de Marie Vareille
Poche – 20 octobre 2020
Éditions : Charleston

En apparence, Alice va très bien (ou presque). En réalité, elle ne dort plus sans somnifères, souffre de troubles obsessionnels compulsifs et collectionne les crises d’angoisse à l’idée que le drame qu’elle a si profondément enfoui quelques années plus tôt refasse surface.
Américaine fraîchement débarquée à Paris, elle n’a qu’un objectif : repartir à zéro et se reconstruire. Elle accepte alors de travailler dans une start-up dirigée par un jeune PDG fantasque dont le projet se révèle pour le moins… étonnant : il veut réunir les chaussettes dépareillées de par le monde.
La jeune femme ne s’en doute pas encore, mais les rencontres qu’elle va faire dans cette ville inconnue vont bouleverser sa vie. Devenue experte dans l’art de mettre des barrières entre elle et les autres, jusqu’à quand Alice arrivera-t-elle à dissimuler la vérité sur son passé ?
« Avec un talent incroyable, Marie Vareille manie un style plein d’humour et de sincérité. Un roman puissant, moderne et extrêmement bien écrit. »
France Net Infos

J’ai lu et entendu beaucoup de choses sur Marie Vareille. Du bon, du moins bon, aussi et du mauvais parfois… J’ai tenu donc à me faire ma propre opinion.
On n’est jamais mieux servi que par soi-même !
Tout d’abord, l’écriture est plaisante, et j’avoue avoir accroché très vite à l’histoire. Alice, ce personnage “un peu” psycho-rigide, avec ses tics et ses tocs m’a bien plu, et m’a fait penser à quelqu’un. (n’insistez pas, je ne vous dirait pas qui !)
Je pensais “tomber” sur un feel good traditionnel, mais pas du tout, pour moi cela n’en est pas un !
La structure du récit est intelligente et poétique comme j’aime. On avance dans la lecture en suivant en parallèle deux trames de récits. D’abord, il y a le “Journal d’Alice” qui commence en 2011 et se déroule jusqu’en 2012, où Alice s’adresse directement à Bruce Willis !!! Si, si, je vous assure, c’est même parfois très drôle ! Puis le récit en lui-même, qui commence en 2018 pour s’achever en 2024 (si j’ai bien compté). Cette méthode d’écriture en toute simplicité, force à un rythme de lecture, dans lequel je suis tout de suite entré. Je me suis laissé porter ainsi par les mots de Marie pendant près des deux tiers du roman… Les allers-retours entre le journal intime et le vécu de la jeune femme en alternance, me captivaient de plus en plus.
Il y a aussi pas mal de suspense, et je me suis demandé où voulais en venir l’auteure. Mais j’étais encore loin de deviner ce qui allais m’arriver !
Bravo Marie pour ce “switch” incroyable !
Ou comment l’auteur a l’art et la manière de nous prendre complètement à contre-pied. Whaou !
C’est beau, c’est triste, c’est très touchant…
Oserais-je dire que je suis resté sans voix ?
En-tout-cas, j’ai versé une larme.
“La vie rêvée des chaussettes orphelines”, n’est pas un long fleuve tranquille.
Le récit transporte son lot de drames, de tristesse, de beauté, d’amitié et d’amour. C’est un récit de vie, un récit de foi en la vie. Ce ne sera pas un coup de cœur pour moi, mais il s’en est fallu de peu. L’histoire m’a remué.
Il y a de l’émotion, de la compassion, de l’intensité et bien sûr de l’amour.
Bref, c’est un récit qui a tout ce qu’il faut pour “vivre agréablement“ de mains en mains, encore pendant de longues années…
Très bon moment de lecture avec des personnages qui vont me manquer.
J’ai hâte d’en lire un autre…
PS. Marie a eu la belle idée de nous proposer sa “playlist” musicale. Elle a accompagné toute ma lecture, mais…
Et oui, il y a un MAIS…
J’ai cherché partout “SISTERS” de Scarlette S.R., et impossible de le trouver !!!
Bouhou…
“Marie, si tu lis ce message…
L’ambiance générale et la façon dont tu en parles m’ont donné l’impression que ce morceau existait vraiment.
Si c’est le cas, je suis preneur.
Si un autre titre qui t’a inspiré, je suis preneur aussi !
Quoi qu’il en soit, un grand merci pour toutes ces émotions…
À bientôt, snif…”
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Extraits :
« 10h04. Mon rendez-vous a quatre minutes de retard. 240 secondes de ma vie envolée, mortes, parties dans le néant du monde. Soixante minutes dans une heure. Soixante secondes dans une minute.
Je resserre ma queue-de-cheval pour la dixième fois. Je ne comprends pas. Pour arriver à l’heure, il suffit de partir à l’heure. Je ne vis pas, a priori, dans un espace-temps différent de celui des autres et pourtant, je suis manifestement la seule personne au monde à avoir compris ce grand mystère de la vie que la vaste majorité de l’humanité n’a pas encore réussi à percer :
Temps de trajet = temps de transport + temps de marche + marge de sécurité. »
« …il a planifié un rendez-vous.
À une heure précise.
À un endroit précis.
Si je refuse, je vais déranger son emploi du temps. Peut-être qu’en réorganisant sa journée, il va devoir modifier celui d’autres personnes et le bouleversement de l’ordre établi peut entraîner le chaos. Quelqu’un, un père de famille par exemple, pourrait sortir de chez lui plus tôt, pile au moment du passage d’un taxi, simplement parce que le rendez-vous a été décalé, il se serait fait renverser ou pire, son enfant dans la poussette…
Stop.
Arrête. »
« Tu sais à force de travailler avec mes petits vieux, j’ai appris deux choses essentielles. La première, c’est qu’on se prend la tête toute la journée pour des trucs dont on se souviendra même pas dans un an, alors à l’échelle de toute une vie, autant te dire que ça n’aura plus la moindre importance. Et la deuxième, c’est que vivre vieux, c’est une chance que tout le monde n’a pas, alors les choses qu’on veut vraiment faire dans sa vie, les projet qui nous tiennent à cœur, il ne faut pas attendre avant de les entreprendre parce qu’on sait jamais quand ça s’arrête. »
« La beauté n’est qu’une question de norme sociales dépendantes de ton époque, de ton milieu social et de tes origines géographiques, normes que la société te fait intérioriser dès ta naissance. Par ailleurs, toute apparence physique est éphémère. Choisir un partenaire sexuel pour sa beauté et par conséquent complètement con. »
« …tu es un artiste, et tous les artistes sont des losers jusqu’au jour où ils réussissent. Tu sais, dans les médias, on nous rabâche les histoires des gens qui réussissent en une nuit, le conte de fée des Temps modernes, c’est ça : réussir par hasards, sans mérite ni travail. C’est le pire des mensonges. Quel que soit le domaine, les gens qui réussissent du premier coup sont des exceptions. Et d’ailleurs, c’est pour ça qu’on parle d’eux parce que leur histoire tient du conte de fées. »
Marie Vareille est née en Bourgogne en 1985 et vit aux Pays-Bas avec son mari et ses deux filles. Son best-seller “La Vie rêvée des chaussettes orphelines”, traduit dans de nombreux pays, s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires. Il a reçu le Prix des lectrices Charleston 2020 et le Prix des Petits mots des libraires 2021. Elle est également l’auteure, aux éditions Charleston, de “Je peux très bien me passer de toi” (Prix Confidentielles) et “Ainsi gèlent les bulles de savon”.
Elle a reçu de nombreux Prix en littérature jeunesse pour sa trilogie “Elia la Passeuse d’âmes” et son roman Young Adult “Le syndrome du spaghetti” a été récompensé du Prix Babelio en 2021.
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