La Maison
de Michael McDowell
Poche – 5 mai 2022
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture

1928 à Perdido. Alors que le clan Caskey se déchire dans la guerre intestine et sans merci que se livrent Mary-Love et sa belle-fille, et tandis que d’autres crises – conjugales, économiques, existentielles – aux répercussions défiant l’imagination se profilent, dans les recoins sombres de la maison d’Elinor, la plus grande de la ville, les mauvais souvenirs rôdent et tissent, implacables, leurs toiles mortelles.
Au-delà des manipulations et des rebondissements, de l’amour et de la haine, Michael McDowell (1950-1999), co-créateur des mythiques Beetlejuice et L’Étrange Noël de Monsieur Jack, et auteur d’une trentaine de livres, réussit avec Blackwater à bâtir une saga en six romans aussi addictive qu’une série Netflix, baignée d’une atmosphère unique et fascinante digne de Stephen King.
Découvrez le troisième épisode de Blackwater, une saga matriarcale teintée de surnaturel avec un soupçon d’horreur.
Son style n’a rien de banal, qui mélange avec audace des images frappantes,
un humour noir nourri par son regard acerbe sur les mœurs
et des hallucinations effrayantes.
Les Inrocks

Dans ce tome 3, malgré le fait que l’on retrouve les mêmes ingrédients que dans les deux précédents, la part de surnaturel prend davantage de place.
L’affrontement, les jalousies, les manigances entre Mary-Love et sa belle-fille Elinor perdurent. Jusqu’où cela ira-t-il ?
Entre les sœurs Miriam et Frances, rien ne va plus…
L’atmosphère est de plus en plus pesante, l’ambiance est glauque et la crise financière de 1929 n’arrange rien dans la ville de Perdido. Oscar est de plus en plus, en difficulté financière. Sa mère refuse de l’aider. Va-t-il pouvoir conserver la scierie ?
Les personnages sont de plus en plus surprenants… et surtout, on ne s’ennuie à aucun moment !
Il se passe énormément de choses dans ce tome, avec une fin que je n’attendais pas du tout, ce tome est mon préféré de la saga jusqu’à présent !
L’odeur du fleuve, remplira-t-elle vos narines, comme pour moi ?
Hâte de “plonger” dans le tome suivant…
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Extraits :
« Elinor écarta l’enfant et la regarda dans les yeux.
“Écoute-moi, Frances, dit-elle d’une voix patiente mais déterminée. Il n’y a rien dans cette pièce qui te fera du mal, tu comprends ? Si tu vois quoi que ce soit, c’est seulement ton imagination. Ce sont des ombres, de la poussière qui brille dans la lumière. Si tu entends quoi que ce soit, c’est uniquement ton imagination. C’est la maison qui tremble sur ses fondations ou le mobilier qui craque. Si tu sens quoi que ce soit te toucher, ce sont tes nerfs qui te jouent des tours ou un moustique qui s’est posé sur ton bras. C’est tout. Ou tu es en train de rêver. Tu rêves que tu entends quelque chose, tu rêves que tu vois quelque chose, tu rêves que quelque chose te tire hors du lit. C’est tout. C’est compris ? Il ne t’arrivera rien dans cette chambre pour la simple raison que je ne le permettrais pas.” »
« Bouche béante levée vers elle, Carl la regardait – le corps entièrement démoli, les os disloqués, les ligaments déchirés, les organes déplacés. Sa colonne vertébrale était intacte, mais elle ne servait plus qu’à lui donner la forme d’une boule. Sa taille avait réduit de moitié. D’instinct, il tenta de se redresser, de se mettre debout, mais son corps refusa bien entendu de lui obéir. Seul son cou s’étira légèrement ; son menton se tendit vers la nuit. »
« Grace se mit à ramer de toutes ses forces et l’instant d’après, elles atteignirent le virage serré près de l’arbre mort. Alors seulement, Frances parvint à retrouver son calme et ne put s’empêcher de jeter un œil derrière elle à la mare ocre où la Perdido prenait sa source. La vision ne dura qu’une fraction de seconde car l’embarcation prit le virage, mais à cet instant précis, émergeant lentement à la surface, elle aperçut un visage, large et vert pâle, aux yeux énormes et au nez inexistant. Malgré l’horreur qu’elle lui inspirait, Frances crut discerner dans cette apparition quelque chose de familier.
“Maman…”, murmura-t-elle, mais Grace ne l’entendit pas. »
« “Maman, ajouta-t-il, Elinor va bien s’occuper de toi.”
Il se glissa hors de la chambre et ferma vite derrière lui. Il ne vit pas les lèvres de sa mère remuer et tenter en vain de libérer trois syllabes.
“Per… di… do…”, murmura-t-elle.
Elinor lança un regard à sa belle-mère et mit le ventilateur à vitesse maximale. Le souffle gras et irrégulier de la malade disparut sous le bruit.
Elinor se rassit sur le siège à bascule au pied du lit et ouvrit un magazine sur ses genoux.
Les doigts de Mary-Love tordaient faiblement le drap. Ses lèvres tremblantes formèrent les mots : Je… me… noie… »
Au-delà des manipulations et des coups de théâtre, de l’amour et de la haine, Michael McDowell (1950-1999), docteur en littérature, collectionneur d’artefacts mortuaires, co-créateur des mythiques Beetlejuice et L’Étrange Noël de monsieur Jack, et auteur d’une trentaine de romans, a réussi avec Blackwater à bâtir une série populaire de six livres captivants à l’atmosphère unique, à la croisée de la saga familiale et du fantastique.



