de Solène Bakowski, Melissa Da Costa, Adeline Dieudonné, Antoine Dole, Isabelle Duquesnoy, Johana Gustawsson, Marin Ledun, Maud Mayeras, Carène Ponte, Romain Puértolas.
Sous la direction de Caroline Vallat
Broché – 11 mai 2023
Éditions : Plon
Dix autrices et auteurs incontournables s’aventurent à explorer le thème le plus périlleux et noble de la littérature… l’amour.
Mais pas n’importe lequel, l’amour pur, inconditionnel, tout-puissant et inaltérable : L’AMOUR MATERNEL.
Éclectiques et saisissantes, douces ou brutales, les nouvelles inédites de ce recueil sondent les diverses facettes du lien qui unit une mère et son enfant, les plus merveilleuses comme les plus sombres…
“Deux mères viennent d’accoucher et se trouvent dans la même chambre à la maternité.
L’une a son enfant avec elle, l’autre pas…”
“Quatre enfants vivent cloîtrés dans un “monde Cube” avec leur mère. Ils ne sont jamais sortis de chez eux… N’ont jamais vu le soleil…”
“La vie est devenue un véritable enfer. Une mère et ses enfants sont sortis pour ramasser du petit-bois. Le mari est parti avec les hommes à la chasse. La maman se retrouve soudain face à un énorme chien enragé qui a faim lui aussi. Elle va tout faire pour protéger sa progéniture…”
“Dans un futur proche, les familles ne se nourrissent plus à leur faim. La nourriture devient une véritable obsession. Au point de penser à commettre l’irréparable ?”
etc…
Dix nouvelles sur l’amour maternel, interprétées par des auteurs cinq étoiles, ce qui ne m’étonne pas venant de Caroline Vallat.
Je connais bien la plupart des auteurs présents et cela me faisait plaisir de voir dans quelle direction ils allaient bien pouvoir aller.
Chacune des nouvelles m’a touché à sa façon, mais j’avoue que celle de Marin Ledun, celle de Romain Puértolas et de Maud Mayeras m’ont complètement bouleversée, et ce, des leurs premiers mots !
Lorsque je pense à l’amour maternel, la première idée qui me vient à l’esprit, c’est la tendresse, les câlins, la douceur. J’ai bien agréablement été, non pas surpris, mais touché par la direction donné par certains des auteurs.
Quelques récits pourront vous paraître durs, sombres ou horribles, mais c’est aussi ce qui m’a plus dans cet exercice, essayer d’aller là où on ne les attendait pas.
Certaines sont très émouvantes et quoi qu’il en soit, et l’amour est toujours présent dans chacune des histoires proposées tout en étant très différentes les unes des autres.
Un grand bravo à Caroline, aux auteures et auteurs bien sûr. La couverture est superbe !
Un livre qui s’adresse à tous.
En cette période, je pense effectivement qu’il ferait un excellent cadeau pour la fête de toutes les mamans !
Toutes les mères ne sont pas parfaites. Ce n’est pas ce qu’on leur demande…
Le plus important, n’est-il pas qu’elles soient aimantes ?
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Extraits :
« Il faut commencer par le plus jeune. Blandine le sait. Briser la volonté la plus faible puis forcer les autres à se mettre à table. Le Benjamin a à peine cinq ans. Blond comme tous les autres, frêle, doté de grands yeux noirs d’ébène qui pourrait tromper et inspirer une profonde tendresse. »
« Une odeur puissante de sève et d’humus saturait l’air humide. Les lumières rasantes précédant le crépuscule transperçaient la forêt de pins de flèches dorées menaçantes. Les lignes effilées des troncs et de leurs ombres géantes quadrillaient le sous-bois.
Au cœur du pignadar, cinq silhouettes lilliputiennes se déplaçaient dans un dédale de broussailles d’ajoncs épineux, de bourdaines et de fougères aux frondes de coupantes. Une famille de gemmeurs, une femme et ses quatre enfants, les bras chargés de fagots de bruyère fraîchement coupée, et de sacs de Jute remplis de pignes et de galips, des copeaux de bois gavés de sève servant à allumer le feu. »
« À la lueur de la torche, il vit sa pâleur, sa fatigue extrême. D’un rapide coup d’œil, il examina la gravité de ses blessures, effleura de l’index la tache brune qui maculait le tissu de sa tunique, ainsi que sa chevelure poisseuse de sang. Il posa son regard sur le chien inerte, prit le temps d’observer les stigmates de la maladie, à distance, fixa ses enfants, l’un après l’autre, puis revint sur son épouse et la contempla longuement. Quand il comprit qu’il était trop tard, il se pencha sur elle, l’enlaça un instant et l’embrassa. »
« Maman ! Entend-elle alors. Abasourdie, elle se retourne sans y croire, les mains sur son tablier, le sang tambourinant ses tempes. Elle se laisse choir sur le sol en même temps qu’elle voit Marion et Thibault, les deux amours de sa vie, là, accourant, la prenant dans leurs bras, affolés, ne sachant que faire. Dans l’âtre, un feu brûle, puissant, sous une marmite vide qu’elle a laissé à leur attention. »
Caroline Vallat, libraire passionnée, passeuse de mots…
Émue. Vraiment. Je suis tellement fière d’avoir pu réunir autant d’auteur(e)s que j’aime dans ce recueil et sur ce thème. Quel beau cadeau ils m’ont fait, quel beau cadeau ils vous ont fait à travers leurs dix nouvelles sur “L’amour maternel”.
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