Philosophique, Suspense

Dykhotomia

De Didier Curel
Broché – 19 octobre 2021
Éditions : LA TRACE

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Est-ce que je suis à l’aise dans le costume que je me suis taillé ? Ce double jeu je l’ai mis en place, je m’y suis enfoncé de façon imperceptible, avec lenteur sans même m’en rendre compte. Une rencontre en entrainant une autre, un mensonge suivant l’autre, je suis l’acteur d’une vie qui pourrait ou devrait ne pas être la mienne. Pour me créer et conserver mon statut d’homme incontournable, j’ai appris, au fil des années, à utiliser les atouts des uns et les faiblesses des autres à mon profit. On croit que la vie est simple, qu’elle est unique, mais si nous savions lire au fond des yeux de nos semblables nous verrions qu’elle est multiple et qu’elle renferme des secrets inavouables. Alors la vraie vie de chacun se dévoilerait au grand jour. Je parle ainsi aujourd’hui, avec le recul de l’aventure que je viens de vivre, mais à ce moment-là, rien de tout cela ne m’effleurait l’esprit.

 

2021_090_Curel Didier - Dykothomia

 

Merci aux Éditions “La Trace” pour cette belle découverte…

– Avez-vous le sentiment de maîtriser votre vie ?
Voilà bien une question que ne s’était jamais posé Frank M. jusqu’à l’âge de trente-trois ans. Pour lui, il était tout simplement le roi des rois, l’acteur qui avait décroché le trophée du meilleur acteur de la décennie…

Mais un matin, tout bascule. Frank se retrouve dans la peau d’un SDF crasseux, dormant sur des cartons vivant tant bien que mal, sa vie depuis huit ans. Petit à petit il va se perdre entre deux vies, deux existences qu’il a vraiment vécue. Son esprit balloté d’un “monde à l’autre” perd petit à petit ses repères.
Qu’elle aurait été notre vie si nous avions pris des décisions différentes tout au long de celle-ci ?

Petit “bombe” littéraire que je n’ai pas vu venir !

“Dykhotomia” est un récit philosophique moderne et troublant, avec de nombreuses facettes. Un récit qui appuie là où ça fait mal. L’auteur nous lance des signaux. Il faut profiter du temps présent, sans chercher à nuire aux autres. Ne jamais se croire invincible, car on peut tout perdre du jour au lendemain.
C’est bien écrit, rythmé, parfois drôle, mais surtout très angoissant…
Perdre “sa vie” du jour au lendemain. Ne plus être reconnu. Tout le monde vous regarde comme si vous étiez fou. Quelle horreur…

J’ai passé un excellent moment de lecture, mais un peu court à mon goût. Avec un final tout en bienveillance…
Un livre que je conseillerai volontiers à tout ceux qui se sentent un peu perdu… Car rien n’est jamais perdu. Il y a toujours un moment où la force de se relever reprend finalement le dessus.
Malgré un coté très sombre, “Dykothomia” s’est révélé pour moi être une belle lumière dans la nuit.

À lire !!!

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Extraits :

« On loue une chambre d’hôtel. Louis se remet à neuf, ça prend un moment, y a du boulot. Allongé sur un des lits, je zappe la télé. Infos, infos, et encore infos, jeu à la con, reportage aussi instructif que chiant sur les animaux, vieux film, jeu encore plus con, y a vraiment de tout à la télé. Avant de l’éteindre, je lui accorde une dernière chance. J’ai bien fait, je suis à la télé. Enfin, pas moi, celui qui se prend pour moi. Il parle bien, aussi bien que moi. Il passe bien à l’écran, mieux que moi peut-être. »

« Vous savez, il existe des théories qui prétendent que la vie n’existe pas, qu’elle n’est qu’un rêve, fruit l’imagination, de pensée. Imaginez alors que vous viviez autant de vies que vous pouvez en rêver, en pensez. Ce serait fabuleux si c’était le cas et surtout si nous avions le maîtriser, non ? »

« Le temps est-il palpable ? Peut-on le matérialiser autrement que par le truchement de l’expression humaine ? Le soleil qui se lève et qui se couche n’est rien d’autre qu’une interprétation du temps, mais pas une matérialisation. Le temps n’est pas matière, il est abstrait, impalpable, invisible. Les rides sur un visage sont-elles le temps où l’expression du temps. »

 

 

Didier Curel, Vauclusien de 55 ans a grandi au cœur du Luberon. De là, il est intrigué très tôt par les raisons de l’existence, avec une question encore inexpliquée : Pourquoi suis-je là ? Ses introspections sur la vie le conduisent à l’écriture, art qui le passionne et lui permet de se découvrir et de s’interroger sur l’importance des interactions entre les humains.

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