de Isabelle Artiges
Broché – 13 juin 2019
Éditeur : Éditions De Borée
En 1943, Madeleine a 19 ans et vit au rythme de ses missions de messagère pour les maquisards de la campagne périgourdine. Arrêtée par les nazis, elle est relâchée grâce à l’intervention de sa meilleure amie Yvonne, en couple avec un soldat allemand. D’août 1944 à novembre 1945, Madeleine va poursuivre son combat contre l’envahisseur, du Périgord à Paris, et être happée par les remous de la grande Histoire. De la libération de Paris aux dernières poches allemandes sur l’Atlantique, elle va suivre un chemin cahoteux, à l’image de son pays. Le Temps des vieux moulins, c’est aussi une histoire d’amitié entre deux femmes que tout oppose. Madeleine la résistante, Yvonne l’amoureuse d’un Allemand. Et quand viendra le temps des comptes, Madeleine n’aura de cesse de sauver son amie.
Bonjour à toutes et à tous,
C’est le second roman d’Isabelle Artiges que je lis, et comme pour le premier, une certaine magie a opéré, j’ai été emporté dans ce roman d’aventure et d’amitié plein de rebondissements…
Un très beau roman exigeant…
Tout le contraire d’un page-turner. Quel plaisir, quel bonheur de se plonger dans un livre où chaque mot à un sens et une utilité, dans lequel les personnages semblent réels tant ils sont bien décrits. Une fresque sur toute une période de notre histoire ; la guerre, l’après guerre, la vie en province…
C’est un livre merveilleux, avec une écriture originale qui va parfaitement avec la vision du monde racontée par Isabelle. Elle décrit parfaitement l’horreur de la guerre et la dynamique qu’elle a déclenchée.
Mais malgré les horreurs de la guerre, les carnages, la veulerie, la cupidité… d’autres pages sublimes parlent de la fraternité, la solidarité, l’amitié, reprendre pied, tenter enfin de vivre pour oublier…
Une « certaine justice » sera-t-elle faite ?
On y croit, et puis tout s’écroule, et puis il y a des rebondissements, encore, toujours.
Isabelle a un réel talent pour raconter de belles histoires.
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Extrait :
« Un brouillard silencieux bouchait mes oreilles, je peinais à ouvrir mes yeux. J’étais prisonnière de mon propre corps. J’arrivais enfin, après bien des efforts, à bouger mes doigts. Des rumeurs me parvenaient. D’abord des sons incompréhensibles, puis petit à petit des bruits de voix de plus en plus perceptibles. Mon cerveau s’éveillait. Je marchais dans la pénombre sur un long sentier, apercevant enfin une lueur. Mes paupières étaient encore lourdes.
– Ils vont forcer les dernières résistances extérieures et anéantir les points d’appui de Paris. Il est prévu un premier passage porte de Gentilly, pour accéder au Luxembourg, à l’Hôtel de Ville, au Louvre jusqu’au Meurice, poste de commandement général von Choltitz, expliqua un homme près de moi.
– La deuxième vague de franchira la porte d’Orléans et marchera sur l’école militaire et le parlais Bourbon. Pour cela, ils vont former deux colonnes. Une qui va suivre les boulevards extérieurs jusqu’au viaduc d’Auteuil, l’autre remontra la Seine, passera par Montparnasse et les Invalides. Tout le monde se retrouvera à la Concorde. Telles furent les paroles qui résonnaient dans ma tête. »
Périgourdine d’origine, Isabelle Artiges est une esthète et une femme d’entreprise. Cosmétiques de luxe et mode sont ses choix professionnels ; piano et peinture, ses passions.
Mais c’est aussi une insatiable conteuse. Après une vie professionnelle bien remplie, elle se consacre désormais à sa passion : l’écriture. L’académie des Arts et des Lettres du Périgord, dont elle est aujourd’hui membre, a salué son talent et lui a attribué son prix de littérature en 2015 pour La Belle Créole.
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