Historique, Suspense

Le Soleil rouge du Tsar

de Violette Cabesos
Poche – 11 mars 2021
Éditeur : Mon Poche

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Milena, petite-fille de Russes blancs, a une passion : les trésors perdus de la Russie des tsars. Alors qu’elle s’apprête à partir pour Saint-Pétersbourg où une cache datant de 1917 vient d’être découverte, elle apprend que sa maison de Nice a été saccagée. Sur les murs, d’énigmatiques vers slaves, probablement des références codées à Vladimir le Grand, fondateur de la Sainte Russie.

Un siècle auparavant, Vera, ballerine du théâtre Mariinsky, est déchirée entre les faveurs d’un grand-duc, son amour pour un poète anarchiste, et un brûlant secret d’Etat dont sa famille est dépositaire.

Au-delà du temps et des frontières, une mystérieuse et terrifiante malédiction semble lier ces deux femmes. Faut-il y croire ? Comment ne pas y succomber ?

Au fil d’un suspense historique éblouissant d’érudition, Violette Cabesos nous plonge dans les méandres de la Russie éternelle, sur les traces des Romanov, de Raspoutine et d’obscurs espions du FSB.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Certains auteurs, lorsqu’on les a “attrapé”, on ne peut plus les lâcher !
Violette Cabesos, fait, pour moi, partie de ceux-là.

D’abord il y a eut, “La promesse de l’ange”, puis “La parole perdue”, tous les deux écrits à quatre mains avec Frédéric Lenoir. Plus tard, “Le teinturier de la lune”, et enfin “Portrait de groupe avec parapluie”. Chacun de ses romans m’a fait rêver et voyager… Dès que j’ai reçu le dernier roman de Violette (Un grand merci aux Édition Mon Poche !), j’ai fait des bonds de joie !!!

Dans ce roman, riche et très bien écrit, Violette mêle habilement enquêtes policières, secrets de famille et énigmes historiques. Que demander de plus !

Passionné d’Histoire, j’ai beaucoup aimé cet ouvrage qui m’a plongé dans l’Histoire fascinante de la Russie des Tsars.
Attention !
Il m’a été difficile parfois, de ne pas me mélanger les pinceaux tant ce roman concentre énormément d’informations et de références. L’alternance du passé au présent à chaque chapitre, la richesse historique du roman et le travail de recherche très poussé et précis de Violette, n’aide pas non plus, avec sa foultitude de personnages… Mais c’est tellement bon !
Le mode narratif est parfaitement maîtrisé et je me suis demandé régulièrement ce qui allait bien pouvoir arriver aux protagonistes de mon récit.

Passionnés de l’histoire de la Russie, si vous aimez le suspense et les intrigues, ce livre est fait pour VOUS. !

À lire absolument…
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Extraits :

« Cette réception est un enchantement, une fièvre qui monte d’heure en heure, et l’accompagnement de trois mois de labeur : en effet, Nicolas II avait donné l’ordre que tous les invités soient costumés comme à la cour du tsar Alexis 1er, deuxième souverain de la dynastie Romanov, qui a régné au XVIIe siècle. Il a fallu chercher des modèles de vêtements d’époque. Tout ce que je savais, c’est que ceux-ci étaient riches, lourds et encombrante, et que Pierre le Grand les avait bannis au profit de la mode à l’européenne, plus pratique. »
…/…
« Soudain, Raspoutine a ouvert les yeux, il s’est redressé et a saisi le prince à la gorge. Parvenant à grand peine à se dégager, terrorisé, le jeune seigneur a appelé Pourichkevitch à la rescousse. Quand le député a rejoint son acolyte, le paysan avait réussi à s’enfuir dans la cour, par une porte que le prince avait oublié de fermer à clef. »

 

 

Violette Cabesos est née le 9 mai 1969 à Valence (Drôme). Après des études d’histoire, de lettres et de sciences-politiques, elle s’installe à Paris en 1994.

Passionnée d’Histoire (notamment le Moyen Âge, la Grande Guerre et le monde moderne), de littérature mais aussi de musique (Bach, Mahler, Smetana, Prokofiev, Chostakovitch, Fauré, Satie, Kurt Weill, Britten…), elle pratique le chant lyrique… et la danse orientale égyptienne.

Amoureuse des vieilles pierres, elle est fascinée par les cathédrales, les églises romanes et les cimetières. Elle apprécie également le vin et la bonne chère !

Elle voue une admiration particulière à Maupassant, Huysmans, Poe, Zweig, Kafka, Perutz, Joseph Roth, Hrabal, Thomas Mann, Gogol, Tourgueniev, Dostoïesvki, Boulgakov, Nerval, Apollinaire, Desnos, Céline, Colette, Simenon, Malet, Boileau-Narcejac, Fred Vargas…

Historique, Roman

La forêt des violons

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Philippe Lemaire
Broché – 10 septembre 2020
Éditeur : Éditions De Borée

Février 1917, St Petersbourg. La famille Malinovski vit richement de ses plantations de thé et de sa fabrique de samovars, indifférente aux événements qui agitent la capitale. Mais bientôt, la Révolution s’intensifie, et ils n’ont d’autre choix que la fuite. Après un long et dangereux voyage, ils atteignent enfin Nice : la famille est réunie, mais ruinée. Ensemble, ils vont pourtant s’inventer un nouveau destin. Kostia, le fils cadet, trouve un poste de livreur dans une fabrique de chocolat, où il rencontrera Marie-José… Quant à Elena, sa soeur, c’est une nouvelle fois sa passion pour le violon qui la sauvera…

 

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Je découvre la plume de Philippe Lemaire avec “La forêt des violons”.
Le style et le ton tantôt direct, tantôt imagé conviennent parfaitement à ce type de récit.
Me voilà en 1917, en pleine révolution russe avec la famille Malinovski.

L’histoire que nous conte Philippe est passionnante. La famille Malinovski, Adélaïde et Nikolaï, est une famille bourgeoise. Grande et belle maison, une usine qui fabrique des samovars à plein temps, des plantations qui produisent des feuilles de thés renommées dans toute la Russie et leurs deux enfants, Elena, virtuose au violon, Kostia qui veux s’engager dans l’armée. Une famille aisée et heureuse en apparence. Mais très vite, on se rendra compte que leur vie n’est pas si heureuse que ça…

Le roman est construit comme un dyptique.

Une première partie, la plus longue, nous raconte les affres de la révolution de 1917, la montée des bolcheviks, dont Lénine est le principal dirigeant, prenant violement le pouvoir en Russie, le Tsar déchu, les grèves dans les usines, des meurtres pour un oui, pour un non, la neige constamment tachée de sang…
Ne tenant plus et pour éviter au mieux la ruine, la famille Malinovski décide de quitter le pays. Commence alors une longue pérégrination à travers des contrées peu accueillantes gelées et enneigées. Leur route sera régulièrement semée d’embuches et d’étonnantes rencontres…

La seconde partie se veut plus calme, quoi que psychologiquement très dure à vivre pour les Malinovski qui se retrouvent en tant qu’émigrés dans la ville de Nice. Ils feront tout leur possible pour récupérer argent et statut social… J’ai malheureusement trouvé cette partie beaucoup trop courte, créant une sorte de déséquilibre au récit. Elle aurait méritée plus de pages à mon goût pour aller plus loin dans le développement final, à moins qu’une suite ne soit prévue !

Les passages qui évoquent la belle Elena et sa passion pour le violon sont superbes. Ce sont des instants entre parenthèses qui sont vécus dans un monde en plein chaos. On sent le bouillonnement qu’elle ressent lorsqu’elle tient son instrument entre ses mains.

L’écriture de Philippe est admirable et complètement adaptée à la période historique.

N’oublions pas les “seconds” personnages, développés au fur et à mesure du récit qui sont délicieux ou repoussants, Gradov, Kroutkine, Ephraïm, Sacha, Marie-José, pour ne citer qu’eux…

“La forêt des violons” est un roman très agréable, il m’a permis de m’évader dans un autre lieu, un autre temps…

Je le conseille à tous les amateurs du genre.

Un grand, très grand merci à Virginie Bourgeon des Éditions de Borée…

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Extraits :

« – Les cosaques, ils arrivent !
L’air sentait l’émeute et le crottin de cheval. Des silhouettes de cavaliers apparurent dans toutes les rues qui débouchaient sur la place. Kostia connaissait trop bien ce genre de manœuvre. Les cosaques bouchaient les issues avant de charger. Il n’en restait qu’une, la gare. Une vibration intense parcourut la foule. Mais personne n’osait encore bouger. Tout sembla figé dans un laps de temps interminable. Puis, soudain, une femme se mit à courir vers l’entrée de la gare. Elle trébucha et s’étala de tout son long dans la neige gelée. Elle se mettait à genoux quand un homme qui courait aussi la bouscula. Puis un autre. Un vent de panique s’était emparé des gens. La femme hurla. On la piétinait. Elle était trop loin pour que Kostia puisse lui porter secours. Elle tentait de se protéger la tête des coups de botte. La place fut bientôt vide. Il n’y eut plus, près de Kostia, qu’un marchand ambulant qui refermait et son éventaire. Il n’avait plus rien à vendre, mais il était resté pour voir ce qui allait se passer. Il recracha les graines de tournesols qu’il était en train de mastiquer, puis, désignant du menton les dernières personnes qui entraient dans la gare, il dit en s’adressant à Kostia :
– Ah ! Ils me font marrer avec leur révolution. Ce n’est pas en montrant leur cul au cosaques qu’ils vont gagner… Enfin, ce n’est jamais très agréable de prendre un coup de sabre dans le bide. Mais si les cosaques avaient voulu charger, ils l’auraient fait depuis longtemps. »

…/…

« Le silence s’éternisait. Un silence dense comme du plomb qui enferme chacun dans ses pensées. La petite fille aux yeux noirs s’était endormie contre sa mère qui lui caressait les cheveux. Même Adélaïde Ivanovna, qui n’avait jamais aimé les juifs, était ému. Kostia se releva pour remettre une bûche dans le feu, soulevant une gerbe d’étincelles. »

 

 

Philippe Lemaire a longtemps été journaliste, présentateur du journal télévisé de France 3 Rhône-Alpes Auvergne.

Auteur de chansons et réalisateur de films documentaires, il se fait remarquer dès son premier livre « Les Vendanges de Lison » (2003).

Il se consacre aujourd’hui à l’écriture. Il a notamment publié « La Mélancolie du renard » (2015), son son neuvième roman, « L’Enfant des silences » (2013) et « Rue de la côte-chaude » (2011). Il prouve une fois de plus son talent dans « La Forêt des violons », son seizième roman.

Ardennais, Il vit en Rhône-Alpes depuis de longues années.

Les racines de Philippe Lemaire, justement, ce sont les Ardennes. « Quand je reviens à Saint-Laurent, je ressens les choses différemment, je me sens heureux, simplement. C’est difficile à expliquer, c’est un peu comme si j’avais les ombres de mes grands-parents à mes côtés. »
Le cheval de bataille de l’écrivain, c’est aussi d’essayer de convaincre que la lecture, c’est indispensable. « Lire, c’est fondamental, explique-t-il. Cela permet de s’évader, de réfléchir, de structurer sa vie. »
Philippe Lemaire s’est mis à la lecture lorsqu’il avait six ans. « Ma grand-mère lisait des romans photos, ça a été mon premier vrai contact avec les livres. Et puis j’ai rencontré un professeur de Français en quatrième, qui écrivait des pièces de théâtre, et les choses se sont enchaînées. »
L’auteur ardennais met aussi, et surtout, de sa vie dans ses romans. « L’écriture traduit une émotion. Si j’angoisse, le lecteur s’en rendra compte. Si je suis tendu, heureux, cela se verra. Toute ma vie j’ai écris, je serais incapable de m’arrêter. Je pourrais même écrire s’il le fallait des modes d’emploi. C’est mon métier, c’est comme si j’étais artisan ou même employé, c’est comme ça. »
Et Philippe Lemaire a choisi son style. « J’écris des romans aux personnages simples. Je n’aime pas ls romans ”coffre-fort” où les lecteurs doivent chercher des combinaisons compliquées  », précise-t-il.