de Yves Giombini
Broché – 7 mai 2023
Éditeur : Des livres et du Rêve

Trente ans après s’être perdus de vue à la fin de l’école primaire, Agnès et Rémi se retrouvent à Grasse à l’occasion d’une réunion d’anciens élèves. Leur amitié amoureuse d’alors les submerge : toutes ces années d’absence et de silence se volatilisent instantanément. Ils faussent compagnie au groupe pour plonger dans les arcanes secrets du Musée International de la Parfumerie. S’émancipant du temps et de l’espace, ils réinventent les aventures citadines et stellaires de leur enfance. Ce nouveau voyage a-t-il ses propres limites ? Ou bien n’a-t-il jamais existé que dans l’instantané du regard échangé au moment précis de leurs retrouvailles ?
« Là où l’infini de l’espace recoupe l’infini du temps, on trouve un endroit précis
à un moment donné ; j’y suis souvent. » Grégoire Lacroix

Sans même le savoir, j’attendais cette histoire depuis plusieurs années…
Voilà le genre de livre qui m’inspire, que je relirai à mes petits-enfants afin qu’eux aussi aillent s’envoler avec Yves Giombini dans des endroits où le temps n’est plus, là où TOUS les Arts se retrouvent et se mélangent, là où la Musique joue jusqu’à l’infini.
Je ne connaissais pas Yves avant de recevoir ce livre il y a quelques jours. Je suis allé sur sa page FaceBook et j’ai rencontré un homme, un poète, un amoureux de la peinture, de la sculpture, de la musique, du théâtre, de l’Histoire (la belle Histoire… pas celle où les hommes s’entretuent), des sciences aussi et ouvert à tellement d’autres choses… J’ai eu l’impression qu’il avait déjà vécu plusieurs vie…
Dès le commencement de ma lecture, j’ai su.
J’ai su que l’ouvrage que j’avais entre les mains allait me secouer, me toucher, j’ai su très vite que je risquais d’arriver en retard à mon travail… Tant pis, je resterai plus tard ce soir !
Bouleversant.
Comment tellement de poésie, de beauté, d’amour, de rencontres improbables, de voyages, dans l’espace, dans le temps, ont-ils pu entrer dans aussi peu de pages ?
J’ai eu un mal fou à sélectionner des extraits tellement chaque phrase a son importance.
Il y a de la magie dans l’écriture d’Yves. Ce moment a été pour moi comme une parenthèse hors du temps, hors de tout… J’ai fini ma lecture dans un square où des enfants jouaient avec leur nounou, leur maman, et je les ai trouvé beaux, j’ai vu des oiseaux voler dans le ciel en me tournant autour, une guêpe s’est même posé sur mon bras, je n’ai pas eu peur.
“Dans tes yeux” a agrandi mon horizon, a ouvert beaucoup de choses en moi.
Vous l’avez compris, c’est un énorme coup de cœur…
Un roman indispensable.
Merci Yves, j’ai hâte de lire d’autres livres…
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Extraits :
« Te souviens-tu ?
Oui, trente ans, c’est long, c’est loin. Tu m’avais emportée dans ta détermination farouche. Nous nous étions affranchis nos heures terriennes amarrées à l’uniformité des jours. Nous avions franchi les frontières du temps, l’un à l’autre enlacés.
Passagers de l’instant, nous voulions l’éternité.
Oui, je me souviens… »
« II leur était indifférent de chercher à élucider le mystère de leurs voyages extraordinaires. Le jardin, l’école, le mûrier, le ciel, l’étoile, la musique, ils en faisaient leur miel. Ils avaient vécu leur rêve, rêvé leur désir, et leurs chairs comblées frissonnaient encore de leurs jouissances partagées.
Au-dessus d’eux, chevauchant une ultime gazelle, Marie-Jeanne s’évapora dans les limbes de leur mémoire réincarnée.
Et le ciel s’éteignit. »
« L’endroit était frais malgré la chaleur de l’été. Il régnait un silence paisible veiné de lointains bruits de moteurs, des paresses d’avions croisant dans un ciel qui restait à imaginer.
C’est le lot des caves de fuir la lumière. Celle-ci avait gardé prisonnière toute la froidure de l’hiver, ses pluies glaciales et ses neiges, ses frimas et ses vents. Ceux qui s’y engouffraient forçant les passages, devenaient bises sitôt franchies les grilles des soupiraux aux vitres brisées. Des radiateurs à pétrole, dont l’amère odeur de fioul imprégnait l’atmosphère, avaient été répartis dans différents recoins pour conjurer autant que faire se pouvait les morsures du froid. Des ampoules électriques nues pendaient au plafond. Des lampes rétro en pied posées à même le sol ou sur des meubles hétéroclites de brocante, proposaient un éclairage scénographique à la limite de l’étrange. »
« Les hommes font la guerre, certains font l’amour, les enfants rient ou pleurent, ici, on naît, là, on meurt, ailleurs et partout, on mange, on boit, on crie, on rêve, on crève, on espère, on pleure, on se désespère, on apprend, on oublie, on jubile, on attend… La planète est belle vue d’en haut, presque irréelle. Devant tant de beauté, on n’imagine pas le malheur. On ne le voit pas. Et parce qu’on ne le voit pas, il n’existe pas. »
Niçois d’origine, Grassois d’adoption, enseignant et conseiller pédagogique à la retraite, Yves Giombini est un citoyen de la Terre et d’ailleurs, ses voyages ne sont pas uniquement géographiques ; ils se font aussi depuis toujours dans la compagnie des mots, passeports universels des émotions, via l’écriture dans plusieurs genres littéraires : romans, nouvelles, récits, poésies… ; mais aussi le théâtre, comme comédien, formateur, metteur en scène au Théâtre de La Nuit Blanche à Grasse, dont il est le président depuis 15 ans ; et la chanson : ses textes sont mis en musique par Patrick Massabo, et interprétés par le groupe Les Variants Deluxe, au style pop-rock. Parrain de la 2ème Nuit des Ecrivains (décembre 2018) sur Radio Agora Côte d’Azur, il anime régulièrement des ateliers d’écriture dans les librairies et les établissements scolaires, et des ateliers de lecture dans les écoles, les collèges, et avec le groupe des Poémiens de Châteauneuf (06).


