de Mathieu Bertrand
Broché – 27 octobre 2022
Éditions : M+
1982 : Une communauté d’anciens soixante-huitards, installée depuis 1968 dans un village abandonné du Périgord, s’est muée progressivement en une secte hors du temps et de toute civilisation dirigée par les Dignitaires.
2022 : Le commandant Lagazzi, officier de la section Alésani, service du ministère de l’Intérieur spécialisé dans les phénomènes étranges, est missionné pour enquêter dans un petit village perdu du Périgord où les dirigeants d’une secte religieuse sont assassinés dans des circonstances particulièrement violentes. Ses investigations vont rapidement la plonger dans le passé sanglant d’une région où la sorcellerie, les disparitions et les meurtres rituels semblent monnaie courante depuis plusieurs siècles.
Encore une fois, et pour mon plus grand plaisir, Mathieu Bertrand m’a complètement embarqué dans son récit addictif et bien rythmé, qui se déroule tantôt en 1982, tantôt en 2022.
La forêt des assassins est la suite de La Porte d’Abaddon, mais elle peut très bien se lire sans avoir lu le premier volet, même si je trouve cela un peu dommage…
J’avais donc déjà fait la connaissance de Patricia Lagazzi commandante à la section Alésani, au caractère racé et j’ai bien aimé la retrouver dans ce thriller sombre où la sorcellerie peut se cacher derrière n’importe quel arbre…
Patricia enquête sur les phénomènes étranges, c’est donc tout naturellement que ses responsables l’ont envoyé à Anarchia, petit hameau perdu au fin fond d’une forêt dans le Périgord, suite à une série de meurtres sous forme de rituels, particulièrement violents au sein d’une secte. Son enquête va la mener dans le passé de cette région où depuis plusieurs siècles la mort rode, et s’abat régulièrement sur les personnes qui oseraient s’aventurer au cœur cette forêt étrange !
Dès le début du récit, j’ai senti une ambiance sombre et pesante s’installer… Et le lecteur que je suis a été “baladé” dans tous les sens par l’auteur durant ma lecture dans cette histoire bien mystérieuse ayant moult rebondissements et où plusieurs histoires s’entremêlent.
J’ai retrouvé avec plaisir le style épuré, très visuel, l’érudition et la passion de Mathieu envers l’Histoire, l’ésotérique et les mystères. J’ai trouvé son roman passionnant et très addictif, une fois commencé, impossible de le lâcher…
Et la forêt… cette forêt… !!!
Si vous ne connaissez pas encore Mathieu Bertrand, c’est un auteur que je vous recommande vraiment !
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Extraits :
« J’en ai lu des bouquins relatifs aux religions, à la sorcellerie et aux croyances, mais ça, c’est un truc de dingue. À mon avis, ces Dignitaires ont fait une compilation de tout ce qu’ils ont trouvé. Il y a là-dedans des extraits de l’Ancien comme du Nouveau Testament et de la Torah. Mais j’y ai aussi découvert des passages du Malleus maleficarum, un livre du XVe siècle qui était utilisé dans le cadre de la chasse aux sorcières. J’y ai même vu des chapitres complets sur les exorcismes. Il y a aussi d’autres références que je ne connais pas… »
« Quand Guillaume pénétra dans la pièce, le geste qu’il amorça l’adjudant pour cacher le cadre contenant ses décorations sous son bureau n’échappa pas à Patricia. Il ne souhaitait pas parler de ses faits d’armes à ses hommes et Patricia apprécia son comportement plein d’humilité, notamment dans un milieu militaire où la fierté de porter des décorations paraissait pourtant logique. »
« Dès sa première visite à Anarchia, Patricia avait constaté l’absence de toute animal. Elle avait déjà entendu parler, lors d’une formation qu’elle avait suivie dans le Sud-ouest de la France, d’endroits que les animaux évitaient autant que possible. Le formateur, spécialisé en géobiologie et en harmonisation de l’habitat, avait expliqué aux stagiaires que certains lieux étaient chargés d’énergies négatives, notamment en raison de la mémoire des murs ou d’un passé violent ou particulièrement dramatique. Il était alors fréquent de constater que les animaux, par instinct, s’en éloignaient. »
« Soudainement, Patricia eut la sensation que les murs se mettaient à tourner autour d’elle. Une migraine enserra instantanément son crâne, comme si une immense tenaille tentait de rapprocher ses tempes l’une de l’autre. Elle connaissait ses signes. Ils ne se manifestaient qu’à de rares occasions, mais elle savait qu’ils signifiaient l’arrivée de moments de stress intenses. »
Bertrand Mathieu, est né en 1969 en région parisienne et a grandi en Corse. Professeur à l’École de droit de la Sorbonne-Université Paris I, préside l’Association française de droit constitutionnel. Il est membre du Conseil supérieur de la magistrature et a été membre de la Commission Avril sur le statut pénal du chef de l’État (2002) et du Comité Balladur chargé de proposer une révision de la Constitution (2007). Il dirige la revue Constitutions.
Il est passionné par la visite des lieux chargés d’histoire et d’Histoire en général avec une attirance particulière pour le moyen âge.
En 2016, il publie son premier roman,
Les émeraudes de Satan
https://leressentidejeanpaul.com/2021/09/09/les-emeraudes-de-satan/
Son second roman sort en 2017,
Je pleurerai plus tard
https://leressentidejeanpaul.com/2022/06/03/je-pleurerai-plus-tard/
puis en 2020, il sort,
Le manuscrit des damnés
https://leressentidejeanpaul.com/2021/09/19/le-manuscrit-des-damnes/
En juillet 2021,
La porte d’Abaddon
https://leressentidejeanpaul.com/2021/10/26/la-porte-dabaddon/
La forêt des assassins publié en juillet 2022 est son dernier roman à ce jour…
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