Le glas de l’innocence
de Cyril Carrere
Broché – 14 août 2018
Éditions Le Lys Bleu
Okinawa, 1993 – Un jeune garçon subit au quotidien les accès de violence de son père.
Au plus fort d’une enfance chaotique et solitaire, il noue une amitié solide avec une camarade de classe.
Mais l’horreur l’attend au tournant …
Tokyo, 2017 – Une série de meurtres dans le quartier cossu de Meguro place l’inspecteur Alex Nakayama dans une situation désespérée. Son excentrique mais talentueux assistant Hayato Ishida le supplée et va apprendre à ses dépens que les masques de la société japonaise renferment parfois de lourds secrets…
Entre déni et suspicion, le cauchemar ne fait que commencer.
÷÷÷÷÷÷÷
Bonjour à toutes et à tous…
Cyril m’a envoyé gentiment son premier roman il y a quelques semaines. J’ai du coup bousculé l’ordre de mes lectures prévues car il est assez rare que ce soit les auteurs qui aient cette démarche.
J’entame donc ma lecture…
Je ressens très vite un souffle nouveau dans le style d’écriture et une sorte de distance aussi qui me surprends un peu. Mais en avançant dans le récit, je comprends que ce style est forcément voulu.
Nous sommes au Japon.
Les personnages évoluent dans une sorte de respect “de surface”, de pudeur aussi que l’on ressent très bien dans cette intrigue que je pensais linéaire, mais qui finalement, grâce à l’intelligence de l’auteur va en surprendre plus d’un.
Maltraitance d’enfants.
Meurtres au cœur de Tokyo.
Le lien semblait évident, mais Cyril a construit son récit comme un véritable puzzle qui ne vous sera dévoilé qu’à la dernière pièce !
J’ai essayé de me livrer au jeu de l’enquête.
À chaque fois que je pensais avoir une piste, elle était automatiquement annulée la page suivante. Je me suis fait avoir ainsi à plusieurs reprises. Force est de constater que ce thriller n’a rien de simple, Cyril a fait ce qu’il fallait pour embrouiller le lecteur. Les personnages sont tous très bien construits.
Nous sommes entourés de personnes de caractères, intrigants, racés qui ne cèdent en rien sur leurs modes de fonctionnement. Mon préféré, “Hayato Ishida” qui aurait pu effacer tous les autres de part son charisme, et bien non !
Chacun a un vrai rôle à tenir et Hayato va avoir beaucoup de mal à résoudre cette enquête à plusieurs niveaux.
Malgré la violence du l’histoire, peu de sang, Cyril écrit tout en finesse jusqu’à nous offrir “sa” révélation finale.
Le Glas de l’Innocence est un très bon premier roman, il me tarde de lire le prochain, pour voir s’il confirme mon idée première : “Je pense que nous risquons très vite d’entendre parler de Cyril Carrere, comme d’un auteur prometteur sur la forme et sur le fond”.
÷÷÷÷÷÷÷
Extrait :
“Le garçon utilisa la manche de la veste de son costume d’écolier pour sécher ses yeux globuleux, rongé par le chagrin. D’un geste énergique de la main droite, il se frotta le cuir chevelu, gras , imité.
Il faut que je m’arrête tout de suite, ou je vais encore me gratter jusqu’au sang.
Hagard, il s’assit et ramena les jambes vers son torse en serrant les dents. Ses rotules s’enfoncèrent dans ses avant-bras lorqu’il les enroula autour de ses genoux. Il lutta un instant mais finit par fermer les yeux, épuisé.
…/…
La chaleur le réveilla et la douleur, sournoise, se rappela à son bon souvenir. Il suffoquait dans ce fichu cagibi. Combien de temps avait-il dormi ? À part tourner en rond, que pouvait-il faire ? Maintenant qu’il y pensait, il n’avait jamais cherché à savoir ce qu’il y avait dans cet endroit. Sans doute la peur qu’il ne le surprenne. Qu’il le roue de coup, ou pire encore.”
Originaire de Nîmes et vivant aujourd’hui à Tokyo, Cyril CARRERE nous livre ici son premier thriller. Féru de culture, d’innovation et de sport, l’écriture le passionne depuis son plus jeune âge. Le Glas de l’Innocence a été finaliste d’un concours présidé par B.A. PARIS.
Un autre de ses textes a été finaliste pour le prix du meilleur thriller VSD-Michel BUSSI 2018.
1 réflexion au sujet de ““Le glas de l’innocence” de Cyril Carrere”