de Véronique Villard
Broché – 5 septembre 2018
Éditeur : Livre Révélation Éditions

Lors d’une Marche des Fiertés, Marine quitte son compagnon Fred pour retrouver Julien parmi la foule. Julien, un amant du passé, qu’elle ne croyait jamais revoir… Fred, désespéré, se confie à son meilleur ami Yves. En outre, Yves, homosexuel, va profiter de la faiblesse de ce dernier pour le séduire. Hélas, Marine, de passage contraint dans son antre, ne tarde pas à découvrir l’étreinte charnelle des deux hommes. Sous le choc, elle décide de s’isoler, abandonnant Julien qu’elle vient à peine de reconquérir. En conséquence, Julien quitte son domicile… Lorsque Marine apprend qu’il a rejoint sa soeur Izia, elle décide d’aller à leur rencontre. Or qui est cette femme dont elle découvre brusquement l’existence ? Et que devient Fred qui ne l’a jamais recontactée ?

Je suis encore tout bousculé de ma dernière lecture.
Le premier roman de Véronique Villard, le premier roman d’une artiste…
Comme tout premier roman, il est la passion, la force, l’envie que l’auteure a su garder en elle, durant le temps nécessaire pour se découvrir et d’être capable de s’affronter.
Comment vous expliquer ?
Chaque mot, chaque phrase, chaque idée dansent avec les suivantes, rebondissent et ainsi de suite…
Pour pouvoir apprécier à sa juste valeur le contenu de ces pages, il a fallu que de nouveau, j’adopte une lecture adaptée. On ne lit pas de la poésie comme on lit un récit. Il faut savoir donner le ton, faire des pauses, respirer, profiter de chaque instant.
Il y a de l’ordre de la magie dans ce roman chaud comme les braises. On se sépare, on se cherche, on se retient puis on cède. L’amour impatient ne se contrôle pas, il se vit, il se suffit à lui-même, et tant pis si en redescendant sur terre, on se demande… pourquoi ?
Mais pendant quelques instants, les baisers, les caresses, la jouissance a fait de nous des immortels, des demi-dieux.
L’Amour avec un grand A ne se réfléchit pas… il se vit.
Merci Véronique, pour tes mots, pour ton audace, merci surtout d’avoir cru en toi.
Un roman de vie inclassable qui m’a bousculé et ça fait du bien.
Attention, certains passages pourraient choquer le lecteur que vous êtes.
Personnellement, je pense qu’avec les mots, avec la peinture, avec la musique aussi, tous les coups sont permis et Véronique a fait, je trouve, une entrée fracassante dans le monde des mots et des couleurs !
Gros coup de cœur, pour ce roman choral qui permettra peut-être et je le souhaite vraiment, à certains de se réinventer…
À découvrir absolument !
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Extraits :
« Julien !
Amant-aimant d’un soir lequel sut raviver ma féminité.
Julien, seul, mine blême, joues creuses, se mêlant à la liesse.
Curieusement, l’homme semble las ; heureusement son charme nordique reste intact.
Or, lui, me reconnaît-il ?
Derrière nous, tant d’années, tant de roses flétries, tant de néons usés…
Autant que je me souvienne, à l’époque, un trait de khôl à l’intérieur de l’œil soulignait mon regard, cependant mes lèvres étaient nues, mon visage aussi. »
« Là-bas, un café.
J’y traîne ma cinquantaine usée, ma charpente humide ; on dirait que je porte le poids d’un désastre.
Curieusement, sans Marine, je ne suis plus le même.
Me manque une épaule sur laquelle poser ma main, me manque un regard qui puisse interroger le mien… »
« Je ne rêve plus, je vis.
Je ne désespère plus, j’espère.
Mon silence lui parle d’un temps où nous avons pris le temps.
Si les mots restent figés, le passé, chahute ma mémoire.
Ultime regard en direction du jongleur.
Curieusement, lui aussi prépare son départ ; rangeant ses balles sous l’œil attendri de sa fille.
Puis je m’aligne sur le pas de Julien comme reliée à lui, à son corps, à l’été d’un nous. »
« Marine ! Bredouille-t-il. Marine !
Toi, ici… C’est vrai ! Maintenant, je me souviens.
Et il me prend dans ses bras, ses bras, ses bras…
Surprise, je m’abandonne bien que je redoute une variation d’humeur, une ombre fébrile au tableau. Cependant, l’étreinte perdure comme pour redéfinir l’espoir.
Puis chacun se dévêt, l’un entraîné par l’autre.
Or j’ai peur.
Peur de ne plus savoir donner, me donner.
Toute en tensions, puis-je néanmoins lâcher prise ?
Je ne sais plus faire l’amour.
Je n’ai plus ce talent.
Ce que je désirais advient et mon corps se rétracte…
Que m’arrive-t-il ? »
Véronique Villard, enseignante depuis trente ans, a participé à un stage de lectrice aux Éditions Ramsay. Elle a également suivi une formation de correction-réécriture avec Jean-Pierre Collignon, chef correcteur au journal Le Monde. Par la suite, elle a obtenu un DUDL, diplôme universitaire de didactique de langues, à la Sorbonne Nouvelle. Enfin, elle s’est engagée dans une formation en art-thérapie et a animé plusieurs ateliers d’écriture. Sa deuxième passion est la peinture, à laquelle elle s’adonne depuis une vingtaine d’années, exposant régulièrement en galerie d’art.
Si tu aimes il faut partir, est son tout premier roman,
Nous n’avons pas eu le temps,
Le choix du père son troisième roman.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/02/10/le-choix-du-pere/






