Anticipation, Noir

Dans le monde d’après

de Éric Robinne
Broché – 14 avril 2021
Éditeur : Éditions AO – André Odemard

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Timothée a vu le jour en août 2031, en pleine canicule. Durant les décennies suivantes, le monde civilisé va s’effondrer… Et le voici bientôt trentenaire en cette année 2061. Depuis que sa famille a été massacrée sous ses yeux, Tim est seul… enfin pas tout à fait : Léon, rendu muet suite à un trauma, est un précieux compagnon d’errance, armé et loyal. Durant cette longue errance, le duo va rallier à lui de nouvelles recrues et découvrir un monde étrange – et surtout d’une terrible sauvagerie – sur les rives du Rhône.
Le mot de l’éditeur : Éric Robinne n’a pas son pareil pour nous “distraire” (du quotidien, de nos angoisses), transformant en thriller nos fantasmes effondristes les plus sombres. Ce faisant, il nous aide à les sublimer, et aussi à réfléchir… En espérant bien sûr que cette fiction ne devienne jamais réalité, car, rappelons le proverbe : “Le pire n’est jamais certain” ! Plongez-vous donc dans ce “monde d’après” sous la conduite d’un futurologue à l’imagination débridée.

 

2021_022_Robinne Eric - Dans le monde d'après

 

Bonjour à toutes et à tous,

Merci aux Éditions AO pour cette belle surprise dans ma boite aux lettres, il y a quelques jours !

J’ai découvert Éric Robinne avec le superbe “Le silence des loups” dès sa sortie… Roman nerveux, addictif, une histoire hors norme, inhabituelle… Premier volet des aventures de Matthieu Guillaume. Ce livre pose les bases de la série, incluant des personnages qui se révèleront au fil des livres suivants. Je vous les conseille vivement si vous n’avez pas lu ces Polars.

“Dans le monde d’après” est un roman d’anticipation qui frappe très fort et m’a fortement affecté dès les premières lignes.
Eric nous plonge dans un monde post-apocalyptique. C’est effrayant !
Dans ce monde, rien ne va plus. Le climat est devenu incontrôlable, les pluies violentes sont devenues acides, quand ce n’est pas la canicule. La population terrestre a pratiquement été anéantie, et de nombreux animaux ont disparu. Chaque jour, il faut se battre, et pour survivre, et pour manger, ou tout simplement pour se protéger. Il n’y a plus qu’une seule loi, celle du plus fort. Aucune pitié pour les faibles et les femmes en particulier sont devenues des marchandises, un moyen de troc pour obtenir le nécessaire pour subsister.

En 2061, Tim est tout juste trentenaire. Sa famille entière a été assassinée sous ses yeux. Avec son ami silencieux et d’une loyauté sans faille, Léon, ils vont vivre des aventures dignes des pires cauchemars.

Espérons qu’Eric n’ait pas écrit un roman visionnaire…

À lire absolument !!!

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Extrait :

« – Que tu dis ! Survivre, c’est tout ce qu’on peut espérer.
– À condition de se nourrir avec autre chose que de la merde, lâche Ruth.
– Oui. Mais pas avec des êtres humains. N’oublie pas qu’il nous reste au moins un repas normal.
– Ce repas sera vite oublié. Nous ne sommes plus rien, sache-le. Soit on mange les autres, soit on finira mangés. C’est devenu notre seul alternative. La vie, d’ailleurs… a-t-elle encore un sens ?
– A-t-elle seulement eu un jour le moindre sens ? déplora Tim en grattant sa cicatrice, déformant l’expression de son visage.
– Je n’en sais rien. Mais nous devons survivre. J’insiste.
– Pourquoi faire ?
– Peut-être pour nous donner ce qu’on aurait appelé une descendance, dans le temps, murmura la jeune femme. Le seul sens qui reste à cette putain de vie.
– Dit comme ça, peut-être… »

 

 

Éric Robinne est né le 3 novembre 1955, à Rouen.

Marié, 3 enfants, Ingénieur agricole, il poursuit, en dehors de l’écriture, sa carrière professionnelle en tant que directeur des restaurants administratifs de Paris depuis 2004.

Il partage sa vie entre la Drôme où il demeure le week-end et pour ses loisirs, et la capitale.

Eric Robinne n’a pas l’âme d’un téléspectateur, sauf pour regarder les émissions littéraires ou celles qui pourraient être source d’inspiration. Ce qui lui laisse le temps de s’adonner au footing (nombreuses courses locales et semi-marathon de Paris), de hanter les salles de cinéma en quête de films d’actions, policiers, ou fantastiques, et bien sûr de lire des auteurs aussi variés que Henning Mankell, Fred Vargas, Harlan Coben, Jean-Christophe Grangé, Maud Tabachnik, Jérôme Camut et Nathalie Hug ou encore Franck Thilliez. Il apprécie également les œuvres d’auteurs plus classiques tel Jean d’Ormesson, ou de journalistes comme Franz-Olivier Giesbert. Il utilise ses derniers temps libres et bon nombre de ses soirées à l’écriture.

Dans sa jeunesse, la poésie l’a beaucoup inspiré. Bien plus tard, suite à une sorte de défi lancé par son fils, il s’est lancé dans l’écriture de romans policiers en 2005. Il a délibérément choisi de les inscrire autour de faits divers ou d’événements politiques de la vie française.

Noir, Thriller

Animal

de Sandrine Collette
Broché – 13 octobre 2016
Éditeur : Denoël – Sueurs froides

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Dans l’obscurité de la forêt népalaise, Mara découvre deux enfants ligotés à un arbre. Elle les délivre et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher. Vingt ans plus tard, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs. Parmi eux, Lior, une Française. Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal. Guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres vont sur les traces d’un ours. L’ours va entraîner Lior au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même. Humain, animal, les rôles se brouillent et les idées préconçues tombent dans ce grand roman où la nature tient toute la place.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Sandrine Collette a, pour moi, un talent incroyable, lorsqu’elle écrit.
Le sujet est maitrisé, les mots choisis, des phrases qui ont un vrai rythme. C’est cette écriture particulière, cette musicalité dans ses phrases qui en font (toujours pour moi !), une auteure parmi les plus originales et intéressantes au niveau de son style. À chacun de ses romans j’ai passé un excellent moment de lecture…

Animal est un roman qui m’a tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne, un roman d’ambiance où règne une atmosphère oppressante.

Animal, c’est aussi un petit garçon et une petite fille, Nun et Nin, que Mara, une jeune veuve, va trouver attachés à un arbre… Elle les sauve d’une mort certaine et les élèvera malgré la précarité et la misère. Malheureusement par nécessité et par espoir d’une meilleure vie, Mara décide de se séparer de Nin en l’abandonnant devant l’hôpital de la ville.

Nin grandit, elle deviendra Lior des années plus tard… C’est une chasseuse hors pair…

Dans la seconde partie du récit, Sandrine nous offre une chasse à l’ours dans le Kamtchatka, comme si vous y étiez. L’ours est malin, intelligent, il se joue des Hommes qui cherchent à le tuer…

Puis s’enchaine la dernière partie.
Retour au Népal pour chasser le Tigre…
Qui est le chasseur, qui est la proie ?

Chut ! Je n’en dirai pas plus !

Les personnages sont très bien développés, avec une belle approche psychologique. Les décors, personnages du roman à part entière, sont magnifiques. Une immersion en pleine nature sauvage et féroce.

Dépaysement assuré, exotisme, poursuites et traques, voici une sombre histoire que je vous conseille…
Encore une fois impossible de lâcher le récit avant la fin.

Merci Sandrine

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Extraits :

« Les mains moites, il prend le fusil à pleines mains, engage les balles de la façon que Vlad lui a montrée. Le claquement métallique de la culasse le saisit et le rassure, le verrouillage du loquet, l’arme est prête. D’un coup, il comprend le sentiment de puissance des hommes lorsqu’ils tiennent une de ces carabines avec l’intention de s’en servir, la certitude d’être à l’abri, intouchables, increvables. »
…/…
« En vérité, jamais elle n’avait eu aussi peur.
C’était d’ailleurs bien au-delà de la peur, là où il n’y a plus de mots. L’instant où les pensées s’effacent et où le cœur s’arrête. Une sorte de vide absolu, où l’on n’est plus tout à fait vivant et plus tout à fait un homme. Le moment où les gestes ne se font plus alors même qu’on les connaît depuis toujours, où les yeux voient sans qu’il se passe rien, parce que l’âme s’est mise en suspens. Un retrait de soi-même. »

 

 

Sandrine Collette, née en 1970 à Paris, est une romancière française.
Elle aime la campagne profonde, la forêt, la montagne, les vignes. Tout naturellement, elle aime situer ses intrigues dans un univers rural, même si son petit polar « Une brume si légère », est exceptionnellement urbain. La romancière part toujours d’une image qui lui permettra de dérouler le fil de sa fiction.
Devenue l’un des grands noms du thriller français, une fois encore, elle montre son savoir-faire imparable dans « Six fourmis blanches » (2015).

« Il reste la poussière » (2016) obtient le Prix Landerneau du polar. En 2017 paraît « Les larmes noires sur la terre« .

Son huitième roman, « Et toujours les forêts« , une fiction post-apocalyptique, a été récompensé, en 2020, par le prix de La Closerie des Lilas, le prix Amerigo Vespucci 2020 et le grand prix RTL-Lire.

Sandrine Collette partage son temps entre la région parisienne et son élevage de chevaux dans le Morvan.