mon présent. »

Un grand merci au Éditions Des livres et du rêve, pour ce superbe présent… passé/futur ?

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Extraits :

« J’ai totalement perdu la mémoire… À part mon prénom, je ne me souviens de rien. Pas même de mon âge ou de mon nom de famille. Pourquoi je me trouvais là ? Aucune idée. Je ne sais rien du tout ! »

« Devant nous, une silhouette apparaît dans l’ombre, emplit tout le cadre de porte avant de se dévoiler dans la lueur du candélabre.
L’homme est immense, habillé d’une chemise blanche et d’un pantalon de cuir noir. Ses longs cheveux aussi blancs que sa chemise sont retenus en une queue de cheval et sur son crâne, trône une paire de lunettes d’aviateur aux verres fumés. »

« Je n’ai aucune idée de l’utilité de cette machine. Peut-être même ne marche-t-elle pas. Mais c’est la plus belle chose que j’ai vue dans ma vie. En m’en approchant, je distingue à peine les soudures des plaques qui la composent tant la main qui les a forgées a fait cela avec art et précision. Les rivets n’ont laissé aucune trace lors du serrage, tout est propre, net, et méticuleux.
Une véritable œuvre d’art. »

« Je le fusille du regard quand je vois Andrew entrer dans la pièce. Il fait à peine trois pas avant de s’immobiliser et me fixe à son tour, sans un mot, bouche légèrement entrouverte.
Je crois que je n’ai jamais eu aussi chaud de toute ma vie. Je me consume de l’intérieur et voudrais être une petite souris pour aller me cacher dans un trou. »

 

Gaëlle Perrin-Guillet est née en 1975 à Lyon où elle vit toujours. Secrétaire de mairie le jour, elle se transfrome en auteur de thriller la nuit. Depuis toujours amatrice de romans noirs, elle s’essaie à l’écriture en 2000 avec des nouvelles. Après deux romans auto-publiés, “Le sourire du diable”, en 2010 et “Au fil des morts” en 2011, elle participe à deux recueils des “Auteurs du noir face à la différence” (en 2012 aux Éditions Jigal puis en 2013 à L’Atelier Mosesu).

Haut le chœur” est son premier polar publié aux Éditions Rouge Sang en 2013, lauréat du « Prix du Polar-2014 Dora Suarez », réédité aux Éditions Taurnada en 2019.

https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/11/haut-le-choeur/

En 2015, paraît un roman pour jeunes adultes, “La nuit du chat noir” aux Éditions Rouge Safran.

En 2016, elle publie aux Éditions Fleur Sauvage, “Soul of London”, pour lequel elle reçoit le “Prix des Lecteurs du Salon du livre policier de Neuilly-Plaisance” et le “Prix du festival Les Polars du Chat du Creusot”; premier opus d’une série d’enquêtes situées dans le Londres de la fin du XIXe siècle dont les héros sont Henry Wilkes, ex-inspecteur de police, handicapé qui marche avec une canne, et Billy Bennett un gamin des rues qui l’assiste. Le livre est réédité aux Éditions Milady Poche en 2017, la même année que sort (ou devait ?) le second opus “Black past” aux Éditions Fleur sauvage, publié en grand format sous le titre Les fantômes du passé aux Éditions City en 2018. (Les titres originaux parus chez Fleur Sauvage semblent ne plus être disponibles…).
https://leressentidejeanpaul.com/2020/03/31/les-fantomes-du-passe/

Drame, Folie, Noir, Psychologie

Méfiez-vous des anges

de Olivier Bal
Broché – 28 avril 2022
Éditions : XO

• Bandeau_Intro - 1

“Vous voilà prévenus. Si vous pénétrez dans L’Enceinte, il sera déjà trop tard…”

Sur les collines de Californie se dresse L’Enceinte, une communauté spirituelle en apparence parfaite. Paul Green, ancien journaliste cabossé par la vie, est persuadé que la jeune femme qu’il recherche est enfermée entre ces murs.

Il s’infiltre dans L’Enceinte et découvre avec stupeur ses rites étranges, ses lieux interdits, son gourou mystérieux.

Au même moment, à Los Angeles, l’inspectrice Sarah Shelley est appelée en urgence. Le cadavre d’une jeune femme vient d’être découvert, entièrement tailladé. Impossible de l’identifier. Elle serait morte vidée de son sang.

Et si ce crime nous ramenait au cœur de L’Enceinte ?

Dans les bas-fonds de Los Angeles, Sarah Shelley et Paul Green vont emprunter un chemin de ténèbres. Et affronter l’une des organisations sectaires les plus redoutables des États-Unis.

Une plongée dans la noirceur de l’âme humaine et de la manipulation
Un thriller haletant et terriblement actuel

 

• Couv_2023-045_Bal Olivier - Méfiez-vous des anges.jpg

 

Méfiez-vous des anges, n’est pas un simple roman, mais ça, vous ne pouvez pas encore le savoir !
C’est l’histoire de Rafa, de Paul Green, de Sarah Shelley et de bien d’autres…

J’avais lu les précédentes aventures de Paul Green, avec L’affaire Clara Miller et La forêt des disparus, et même s’il n’est pas indispensable d’avoir lu les précédents romans pour lire celui-ci, je le conseillerai quand même pour mieux connaître “notre” héros, qui va dans cette nouvelle enquête être soumis à rude épreuve !

Vous l’avez peut-être deviné, c’est bien un nouveau roman choral que nous propose Olivier Bal. Le ressenti, mais aussi le vécu de ses personnages attachants pour certains, énigmatiques, machiavéliques pour d’autres. Tout le long du récit, ils vont se livrer à vous petit à petit.

Paul Green enquête depuis plusieurs mois, afin de retrouver Linda Richardson. Ses recherches vont l’amener au cœur de communautés spirituelles et d’une secte…
Sarah Sheller, est policière, elle fait partie de la section Homicide. Suite à un appel, elle “trouve” une jeune femme le visage tailladé et les pulpes des doigts tranchées… Le début d’une nouvelle enquête !
Rafa, lui, travaille pour le compte de la Sombra, un gang de Los Angeles. Sa dernière mission tourne au drame, obligé de s’enfuir, et de se cacher, il a peur, il sait parfaitement que les membres de la Sombra finiront par le retrouver…
Quel est le point commun entre ses trois personnages d’origines complètement différentes ?

À travers ce véritable page-turner Olivier, nous entraîne dans une spirale infernale maîtrisée où chaque page nous mène un peu plus loin dans l’horreur et l’indicible… Mais c’est tellement addictif !
Soyez donc les bienvenus dans ce thriller, au cœur de l’Enceinte, la plus ancienne communauté de la Voie…

Un récit qui m’a bousculé et une fin incroyable que je n’ai pas vu venir du tout !
Encore une fois Olivier est arrivé à me faire passer un excellent moment de lecture.

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Extraits :

« “Mon nom, c’est Paul… Et je suis alcoolique.”
Les autres types, assis sur des chaises en plastique disposées en demi-cercle, me répondent, mollement.
“Bienvenue, Paul.” L’animateur de session, Josh, un jeune gars, au physique de surfeur, avec des cheveux blonds accrochés en catogan, se met à m’applaudir, bientôt rejoint par le reste de l’assemblée. “Bravo à vous, Paul. Le fait que vous soyez ici, que vous ayez fait le premier pas, ça veut déjà dire beaucoup.” »

« Depuis que je suis gamine, je suis “différente”. Je suis atteinte d’une maladie, l’hypermnésie. Moi, j’appelle ça la Machine. Je retiens tout ce que se passe autour de moi, en permanence. Il n’y a pas de hiérarchie dans mon cerveau. Tout est important. C’est un chaos sans nom. Chaque matin, de retour chez moi, il me faut plusieurs heures avant de trouver le sommeil. Je dois d’abord trier les centaines de données accumulées durant mon service. C’est pour cela que je travaille la nuit, que je porte ces putain de lunettes… Pour limiter au maximum l’afflux de messages que reçoit mon maudit cerveau. »

« L’homme arbore son style et sa tenue iconiques. Une barbe blanche, bien taillée, les cheveux vif-argent qui retombent sur sa nuque. Sa sempiternelle chemise blanche, un pantalon simple et une écharpe bleu clair. Celui que les membres de la Voie appelle Le Guide, dégage quelque chose, un magnétisme unique. J’attrape un exemplaire, en lis un extrait : “Votre dépendance, vos doutes, votre dépression, vos accès de colère, votre violence… tous vos maux proviennent de là, de ses ombres qui se terrent en vous. Vous êtes des écorchés que l’on n’a jamais su soigner…” Pour le coup, j’en suis un sacré d’écorché. Pas assez de tous les pansements du monde pour me rafistoler. »

 

 

Olivier Bal a 43 ans. Il est l’une des grandes révélations du monde du thriller. Lauréat du Grand Prix des Géants du Polar et du Prix de la Ligue de l’imaginaire, il est l’auteur, chez XO Éditions, de L’Affaire Clara Miller et de La Forêt des disparus, thrillers remarqués par la presse et le public. Il publie en 2022 Méfiez-vous des anges, qui met de nouveau en scène le personnage de Paul Green.

L’Affaire Clara Miller
https://leressentidejeanpaul.com/2021/01/30/laffaire-clara-miller/

La Forêt des disparus
https://leressentidejeanpaul.com/2021/10/07/la-foret-des-disparus/

Noir, Polar, Suspense

Une poupée de chiffon blanc

de Florence Fréguin-Schneider
Broché – 1 décembre 2020
Éditions : Encre Rouge Éditions

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Franck Amelin, commandant d’un groupe d’enquête à la section criminelle du S.R.P.J. de Lyon n’est pas ravi lorsqu’il doit annoncer à son équipe qu’Alexandra Serrano, une jeune officier de police judiciaire, psychologue de surcroît, débarque de Paris pour travailler avec eux en tant que « profileuse ». Mais la série d’assassinats qui s’amorce. dans la capitale rhodanienne en ce milieu de printemps, ne leur laisse pas le loisir de s’appesantir sur leurs relations orageuses. Quel est donc le lien entre ces meurtres sanglants et le corps de la jeune femme retrouvé quelques mois auparavant sur les bords du Rhône ? Que va révéler l’enquête sur le passé de la première victime ? La traqué commence et lé Capitaine Serrano, femme et psychologue, n’est pas de trop pour aider les enquêteurs à résoudre cette sombre affaire. Sillonnez les rues et quartiers de Lyon avec Franck et son équipe, suivez les enquêteurs dans les monts du Lyonnais, accompagnez-les jusqu’à Vienne, Chambéry, Aix-les-Bains et dénouez avec eux les fils de la première enquête Lyonnaise du Capitaine Serrano.

 

• Couv_2023-44_Fréguin-Schneider Florence - Une poupée de chiffon blanc

 

Quel plaisir que celui de découvrir une nouvelle auteure et de se laisser prendre par une intrigue originale, un style intéressant, un suspense plein de rebondissements qui m’a accompagné le long de ma lecture, et le parti-pris de l’utilisation quasi-constante de dialogues qui couronne le tout !
Du coup, je ne sais comment aborder mon Ressenti sans trahir Florence…

Je vais commencer par un merci !
Merci de mettre en scène des policiers qui ressemblent à ceux que je connais et fréquente parfois. Ici, ils ne souffrent pas de burn-out, ils ne sont pas alcooliques, ni racistes, ni violents. Ouf, ça fait du bien. J’ai vécu quelques heures avec des personnages plutôt sympathiques qui ont l’air de s’apprécier et qui travaillent bien ensemble.

Plusieurs meurtres sanglants ont lieu dans les alentours de Lyon. Des meurtres qui de prime abord n’auraient aucun liens les uns des autres si le meurtrier n’avait pas laissé auprès de chaque victime une poupée de chiffon blanc pleine de sang avec un point d’interrogation en son centre. Le temps passe, l’enquête piétine, mais l’arrivée du Capitaine Serrano, “profileuse” fraîchement venue de Paris, va donner de nouveaux axes de recherches à l’équipe qu’elle vient d’intégrer.
Dès lors l’enquête avance, tandis que le suspense montant de plus en plus m’offre un bon polar que j’ai beaucoup apprécié.

Une belle écriture où j’ai entrevu régulièrement les sourires de Florence (qui cherchait à nous perdre)…
Un polar fort, efficace et qui ose aussi choquer parfois…
Je dis, bravo Florence !

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Extraits :

« La porte du bureau du commandant Amelin s’ouvrit avec fracas. Franck Amelin leva la tête, une lueur moqueuse au fond de ses yeux clairs. Il n’y avait qu’une personne pour martyriser ainsi le matériel déjà vétuste de l’hôtel de police de Lyon.
– Ça va comme tu veux, Jo ? Lança-t-il avant même de voir apparaître la tignasse ébouriffée de son subordonné et ami de longue date, Joël Assant.
– Saleté de machine à café ! Marmonna celui-ci en guise de préambule. »

« Amelin jugea que, sans témoin, la défunte risquait d’être difficile à identifier. Bien qu’il ait appris à se méfier des apparences, il pensait qu’il y avait peu de chances qu’elle soit déjà fichée par la police : si elle n’avait pas de casier, ils auraient du mal à mettre un nom dessus. »

« L’homme était installé à une terrasse de café, rue de la République, dans le centre de Lyon. Il finissait son verre de bière en attendant son amie. Ils s’étaient donné rendez-vous sur cette terrasse à dix-neuf heures. Il était déjà vingt heures, il en était à sa deuxième bière et elle n’était toujours pas là. Depuis un moment, il avait l’impression d’être observé. Il se retourna, regarda à droite, puis à gauche. Il ne remarqua rien. Il ne pouvait pourtant se défaire de cette impression désagréable. »

« Tandis que Franck rentrait chez lui vers les vingt heures, l’assassin ruminait son prochain crime…
Seul en ce vendredi soir, il était énervé et n’arrivait pas à se calmer. Il se servit un verre. Cette fois encore, sa quête avait été infructueuse. Il y avait cinq jours maintenant que la chasse avait commencé et toujours aucune proie à l’horizon.
Il s’effondra sur le canapé, quitta sa casquette et lui fit traverser la pièce en un long vol plané. Les baskets suivirent le même chemin. Les yeux mi-clos, l’assassin laissa ses pensées divaguer… »

 

Née à Paris, après vingt ans passés en Savoie, Florence Fréguin-Schneider est tombée amoureuse de la ville de Lyon pendant ses études et s’y est installée. Elle travaille toujours à Lyon mais réside maintenant dans l’Ain.

Cadre dans un grand groupe international, mariée, deux enfants, c’est une femme pressée. Éclectique dans ses goûts, elle privilégie tout ce qui fait appel à sa créativité. Le virus de l’écriture l’a prise alors qu’elle passait son bac et ne l’a plus quittée, sans qu’elle cherche forcément à publier.

Vengeance d’Outre-Tombe (épuisé) est son premier polar publié en e-book chez Chemin vert éditions, après avoir été finaliste au prestigieux Prix du Quai des Orfèvres. Ré-édité en format papier en 2020 aux Editions Encre Rouge sous le titre Une poupée de chiffon blanc, il est aussitôt suivi d’un second en 2021 Une petite fille dans la nuit. Le troisième et dernier opus de cette série de polars lyonnais est en cours d’écriture.

En 2020 elle publie aussi chez Encre Rouge Origines, un roman d’aventures post-apocalyptique écrit avec sa fille de 22 ans, Alexandra.

Pour les amateurs de sensations fortes, une petite nouvelle sympa intitulée La Cité est également parue dans l’anthologie “Morts Dents Lames” des éditions La Madolière.

Drame, Psychologie, Thriller

In vino veritas

de Magali Collet et Isabelle Villain
Broché – 11 mai 2023
Éditions : Taurnada Éditions

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Lors d’un vernissage, une galeriste est assassinée. Secrets, mensonges et trahisons vont secouer la quiétude d’une petite commune en plein coeur du vignoble bordelais. Et lorsque deux frères se retrouvent après des années de séparation, la liberté de l’un va dépendre de la détermination de l’autre. Un thriller psychologique délicieusement machiavélique.

 

• Couv_2023-43_Collet Magali & Villain Isabelle - In vino veritas

 

J’avais hâte de lire In vino veritas.
Hâte de voir ce que les deux dames allaient faire à quatre mains… Mais ce sont surtout leurs deux cerveaux avec des personnalités bien différentes travaillant ensemble qui m’intéressaient !

Alors, Bravo !
Je me suis retrouvé enfermé dans un très bon roman gigogne à suspense, un peu comme un puzzle où les éléments se mettent en place au fur et à mesure, comme une enquête d’Agatha Christie ou d’Hercule Poirot, où l’on devine très vite que le coupable va se promener durant toute ma lecture, là, sous mes yeux, mais que nos deux artistes tairont son nom jusqu’à l’épilogue, après de nombreux voyages allant du passé au présent et vice-versa.

Mathias est le jeune frère d’Augustin.
Enfant, suite à un accident Mathias tombe dans le coma.
Michel, le père des garçons, en veut à Augustin qu’il estime coupable. Il ne veut pas pardonner.
Michel est le mari de Delphine. Il aime sa femme, du moins il le croit, enfin, il s’en fout… Tant qu’elle s’occupe de la maison et des enfants.
Delphine n’aime pas Michel. Mais chez les Clavery, on ne divorce pas !
Augustin dépité quitte sa famille et la France pour l’Argentine.
Aurélie est la femme de Mathias qui aujourd’hui est gendarme, il est fou d’elle.
Fanny, la collègue de Mathias, est amoureuse de lui.
Fanny est aussi la collègue de Dupuis, mais elle n’est pas amoureuse de lui.
Louis de Bearn est en colère contre Aurélie qui lui a vendu des faux tableaux !
Aurélie est en colère après Karine qui a cassé des bouteilles de vin très chères durant son exposition.
Aurélie est assassinée pendant un vernissage.
Delphine est désolée pour Carole, la mère d’Aurélie.
Carole a perdu son mari à cause de Michel et Delphine…
Qui a tué Aurélie et pourquoi ?

Ne vous inquiétez pas, les plumes de nos deux auteures, aussi sympathiques que diaboliques, sont suffisamment affûtées pour ne pas perdre le lecteur.
C’est fluide, déroutant, parfois surprenant, mais surtout captivant et plein de rebondissements, et qu’est-ce que c’est bon…
Les personnages sont attachants et plusieurs fois, j’ai eu un élan de sympathie, de peine ou de pitié envers eux.

Alors !
Qui me suivra dans ce thriller casse-tête que je vous conseille vraiment ?

Un grand merci à Joël de Taurnada Éditions pour sa confiance…
Et, un grand BRAVO à mes deux copines !

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Extraits :

« Je suis fatigué, mais ce n’est pas le plus important. J’ai peur, Augustin et je suis surtout super inquiet. J’ai beau essayer de rassembler mes souvenirs, je n’arrive pas à me rappeler ce que j’ai fait avant la mort d’Aurélie. Mes collègues me l’ont demandé des dizaines de fois et je suis incapable de leur fournir une explication. J’essaie pourtant, de toutes mes forces. Et si je l’avais tuée ? Si c’était moi et que je fais un truc du genre amnésie post-traumatique ? »

« En allumant la radio ce matin-là, Valentin Dubuisson sentit instinctivement que cette journée serait compliquée. Météo-France venait de placer 21 départements en vigilance orange en alertant sur une situation orageuse nécessitant une attention très particulière.
Nécessitant une attention particulière… Des conneries, oui… On voit bien que ces types n’ont jamais foutu, un pied dans un vignoble…
À chaque grosse intempérie, tous les paysans sont sur le pied de guerre en espérant que l’orage s’éloigne de leurs terres, que le front s’amenuise petit à petit, ne provoquant que de fortes averses. »

« Les convives se taisent, abasourdis par le drame qui se joue sous leurs yeux. Michel se lève et saisit le bras d’Augustin.
“Sortons. Tu as dû boire un peu trop. Je te ramène au château.”
Il se dégage fermement.
“M’as-tu déjà adressé un mot gentil, un sourire sincère ou même une simple accolade ?
– Tu divagues complètement, mon pauvre.
– As-tu, ne serait-ce qu’une fois dans ta vie, été fier de moi ?
– Comment l’aurais-je pu ? Tu as voulu tuer ton frère !” »

 

 

Magali Collet est née en 1972 à Colombes, dans les Hauts-de-Seine. Elle vit en Picardie depuis près de vingt ans. C’est une passionnée des mots ; elle écrit des poèmes, des nouvelles ou des chroniques depuis de nombreuses années. Sa sensibilité à la cause des femmes, celles qui souffrent de ne pouvoir échapper à leur condition, apparaît en filigrane dans tous ses écrits. Avec son premier roman, la Cave aux poupées, publié aux éditions Taurnada, elle plonge ses lecteurs dans les fosses ténébreuses des âmes, pleines de violences, d’angoisses mais aussi d’un profond désir de rédemption.

La cave aux poupées
https://leressentidejeanpaul.com/2020/03/06/la-cave-aux-poupees/

Les yeux d’Iris
https://leressentidejeanpaul.com/2021/11/03/les-yeux-diris/

Comme une image
https://leressentidejeanpaul.com/2022/09/30/comme-une-image/

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Née au Maroc à Casablanca en 1966, Isabelle Villain a travaillé pendant une quinzaine d’années dans la publicité, l’évènementiel et l’organisation de salons professionnels.
Passionnée de romans policiers depuis l’enfance. Elle décide de se lancer dans l’écriture pour mettre par écrit les nombreuses histoires qui lui trottent dans la tête.
Son quatrième roman “Peine Capitale”, publié aux Editions Auteurs d’Aujourd’hui, a reçu le prix Maurice Bouvier en 2015.
“Âmes battues”, le second volet des enquêtes du commandant de Lost, découvert dans “Peine capitale” à reçu le prix du festival du polar de la ville d’Arcachon en 2016, et le prix polar du festival Jeter l’Encre.
“Mauvais genre”, publié aux Éditions Taurnada est sorti le 15 novembre 2018.
“Blessures invisibles”, publié aux Éditions Taurnada est sorti le 9 janvier 2020.
“À pas de loup”, son 7e roman, publié aussi aux Éditions Taurnada est sorti le 14 janvier 2021.

Mauvais genre
https://leressentidejeanpaul.com/2019/12/23/mauvais-genre/

Blessures invisibles
https://leressentidejeanpaul.com/2020/01/03/blessures-invisibles/

À pas de loup
https://leressentidejeanpaul.com/2021/01/14/a-pas-de-loup/

Histoire, Thriller ésotérique

Artefacts

de Jérôme Segguns
Broché – 8 avril 2023
Éditions : Des livres et du Rêve

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L’exil de l’archéologue Pia Masson aux confins du monde afin de contenir le mal antédiluvien qui se répand sur terre a échoué. Ces puissances occultes involontairement libérées sont plus fortes que jamais. L’équipe des « Merrow » devra combattre cet ennemi séculaire, une fois encore. Au-delà de leurs vies, c’est l’humanité tout entière qui est menacée. Plus que du courage, ils devront engager leurs âmes et se munir d’artefacts mystiques pour délivrer Samaël, le dernier des Beney Elohim, emprisonné dans le corps de Raphaël.

Le diable, l’ayant élevé, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre,
et lui dit : Je te donnerai toute cette puissance, et la gloire de ces royaumes ;
car elle m’a été donnée, et je la donne à qui je veux.

Luc 4:5-6

Jérôme Segguns signe une suite magistrale à son précédent roman EL. Toujours inspiré de faits authentiques, l’auteur n’a pas fini de bousculer nos convictions les plus profondes.

 

• Couv_2023-042_Segguns Jérôme - Artefacts

 

D’où viennent les êtres humains ?
Voilà la grande question que se pose Jérôme Segguns, dans cet incroyable roman qui est la suite directe de “EL”.

Huit années de recherche, c’est le temps qu’il aura fallu à l’auteur pour développer et mettre en place ce fil rouge chargé de rebondissements qui court le long de ses deux romans qui m’ont laissé abasourdi. EL, avait déjà été un gros coup de cœur, cette suite est digne du premier opus en clôturant à priori le sujet. Le premier mot qui m’est venu à l’esprit à la fin de ma lecture est : Magistral !

Je retrouve donc avec grand plaisir Pia et son équipe de “Merrow” qui de nouveau vont s’opposer à des forces puissantes et invisibles venant du fin fond de l’Histoire. Le danger les guette, il est partout sans pitié… Les anges déchus sont bien décidés à ne pas se laisser faire.

Encore une fois le thriller ésotérico-historique de Jérôme m’a emporté par sa thématique qui je le signale part de bases authentiques, mentionnées dans des rapports officiels, et il s’en donne à cœur joie pour mon plus grand plaisir. Non, la lignée humaine de par son évolution et surtout son origine, n’est peut-être pas celle que nous croyons, celle que nous avons apprise !

C’est un thriller qui forcément fera peur, tellement Jérôme mélange avec maestria son récit à des faits réels qu’il développe avec une écriture très érudite, addictive et agréable à la fois.

Encore une fois, un coup de cœur. Jérôme, définitivement devient pour moi un auteur à suivre et qui je pense, n’a pas fini de me surprendre…

Merci Jérôme, merci Angie et merci aux Éditions Des Livres et du rêve !

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Extraits :

« Une jeune femme rousse, pas très épaisse, le teint diaphane, ouvrait les yeux après plusieurs mois de coma, mais là, elle l’ignorait encore. La demoiselle réintégrait doucement le monde des vivants. Elle réalisa de suite qu’elle se trouvait dans un hôpital.
Pourquoi ? »

« Tu ne m’es plus d’aucune utilité pour le moment et tu n’as aucun ordre à me donner. Puis te connaissant, tu trouveras sans délai une âme en peine, ou un nigaud qui s’amuse à se désincorporer sans prendre en considération les risques qu’il est encourt de laisser son enveloppe charnelle exposée ainsi à nos forces. »

« C’était vrai, la frêle jeune femme était encore loin d’être remise. Pourtant, elle désirait ardemment partir loin, elle qui rêvait de découvrir les îles du monde. C’était tout de même la une sacrée chance, puis archéologiquement parlant, Yap paraissait, d’après les renseignements qu’elles avaient piochés dans des encyclopédies à leur bibliothèque habituelle, un endroit hors du monde. »

« La très jeune fille n’avait trouvé aucun réconfort chez la sœur aînée de sa mère, d’autant qu’elle l’avait battue pour lui intimer le secret. Puis c’était de sa faute de toute façon : malgré sa taille très mince due à un régime très strict, la nature avait affublé l’adolescente d’une poitrine plus que généreuse et d’un beau visage. Malheureusement, et trop souvent les gars des environs, dès qu’ils l’apercevaient, lui pinçaient les tétons, ils étaient trop nombreux pour qu’elle puisse même penser à se défendre ou à se rebeller. Tel était son lot. Alors, lorsque la tante lui avait annoncé qu’elle l’avait vendue à un couple européen en mal d’enfant, elle avait cru que son calvaire allait enfin prendre fin. »

« Tout s’annonçait pour le mieux. Finalement cette île n’était pas si mal, il y avait dans l’atmosphère une aura de mysticité des temps oubliés. Ces insulaires étaient proches et sollicitaient souvent les esprits primaires qui rôdaient en permanence près des habitations. Cela se ressentait, il y avait une certaine connivence dans le monde sensible et l’ultra-sensible qu’on ne discernait plus que difficilement en métropole. Ils allaient pouvoir s’orienter en communiquant avec eux. »

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Gémologue depuis 1995, Jérôme Segguns (un pseudonyme) suit quelques années plus tard une formation de Géotechnicien et devient responsable de laboratoire d’analyses géologiques. Après trois années d’écriture, il signe son premier contrat d’auteur, aux éditions Assyelle. Des pas sur le sable, un récit témoignage, est édité en 2014. Il plonge dans les affres d’une affaire judiciaire dans son quatrième ouvrage, Ni hérisson, ni paillasson (Au Pays Rêvé, 2018). Jamais en panne d’inspiration, il participe également à des concours littéraires, mais sous son vrai nom. Lauréat de nombreux prix. Troisième prix des écrivains publics de Toulon pour un concours de lettres 2014. Lauréat du second et troisième concours des Passeurs de Livres de Grasse, 2014 et 2015. Lauréat du concours de « Nouvelles » d’Istres 2015. Et premier prix qui lui est décerné au mois d’avril 2017 des Écrivains publics de Toulon, pour un nouveau concours de lettres. En 2018, de graves problèmes de santé contraignent Jérôme Segguns à suspendre pour un temps long sa vie professionnelle. Sa force de caractère lui permet de rebondir et de réaliser un de ses plus vieux rêves en passant le Bac littéraire qu’il obtient avec la mention Bien. Dans la foulée, il s’inscrit à la Faculté de Lettres Modernes et réussit sa première année de Licence avec la mention Assez Bien. En plus du travail « universitaire », il reprend l’écriture d’un projet commencé six ans auparavant, son second mais qui deviendra au final son quatrième roman, EL, un thriller ésotérique qui va remettre en cause la réalité même que l’on se fait de notre descendance humaine.

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