de Gérard Papier-Wagner
Relié – 23 octobre 2022
Éditeur : Autoédition

Rien ne le prédisposait à pareille aventure. Les existences les mieux assurées sont, hélas, à la merci du diable assez malin pour que ses manigances prennent une apparence insoupçonnable. Ainsi Henri se rendant à son travail ce mardi matin dans sa voiture neuve, se voit-il accroché par une vieille R4, qui s’en moque et se fond dans la circulation. Tout aurait pu en rester là s’il n’avait retrouvé celle-ci de la façon la plus improbable. Il a suffi en somme de la couleur d’une portière pour que Henri, à son corps défendant, soit coupable d’un homicide le contraignant à s’exiler en Afrique, où le rattrapera une tragique méprise.

“Je l’ai tuée”, tels sont les trois mots qui commencent ce récit et voilà comment soudain la vie d’Henri bascula.
Henri aurait dû être un homme heureux…
Isabelle sa femme est enceinte de son deuxième enfant, une belle maison au Havre et il est associé avec son père dans l’entreprise qui l’embauche.
Un jour, alors qu’il se rend pour son travail, à l’îlot Quentin, un endroit calme que les deux hommes ont prévu de récupérer afin de construire des HLM, Henri tombe nez à nez avec une jeune femme nommée Gina, qu’il avait déjà rencontré quelques instants plus tôt sans le savoir…
C’est le quatrième récit de Gérard Papier-Wagner que je lis, et malgré tout, il continue à me surprendre… Quelle écriture ! Une plume fluide et toujours aussi plaisante. Gérard m’a fait voyager, rencontrer des hommes peu recommandables, mais aussi des êtres droits et serviables, dans une Afrique pour moi inconnue à travers des descriptions de lieux magnifiques, autres mœurs et autres coutumes, des voyages en paquebot, en avion, sur fond d’une enquête policière à plusieurs “tiroirs”.
Un suspense constant, avec de nombreux rebondissements tout le long de cette lecture captivante !
Un roman drôle et triste à la fois, très bien documenté sur un fond d’une grande beauté.
Mais surtout, une lecture qui force une nouvelle fois à l’introspection.
Qui sommes-nous vraiment au fond de nous ?
Pourquoi chez certains la colère est omniprésente aux risques de débordements incontrôlables, alors que pour d’autres tout glisse, sans la moindre importance…
Henri, trouvera-t-il enfin un dénouement heureux à la suite de son parcours infernal ?
Gérard Papier-Wagner, un auteur que je vous invite à découvrir.
÷÷÷÷÷÷÷
Extraits :
« Je l’ai tuée.
Trois mots, qui raisonnaient abominablement dans son crâne. Trois mots répétés, lancés tels des coups de boutoir contre le mur d’un accablement, qui l’empêchait de réaliser la tragédie et surtout de comprendre ce qui en fut la cause. Il l’a tuée parce qu’il arrive, que l’esprit cède à la tentation du pire, si d’aventure s’en mêle un hasard prétendument logique de Dieu, mais dont n’est jamais totalement exclu le diable aimant manipuler les rêves et les événements pour que le désir occulte la raison. »
« Toujours immobile, indifférent à sa nudité, il reprenait souffle en contrôlant sa respiration. Des profondeurs de son être une volée lui murmurait, qu’il existe des victimes coupables et des meurtriers innocents, des engrenages menant à des gestes aberrants. Ainsi, dans son mental, cheminaient les arguments, du puissant instinct de conservation. “Jamais cela ne justifiera mon acte.” s’écria-t-il étonné d’entendre sa voix rompre une quiétude à peine troublée par la rumeur de la ville. »
« Elle déboutonna sa chemise pour y glisser la main, prit la sienne pour la poser sur sa poitrine, se trémoussa tant que se découvrirent ses cuisses et qu’affleura son pubis. Henri tenta de contenir son désir en invoquant Isabelle. Ce fut peine perdue, car son cerveau se vidait du sang refluant dans son bas-ventre. Tout son être vivait sous la pression de l’orgasme à venir, sa dernière pensée, consciente lui donnait à croire qu’une ultime relation avant son retour dans le rang était justice. »
« De retour chez lui, Henri appréhenda ce qui pouvait en résulter. Attendant le sommeil, il souffrit d’avoir levé un peu plus le voile sur un monde barbare. Ce pays n’est pas recommandé aux âmes sensibles, Médita-t-il amèrement, parce qu’une froide fatalité lui faisait obligation de s’en accommoder. »
Né en 1941 à Paris, diplômé architecte en 1966, Gérard Papier-Wagner a exercé en tant qu’urbaniste-architecte à Pointe-Noire en République du Congo, puis à Batna dans les Aurès en Algérie avant de travailler, en libéral à Rennes, dans sa propre agence d’architecture jusqu’en 2001.
Mona
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/22/mona/
LE PARFAIT inconnu
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/21/le-parfait-inconnu/
À cause du Zibaldone
https://leressentidejeanpaul.com/2023/05/28/a-cause-du-zibaldone/



6 réflexions au sujet de “Le disparu de MONROVIA”