de Vincent Hauuy
Poche – 28 mars 2018
Éditions : Le Livre de Poche
Noah Wallace est un homme usé, l’ombre du brillant profileur qu’il était jusqu’à ce qu’un accident lui enlève à la fois sa femme et sa carrière. Mais un appel téléphonique va le contraindre à reprendre du service. Son ami et ex-coéquipier Steve Raymond a besoin de lui. Une carte postale trouvée sur le lieu d’un crime atroce au Canada l’implique directement et le ramène à une série de meurtres commis cinq ans plus tôt. Tout porte à croire qu’un tueur en série présumé mort, le Démon du Vermont, est de nouveau à l’œuvre.
Dans le même temps, à New York, la journaliste-blogueuse Sophie Lavallée enquête sur un reporter disparu dans les années soixante-dix.
Et si les deux affaires étaient liées par le même sombre secret ?
“Le Tricycle rouge” démarre très vite et très fort.
Vincent Hauuy, en quelques lignes a su m’agripper…
Je suis arrivé à la fin de l’ouvrage.
Je suis estomaqué !
Et si tout cela existait vraiment…
Nous sommes au Canada, un environnement froid et triste.
Steve Raymond, lieutenant américain, fait appel à un ami, Noah Wallace, ancien profiler, devenu amnésique et infirme suite à un accident où il a perdu sa femme. Il n’est plus que l’ombre de celui qu’il était. En effet, une carte postale à son nom a été retrouvée sur le lieu d’un crime particulièrement horrible. Le mode opératoire correspond à celui du « Démon », que poursuivait Noah juste avant son accident.
S’agit-il du même homme ou d’un adorateur qui réplique son “modus operandi” ? Qu’est-ce qui peut bien lier le tueur à Noah ? Pourquoi cette vision d’un tricycle rouge lorsqu’il est arrivé sur la scène du crime ?
Pendant de temps, Sophie Lavallée, blogueuse et journaliste,0 cherche à résoudre la disparition de Edgar Trout, un reporter qui n’a jamais été retrouvé. Elle cherche, elle creuse et publie ses résultats sur son blog. Un jour, elle reçoit un mail anonyme qui très vite va la mettre en danger, et va la conduire à croiser l’enquête suivie par Noah, pendant qu’il part à la recherche de ses souvenirs, au travers de cette enquête sanglante et violente.
Vincent est un amoureux des mots.
Rarement dans mes lectures, je n’ai autant ressenti le plaisir d’un auteur à placer ses mots à bon escient. Vincent en joue. Il joue avec le lecteur, mais joue aussi bien sûr avec ses personnages. J’ai eu parfois l’impression de lire une partition musicale où les dialogues se répondaient, se faisant écho. Son utilisation “de mots”, que je n’ai lus ou entendus que très rarement m’a donné une impression toute particulière… Vincent me chuchotait son récit aux courts chapitres, plein de suspense et de retournements, directement dans mes oreilles…
Mais l’auteur ne s’arrête pas là !
En plus d’avoir développé la forme, tel un écrin protecteur, Vincent nous propose un fond qui est un véritable bijou !
J’ai imaginé la réflexion qui était sienne, à chaque fois qu’il donnait des titres à ses chapitres…
Un vrai thriller mâtiné d’énigmes, de sixième sens, effleurant délicatement le paranormal.
Attention ! “Le Tricycle rouge” est très addictif, sa construction parfaitement menée et maîtrisée avec des scènes particulièrement violentes. Pour son premier roman, Vincent fait une entrée très méritée pour moi, dans le monde de l’écriture !
Noah est à la recherche de ses souvenirs, au travers une enquête sanglante et violente.
Amateurs de thriller, surtout, n’hésitez pas !
Personnellement, je vais me pencher sur le “cas” Vincent Hauuy et ses autres romans…
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Extraits :
« Steve porte la main à sa bouche grande ouverte et ses yeux s’écarquillent, mais Noah ne le remarque pas. Autour de lui, les sons se tordent et s’étirent comme le ferait un enregistrement sur une vieille bande magnétique qui se serait coincée. Un bourdonnement pulsatile s’amplifie puis donne naissance à un acouphène qui siffle dans ses oreilles comme une théière sur le feu. Il décrispe sa mâchoire et fait jouer ses mandibules pour chasser les bruits qui envahissent sa boîte crânienne. En vain. »
« Pour comprendre ce puzzle, il va devoir plonger dans les abysses. Son regard devra porter au-delà des apparences pour espérer déceler l’ombre du tueur dans la mosaïque sanglante. L’autre envisageait toujours les scènes de crime comme des symphonies silencieuses, il en percevait le rythme, le tempo et les notes. Il pouvait deviner la rage ou la colère dans la forme des blessures, la méticulosité dans le découpage ou le placement, la vanité dans l’exposition.
Noah ne voit plus la partition, mais peut-être peut-il encore entendre la musique. »
« Bordel, j’aimerais savoir ce qu’il foutent dans tes médicaments. Putain de BigPharma ; on est tous des putains de cobayes. Ça me bouffe de savoir que ce monde est corrompu jusqu’à la moelle par ces gros porcs. »
« Le cadavre a été positionné nu sur un fauteuil roulant. Les morceaux de peau arrachée sur le cuir suggèrent qu’il a été collé dessus – super glue – et qu’il s’est débattu.
– Toutes les dents ont été ôtées. À mon avis avec une pince, déclare Clémence. Puis son sourire a été étiré façon Joker, au couteau. Belphégor est souvent représenté avec une grande bouche.
Noah ne relève pas. Ce n’est pas ce genre de détails qui l’intéresse. Pourquoi ne voit-il rien d’autre ? Pourquoi ce corps reste-t-il muet ? Où est passée la musique ?
– Je ne vais pas toucher le cadavre, mais je pense que le tueur à placé des clous à la base des cornes et a utilisé un marteau pour les enfoncer sur le crâne, poursuit Clémence. »
Né à Nancy en 1975, Vincent Hauuy vit au Portugal avec sa famille. Concepteur de jeux vidéo et fan incontesté de Stephen King, J. R. R. Tolkien et George R.R Martin, il construit un monde fictif fait de paranormal, de sang et de complexité qui donnent à ses romans des intrigues très riches.
Son premier roman, “Le Tricycle Rouge”, paru en 2017, a remporté le Prix VSD RTL du meilleur thriller français présidé par Michel Bussi et conquis plus de 100 000 lecteurs.
Depuis, il a écrit deux autres romans, “Le Brasier” et “Dans La Toile” aux Éditions Hugo Thriller.