Émotion, Drame, Fantastique, Roman

BlackWater ****

La guerre
de Michael McDowell
Poche – 19 mai 2022
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture

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La guerre est finie, vive la guerre ! Une nouvelle ère s’ouvre pour le clan Caskey : les années d’acharnement d’Elinor vont enfin porter leurs fruits ; les ennemies d’hier sont sur le point de devenir les amies de demain ; et des changements surgissent d’où personne ne les attendait. Le conflit en Europe a fait affluer du sang neuf jusqu’à Perdido. Désormais les hommes vont et viennent comme des marionnettes sur la propriété des Caskey, sans se douter que, peut-être, leur vie ne tient qu’à un fil.

À la façon d’un fleuve, le style de Michael McDowell coule de source,
et il ne lui faut pas plus d’une dizaine de pages pour nous plonger
dans ce petit monde. Morts (plus ou moins naturelles), mariages, naissances, maladies, luttes de pouvoir et d’influence, Michael McDowell tisse une fascinante histoire
de transmission à rebours des conventions.

Elle

 

• Couv_2023-085_Mc Dowell Michael - BlackWater ****

 

Encore un tome que j’ai apprécié !
Comme pour les tomes précédents, la lecture est fluide et le livre se lit vite.

Après la dépression, c’est la Seconde Guerre Mondiale qui touche les États-Unis et “notre” petite ville de Perdido. La famille Caskey devra faire des efforts pour traverser cette guerre. Elle restera une famille mmatriarcale malgré le décès de Mary-Love. D’ailleurs, cette guerre risque même d’être pour eux, plus une opportunité qu’une catastrophe…

Dans ce tome, la famille Caskey, est en pleine mutation. Certains personnages s’affirment et une nouvelle dynamique se met en place, plus d’échanges, plus de dialogues et surtout moins de haine… La famille Caskey vieillit et c’est une toute nouvelle génération qui prend les commandes, surtout des filles !

C’est le tome de l’apaisement, l’ambiance est toujours aussi pesante, le fantastique passe en arrière-plan, au point de me poser la question : Qu’est-il advenu de tous les éléments surnaturels mis en place dans le tome précédent ?

Bref, un tome très différent, mais je me doute bien que le prochain vienne bouleverser la “petite vie tranquille” qui s’est installée dans la ville de Perdido et des alentours !

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Extraits :

« Tous les Caskey assistèrent à la cérémonie de remise des diplômes de Miriam. Ils avaient découvert dans les pages du Perdido Standard qu’elle faisait partie des meilleurs élèves du lycée. Miriam n’en avait rien dit à personne, comme si elle avait voulu ôter à sa famille le plaisir de tirer la moindre fierté de sa brillante réussite. Lors de son discours, lui aussi brillant, elle compara la vie à une série de poupées russes, ce qui laissa tout le monde perplexe. Après avoir reçu son diplôme, elle permit à chacun de venir l’embrasser – y compris sa mère, son père et sa sœur. Miriam savait qu’en certaines occasions, il fallait savoir se soumettre aux conventions même les plus dégradantes. »

« Lucille et Queenie ignoraient où se trouvait Pearl Harbor lorsqu’un dimanche après-midi, elles entendirent la nouvelle à la radio ; peu de gens à Perdido le savaient. Cependant, tous comprirent ce que l’attaque japonaise signifiait pour le pays. Toute la journée, on se rendit visite les uns aux autres en disant des choses comme : “Je me demande ce qui va nous arriver maintenant.” La guerre semblait inéluctable. La question était de savoir de quelle manière cela affecterait Perdido. »

« Billy secoua la tête.
“Il vaut mieux que je m’en charge. Il ne va pas apprécier… et il n’y a aucune raison pour que vous ayez à écouter ce qu’il aura à dire.
– Je me demande pourquoi certains ne meurent pas plus vite ? remarqua Queenie. Ça en rendrait d’autres beaucoup plus heureux !
– Queenie ! s’indigna James. Il s’agit du père de Billy !
– Aucun problème Monsieur James, répondit Billy. Madame Strickland ne dit rien que je n’aie pas déjà dit au moins dix fois.
– Je n’ai jamais compris comment les enfants arrivent à se remettre de leurs parents”, soupira Sister. »

 

Au-delà des manipulations et des coups de théâtre, de l’amour et de la haine, Michael McDowell (1950-1999), docteur en littérature, collectionneur d’artefacts mortuaires, co-créateur des mythiques Beetlejuice et L’Étrange Noël de monsieur Jack, et auteur d’une trentaine de romans, a réussi avec Blackwater à bâtir une série populaire de six livres captivants à l’atmosphère unique, à la croisée de la saga familiale et du fantastique.

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