Noir, Drame, Folie, Psychologie

Méfiez-vous des anges

de Olivier Bal
Broché – 28 avril 2022
Éditions : XO

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“Vous voilà prévenus. Si vous pénétrez dans L’Enceinte, il sera déjà trop tard…”

Sur les collines de Californie se dresse L’Enceinte, une communauté spirituelle en apparence parfaite. Paul Green, ancien journaliste cabossé par la vie, est persuadé que la jeune femme qu’il recherche est enfermée entre ces murs.

Il s’infiltre dans L’Enceinte et découvre avec stupeur ses rites étranges, ses lieux interdits, son gourou mystérieux.

Au même moment, à Los Angeles, l’inspectrice Sarah Shelley est appelée en urgence. Le cadavre d’une jeune femme vient d’être découvert, entièrement tailladé. Impossible de l’identifier. Elle serait morte vidée de son sang.

Et si ce crime nous ramenait au cœur de L’Enceinte ?

Dans les bas-fonds de Los Angeles, Sarah Shelley et Paul Green vont emprunter un chemin de ténèbres. Et affronter l’une des organisations sectaires les plus redoutables des États-Unis.

Une plongée dans la noirceur de l’âme humaine et de la manipulation
Un thriller haletant et terriblement actuel

 

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Méfiez-vous des anges, n’est pas un simple roman, mais ça, vous ne pouvez pas encore le savoir !
C’est l’histoire de Rafa, de Paul Green, de Sarah Shelley et de bien d’autres…

J’avais lu les précédentes aventures de Paul Green, avec L’affaire Clara Miller et La forêt des disparus, et même s’il n’est pas indispensable d’avoir lu les précédents romans pour lire celui-ci, je le conseillerai quand même pour mieux connaître “notre” héros, qui va dans cette nouvelle enquête être soumis à rude épreuve !

Vous l’avez peut-être deviné, c’est bien un nouveau roman choral que nous propose Olivier Bal. Le ressenti, mais aussi le vécu de ses personnages attachants pour certains, énigmatiques, machiavéliques pour d’autres. Tout le long du récit, ils vont se livrer à vous petit à petit.

Paul Green enquête depuis plusieurs mois, afin de retrouver Linda Richardson. Ses recherches vont l’amener au cœur de communautés spirituelles et d’une secte…
Sarah Sheller, est policière, elle fait partie de la section Homicide. Suite à un appel, elle “trouve” une jeune femme le visage tailladé et les pulpes des doigts tranchées… Le début d’une nouvelle enquête !
Rafa, lui, travaille pour le compte de la Sombra, un gang de Los Angeles. Sa dernière mission tourne au drame, obligé de s’enfuir, et de se cacher, il a peur, il sait parfaitement que les membres de la Sombra finiront par le retrouver…
Quel est le point commun entre ses trois personnages d’origines complètement différentes ?

À travers ce véritable page-turner Olivier, nous entraîne dans une spirale infernale maîtrisée où chaque page nous mène un peu plus loin dans l’horreur et l’indicible… Mais c’est tellement addictif !
Soyez donc les bienvenus dans ce thriller, au cœur de l’Enceinte, la plus ancienne communauté de la Voie…

Un récit qui m’a bousculé et une fin incroyable que je n’ai pas vu venir du tout !
Encore une fois Olivier est arrivé à me faire passer un excellent moment de lecture.

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Extraits :

« “Mon nom, c’est Paul… Et je suis alcoolique.”
Les autres types, assis sur des chaises en plastique disposées en demi-cercle, me répondent, mollement.
“Bienvenue, Paul.” L’animateur de session, Josh, un jeune gars, au physique de surfeur, avec des cheveux blonds accrochés en catogan, se met à m’applaudir, bientôt rejoint par le reste de l’assemblée. “Bravo à vous, Paul. Le fait que vous soyez ici, que vous ayez fait le premier pas, ça veut déjà dire beaucoup.” »

« Depuis que je suis gamine, je suis “différente”. Je suis atteinte d’une maladie, l’hypermnésie. Moi, j’appelle ça la Machine. Je retiens tout ce que se passe autour de moi, en permanence. Il n’y a pas de hiérarchie dans mon cerveau. Tout est important. C’est un chaos sans nom. Chaque matin, de retour chez moi, il me faut plusieurs heures avant de trouver le sommeil. Je dois d’abord trier les centaines de données accumulées durant mon service. C’est pour cela que je travaille la nuit, que je porte ces putain de lunettes… Pour limiter au maximum l’afflux de messages que reçoit mon maudit cerveau. »

« L’homme arbore son style et sa tenue iconiques. Une barbe blanche, bien taillée, les cheveux vif-argent qui retombent sur sa nuque. Sa sempiternelle chemise blanche, un pantalon simple et une écharpe bleu clair. Celui que les membres de la Voie appelle Le Guide, dégage quelque chose, un magnétisme unique. J’attrape un exemplaire, en lis un extrait : “Votre dépendance, vos doutes, votre dépression, vos accès de colère, votre violence… tous vos maux proviennent de là, de ses ombres qui se terrent en vous. Vous êtes des écorchés que l’on n’a jamais su soigner…” Pour le coup, j’en suis un sacré d’écorché. Pas assez de tous les pansements du monde pour me rafistoler. »

 

 

Olivier Bal a 43 ans. Il est l’une des grandes révélations du monde du thriller. Lauréat du Grand Prix des Géants du Polar et du Prix de la Ligue de l’imaginaire, il est l’auteur, chez XO Éditions, de L’Affaire Clara Miller et de La Forêt des disparus, thrillers remarqués par la presse et le public. Il publie en 2022 Méfiez-vous des anges, qui met de nouveau en scène le personnage de Paul Green.

L’Affaire Clara Miller
https://leressentidejeanpaul.com/2021/01/30/laffaire-clara-miller/

La Forêt des disparus
https://leressentidejeanpaul.com/2021/10/07/la-foret-des-disparus/

Humour, Polar, Frisson horreur, Noir, Folie

Jeu de rôles

de Olivier Petiot
Broché – 5 avril 2023
Éditions : Des livres et du Rêve

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Courchevel, 1850. Mercredi 1er janvier 2020. 1 h 30.
15 minutes de marche. Un craquement sourd. Puis plus rien.
Le néant. La neige. Le froid. Le sang.

Le parfum du supplice embaumait les bois.
La montagne, géante pétrifiée, belle et mortelle, leur tendait une embuscade.

Crimes sanglants, ambiance anxiogène, ce jeune auteur prometteur se joue de nous comme de ses personnages.

 

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Je découvre l’écriture d’Olivier Petiot avec ce roman, et force est de constater qu’il n’a pas froid aux yeux.
Traduction : Âmes sensibles s’abstenir !

Mardi 31 décembre 2019.
Quelques amis décident de se retrouver afin de fêter le passage vers la nouvelle année ensemble à Courchevel, 1850, mais tout ne se passera pas comme prévu…

Dès le début du récit, j’ai ressenti une certaine jeunesse de l’auteur. Comme une envie de tout casser. C’est franc et direct, il n’y va pas par quatre-chemins, et on ressent fortement son envie de s’amuser par le biais de l’écriture.
Les chapitres sont courts, voire très courts et avancent sur deux niveaux temporels. L’avancée de l’enquête par le chef de la brigade criminelle de Chambéry, Brisson, qui alterne avec la nuit où ont eu lieu, les massacres. J’ai bien dit les massacres, car ce sont six corps qui ont été retrouvés après la tempête dans un état particulièrement horrible (je laisse les détails à l’auteur si vous me le permettez, il en parlera beaucoup mieux que moi !). Un récit qui ne manque pas d’humour, qui m’a fait penser aux premiers morceaux de certains groupes de rock qui sont devenus avec le temps des “légendes”. Olivier en a sous le coude, c’est le moins que je puisse dire, et j’ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir…

Alors, que le jeu commence !

Hâte de lire un prochain ouvrage d’Olivier, afin qu’il me titille à nouveau les nerfs !

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Extraits :

« Nous pouvons tous être amenés à tuer et ça, tu le sais tout autant que moi. N’y as-tu jamais songé ? N’essaie pas de me le faire croire !
Tu es un assassin.
Nous sommes tous des assassins, je te l’assure. Les enquêtes le prouvent ! De la bonne mère de famille trompée par son mari, de l’ado paumé défoncé aux drogues dures à la grand-mère cachetonnée pour son Alzheimer, une multitude de contextes et de faits sont destinés à faire de nous des assassins.
Je te laisse t’inspirer de mon expérience en la matière. Tu verras qu’on y prend goût. »

« Elle était désorientée. Son corps, mis à l’arrêt par la froide soirée de décembre, ne lui répondait plus. Sophie était transie. Ses lèvres entièrement craquelées, bleuies et anesthésiées par la morsure du givre, elle ne les sentait plus. Elle les effleura d’un doigt raidi par sa nuit. Nada. Elle y passa sa langue rugueuse et chaude dans l’espoir de leur redonner vie. Calleuses, elles piquèrent comme si on y plantait une multitude d’aiguilles. »

« Toute personne en est capable. Tout le monde peut tuer. Il peut y avoir une multitude de contextes destinés à faire d’un humble citoyen un assassin. Elle ne se rappelait que trop bien des paroles de son cousin. Enfant, il s’amusait à étriper les animaux qui avaient le malheur de passer trop près de lui et donnait des leçons à sa jeune cousine. “Pour tuer, c’est simple. Il te faut simplement l’arme idéale : une once d’imagination ! Nous avons tous la capacité de tuer ! D’ailleurs, nous tuons sans le savoir des millions d’êtres vivants durant notre existence. Autant l’assumer ! Pourquoi renier sa nature profonde ?”. »

« Elle s’exhibait dans une robe corset noire, imprimée d’un énorme pique de tarot rouge à la hauteur de ses seins, ne laissant aucun doute quant à la proportion de ses formes et atouts. Son porte-jarretelles, en véritable ligne de départ de longues et interminables jambes, invitait à suivre leur courbure élancée. La tenue était complétée de cuissardes rouge sang, assorties à la couleur de ses lèvres et d’un voile cage à oiseaux dans lequel elle avait épinglé une carte. Une dame de pique. Elle tira une bouffée sur son porte-cigarettes d’un air suffisant avant d’ouvrir la bouche :
– Sexy, n’est-ce pas ? »

 

Né à peu de chose près en 1991, Olivier Petiot aime la musique, le sport, le vin, la nature, l’humour… et plus généralement, toutes les bonnes choses que la vie a à offrir !
Il écrit, aussi, et se lance officiellement dans l’aventure de l’édition avec un premier roman dystopique édité en 2020 chez Seven édition.
Un livre jeunesse dans la veine des Chair de poule verra ensuite le jour en 2022 au sein de la même maison.
Il signe sa troisième publication avec Jeu de rôles, thriller haletant, publié chez Des livres et du Rêve, et ne compte pas s’arrêter là !

Thriller, Thriller psychologique

L’Archipel des oubliés

de Nicolas Beuglet
Broché – 22 septembre 2022
Éditeur : XO

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Les inspectrices Grace Campbell et Sarah Geringën le savent. Malgré leurs caractères opposés, elles doivent unir leurs forces pour neutraliser l’“homme sans visage”, l’architecte du plan diabolique qui mènera l’humanité à sa perte.

Seule piste : un manoir égaré dans les brumes d’Écosse. Derrière les volets clos de la demeure, l’ombre d’une jeune veuve austère, en apparence innocente. Mais cette femme est-elle vraiment ce qu’elle prétend être ? Ce que les deux inspectrices découvrent dépasse leurs pires hypothèses.

Dans une course qui les entraîne du loch Ness à la Norvège, Grace et Sarah vont devoir repousser les frontières de la peur pour rejoindre l’énigmatique archipel des Oubliés – l’ultime rempart au chaos du monde.

Un thriller glaçant. Et perturbant. Car ce qui se joue sur ces terres mystérieuses pourrait bien ressembler au choix de civilisation qui se dresse devant nous.

… même de vous…

 

• Couv_110_Beuglet Nicolas - L'Archipel des oubliés

 

6 romans en 6 ans !
Et pas n’importe lesquels…

Nicolas Beuglet, a dès son premier roman, “Le cri”, frappé très fort dans le monde de la littérature… Cela aurait pu être un coup “d’essai ou de chance”, mais il nous a prouvé, au fur et à mesure, qu’il était bien à sa place parmi les plus grands auteur(e)s !

J’avais hâte de découvrir le duo des deux inspectrices aux caractères bien opposés, réunies dans une seule et même intrigue. Je m’attendais à des étincelles et je n’ai pas été déçu, même si finalement leur union était indispensable.
Le début du roman se situe en Écosse… Nos deux héroïnes se rendent chez une étrange jeune femme, qui vit isolée et ne voit jamais personne. Afin d’avancer dans leur enquête, elles devaient absolument la voir. Mais est-elle vraiment qui elle prétend être ?
Grace et Sarah vont découvrir des ramifications qui dépassent toutes leurs pires hypothèses.

Nicolas Beuglet nous propose un thriller magistral, tant le reflet de ce que nous vivons actuellement est évident !
Qu’en est-il de l’avenir de l’humanité ?
Nicolas s’appuie sur des faits réels, des faits de sociétés, je le sens très engagé. Il dénonce les plus fortunés qui s’accaparent de tout type de richesses, les médias aussi, les journalistes qui ne prennent plus la peine de vérifier les informations avant de les diffuser. Est-ce pour aller le plus vite possible, pour être les premiers ? Ou bien parce que les journaux appartiennent désormais à de grands groupes industriels, ou aux grands patrons du CAC40 ?
Faites-vous votre proche choix…

Gros coup de cœur pour ce roman “brut”, anxiogène et efficace. J’ai pris énormément de plaisir à suivre nos deux inspectrices dans leur enquête incroyable et addictive.
Un roman maîtrisé de bout en bout, que je vous recommande vivement.
Mais pour mieux ressentir l’évolution des personnages principaux, je vous conseillerai de lire les premiers volets de ces deux superbes sagas !

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Extraits :

« Grace Campbell observa l’étrange visiteuse avec méfiance. Depuis qu’elle avait franchi la porte de son bureau sans autorisation, cette rousse athlétique d’une quarantaine d’années, s’était contenté de décliner son identité dans un anglais parfait : Sarah Geringën, inspectrice à Oslo. Et maintenant, elle dévisageait Grace sans un mot, comme un interrogateur silencieux intimide, un suspect par sa seule présence. »

« – Si le projet est quelque part sur cette clé, les fichiers cachés qui y sont liés apparaîtront forcément, précisa Sarah, en tapant une des masses pour les contrôler, récita, Grace à voix haute. Phase 2, manipulation de la peur pour rendre accro à la sécurité… Qu’ont-ils pu inventer de pire encore pour la phase finale ? »

« Il tourna la tête vers le feu, avant de continuer.
– Jusqu’au moment où j’ai commencé à comprendre qu’Olympe souhaitait uniquement contrôler les populations pour leur faire accepter, malgré elles, un nouveau modèle de société. Un système basé sur moins d’humains et plus de technologie. Un système axé sur la digitalisation des rapports sociaux, la numérisation des identités, la dématérialisation de la vie et, finalement, un accroissement encore plus prononcé des inégalités. »

« – Mais que voulez-vous ? Diront les plus crédules, ce petit renoncement à la démocratie est une nécessité pour relever les défis planétaires. Même si, au fond, Olympe se moque royalement de l’écologie, puisque la plupart de ses cadres et de ses soutiens, nous expliquent qu’il va falloir réduire le chauffage en hiver, alors qu’ils sont tous venus à leur sommet climatique en jet privé. En outre, cette multinationale nous vend sans cesse de nouveaux outils numériques qui ne font qu’aggraver la situation des ressources planétaires et donc justifier plus de restrictions. »

 

Après avoir écrit des scénarios pour la télévision, Nicolas Beuglet a choisi de se consacrer pleinement à l’écriture de romans. Salué par la presse, il est devenu en six ans et autant de romans l’une des plus grandes plumes du thriller français. Il est l’auteur chez XO Editions de deux trilogies :
la première a pour héroïne Sarah Geringën
Le Cri,
https://leressentidejeanpaul.com/2019/10/09/le-cri-de-nicolas-beuglet/
Complot,
https://leressentidejeanpaul.com/2020/07/31/complot/
L’Île du Diable
https://leressentidejeanpaul.com/2020/08/04/lile-du-diable/

et la deuxième Grace Campbell
Le Dernier Message,
https://leressentidejeanpaul.com/2020/10/21/le-dernier-message/
Le Passager sans visage
https://leressentidejeanpaul.com/2021/12/10/le-passager-sans-visage/

et L’Archipel des oubliés

Il vit à Boulogne-Billancourt avec sa famille.

Émotion, Drame, Histoire, Suspense

Le soldat désaccordé

de Gilles Marchand
Broché – 19 août 2022
Éditions : Aux Forges de Vulcain

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Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’Enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.

 

• Couv_105_Marchand Gilles - Le soldat désaccordé

 

La guerre, et peut-être même la 1ère Guerre Mondiale, a été une des plus dures pour les soldats, celle qui de nouveau à faire prendre conscience aux Français et aux autre pays d’Europe que de nouveau nul n’était à l’abri.

Rien n’est beau dans une guerre… Les champs de bataille, les explosions, les tranchées, des corps mutilés, les massacres, le sang, les cris et les pleurs, la boue, la peur… Mais au milieu de tout cela, il y a aussi des histoires de cœurs et d’amitié.

Avec beaucoup de pudeur et de la délicatesse aussi, Gilles Marchand, nous raconte la guerre, “sa” guerre, à la première personne, avec des mot choisis, des mots pensés, il ne contourne pas les horreurs, il ne triche pas, ça sonne vrai et c’est ce qui m’a emporté, car malgré les images qui se dégagent de son récit, Gilles d’une main de maître m’a projeté dans ce qui vers se transformer petit à petit au fur et à mesure de ma lecture en un conte empreint d’une certaine beauté et de poésie… Après avoir lu déjà plusieurs de ses romans, j’attendais ce retournement, mais dans ici, ce n’est plus un retournement, c’est une transformation magique et bouleversante !

À la fin de la 1ère Guerre Mondiale, après l’armistice, alors que le pays se relève comme il peut, un ancien combattant français, qui a perdu une main lors combat et dont nous ne connaîtrons jamais le nom, ni le prénom, se donne comme mission de chercher et retrouver les soldats dont on a perdu la trace pendant et après le conflit meurtrier. Parmi toutes ses recherches, une va lui tenir particulièrement à cœur. Celle du soldat Émile Joplain. Mandaté par sa mère, une riche veuve, il se lance sur sa piste et va très vite découvrir une histoire hors du commun. Cette histoire incroyable, je la découvre aussi avec le héros, et le récit se magnifie de chapitre en chapitre, de page en page jusqu’au chapitre 25 qui pour moi atteint des sommets rarement égalés. Ce n’est plus un récit de guerre, c’est une magnifique histoire d’amour impossible entre Émile, soldat, jeune bourgeois, poète et écrivain, et Lucie, une jeune paysanne Alsacienne, “la fille de la lune”, sa muse, sa lumière… qu’il avait juré d’épouser après la guerre.
Gilles parvient à me faire oublier les ténèbres et la mort, les frontières entre les classes sociales, je ne voyais plus que l’espoir, ne voyais plus que des yeux brillants, des mains tendues. Une histoire hors du commun.

Gilles, « armé de simples mots” rend un hommage magnifique à ces générations d’hommes et de femmes aussi, qui ont souffert dans leur corps, dans leur tête et dans leur âme, suite à cette boucherie organisée par des “bien-pensants” qui ont déchiré, voisins, amis et familles.

Coup de cœur pour ce récit bouleversant et indispensable contre l’oubli.

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Extraits :

« Je n’étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d’ailleurs personne qui l’ait vécu ainsi. L’image était certes jolie, mais elle ne reflétait pas la réalité. On n’imaginait pas que le conflit allait s’éterniser, évidemment. Personne ne pouvait le prévoir. On croyait passer l’été sous les drapeaux et revenir pour l’automne avec l’Alsace et la Lorraine en bandoulière. À temps pour les moissons, les vendanges ou de nouveaux tours de vis à l’usine. Pour tout dire, ça emmerdait pas mal de monde cette histoire. On avait mieux à faire qu’aller taper sur nos voisins. »

« Ils étaient gamins quand ils s’étaient rencontrés.
Elle était née près de Strasbourg, à Molsheim, à la fin du siècle. Ses parents, Elsa et Lorenz Himmel, étaient français. Enfin, plus sur le papier évidemment. Français de cœur. Ça ne se disait pas trop. À la maison, ça parlait aussi alsacien. Ce n’était pas une famille riche, c’était le moins qu’on puisse dire. Louis, louait ses bras à des fermiers locaux, des vignerons pour les vendanges, des agriculteurs le reste de l’année ; elle, briquait les sols dans les salons bourgeois, servante ici, puis là. Lucie est arrivée alors que le couple avait déjà du mal à nourrir deux bouches. »

« Je me suis toujours impliqué dans les affaires sur lesquelles j’enquêtais. Néanmoins, je dois bien admettre que celle de la disparition d’Émile Joplain a rapidement pris une importance sans commune mesure.
En 1925, la France fêtait sa victoire depuis sept ans. Ça swinguait, ça jazzait, ça cinématographiait, ça électroménageait, ça mistinguait. L’art déco flamboyait, Paris s’amusait et s’insouciait. Coco Chanélait, André Bretonnait, Maurice Chevaliait. »

 

 

Gilles Marchand est né en 1976 à Bordeaux. Il a notamment écrit Dans l’attente d’une réponse favorable (24 lettres de motivation) et coécrit Le Roman de Bolaño avec Éric Bonnargent. Son premier roman solo, Une bouche sans personne en 2016, attire l’attention des libraires (il est notamment sélectionné parmi les “Talents à suivre” par les libraires de Cultura, finaliste du prix Hors Concours, et remporte le prix des libraires indépendants “Libr’à Nous” en 2017) et de la presse, en proposant le curieux récit, le soir dans un café, d’un comptable le jour expliquant à ses amis pourquoi il porte en permanence une écharpe pour cacher une certaine cicatrice.

Il a été batteur dans plusieurs groupes de rock et a écrit des paroles de chansons.

Drame, Fantastique, Thriller

Émersion**

de Michael Fenris
Broché – 7 octobre 2021
Éditions : Les Nouveaux Auteurs

Personne n’y croit mais Jedediah Lafkin en est convaincu, sa ville natale, Hope Falls, a bien été détruite par une tempête de feuilles, les esprits de la nature ont puni ceux qui ne la respectaient pas. Depuis Jedediah n’est plus que l’ombre de lui-même. Interné contre son gré dans un hôpital psychiatrique, gavé de médicaments destinés à lui faire perdre la mémoire, il ne se souvient plus de son identité. L’instigateur n’est autre que le sénateur Maccallan, l’homme qui a failli devenir son beau-père, et qui lui voue une haine féroce depuis la mort accidentelle de sa fille Barbara. Alors que Jed croupit dans sa cellule, victime des brimades répétées de certains membres du personnel, une mystérieuse inconnue lui fait discrètement passer un message. La carte postale d’Hope Falls l’avertit : le cauchemar recommence, cette fois à bien plus grande échelle. Alors que l’invasion de feuilles se prépare à frapper Manhattan le jour d’une conférence sur le climat à l’ONU, Jed s’échappe de l’hôpital, et il sait qu’il va devoir affronter la pire de ses terreurs : la feuille d’érable rouge et tout ce qu’elle représente.

“ Un thriller palpitant qui nous tient en haleine
de la première à la dernière page.”

Femme Actuelle

 

 

Dès ma dernière ligne sur le roman “Feuilles”, j’ai tout de suite enchaîné avec “Émersion” !
Il me fallait absolument connaître le dénouement du combat engagé par Jedediah…
Et quelle fut ma surprise…

J’avais tellement aimé “Feuilles”…
Au bout de quelques pages de ma nouvelle lecture, je me suis finalement rendu compte que, “Feuilles” n’avait été qu’une “ébauche”, un premier pas vers cette suite incroyable et surprenante !

Pour tous ceux qui ont lu le premier volet, n’essayez surtout pas d’anticiper ou de deviner cette suite que je tiens encore entre mes mains, vous ne feriez que perdre votre temps !
Il ma été impossible de la lâcher. Il a fallu que je la lise d’une traite, je ne pouvais pas faire autrement. En effet, Michaël a composé son récit de telle sorte que, plus on avance dans l’intrigue et plus l’histoire va crescendo, c’est malin. C’est efficace. Et cela ne s’arrêtera qu’à la dernière page, la dernière ligne même, qui je dois le dire m’a complètement

Et puis non, finalement je ne le vous dirai pas !

Vous ne savez pas ce qui vous reste à faire ?
Faites-moi confiance, vous ne le regretterez en aucun cas. Je dirai même plus… Vous risquez même de me remercier !
Mais celui qu’il faudra remercier c’est bien Michaël Fenris, car sans lui, vous ne liriez pas mes mots.

Après un début très personnel je trouve, sur les fissures et les “erreurs” commises par notre héros, qui va ainsi pendant plusieurs années rester caché derrière ses doutes et ses peurs bien malgré lui d’ailleurs, Jedediah décide enfin de reprendre son destin en main et d’affronter la nature qui se venge des humains qui ne la respectent plus, et ce de plus en plus. Dès lors, le scénario vire à 90° et à partir de là tremblez…
Le cauchemar recommence, mais cette fois, la nature s’attaque à Manhattan puis se seront toutes les grandes villes du monde qui très vite vont se trouver prises au piège.

J’ai adoré ce thriller fantastique et cette écriture si pointue.
C’est pour moi une vraie et belle réussite, c’est même un nouveau gros coup de cœur !
“Émersion” mériterait non seulement que l’auteur soit davantage connu pour une diffusion beaucoup plus large, mais aussi une adaptation cinématographique digne des plus grands réalisateurs.

Vous savez, je n’avais pas fais attention à toutes ces feuilles qui sont déjà par terre depuis quelques jours et qui se déplacent lentement avec avec le vent…

Et vous ?

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Extraits :

« J’avais eu tort d’interrompre trop tôt son traitement sous prétexte qu’il m’assommait et m’empêchait d’avoir les idées claires. Il m’évitait surtout d’avoir des hallucinations. La feuille d’érable rouge avait disparu en même temps que ma ville natale, et si je n’avais pas trouvé la mort là-bas, ce n’était pas pour périr ici. Presque rasséréné à cette idée, je m’apprêtai à m’installer dans le salon lorsque le téléphone se mit à sonner. Aucun numéro ne s’afficha sur l’écran numérique. Je décrochai, m’attendant à une erreur, mais la voix féminine à l’autre bout du fil me prouva le contraire :
– Vous êtes Jedediah Lafkin ? »

« La douche acheva de réveiller mon corps, pas mon esprit. Je me traînai vers la table, m’assis et attendis, l’œil rivé sur la pendulette fixée au mur. Un truc moche, en plastique orange, auquel le créateur pour faire bonne mesure avait ajouté une citation en italique : Sed fugit interea, fugit irreparabile tempus, singula dum capti circumvectamur amore*. Virgil. le datomètre indiquait deux chiffres : 18. De quel mois, je l’ignorais. »

« Quelque chose monta en moi, de très loin. Une vague intérieur immense, un tsunami de souvenirs qui afflua en forçant les ultimes barrages que mon cerveau avait dressés, volontairement ou non. Le col fut si violent que je me cabrai, basculai en arrière et me roulai sur le sol, en proie à ce qui ressemblait à une convulsion. Je clignai des yeux, mes dents claquèrent, je me mordis la langue, le sang chaud coula de ma bouche et se mêla à celui de mes narines. C’était comme se noyer. »

« Je sais que c’est difficile à croire, mais il faut partir du principe que la nature est régie par une force du bien. Elle ne demande que de vivre en bonne intelligence avec l’Homme. Depuis des centaines d’années, nous l’avons meurtrie, martyrisée, détruite pour notre seule satisfaction égoïste, nous avons multiplié les constructions, arraché au sol des millions d’hectares… Alors aujourd’hui, la nature se venge. »

* Mais en attendant, il fuit : le temps fuit sans retour, tandis que nous errons, prisonniers de notre amour du détail. 

 

 

Michael Fenris est né le 03 mai 1968, d’origine lorraine, où il garde de profonds attachements avec la ville de Nancy, et installé professionnellement comme médecin en région parisienne depuis 2002.

Passionné par la lecture et l’écriture, il entasse pendant plus de trente ans des pages manuscrites dans des cartons, mais ce n’est qu’en 2015 qu’il décide de franchir le cap en proposant ses premiers manuscrits aux Éditions Prisma.

Sont respectivement sortis :

  • Chez Prisma : Feuilles en 2015, le Syndrome Noah en 2016, Thérianthrope en 2018, L’île en 2019, Déviation en 2020 et Émersion en 2021.
  • Chez Evidence : Neige, Whistlers, Horizons Funèbres et le Fétichiste.
  • Chez Eaux Troubles : Diamants sur Macchabées (reprise d’un auto édité) et Vengeance sur Pellicule.
  • En autoédition : Aaverhelyon, Diamants sur Macchabées 1° version et les 7.

En parallèle il développe les aventures de Don et de Luc Dassaut sous un autre nom, et travaille au scénario de plusieurs BD.

Michaël Fenris – Feuilles*
https://leressentidejeanpaul.com/2022/08/17/feuilles/

 

Fantastique, Thriller

Feuilles*

de Michael Fenris
Broché – 7 octobre 2021
Éditions : Les Nouveaux Auteurs

À Hope Falls, petite ville américaine isolée au milieu d’une immense forêt, près de la frontière canadienne et des anciens territoires algonquins, tout est régi par Vernon Krueger. Maire, directeur de la plus grosse scierie de la région et propriétaire de la moitié de la ville, cet homme peu scrupuleux n’hésite pas à déforester sans aucune considération pour la nature environnante. Jed, son bras droit, cautionne de moins en moins ses pratiques douteuses, et tente vainement de préserver la forêt. Un phénomène étrange se produit alors : les feuilles des arbres commencent à tomber et, portées par un vent inhabituel, envahissent sans fin la ville, jusqu’à la recouvrir dangereusement. L’inquiétude s’empare peu à peu des habitants coupés du monde par ces murs de feuilles mortes et la tempête, à mesure qu’ils perdent tout contrôle sur des événements de moins en moins naturels. Tandis que l’angoisse grandit et que les habitants de Hope Falls plongent dans un véritable enfer auquel ils vont devoir survivre coûte que coûte, secrets enfouis et véritables caractères se révèlent au plus mauvais moment. Jed prend la tête des équipes de secours, mais bientôt il devra accepter l’incroyable et se résoudre à suivre ses intuitions…

 

 

Cela faisait un moment que “Feuilles”, premier roman de Michael Fenris me narguait. Dans les Fnac, chez ma libraire, sur FaceBook et dernièrement sur divers messages relayés par mon téléphone !

J’avais beau me retenir… je ne suis qu’un humain, et finalement, j’ai craqué !
Il va falloir que j’aie, deux trois mots avec les auteurs.
Si cela continue comme ça, c’est sûr, un déménagement s’impose !!!
Où vais-je continuer à ranger mes livres ?…

J’ai donc effectivement tardé sur cette lecture, mais je n’en apprécie pas moins la qualité. Écriture prenante, fluide et rapide, Michael a du répondant. Les personnages mêmes semblent vivants à travers la lecture. À plusieurs reprises, je me suis demandé si l’auteur était américain, tant les scènes sont justes et découlent naturellement. Mais ouf ! Honneur sauf, Michaël est bien de chez nous !

On ne peut pas s’empêcher de ressentir les influences d’au-delà du pacifique. Dans les décors, dans la mise en place de l’intrigue, un petit coté “Stephen King” aussi, dans la montée de l’intrigue et une “bande son” que je n’ai pu m’empêcher d’écouter pendant ma lecture… J’ai trouvé l’écriture très intelligente aussi ! Quelques petits détails, glissés ici et là, l’air de rien, ni vu ni connu pour ferrer le lecteur. On ne me la fait pas à moi !!!

Imaginez… c’est l’automne. La petite ville canadienne d’Hope Falls perdue au milieu des forêts. Vernon Krueger est un “sale” patron. Tout le monde le hait, personne n’ose le dire. Il a construit sa fortune dans la coupe des arbres et l’industrie du bois. Ses seuls moteurs, l’argent et son Ego. Le plaisir de donner des ordres qui ne seront jamais remis en cause, l’argent qui s’amasse, la population qui le craint et baisse les yeux. Il agit en despote, et ignore délibérément la loi. Il tient “sa” ville entre les mains. La plupart des emplois dépendent de lui. Il règne en maître absolu. Mais s’il n’y avait que ça… Un matin, deux inspecteurs de l’EPA (Environnemental Protection Agency) débarquent en ville pour un contrôle suite aux coupes arboricoles drastiques du ”tyran“. Mais ce qu’ils vont découvrir ira bien au-delà de ce à quoi ils s’attendaient !

Imaginez… une forêt de plus en plus appauvrie, des hectares dévastés… D’étranges événements sont signalés tout autour de la petite ville. Des feuilles d’arbres qui s’éparpillent, se déplacent, se forment en tas de plus en plus gros, créant des murs de plus en plus haut, recouvrant chaque rue, détériorant les installations électriques, puis téléphoniques, très vite la ville est complètement isolée du reste du monde…
La forêt a décidé de se rebeller, de se venger même de tout ce qu’elle a subi…

Imaginez… une nature qui se vengerait et reprendrait ses droits !

Un très bon thriller fantastique, qui vient soudain percuter et presque détrôner l’enquête policière en cours !
Un récit très original, qui m’a tenu éveillé jusqu’à la dernière ligne.
L’homme face à la nature, ou l’homme face à son destin ?
Imaginez… Et si ce cauchemar n’était que le début d’une nouvelle ère ?

Un premier roman qui force le respect. Dynamique et intelligent !
Michael Fenris, un nouvel auteur à suivre…

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Extraits :

« Dans mes souvenirs, pour peu qu’ils fussent encore clairs, tout débuta avec l’arrivée de l’automne, et la mort de l’ancien vétéran Milton Hoggs.
Je n’avais jamais aimé l’automne, je détestais même cette saison. Peut-être pas autant que Milton Hoggs… Mais personne ne pouvait sentir ce type, ses manières brutales vis-à-vis des Indiens de la région, sa façon de tout braconner, sa tendance à la destruction gratuite. »

« – En quoi le fait d’être une femme serait un handicap, demandai-je.
– Réveillez-vous Lafkin !, répondit-elle. Nous vivons dans un monde d’hommes, fait par et pour les hommes. Même à notre siècle des types comme Krueger, Lockwood ou Dolbert pensent encore que les femmes ne seront jamais leurs égales. Vous avez vu l’attitude de votre patron à mon égard ? Et son avocat n’est pas en reste.

Deux ordures, murmurai-je pour moi, mais elle entendit et me fixa d’un air interrogateur. »

« Nous nous assîmes en bordure de terrasse, pour profiter des dernières lumières naturelles de l’après-midi et des reflets de la rivière qui coulait un peu plus loin. Montant de la forêt, la brume s’élevait peu à peu et donnait l’impression que les troncs n’étaient plus solidaires du sol, mais flottaient librement dans l’espace. Dans le silence environnant, à peine troublé par le bruit des voitures dans la rue et celui plus ténu des engins forestiers plus éloignés, on aurait presque pu entendre le murmure de l’eau cheminant entre les galets polis. Tout aurait été parfait sans cette absence de vie animale et cette odeur de renfermé. »

« C’est à ce moment que je la vis. La feuille d’érable rouge sang, comme un avertissement brillant sous le soleil matinal. Un danger ou une interdiction. Elle semblait m’avoir suivie depuis la scierie pour se reposer sur le monticule, étalée devant moi. À travers le pare-brise du GMC, je distinguais sa découpe régulière, son limbe bordé de petites dents, son pétiole recourbé tel un dard de scorpion, ses nervures dont la couleur plus sombre me fit penser à des vaisseaux sanguins. Il émanait d’elle une sorte de vibration intermittente, régulière, qui la secouait à chaque fois que je posais les yeux sur elle. »

 

 

Michael Fenris est né le 03 mai 1968, d’origine lorraine, où il garde de profonds attachements avec la ville de Nancy, et installé professionnellement comme médecin en région parisienne depuis 2002.

Passionné par la lecture et l’écriture, il entasse pendant plus de trente ans des pages manuscrites dans des cartons, mais ce n’est qu’en 2015 qu’il décide de franchir le cap en proposant ses premiers manuscrits aux Éditions Prisma.

Sont respectivement sortis :
– Chez Prisma : Feuilles en 2015, le Syndrome Noah en 2016, Thérianthrope en 2018, L’île en 2019, Déviation en 2020 et Émersion en 2021.
– Chez Evidence : Neige, Whistlers, Horizons Funèbres et le Fétichiste.
– Chez Eaux Troubles : Diamants sur Macchabées (reprise d’un auto édité) et Vengeance sur Pellicule.
– En autoédition : Aaverhelyon, Diamants sur Macchabées 1° version et les 7.

En parallèle il développe les aventures de Don et de Luc Dassaut sous un autre nom, et travaille au scénario de plusieurs BD.

Fantastique

Le Royaume d’Esiah**

La Confrérie des morts
de Mélanie Gaujon
Broché – 1 décembre 2019
Éditions : France Loisirs

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Vingt-cinq années se sont écoulées depuis la bataille opposant le roi Lucifel à son frère. Le royaume d’Esiah vit désormais sous la tyrannie de Pyrrhos et seule lui résiste l’Edenrah, l’alliance des comtés attendant le retour de Lucifel. Dans le Royaume des Mortels, Almandin ignore tout de sa vie passée. Alors qu’une mystérieuse Confrérie menace l’équilibre entre les morts et les vivants, il va devoir faire un choix qui changera sa vie à jamais…

 

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Quel plaisir de retrouver tous les héros du “Royaume d’Esiah” !
Almandin, Mehiel, Adel, Milo, Anjali, Pyrrhos et bien d’autres encore…

Vingt-cinq années se sont écoulées, depuis ma lecture du mot “fin” du tome précédent…
Milo, a grandi, ce n’est plus un enfant. Il est devenu un homme, un guerrier aguerri entraîné par Adel.
Almandin, lui, a payé le prix fort pour sa renaissance en tant que mortel… Il est aveugle ! Il fait de nombreux rêves étranges. Petit à petit certaines formes et couleurs lui apparaissent, des silhouettes tantôt rouges, tantôt bleues. Quand, un jour, des hommes venant de “l’enfer” se présentent à lui, et lui révèlent son rôle dans un conflit qui suit son cours dans un autre univers, depuis plus de vingt ans… tout lui revient soudain à l’esprit. Tout ? Surtout l’image d’une femme qui l’obsède ! Mehiel, SA PROPRE FEMME…
De retour dans “son” Royaume, Almandin va-t-il redevenir le roi qu’il était ?
Pourra-t-il stopper une fois pour toutes son frère dans sa quête du pouvoir absolu ?

Mélanie Gaujon, a su encore une fois me surprendre.
Si avec le tome 1, j’étais tombé de plein pied dans cet univers incroyable, avec ce second volet, plus pointu, plus précis aussi, Mélanie dresse ses “nouveaux” pions avec une technique imparable… Rien n’est laissé au hasard, et j’imagine très difficilement les heures qu’il lui a fallu pour “construire” ces/ses différents mondes.

Quelle est donc cette étrange “Confrérie des Morts” ?
Que cherche-t-elle à mettre en place ? Et pourquoi ?
En tant qu’humain, Almandin retrouvera-t-il sa mémoire ?

Arrivé à ce nouveau point de ma lecture, je ne peux que vous recommander ce livre entre univers merveilleux, entre les vivants et les morts, et moi-même n’ai de choix que de lire le troisième et dernier volet de cette saga hors du temps et hors des sentiers battus !

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Extraits :

« Une dizaine de gardes avaient été réunis en bas des escaliers de l’ancien palais du Roi, à Garak. Leur chef, Séraphin, muni d’un ruban rouge noué autour de son bras, achevait son discours.
Des guirlandes métalliques décoraient le pourtour de la grande place dédiée au défunt Roi Lucifel. Déjà, des centaines de Siahnnas s’étaient accroupis devant la statue du Roi allongée au-dessus de son cercueil. Elle le reproduisait à l’identique, de son visage à ses membres, de ses traits fins aux plis de ses vêtements ; aucun détail n’avait été omis. »

« Almandin se réveilla en sueur au milieu de la nuit. Un nouveau cauchemar, comme il en faisait depuis des années, un de ceux dont il se serait bien passé. Il percevait des visages dans ses rêves. Il voyait des personnes. Elles semblaient si réelles. Pourtant, il n’avait jamais pu distinguer l’image d’un homme. Né non-voyant, tout était noir pour lui. Enfin, presque tout. »

« Le portail s’ouvrit en plein cœur de la cité mère, près de l’ancien quartier réservé aux Arcantes. Anjali fut tout de suite attirée par la splendide tour blanche émergeant de la terre au milieu d’un amas de roches noires. L’un des plus beaux joyaux du royaume, sculpté dans la pierre de Garak, s’offrait à ses yeux émerveillés. Sortant à peine du vortex, Mésilande passa furtivement près de son visage et remonta vers le clocher où volaient d’autres Phœnix. Les oiseaux regonflaient leur plumage de feu en caressant de leurs ailes la voûte enflammée. »

« Papa,
Si tu ouvres cette lettre, c’est que je ne suis plus de ce monde. Je sais que tu t’y es préparé. Je l’ai senti lorsque tu es parti sans rien dire après mon union. Sache que rien n’est de ta faute. Tu as tout fait pour me sauver. Ce n’était pas à toi de faire le sacrifice de ta vie. Je te demanderai simplement de prendre soin de Mehiel et de Milo. Ils vont être seuls. Quelqu’un doit les protéger. »

 

 

Mélanie Gaujon, née en 1982, a reçu le prix de l’imaginaire aux éditions Nouvelles Plumes en 2018 avec son livre Le Royaume d’Esiah. Adepte de la photographie, de l’art et du voyage, elle détient un master en histoire. Après quelques années passées en gendarmerie, elle a intégré l’institut régional d’administration de Nantes avant de prendre un poste de gestionnaire dans un établissement scolaire de Seine-et-Marne. À présent, elle travaille dans une agence comptable du Val-de-Marne. Un parcours diversifié, ponctué de nombreuses rencontres qui lui ont donné l’envie d’écrire et de relever des défis.

Le Royaume d’Esiah* La stèle du destin
https://leressentidejeanpaul.com/2022/05/18/le-royaume-desiah/

Fantastique, Noir, Nouvelles, Psychologie, Suspense

La face cachée de l’arc-en-ciel

de David Ruiz Martin
Broché – 14 juillet 2018
Éditions : Independently published

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Sept couleurs. Sept histoires. Sept nuances aux pigments sombres, aux teintes douloureuses, parfois merveilleuses, où la peur côtoie la haine et où la haine, dans l’ombre, libère ce besoin viscéral de vengeance. Des histoires où le courage se montre en surface, où l’espoir évince la fatalité et où parfois, l’accablement et la honte poussent à la folie. Des récits qui souvent tutoient la mort, où les plus téméraires osent l’affronter, et où les plus couards préfèrent l’éviter. Certains tenteront de se jouer d’elle, mais elle finira, s’ils ne prennent pas garde, par les saisir… Et une fois dans ses serres, la mort ne relâche pas sa proie… Ne vous éloignez donc pas du chemin… Car la peur sème le doute… Et le doute finit toujours par vous perdre… Alors un conseil : restez prudents en tournant les pages de ce recueil de nouvelles.

 

Couv_052_Ruiz Martin David - La face cachée de l'arc-en-ciel

 

J’enchaîne avec un nouveau recueil de nouvelles “La face cachée de l’arc-en-ciel”…

La nouvelle est un support que j’affectionne tout particulièrement. Il oblige l’auteur à se dépasser, à synthétiser et faire abstraction de tout ce qui est futile, inutile et qui ne captera pas le lecteur dès le début de sa lecture… Une “bonne” nouvelle c’est un piège qui se referme sur vous sans que vous vous en rendiez compte et David Ruiz Martin y arrive horriblement bien !

Je vous en prie… N’hésitez surtout pas à me suivre, ouvrez la première page de ce “petit“ ouvrage qui vous mènera vers de nouveaux horizons…
Je sens votre tension palpable, des doutes qui s’immiscent dans votre cœur peut-être… Allez, plus que quelques centimètres… Prenez… C’est à vous maintenant.

“Les hommes.
Entre elle et eux, un conflit éternel subsistait.
Se sentant constamment observée, traquée, elle tentait tant bien que mal de les éviter, afin de s’écarter de tout danger. Mais aujourd’hui, le danger était bien présent…”

L’écriture de David est vraiment très efficace. Il nous balade d’un univers à l’autre au gré de ses envies, mais toujours avec des textes d’une excellente qualité.
Impossible de vous dire quelle est la nouvelle qui a eu ma préférence… Toutes ont une structure et des situations tellement différentes. Beaucoup de fluidité avec cette force de vouloir nous amener à lui systématiquement… Bravo David !
Je l’ai lu en un peu plus de deux heures, et j’avoue que quelques pages de plus, n’auraient été pour me déplaire.

Sept moments de lectures très différents, qui “grattent” là où ça fait du bien et parfois soumettent à rude épreuve.
Malgré les sept couleurs de l’arc-en-ciel, c’est surtout le noir qui domine. Un peu de fantastique, on ne coupe pas aux thrillers, une pointe de magie et un suspense moite qui plane le long de chaque récit. Vous souhaitiez des ambiances sombres, vous serez servis. Mais ce n’est pas que cela !
Que peut-il bien se cacher, dans l’ombre de “La face cachée de l’arc-en-ciel” ?

Êtes-vous vraiment prêt à en subir toutes les conséquences ?

Un livre que je vous conseille…
À savourer sans modération, si vous n’avez pas peur pour vos ongles !

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Extraits :

« Les médecins sont formels. La moelle épinière est touchée. Je ne marcherai plus. Je ne bougerai plus. Pas même le moindre doigt, le moindre cil, même le visage demeurera inerte. Plus aucun sourire possible. Je suis comme un enfant abandonné qui braille dans un corps ou la flamme a décliné. Qui hurle et qui pleure, mais que personne ne se risquer à contempler. »

« Le temps s’écoule différemment ici… tout est plus long… certaines choses se répètent… et en ce moment… ta peau brûle encore dans la carcasse de ta voiture… tu souffres tellement que tu n’as simplement plus la force de hurler… car tes poumons se sont collés sous la chaleur… »

« C’est en ouvrant ce livre que tout commença. Ma première réaction fut de sourire, évidemment. Puis, au fil des pages et de cette lecture insolite, ce sourire pourtant si sûr, si… assumé, se figea en une sorte de léthargie obscure, une inquiétude perverse et un profond mal-être. C’est alors que je me remémorai ses mots : « Ne prêtez pas attention à cette situation étrange, prenez le temps nécessaire pour lire les premières pages et, uniquement après cela, faites-vous votre propre opinion. »

« La tension est palpable au bout de mes doigts rongés par l’angoisse.
Car je connais mes faiblesses.
Sous l’effet de la peur, mes genoux tremblent, ma nuque frissonne et mes dents claquent, tandis qu’un sourire qui n’a rien de plaisant s’esquisse au bout de mes lèvres sèches.
Et dans le doute…
… une lettre après l’autre…
… à nouveau…
… s’inscrivent…
… hésitant…
… ces mots :
Chapitre sept »

 

 

David Ruiz Martin est né le 01.12.1978 à Madrid, Espagne. C’est à l’âge de quatre ans qu’il part vivre en Suisse.

Issu du domaine de la construction, David Ruiz Martin, menuisier de formation, n’a suivi aucun parcours littéraire.

Autodidacte et touche-à-tout, ce passionné de cinéma et de littérature débute, vers vingt ans, son parcours d’auteur, dans l’ombre et à l’insu de tous, avec quelques nouvelles qu’il garde pour lui encore à ce jour. Puis, durant près de dix ans, seule sa femme est mise dans la confidence de sa passion. C’est à l’âge de trente-deux ans qu’il se lance dans l’écriture de son premier roman, “Le syndrome du morveux”, thriller autoédité, qui surprend son entourage, suivi d’un second, “Que les murs nous gardent”, roman d’épouvante, l’année suivante. Fort d’un accueil enthousiaste, il prend plus de deux ans afin de peaufiner un troisième, “Je suis un des leurs”, une histoire le tenant particulièrement à cœur depuis de nombreuses années, prenant au dépourvu ses lecteurs tout en se dévoilant davantage, en leur offrant un roman personnel et qui colle à ses racines.

Depuis le succès de son premier roman, David Ruiz Martin se laisse du temps afin de mettre sur papier les histoires qui germent dans son esprit.

David Ruiz Martin est marié et vit à Cressier, en Suisse.

Drame, Dystopie

LES ÉLUS D’ISIS

de Pierre-Jacques Villard
Broché – 22 octobre 2021
Éditeur : Independently published

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La fin du monde ? une plaisanterie ? Pourtant les signes ne manquent pas. Et si ce qu’annonce le message était vrai ?

Trois élus seront sauvés à la seule condition qu’ils comprennent… Mais quoi donc ?

C’est tout l’enjeu de ce roman, fresque foisonnante de l’après pandémie, entre campagne verdoyante et Paris dénaturé.

 

2021_093_Villard Pierre-Jacques - Les élus d'isis

 

La fin du monde sauvera-t-elle l’humanité ?

Pierre-J. Villard m’a embarqué dans son roman qui perturbe et interroge !

Qui sont donc David, Sophie et Marcus ?
Nous sommes en 2035. Plus de 15 ans se sont écoulés depuis la pandémie du siècle, en 2021. Les gouvernements ont pris la main sur TOUT !
Ils ont le pouvoir absolu et contrôlent le moindre habitant de chaque pays, qui n’a plus qu’à subir et à obéir. Une ambiance très angoissante plane tout le long du roman…
David, vit à Paris dans un taudis, son usine est l’une des dernières indépendantes que tolère le gouvernement. Il embellit des instruments de musique…
Sophie est attachée de presse dans la dernière agence de publicité de Paris. Elle travaille non-stop surveillée par son téléphone qui la rappelle à l’ordre au moindre “faux” pas…
Et enfin, Marcus, ancien jardiner, qui s’est retiré de la “vie” dans sa maison d’enfance, dans le Loiret, après le suicide de sa femme…

Trois personnes qui ne se connaissent pas et qui n’ont à priori aucun point commun, à part, peut-être leur solitude…
Ils n’auraient jamais dû se croiser, pourtant quelqu’un les a élus.
Le message qu’ils recevront individuellement va changer leur vision, leur vie…  et qui sait, peut-être celle de l’humanité !

La vie a perdu toute étincelle de plaisir et n’a plus aucun attrait. La population avance soumise, tête baissée dans la crainte de se faire remarquer et “éliminée”. Les gens sont résignés face à ce Pouvoir Manipulateur, face à cette menace constante ou, chacun suit son propre mode de (sur)vie.

Un texte percutant, dur, mais un style agréable aussi, malgré l’angoisse et la noirceur permanente. Pierre-J. a su mettre en avant quelques “lumières” bien dosées, un peu de poésie aussi, qui m’ont portées jusqu’à la révélation finale.

Cette “dystopie”, (l’avenir nous le dira ?) d’anticipation est vraiment prenante. L’auteur a planté un décor apocalyptique dans un Paris et dans monde qui s’effondre sous un déluge de pluie, dans un torrent de boue.

Pas de temps mort, un très bon moment de lecture, ou tout “simplement”, un bon livre, que je vous recommande.

Merci Pierre-J., de nous ouvrir les yeux face à une menace qui peut-être s’immisce déjà dans notre quotidien…

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Extraits :

« Depuis la guerre entre pays du Golfe, la destruction des puits de pétrole, la capitale a changé : les autos officielles électriques ont fleuri, modifié l’atmosphère. La disparition soudaine des moteurs à combustion, l’interdiction des véhicules particuliers a plongé Paris dans la déprime. Et le silence, comme un couperet, a induit le « grand malaise », provoqué une vague de suicides inédite. »

« Depuis l’auto proclamation du nouveau régime poste pandémie, les manifestations publiques, événements de masse sont interdits. Des exceptions sont tolérées, quand leur finalité est de dénigrer le système antérieur, celui du plaisir, de la surconsommation, celui qui a percuté un mur en 2020. »

« Pour le bien du peuple, le 5 avril et le 5 octobre sont les dates fixées pour le départ des vacances obligatoires. Les destinations seront tirés au sort. Les séjours en province répondront aux règles établies par l’autorité nationale. »

« David tourne en rond. On l’a mis à la porte. Le pouvoir a réquisitionné son usine. Plus question de fabriquer des instruments de musique qui ramollissent le peuple. La censure est derrière tout cela “Ça devait arriver…”. »

« Les femmes, les hommes, les enfants, les vieillards.
Les plages de sable fin, les ruisseaux, les prairies.
Les sourires émus, regards volés.
Les mains tendues, soutenues, pressées.
Les verres de vin soyeux, soupes odorantes, parfums envoûtants et…
L’âme des poètes, des peintres, des écrivains.
Tout cela est mort. »

 

 

Né en 1960, Pierre-Jacques Villard, est originaire du Bourbonnais.

En 1990, il part s’installer à Madrid où il occupe un emploi de Directeur d’agence bancaire. C’est en mars 2011 qu’il décide de tout quitter afin de se consacrer pleinement à son travail d’écriture. Ces heures de réflexion et de création donnent alors naissance à son premier roman “Un Soleil passe”, publié aux Éditions Édilivre.

Il est aussi auteur de poèmes, de récits courts ainsi que deux romans publiés (drame psychologique et thriller). Outre “Noirs territoires”, recueil illustré de nouvelles, disponible à la vente, un roman d’anticipation “La fin du monde” verra bientôt le jour. Le point commun entre tous ces textes est un style précis, immersif où s’entrecroisent mystère, poésie et suspense.

Polar, Suspense, Thriller

Naija

de Thierry Berlanda
Broché – 7 octobre 2021
Éditeur : M PLUS

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Paris. Demain.
Jacques Salmon et Justine Barcella, l’équipe de liquidateurs Titan prend directement ses ordres à l’Élysée et ne rapporte qu’à la présidence. Sa devise : aucun moyen, tout pouvoir.

À la suite de l’assassinat d’une brutalité inédite d’un dirigeant de l’agro-alimentaire, Titan est déclenché, en marge des procédures policières et judiciaires habituelles, pour remonter la piste de son instigateur. L’enquête de Titan les mène de Paris aux bas-fonds de Marseille puis aux quartiers futuristes de Lagos, capitale économique surpeuplée du Nigeria où le chaos politique permet le déploiement sans limite des appétits financiers d’industriels de rang mondial. Ainsi en est-il des dirigeants du géant HISTAL (Histology, Immunology, Surgery, Trading And Laboratory), mystérieux groupe pharmaceutique international aux activités troubles sous couvert de nanotechnologies ultra-performantes.

Confrontés à ce « nouveau monde », où la science s’affranchit de toute morale, les deux agents eux-mêmes pris entre devoir et séduction, devront se déterminer personnellement…

 

2021_079_Berlanda Thierry - Naija

 

Un excellent Polar qui sort des codes habituels !

Avec une ligne du temps délibérément futuriste, je me suis demandé à chaque instant de ma lecture ou s’arrêtait le réel, où commençait la fiction.
Une écriture fluide, rapide, stressante, des personnages émouvants, révoltants, un monde où le sens de la vie et la morale tend à disparaitre, des images chocs, des dialogues incisifs, Thierry Berlanda prend tous les raccourcis… et ce pour mon plus grand plaisir !

Jacques Salmon et Justine Barcella, membres d’une unité très spéciale, sont chargés d’une mission très particulière. Ils sont tout deux membres de l’unité Titan, et à ce titre ce placent au-dessus de tous les organismes d’État. Ils n’ont de compte à rendre qu’au Président.
Fabre Semard, riche propriétaire d’une firme agroalimentaire a été enlevé, puis tué. Il sera retrouvé à l’arrière d’une bétaillère pleine de génisses en partance pour les abattoirs. Cette enquête va mener nos héros dans un périple où rien n’ira comme ils l’entendaient.

Très vite je me suis rendu compte que le récit me mènerai vers une affaire sombre, sordide et malsaine, mais je ne m’attendais pas du tout à ce qui allait arriver.
Petit à petit ce polar se transforme en un thriller saisissant où les questions de conscience, d’éthique, de morale et le sens de l’humanité vont perdre soudain toutes leurs valeurs.
Thierry nous bouscule et nous fait frémir parce qu’il va vraiment très loin, mais peut-être est-ce ça le monde de demain finalement…
Quelle sera l’évolution de notre humanité pour ce début du XXIème siècle ?
Quel sera le futur des progrès scientifiques ?

Notre duo, n’aura de choix que d’aller au bout d’eux-mêmes, s’ils ne veulent pas être broyer par une “machine” diabolique, qui veut étendre définitivement son contrôle sur le monde…
Mais ce récit est aussi une véritable réflexion sur la place des pays africains dans le monde, sur les relations qu’entretiennent les multinationales qui s’y installent et les populations autochtones qui se font envahir.
Un voyage abject et terrifiant qui m’a mené aux portes de l’enfer.

Je n’en dirais pas plus !
Je vous laisse la place au suspens et au plaisir la découverte.
Quel “P…” de bon roman !

Merci Thierry pour la surprise !!!

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Extraits :

« Salmon referme la porte de son appartement sur Justine sans faire mine de répondre au salut discret qu’elle vient de lui adresser d’un mouvement de tête. Elle le suit à l’intérieur en se disant que pour la dernière étape de son intégration, si elle n’avait pas espéré une garden-party du genre remise de diplôme sous les vivats, elle aurait pu s’attendre à autre chose qu’à cette réception dans une tanière ou le bruit d’un aspirateur n’avait pas dû raisonner depuis des mois. »

« – Tu prends un petit déjeuner ? – Non merci, je suis sur les nerfs. Complètement excitée, à vrai dire. Il sourit en replaçant sa vague tignasse. « Deux sourires en moins d’une heure : c’est plus qu’en dix ans, on dirait ! » – On s’assoit ? – D’accord. On saura comment qu’un vol nous attend ? – Tu verras. – Je n’en reviens pas, comme les gens se plient à tes ordres sans rien vérifier, sans protester, sans… – La plupart des humains adorent obéir. Il suffit de leur en fournir l’occasion. »

 

 

Thierry Berlanda est l’auteur de vingt romans.

Après Naija (2017) et Jurong Island (2018), Cerro Rico (juin 2019) clôt sa trilogie de techno-thrillers (Éditions du Rocher). Ses autres romans récents sont L’Affaire Creutzwald (2018), un roman noir, et L’Orme aux Loups (2017), un suspense médiéval, parus aux Éditions De Borée. L’Insigne du Boiteux, un thriller pur jus, est ressorti en poche chez le même éditeur en 2019. Pour septembre 2020 sont annoncés la version poche de L’Affaire Creutzwald et un nouveau thriller en grand format, DÉVIATION NORD, dans la collection Marge Noire des Éditions De Borée.