Amour, Émotion, Drame, Psychologie

La toile des femmes

de Soleyne Joubert
Broché – 7 mars 2024
Éditions : M PLUS

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Cette histoire commence au creux de la femme. Là où naît la vie. Esther et Pierre attendent un enfant comme on attend la pluie, de façon enfantine et naïve. Pourtant, le jour de la naissance, Pierre disparaît, laissant Esther seule avec ce bébé qu’elle ne reconnaît pas.

Ce roman d’une douce colère est une histoire de passage. De ce moment suspendu où la jeune femme devient mère et fait du même coup l’expérience de la vie et de la mort. C’est aussi un hymne au lien qui se tisse entre les femmes d’une lignée. À cette toile d’amour charnel qu’ont tissée nos ancêtres et dans laquelle la jeune mère s’entortille pour ne plus jamais tomber.

Ce roman d’une douce colère est un hymne au lien qui se tisse entre les femmes d’une lignée.

 

• Couv_2024-033_Joubert Soleyne - La toile des femmes

 

Et encore un premier roman !
Un roman très bien écrit, dans le style et dans le rythme, mais ce sont surtout les émotions qui m’ont emporté… D’ailleurs au début, je n’ai pas toujours compris l’attitude de cette maman, c’est vrai, c’est ce qui m’a d’autant plus intéressé. Essayer de comprendre, essayer de vivre ce moment tellement difficile qu’est la dépression post partum…

Esther et Pierre forment un couple lié par l’amour. Ils vivent dans un pays où la couleur est reine, le Burkina Faso. Ils travaillent pour une ONG.
Dès le premier chapitre, on apprend qu’Esther est enceinte, mais la guerre éclate alors que la naissance du bébé est toute proche. Pierre décide qu’ils doivent quitter leur beau pays pour Paris. Il a quelques affaires encore à régler sur place et il la rejoindra dès que possible. Elle doit s’organiser, faire ses valises et contacte sa meilleure amie, Aude qui vit avec Xavier le frère d’Esther à Paris.
Quelques jours après son arrivée, elle sent les premières contractions. Elle n’est pas prête, c’est trop tôt d’autant plus que Pierre n’est toujours pas arrivé. Elle n’arrive toujours pas à joindre l’élu de son cœur. La vie d’Esther bascule complètement à ce moment-là, lorsqu’elle se retrouve seule avec son bébé, elle se sent perdue.

Le récit m’a pris aux tripes, et je pense qu’il résonnera dans l’esprit de nombreuses femmes.

Esther a eu une enfance très difficile, et aujourd’hui est est une mère sans père. Comment va-t-elle tenir rôle de maman sans l’homme avec lequel elle s’était construite. Elle a beau s’accrocher, essayer de tenir, elle ne peut pas, elle est complément perdue. J’ai essayé de ma mettre à sa place, comment aurais-je appréhendé ce qu’elle vivait ? Soleyne Joubert nous montre la colère de cette femme qui se retrouve seule devenue mère sans aucune expérience. Heureusement, Aude est là, et en tant que femme et amie, elle fera son possible pour lui redonner confiance…

Chaque femme a une histoire, avec des drames et des secrets. J’ai eu l’impression que Soleyne nous racontait peut-être son vécu avec émotion et en toute simplicité, la peur, la colère, la force et le courage nécessaire à toutes les mamans qui a un moment ont vécu ce moment où tout devient fragile, les liens familiaux, le travail, la présence d’un bébé, et même la vie… Des moments très fort où les femmes doivent lutter constamment contre la dépression qui les guette au plus profond de leur être…

Coup de cœur pour ce récit qui me rappelle qu’il ne doit pas toujours être facile de devenir maman…
Un livre que je vous recommande vivement.

Un grand merci à M+ éditions pour cette très belle surprise.

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Extraits :

« En se couchant dans le lit métallique, elle reconnut immédiatement la texture des draps. Épais et raides, avec des coutures aux ourlets qui grattent quand elles vous frôlent. Son bébé était de retour dans le lit boîte de sa naissance. Elle roula sur le côté pour le regarder, pour imprégner et saturer ses rétines de lui. Elle ferma et rouvrit plusieurs fois les paupières. Photos mentales.
Quand elle se réveillerait demain, il serait peut-être parti pour de bon et le lit boîte serait vide. Pour toujours. Les choses auraient-elles été différentes si elle avait su ? »

« Aude sortit de son sac des accessoires qu’elle avait utilisés pour ses propres accouchements. Un coussin d’allaitement, un sifflet dans lequel souffler pour mieux pousser, un baume à lèvres, des chaussettes, une enceinte de musique, des flacons d’huile essentielle, un spray pour le visage. »

« – Bois ça ! conseilla-t-il.
Elle s’exécuta et s’essuya le visage sur les manches de sa chemise. Ses cheveux attachés en une longue natte étaient durcis de poussière orange.
– Est-ce que c’est toujours aussi dur ? demanda-t-elle.
Il réfléchit un instant en se grattant le crâne.
– Je ne suis pas sûr de ce que je veux te répondre. Tu veux le discours rassurant ou réaliste ? »

« Quand elle n’eut plus rien à pleurer, il faisait nuit. Grand-Mère se leva et vint l’entourer de ses bras. La chaleur de son corps la réchauffa et elle s’apaisa enfin. Elle parla d’une voix grave et solennelle.
– La vie d’une femme est semée de chagrins insupportables, de souffrances qui nous poussent à commettre des actes impardonnables et fous. C’est notre fragilité de tellement aimer. Mais c’est aussi ce qui fait notre puissance. L’amour d’une femme, d’une mère, d’une sœur, relève du sacré. »

Soleyne Joubert est née en 1989 à Paris.

Elle nous dévoile dans ce premier roman, un univers doux et violent, dans lequel résonnent sa propre maternité, son engagement féministe et ses dix ans d’expatriation.

Amour, Émotion, Drame, Thriller psychologique

L’ombre des innocents

de René Manzor
Broché – 3 janvier 2024
Éditeur : Calmann-Lévy

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LE POLAR ÉVÉNEMENT DE LA RENTREE 2024
« Une fois que vous êtes dedans, vous laissez tout tomber, et la fin est absolument extraordinaire » Gérard Collard, Le Magazine de la santé, France 5
« Un stupéfiant combat de forces entre innocence et culpabilité » Le Point
René Manzor « le maître des histoires qui empêchent de dormir » Le Monde des Livres

C’EST DANS L’OMBRE DES INNOCENTS QUE SE CACHE LE MAL

Paris, bureau d’un éditeur bien connu. Alors que Marion Scriba, romancière, parle de son prochain polar, des policiers surgissent et l’interpellent, l’accusant du meurtre qui occupe la France entière depuis deux jours. Sur l’arme du crime, on a retrouvé l’ADN de Marion.
En garde à vue, la romancière clame son innocence. Mais l’ADN n’est-elle pas la reine des preuves ? Acculée, Marion ne voit qu’une solution, certes folle : s’évader pour trouver le vrai tueur et se disculper.
Wim Haag, un agent d’Europol qui a rendu son badge douze ans plus tôt, est rappelé pour cette enquête à haut risque. Très vite il comprend que quelque chose cloche : comment cette femme à la vie bien rangée, qui passe ses journées à écrire des histoires, peut-elle avoir un tel instinct dans sa cavale ?
Entre Wim, persuadé que la fugitive a un secret, et Marion, bien décidée à débusquer celui qui l’a piégée, commence une traque sans merci…

 

• Couv_2024-030_Manzor René - L'ombre des innocents

 

Avec L’OMBRE DES INNOCENTS, René Manzor m’a embarqué une fois encore dans un récit complètement dément !
Aucun temps mort, du début à la fin du récit, des rebondissements, des retournements de situations réguliers et un final encore une fois, complètement inattendu.

Marion Scriba, une mère de famille de trois enfants, sans histoires et auteure de thrillers, est accusée des meurtres de plusieurs enfants.
En effet, son ADN a été analysé sur une arme retrouvée près d’un cadavre d’enfant, à plus de 600 kilomètres de chez elle. Quelqu’un, essayerait-il de la piéger ?

Europol et la police vont devoir travailler main dans la main pour résoudre cette énigme qui pour l’instant les dépasse tous !

J’ai très vite retrouvé dans ce thriller la “patte” de René Manzor scénariste. Rien ne lui résiste.
Tel un rouleau compresseur l’auteur aligne chapitres après chapitres des faits, qui de rocambolesques deviendront très vite plausibles, malgré les mystères qui continuent d’entourer ces infanticides.
Mais René soulève doucement un voile, afin d’avancer vers la vérité, le voile qui masquait jusqu’à présent les horreurs et les ombres inavouables de nos sociétés. Le doute s’est d’abord immiscé dans mon esprit… Puis, le lecteur que je suis, était une fois de plus, pris au piège !

Marion Scriba, Wim Haag, Nayla Kassar ont tous un passé mystérieux, qui sont-ils vraiment ? Coupables, innocents ? À qui rapportent vraiment ces meurtres ?

Un récit engagé plein de finesse, époustouflant et machiavélique, qui m’a dérouté plusieurs fois psychologiquement et émotionnellement.

Une course folle à la recherche de la vérité, menée d’une main de maître !
Bravo à toi René !

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Extraits :

« L’envol de dizaines d’oiseaux sauvages jusque-là invisibles résonna comme un coup de feu aux oreilles du paresseux. Il se figea, d’une part parce que sa nature indolente ne le poussait pas à la précipitation, d’autre part parce qu’il craignait d’alerter un éventuel prédateur.
Il retint son souffle. »

« Durant la guerre froide, le passage illégal des frontières concernait surtout des réfugiés politiques fuyant le totalitarisme. Au XXe siècle, il s’était diversifié : trafic de drogue, migrants, réfugiés, commerce d’êtres humains…
Si Lampedusa et la Grèce avaient constitué les principaux points d’entrée en Europe, la récente découverte de soixante et onze corps de migrants dans un camion frigorifique avait soudain mis en lumière ce que l’on appelait désormais “la route des Balkans”. Une clandestinité par voie de terre que les autorités avaient du mal à contenir. »

« – Vous êtes bien Marion Scriba ? l’interrompit Kassar en présentant sa carte professionnelle.
– Oui, c’est moi, pourquoi ?
– Commandante Nayla Kassar, brigade criminelle. Il est 15 h 30, votre garde à vue commence maintenant.
– Quoi ? Et… et pour quelle raison ?
– Vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre d’un enfant de sept ans et peut-être pour deux autres.
Marion demeura quelques secondes abasourdie, tant ce qu’elle venait d’entendre lui paraissait surréaliste. Elle trouva juste la force de bredouiller :
– Attendez… vous plaisantez, là ! C’est une caméra cachée, c’est ça ? »

 

 

l’auteur : Né avec le goût de construire des histoires, René Manzor a d’abord donné corps à cette envie au cinéma. Ses deux premiers films, Le Passage et 3615 Code Père Noël, le font remarquer par Steven Spielberg qui l’invite à Hollywood. Voilà le jeune Français lancé à Los Angeles, scénariste et réalisateur, ghost writer pour les grandes productions. Dans les années 2000, René Manzor quitte les États-Unis et renoue avec le cinéma français (Dédales).
En 2012, son premier roman, Les Âmes rivales, a révélé une plume au rythme vif et un univers mystérieux.

En cinq romans seulement, il s’est imposé comme une des références du thriller français.

Pour Celui dont le nom n’est plus il a reçu le Prix Cognac du polar Francophone.
https://leressentidejeanpaul.com/2020/07/15/celui-dont-le-nom-nest-plus/

Pour Apocryphe, le Prix Polar Les Petits Mots des Libraires,
https://leressentidejeanpaul.com/2018/10/31/apocryphe-de-rene-manzor/

Pour À Vif, le Grand Prix Iris Noir Bruxelles 2021 et le Prix de l’Embouchure 2022.

Du fond des âges
https://leressentidejeanpaul.com/2022/11/16/du-fond-des-ages/

Amour, Émotion, Drame, Historique, Thriller historique

Monsieur de Paris

de Emmanuel Robert-Espalieu
Broché – 23 février 2023
Éditions : Michel Lafon

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Si votre fils était voué à un destin macabre, que feriez-vous ?

Unique héritière du bourreau de Joigny, Marguerite veut tenir la promesse faite à son père : s’assurer que son fils, Henri, perpétue la tradition familiale en devenant Monsieur de Paris, l’exécuteur le plus connu du royaume. Mais le moment venu, Henri, décidé à fuir la vie de paria qu’on veut lui imposer, s’est évaporé dans  » la Vallée de la misère « , les bas-fonds des quais de Seine. Marguerite imagine alors l’impensable : officier elle-même sur l’échafaud, à l’insu de tous, le temps de retrouver son fils. Un risque immense pour une femme dans cette période sombre et tumultueuse qu’est la fin de règne de Louis XIV. D’autant plus que les amitiés douteuses d’Henri vont l’entraîner dans de bien ténébreuses affaires.

 

• Couv_2024-029_Robert-Espalieu Emmanuel - Monsieur de Paris

 

Monsieur de Paris est la suite de Fleur de sang.
Il peut se lire indépendamment, mais il est tellement intéressant dans le développement des personnages qu’il serait dommage de ne pas le lire avant…

Quel plaisir de retrouver Marguerite, fille et femme de bourreau, qui va tout faire pour que de son fils Henri, devienne le prochain bourreau de la capitale, le prochain “Monsieur de Paris”. Mais malheureusement, tout le monde n’est pas fait pour être bourreau, et malgré toutes les discutions qu’ils ont peu avoir, Henri sait très bien au fond de lui, qu’il n’est pas fait pour cette fonction-là. De plus, Henri est amoureux. Il est amoureux de la belle Madeleine, et se refuse à lui imposer une vie qu’ils n’auraient pas choisie.
Mais Madeleine, n’est pas libre. Martin la mène comme, et où il veut, et par la force si nécessaire…

Henri doit respecter la tradition familiale à n’importe quel prix, et Marguerite y veille au quotidien.
Mais un matin, Henri à disparu sans laisser aucune trace !

Commence alors pour Marguerite, une mission incroyable qu’elle met en place au fur et à mesure, dans le Paris sombre, pauvre et violent du règne du roi soleil. Prête à tout pour retrouver son fils, elle va prendre tous les risques et être embarquée dans des problèmes qui n’en finissent plus…
Jusqu’où une mère est-elle prête à aller par amour pour son fils ?

Emmanuel Robert-Espalieu, m’avait déjà complètement subjugué dans le premier volet, de cette saga historico/familiale, mais dans celui-ci, tout en conservant le style, le charme, les odeurs et la saleté, il construit son roman comme un thriller sans aucun tant mort, avec de nombreux rebondissements. J’ai été parfois même estomaqué… jusqu’à cette fin que j’ai haïe…
…Mais quelle surprise !!!

Énorme coup de cœur, pour ce récit captivant, servi par une écriture fluide et agréable.
J’avais vraiment l’impression d’y être et d’observer à chaque coins de rues, le déroulement du récit.
Deux romans qui mériteraient vraiment une adaptation cinématographique.

J’ai encore les hurlements des suppliciés dans les oreilles… Ils le méritaient !

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Extraits :
« En revanche, l’homme devenait frugal en paroles quand il travaillait.
D’ailleurs personne, même celles ou ceux qui le connaissaient, ne l’aurait abordé à ce moment-là. Car Clément, cet homme à l’allure bienveillante et affable qui continuait de fixer Henri, n’était autre que Monsieur de Paris, le bourreau de la capitale, l’exécuteur le plus connu du royaume. Un homme respectable et respecté, et ce même si la canne dont il faisait usage pour se déplacer depuis quelque temps lui fragilisait l’allure. Sa vue s’altérait de jour en jour, et bien que prétendant le contraire, il ne devinait plus que le contour des choses et devait désormais se faire suppléer pour les exécutions. »

« Marguerite n’est pas de celles qui se laissent aller au souci de l’apparence, comme cette nouvelle tendance de la petite bourgeoisie qui voudrait qu’on se pare d’une manière plus avantageuse que sa condition.
Le maquillage outrancier, les toilettes et les bijoux de celles qui jouent les grandes dames dans les jardins des Tuileries comme à la parade, en se délectant de glaces et d’huîtres, ne l’intéressent guère. Marguerite est toujours soignée, ses cheveux de jais tirés en arrière finissant en un agréable chignon suspendu par une simple broche d’argent au-dessus de sa nuque duveteuse incurvée par son port élégant. Sa mise est sobre. Elle est le plus souvent vêtue de sa robe en laine brun foncé doublée de popeline, légère et bon marché, et surtout facile à porter, cintrée à la taille d’un ruban de soie noire ou rouille qui souligne sa silhouette sur laquelle le temps ne semble pas avoir de prise. »

« – Robe noire ! cria soudainement Atedjaka, qui contenait mal sa colère, arrachant le papier des mains d’Henri.
– Mais qu’est-ce qu’il te prend ? lui fit celui-ci, atterré.
– Lui ! continua-t-il, la voix sourde, montrant du doigt l’homme d’Église sur le dessin. Assassin!
– Un prêtre ? Mais comment ? »

« “Bourreau !” “Fils de bourreau !” “Coupeur de têtes !”
Pourtant il le savait, il l’avait toujours su. Déjà petit on lui avait appris à taire son nom, à user de détours pour rentrer à la maison du pilori sans être vu. Il savait pertinemment ce que faisait son oncle, qui il était. Il en était même secrètement un peu fier, tout môme qu’il était. Tout comme il était fier de sa mère qui faisait du bien aux pauvres dans l’ombre de son échoppe, et qui était aimée pour cela. Il savait aussi ce qui l’attendait. Comme on sait que quelque chose va arriver, inéluctable, mais dans un futur assez lointain pour le percevoir hors de soi, presque improbable, repoussé par l’illusion d’une vie qu’on s’est fabriquée pour paraître normal aux yeux du monde. Un futur de plus en plus proche avec le temps, où il devrait embrasser une voie sur laquelle il marchait déjà, mais en regardant ailleurs. Il n’était qu’un enfant. Et un enfant ne pense pas à ces choses-là. Un enfant ça joue, ça court, sa chaparde et ça crie quand il est poursuivi. Un enfant ça rêve, sa apprend avec ses mains, ses yeux, son corps. »

 

Emmanuel Robert-Espalieu est né le 1er juillet 1970 à Suresnes dans les Hauts-de-Seine. Après une carrière comme photographe, dans les coulisses des théâtres (Festival d’Avignon, Théâtre National de la Colline, Comédie Français…), dramaturge et réalisateur, il se consacre désormais à l’écriture et la mise en scène de pièces de théâtre, ainsi qu’à l’écriture de romans.

Fleur de sang est son premier roman.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/12/29/fleur-de-sang/

Monsieur de Paris son second.

Amour, Émotion, Drame, Histoire

Les valeureuses

de Judith Rapet
Broché – 15 février 2024
Éditeur : Éditions de Borée

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Michelle a 15 ans, en 1681, quand elle se voit forcée d’épouser un homme qui ne lui inspire que répugnance. Traitée comme une domestique par sa belle-famille et coupée des siens, il lui faudra trouver la ressource pour obtenir l’indépendance dont elle a toujours rêvé…
Un siècle plus tard, en pleine Révolution, alors que partout le peuple se révolte, Marie est sur le point de s’unir à un homme que son père a choisi pour elle. Apprenant que son destin est lié à celui de Michelle, qui aurait attiré une malédiction sur les femmes de sa lignée, Marie, éprise de liberté, ne peut se résoudre à l’obéissance.

 

• Couv_2024-028_Rapet Judith - Les valeureuses

 

Je termine à l’instant ce magnifique roman…
Un roman de femmes. Un roman écrit par une femme pour les toutes les femmes !

Les Valeureuses est un roman historique, qui raconte la vie de deux femmes à plus ou moins un siècle d’intervalle.

1681, Michelle est une jeune fille heureuse et espiègle, elle n’a que 15 ans quand on lui impose son mariage avec un homme qu’elle n’a jamais vu.
1789, lors de la Révolution Française, le père de Marie l’avertit qu’il a l’intention de la marier à son apprenti, François. Elle ne l’aime pas. Mais comment pourrait-elle refuser ?

Durant des siècles, la femme doit obéissance au père, au mari, aux lois de l’Église et aussi des convenances au fur et à mesure des époques. Les mariages ne servent que pour engendrer, ils sont arrangés pour la plupart en fonction d’éventuelles dotes, rarement ou jamais par amour.

Michelle et Marie, sont deux jeunes femmes courageuses et rebelles, qui décident de prendre en main leur destin, malgré l’opprobre de leur entourage. Elles osent affronter le regard des autres et affirmer leur volonté de faire évoluer la condition féminine.

Judith Rapet, avec ses mots simples et justes raconte deux histoires de tous les jours avec amour et beaucoup de passion. J’ai eu durant quelques heures l’impression de vivre dans un autre temps, avec des gens simples et heureux lorsque d’un seul coup Politique et Religion font face à leurs bonheurs. Comment ne pas adhérer à cette envie de liberté de nos deux héroïnes. Je suis un homme et j’ai ressenti la terreur, la déperdition de ces femmes oubliées durant tant de temps. Pourquoi les femmes ont elles du acquérir leurs “droits” dans la douleur ? Pourquoi encore aujourd’hui, il y a-t-il tant de différences avec le sexe dit “faible”, à tant de niveaux ?

Judith, m’a emmené quelques siècles en arrière en France durant la révolution, dans son un roman très intéressant avec des personnages forts et déterminés. Son récit très fluide et contemporain par la pensée, m’a complètement charmé par son érudition et sa richesse historique. Elle nous décrit la vie de tous les jours à la campagne aux XVIIe et XVIIIe siècles, la difficulté des paysans pour survivre, la mortalité infantile très élevée à cette période, qui était malheureusement la normalité.

Les Valeureuse, c’est l’histoire de deux femmes exceptionnelles, qui ont décidé de relever la tête et d’affronter un monde nouveau qui s’ouvre à elles.

Un grand merci à Virginie, des éditions De Borée, pour ce “Coup de cœur” Historique !

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Extraits :

« C’était la raison pour laquelle certaines filles étaient mises au ban de la société, subissant l’opprobre général si elles ne respectaient pas cet ordre établi. Nulle ne pouvait l’ignorer, le curé dans son prône rappelait souvent l’ordonnance d’Henri II soumettant chaque femme célibataire ou veuve à déclarer sa grossesse devant un homme de loi. J’avais bien compris la leçon qui faisait de nous, les filles, des objets devant obéissance à leur père et soumission à leur mari. »

« Pourquoi ne demandait-on pas l’égalité devant l’impôt et la suppression de tous les droits féodaux, les corvées, les servitudes et autres banalités, sur lesquels pesaient les fours, les pigeonniers, les moulins ou les pressoirs ? Et de la dîme qui représentait un treizième de nos récoltes ou revenus ? Pourquoi le droit de chasse nous était-il refusé, à nous, le tiers état ? »

« Dieu aime les pauvres, il est leur protecteur, il commande qu’on les nourrisse, défend qu’on les outrage, menace ceux qui les oppriment. Permettez-moi de ne pas être d’accord, si Dieu était aussi aimant, il ne nous aurait pas enlevé quatre de mes frères et sœurs. Il ne permettrait pas que l’on meure de faim et de froid, je ne trouve pas que cela soit juste ! »

« Depuis quelques semaines en effet, sur sa proposition que je n’avais pas manqué d’accepter, Joseph Brudieu m’apprenait à lire et à écrire. C’était la meilleure façon de se défendre des injustices, de s’élever et ne plus subir le joug des nantis. »

« Les danses sont une occasion de péché et doivent être évitées. Les deux sexes s’y trouvent ensemble et la liberté de la danse autorise des familiarités criminelles, on s’y regarde fixement, on se prend mutuellement les mains, ces malheureux commencements donnent lieu à d’autres libertés encore plus criminelles ; le poison entre par les yeux et par les oreilles avec des paroles impudiques ; on y entend des chansons dont le but est d’apprendre et de louer les ruses que l’amour impudique emploie pour suborner les cœurs, donnant une nouvelle hardiesse aux libertins. Le sage conseille de ne même pas regarder les personnes d’un sexe différent de peur de tomber dans le filet. »

« En ce qui concernait nos mariages, je me moquais éperdument qu’ils fussent bénis par l’un ou l’autre, tout m’était égal. Je commençais à comprendre que la religion n’était qu’une mauvaise farce visant à nous soumettre à ses lois, à faire de nous des sujets obéissants et à nous contraindre par la peur. La peur des enfers, le poids du “péché”, tout cela commençait à peser bien lourd et il était temps de s’en affranchir. Les fortunes considérables détenues par certains membres du clergé étaient une honte et une offense face à la pauvreté du peuple. Ils ne valaient pas mieux que la noblesse. » 

 

Très investie dans la vie culturelle de sa région, Judith Rapet conjugue la passion de l’histoire, de l’écriture et de la musique. En parallèle à l’enseignement du piano, elle s’intéresse à l’histoire de sa famille qui l’a menée à écrire plusieurs livres toujours fondés sur des faits réels.

Amour, Drame, Suspense, Thriller psychologique

Le refuge

de Alain Beaulieu
Broché – 16 février 2022
Éditeur : Éditions Druide

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Antoine et Marie ont choisi de vendre leur maison en ville pour s’installer dans ce qu’ils appellent leur Refuge, un chalet sans eau courante ni électricité situé au pied d’une montagne, à deux pas d’une rivière. Ils y coulent les jours tranquilles de leur retraite jusqu’à ce qu’ils soient victimes d’un braquage de domicile par une nuit sans lune du mois de juin. À compter de ce moment, le couple aura à vivre avec la honte des gestes posés dans la foulée de l’agression subie et la crainte que ses secrets ne soient découverts. Irrémédiablement, les vies d’Antoine et Marie, qui n’avaient jusque-là été rien d’autre qu’ordinaires, basculeront dans le chaos alors qu’un étau se resserrera autour d’eux.

 

• Couv_2024-024_Beaulieu Alain - Le refuge

 

Antoine et Marie couple de retraité, avaient prévu de vivre sereinement la suite de leur vie dans leur maison de bois, perdue au bord d’une forêt au Québec. Après une vie bien remplie, ils souhaitent plus que tout être tranquille et avoir la paix. Ils n’ont pas d’électricité, ni d’eau courante, mais vivent au bord d’une rivière et cela leur suffit amplement.
Malheureusement, le destin va en décider autrement…

Une nuit, ils sont réveillés en sursaut par des cris derrière les murs leur indiquant que la forêt est en feu !
N’ayant pas les mêmes perceptions de cette nuit, la vie d’Antoine et de Marie va se transformer en combat permanent pour sortir d’une spirale qui les attire irrémédiablement vers le drame qu’ils ont vécu.

La forme d’écriture adoptée par l’auteur est très intéressante, d’ailleurs pour moi, elle est la raison du livre.
Ancien professeur d’université en création littéraire, Antoine raconte ce qui s’est passé. Il prend en main le récit dès le début du roman. Mais très vite, Marie ajoute quelques mots d’abord qui s’inscrivent dans les idées d’Antoine, mais petit à petit Marie n’adhère plus aux mots de son conjoint et ses propres pensées s’opposeront à celles de son mari, elle refuse qu’il parle en son nom.

C’est donc une narration alternée entre le couple, qui va raconter le terrible événement. Leur maison n’est plus un lieu de paix. Comment vont-ils réagir au malheur qui leur est arrivé ?

La perception d’une chose est un ressenti très personnel. Chacun vivra un traumatisme à sa façon. Pour certains, ce sera le déni, d’autres s’enfonceront dans le silence, alors que d’autres encore auront besoin de le partager, de communiquer.
La sécurité n’existe plus dans le quotidien d’Antoine et Marie dans ce récit très original et fort bien mené. Heureusement, il y a de l’amour dans ce couple. Marie ne supporte plus la dégradation physique et psychologique de son mari. Elle va tout faire pour le retrouver.

Alain Beaulieu joue avec ses lecteurs.
Rebondissements successifs, suspense et psychologie dans ce thriller psychologique et philosophique que j’ai lu d’un trait, captivé que j’étais jusqu’à la dernière page.

Une intrigue sur fond de nature vierge, particulière, intéressante, haletante… et d’une belle finesse.

Nous avons tous passé un très bon moment de partage et d’échanges au château de l’Hermitage ce vendredi soir, où j’ai découvert un autre “Alain” très drôle et bavard ainsi que sa compagne Chantal, fort charmante…

Après avoir été nommé en 2017 avec L’interrogatoire de Salim Belfakir (Druide), Alain Beaulieu remporte cette fois-ci le prix France-Québec 2023 pour son roman “Le refuge”.

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Extraits :

« Je suis né Antoine Béraud dans une maison du quartier Saint-Roch à Québec qu’on a démolie deux ans plus tard pour y faire passer une autoroute. Issus d’un milieu ouvrier, mes parents ont connu leur lot de misère avant qu’un emploi dans la fonction publique n’offre à mon père l’occasion de se glisser lentement sous les jupes de la classe moyenne. Après l’entrée de ma sœur cadette à l’école primaire de notre quartier, ma mère a mis à contribution ses compétences en relations interpersonnelles pour se dénicher un emploi de secrétaire à l’université. Tout ça pour dire que je n’ai jamais manqué de rien, passant même mes étés d’adolescence à la campagne dans un chalet rudimentaire mais chaleureux situé dans le haut d’une avenue donnant directement sur un lac. »

« Cette entrée en matière me semble convenue, voire réductrice, car mon mari aurait bien des choses à dire sur sa jeunesse en dehors de ces lieux communs. Mais comme je ne suis pas que “la femme de”, je parlerai pour moi et lui laisserai le monopole de ses révélations personnelles, m’octroyant cependant le droit de rectifier au besoin ce qui, dans sa version de ce qui nous est arrivé, me semble fautif. »

« Vous excuserez le ton, et la volatilité de ma pensée. J’ai un peu perdu la main, et mon cerveau s’égare souvent dans des digressions que je n’arrive à réfréner que lorsqu’on me rappelle à l’ordre. Or, seul devant la feuille de papier sur laquelle je m’échine à écrire à la main, je perds mes moyens et laisse libre cours à ce que mon esprit choisit d’exprimer. »

« Je prends ici une grande respiration, car c’est un peu ce qui s’est produit dans les jours et les semaines qui ont suivi, comme si le temps s’était arrêté sur cet été splendide, le soleil faisant valoir son droit d’aînesse sur des nuages toujours éphémères. Nos enfants étaient partis pour l’été, notre fille chez une amie installée à Toronto et notre fils à Copenhague avec sa conjointe pour son projet de recherche en santé internationale – auquel nous ne comprenions pas grand-chose. »

« Je garde un souvenir ému de cette journée avec les étudiants d’Antoine et leurs familles, comme si la vie avait voulu appliquer un baume sur notre détresse. Un dôme d’allégresse avait recouvert le terrain, et rien n’était venu altérer l’état de béatitude dans lequel nous avait plongés l’initiative de Martin. »

 

Alain Beaulieu est écrivain, enseignant, chercheur en création littéraire à l’Université Laval et directeur de la collection Alinéa (Druide). Plusieurs de ses romans ont été cités pour un prix littéraire, dont L’interrogatoire de Salim Belfakir (Druide, 2016) pour le prix France-Québec et Le postier Passila (Actes Sud, 2010) pour un Prix du Gouverneur général. Il a remporté le Prix de création littéraire Ville de Québec-Salon international du livre de Québec à deux reprises. Il dirige la revue Le Crachoir de Flaubert, en plus d’être membre du Collège de nouveaux chercheurs et créateurs en arts et en science de la Société royale du Canada.

 

Amour, Émotion, Drame, Roman, Thriller ésotérique

L’Oracle de Constantinople

Les étoiles d’Orion*** – 1097
de Brice Nadin
Broché – 12 février 2024
Éditeur : Leo Éditions

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Royaume des Francs, 1096. L’opération armée la plus importante de son temps est en marche. Trente-cinq mille pauvres gens ont tout abandonné pour suivre le prédicateur Pierre l’Ermite sur les routes de Constantinople. Ils seront bientôt rejoints par l’armée des barons qui répondent massivement à l’appel du pape Urbain II : libérer Jérusalem du joug païen.
C’est dans ce contexte que l’on retrouve Joachim de Saint-Ange et Alix de Saint-Germain. Dans un rêve étrange, le regretté Odon met son ancien disciple sur la piste d’une vieille prophétie byzantine qui, extraordinairement, les concerne tous les deux :
Deux Celtes se succèdent à Constantinople. Odon est l’émissaire de Rome. Joachim est son élève. Lorsqu’il se présentera, l’héritière se révélera, et au bout de la route, la ville tombera.
Commence pour l’ancien novice un périple qui lui fera découvrir l’histoire cachée d’Odon et le plongera au cœur de la croisade populaire. Il le mènera de Reims à Bouillon puis jusqu’aux rives du Bosphore, sur les traces de l’impératrice Marie d’Alanie et de la mystérieuse héritière. Entre le ciel et l’ombre, son amour pour Alix y résistera-t-il ?

 

• Couv_2024-022_Nadin Brice - L'Oracle de Constantinople

 

L’oracle de Constantinople, de Brice Nadin, met-il un point final à cette superbe trilogie, Les Étoiles d’Orion ?

Chaque tome aura été pour moi une révélation et un vrai coup de cœur.

Je n’aurai imaginé, il y a une vingtaine d’années que l’on puisse avoir en France des auteurs d’une telle érudition dans les romans ésotériques. Pour moi, ils se trouvaient exclusivement de l’autre côté de nos frontières. Dan Brown, Michael Connely, Arnaldur Indridason, Steve berry, Mario Giordano, Glenn Cooper, J.R. dos Santos et tant d’autres…
Puis, j’ai découvert que la France aussi était capable de nous proposer de vrais chefs-d’œuvre. Henri Loevenbruck, Frédéric Lenoir, Giacometti Ravenne, Violette Cabesos, Nicolas Beuglet, Jean-Christophe Grangé, Jérôme Loubry, pour ne citer qu’eux.

En 2019, j’ai découvert grâce à une cousine, Brice Nadin.
C’est tout de suite un coup de cœur. Pour l’histoire, pour les connaissances qu’il développe, mais aussi pour sa magie, sa façon d’entrer dans ma tête. Certaines de ses idées m’ont conquises et m’ont portées très loin. Puis j’ai découvert (le hasard est incroyable), que Brice vivait à Saint-Leu-la-Forêt, comme moi !
Alors nous nous sommes vus et avons échanger sur nos métiers respectifs, mais surtout sur ses écrits passés et à venir ! Il nous réserve encore de belles surprises…

“L’oracle de Constantinople”, après les deux premiers tomes, continue de raconter un passage de notre Histoire de la plus grande importance. La préparation de l’Église pour les Croisades, afin de libérer Jérusalem du joug païen. Ce furent ainsi plusieurs milliers de pauvres personnes, soldats, cultivateurs, éleveurs, etc., qui vont traverser l’Europe suite à l’appel du Pape Urbain II, leur promettant un accès direct au paradis en cas de décès de leur part.

Joachim et Alix vont être emportés dans ce périple plein de rebondissements, à travers des terres inconnues, jusqu’à Constantinople, suite à un message caché, que leurs avait laissé Odon avant son décès. Plus qu’un message, il révèle une vieille prophétie datant de plusieurs années, impliquant Joachim, alors qu’il n’était même pas encore né !

Malgré cette période très dure, sombre et violente, Brice glisse avec parcimonie une ambiance un peu “surnaturelle” mêlée d’humanisme, dans une atmosphère religieuse parfaitement rendue, entre crainte, soumission et amour de l’autre. Une grande découverte pour moi, pour la culture byzantine que je connaissais assez peu.

Avec une très belle intrigue principale, des références historiques pointues, pas de temps mort, avec de la poésie aussi, des messages de paix et d’amours, et une vraie place pour les femmes, Brice est, et sera désormais pour moi un auteur incontournable…

Je vous invite toutes et tous à le découvrir et à entrer dans “son monde” !
Une lecture que je préconise même dès l’adolescence pour les passionnés du genre…

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Extraits :

« La lumière irradiait de toutes parts…
Sur ce rivage bordé d’une mer turquoise, le plus infime des grains de sable semblait doté de son existence propre et rayonnait mystérieusement.
Je cherchais en vain le soleil dans un ciel si limpide qu’il paraissait irréel… Je restais là, sidéré, comme en suspension.
Où étais-je donc ?
Des vaguelettes aux reflets blancs et or vinrent m’effleurer délicatement les pieds… De grands oiseaux traversèrent l’azur en y traçant d’amicales arabesques. Ils se posèrent à la cime d’immenses arbres tout proches qui ressemblaient à ces pins majestueux qu’on peut admirer en Méditerranée lorsqu’on navigue le long des côtes. »

« – Te rappelles-tu la phrase : “Dans la maison de mon père, il y a plusieurs demeures”?
Oui, répondis-je en tentant de le suivre sans trébucher. C’est la phrase que le Christ adresse à ses disciples alors qu’il s’apprête à les quitter.
– Nous sommes ici dans l’une de ces demeures. Il en existe ainsi une multitude…
– Pourquoi celle-ci ?
– J’ai souhaité y résider un temps… Ici, je vis avec les êtres qui l’ont choisie eux aussi.
Devant mon air incrédule, Odon laissa échapper un sourire espiègle.
– Lorsque nous mourons, quelles que soient nos origines et nos croyances, l’âme quitte le corps, elle se libère de son enveloppe charnelle pour se rendre dans la “demeure” de son choix. Chacun peut ainsi continuer à vivre dans un cadre à sa mesure. »

« Un sourire à peine perceptible émailla la face du marchand.
– Comme tu l’auras sans doute compris, nous sommes tous les trois juifs.
Clément lui sourit en retour.
– Nous n’avons pas les mêmes rites ni les mêmes textes de référence, mais pourquoi n’aurions-nous pas le même Dieu ? Notre-Seigneur est unique. À lui, quels que soient ta langue ou ton dogme, tu pourras adresser tes remerciements.
– Voici là de belles paroles de sagesse. Dommage qu’elles soient si peu partagées par tes frères chrétiens… »

 

Brice Nadin est né en 1967 à Saint-Germain-en-Laye. Il vit aujourd’hui en région parisienne où il se consacre à l’écriture. Consultant en nouvelles technologies, entrepreneur et père de trois enfants, il a eu d’autres vies avant de devenir romancier.

Passionné d’histoire et d’ésotérisme, en 2019, il publie son premier ouvrage, Les étoiles d’Orion, Cluny 1095, en auto-édition. Porté par une atmosphère médiévale fidèlement reconstituée, matinée d’un peu de surnaturel, le roman séduit plus de 4 000 lecteurs et se classe plusieurs fois en tête des ventes de romans historiques sur la boutique Kindle. Il est aussi « coup de cœur » dans de nombreuses librairies telles que La Procure ou Lamartine à Paris.
Le tome 2, Mare Nostrum, reprend les mêmes personnages attachants pour les conduire cette fois dans un périple autour de la Méditerranée, à la veille de la première croisade.

Les étoiles d’Orion* – Cluny, 1095
https://leressentidejeanpaul.com/2022/01/30/les-etoiles-dorion/

Les étoiles d’Orion** – Mare Nostrum, 1096
https://leressentidejeanpaul.com/2022/03/11/mare-nostrum/

Amour, Émotion, Drame, Histoire vraie, Roman

Un invincible été

Les Déracinés****
de Catherine Bardon
Poche – Illustré, 7 avril 2022
Éditeur : Pocket

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Depuis son retour à Sosúa, en République dominicaine, Ruth se bat aux côtés d’Almah pour les siens et pour la mémoire de sa communauté, alors que les touristes commencent à déferler sur l’île. Passionnée, sa fille Gaya affirme son indépendance et part étudier aux États-Unis, où Arturo et Nathan mènent leurs vies d’artistes.
La tribu Rosenheck-Soteras a fait sienne la maxime de la poétesse Salomé Ureña : “C’est en continuant à nous battre pour créer le pays dont nous rêvons que nous ferons une patrie de la terre qui est sous nos pieds.”
Mais l’ Histoire, comme toujours, les rattrape : de l’attentat du World Trade Center au terrible séisme de 2010 en Haïti, en passant par les émeutes en République dominicaine… chacun devra tracer son chemin, malgré les obstacles et la folie du monde.

 

• Couv_2024-020_Bardon Catherine - Un invincible été

 

Un invincible été clôt cette magnifique saga coup de cœur. Un dernier tome que j’ai particulièrement apprécié, même si j’ai Ressenti de la tristesse tout au long de ma lecture. Tristesse, car Catherine nous conte les derniers moments de vie de certains personnages que je côtoyais comme des amis, tristesse, car je sais que je ne les “reverrai” plus… Ils me manqueront…

La saga a commencé dans les années 30 à Vienne, ce dernier tome qui ne peut pas se lire indépendamment des trois autres, raconte un peu plus de trente ans de la famille d’Almah et Wilhem, qui réside désormais à Sosúa, couvrant la période 1980 à 2012. La plupart des anciens de la colonie ont disparu petit à petit. Almah et sa fille Ruth se battent afin que personne ne les oublie jamais, malgré ce monde nouveau qui évolue à toute vitesse, et les grands événements du monde qui nous ont tous marqué. Chute du mur de Berlin, les deux tours du World Trade center qui se sont effondrées, le réchauffement climatique et les tremblements de terre à Haïti. Chacune de ces épreuves va unir et renforcer les liens déjà très fort qui les unissaient tous.

Plus qu’un hommage à la communauté juive, Catherine Bardon nous offre une formidable leçon de vie dans tous les sens du terme. Le roman est beau. Il est fort et triste. Il distille même de la nostalgie. Mais il est particulièrement empreint d’une énergie et d’un grand optimisme chez cette famille depuis le tout premier tome !

Merci Catherine, pour ce travail exceptionnel que tu as réalisé, pour ce cadeau que tu nous offres. Je suis allé à Sosúa avec l’empreinte de tes mots dans mon esprit. Avec ma femme, nous nous sommes beaucoup promenés, nous nous sommes même amusés à nous “perdre” plusieurs fois afin de rencontrer les personnes que tu décrivais dans tes romans. Celles et ceux qui vivent sur place. Nous avons connu ainsi de merveilleux moments d’échanges et de partages dans des endroits encore un peu “perdus” où la mondialisation n’a pas encore utilisé son rouleau compresseur.

Ainsi s’achève donc cette tétralogie merveilleuse et poignante… À lire absolument !

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Extrait :

« Gaya redoutait cette cérémonie. Quinze ans. Est-ce qu’on en faisait tout un plat pour les garçons ? On allait lui coller une étiquette sur le front : « Femme, prête à être courtisée, prête à être… consommée. » Absurde !
Elle avait été tentée à maintes reprises de se dérober.
Si elle l’avait vraiment voulu, il n’y aurait pas eu de fête. Mais elle aimait trop les siens pour les décevoir.
Et puis il fallait rendre les invitations aux fêtes de ses amies et elle ne pouvait être en reste avec Alicia et Elvira, ses cousines. Gaya entrerait dans sa vie de femme par la porte solennelle de la quinceañera. C’était ainsi dans son île. Une obligation familiale, sociale, culturelle, autant que mondaine. »

« Et voilà, Gaya, ma petite sauvageonne, entrait dans le monde des adultes. Comme la mienne, son enfance de liberté avait fait d’elle une fille aventureuse, résistante, endurante et combative. Gaya et son charme d’animal sauvage, sa brusquerie de garçon manqué, ses extravagances de tête brûlée, son regard farouche d’adolescente en colère, ses jambes musclées habituées à courir le campo, ses seins trop ronds, cette poitrine apparue tardivement dont je savais qu’elle l’encombrait inutilement, Gaya et sa détermination qui pouvait virer à l’entêtement, voire à la rébellion, Gaya et ses contradictions que je percevais intuitivement sans qu’elle s’en fût jamais ouverte à moi. »

« Chaque fois que j’écrivais à Arturo, et ça ne m’arrivait qu’avec lui, je sentais une fièvre s’emparer de moi, un élan me propulser. Et je me disais que, oui, j’aimais écrire, j’aimais choisir le mot juste, l’adjectif lumineux, l’adverbe astucieux, ordonner les termes, utiliser les signes de ponctuation déconsidérés. Je réfléchissais à chaque phrase, je voulais qu’elle exprime au plus juste ce qui était tapi au fond de moi. Nul doute que j’y mettais bien plus de cœur qu’à la rédaction de mes articles, même les plus excitants. Écrire à Arturo, c’était mettre mon âme à nu, mon cœur noir sur blanc, et je savais qu’en me lisant, il en avait l’intuition intime. Car dans le tourbillon de nos vies, il y avait la permanence rassurante de notre relation, qui jamais ne s’essoufflait.
Je vérifiai avec de douces pressions que la pompe de mon stylo n’était pas grippée et je sortis mon beau vélin, lisse et doux, sur lequel ma plume glissait comme sur de la soie. »

« On doit chaque fois écrire comme si l’on écrivait pour la première et la dernière fois. Dire autant de choses que si l’on faisait ses adieux et les dire aussi bien que si l’on faisait ses débuts. »

 

Depuis leur rencontre fortuite, Catherine Bardon est une amoureuse de la République dominicaine. Ce pays l’a instantanément habitée, et, à travers ses guides de voyage et un livre de photographie, elle a toujours cherché à savoir ce qui se cachait derrière l’image trop policée de peinture naïve, les réalités politiques, sociales, culturelles.
En 1991, elle est émue par la rencontre avec l’un des derniers pionniers de Sosúa. Quelques années plus tard, elle décide de raconter l’histoire de cette colonie juive installée à partir de 1940 sur l’île dans la saga Les Déracinés, publiée aux Éditions Les Escales.

Les trois premiers tomes :
Les Déracinés

L’Américaine
https://leressentidejeanpaul.com/2020/07/06/lamericaine/

Et la vie reprit son cours
https://leressentidejeanpaul.com/2023/11/22/et-la-vie-reprit-son-cours/

Un invincible été, quatrième et dernier volume de la saga, a paru en 2021 chez le même éditeur.

Amour, Philosophique, Poésie, Roman

Les Gens sont beaux

de Baptiste Beaulieu, illustration de Qin Leng
Relié – Illustré, 13 octobre 2022
Éditions : Les Arènes

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Découvrez une ode à la beauté et à l’acceptation de soi à travers le premier album jeunesse du médecin et écrivain Baptiste Beaulieu, numéro un des ventes jeunesse en décembre 2022.

« Je vais te confier un secret : un être humain, c’est une histoire. Et quand tu connais cette histoire, ça change tout. »

Papou est médecin généraliste à la retraite. Un beau matin, il raconte à son petit-fils pourquoi les gens sont beaux. Pour Papou, c’est important de le répéter : le corps humain n’a pas vocation à être façonnée par la société, il n’a pas de modèle parfait. Derrière les imperfections se cachent toujours des histoires ou des traces de vie.

 

• Couv_2024-16_Beaulieu Baptiste - Les gens sont beaux

 

Voilà un beau livre, magnifiquement écrit et illustré, que je m’empresserai de lire à mon petit-fils dès qu’il sera en âge.

Un superbe support pour parler de nos différences, des blessures et des cicatrices qu’elles nous laissent.
Cette histoire pour tous, est à lire absolument. J’ai ouvert le livre, dès la première page, j’ai été emporté, ému même. C’est tendre, émouvant, ça sonne juste et a parlé très vite à l’enfant à l’intérieur de moi.

J’aurais aimé que l’album soit plus long afin de continuer à voyager à travers le texte et les très belles illustrations de Qin Leng.

Chacun d’entre nous porte une histoire et on l’oublie souvent. Le jugement est plus facile que de s’intéresser aux gens qui nous entourent. Baptiste nous tend sa main, nous invite, avec bienveillance et respect de l’autre, à écouter et à regarder les gens, à les voir tels qu’ils sont et non tels qu’ils paraissent être.

Un livre magnifique comme un pansement sur notre société qui s’est perdue au cours du temps…
Un livre, comme une très belle leçon de philosophie !

Baptiste Beaulieu et l’illustrateur Qin Leng ont reçu Le Prix Landerneau Album Jeunesse pour « Les Gens sont beaux ».

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Extraits :

« J’en ai vu tellement des Maryline au cours de ma carrière. Elles finissent toujours par aller mieux un jour.
Je vais te confier un secret : Un être humain, c’est comme une histoire. Et quand tu connais cette histoire, ça change tout. »

« Elle s’appelle Rebecca, m’a dit Papou. Des garçons l’ont embêtée quand elle était jeune. Alors elle s’est mise à manger pour mettre plusieurs épaisseurs entre elle et eux, pour les tenir à distance. Je te dis ça, mais elle aurait pu être grosse sans raison. Ça ne justifie pas qu’on se moque de son poids. Gros ou maigre, tout le monde est beau.
Tout le monde. La beauté est partout chez les gens. »

« Et toutes les histoires peuvent se finir bien : il faut du temps, de l’amour, et se poser UNE question.
Laquelle ?
Ce qui est arrivé est arrivé, c’est bon ou mauvais, mais c’est arrivé, on ne peut rien changer au passé.
Alors, qu’est-ce que j’en fais MAINTENANT ? »

 

Baptiste Beaulieu exerce la médecine générale dans un cabinet de groupe en périphérie de Toulouse, romancier à succès et poète. Il a débuté en lançant son blog Alors voilà en 2012, qui attire 8 millions de lecteurs. Il y raconte avec humour, ironie et humanité son quotidien de médecin, celui de ses collègues aux urgences et plus généralement les relations entre les soignants et les soignés. Depuis septembre 2018, il tient une chronique chaque lundi dans l’émission Grand bien vous fasse ! sur France Inter.
Les Gens sont beaux est son premier album jeunesse.

“Depuis la sortie de mon livre, je reçois chaque jour des témoignages de lectrices et de lecteurs. Des parents me racontent que le regard de leur enfant sur son corps a changé. Une mère m’écrit que sa fille ne voit plus de la même manière les cicatrices liées à sa maladie. Un lecteur repense à celui qu’il était enfant et au courage dont il a fait preuve pour s’aimer au-delà du regard des autres. Je vous lis. Je vous vois. Et chaque fois, je me dis qu’être humain, vivre, aimer, pleurer, espérer, ressentir…quoi qu’on en dise, c’est être héroïque.”

Toutes les histoires d’amour du monde
https://leressentidejeanpaul.com/2020/07/29/toutes-les-histoires-damour-du-monde/

Amour, Émotion, Poésie, Roman

MAX ET LE MONDE IMAGINAIRE

de Claudine Laurent Rousselle
Broché – 5 juin 2023
Éditions : Independently published

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Max à dix ans. Petit garçon timide, peureux qui manque de confiance, se renferme sur lui-même.
Ses parents ont épuisé toutes les solutions pour lui venir en aide : Sans résultat.
Une nuit, lors d’un rêve, il voit une grande porte entourée de nuages très blancs dans un ciel très bleu.
Il approche et n’ose l’ouvrir. Un petit oiseau se pose sur le sommet de la porte et l’encourage à entrer, il doit prendre sur lui. Il lui faut juste un peu de courage.
Max approche sa main de la poignée, mais il hésite.
Allez ouvre-là ! Lui dit l’oiseau.
Que va-t-il trouver derrière ?…

 

• Couv_2024-008_Laurent Rousselle Claudine - Max et le monde imaginaire

 

Claudine Laurent Rousselle, a le don de me toucher à chacun de ses contes, car il s’agit bien d’un conte, d’un joli conte.

Max est “bloqué” dans le quotidien de sa vie, timide, peureux, il se renferme…
La nuit, pendant son sommeil, il rêve et dans ses rêves le petit garçon vie des moments incroyables. Il parle aux animaux, aux loups, aux vautours, aux éléphants, même aux escargots. Cette nuit l’amène dans une forêt où un lapin blanc va lui confier une mission des plus importantes. Malgré sa peur, Max décide d’affronter tous les dangers…

Claudine, connaît toutes les astuces, pour captiver ses lecteurs, qu’ils soient des enfants, ou des adultes. Avec MAX ET LE MONDE IMAGINAIRE, elle laisse libre cours à sa poésie, et illumine ainsi la vie du pauvre Max, par le biais d’aventures extraordinaires.
J’aurais aimé que le livre soit plus épais, mais j’oublie très vite que le livre est adressé avant tout aux enfants et aux parents qui aiment leur raconter des histoires, et Claudine le sait très bien. Ne pas décrocher leurs attentions lorsqu’ils sont captivés !

Bravo Claudine, encore une fois tes visions, ta magie m’ont fait vivre un beau moment. Max était un enfant gentil. Grâce à toi, il devient une belle personne qui “résonnera” sûrement dans l’esprit de tous tes lecteurs…
Merci de nous faire rêver !

Un livre pour les mamans et les papas, les futures mamans et les futurs papas, mais surtout, un livre pour les enfants qui ont besoin de rêver…

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Extraits :


« Une nuit, lors d’un rêve, il voit une grande porte entourée de nuages très blancs dans un ciel très bleu.

Il approche et n’ose l’ouvrir. Que va-t-il trouver derrière ? »

« À l’orée d’un bois, elle se pose sur l’herbe et avance vers son petit. Le tourtereau ne bouge pas. Max a peur qu’il ne soit mort. Il le prend délicatement dans ses mains, il est tout chaud, il sent son cœur battre.
Il ramasse de la mousse, des feuilles afin de lui faire un nid de fortune. Il le dépose doucement puis part à la recherche d’un peu d’eau. »

« Max poursuit sa route jusqu’à l’éboulis.
Il avance avec précaution en tenant compte de l’avertissement de son ami le vautour.
Il inspecte le gros monticule. Il écoute, il ne perçoit aucun sifflement, mais il reste prudent.
Il prélève deux pierres les frotte l’une contre l’autre, mais pas d’étincelle. Il essaie avec deux autres sans résultat. Il poursuit les essais et commence à désespérer jusqu’au moment où : Victoire ! De belles étincelles lui réchauffent le cœur. »

« Blanc lapin qui passe par-là le voit dormir. Il s’approche.
– Max réveille-toi, il faut que tu te dépêches de trouver le nénuphar, c’est urgent, comme je te l’ai dit, le temps est compté !
Max se lève aussitôt et s’excuse pour s’être endormi, mais il en avait besoin.
Le lapin parti, Max reprend la route.
Il se demande pourquoi ce nénuphar est si important.
À quoi va-t-il servir ? »

 

Née à Reims, Claudine Laurent Rousselle a vécu à “La Neuvillette” durant sa jeunesse et son adolescence, depuis elle vie en Haute-Savoie. Dans sa jeunesse, elle a participé à plusieurs concours de poésies.
Depuis quelques années le rêve d’écrire des contes lui vient à l’esprit. Elle se lance, et sort son premier roman Un merveilleux cadeau en 2022.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/07/12/un-merveilleux-cadeau/

Neige, la petite fille des montagnes
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/07/neige-la-petite-fille-des-montagnes/

D’autres romans sont d’ores et déjà en attente…

Amour, Émotion, Drame, Psychologie

Un seul être nous manque

de Corinne Falbet-Desmoulin
Broché – 15 septembre 2021
Éditions : BOOKS ON DEMAND

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Qu’est-il arrivé à Gaël, enlevé à l’âge de quatre ans en plein carnaval de Nice ? Six années plus tard, interpellée par les conditions d’un nouveau rapt, sa tante Anaïs commence une enquête personnelle. Elle sera vite rejointe par Côme, un ami cher, et plus tard par Pauline, la maman de Gaël. À travers un suspense omniprésent, leur enquête conduira les héros aux quatre coins du monde. Mais comment espèrent-ils réussir, là où les forces de police internationales ont échoué ? Jusqu’à quel point de non-retour l’énergie et la détermination d’Anaïs les mèneront-elles ?

 

• Couv_2024-007_Falbet-Desmoulin Corinne - Un seul être nous manque

 

Qu’il y a-t-il de pire pour un couple, que de perdre son enfant ?

Avec ce roman, Corinne Falbet-Desmoulin m’a entraîné dans un récit au suspense palpitant et plein de psychologie.
Cela fait six ans que Gaël a été enlevé, il était alors âgé de quatre ans. Malgré les diverses enquêtes réalisées, c’est toujours le point mort. Pauline, la maman de Gaël, est en dépression depuis la disparition de son enfant. Mais un jour, suite à un nouvel enlèvement, Anaïs, la tante du petit Gaël, décide de reprendre les recherches à son compte… De pays en pays, elle va ainsi suivre une piste complètement ignorée par la police…

J’ai beaucoup aimé la construction du roman à plusieurs voix en fonction des chapitres, toutes à la première personne, nous permettant de nous impliquer très vite dans le récit. Corinne prend aussi le temps de décrire les divers paysages et villes traversées, solidifiant ainsi les éléments autour du drame. Le choix de ne pas écrire un roman noir et dur, m’a paru très intéressant compte tenu du sujet. Il y a beaucoup d’énergie, d’enthousiasme, Anaïs est une battante, elle est prête à soulever des montagnes pour redonner le sourire à sa sœur, et cela fonctionne très bien !
Le tout doté d’une belle écriture, fluide et dynamique, ne délaissant à aucun moment suspense et rebondissements à travers une histoire qui va crescendo, avec une fin aussi inattendue que le reste du récit.

Encore une fois, avec Corinne, un très bon moment de lecture que je vous recommande !

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Extraits :

« Depuis presque six ans, la vie de Pauline est un cauchemar. Même si elle tente de faire bonne figure, je sais bien que les larmes s’invitent souvent sur ses joues creusées par un trop-plein de chagrin.
Pauline, c’est ma petite sœur. À nos âges, nos deux années d’écart n’ont plus vraiment d’importance, mais elle reste et restera toujours dans mon cœur ma petite sœur. Celle que pendant l’enfance, j’ai protégée de mon mieux, que je tenais par la main pour traverser la rue et dont je prenais la défense devant nos parents, ne supportant pas qu’elle se fasse gronder à tort. »

« Je m’affaire pour préparer le repas du soir, mais comme d’habitude, mon esprit s’évade au bout d’un instant. Que fait-IL ? A-t-IL faim ? Chaud, froid peut-être ? Chaque nuit, des cauchemars LE réveillent-ils en sursaut, comme moi ? Depuis que mon petit bonhomme a disparu, c’est la seule façon que j’ai trouvée de rester reliée à lui. Imaginer son quotidien. Me représenter Gaël loin de moi, mais sain et sauf.
Les années ont passé, interminables. Emplies d’effroi. De questions sans réponses. D’espérance folle. Et de lourdes désillusions, quand il s’avérait que certaines personnes pensant avoir croisé mon fils s’étaient trompées.
Je continue à penser à lui à tout moment de la journée. Au début, j’ai envisagé le pire. Des images atroces envahissaient mon cerveau. La terreur de mon enfant, brutalement séparé de sa famille. Le viol. La torture. L’assassinat. Car je sais pertinemment que même avec un garçonnet de cet âge, il y a des individus détraqués qui passent à l’acte. On le voit parfois dans d’épouvantables faits divers. »

« Je serre fort Pauline dans mes bras. Elle continue de pleurer. Les larmes roulent en grosses perles transparentes sur ses joues. Son menton. Son cou. Des gouttes salées qui n’en finissent pas de déborder de l’azur de ses yeux. Si lourdes. Déchirantes. »

 

Corinne Falbet-Desmoulin vit à Léognan, une ville au milieu des vignes près de Bordeaux. Le goût des mots l’accompagne depuis l’enfance. Ancienne institutrice, elle consacre désormais son temps libre à l’écriture.

Avec son premier roman À l’encre du cœur, elle a obtenu le Coup de cœur du Jury du Prix Femme Actuelle Développement Personnel 2022.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/03/19/a-lencre-du-coeur/

Le deuxième Un seul être nous manque a été sélectionné pour le Prix du Suspense Psychologique 2022.

Tout au bout des silences est son troisième roman.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/24/tout-au-bout-des-silences/

Auparavant, ses nouvelles et ses poèmes ont remporté 12 Prix littéraires.

Oser l’espoir
https://leressentidejeanpaul.com/2023/11/30/oser-lespoir/

Après Haïkus d’été, Bulles de bien-être est son deuxième recueil de haïkus.
https://leressentidejeanpaul.com/2024/01/02/bulles-de-bien-etre/

Si vous lui demandez ce que son aventure littéraire représente pour elle, elle vous répondra : QUE DU BONHEUR !