de Sandrine Collette
Broché – 13 octobre 2016
Éditeur : Denoël – Sueurs froides
Dans l’obscurité de la forêt népalaise, Mara découvre deux enfants ligotés à un arbre. Elle les délivre et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher. Vingt ans plus tard, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs. Parmi eux, Lior, une Française. Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal. Guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres vont sur les traces d’un ours. L’ours va entraîner Lior au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même. Humain, animal, les rôles se brouillent et les idées préconçues tombent dans ce grand roman où la nature tient toute la place.
Bonjour à toutes et à tous,
Sandrine Collette a, pour moi, un talent incroyable, lorsqu’elle écrit.
Le sujet est maitrisé, les mots choisis, des phrases qui ont un vrai rythme. C’est cette écriture particulière, cette musicalité dans ses phrases qui en font (toujours pour moi !), une auteure parmi les plus originales et intéressantes au niveau de son style. À chacun de ses romans j’ai passé un excellent moment de lecture…
Animal est un roman qui m’a tenu en haleine jusqu’à la dernière ligne, un roman d’ambiance où règne une atmosphère oppressante.
Animal, c’est aussi un petit garçon et une petite fille, Nun et Nin, que Mara, une jeune veuve, va trouver attachés à un arbre… Elle les sauve d’une mort certaine et les élèvera malgré la précarité et la misère. Malheureusement par nécessité et par espoir d’une meilleure vie, Mara décide de se séparer de Nin en l’abandonnant devant l’hôpital de la ville.
Nin grandit, elle deviendra Lior des années plus tard… C’est une chasseuse hors pair…
Dans la seconde partie du récit, Sandrine nous offre une chasse à l’ours dans le Kamtchatka, comme si vous y étiez. L’ours est malin, intelligent, il se joue des Hommes qui cherchent à le tuer…
Puis s’enchaine la dernière partie.
Retour au Népal pour chasser le Tigre…
Qui est le chasseur, qui est la proie ?
Chut ! Je n’en dirai pas plus !
Les personnages sont très bien développés, avec une belle approche psychologique. Les décors, personnages du roman à part entière, sont magnifiques. Une immersion en pleine nature sauvage et féroce.
Dépaysement assuré, exotisme, poursuites et traques, voici une sombre histoire que je vous conseille…
Encore une fois impossible de lâcher le récit avant la fin.
Merci Sandrine
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Extraits :
« Les mains moites, il prend le fusil à pleines mains, engage les balles de la façon que Vlad lui a montrée. Le claquement métallique de la culasse le saisit et le rassure, le verrouillage du loquet, l’arme est prête. D’un coup, il comprend le sentiment de puissance des hommes lorsqu’ils tiennent une de ces carabines avec l’intention de s’en servir, la certitude d’être à l’abri, intouchables, increvables. »
…/…
« En vérité, jamais elle n’avait eu aussi peur.
C’était d’ailleurs bien au-delà de la peur, là où il n’y a plus de mots. L’instant où les pensées s’effacent et où le cœur s’arrête. Une sorte de vide absolu, où l’on n’est plus tout à fait vivant et plus tout à fait un homme. Le moment où les gestes ne se font plus alors même qu’on les connaît depuis toujours, où les yeux voient sans qu’il se passe rien, parce que l’âme s’est mise en suspens. Un retrait de soi-même. »
Sandrine Collette, née en 1970 à Paris, est une romancière française.
Elle aime la campagne profonde, la forêt, la montagne, les vignes. Tout naturellement, elle aime situer ses intrigues dans un univers rural, même si son petit polar « Une brume si légère », est exceptionnellement urbain. La romancière part toujours d’une image qui lui permettra de dérouler le fil de sa fiction.
Devenue l’un des grands noms du thriller français, une fois encore, elle montre son savoir-faire imparable dans « Six fourmis blanches » (2015).
« Il reste la poussière » (2016) obtient le Prix Landerneau du polar. En 2017 paraît « Les larmes noires sur la terre« .
Son huitième roman, « Et toujours les forêts« , une fiction post-apocalyptique, a été récompensé, en 2020, par le prix de La Closerie des Lilas, le prix Amerigo Vespucci 2020 et le grand prix RTL-Lire.
Sandrine Collette partage son temps entre la région parisienne et son élevage de chevaux dans le Morvan.