Femmes d’exception, Volume 10.
de Ariadna Castellarnau et Mercedes Castro
Broché – 26 février 2020
Éditions : RBA

À une époque où les portes de l’université étaient fermées aux femmes, Maria Montessori dut, pour réaliser sa vocation, lutter âprement contre les préjugés de son temps. En tant que médecin, elle ne cessa de lutter contre les souffrances dont elle était témoin. Comme pédagogue, elle fut la conceptrice d’une méthode qui renouvela en profondeur et de manière irréversible l’enseignement des enfants de toutes classes et de toutes conditions. Mais sa contribution alla bien au-delà, car l’éducation était pour elle le moyen d’instaurer une paix durable dans le monde.

Je croyais en savoir un peu sur Maria Montessori, mais au fil de ma lecture, j’ai découvert le parcours remarquable de cette femme hors du commun !
« J’eu l’intuition que le problème de ces déficients était moins d’ordre médical que pédagogique… »
Maria Montessori est pour moi, une figure incontournable de l’éducation moderne. Dans ce dixième volume de la collection Femmes d’exception, Castro Mercedes et Ariadna Castellarnau retracent avec justesse le parcours fascinant de cette femme visionnaire, dont les idées ont révolutionné l’apprentissage des enfants à travers le monde entier.
Dès les premières pages, j’ai découvert une Maria Montessori déterminée à s’imposer dans un monde dominé par les hommes. Première femme médecin en Italie, elle se passionne pour la pédagogie et consacre sa vie à l’éducation des enfants, notamment ceux en difficulté. Convaincue que chaque enfant possède un potentiel immense, elle développera une méthode fondée sur l’autonomie, l’expérimentation et le respect du rythme individuel. Son approche, en rupture avec l’enseignement traditionnel, prône un apprentissage sensoriel et ludique, basé sur la manipulation d’objets conçus pour stimuler l’intelligence, mais surtout la curiosité.
« Dans sa vie, je réfléchis à la société et à la manière dont, avec une enfance éduquée dans la paix, nous aurons un avenir sans guerres. »
Au fil des chapitres, l’ouvrage met en lumière les obstacles qu’elle a dû affronter, son engagement pour les droits des enfants et l’essor international de la pédagogie Montessori, aujourd’hui adoptée dans de nombreuses écoles. Le livre ne se contente pas d’être un récit biographique ; il s’agit aussi d’un hommage à une femme inspirante qui a transformé la manière dont nous envisageons l’éducation.
Une lecture que j’ai trouvé très enrichissante, que je recommande à tous ceux qui s’intéressent à l’éducation et à l’émancipation des esprits.
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Extraits :
« Maria Montessori désapprouvait les méthodes d’enseignement utilisées en Europe ; elle les trouvait rigides, voire cruelles. Elle pensait que l’enfant ne devait être ni façonné, ni dirigé – et encore moins puni -, mais qu’il devait acquérir progressivement ses connaissances, en toute liberté, d’une manière qui respecterait son propre développement. Elle mit alors au point une pédagogie visionnaire, basée sur le développement de la créativité, l’apprentissage par l’expérimentation et l’autonomie de l’élève. »
« Il était plus de neuf heures du soir, elle était fatiguée et les vapeurs de formol lui donnaient des nausées. Comme à chaque fois qu’elle pénétrait dans la salle de dissection de la faculté de médecine de La Sapienza, elle avait cru défaillir, pas à cause du contact avec la mort, mais par l’odeur qui émanait du formol. À une époque, afin de pallier cet inconvénient, elle avait engagé un homme pour fumer à ses côtés pendant qu’elle travaillait ; l’odeur de la cigarette réussissait un tant soit peu à atténuer ses nausées. Cela ne convertissait pas pour autant la dissection en une tâche aisée.
Plus tard, elle se mit d’ailleurs à fumer elle-même. »
« Il convient de rappeler que la médecine du XIXe siècle était chargée de préjugés contre le sexe féminin. Il était fréquent d’entendre, par exemple, que lorsqu’un couple donnait naissance à une fille, c’était une conséquence de l’état de fatigue du mari ; en d’autres termes, la femme était considérée comme un être imparfait, de seconde catégorie. »
« Je demande à tous mes chers enfants, qui ont tant de pouvoir, de s’unir à moi afin de construire la paix entre les hommes, dans le monde entier. » Les enfants, c’est à eux maintenant qu’il revient de prendre le flambeau et bâtir, de leurs jolies mains, un monde nouveau. »



Ariadna Castellarnau est diplômée en philologie hispanique et en théorie de la littérature et des littératures comparées. Elle a écrit dans les revues Anfibia (Argentine) et Label Negra (Pérou), ainsi que dans les suppléments culturels Radar et Diario Perfil. Ses récits ont été publiés dans diverses anthologies : Interzona (Panorama interzona) et Extrema Ficción (Antologías Traviesa n° 4). En 2015, il a remporté le prix international Las Américas du meilleur roman latino-américain avec son livre Quema.
Mercedes Díaz est diplômé en droit de l’Université autonome de Madrid et travaille comme éditeur de livres. Elle est l’auteur, entre autres romans, de la période Y punto. (2008, Alfaguara), œuvre distinguée comme meilleur premier long métrage en langue espagnole par le Festival du premier roman de Chambéry (France), et Mantis (2010, Alfaguara).
