Roman

Almah – Une jeunesse viennoise

de Catherine Bardon
Broché – 10 octobre 2024
Éditeur : Les escales éditions

Vienne, 1911. Almah Kahn naît au sein d’une famille de la grande bourgeoisie juive. Son père, chirurgien réputé et grand amateur d’art, est aussi un mécène qui côtoie les plus grands artistes de l’époque. Sa mère, pianiste de talent, soigne son spleen auprès du docteur Freud dont elle est l’une des premières patientes.
Au cœur de ce bouillonnement culturel, Almah chemine vers l’âge adulte. Elle grandit dans une Autriche terriblement meurtrie par la guerre et marquée par la chute de la maison Habsbourg, tandis que se profile le spectre du nazisme.
À travers l’enfance et la jeunesse privilégiées d’Almah, ses amitiés, ses doutes et les premières épreuves infligées par la vie, Catherine Bardon dresse le tableau d’une Vienne qui jette ses derniers feux dans une Autriche au bord du gouffre, livrée aux soubresauts de l’Histoire.
Almah est le portrait puissant et ciselé d’une enfant puis d’une jeune femme vive, effrontée, indépendante et habitée par une soif d’absolu qui ne la quittera jamais.

Plus de deux millions de lecteurs conquis par la saga
Les Déracinés. Découvrez la jeunesse de son inoubliable héroïne, Almah
.

Dernière lecture et dernier Ressenti de l’année 2024.
Il aurait vraiment été dommage de passer à côté !

J’ai fait la connaissance de Catherine Bardon en janvier 2017 lors de sa première séance de dédicaces. J’ai la chance et je ressens une grande fierté d’avoir été sa première dédicace.
Je conserve donc bien précieusement son premier roman, Les Déracinés, qui fut très vite rejoint par L’Américaine, Et la vie reprit son cours et Un invincible été, dernier volume de cette magnifique saga…
Almah – Une jeunesse viennoise, est un préquel. Je pense que Catherine ne souhaitait pas quitter son héroïne, et comme je la comprends…
Ce roman met en avant Almah, issue d’une famille bourgeoise juive, du jour de sa naissance à Vienne en 1911, en passant par une jeunesse aisée, qui nous montre une jeune-fille pleine de volonté, jusqu’à ses prémices de jeune femme et ses premiers émois.

Autant, j’avais été très triste de la perdre dans Un invincible été, autant, j’ai aimé la voir se dévoiler au fil des années, assister à l’évolution de l’intrépide, curieuse, déterminée et surtout pleine de vie, Almah. Fille unique, au caractère bien trempé, choyée par ses parents et ayant un lien très fort avec son père, dans la ville de Vienne, dans un contexte de guerre imminente.

Encore une fois que d’émotions, dans ce voyage à travers l’histoire, les splendeurs de Vienne et ses personnages emblématiques, la montée du nazisme, sa famille, les proches de la jeune-fille et les épreuves à venir…
Almah et sa famille vont devoir affronter un ennemi bien plus important que ce qu’ils imaginaient, mais ils ne le savent pas encore… Racisme et haine vont une nouvelle fois transformer le déroulement de l’Histoire.

Et que dire de cette page 177.
Les mots me manquent, là, où mes larmes coulent encore rien qu’à son souvenir…
Avec des références temporelles, très marquées, Catherine Bardon qui a su concevoir un roman historique et romanesque, qui s’est transformé en coups de cœur au cours des pages.
Almah, restera pour moi une héroïne “vivante”. Elle m’a troublé et laissé une empreinte profonde.
Bravo Catherine !

Je vous invite vraiment à lire ce roman et bien sûr cette saga extraordinaire !

Extrait :

« Le docteur Julius Kahn tournait en rond. Le rez-de-chaussée empestait la fumée âcre des cigares qu’il mâchonnait sans relâche depuis des heures. Hannah avait refusé son assistance. Il ne manquerait plus que ça. Que son mari qui l’adulait la voie, corps en sueur, cheveux collés aux tempes, joues rouges d’effort, visage crispé, bouche déformée par la douleur.
Pas question. C’était son combat. Et puis la présence du mari complique toujours les choses. »

« – Mazel Tov !, Monsieur, Mazel Tov ! C’est une petite fille ! Elle est magnifique !
Les cris de joie de Teofila résonnèrent dans l’escalier qu’elle dévalait. Toute la tension des dernières heures s’évapora dans l’instant. Sans retenue, la domestique se jeta dans les bras de Julius qui la serra contre lui avec émotion. Au diable les conventions ! Aujourd’hui était jour de fête. »

« Ce soir-là, des accords de piano accueillirent Julius. Dès la porte franchie, il reconnut le lied de Schubert. Le Pâtre sur le rocher. Ces notes gaies qu’Hannah jouait le projetèrent un vendredi soir du printemps 1895, dans le salon de Madame von Hellendorf où le gratin artistique de la capitale se retrouvait, musiciens, librettistes, écrivains, philosophes, poètes… Comme dans tant d’autres cercles privés, on y philosophait, on y parlait musique, littérature, peinture et politique, droits des femmes et socialisme, et surtout on y écoutait de la musique. Julius y avait croisé quelques célébrités. »

« Hannah, dont la solitude coulait dans ses veines comme un poison. Hannah, silencieuse, qui traversait les pièces de la maison, éthérée, comme une ombre inconsistante. Hannah hantée par le manque, par l’absence de Julius. Hannah que l’envie prenait parfois de saisir son cœur à pleines mains, son cœur meurtri, pour l’écraser en hurlant et déchirer le silence de ses nuits d’insomnie. Elle faisait en sorte que cette existence de recluses n’affectât pas Almah qui traversait les semaines et les mois avec entrain, sans conscience des restrictions. Son innocence d’enfant la protégeait des aléas du quotidien. Sa voix haut perchée, les grelots de son rire clair, ses pieds galopant dans l’escalier mettaient un peu de bonheur dans la maison. »

« Elle prit deux décisions.
Fini d’espérer en un dieu, elle en avait terminé avec une quelconque piété. Désormais, elle ne se soucierait plus de religion. »

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Après une carrière dans la communication, Catherine Bardon se consacre désormais à l’écriture et partage son temps entre la France et la République dominicaine. Elle est l’autrice de la saga Les Déracinés qui s’est vendue à plus de 600 000 exemplaires et qui a été distinguée à de nombreuses reprises, notamment par le Prix Wizo et par le Festival du premier roman de Chambéry en 2019. En 2024, elle a remporté le prix La Boétie pour La Fille de l’ogre.
Ses ouvrages ont été traduits dans plusieurs langues.

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