de Gipsy Paladini
Broché – 14 mars 2019
Éditions : Auto-éditions

« N’avez-vous pas envie de courses-poursuites, de coups de pied dans les burnes, de pétage de rotules et de balles dans la tête ? La barrière entre l’humain et la bête sauvage est mince ; certains prétendent qu’elle est dans la tête. Ce sont les lois et la moralité qui l’ont imposée. Imaginez si vous réalisiez qu’elle n’existe pas. »
Une boîte de Tic-Tac. Un gamin qui tripe en plein cours. Des dessins d’ombres sans tête. Un individu surnommé Candyman. Des écailles de crocodile.Pas facile d’assembler les pièces du puzzle quand son équipe est en phase d’éclatement : Zolan ne se remet pas de la réaction de Marie, Bia part en vrille, le commandant est tourmenté par un garçon affreusement mutilé. Vin le sent : quelque chose ne tourne pas rond à la BJV.Les masques se fissurent.Les démons se réveillent.Le temps semble venu à certaines vérités d’être révélées.
VICES est une série littéraire de 8 « épisodes » dont les deux premiers ont été réunis en un ouvrage édité aux éditions Fleuve Noir. On y suit les destins mêlés des membres de la brigade des jeunes victimes confrontés aux maux de notre société moderne.

Chroniquer ce quatrième épisode de Vices de Gipsy Paladini, Kuyashii, c’est comme sortir d’un cauchemar dont j’ai eu du mal à m’éveiller. J’ai voulu ralentir, savourer… mais rien à faire, j’ai été happé, englouti par cette intrigue noire, viscérale, qui dévore de l’intérieur. Zolan, Marie, Sophie… tous les visages de cette série gagnent encore en intensité. Ils ne sont plus seulement crédibles, ils sont devenus nécessaires.
L’écriture est fluide, plus maîtrisée. Certains passages qui évoquent notre société m’ont frappé par leur justesse froide, presque clinique. Sans moralisation, mais profondément troublants. L’univers est brutal, impitoyable, et pourtant on y revient, encore et encore.
J’ai retrouvé les points forts “Paladini”, les personnages charismatiques, profondément humains, le style dense, littéraire, parfois trop dans les dialogues (mais bon…) et ce monde noir, d’un noir permanent. C’est étrange car même lorsque qu’il fait jour, j’ai toujours cette impression que tout est sombre. J’ignore si c’est dû à la première couverture ou à quelque magie obscure.
L’enquête démarre sur une scène presque banale “un enfant de 8 ans drogué” à base de sucreries modifiées et la toute la BJV qui longe dans les bas-fonds d’un monde parallèle, peuplé d’âmes perdues. Mais ce ne sont pas seulement les criminels qui s’effondrent, c’est l’équipe elle-même qui se fissure. Les silences, les jalousies, plusieurs blessures anciennes remontent à la surface. Ce n’est plus une simple enquête, c’est une descente aux enfers. J’ai fini ma lecture et je ne sais pas encore qui en ressortira vivant…
J’attends la suite avec impatience… et appréhension.
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Extraits :
« Finalement, entre ses jambes flageolantes, tachées de sang et d’excréments, la chose naît. La panique cloue Marie au lit quand elle voit s’agiter un corps potelé de nourrisson, la peau bleue et sans tête. À la place de celle-ci : un sac de toile. »
« — Vous auriez pu grièvement le bénir.
— Mon pote Grey Goose et moi, quand on est en fusion, sur rigole pas.
— Il est en RTT d’une semaine. C’est un manque à gagner.
— Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Il doit bien y avoir une connerie dans la Bible, qui dit : si t’emmerdes ton prochain, attend-toi à ce que ça te retombe sur la gueule. »
« On stimule trop la compétitivité entre les enfants… tout le monde parle de paix, mais personne n’éduque à la paix. Les enfants sont éduqués à la concurrence, et la concurrence est la première étape vers la guerre »
« — C’est à toi ?
Rendez-les-moi ! s’égosille-t-il en lui griffant les Poignets.
Surprise par l’agression, elle perd l’équilibre et se rattrape de justesse au bras de l’adolescent. Une matière rugueuse se matérialise sous sa paume. Elle soulève le pull et découvre sur son avant-bras un trou de la taille d’une pièce de deux centimes entourée d’une épaisse croûte verdâtre formée d’écailles.
— Bon Dieu ! lâche-t-elle. Qu’est-ce qui t’arrive ? »


Née dans l’est de la France, Gipsy Paladini rêve très tôt d’aventures.
Elle commence dès seize ans à découvrir le monde et voyage de l’Autriche à l’Italie en passant par la Turquie ou encore l’ex-Yougoslavie. Enfin, elle se rend à San Francisco où elle séjourne pendant plusieurs mois dans une auberge de jeunesse miteuse, au milieu de dealers et de toxicomanes.
À dix-neuf ans, elle part en Autriche où elle partage pendant deux ans la vie de la population immigrée yougoslave. Puis elle s’installe à Los Angeles où elle rencontre son mari, un ancien membre des forces brésiliennes. Elle n’a de cesse, ensuite, de parcourir le monde à la rencontre des populations défavorisées. Elle est depuis peu revenue habiter à Paris, avec époux et enfant. Jeune, dynamique, polyglotte (elle parle 6 langues dont 4 couramment), Gipsy Paladini a déjà publié le remarqué « Sang pour sang » en 2010 aux éditions Transit. Elle souhaite faire du flic Al Seriani un personnage récurrent.
- VICES Épisode 01 : Trois Petits Singes
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