Émotion, Fantastique, Philosophique, Suspense

Temporis

de Gaëlle Perrin-Guillet
Broché – 15 avril 2023
Éditions : Des livres et du Rêve

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Londres, 1890.

L’Étouffante a ravagé la capitale, laissant derrière elle des centaines de morts et autant d’orphelins.
Dans un monde apocalyptique déchiré entre les riches et les pauvres, Enora tente de contourner les règles qui lui sont imposées.

Lorsqu’elle trouve le corps inanimé d’un jeune homme, blessé par une machine d’un autre temps, sa vie bascule, l’histoire lui appartient enfin.
La mission est périlleuse : changer le passé pour réécrire l’avenir.
Prendra-t-elle la bonne décision ? Va-t-elle y survivre ?

Les voyages dans le temps… Impossible ?
Pas pour Gaëlle Perrin-Guillet qui s’essaye avec aisance au steampunk.
La plume fluide, le style inimitable, nous retrouvons cette auteure talentueuse qui s’amuse avec les époques. Plus qu’une invitation au voyage, un moment suspendu.

 

• Couv_2023-046_Perrin-Guillet Gaëlle - Temporis

 

Lorsque j’ai vu il y a quelques mois la superbe couverture du dernier roman de Gaëlle Perrin-Guillet, qui a réveillé en moi l’enfant que je suis encore à l’intérieur, je savais que j’allais me le procurer très vite.
Angie m’a précédé, un grand merci à toi !

À ce jour, j’ai aimé tous les romans de Gaëlle que j’ai lus. Son petit coté “So british”, me plaît beaucoup et je trouve qu’il lui va parfaitement bien. Mais avec Temporis, en plus de l’histoire “steampunk”, qui m’a fait rêver, c’est le personnage d’Enora, qui m’a emporté tout le long du récit. Sa sensibilité, sa gentillesse, son âme pure…

Le steampunk a souvent été considéré comme un sous-genre du fantastique ou de la science-fiction. Pour moi au contraire, il a toujours été un genre à part entière, où l’esthétique de l’époque victorienne, a une réelle importance à tous les niveaux, et j’ose vous le dire : Si nous avions la possibilité de choisir l’époque où nous devions vivre, ce serait sans aucune hésitation que je m’envolerai pour cette période pré-moderne, qui avait déjà créé tout ce qui était nécessaire pour vivre une vie saine et heureuse…

Temporis m’a donc ramené dans ce monde que j’affectionne tant.
Enora a seize ans, elle a perdu ses parents lors de l’Étouffante quelques années auparavant. Le hasard des rencontres et de la vie va lui permettre de voyager dans le temps et de rencontrer la Reine Victoria qui a le même âge qu’elle. Qu’elle est donc la mission qu’on lui a assignée ? Pourquoi a-t-elle été choisie ?

Gaëlle a avec maestria composé un récit riche et touchant avec un superbe final qui l’a place dans le top du genre, et ce, avec malgré tout un “tout” petit bémol pour moi… “Je l’ai lu beaucoup trop vite, du coup, il est déjà fini !… et il va falloir que j’attende maintenant pour “retrouver” sa plume !”

De l’originalité, un peu de folie et beaucoup d’imagination, Gaëlle, continue à nous surprendre tel que tu le fais si bien !
PS. J’aimerais beaucoup retrouver Enora dans de nouvelles aventures !!!

Mais comme tu le dis si bien, « Le futur peut attendre. Je veux profiter de mon présent. »

Un grand merci au Éditions Des livres et du rêve, pour ce superbe présent… passé/futur ?

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Extraits :

« J’ai totalement perdu la mémoire… À part mon prénom, je ne me souviens de rien. Pas même de mon âge ou de mon nom de famille. Pourquoi je me trouvais là ? Aucune idée. Je ne sais rien du tout ! »

« Devant nous, une silhouette apparaît dans l’ombre, emplit tout le cadre de porte avant de se dévoiler dans la lueur du candélabre.
L’homme est immense, habillé d’une chemise blanche et d’un pantalon de cuir noir. Ses longs cheveux aussi blancs que sa chemise sont retenus en une queue de cheval et sur son crâne, trône une paire de lunettes d’aviateur aux verres fumés. »

« Je n’ai aucune idée de l’utilité de cette machine. Peut-être même ne marche-t-elle pas. Mais c’est la plus belle chose que j’ai vue dans ma vie. En m’en approchant, je distingue à peine les soudures des plaques qui la composent tant la main qui les a forgées a fait cela avec art et précision. Les rivets n’ont laissé aucune trace lors du serrage, tout est propre, net, et méticuleux.
Une véritable œuvre d’art. »

« Je le fusille du regard quand je vois Andrew entrer dans la pièce. Il fait à peine trois pas avant de s’immobiliser et me fixe à son tour, sans un mot, bouche légèrement entrouverte.
Je crois que je n’ai jamais eu aussi chaud de toute ma vie. Je me consume de l’intérieur et voudrais être une petite souris pour aller me cacher dans un trou. »

 

Gaëlle Perrin-Guillet est née en 1975 à Lyon où elle vit toujours. Secrétaire de mairie le jour, elle se transfrome en auteur de thriller la nuit. Depuis toujours amatrice de romans noirs, elle s’essaie à l’écriture en 2000 avec des nouvelles. Après deux romans auto-publiés, “Le sourire du diable”, en 2010 et “Au fil des morts” en 2011, elle participe à deux recueils des “Auteurs du noir face à la différence” (en 2012 aux Éditions Jigal puis en 2013 à L’Atelier Mosesu).

Haut le chœur” est son premier polar publié aux Éditions Rouge Sang en 2013, lauréat du « Prix du Polar-2014 Dora Suarez », réédité aux Éditions Taurnada en 2019.

https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/11/haut-le-choeur/

En 2015, paraît un roman pour jeunes adultes, “La nuit du chat noir” aux Éditions Rouge Safran.

En 2016, elle publie aux Éditions Fleur Sauvage, “Soul of London”, pour lequel elle reçoit le “Prix des Lecteurs du Salon du livre policier de Neuilly-Plaisance” et le “Prix du festival Les Polars du Chat du Creusot”; premier opus d’une série d’enquêtes situées dans le Londres de la fin du XIXe siècle dont les héros sont Henry Wilkes, ex-inspecteur de police, handicapé qui marche avec une canne, et Billy Bennett un gamin des rues qui l’assiste. Le livre est réédité aux Éditions Milady Poche en 2017, la même année que sort (ou devait ?) le second opus “Black past” aux Éditions Fleur sauvage, publié en grand format sous le titre Les fantômes du passé aux Éditions City en 2018. (Les titres originaux parus chez Fleur Sauvage semblent ne plus être disponibles…).
https://leressentidejeanpaul.com/2020/03/31/les-fantomes-du-passe/

Émotion, Fantastique, Drame

La Maison Bleu Horizon

de Jean-Marc Dhainaut
Poche – 29 juin 2017
Éditions : Taurnada Éditions

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Janvier 1985. Tout commence par un message laissé sur le répondeur d’Alan Lambin, enquêteur spécialiste en phénomènes de hantises. Une maison, dans un village de la Somme, semble hantée par un esprit qui effraie la famille qui y vit. En quittant sa chère Bretagne, Alan ignore encore l’enquête bouleversante qui l’attend et les cauchemars qui vont le projeter au coeur des tranchées de 1915. Bloqué par une tempête de neige, sous le regard perçant d’un étrange corbeau, Alan réussira-t-il à libérer cette maison de ce qui la tourmente ?

 

• Couv_2023-037_Dhainaut Jean-Marc - La maison bleu horizon.jpg

 

J’avoue qu’après avoir déjà lu deux romans de Jean-Marc, je pensais savoir à peu près où il allait me mener. Alors, j’ai commencé ma lecture tranquillement, sachant que j’allais passer un bon moment.
Très vite, je me suis rendu compte que le récit risquait d’aller bien au-delà de ce que je m’étais mis en tête. J’en ai lu de nombreux récits qui côtoient le paranormal, Jean-Marc y a mis beaucoup de sensibilité et a créé une histoire sur mesure pour sa thématique que j’avais rarement vu aussi bien développée…

Le mari d’Hélène s’est absenté pour quelques jours. Très vite, il ne donne plus de ses nouvelles.
Hélène s’inquiète. Thomas, leur fils se réveille depuis toutes les nuits à la même heure en hurlant. La nuit les portes claquent toutes seules, alors que d’autres restent bloquées sans logique, les parquets craquent et ils entendent régulièrement les pleurs d’une jeune fille. Lorsqu’une tempête de neige s’abat sur la région, les isolant complètement des autres villageois, Hélène qui a entendu à la radio Alan Lambin, enquêteur en phénomènes paranormaux, décide de le contacter. Il doit justement faire une interview pas très loin et se propose de passer.

En arrivant, Alan découvre une immense propriété, le type de “château” où ce genre de phénomènes a l’air de se produire plus qu’ailleurs. Au fil des pages, une ambiance pesante s’installe déroutant l’enquêteur et mettant à mal la famille apeurée.

Quel est le rapport entre un militaire de la guerre 14-18, une petite fille qui apparaît et disparaît dans les couloirs, les pleurs d’une enfant et la disparition du mari d’Hélène ?
Très vite, Alan va se retrouver confronté à une “réalité” qui risque de le dépasser, une réalité bouleversante et touchante à la fois !

Une fois commencé, impossible de m’arrêter. Je l’ai lu d’une traite. Les dernières pages, je les ai même lu les larmes aux yeux… Quel plaisir de lecture, quel bonheur.
C’est exactement pour ce genre de récits que je lis. C’est beau, plein de sensibilité. Ou comment un roman qui m’a fait frissonner dès les premières pages est devenu au fil de ma lecture un roman émouvant où chaque personnage a sa raison d’être… Bravo Jean-Marc pour cette “petite histoire dans la grande”, les personnages, j’espère vont me hanter encore longtemps.

Très gros coup de cœur pour ce récit Jean-Marc Dhainaut qui prend des risques à chacun de ses romans.
Que d’émotions…

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Extraits :

« Durant mes nombreuses enquêtes, j’ai parfois eu l’occasion de me gratter le menton en me posant une multitude de questions. Je suis de plus en plus persuadé que la mort n’est pas une fin, mai qu’il convient de trier tous les clichés, toutes ces certitudes, toutes les affirmations de certains. »

« Oui… Bonjour. Madame Anneraux à l’appareil. J’habite dans un village de la Somme. C’est difficile de l’expliquer comme ça, mais il se passe des choses étranges chez nous… Je vous laisse mon numéro… »

« Mon mari a enchaîné les dépressions lorsqu’il travaillait dans sa précédente société. La pression et l’humiliation étaient devenues insupportables. Sa vie professionnelle avais viré au cauchemar et nous avons failli nous séparer à cause de cela. Puis, il y a eu sa tentative de suicide. Après un long arrêt et un séjour à l’hôpital, il s’est fait renvoyer. »

« Pardonnez-moi, ma chérie. Sous la pluie, sous les obus, je n’ai jamais cessé de penser à vous, ma Louise. Et lorsque je pensais à vous, alors, dans la plaine tourmentée fleurissaient les coquelicots que nous aimions tellement cueillir. Et le soleil brillait en effaçant le malheur devant moi, illuminant votre sourire que je n’oublierai jamais. Vous vous souvenez, mon amour ? Vous vous souvenez de votre main dans la mienne, quand nous courions dans les champs derrière chez vous ? Et de tous ces après-midi, simplement allongés dans les coquelicots, à regarder la forme des nuages, laissant voyager notre imagination ? »

 

Jean-Marc Dhainaut est né dans le Nord de la France en 1973, au milieu des terrils et des chevalements. L’envie d’écrire ne lui est pas venue par hasard, mais par instinct. Fasciné depuis son enfance par le génie de Rod Serling et sa série La Quatrième Dimension, il chemine naturellement dans l’écriture d’histoires mystérieuses, surprenantes, surnaturelles et chargées d’émotions. Son imagination se perd dans les méandres du temps, de l’Histoire et des légendes. Il vit toujours dans le Nord, loin d’oublier les valeurs que sa famille lui a transmises.


Brocélia

https://leressentidejeanpaul.com/2022/07/07/brocelia/

L’Œil du chaos
https://leressentidejeanpaul.com/2023/02/13/loeil-du-chaos/

Anticipation, Émotion, Fantastique, Philosophique

Douze minutes par jour

de Cindy Defosse
Broché – 6 mars 2019
Éditions : AFNIL

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Dans un monde où la nature a disparu, toutes les recherches sont tournées vers un futur viable. Dévoué à son travail, Naos, un jeune scientifique, se voit confier de plus en plus de responsabilités. Cependant, un nouvel élément vient chambouler son quotidien pour l’emporter sur des sentiers qu’il n’avait jusqu’alors jamais explorés. Alors que l’humanité décline et que l’espoir ne suffit plus, c’est de la rencontre entre passé et présent que fleurira le champ des possibles.

Pour chaque exemplaire vendu, l’auteur reverse 1€ à une association pour la protection de la nature.

 

• Couv_2023-011_Defosse Cindy - Douze minutes par jour

 

Douze minutes par jour… Par où commencer ?

Nous sommes à Dagda, une mégapole située le long d’un désert au bord de l’océan. Entre gloire et déclin, de nombreuses populations se sont succédées sur la planète Alcyone. Les terres sont devenues inexploitables, la planète a très peu de ressources à offrir, l’alimentation est devenue artificielle, un composé chimique de cellules-souches, mis à disposition des gens dans des feedeurs, contre des “points” scannés sur des bracelets personnels. Le peu de population existant vit comme des zombies, leur peau est terne, leurs cheveux sans éclat, leur regard sans lumière. Les gens se font agresser et arracher régulièrement leurs bracelets qui leur permettent de subsister. Une partie de la population a peur, l’autre devient brutale.

Naos 4182, travaille depuis peu, au 2b, avant-dernier étage de l’immense tour Pôle n°1. C’est un chercheur, une tête pensante, chargé de trouver une solution à l’alimentation qui s’épuise. Avec les autres laborantins qui partagent ses journées, ils doivent absolument redonner de la vie à leurs terres, avant une fin inévitable…

Trois millions d’années plus tôt, vivait un petit peuple, les Hyriens, depuis de nombreux siècles. Leurs habitations étaient faites de bois et de plantes tressées. Ils vivaient en osmose avec la nature et ne connaissaient pas la guerre. Tout était chants, danses, aide et partage dans un total respect de la nature. Ils n’avaient pas de chef, la hiérarchie n’existait pas. Hylia jeune fille aux cheveux très longs, se promène comme à son habitude, à travers les forêts, à travers la montagne, elle bénit tous les jours le soleil qui resplendit permettant à son peuple une vie heureuse et éternelle…

Un jour pourtant, soudain l’obscurité s’abattit sur son monde. Elle eut juste le temps de lever les yeux au ciel. À l’horizon, un astéroïde percuta la planète Alcyone…

Quel est le mystérieux lien qui unit Naos 4182 et Hylia, alors que plusieurs millions d’années les séparent ?

Gros, énorme coup de cœur pour ce roman érudit et parfaitement maîtrisé. Il n’y a rien à jeter. Tout est là, écrit qui se déroulait sous mes yeux. Le passé, le présent, le futur. J’ai adoré l’approche de l’auteure, sur la nature, sur la vie, la bonté et la simplicité de certains contre la perversion des autres… Je découvre Cindy Defosse, et je reste bouche bée. Comment a-t-elle fait ? Sa prose est tellement simple, tellement évidente. Cindy nous montre le chemin, elle nous ouvre une voie… Le bonheur est tellement proche, mais sommes nous prêt à nous passer du superflu. Tout était là bien avant nous. Qu’en avons nous fait ?

Une belle histoire pleine de poésie, pleine de force, de joie et aussi très philosophique. Cindy est une auteure qui m’a fait rêver durant quelques heures. Le bonheur est proche, il est là près de nous. À nous de faire les bons choix. Ce ne sont pas les plus nombreux, ou ceux qui parlent le plus fort qui ont forcément raison et qui sont dans le vrai. Sachons nous détacher, sachons écouter et prendre des initiatives lorsque cela est nécessaire….

Douze minutes par jour, c’est tellement peu pourtant

Pour les rêveurs inconditionnels, pour ceux qui aiment la vie, l’amour, pour ceux qui sont restés de grands enfant, ceux qui gardent espoir, ceux qui sont un peu perdu, qui se cherchent et enfin, pour tous les lecteurs un peu/beaucoup curieux…
Je vous garantis de passer un excellent moment de lecture !

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Extraits :

« À l’extrémité nord d’une chaîne montagneuse vivait un petit peuple, maître du partage et de l’altruisme : les Hyriens. Établis, depuis de nombreux siècles, ils veillaient à toujours rester en parfaite harmonie avec toute chose. Chaque mot, chaque acte, chaque geste était pensé et effectué dans le respect de l’ordre naturel et des lois véritables de la nature. Ainsi, les sources étaient sollicitées avant chaque goutte d’eau puisée, les arbres gratifiés à chaque fruit donné, le soleil Naos vénéré pour la lumière et la chaleur qu’il diffusait, la terre honorée pour sa fertilité, le vent remercié pour sa fraîcheur et ses caresses. »

« Aujourd’hui, les denrées consommables étaient devenues artificielles : de maigres cellules souches, on poussait la multiplication cellulaire à son maximum pour répondre aux besoins de la population. »

« Ils n’ont pas su où s’arrêter alors, fatalement, l’inévitable arriva : l’intelligence des robots surpassa, celle de leurs créateurs et les choses commencèrent à mal se dérouler. De simples accidents isolés, on passa à une guerre totale qui opposa les humains et les androïdes : l’I-War. »

« Chacun des passants semblait dépourvu de vitalité, leur peau était terne, leurs cheveux sans éclat, leur regard sans lumière. L’angoisse la saisit, elle ne voulait pas être absorbée par cette meute de zombies et encore moins être destinée à devenir l’une des leurs. »

« À quelle époque vis-tu, ma fille ? La nature a disparu depuis bien longtemps, mes grands-parents eux-mêmes ne l’ont pas connue. »

« Soixante-dix millions de personnes, c’est trop de bouches à nourrir pour les maigres ressources dont nous disposons, alors petit à petit, nous allons réduire la population, éliminer les bas-fonds pour permettre aux meilleurs de rester. »

« Jamais je ne t’entends parler de compassion, d’amour, de tolérance, d’estime de soi… Si la méditation était enseignée dès le plus jeune âge pour faire partie intégrante de vos mœurs, peut-être y aurait-il moins de frustration et de violence à Dagda. »

« Munie de son violon, la déesse s’appliqua à composer le plus merveilleux des mondes, en commençant par lui choisir un soleil bleuté. Elle sculpta avec minutie les contours de sa planète, dessina les courbes des montagnes du bout de son archet, peignit à l’image de son âme les reflets irisés des lacs et océans, pesa chaque atome de la constitution de l’atmosphère, écrivit au plus juste la musique des vents, produisit avec passion les vibrations de l’écume bouillonnante, arracha à ses cordes le son du volcan, accorda le chant de la terre, à la mélodie de son instrument… Sa partition achevée, Alcyone admira son œuvre. La planète était parfaite, comme il l’avait demandé. »

 

Née le 6 septembre 1991 dans le sud de la France, Cindy Defosse profite de sa jeunesse pour voyager sur notre belle planète et nourrir ses passions que sont la musique et l’astronomie.

À l’âge de 23 ans, elle retrouve les vieux brouillons d’une histoire qu’elle avait imaginée au lycée. Instantanément, cela réveille en elle l’envie d’écrire. Elle se plonge alors des journées entières aux côtés de son héroïne et moins d’un an plus tard, elle achève le premier tome de ce qui deviendra la trilogie des Éférides.

Sa saga terminée, elle reprend le projet d’un roman de science-fiction qui lui tient à cœur. C’est ainsi qu’elle sort sa nouvelle œuvre : Douze minutes par jour.

Émotion, Fantastique, Suspense

La chinoise du tableau

de Florence Tholozan
Poche – 20 mai 2021
Éditions : M Plus Pocket

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Si comme Mélisende et Guillaume vous découvriez un tableau très étonnant ?
Au second plan, derrière une jeune Chinoise, se tiendrait un couple. Un couple qui ressemblerait en tout point au vôtre. À un détail près : les personnages représentés sur la toile seraient bien plus âgés.
Une curiosité irrésistible vous entraînerait jusqu’en Chine, à la recherche de la Chinoise du tableau.
Et si vous vous aperceviez que cette dernière détenait un secret qui va bouleverser votre vision de la vie ?

Un roman contemporain envoûtant. Des sentiments purs et forts. Un récit à plusieurs voix de toute beauté, où la particularité de chacun s’imbrique dans une continuité intemporelle.

 

• Couv_102_Tholozan Florence - La chinoise du tableau

 

2022 a été pour moi, un peu l’année des premiers romans… et bien m’en a pris !
Il se dégage des premiers romans, une force, une envie de partage que je trouve assez incroyable et touchante.

Florence Tholozan signe avec “La chinoise du tableau” un livre très atypique et nouveau. C’est un voyage dans le temps, dans l’histoire, dans l’espace, avec une pointe de fantastique… ou pas !
Voyage en Chine avec sa culture magnifiquement retranscrite par l’auteure. Voyage historique puisque Florence partage avec nous deux sauts au sein des deux guerres mondiales comme si nous les vivions, et un voyage au-delà de la vie, à travers la mort.
J’ai passé un excellent moment de lecture, et j’ai regretté d’arriver si vite à la fin de cette intrigue, qui m’a amené à réfléchir sur des possibilités que nous offre la vie, qui sont peut-être encore à découvrir.
Une très belle histoire, où l’amour est le centre de tout, un roman extrêmement bien documenté, et même si j’ai noté une ou deux incohérences historiques, le récit est tellement beau, tellement vivant, que je les ai bien vite oubliées… au bénéfice d’un rythme entrainant avec une telle simplicité dans les mots, qui m’a fait énormément de bien au cœur.

Le but de la lecture, n’est-elle pas de nous faire rêver et voyager ?
Une très belle découverte pour moi. Florence un grand bravo à toi, tu as rempli ton premier contrat avec “une main de maître” !
Et je pense, d’ors et déjà, qu’il va falloir que je prévois de la place sur mes étagères pour tes prochains ouvrages…

Florence Tholozan, une auteure à suivre…

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Extraits :
« Tout le monde me connaît aux alentours.
Cependant, il serait plus exact de dire que l’on croit me connaître. On me rencontre quotidiennement, on m’adresse la parole, on me sourit… Néanmoins, personne ne sait l’essentiel, jusqu’à mon nom de naissance. Nul, n’imagine qui je suis en réalité. Ceux qui m’appellent Shushan sont les rares survivants d’une lointaine époque où je n’étais qu’une petite fille. Ils se comptent dorénavant sur les doigts de la main.
Pour tous, jeunes et vieux, hommes, femmes et enfants, peu importe, je suis la “passeuse d’offrandes”. Voilà comment on me nomme dans mon village natal, “passeuse d’offrandes”. »

« Nos cœurs qui battent à l’unisson, nos souffles accordés sur la même mesure. Sa peau veloutée. Les bouches qui se trouvent, les mains qui courent sur nos corps ; lesquels se cherchent, se découvrent, s’apprivoisent timidement, et se reconnaissent. Tout est si simple, si évident. »

« Mélisende… Regarde-la. Elle fonce dans la vie, elle envoie valser les obstacles et elle avance, le nez au vent, à l’écoute de ses intuitions, dont elle a le sens, particulièrement aiguisé… Oh, elle a bien des tourments ! Rares sont ceux qui y échappent. Mais j’admire son courage. Les femmes en ont beaucoup… Plus que les hommes. On le dit. J’en suis convaincu. Bah, des généralités. Je suis cependant obligé d’admettre que nombre d’entre elles ont une force intérieure qui me fascine… »

« “Voyons, si tu as poussé, fiston !” Mon objectif était d’atteindre la marque à hauteur de sa taille à lui, la plus haute de la famille. Constater que je m’en approchais chaque coup un peu plus, me rassurait. Quand, enfin, mon encoche a daigné, dépasser celle de mon paternel, au lieu d’en éprouver, l’orgueil escompté, j’ai réalisé avec effroi que, si lui ne grandissait plus, il continuait de vieillir. Et à cet instant-là, alors que je n’étais déjà plus un enfant et que mon père n’était plus une montagne, j’aurais voulu que plus rien n’évolue et profiter de mes parents, d’égal à égal. Et je songeais que si le temps n’épargnait ni ma mère, ni lui, il ne m’épargnerait pas, moi non plus…
C’est cela, devenir adulte, perdre une certaine innocence, prendre conscience qu’un jour, nous serons vieux et qu’après nous disparaîtrons. »

 

 

Florence Tholozan réside dans les proches environs de Montpellier. Du plus loin qu’elle se souvienne, elle a toujours eu l’amour des mots.

Diplômée en psychologie clinique, elle enseigne dans l’Hérault.

“La Chinoise du tableau” est son premier roman. Il a été présenté pour le Prix de la 1ère Œuvre d’une auteure 2020 et a concouru au Prix du Livre Romantique 2019 pour lequel il a été finaliste. Traduit en plusieurs langues il a été récompensé par le Prix Paroles d’Auteur(e)s.

“L’écho de nos jours” est son deuxième roman.

Drame, Fantastique, Thriller

Émersion**

de Michael Fenris
Broché – 7 octobre 2021
Éditions : Les Nouveaux Auteurs

Personne n’y croit mais Jedediah Lafkin en est convaincu, sa ville natale, Hope Falls, a bien été détruite par une tempête de feuilles, les esprits de la nature ont puni ceux qui ne la respectaient pas. Depuis Jedediah n’est plus que l’ombre de lui-même. Interné contre son gré dans un hôpital psychiatrique, gavé de médicaments destinés à lui faire perdre la mémoire, il ne se souvient plus de son identité. L’instigateur n’est autre que le sénateur Maccallan, l’homme qui a failli devenir son beau-père, et qui lui voue une haine féroce depuis la mort accidentelle de sa fille Barbara. Alors que Jed croupit dans sa cellule, victime des brimades répétées de certains membres du personnel, une mystérieuse inconnue lui fait discrètement passer un message. La carte postale d’Hope Falls l’avertit : le cauchemar recommence, cette fois à bien plus grande échelle. Alors que l’invasion de feuilles se prépare à frapper Manhattan le jour d’une conférence sur le climat à l’ONU, Jed s’échappe de l’hôpital, et il sait qu’il va devoir affronter la pire de ses terreurs : la feuille d’érable rouge et tout ce qu’elle représente.

“ Un thriller palpitant qui nous tient en haleine
de la première à la dernière page.”

Femme Actuelle

 

 

Dès ma dernière ligne sur le roman “Feuilles”, j’ai tout de suite enchaîné avec “Émersion” !
Il me fallait absolument connaître le dénouement du combat engagé par Jedediah…
Et quelle fut ma surprise…

J’avais tellement aimé “Feuilles”…
Au bout de quelques pages de ma nouvelle lecture, je me suis finalement rendu compte que, “Feuilles” n’avait été qu’une “ébauche”, un premier pas vers cette suite incroyable et surprenante !

Pour tous ceux qui ont lu le premier volet, n’essayez surtout pas d’anticiper ou de deviner cette suite que je tiens encore entre mes mains, vous ne feriez que perdre votre temps !
Il ma été impossible de la lâcher. Il a fallu que je la lise d’une traite, je ne pouvais pas faire autrement. En effet, Michaël a composé son récit de telle sorte que, plus on avance dans l’intrigue et plus l’histoire va crescendo, c’est malin. C’est efficace. Et cela ne s’arrêtera qu’à la dernière page, la dernière ligne même, qui je dois le dire m’a complètement

Et puis non, finalement je ne le vous dirai pas !

Vous ne savez pas ce qui vous reste à faire ?
Faites-moi confiance, vous ne le regretterez en aucun cas. Je dirai même plus… Vous risquez même de me remercier !
Mais celui qu’il faudra remercier c’est bien Michaël Fenris, car sans lui, vous ne liriez pas mes mots.

Après un début très personnel je trouve, sur les fissures et les “erreurs” commises par notre héros, qui va ainsi pendant plusieurs années rester caché derrière ses doutes et ses peurs bien malgré lui d’ailleurs, Jedediah décide enfin de reprendre son destin en main et d’affronter la nature qui se venge des humains qui ne la respectent plus, et ce de plus en plus. Dès lors, le scénario vire à 90° et à partir de là tremblez…
Le cauchemar recommence, mais cette fois, la nature s’attaque à Manhattan puis se seront toutes les grandes villes du monde qui très vite vont se trouver prises au piège.

J’ai adoré ce thriller fantastique et cette écriture si pointue.
C’est pour moi une vraie et belle réussite, c’est même un nouveau gros coup de cœur !
“Émersion” mériterait non seulement que l’auteur soit davantage connu pour une diffusion beaucoup plus large, mais aussi une adaptation cinématographique digne des plus grands réalisateurs.

Vous savez, je n’avais pas fais attention à toutes ces feuilles qui sont déjà par terre depuis quelques jours et qui se déplacent lentement avec avec le vent…

Et vous ?

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Extraits :

« J’avais eu tort d’interrompre trop tôt son traitement sous prétexte qu’il m’assommait et m’empêchait d’avoir les idées claires. Il m’évitait surtout d’avoir des hallucinations. La feuille d’érable rouge avait disparu en même temps que ma ville natale, et si je n’avais pas trouvé la mort là-bas, ce n’était pas pour périr ici. Presque rasséréné à cette idée, je m’apprêtai à m’installer dans le salon lorsque le téléphone se mit à sonner. Aucun numéro ne s’afficha sur l’écran numérique. Je décrochai, m’attendant à une erreur, mais la voix féminine à l’autre bout du fil me prouva le contraire :
– Vous êtes Jedediah Lafkin ? »

« La douche acheva de réveiller mon corps, pas mon esprit. Je me traînai vers la table, m’assis et attendis, l’œil rivé sur la pendulette fixée au mur. Un truc moche, en plastique orange, auquel le créateur pour faire bonne mesure avait ajouté une citation en italique : Sed fugit interea, fugit irreparabile tempus, singula dum capti circumvectamur amore*. Virgil. le datomètre indiquait deux chiffres : 18. De quel mois, je l’ignorais. »

« Quelque chose monta en moi, de très loin. Une vague intérieur immense, un tsunami de souvenirs qui afflua en forçant les ultimes barrages que mon cerveau avait dressés, volontairement ou non. Le col fut si violent que je me cabrai, basculai en arrière et me roulai sur le sol, en proie à ce qui ressemblait à une convulsion. Je clignai des yeux, mes dents claquèrent, je me mordis la langue, le sang chaud coula de ma bouche et se mêla à celui de mes narines. C’était comme se noyer. »

« Je sais que c’est difficile à croire, mais il faut partir du principe que la nature est régie par une force du bien. Elle ne demande que de vivre en bonne intelligence avec l’Homme. Depuis des centaines d’années, nous l’avons meurtrie, martyrisée, détruite pour notre seule satisfaction égoïste, nous avons multiplié les constructions, arraché au sol des millions d’hectares… Alors aujourd’hui, la nature se venge. »

* Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour, tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail. 

 

 

Michael Fenris est né le 03 mai 1968, d’origine lorraine, où il garde de profonds attachements avec la ville de Nancy, et installé professionnellement comme médecin en région parisienne depuis 2002.

Passionné par la lecture et l’écriture, il entasse pendant plus de trente ans des pages manuscrites dans des cartons, mais ce n’est qu’en 2015 qu’il décide de franchir le cap en proposant ses premiers manuscrits aux Éditions Prisma.

Sont respectivement sortis :

  • Chez Prisma : Feuilles en 2015, le Syndrome Noah en 2016, Thérianthrope en 2018, L’île en 2019, Déviation en 2020 et Émersion en 2021.
  • Chez Evidence : Neige, Whistlers, Horizons Funèbres et le Fétichiste.
  • Chez Eaux Troubles : Diamants sur Macchabées (reprise d’un auto édité) et Vengeance sur Pellicule.
  • En autoédition : Aaverhelyon, Diamants sur Macchabées 1° version et les 7.

En parallèle il développe les aventures de Don et de Luc Dassaut sous un autre nom, et travaille au scénario de plusieurs BD.

Michaël Fenris – Feuilles*
https://leressentidejeanpaul.com/2022/08/17/feuilles/

 

Fantastique, Thriller

Feuilles*

de Michael Fenris
Broché – 7 octobre 2021
Éditions : Les Nouveaux Auteurs

À Hope Falls, petite ville américaine isolée au milieu d’une immense forêt, près de la frontière canadienne et des anciens territoires algonquins, tout est régi par Vernon Krueger. Maire, directeur de la plus grosse scierie de la région et propriétaire de la moitié de la ville, cet homme peu scrupuleux n’hésite pas à déforester sans aucune considération pour la nature environnante. Jed, son bras droit, cautionne de moins en moins ses pratiques douteuses, et tente vainement de préserver la forêt. Un phénomène étrange se produit alors : les feuilles des arbres commencent à tomber et, portées par un vent inhabituel, envahissent sans fin la ville, jusqu’à la recouvrir dangereusement. L’inquiétude s’empare peu à peu des habitants coupés du monde par ces murs de feuilles mortes et la tempête, à mesure qu’ils perdent tout contrôle sur des événements de moins en moins naturels. Tandis que l’angoisse grandit et que les habitants de Hope Falls plongent dans un véritable enfer auquel ils vont devoir survivre coûte que coûte, secrets enfouis et véritables caractères se révèlent au plus mauvais moment. Jed prend la tête des équipes de secours, mais bientôt il devra accepter l’incroyable et se résoudre à suivre ses intuitions…

 

 

Cela faisait un moment que “Feuilles”, premier roman de Michael Fenris me narguait. Dans les Fnac, chez ma libraire, sur FaceBook et dernièrement sur divers messages relayés par mon téléphone !

J’avais beau me retenir… je ne suis qu’un humain, et finalement, j’ai craqué !
Il va falloir que j’aie, deux trois mots avec les auteurs.
Si cela continue comme ça, c’est sûr, un déménagement s’impose !!!
Où vais-je continuer à ranger mes livres ?…

J’ai donc effectivement tardé sur cette lecture, mais je n’en apprécie pas moins la qualité. Écriture prenante, fluide et rapide, Michael a du répondant. Les personnages mêmes semblent vivants à travers la lecture. À plusieurs reprises, je me suis demandé si l’auteur était américain, tant les scènes sont justes et découlent naturellement. Mais ouf ! Honneur sauf, Michaël est bien de chez nous !

On ne peut pas s’empêcher de ressentir les influences d’au-delà du pacifique. Dans les décors, dans la mise en place de l’intrigue, un petit coté “Stephen King” aussi, dans la montée de l’intrigue et une “bande son” que je n’ai pu m’empêcher d’écouter pendant ma lecture… J’ai trouvé l’écriture très intelligente aussi ! Quelques petits détails, glissés ici et là, l’air de rien, ni vu ni connu pour ferrer le lecteur. On ne me la fait pas à moi !!!

Imaginez… c’est l’automne. La petite ville canadienne d’Hope Falls perdue au milieu des forêts. Vernon Krueger est un “sale” patron. Tout le monde le hait, personne n’ose le dire. Il a construit sa fortune dans la coupe des arbres et l’industrie du bois. Ses seuls moteurs, l’argent et son Ego. Le plaisir de donner des ordres qui ne seront jamais remis en cause, l’argent qui s’amasse, la population qui le craint et baisse les yeux. Il agit en despote, et ignore délibérément la loi. Il tient “sa” ville entre les mains. La plupart des emplois dépendent de lui. Il règne en maître absolu. Mais s’il n’y avait que ça… Un matin, deux inspecteurs de l’EPA (Environnemental Protection Agency) débarquent en ville pour un contrôle suite aux coupes arboricoles drastiques du ”tyran“. Mais ce qu’ils vont découvrir ira bien au-delà de ce à quoi ils s’attendaient !

Imaginez… une forêt de plus en plus appauvrie, des hectares dévastés… D’étranges événements sont signalés tout autour de la petite ville. Des feuilles d’arbres qui s’éparpillent, se déplacent, se forment en tas de plus en plus gros, créant des murs de plus en plus haut, recouvrant chaque rue, détériorant les installations électriques, puis téléphoniques, très vite la ville est complètement isolée du reste du monde…
La forêt a décidé de se rebeller, de se venger même de tout ce qu’elle a subi…

Imaginez… une nature qui se vengerait et reprendrait ses droits !

Un très bon thriller fantastique, qui vient soudain percuter et presque détrôner l’enquête policière en cours !
Un récit très original, qui m’a tenu éveillé jusqu’à la dernière ligne.
L’homme face à la nature, ou l’homme face à son destin ?
Imaginez… Et si ce cauchemar n’était que le début d’une nouvelle ère ?

Un premier roman qui force le respect. Dynamique et intelligent !
Michael Fenris, un nouvel auteur à suivre…

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Extraits :

« Dans mes souvenirs, pour peu qu’ils fussent encore clairs, tout débuta avec l’arrivée de l’automne, et la mort de l’ancien vétéran Milton Hoggs.
Je n’avais jamais aimé l’automne, je détestais même cette saison. Peut-être pas autant que Milton Hoggs… Mais personne ne pouvait sentir ce type, ses manières brutales vis-à-vis des Indiens de la région, sa façon de tout braconner, sa tendance à la destruction gratuite. »

« – En quoi le fait d’être une femme serait un handicap, demandai-je.
– Réveillez-vous Lafkin !, répondit-elle. Nous vivons dans un monde d’hommes, fait par et pour les hommes. Même à notre siècle des types comme Krueger, Lockwood ou Dolbert pensent encore que les femmes ne seront jamais leurs égales. Vous avez vu l’attitude de votre patron à mon égard ? Et son avocat n’est pas en reste.

Deux ordures, murmurai-je pour moi, mais elle entendit et me fixa d’un air interrogateur. »

« Nous nous assîmes en bordure de terrasse, pour profiter des dernières lumières naturelles de l’après-midi et des reflets de la rivière qui coulait un peu plus loin. Montant de la forêt, la brume s’élevait peu à peu et donnait l’impression que les troncs n’étaient plus solidaires du sol, mais flottaient librement dans l’espace. Dans le silence environnant, à peine troublé par le bruit des voitures dans la rue et celui plus ténu des engins forestiers plus éloignés, on aurait presque pu entendre le murmure de l’eau cheminant entre les galets polis. Tout aurait été parfait sans cette absence de vie animale et cette odeur de renfermé. »

« C’est à ce moment que je la vis. La feuille d’érable rouge sang, comme un avertissement brillant sous le soleil matinal. Un danger ou une interdiction. Elle semblait m’avoir suivie depuis la scierie pour se reposer sur le monticule, étalée devant moi. À travers le pare-brise du GMC, je distinguais sa découpe régulière, son limbe bordé de petites dents, son pétiole recourbé tel un dard de scorpion, ses nervures dont la couleur plus sombre me fit penser à des vaisseaux sanguins. Il émanait d’elle une sorte de vibration intermittente, régulière, qui la secouait à chaque fois que je posais les yeux sur elle. »

 

 

Michael Fenris est né le 03 mai 1968, d’origine lorraine, où il garde de profonds attachements avec la ville de Nancy, et installé professionnellement comme médecin en région parisienne depuis 2002.

Passionné par la lecture et l’écriture, il entasse pendant plus de trente ans des pages manuscrites dans des cartons, mais ce n’est qu’en 2015 qu’il décide de franchir le cap en proposant ses premiers manuscrits aux Éditions Prisma.

Sont respectivement sortis :
– Chez Prisma : Feuilles en 2015, le Syndrome Noah en 2016, Thérianthrope en 2018, L’île en 2019, Déviation en 2020 et Émersion en 2021.
– Chez Evidence : Neige, Whistlers, Horizons Funèbres et le Fétichiste.
– Chez Eaux Troubles : Diamants sur Macchabées (reprise d’un auto édité) et Vengeance sur Pellicule.
– En autoédition : Aaverhelyon, Diamants sur Macchabées 1° version et les 7.

En parallèle il développe les aventures de Don et de Luc Dassaut sous un autre nom, et travaille au scénario de plusieurs BD.

Fantastique

Le Royaume d’Esiah**

La Confrérie des morts
de Mélanie Gaujon
Broché – 1 décembre 2019
Éditions : France Loisirs

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Vingt-cinq années se sont écoulées depuis la bataille opposant le roi Lucifel à son frère. Le royaume d’Esiah vit désormais sous la tyrannie de Pyrrhos et seule lui résiste l’Edenrah, l’alliance des comtés attendant le retour de Lucifel. Dans le Royaume des Mortels, Almandin ignore tout de sa vie passée. Alors qu’une mystérieuse Confrérie menace l’équilibre entre les morts et les vivants, il va devoir faire un choix qui changera sa vie à jamais…

 

Couv_056_Gaujon Mélanie - Le Royaume d'Esiah ** La confrérie des morts.jpg

 

Quel plaisir de retrouver tous les héros du “Royaume d’Esiah” !
Almandin, Mehiel, Adel, Milo, Anjali, Pyrrhos et bien d’autres encore…

Vingt-cinq années se sont écoulées, depuis ma lecture du mot “fin” du tome précédent…
Milo, a grandi, ce n’est plus un enfant. Il est devenu un homme, un guerrier aguerri entraîné par Adel.
Almandin, lui, a payé le prix fort pour sa renaissance en tant que mortel… Il est aveugle ! Il fait de nombreux rêves étranges. Petit à petit certaines formes et couleurs lui apparaissent, des silhouettes tantôt rouges, tantôt bleues. Quand, un jour, des hommes venant de “l’enfer” se présentent à lui, et lui révèlent son rôle dans un conflit qui suit son cours dans un autre univers, depuis plus de vingt ans… tout lui revient soudain à l’esprit. Tout ? Surtout l’image d’une femme qui l’obsède ! Mehiel, SA PROPRE FEMME…
De retour dans “son” Royaume, Almandin va-t-il redevenir le roi qu’il était ?
Pourra-t-il stopper une fois pour toutes son frère dans sa quête du pouvoir absolu ?

Mélanie Gaujon, a su encore une fois me surprendre.
Si avec le tome 1, j’étais tombé de plein pied dans cet univers incroyable, avec ce second volet, plus pointu, plus précis aussi, Mélanie dresse ses “nouveaux” pions avec une technique imparable… Rien n’est laissé au hasard, et j’imagine très difficilement les heures qu’il lui a fallu pour “construire” ces/ses différents mondes.

Quelle est donc cette étrange “Confrérie des Morts” ?
Que cherche-t-elle à mettre en place ? Et pourquoi ?
En tant qu’humain, Almandin retrouvera-t-il sa mémoire ?

Arrivé à ce nouveau point de ma lecture, je ne peux que vous recommander ce livre entre univers merveilleux, entre les vivants et les morts, et moi-même n’ai de choix que de lire le troisième et dernier volet de cette saga hors du temps et hors des sentiers battus !

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Extraits :

« Une dizaine de gardes avaient été réunis en bas des escaliers de l’ancien palais du Roi, à Garak. Leur chef, Séraphin, muni d’un ruban rouge noué autour de son bras, achevait son discours.
Des guirlandes métalliques décoraient le pourtour de la grande place dédiée au défunt Roi Lucifel. Déjà, des centaines de Siahnnas s’étaient accroupis devant la statue du Roi allongée au-dessus de son cercueil. Elle le reproduisait à l’identique, de son visage à ses membres, de ses traits fins aux plis de ses vêtements ; aucun détail n’avait été omis. »

« Almandin se réveilla en sueur au milieu de la nuit. Un nouveau cauchemar, comme il en faisait depuis des années, un de ceux dont il se serait bien passé. Il percevait des visages dans ses rêves. Il voyait des personnes. Elles semblaient si réelles. Pourtant, il n’avait jamais pu distinguer l’image d’un homme. Né non-voyant, tout était noir pour lui. Enfin, presque tout. »

« Le portail s’ouvrit en plein cœur de la cité mère, près de l’ancien quartier réservé aux Arcantes. Anjali fut tout de suite attirée par la splendide tour blanche émergeant de la terre au milieu d’un amas de roches noires. L’un des plus beaux joyaux du royaume, sculpté dans la pierre de Garak, s’offrait à ses yeux émerveillés. Sortant à peine du vortex, Mésilande passa furtivement près de son visage et remonta vers le clocher où volaient d’autres Phœnix. Les oiseaux regonflaient leur plumage de feu en caressant de leurs ailes la voûte enflammée. »

« Papa,
Si tu ouvres cette lettre, c’est que je ne suis plus de ce monde. Je sais que tu t’y es préparé. Je l’ai senti lorsque tu es parti sans rien dire après mon union. Sache que rien n’est de ta faute. Tu as tout fait pour me sauver. Ce n’était pas à toi de faire le sacrifice de ta vie. Je te demanderai simplement de prendre soin de Mehiel et de Milo. Ils vont être seuls. Quelqu’un doit les protéger. »

 

 

Mélanie Gaujon, née en 1982, a reçu le prix de l’imaginaire aux éditions Nouvelles Plumes en 2018 avec son livre Le Royaume d’Esiah. Adepte de la photographie, de l’art et du voyage, elle détient un master en histoire. Après quelques années passées en gendarmerie, elle a intégré l’institut régional d’administration de Nantes avant de prendre un poste de gestionnaire dans un établissement scolaire de Seine-et-Marne. À présent, elle travaille dans une agence comptable du Val-de-Marne. Un parcours diversifié, ponctué de nombreuses rencontres qui lui ont donné l’envie d’écrire et de relever des défis.

Le Royaume d’Esiah* La stèle du destin
https://leressentidejeanpaul.com/2022/05/18/le-royaume-desiah/

Fantastique, Noir, Nouvelles, Psychologie, Suspense

La face cachée de l’arc-en-ciel

de David Ruiz Martin
Broché – 14 juillet 2018
Éditions : Independently published

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Sept couleurs. Sept histoires. Sept nuances aux pigments sombres, aux teintes douloureuses, parfois merveilleuses, où la peur côtoie la haine et où la haine, dans l’ombre, libère ce besoin viscéral de vengeance. Des histoires où le courage se montre en surface, où l’espoir évince la fatalité et où parfois, l’accablement et la honte poussent à la folie. Des récits qui souvent tutoient la mort, où les plus téméraires osent l’affronter, et où les plus couards préfèrent l’éviter. Certains tenteront de se jouer d’elle, mais elle finira, s’ils ne prennent pas garde, par les saisir… Et une fois dans ses serres, la mort ne relâche pas sa proie… Ne vous éloignez donc pas du chemin… Car la peur sème le doute… Et le doute finit toujours par vous perdre… Alors un conseil : restez prudents en tournant les pages de ce recueil de nouvelles.

 

Couv_052_Ruiz Martin David - La face cachée de l'arc-en-ciel

 

J’enchaîne avec un nouveau recueil de nouvelles “La face cachée de l’arc-en-ciel”…

La nouvelle est un support que j’affectionne tout particulièrement. Il oblige l’auteur à se dépasser, à synthétiser et faire abstraction de tout ce qui est futile, inutile et qui ne captera pas le lecteur dès le début de sa lecture… Une “bonne” nouvelle c’est un piège qui se referme sur vous sans que vous vous en rendiez compte et David Ruiz Martin y arrive horriblement bien !

Je vous en prie… N’hésitez surtout pas à me suivre, ouvrez la première page de ce “petit“ ouvrage qui vous mènera vers de nouveaux horizons…
Je sens votre tension palpable, des doutes qui s’immiscent dans votre cœur peut-être… Allez, plus que quelques centimètres… Prenez… C’est à vous maintenant.

“Les hommes.
Entre elle et eux, un conflit éternel subsistait.
Se sentant constamment observée, traquée, elle tentait tant bien que mal de les éviter, afin de s’écarter de tout danger. Mais aujourd’hui, le danger était bien présent…”

L’écriture de David est vraiment très efficace. Il nous balade d’un univers à l’autre au gré de ses envies, mais toujours avec des textes d’une excellente qualité.
Impossible de vous dire quelle est la nouvelle qui a eu ma préférence… Toutes ont une structure et des situations tellement différentes. Beaucoup de fluidité avec cette force de vouloir nous amener à lui systématiquement… Bravo David !
Je l’ai lu en un peu plus de deux heures, et j’avoue que quelques pages de plus, n’auraient été pour me déplaire.

Sept moments de lectures très différents, qui “grattent” là où ça fait du bien et parfois soumettent à rude épreuve.
Malgré les sept couleurs de l’arc-en-ciel, c’est surtout le noir qui domine. Un peu de fantastique, on ne coupe pas aux thrillers, une pointe de magie et un suspense moite qui plane le long de chaque récit. Vous souhaitiez des ambiances sombres, vous serez servis. Mais ce n’est pas que cela !
Que peut-il bien se cacher, dans l’ombre de “La face cachée de l’arc-en-ciel” ?

Êtes-vous vraiment prêt à en subir toutes les conséquences ?

Un livre que je vous conseille…
À savourer sans modération, si vous n’avez pas peur pour vos ongles !

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Extraits :

« Les médecins sont formels. La moelle épinière est touchée. Je ne marcherai plus. Je ne bougerai plus. Pas même le moindre doigt, le moindre cil, même le visage demeurera inerte. Plus aucun sourire possible. Je suis comme un enfant abandonné qui braille dans un corps ou la flamme a décliné. Qui hurle et qui pleure, mais que personne ne se risquer à contempler. »

« Le temps s’écoule différemment ici… tout est plus long… certaines choses se répètent… et en ce moment… ta peau brûle encore dans la carcasse de ta voiture… tu souffres tellement que tu n’as simplement plus la force de hurler… car tes poumons se sont collés sous la chaleur… »

« C’est en ouvrant ce livre que tout commença. Ma première réaction fut de sourire, évidemment. Puis, au fil des pages et de cette lecture insolite, ce sourire pourtant si sûr, si… assumé, se figea en une sorte de léthargie obscure, une inquiétude perverse et un profond mal-être. C’est alors que je me remémorai ses mots : « Ne prêtez pas attention à cette situation étrange, prenez le temps nécessaire pour lire les premières pages et, uniquement après cela, faites-vous votre propre opinion. »

« La tension est palpable au bout de mes doigts rongés par l’angoisse.
Car je connais mes faiblesses.
Sous l’effet de la peur, mes genoux tremblent, ma nuque frissonne et mes dents claquent, tandis qu’un sourire qui n’a rien de plaisant s’esquisse au bout de mes lèvres sèches.
Et dans le doute…
… une lettre après l’autre…
… à nouveau…
… s’inscrivent…
… hésitant…
… ces mots :
Chapitre sept »

 

 

David Ruiz Martin est né le 01.12.1978 à Madrid, Espagne. C’est à l’âge de quatre ans qu’il part vivre en Suisse.

Issu du domaine de la construction, David Ruiz Martin, menuisier de formation, n’a suivi aucun parcours littéraire.

Autodidacte et touche-à-tout, ce passionné de cinéma et de littérature débute, vers vingt ans, son parcours d’auteur, dans l’ombre et à l’insu de tous, avec quelques nouvelles qu’il garde pour lui encore à ce jour. Puis, durant près de dix ans, seule sa femme est mise dans la confidence de sa passion. C’est à l’âge de trente-deux ans qu’il se lance dans l’écriture de son premier roman, “Le syndrome du morveux”, thriller autoédité, qui surprend son entourage, suivi d’un second, “Que les murs nous gardent”, roman d’épouvante, l’année suivante. Fort d’un accueil enthousiaste, il prend plus de deux ans afin de peaufiner un troisième, “Je suis un des leurs”, une histoire le tenant particulièrement à cœur depuis de nombreuses années, prenant au dépourvu ses lecteurs tout en se dévoilant davantage, en leur offrant un roman personnel et qui colle à ses racines.

Depuis le succès de son premier roman, David Ruiz Martin se laisse du temps afin de mettre sur papier les histoires qui germent dans son esprit.

David Ruiz Martin est marié et vit à Cressier, en Suisse.

Fantastique, Philosophique

Tuer Camus

S.A.R.R.A. Files
de David Gruson
Broché – 18 avril 2022
Éditions : Beta Publisher

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1940/2026 : Quand Camus rencontre l’IA
Soir du 11 novembre 1940.
Albert Camus, alors journaliste pour Paris-Soir, séjourne à l’hôtel Madison à Paris.

Il reçoit la visite imprévue de Sarah, étudiante inconnue et apeurée.
La jeune fille vient se réfugier chez lui et lui apprend les événements inattendus en cours dans la capitale : au mépris de l’Occupant, un rassemblement de centaines de personnes vient d’avoir lieu Place de l’Étoile. La Gestapo sillonne déjà les rues pour traquer les manifestants.

Tout au long de cette « nuit de toutes les nuits », une relation ambigüe se noue peu à peu entre eux et amène la jeune femme à lui révéler sa véritable nature et mission : nous sauver de l’extinction qui s’annonce en 2026.

Et tout ne tient qu’en une question : Notre liberté a-t-elle plus de prix que notre survie ?

 

Couv_2022_037_Gruson David - Tuer Camus

 

Je tourne la dernière page… ainsi se termine la trilogie de David Gruson…

Le tome 1 avait été un coup de cœur.
Dense, pas un instant de répit, très rythmé, chapitres très courts. Un vrai thriller… Le récit avançait vers l’anéantissement de la vie sur Terre…

Le tome 2, où j’ai été pris à contre-pied !
Une écriture différente. Très angoissante. Entre fiction et réalité, j’étais complètement perdu. Aucune alternative positive à un futur serein !

Tome 3.
Celui-ci est très indépendant des deux précédents, mais à la fois pertinent et intéressant. Il pourrait se lire indépendamment, mais quel dommage de ne pas faire connaissance avec tous les instigateurs de ce récit. Ceux-là mêmes qui sont les piliers de la trame globale. David nous fait faire un bon, en arrière, dans le temps, un retour en 1940, une rencontre avec un personnage qui deviendra public quelques années plus tard. Albert Camus !
Le “Albert Camus” qui écrivit pendant l’occupation, “L’étranger” puis “La peste”, son récit symbolique du nazisme qui envahit Paris, un incontournable de la littérature française. L’écrivain, nouvelliste, poète et philosophe, qui s’engagea activement en faveur d’une citoyenneté mondiale, et qui élabora une philosophie existentialiste de l’absurde, résultant du constat de l’absence de sens à la vie… dans un monde qui pour lui se mourrait.

Mais que vient faire ce “personnage historique” dans mon “Thriller” ?

Seul David pouvait se permettre cette interaction incroyable. On sent sa maîtrise du sujet, sa maîtrise complète d’Albert Camus.
Un tome 3 qui pourrait se résumer en un mot. DIALOGUE, car la quasi-totalité du roman est un dialogue sur plusieurs heures, entre Sarah, l’IA venant du futur et Albert Camus, qui n’a d’autres choix que de l’écouter. Cette rencontre étonnante et fascinante, malgré une grosse surprise en début de lecture, est vivante, c’est un échange continu, très fluide, très vivant… Ils sont là, face à nous, avec leurs réparties, leurs colères et leurs doutes.
Un roman, que je ne saurais classer, ni sur sa forme unique, ni sur son fond, fantastique et historique !

David, vient-il d’inventer une nouvelle écriture ?
Une écriture qui utiliserait la vue, mais aussi l’ouïe, le toucher, l’odorat et pourquoi pas le goût…

Alors, ma liberté a-t-elle plus de prix que ma survie ?

Je vous laisse répondre à ces deux questions.
Moi, je sais !

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Extraits :

« J’ai appris que le cours de la vie n’est pas linéaire. Des périodes mornes, passives. Et puis des coups d’accélérateur, des ruptures inattendues. Ce matin-là était particulier. Tout, au-dehors, semblait ressortir de la première catégorie : une chape de plomb paraissait s’être abattue sur ce bout de France de Vichy, à l’instar sans doute de ce qu’il restait du pays dans son ensemble. Tout respirait une moite lenteur, une grise et interminable déréliction. Un temps maussade et inerte pour les Temps vieux. Mais, dans cet espace-temps suspendu, ma vie connaissait, elle, une brusque accélération. Plus de trois mois s’était écoulés depuis ma première lettre de candidature. Deux mois depuis la deuxième. Quinze jours depuis la dernière. Puis, enfin, cet appel. Et ce rendez-vous. Le service du Maréchal s’était faite attendre.»

« Tu dois me ressentir en toi, Albert, tu dois entendre mon appel. Mais je ne puis rien te promettre de brillant, de glorieux. Là où je peux t’emmener, il n’y a que du sang. Du déchirement et du sang. Le secret que je porte n’est pas un trésor. C’est un fardeau. Une incommensurable charge. Que personne ne pourrait porter. Sauf, peut-être, toi, Albert Camus. Je n’en suis pas certaine. Je peux ne pas l’être. Mais il n’y a qu’une façon de le savoir. Et c’est à toi de décider. Mais retiens bien que là où je peux t’emmener il n’y a que noirceur. Les monstres existent, Albert. Je les ai rencontrés. Je leur ai parlé. »

« Le 26 juillet 2026.
Presque tous les hommes sont morts. Presque tous ceux qui ont été enfermés avec moi dans la forteresse de Minoyecques. Je les pensais immunisés pourtant. Depuis le temps. Et je croyais aussi ces murs hermétiques. Cette épaisseur… Cette profondeur…
Les choses se sont passées lentement. Le danger n’est pas venu d’où je pensais qu’il viendrait. J’ai mis du temps à comprendre. Son dessein n’était-il pas lisible. Il n’est pas fait pour l’être ab initio. Il le devient. »

 

 

Ancien Conseiller du Premier ministre chargé de la Santé et directeur général de CHU, David Gruson est un spécialiste reconnu dans le domaine des politiques publiques de santé. Il a eu à intervenir directement dans la gestion des risques sanitaires majeurs tels que celui constituant la trame de ce polar. L’auteur s’est, en outre, beaucoup engagé, avec l’initiative Ethik-IA, pour promouvoir une vision responsable de la diffusion de l’intelligence artificielle et de la robotisation en santé. Docteur en droit médical et titulaire d’un troisième cycle de technologies de l’information et de la communication, ses idées sur le numérique en santé sont diffusées dans des cercles académiques de haut niveau au plan national et international.

Sous la forme d’une fiction d’anticipation d’un réalisme glaçant, S.A.R.R.A., une intelligence artificielle apporte une contribution décisive à cette démarche citoyenne essentielle. Derrière une intrigue ciselée et sans aucun temps mort, il s’agit bien d’un véritable conte philosophique sur l’intelligence artificielle, ses apports et ses risques de dérives.

 

S.A.R.R.A.
PARTIE 1 – Une intelligence artificielle
https://leressentidejeanpaul.com/2022/01/06/s-a-r-r-a/

S.A.R.R.A.
PARTIE 2 : Une Conscience Artificielle
https://leressentidejeanpaul.com/2022/01/14/s-a-r-r-a-2/

Dystopie, Fantastique, Noir, Science Fiction, Suspense

Anatomik

De Serge Brussolo
Broché – 13 novembre 2019
Éditeur : ‎Bragelonne

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La guerre des mondes a déjà commencé, hélas, personne n’a jugé bon de vous en informer !

Kurt Angström est mort, cela ne l’empêche pas d’être employé comme espion par la redoutable firme ANATOMIK Biotech qui a découvert le moyen de transformer les fantômes en agents secrets invisibles capables de hacker les programmes informatiques les plus complexes ou de s’introduire dans les pensées des vivants pour leur dicter des idées de meurtre et de suicide.

Chuck Ozzborn, lui, est un ancien soldat d’élite à la retraite, mal embouché et misanthrope, qui va contre son gré se retrouver mêlé au plus formidable complot de tous les temps.

Dans une Amérique vaincue par la coalition des barons de la drogue, et qui a perdu la volonté de se battre, les deux hommes se voient confrontés à une menace dépassant tout ce qu’on avait pu imaginer, et dont le premier symptôme prendra l’aspect d’une possession générale de la population par l’âme des morts… avec la complicité des gouvernements !

À l’insu de tous, l’Apocalypse entre en phase 2.
Serrez les dents !

 

2021_100_Brussolo Serge - Anatomik

 

Serge Brussolo et moi, c’est un peu comme une histoire d’amour.
Je l’ai découvert en 1986, avec “Les mangeurs de murailles”, j’avais 19 ans… Depuis nous ne nous sommes jamais quitté et c’est vrai que j’attends régulièrement ses dernières “Folies” ! Il va régulièrement très loin au niveau de ses idées, du coup je plonge littéralement dans ses univers de temps en temps…

Effectivement, c’est grâce à sa faculté de créer des mondes si différents et tellement inventifs que j’adore entrer dans ses récits. Ils ne se déroulent jamais comme ils le devraient, Il y a toujours quelque chose qui ne tourne pas rond… Quelle que soit la thématique qu’il choisira. C’est ce que j’aime avec les récits de Serge, les surprises incroyables à chaque chapitre, le suspense omniprésent…

Avec “ANATOMIK”, on nage entre folie et désespoir !!!
Après une guerre contre des narcotrafiquants du Cartel, les Etats-Unis sont à genoux et ne s’en remettent que difficilement. Quelques années plus tard des Aliens qui observent la Terre de leur vaisseau stationnant au-dessus de nos têtes, ont décidé de nous envahir. Ils veulent anéantir tous les terriens et s’approprier notre planète. Pendant ce temps, une foudre étrange provenant d’orages secs, s’abat sur la plupart des cimetières, réveillant les morts… Se transformant en ectoplasmes ils n’ont d’autres choix que de posséder les Humains, de prendre leurs corps, sinon ils sont condamnés à disparaître à jamais !
Chuck Ozzborn, soldat américain à la retraite, qui voit son monde se déliter, va se retrouver entraîné par Kurt Angström, un fantôme, dans un “combat” qu’il n’aurait jamais pu imaginer…

Bienvenus dans l’imaginaire de Serge Brussolo !
Comme à son habitude le style narratif est très rapide, il va droit au but, créatif, jamais ennuyeux, saupoudré d’un humour noir qui convient parfaitement à l’ensemble du récit.
Les personnages principaux ne sont ni sympathiques, ni bienveillants, qu’importe !
C’est l’histoire qui prime.
Et ce n’est pas un gastéropode géant, utilisé comme moyen de transport pour traverser des flammes qui ne s’éteignent jamais, ni Kurt Angström, fantôme agent secret, qui vous diront le contraire…

Vous l’aurez compris.
Pour aimer Brussolo, il faut soit être un peu “barré”, soit ne pas avoir peur de l’inconnu, mais surtout être curieux et se laisser porter.
Alors, oserez-vous franchir vos limites ?
Attention, vous risqueriez de ne pas le regretter !

Un excellent roman que je conseille à tous les fans de fantastique et de science-fiction…

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Extraits :

« Juillet 2118. Golfe du Mexique. Zone de guerre. 217e jour d’engagement de la 8e division de Marines des États-Unis contre les forces des Cartels coalisés. Synthèse des opérations : fortes pertes humaines du côté américain. Désorganisation de la logistique. Armement obsolète. Malgré toutes les tentatives de reprise en main, l’ennemi reste maître du feu. Demande de repli stratégique refusée par le Quartier Général. Le mot d’ordre reste : Tenir coûte que coûte et défendre la frontière. »

« C’est comme ça que tout avait commencé. Les revenants. Ces enfoirés de fantômes. La foudre, en frappant les tombes, réactivait le macchabée. L’impulsion électrique, d’une puissance démentielle, permettait aux cadavres de développer un ectoplasme qui, dès lors, devenait autonome. L’enveloppe charnelle restait au fond du trou, réduite en morceaux, carbonisée par la décharge, mais l’ectoplasme, lui, s’en allait vagabonder dans la campagne, se matérialisant ici et là, flanquant une pétoche de tous les diables aux pauvres bougres qui croisaient son chemin. »

« Est-ce que tout était vivant ici ? Ignorait-on les matières mortes ou synthétiques ? Elle se résolut à enfiler le vêtement. Dès qu’elle l’eut passé, elle cessa de le sentir. Aucun frottement ne trahissait la présence du tissu, c’était comme si on venait de lui greffer un second épiderme.
– Salut à toi, Maîtresse, dit la robe. Je suis là pour te protéger. Désormais aucun projectile ne peut t’atteindre, je saignerai et je mourrai à ta place. Telle est ma fonction et ma fierté. »

 

 

Né à Paris en 1951, Serge Brussolo écrit depuis son plus jeune âge. Ses premières tentatives de publication ont lieu dès sa douzième année… A sa sortie de faculté, après des études de lettres et de psychologie, il se lance dans la bataille de l’écriture, vivant dans des conditions précaires pour avoir le temps d’écrire ses premiers textes. Commence alors pour lui une formation à la manière des auteurs américains : métiers incongrus, hétéroclites, qui lui fourniront matière à l’études des milieux les plus disparates. Il lui faudra attendre 1978 pour que sa première nouvelle paraisse, qui sera aussitôt saluée par la critique (notamment par Bernard Pivot alors animateur de l’émission Apostrophe). Funnyway (Editions Denoël) sera en effet couronnée par le Grand Prix de la science-fiction française devenu aujourd’hui le Grand Prix de l’imaginaire.

D’autres prix littéraires (onze ou douze à ce jour !) récompenseront ses nombreux romans fantastiques publiés dans les célèbres collections Présence du Futur et Anticipation, et qui conduiront la critique à voir en lui  » le Stephen King français « . Qualificatif réducteur, car, pour Brussolo, le fantastique ou la science-fiction ne sont que des prétextes, des clefs permettant d’accéder à un univers psychanalytique où règnent le trouble, l’obscur, l’inavoué. Il se souciera d’ailleurs peu d’observer les règles du genre et s’appliquera plutôt à les pervertir systématiquement au grand scandale des puristes.

Il donnera à Présence du Futur (Denoël) ses plus grands textes hallucinés, littérature visionnaire bourgeonnant au carrefour du baroque et du surréalisme. Ne s’interdisant rien, osant tout, Brussolo deviendra l’auteur qui fait scandale dans un milieu où robots et soucoupes volantes tiennent lieu de pantoufles. Pendant dix ans, il allumera les controverses, la haine et l’adulation la plus absolue. Tantôt voué au bûcher, tantôt hissé sur un piédestal.

A la fin des années 80 il se détourne momentanément du genre pour s’attaquer à la littérature générale et au roman historique. Quoi qu’il soit difficile d’appliquer des étiquettes à ses romans, chacune de ses oeuvres se déplaçant sur plusieurs genres à la fois. Auteur polyphonique, Brussolo est un mutant réconciliant les extrêmes, un maître expert en mélanges, à la manière des auteurs sud-américains toujours attentifs aux arrière-plans du réel, aux mythologies et au fantastique quotidien. Il est important de rappeler que par ses origines il est en partie Brésilien, et qu’il a baigné dans un univers folklorique issu de la selva.

Le prix RTL-LIRE lui est décerné en 1995 pour La Moisson d’hiver. Son entrée dans la collection FOLIO prouve qu’il est tout à fait à l’aise dans l’analyse psychologique et le roman d’atmosphère. Pour certains critiques, Brussolo se situe dans la grande tradition des auteurs populaires comme Simenon ou Frédéric Dard.

Conteur doué d’une imagination surprenante et d’un époustouflant sens de l’intrigue, il s’épanouit dans la littérature criminelle et trouve son inspiration dans les aberrations sociologiques de nos sociétés. Il a reçu le Prix du Roman d’Aventures en 1994 pour Le Chien de minuit paru au Masque et son roman Conan Lord, carnets secrets d’un cambrioleur a été élu Masque de l’année 1995. Ses thrillers explorent le suspense sous toutes ses formes, conciliant roman noir et énigme classique, thriller international et machinations savantes.

Aujourd’hui, de retour dans la collection FOLIO-SF pour laquelle il écrit désormais des textes inédits, il est revenu à ses premières amours.

La Société des Gens de Lettres lui a décerné le prix Paul Féval pour l’ensemble de son œuvre.

 

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