Les sœurs Brontë : La force d’exister
de Laura El Makki (Auteur)
Broché – 4 octobre 2017
Édition Tallandier
Les soeurs Brontë sont un mystère. Isolées du monde, filles d’un pasteur de village, elles ont révolutionné l’histoire littéraire en publiant, sous pseudonymes masculins, des romans brûlants d’amour et de vie comme Jane Eyre et Les Hauts de Hurlevent. Haworth, 1836. Dans les landes du Yorkshire, Charlotte (20 ans), Emily (18 ans) et Anne (16 ans) écrivent à la lumière de la bougie. Comment ces jeunes femmes de condition modeste, sans relations ni entregent, vont-elles devenir des auteurs qui comptent ? Quel rôle tient leur frère Branwell, artiste raté, dans cette fratrie à la fois soudée et rongée par les non-dits ? Partie sur les traces des soeurs Brontë, Laura El Makki nous plonge dans leur intimité, leurs alliances, leurs déchirements, et nous raconte le destin de trois femmes aux prises avec l’adversité, qui ont su trouver en elles la force d’exister.
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Bonjour à toutes et à tous…
La famille Brontë…
J’ai découvert une fratrie de six enfants qui sont nés quasiment coup sur coup. Un père strict.
Deux filles aînées qui décédèrent rapidement. Un garçon, Branwell, arrogant, sûr de lui, mais qui sera malgré tout très proche de ses trois sœurs Charlotte, Emily et Anne…
J’ai partagé le quotidien des ses enfants, le froid, la maladie, le décès de leur mère (Anne n’a que vingt mois lorsque sa mère meure), la mort omniprésente à cette période de l’histoire où l’espérance de vie n’était que de vingt-cinq ans, à cause de la tuberculose et de la mauvaise qualité de l’eau.
Voilà l’univers de cette famille rudement éprouvée…
Mais n’est-ce pas à cause de la dureté de leurs vies que les trois sœurs sont devenues de véritables génies de la littérature anglaise, où la place de la femme était inexistante au point qu’elles utilisèrent des pseudonymes pour pouvoir écrire ?
Laura El Makki a réalisé un travail incroyable basé sur une solide documentation, mais malgré tout cette triple biographie se lit vraiment comme un roman. J’ai beaucoup aimé le cheminement à travers les landes du Yorkshire et dans le presbytère d’Haworth, les décors toujours très bien décrit, à la “redécouverte” de ces trois femmes hors du commun et de leur frère !
Personnellement, j’ai trouvé dommage que toutes les notes se trouvent en fin d’ouvrage, obligeant des aller-retours constant. Très vite j’ai abandonné me concentrant sur la lecture uniquement…
Très belle couverture avec ses trois tulipes roses comme le titre, symbolisant chacune des soeurs et leur pureté.
La qualité d’écriture est indéniable et la volonté de l’auteur de faire “revivre” les trois jeunes femmes trop tôt disparues est vraiment très intéressante à tel point que dès la fin cette lecture, je me suis replongé aussitôt dans la relecture du seul roman connu à ce jour d’Emily Brontë “Les Hauts de Hurle-Vent” afin de voir si ma perception serait différente…
Ce sera donc ma prochaine chronique !
Merci Laura pour la passion qui transparait de cet ouvrage, qui s’adresse aussi bien à des étudiants, qui ravira forcément les lecteurs des soeurs Brontë, mais qui touchera aussi tout lecteurs qui voudraient se replonger dans cette Angleterre si dure à vivre du XIXe siècle.
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Extrait :
“Ce qu’on lit reflète qui l’on est : les enfants Brontë ont très tôt conscience de cette idée qu’ils tiennent de Patrick et qu’ils érigent en vérité absolue. La lecture permet de savoir où l’on veut aller, qui l’on veut devenir. Elle peut révéler, aussi, ce que l’on ne voit pas de soi-même. Elle est une ‘bénédiction”, si seulement celui qui la pratique sait en faire bon usage, c’est-à-dire s’il sait choisir les mots qui éduqueront son esprit.”