Humour, Polar, Frisson horreur, Noir, Folie

Jeu de rôles

de Olivier Petiot
Broché – 5 avril 2023
Éditions : Des livres et du Rêve

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Courchevel, 1850. Mercredi 1er janvier 2020. 1 h 30.
15 minutes de marche. Un craquement sourd. Puis plus rien.
Le néant. La neige. Le froid. Le sang.

Le parfum du supplice embaumait les bois.
La montagne, géante pétrifiée, belle et mortelle, leur tendait une embuscade.

Crimes sanglants, ambiance anxiogène, ce jeune auteur prometteur se joue de nous comme de ses personnages.

 

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Je découvre l’écriture d’Olivier Petiot avec ce roman, et force est de constater qu’il n’a pas froid aux yeux.
Traduction : Âmes sensibles s’abstenir !

Mardi 31 décembre 2019.
Quelques amis décident de se retrouver afin de fêter le passage vers la nouvelle année ensemble à Courchevel, 1850, mais tout ne se passera pas comme prévu…

Dès le début du récit, j’ai ressenti une certaine jeunesse de l’auteur. Comme une envie de tout casser. C’est franc et direct, il n’y va pas par quatre-chemins, et on ressent fortement son envie de s’amuser par le biais de l’écriture.
Les chapitres sont courts, voire très courts et avancent sur deux niveaux temporels. L’avancée de l’enquête par le chef de la brigade criminelle de Chambéry, Brisson, qui alterne avec la nuit où ont eu lieu, les massacres. J’ai bien dit les massacres, car ce sont six corps qui ont été retrouvés après la tempête dans un état particulièrement horrible (je laisse les détails à l’auteur si vous me le permettez, il en parlera beaucoup mieux que moi !). Un récit qui ne manque pas d’humour, qui m’a fait penser aux premiers morceaux de certains groupes de rock qui sont devenus avec le temps des “légendes”. Olivier en a sous le coude, c’est le moins que je puisse dire, et j’ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir…

Alors, que le jeu commence !

Hâte de lire un prochain ouvrage d’Olivier, afin qu’il me titille à nouveau les nerfs !

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Extraits :

« Nous pouvons tous être amenés à tuer et ça, tu le sais tout autant que moi. N’y as-tu jamais songé ? N’essaie pas de me le faire croire !
Tu es un assassin.
Nous sommes tous des assassins, je te l’assure. Les enquêtes le prouvent ! De la bonne mère de famille trompée par son mari, de l’ado paumé défoncé aux drogues dures à la grand-mère cachetonnée pour son Alzheimer, une multitude de contextes et de faits sont destinés à faire de nous des assassins.
Je te laisse t’inspirer de mon expérience en la matière. Tu verras qu’on y prend goût. »

« Elle était désorientée. Son corps, mis à l’arrêt par la froide soirée de décembre, ne lui répondait plus. Sophie était transie. Ses lèvres entièrement craquelées, bleuies et anesthésiées par la morsure du givre, elle ne les sentait plus. Elle les effleura d’un doigt raidi par sa nuit. Nada. Elle y passa sa langue rugueuse et chaude dans l’espoir de leur redonner vie. Calleuses, elles piquèrent comme si on y plantait une multitude d’aiguilles. »

« Toute personne en est capable. Tout le monde peut tuer. Il peut y avoir une multitude de contextes destinés à faire d’un humble citoyen un assassin. Elle ne se rappelait que trop bien des paroles de son cousin. Enfant, il s’amusait à étriper les animaux qui avaient le malheur de passer trop près de lui et donnait des leçons à sa jeune cousine. “Pour tuer, c’est simple. Il te faut simplement l’arme idéale : une once d’imagination ! Nous avons tous la capacité de tuer ! D’ailleurs, nous tuons sans le savoir des millions d’êtres vivants durant notre existence. Autant l’assumer ! Pourquoi renier sa nature profonde ?”. »

« Elle s’exhibait dans une robe corset noire, imprimée d’un énorme pique de tarot rouge à la hauteur de ses seins, ne laissant aucun doute quant à la proportion de ses formes et atouts. Son porte-jarretelles, en véritable ligne de départ de longues et interminables jambes, invitait à suivre leur courbure élancée. La tenue était complétée de cuissardes rouge sang, assorties à la couleur de ses lèvres et d’un voile cage à oiseaux dans lequel elle avait épinglé une carte. Une dame de pique. Elle tira une bouffée sur son porte-cigarettes d’un air suffisant avant d’ouvrir la bouche :
– Sexy, n’est-ce pas ? »

 

Né à peu de chose près en 1991, Olivier Petiot aime la musique, le sport, le vin, la nature, l’humour… et plus généralement, toutes les bonnes choses que la vie a à offrir !
Il écrit, aussi, et se lance officiellement dans l’aventure de l’édition avec un premier roman dystopique édité en 2020 chez Seven édition.
Un livre jeunesse dans la veine des Chair de poule verra ensuite le jour en 2022 au sein de la même maison.
Il signe sa troisième publication avec Jeu de rôles, thriller haletant, publié chez Des livres et du Rêve, et ne compte pas s’arrêter là !

Émotion, Drame, Frisson horreur

3 jours jusqu’à la Sang-Valentin

de Loïc Veure
Broché – 16 février 2023
Éditions : Independently published

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Ce n’est pas la première fois que Léonora reçoit des roses noires et des lettres sans signature à l’approche de la Saint-Valentin. D’abord flattée, elle ne se pose aucune question sur l’origine de l’expéditeur. Jusqu’à ce que l’une d’entre elles contienne un message inquiétant au dos d’une photo obscène.
En proie à des angoisses incontrôlées, sa vie va devenir un véritable enfer lorsqu’elle va se réveiller d’un malaise, attachée sur une chaise au sous-sol de sa propre maison.

Une nouvelle à suspense du genre thriller, en pleine campagne du Périgord Noir qui vous plongera dans la peau d’une mère célibataire meurtrie.

 

• Couv_2023-035_Veure Loïc - 3 jours jusqu'à la Sang-Valentin

 

Ethan et Julyann s’ennuient à mourir dans leur gendarmerie perdue en pleine campagne du Périgord Noir… Leur quotidien ? Des tâches administratives. Trier les dossiers, affaires classées ou pas, remplir des formulaires, prendre des dépositions, répondre aux appels… Pas du tout ce à quoi ils s’imaginaient enfants… Mais un jour, la routine explose ! Une femme entre, pleine en sang avec un couteau à la main dans la gendarmerie ! Enfin, ils vont avoir de l’action !

Qui est cette femme ?
Pourquoi tout ce sang ?

“3 jours jusqu’à la Sang-Valentin” est une nouvelle que j’ai aimé découvrir !
Pour la seconde fois (À l’encre noire – Les origines du sang versé), la plume de Loïc est très agréable, suspense, angoisse, c’est efficace et sans détours.
Le lecteur se retrouve dans la tête de Léonora, jeune maman célibataire qui va vivre l’horreur. L’utilisation de la première personne nous implique directement dans ce récit plein de tension. Je trouve que c’est une excellente idée.

Une intrigue intense et un final à couper le souffle !

Loïc a fait un pari.
Écrire et éditer cette nouvelle seulement quelques jours avant la Saint-Valentin…
Pour moi, ce second projet est un pari largement remporté !

Loïc Veure ?
Un jeune auteur qui commence juste à nous étonner…
Merci beaucoup à toi, de m’avoir intégré à ton projet.

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Extraits :

« Julyann acquiesça. Son petit frère lui emboîta le pas, et ils retrouvèrent à leurs tâches administratives. C’était à ça que se résumaient leurs journées. Trier les dossiers des affaires classées et celles qui ne l’étaient pas, remplir des formulaires, prendre des dépositions de plaintes, répondre aux appels… Elles ne ressemblaient pas au rêve de gosse qu’ils s’en étaient faits. »

« Les yeux de la femme étaient remplis de larmes rosées coulant le long de ses jours. Pas de réponse. Elle restait là, le corps immobile, la voix gémissante. Ethan observait de loin l’individue d’un œil attentif et curieux. Il la dévisageait complètement. Un détail attira son attention. La main posée sur son holster, il dégaina son arme rapidement et la pointa sur elle. »

« Alice glissa sa main dans mes cheveux. Après avoir saisi délicatement ma nuque, elle m’adressa un baiser langoureux. Je me laissais prêter au jeu un instant. Ses lèvres étaient si douces, tellement délicieuses que je n’arrivais pas à m’en défaire. Je savourais ce moment où je découvrais quelque chose d’agréablement bon et inédit. Je ne sais pas comment je pourrais décrire les sensations que je ressentais. C’était comme un feu d’artifice au 14 juillet : explosif, pailleté, magnifique et coloré… Mais ce n’était pas moi. Ça ne me ressemblait pas. »

 

Loïc Veure est né le 21 septembre 1992. Ancien sapeur-pompier, grand fanatique de thriller et d’horreur.

À l’encre noire – Les origines du sang versé, paru le 31 octobre 2022 aux éditions Maïa, est son tout premier roman.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/11/19/a-lencre-noire/

Jugeant qu’il n’avait pas assez de vécu à l’âge de ses 16 ans, il lui aura fallu attendre ses 30 ans pour enfin passer le cap, et sortir ce premier roman, qui lui a permis de se créer un premier cercle de lecteurs… La suite est en cours d’écriture.

En février 2023, il se met au défi d’écrire une nouvelle à suspense sur le thème de la Saint-Valentin en seulement une semaine.
C’est la naissance du projet 3 jours jusqu’à la Sang-Valentin en autoédition.

Drame, Folie, Frisson horreur, Noir

Tout est mal qui finit pire

de Louis de Mauboy
Broché – 6 juin 2020
Éditions : éditions Anti-Spleen

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La veille d’Halloween, Nezi et ses copains oublient leurs misères en se défonçant dans des clubs, tout en écoutant de la Hard Techno jusqu’à pas d’heure.
Quand se présente l’opportunité d’un cambriolage, ces éternels fauchés imaginent un plan de rêve qui changera leur vie…
Mais ils sont très loin de se douter de ce qui les attend, entre les murs de cette villa isolée…
Dans la campagne profonde, les monstres ne sont pas toujours ceux que l’on croit…
Le rêve tournera-t-il au cauchemar ?

Dans cette black novella survitaminée, Louis de Mauboy (l’auteur de l’Ogre) présente des personnages atypiques et attachants pour nous entraîner une nouvelle fois dans les profondeurs de l’Enfer sur Terre…

 

• Couv_2023-034_de Mauboy Louis - Tout est mal qui finit pire

 

Fait iech, c’est relou, chuis trop vénère.
J’ai la teté en débauche et c’est pas d’la faute à ma meuf…
J’aurai dû moins tiser.
Ça m’apprendra à jouer les baltringues. Pourtant, j’avais bien kiffer le début d’la ressoi ! Super teuf, musique à donf…
Si j’avais eu plus de thunes, j’me s’rai même fait une ligne, mais… trop reuch !
J’attendrai les tepos…
Heureusement, Tcheuk nous a prévu une after pas dégueu.
Bref, une nuit blanche m’attend, trop cool ! Et au bout, y parait qu’y a d’la caillasse à s’faire !

Si vous êtes arrivés jusque-là, vous risquez fort bien d’être titillé par le récit de Louis de Mauboy ! Mais ne vous inquiétez surtout pas, il y a des annotations systématiquement en bas de page, en cas de besoin.

Louis n’y va pas par quatre chemins. Un monde de toxicos complètement perdus. J’ai même eu parfois l’impression de retrouver ma jeunesse de “parigot” dans le phrasé de l’auteur.
Tout est mal qui finit pire, est comme un roulement de tambour qui finit en coup de canon ! Du sang partout, de la violence, des meurtres, du sang, des enfants enlevés, violés et encore du sang…

Attention, le roman ne s’adresse pas à tous, il faut avoir l’estomac bien calé.
J’ai souri parfois, non pas parce que c’était drôle, mais pour l’audace de l’auteur… Aller toujours plus loin.

Pour moi, Louis De Mauboy a fait son taf !
C’est un peu court à mon goût, mais c’est particulièrement efficace… une belle descente aux enfers !

Alors, qui me suis dans un cambriolage chez des bourgeois qui part complètement en vrille ?

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Extraits :

« Le son tombe des nues, puis vient un silence bizarre qui fait siffler mes oreilles. C’est l’heure où le club du Troisième Œil ferme ses paupières. Impitoyables, les lumières s’allument et jettent leur lucidité cruelle sur nos faces de déterrés ; pourtant, même après une nuit blanche, ma nouvelle copine reste carrément potable avec ses cheveux bleus et le bel oval de son visage. »

« C’est sûrement pas le régime des deux lopettes qui tachent cet honnête pavé avec leur sang sucré. Ces deux tafioles sont vraiment pathétiques dans le rôle de sac de frappe. Bon sang ! Toute une génération fragile, bossue à force de rester le cou vissé sur des téléphones plus intelligents qu’eux. Comment s’étonner après ça que le niveau baisse autant, même parmi les racailles ? »

« Quand son père l’a violé, alors qu’il n’avait même pas deux ans, ça n’a pas trop arrangé sa personnalité. Je ne suis pas psychiatre, mais je me doute bien que ce genre de débordement d’affection paternelle est plutôt nuisible. Même s’il ne s’en souvient sûrement pas, ça a dû laisser des marques indélébiles dans son esprit. »

« Et ces jeunes, pourquoi est-ce qu’ils m’ont agressé comme ça, sans raison ? Qu’est-ce qui a bien pu leur arriver dans leur jeunesse pour qu’ils dévient à ce point du droit chemin ? Est-ce que je me fais des illusions à croire que l’homme est fondamentalement bon et que seules les circonstances le rendent mauvais ? »

« Ta faiblesse, c’est cette empathie qui te retient encore comme une bride mise autour de ton cou. L’empathie étrangle ton potentiel. Souviens-toi de notre credo. L’EMPATHIE : QUI S’Y LIVRE EN PÂTIT. Si tu veux être libre, vraiment libre – je ne parle pas de cette liberté factice qu’offre la société des Somnambule –, je parle d’une liberté authentique, tu devras faire des sacrifices. La liberté n’est pas faite pour les faibles. Ce que je te demanderai ne sera pas facile. Ce sera une véritable épreuve dans ton parcours initiatique… Un jour, ton enfant intérieur, tu devras le… »

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Louis de Mauboy est mon nom de plume. Je suis un auteur de romans noirs.

Pour être plus précis, on pourrait dire que j’écris de « l’Horreur naturaliste », dans le sens où les textes que j’écris restent ancrés dans un contexte social précis et ne font pas intervenir de forces surnaturelles (à l’exception de Le secret de H.P.Lovecraft). J’écris depuis l’âge de 16 ans. J’ai noirci de nombreux cahiers de poésie en tout genre. C’était un genre littéraire qui m’attirait beaucoup et j’ai fait beaucoup d’expériences dans cette forme d’écriture.

J’ai aussi écrit beaucoup de nouvelles — malheureusement inachevées pour la plupart. Mon œuvre compte six romans publiés à ce jour. Dans mes récits, la souffrance est omniprésente, c’est celle du monde qui y est reflétée. Je compatis avec le sort de mes personnages, car je me suis attaché à chacun d’eux, bons ou mauvais. Il y a forcément un message ou une morale qui ressort de mes histoires. On y voit souvent un monde violent, corrompu où tout peut s’acheter et se vendre.

Cette marchandisation du monde est inquiétante et conduit à des dérives immondes, selon moi. Quand l’argent est roi, ceux qui en sont dépourvus deviennent ses sujets, voire ses esclaves, rarement pour le meilleur, souvent pour le pire. Les plus faibles sont les premières victimes, c’est pourquoi je traite souvent du trafic organisé autour des enfants. Comme ils ne votent pas, leurs voix comptent peu et j’essaie de les défendre comme je peux, avec les armes qui sont les miennes…

Lien vers mon site web pour en savoir plus :
https://louisiimauboy2.wixsite.com

Émotion, Frisson horreur, Thriller psychologique

La petite fille du phare

de Christophe Ferré
Broché – 10 octobre 2019
Éditions : Mon Poche

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Un thriller psychologique intense de bout en bout, dans la lignée des romans de Guillaume Musso et Michel Bussi. Ploumanac’h, Côte de granit rose. Le temps d’une soirée dans un bar proche de leur maison, Morgane et Elouan laissent la garde de leur bébé, Gaela, à son frère adolescent. Au retour, un berceau vide les attend. Aucune trace d’effraction, nulle demande de rançon. Les pistes se multiplient, mais l’enquête piétine. Très vite, la police judiciaire pense que la petite fille ne sera jamais retrouvée. Pour les parents de Gaela, l’enfer commence. D’autant qu’on fouille leur passé, et que celui-ci présente des zones d’ombre. Morgane est bientôt suspectée d’avoir orchestré la disparition de sa fille. Un suspense au dénouement aussi stupéfiant qu’une déferlante sur les côtes bretonnes

 

• Couv_2023-024_Ferré Christophe - La petite fille du phare

 

Avant de commencer, je tenais personnellement à mettre en avant l’excellent choix de la couverture du roman, qui dégage déjà beaucoup d’émotion et que je trouve particulièrement belle !

Rarement, je n’ai lu un roman avec un tel suspense et une telle tension sur la longueur d’un récit !

Qui a-t-il de pire pour une maman que l’enlèvement ou la perte d’un enfant ?
Morgane et Elouan sont complètement perdus lorsqu’ils se rendent compte en rentrant chez eux de la disparition de Gaela qui n’a que quelques jours. Comment des parents, ont-ils pu laisser un bébé avec la garde seule de son grand frère, jeune adolescent ? J’ai trouvé se passage, un peu “léger”, mais c’est aussi ce qui peut expliquer la suite du récit…

Ce n’est pas possible, cela ne peut pas leur arriver, d’autant plus qu’ils ont déjà perdu une petite fille quelques années plus tôt.
Pourquoi le voisin accuse-t-il Morgane ?
Pourquoi la police elle-même est persuadée de sa culpabilité ?
Elle ne comprends plus rien, mais refuse de baisser les bras, en enquêtant elle-même de son côté !

Le récit de Christophe Ferré est très émouvant, on passe très vite de la colère à l’incompréhension totale. Les chapitres très courts s’enchaînent à toute vitesse et l’auteur non seulement nous promène à travers la magnifique lande bretonne, sur la côte de granit rose, un lieu magnifique, comme si nous y étions avec moult détails, mais il s’amuse surtout à nous perdre suite à la succession de “preuves”, de rebondissements jusqu’à la fin du récit, dans une confusion totale pour notre héroïne, et pour mon plus grand plaisir tellement je n’ai rien vu venir… J’y ai cru un moment, j’ai très vite abandonné, je me suis de nouveau persuadé qu’il ne pouvait s’agir que de “ça”, pour très vite me reperdre au travers des nouveaux événements qui se succédaient sans fin…

Christophe, non content de jouer avec les nerfs de Morgane et de son mari, joue avec les nôtres et fini par m’embrouiller complètement sans jamais me perdre totalement, malgré la vitesse de l’enchaînement des fausses pistes !

Qui ment, qui dit la vérité ?
Il va falloir être patient pour le découvrir, en attendant profitez des descriptions sublimes proposées par l’auteur, Ploumanac’h, son phare, les rochers en bord de mer avec des roses très particuliers, le bleu du ciel, les vagues qui explosent sur le récif dès que le vent se lève…

Un très bon thriller psychologique qui fait froid dans le dos…

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Extraits :
« Elle craignait d’avoir été suivie. Elle avait peur de tout. Elle se méfiait de tout le monde. Même de son mari. Même de son fils. Que pensaient-ils d’elle ?
Elle regarda devant, derrière, sur les côtés. La végétation était épaisse, percée d’énormes masses de granit dont les noms, s’égrenaient sur les guides touristiques : le champignon, le bélier, la bouteille, le lapin, la roche tremblante, le chapeau de Napoléon, le bidet de la Vierge, la chaise du curé, les empreintes du Diable, la guérite des amoureux, la tête de mort. »

« Elles avaient fait de magnifiques balades ensemble, le long de la mer, dans les embruns, à Trébeurden, à Trégastel. Elles avaient parlé des heures sur les rochers ou le long des petits chemins de la lande. C’étaient deux femmes mues par la même colère et le même désespoir. »

« Un silence pesant suivit ce dialogue. Le regard de Morgane s’embruma. Elle se tourna vers sa fille qui dormait toujours à poings fermés, insensible à ce qui l’entourait. Elle s’approcha d’elle. Elle caressa son ventre du bout des doigts. »

« De la colline, la mer était belle dans la lumière d’octobre. Les voiliers ressemblaient à des maquettes. La Manche était une immense baignoire dans laquelle flottaient des jouets d’enfants. »

 

Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a obtenu le Prix de la nouvelle de l’Académie française en 2010. Il est l’auteur de La Chambre d’amour (Arléa, 1995), La Septième nuit (Seuil, 2000) ou encore Paradis Turquoise (Flammarion, 2005). Son premier suspense, La Révélation de Chartres (Salvador, 2015) s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires, toutes éditions confondues, La Petite Fille du phare (Éditions de l’Archipel, 2018), Mortelle Tentation (Éditions de l’Archipel, 2019). La Prophétie de la cathédrale (Archipoche, 2020).

Drame, Folie, Frisson horreur, Noir, Nouvelles, Suspense, Thriller

Sang pour sang Thriller : Volume 5

de Collectif
Broché – 27 janvier 2023
Éditions : Independently published

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Gabriel C.
Florence Journiaux
Stanislas Petrosky
Sébastien Guerrero
Sabrina Guerreiro
Sylvie Marchal
Sébastien Theveny
Claude Picq
Éric Oliva
Eric Dupuis
Albertine Gentou
Sebastien Gaietta
C.Dreek
Jona Laix
Rime de Bervuy
Valérie Valeix
Ludovic Metzker
Bob Garcia
Nil Borny

 

• Couv_2023-020_Collectif - Sang pour sang Thriller

 

En octobre 2023 aura lieu le prochain salon Sang pour sang thriller à Longperrier dans le 77. Une partie des fonds récoltés lors de la vente de ce recueil servira à financer le salon organisé par Nadine Doyelle.
Nil Borny et Deborah Coladonato, qui ont écrit les préfaces, en seront le parrain et la marraine.

Dix-neuf auteurs, dix-neuf nouvelles avec lesquelles j’ai passé des moments très agréables. Toutes très différentes les unes des autres, je suis passé par différentes émotions. Certaines amènent une touche de paranormal, de suspense, d’humour noir ou pas, ou carrément angoissante ! Dans tous les cas, il y a de très belles surprises, à mon goût…

Il me sera très difficile de vous en dire plus, mais il fait partie des bons recueils de nouvelles que j’ai eus l’occasion de lire dernièrement.

En panne de lecture ?
N’hésitez pas, de plus, c’est pour une bonne cause !

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Extraits :

« Isabelle, ouvrit sa boîte mail et cliqua sur le dernier message arrivé. Une semaine qu’elle guettait cette réponse et son cœur se mit à battre plus fort au fur et à mesure que son regard la parcourait.
Sans attendre, elle attrapa son GSM et composa le numéro de Jean-Paul. Son mari décrocha aussitôt.
– Salut, chérie, lâcha-t-il un brin étonné.
Sa femme n’avait pas pour habitude de l’appeler pour un oui ou pour un non lorsqu’il était à son bureau et, même s’il appréciait de l’avoir au téléphone, ses coups de fil étaient loin d’être monnaie courante. »

« En règle générale, un mari bafoué se venge en pourrissant la vie de son épouse infidèle. Un lâche fait ses coups foireux en loucedé alors qu’un colérique ira jusqu’à la frapper, et un impulsif mettra une raclée à son rival. Certains, la rage au ventre, poussé par la frustration ou la haine, vont même jusqu’à franchir le point de non-retour en intentant à leur vie. Tillier devait faire partie d’une autre catégorie d’individus. Ne ressentant aucune once de méchanceté envers sa femme, submergé par le désarroi, sans doute également l’amertume, il a préféré disparaître de sa vie dans tous les sens du terme. »

« Elle agissait sans trop réfléchir à ce qu’elle faisait, craignant d’être submergée par ses émotions. Elle connaissait les différentes étapes puisqu’elle avait observé son patron les réaliser à plusieurs reprises. Mais, jusqu’à ce jour, elle n’avait géré que la partie administrative de ce travail. Lorsqu’il lui avait proposé d’assister à l’ensemble de la procédure de crémation, Monsieur Bishop ne lui avait pas avoué qu’il comptait bien lui déléguer cette besogne désormais. Le revers de la médaille était plutôt brutal. »

« – J’avais craint que vous ne veniez m’annoncer la mort de mon mari.
– Cela n’aurait-il pas été un soulagement plutôt ?
– Enfin, Monsieur, quelle affreuse pensée.
– Il me semble que lorsqu’on va chercher du réconfort dans d’autres bras que les légitimes, c’est que le désir d’un autre corps est tel qu’on est prêt à sans passer par le pire. Je pourrais, en ma qualité d’inspecteur, vous raconter bien des crimes, pas tous passionnels. »

« Croyez-moi, les maisons sont comme les objets, elles ont une histoire à raconter. Que ce soit du bonheur ou du malheur, il est dit que nous pouvons le ressentir dès lors que nous pénétrons dans une pièce. Nous n’y prêtons nullement attention et nous faisons fi de cela.
Certains esprits ne vous veulent pas que du mal, soyez rassurés. Ils tentent dans de nombreux cas de communiquer avec vous en cherchant à vous parler par un moyen quelconque : faire tomber de la vaisselle, ouvrir un placard, faire grincer les murs…
Ils communiquent du mieux qu’ils peuvent et profitent parfois des nouvelles technologies : les chaînes hi-fi, les casques audio ou la télévision. Comment ? Ils émettent des interférences de manière répétée jusqu’à vous faire comprendre que c’est à vous seul de tout faire pour établir cette communication. »

 

Sang pour sang Thriller

Frisson horreur

Brocélia

de Jean-Marc Dhainaut
Poche – 7 juillet 2022
Éditions : Taurnada Éditions

Meghan Grayford, une jeune journaliste passionnée par l’exploration de lieux abandonnés, a localisé un vieux manoir dans la forêt de Brocéliande : ses occupants semblent avoir fui précipitamment… En se faufilant dans cette bâtisse isolée, Meghan ignore encore que son histoire n’est pas peuplée de magie et de fées, mais d’horreur et de sang… La nuit, quand tout est calme, le Manoir Brocélia se réveille… La nuit, quand tout est calme, les atrocités de son passé reprennent vie… La curiosité est un vilain défaut… Meghan aurait mieux fait de s’en souvenir… Un thriller aussi terrifiant que captivant, dans la lignée des investigations paranormales d’Alan Lambin.

 

 

Tout d’abord, je tenais à remercier les Éditions Taurnada pour ce roman qui sort de leur lignée habituelle et qui m’a agréablement surpris.

Agréablement surpris, et ça ils ne pouvaient pas le deviner, tout simplement car, le récit se déroule dans ma “Région de Cœur” !
J’ai ainsi reconnu de nombreux lieux cités. En effet, dès que nous le pouvons, nous aimons aller à Plémet dans les Côtes-d’Armor, entre Loudéac et Goméné… 
Si vous ne la connaissez pas encore, je vous conseille fortement cette belle Région…

Mais revenons à notre roman que j’ai dévoré en quelques heures… Tout était là pour me captiver. La Bretagne bien sûr, un vieux manoir hanté et quelques fantômes qu’il ne faut pas brusquer, qui traînent dans les environs de Brocéliande.

Meghan Grayford, jeune journaliste, est une passionnée. Passionnée par son travail, passionnée par la vie, mais surtout passionnée par les vieilles bâtisses abandonnées. Elle a un article à rendre à son travail et elle est déjà très en retard. Elle n’a plus le choix, elle va devoir se confronter à ses peurs et retourner au Manoir de Brocélia, alors qu’elle avait bien juré qu’elle n’y remettrait plus jamais les pieds.

Vous aimez les légendes ?
Les histoires de fantômes, où les fées et les sorcières se côtoient ?
Vous aimez entendre le parquet grincer pendant votre lecture, alors que vous savez pertinemment que vous êtes tout seul chez vous ?
Les baisses de températures subites alors qu’aucune porte ou fenêtre n’a été ouverte ?
Cette impression soudaine, quand vous êtes dans le noir, que quelqu’un respire tout prêt de vous ?

Brocélia, c’est un peu tout ça… et plus encore !

Je découvre Jean-Marc Dhainaut avec ce “petit” roman, et force est de constater que j’ai été bluffé !
Le style est agréable, le récit attractif, bien mené, et rythmé de “petits” frissons réguliers, avec une fin particulièrement émouvante…
J’aurais peut-être préféré le lire un soir d’hiver au coin du feu, sous un plaid… Mais…

Pourrez-vous attendre jusque-là ?

Un roman que je vous conseille vivement…
Un auteur, qui m’a interpellé et qui ne demande qu’à être suivi !!!

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Extraits :

« Enfant, avec son petit frère, elle s’amusait à compter les flocons qui virevoltaient sous le vent du nord. Elle se mettait alors à danser sous ce tourbillon infernal et si rare dans sa Bretagne natale, le laissant s’engouffrer dans ses longs cheveux blonds de petite fille sage. Le manteau blanc était toujours une bonne raison de se balader, en écoutant et en regardant les enfants émerveillés qui s’amusaient autour d’elle. La neige, qui a cet étrange pouvoir de faire retomber en enfance, même le plus grincheux des hommes. »

« Le mur entre la cheminée et une porte était occupé par une bibliothèque ne contenant plus qu’une vingtaine de livres que les propriétaires n’avaient peut-être même jamais lu. Meghan les effleura à peine des yeux. Les quelques grands classiques qui s’y trouvaient n’étaient pas sa tasse de thé. Elle s’interrogea toutefois sur la présence de manuels scolaires parmi ces ouvrages aux couvertures anciennes.
”Une vieille légende raconte, que la nuit, les livres se murmurent leurs histoires entre eux”, lui avait un jour dit son père. »

« Devinant brusquement une présence derrière elle, Meghan, sous le choc, s’enfuit aussitôt. Elle voulut regagner l’entrée, mais elle se sentait ralentie par une force, une atmosphère indéfinissable semblant se terrer dans la brume.
Persuadée d’être poursuivie, elle réussit enfin à atteindre le portail, mais il était toujours verrouillé.
Elle hésitait à l’escalader ou à monter sur le muret en pierre, car à l’extérieur, c’était le vide qu’elle voyait. Le vide et la forêt sans fin. Une forêt qui ne pouvait pas exister. Jamais il n’y en avait eu autour de ce cimetière. »

« Meghan étouffa un cri en voyant deux mains décharnées descendre sur les épaules de Janis. Il se mit à hurler en gesticulant pour se dégager.
Sa lampe s’éteignit à son tour alors qu’une odeur infecte assaillait leurs narines.
Choqué, il se tut soudain, reprenant la main de Meghan : des bruits de pas raisonnaient, et toujours cette forte respiration près d’eux…
Il sentit un souffle si près de son visage qu’il en écrasa les doigts de son amie.
Elle se retient de hurler lorsque quelque chose lui caressa les cheveux et lui et lui effleura la joue. »

 

 

Jean-Marc Dhainaut est né dans le Nord de la France en 1973, au milieu des terrils et des chevalements. L’envie d’écrire ne lui est pas venue par hasard, mais par instinct. Fasciné depuis son enfance par le génie de Rod Serling et sa série La Quatrième Dimension, il chemine naturellement dans l’écriture d’histoires mystérieuses, surprenantes, surnaturelles et chargées d’émotions. Son imagination se perd dans les méandres du temps, de l’Histoire et des légendes. Il vit toujours dans le Nord, loin d’oublier les valeurs que sa famille lui a transmises.

Frisson horreur, Nouvelles, Suspense, Thriller

Storia

de Nicolas Beuglet, Roy Braverman, Ian Manook, Armelle Carbonel, Christophe Dubourg, Nicolas Duplessier, Damien Eleonori, Thomas Enger, Jacques Expert, Victor Guilbert, Johana Gustawsson, Vincent Hauuy, Lorraine Letournel laloue, Jerome Loubry, Mo Malo, Ludovic Miserole, Alice Morgane, Ivan Zinberg, Guy Alba
Poche – 15 octobre 2020
Éditeur : Hugo poche

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17 AUTEURS DE THRILLERS DÉTOURNENT LES CONTES POUR ENFANTS AU PROFIT DE L’ASSOCIATION ELA

Blanche-Neige à Amsterdam, Pinocchio à Los Angeles, le Petit Chaperon rouge à Paris, Boucles d’Or qui tombe en panne là où elle aurait mieux fait de ne jamais s’arrêter, le Petit Bonhomme de pain d’épices en proie à un serial killer trop gourmand… mais aussi Peau d’Âne, saint Nicolas, Poucet, Cendrillon et beaucoup d’autres : dix-sept auteurs de thrillers détournent les contes de fées, les légendes et les mythes de notre enfance au profit de l’association ELA.

 

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Une très belle initiative que ce recueil de nouvelles, “Storia”. Non seulement cet achat permet de faire une bonne action pour l’association ELA, tout comme le précédent opus “Phobia”, puisque les droits sont entièrement reversés pour les enfants atteints de leucodystrophie, mais de plus on passe un “agréable” moment de lecture.

17 auteurs de thrillers ont détourné pour notre plus grand plaisir des contes populaires pour les transformer en nouvelles terriblement noires.

Il était une fois…
Qui n’a jamais frissonné à ces quelques mots ?

Enfants, j’ai toujours adoré les contes. La plupart, je les ai découvert un peu tard, car mes parents ne maitrisaient pas le français. Mais, j’ai le souvenir d’une maitresse à la maternelle qui nous en lisait très régulièrement… Nous étions tous assis parterre en rond… Seule sa voix perturbait le silence.

Il est toujours un peu difficile de parler d’un recueil de nouvelles. Les textes trop courts ne permettant pas souvent un développement optimal.

Comme pour chaque ouvrage de ce type, certaines nouvelles m’ont beaucoup plues, certaines sont même excellentes et j’ai même eu un coup de cœur. Mais malheureusement, j’avoue avoir été un peu déçu par certaines… C’est dommage.
Mais qu’importe mon ressenti très inégal, ce qui compte avant tout, c’est la démarche accomplie par les auteurs à travers ce livre.
De plus cela m’a permis de découvrir certains auteurs que je ne connaissais pas encore !

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Extraits :

« “Madame, si l’on en croit le conte, elle aurait du se réveiller, la princesse…”
Le sang bouillonnant dans ses veines, Clara se mit à hurler, si fort que le tonnerre grondant sur les plaines n’osait rivaliser. Surpris par sa réaction, les enfants se mirent à pleurer abondamment. La femme étendue sur le lit humide paraissait sur le point de s’éveiller, mais la plaie dessinée autour de sa gorge attestait le contraire. Paralysée par l’horreur, Clara fixait un point imaginaire dans le décor anxiogène. Puis, réalisant que l’auteur de cette macabre mise en scène pourrait encore errer dans les parages, elle mobilisa toutes ses facultés pour conserver son sang-froid. Se détournant du cadavre, la jeune femme s’adressa calmement à ses petits protégés.
“Rentrons au campement”.
Puis elle ajouta :
“Maintenant !” »
…/…
« Mais j’étais surtout désabusé depuis un bail. Par ce que mes yeux avaient déjà pu constater auparavant : l’état du monde. Le fric et le pouvoir.
– L’éternelle lutte des classes, les nantis et les pauvres, approuve Ferguson, résigné.
– Oui, mais pas seulement. Vous avez vu ce qui se passe dans ce monde, justement ? Cette moralité à deux balles, cette police du rire, ce puritanisme de pacotille. À terme, on régulera l’amour, le droit d’aimer une personne et pas une autre, on te dira avec qui baiser ou avec qui ne pas le faire. Tu ne trouves pas ça paradoxal, toi, qu’à une époque où on glorifie les libertés individuelles, où l’on a accès à tous, le moralisme soit devenu une arme de destruction massive ? Et puis merde… Pourquoi suis-je ici parmi vous ? »

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Folie, Frisson horreur, Noir

Pinocchio – Les contes interdits

de Maude Royer
Broché – 11 juin 2018
Éditeur : Ada

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Dans le conte original, Pinocchio était loin de l’adorable marionnette que Geppetto voulait créer. La fin de ses aventures, jugée trop violente, a dû être réécrite. Ce Conte Interdit rejette la censure et ose aller beaucoup plus loin… Vous pourriez regretter votre escapade aux pays des jouets. Une maison insalubre accumulant les jouets d’un vieux sculpteur alcoolique. Un manipulateur vicieux trouvant l’extase dans le mensonge et la torture. D’infâmes parents accusés d’un crime inimaginable, à qui on ne confierait même pas un chat. Un garçon ayant l’audace de croire qu’il peut servir de conscience à un être abject. Un voeu, celui de devenir un « vrai petit garçon », qu’une mystérieuse femme aux cheveux bleus aurait le pouvoir d’exaucer.

 

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“Les contes interdits”, est une collection que j’ai découvert il y a quelques semaines un peu par hasard. Ce sont surtout les couvertures qui m’ont intriguées et beaucoup plues. Alors je n’ai pas pu résister et j’en ai commandé…

Dès la réception de ma commande, pas déçu du tout par la qualité des livres.
Les couvertures sont vraiment magnifiques, et je me suis très vite lancé dans ma lecture.

L’histoire débute de façon très intrigante, sûrement voulu par l’auteure.
Patrick se réveille à l’hôpital après une tentative de suicide, il ne se souvient plus de rien. Ses parents étant emprisonnés pour des crimes dont il n’a aucun souvenir, il sera placé chez son grand-père, vieil homme alcoolique, plus intéressé par la sculpture de ses jouets en bois que de s’occuper de son petit-fils. La maison est insalubre, et afin de quitter son nouvel habitat, Patrick compte bien gagner de l’argent à tout prix. Seulement, trouver un travail honnête, ne fait pas du tout partie de ses plans.

Attention !

Autant j’ai beaucoup aimé cette version originale, très glauque et inventive de Pinocchio, autant je déconseille sa lecture aux personnes sensibles et à ceux qui aiment les animaux. C’est parfois très violent et adressé à un public averti.

Mais, je ne peux rien retirer à la très grande imagination de Maude Royer.
Arnaques sur les réseaux sociaux, troubles psychiatriques, déviance sexuelle, extorsion, combats illégaux, vente de drogues, viols, cruautés animales, etc…

De plus tous les ingrédients du conte original sont là, mais présentés de manière très différentes. Le personnage même de Pinocchio est odieux, perturbé et pervers.

Personnellement j’ai trouvé l’histoire intéressante et bien structurée, et j’ai aussi beaucoup aimé l’utilisation du québécois tout le long de ma lecture, même si certaines expressions m’ont obligée à demander l’aide de “Google” !

Pas déçu du tout de cet achat un “peu compulsif”, je resterai un curieux de toutes lectures jusqu’à la fin, je l’espère bien…

Qui va se laisser tenter ?

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Extraits :

« Figé dans l’entrée de la maison, Patrick n’en finissait pas de promener ses yeux autour de la grande pièce à aire ouverte. Ayant du mal à croire ce qu’il voyait, il entreprit de compter les jouets qui, installés un peu partout, le regardaient de leurs petits yeux fixes. Leur nombre était tel qu’il rendait l’exercice ardu. Chaque fois que Patrick avançait d’un pas en direction du salon, traversant la salle à manger en se prenant les pieds dans des objets disparates, d’autres marionnettes apparaissaient dans son champ de vision.
Ce n’est qu’une fois la surprise passée que l’odeur immonde imprégnant les lieux monta aux narines du jeune homme. »
…/…
« Dans la classe de français, la tête de monsieur Grégoire lui confirma son intuition. Le professeur, assis sur son bureau, les deux pieds posés sur une chaise d’étudiant, était un homme jeune et séduisant, ex-joueur de football. Il tentait de s’enlaidir en s’imposant le port de cols roulés et de lunettes aux verres en cul-de-bouteille. Efforts inutiles qui n’empêchaient nullement ses jeunes élèves féminines de ce pâmer devant lui.
Dès que le dernier élève de sa liste répondit présent, monsieur Grégoire prit une profonde inspiration, chargé qu’il était d’éclairer quelques lanternes.
– la plupart d’entre vous sont déjà au courant, commença-t-il. Pour les autres, j’ai l’immense regret de vous apprendre que deux de vos camarades, Bernard Leroux est Steve Pelchat, ont été retrouvés morts dans la nuit de vendredi à samedi. »

 

 

Maude Royer est une auteure québécoise. Graphiste de profession, sa plus grande passion a toujours été l’écriture. Après la publication de deux séries fantasy pour les adolescents et les adultes (Les Premiers Magiciens – Éditions Hurtubise – et Zodiak – Éditions ADA), elle travaille maintenant sur deux séries dans le style « dont vous êtes le héros » destinées aux enfants de 9 ans et plus. Les tomes 1 des séries Transforme-toi en loup-de-mer et Transforme-toi en demoiselle-fée (Éditions ADA) seront disponibles dès septembre 2015.

Frisson horreur, Thriller psychologique

Sans retour

Tom Clearlake
Broché – 24 janvier 2021
Éditeur : Moonlight

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Lors d’un séjour à la montagne, John Gardner, dirigeant d’un groupe de sociétés, et sa famille, reçoivent amis et associés dans un lodge luxueux, au cœur des Rocheuses. Au deuxième jour, une tempête de neige se lève. Les routes sont bloquées. Les réseaux hors-service. Ils se retrouvent coupés du monde. Quand le blizzard cesse, dix-huit jours ont passé. Les occupants du lodge sont secourus et placés en observation. Cinq d’entre eux sont portés disparus. Les survivants sont extrêmement amaigris. Et en état de choc. Ils ne parleront pas. Ils garderont le secret. Le plus atroce des secrets.

 

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La famille Gardner décide passer une semaine dans leur nouveau Lodge avec des amis.
Le second jour de leur séjour, un terrible blizzard s’abat sur eux. Ils doivent alors se confiner en attendant que cela cesse…
Après 18 jours de tempête, les Gardner sont retrouvés affaiblis.
Mais que s’est-il vraiment passé durant ces 18 jours ?
Il ne faudra surtout pas le dévoiler.

J’aurai pu résumer ce roman en un seul mot.
Wahou !!!

Dès les premières pages, Tom parvient à créer une atmosphère vraiment glaçante. Il nous plonge au cœur du stress, de la peur. C’est une immersion totale au cœur des événements comme si on y était. Ce thriller noir en huit clos est horriblement implacable ! Énorme “Coup de cœur” pour ce thriller palpitant avec ses 630 pages, qui ne m’a pas laissé un instant de répit.
L’auteur a frappé encore une fois très fort. Encore plus fort même !
La psychologie, juste et fine qu’il distille à chacun de ses personnages, se révèle parfaite du début à la fin. L’histoire remarquablement écrite et structurée avec des rebondissements réguliers jusqu’à la fin du récit. Je suis littéralement entré dans le roman… Et régulièrement dans ma lecture j’en suis venu à souhaiter que ce roman soit adapté au cinéma afin qu’il touche un maximum de personnes…

Le récit se divise en plusieurs parties.
Il y a l’avant cauchemar, “Le cauchemar”, le sauvetage, l’après sauvetage, mais pas que…

Vous n’avez pas fini de vous ronger les ongles.
L’écriture est telle que je n’ai pu faire autrement que de subir. Il y a des rebondissements à chaque chapitre et rien ne va jamais dans le sens que je pouvais imaginer.

Tom Clearlake reste fidèle à ses habitudes dans son roman. Violence, hémoglobine, peur, malaise, mais c’est tellement captivant… Il y a même un peu avant la fin un passage très beau, tout en poésie qui laisse entrevoir un autre visage de l’auteur.

Amateurs de sensations fortes, je ne peux que vous conseiller ce livre incroyable, mais attention… il vous faudra avoir le cœur bien accroché !

Merci Tom !

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Extraits :

« Dans la pénombre de la chambre dix-huit, John Gardner s’efforçait à penser clairement. Le traitement qu’on lui donnait le shootait à tel point qu’il avait du mal à bouger. D’un côté, il avait besoin de ça. D’un autre, il lui fallait toute sa tête pour réfléchir. Anticiper. Tout s’était bien passé jusque-là. Il fallait que ça continue. Il entendit Sally remuer dans le lit d’à côté. Parfois, elle parlait dans son sommeil. Que pouvait-elle dire ? Et si une infirmière avait entendu quelque chose… Cela lui était arrivé à deux reprises. Il l’avait patiemment écoutée et n’avait rien perçu de compréhensible, Dieu merci. Elle bougea à nouveau. Il s’assit tant bien que mal et appuya son dos contre la tête de lit. Elle s’agita encore, puis passa son bras hors des draps et se redressa pour s’asseoir sur le bord du sommier. Ses yeux fixaient le sol. Il la regarda attentivement, scruta ses plus infimes gestes. Elle releva la tête vers lui.
– John… Tu es là ? Dit-elle d’une voix faible. »
…/…
« Une heure plus tard, tout le monde s’était réuni dans le grand salon. Le vent hurlait de plus belle. La neige tombait encore plus fort. Des flocons énormes, qui filaient à l’horizontal et venaient s’écraser sur la baie vitrée, tels des bourdons albinos ivres. La toiture grinçait et, de temps à autre, on pouvait même sentir le sol vibrer. »
…/…
« Bien. Alors, écoute moi attentivement : l’auriculaire, l’annulaire et le majeur d’une de tes mains, peu importe laquelle, joueront le rôle des trois petits lutins. Tu vas te trancher ces trois doigts avec ce hachoir, Jack.
Une boule de glace se forma brutalement dans son estomac. »

 

Thomas Clearlake est un auteur franco-canadien né au Canada le 19 octobre 1973.

Il commence à lire avec Edgar Allan Poe, H.G. Wells, Jack London, Jules Verne, Agatha Christie, Jack Kerouak, Edgar Rice Burroughs, Lovecraft, Dean Koontz, Stephen King, Clive Barker, Umberto Eco…

Sa passion pour les littératures de l’imaginaire le pousse à expérimenter l’écriture dans des univers très différents, mais c’est dans le thriller qu’il préfère exercer.

“Je pense que le Thriller est le maître de tous les genres littéraires. Il permet de jouer avec les sensations et les émotions du lecteur comme aucun autre genre le peut. Il y a dans le thriller cette possibilité de créer l’intensité, et de la pousser à son paroxysme. Et l’on dispose d’une infinité de moyens pour y parvenir.”

 

Émotion, Frisson horreur, Noir, Polar

Celui dont le nom n’est plus

René Manzor
Poche – 10 septembre 2015
Éditeur : POCKET

Et si les tueurs étaient en fait les victimes ?

 » Puissent ces sacrifices apaiser l’âme de Celui dont le nom n’est plus. « 
Pour la deuxième fois en deux jours, ce message énigmatique signe une scène de crime londonienne. Rien ne relie les victimes – pas même leurs assassins, qui ne se connaissaient pas, et qui ont chacun, lors de leur arrestation, avoué avoir tué la personne qu’ils aimaient le plus au monde. Pourtant les faits sont là : le rituel religieux, le message, le cadavre vidé de ses organes – ces meurtres sont commis selon le même mode opératoire.
Le commissaire McKenna, vieux routier de Scotland Yard, et le docteur Dahlia Rhymes, criminologue américaine, pressentent que la série n’en est qu’à ses débuts.
À moins de mettre, au plus vite, un nom sur l’horreur…

“Un polar dense. Une intrigue captivante.” L’Express

“Un thriller haletant… dont le lecteur n’oubliera pas le nom.” Ouest France

 

2020_049_Manzor René - Celui dont le nom n'est plus

 

Bonjour à toutes et à tous…

Après avoir lu “Dans les brumes du mal” et “Apocryphe” du même auteur, je n’ai pas été déçu du tout par Celui dont le nom n’est plus”.

Quel voyage !
Grâce à sa plume parfaitement maîtrisée, René Manzor signe un polar original avec une intrigue intense et prenante sur fond d’ésotérisme, aux frontières de l’amour et de la mort…

Dès les premières pages, le ton sanglant est donné.
J’ai adoré !
Pas de temps morts, du rythme, des chapitres courts, un scénario très bien construit. Le suspense est maintenu constamment. On plonge dans le domaine de l’hypnose, de l’égyptologie, de la greffe d’organes. Je me suis posé beaucoup de questions tout le long de ma lecture entre compassion, tristesse, impuissance, horreur et malaise. René ne nous ménage pas.
Un page turner, qui ferait un excellent film, grâce à son côté psychologique très bien dépeint.

Une enquête prenante, menée par un inspecteur de Scotland Yard et une profiler américaine. Un tueur insaisissable, même une fois interpellé.
Une quête haletante…

Je me suis laissé prendre jusqu’au bout par ce récit ne sachant pas du tout où l’auteur nous mènerait.
Une histoire émouvante, passionnante, des personnages attachants, dans une ambiance très sombre et un final qui m’a beaucoup marqué…
Je vous le conseille vraiment.

Retrouvez toute l’actualité de l’auteur sur :
http://www.renemanzor.com
ou
https://www.facebook.com/rmanzorlink

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Extrait :

« C’est fou comme l’esprit reste convaincu que le corps lui ment en permanence. On s’imagine avoir vingt ans à soixante, on s’offusque quand les jeunes vous appellent « monsieur » ou « madame » à cause de je ne sais quelle différence physique et, pendant ce temps, nos rêves et nos fantasmes ne prennent pas une ride. »

 

 

René Manzor est réalisateur et écrivain. Remarqué par Steven Spielberg après ses deux premiers films, Le Passage et 3615 Code Père Noël, il part pour Los Angeles où il devient scénariste, réalisateur et ghost writer pour les grandes productions. De retour en France, et parallèlement à ses diverses participations pour le cinéma – dont Dédales en 2003 – et la télévision, il publie son premier roman, Les Âmes rivales (2012), suivi de Celui dont le nom n’est plus (2014) – qui a reçu le prix Polar du meilleur roman francophone 2014 au Festival de Cognac. Ces deux titres ont paru aux Éditions Kero. Son troisième roman, Dans les brumes du mal, paraît en 2016 chez Calmann-Lévy.