de Serge Bertrand
Broché – 4 mars 2025
Éditions : Les Presses du Midi

Marseille.
Un climat de plus en plus oppressant règne dans la cité phocéenne. En effet, deux individus sèment la terreur depuis plusieurs jours. Ainsi, un homme vêtu d’un sweat à capuche gris traque les petits délinquants avec une haine farouche. En parallèle, le serial killer autoproclamé « Anubis, dieu des Morts » génère une peur bien légitime après avoir commis plusieurs meurtres. Forcément la pression est grande sur le commissaire Blanchard et sa précieuse adjointe, Mélusine Merle. Il leur faut au plus vite démasquer et mettre hors d’état de nuire les deux psychopathes.
Une enquête sombre, pleine de rebondissements, démarre alors. Chercher leurs mobiles et comprendre leurs modes de fonctionnement n’est bien sûr pas sans risque. La lutte du bien contre le mal reprend de plus belle dans les rues marseillaises.

Lu d’une traite !
Avec Les Deux Visages du Chaos, Serge Bertrand nous plonge dans un récit captivant et haletant où l’ordre et le désordre s’entrelacent avec une intensité saisissante. Ce roman, à la frontière du thriller et de la philosophie, explore les dualités profondes qui gouvernent notre monde : lumière et obscurité, raison et folie, destin et liberté.
L’histoire, qui est la suite de Ils doivent tous mourir mais qui peut se lire indépendamment, suit deux protagonistes en proie à leurs propres démons, pris dans une spirale où chaque choix semble enfoncer davantage leur fragile équilibre dans un chaos grandissant. Entre complots, révélations inattendues et une tension qui monte crescendo, Serge tisse une intrigue où je me suis retrouvé, sans cesse sur le fil du rasoir entre le bien et le mal. Ses personnages, d’une profondeur saisissante, évoluent dans un univers où le réalisme se fond avec l’étrange, brouillant les frontières et créant une immersion totale.
L’écriture est ciselée, addictive, le style percutant, oscillant entre descriptions immersives et dialogues percutants. Chaque page distille une atmosphère singulière, tantôt oppressante, tantôt hypnotique, qui entraîne une réflexion sur le chaos lui-même, mais aussi sur la vie dans toute sa complexité. Ce roman ne s’est pas contenté de me raconter une histoire. Il m’a secoué, dérangé, et a remis en question mes propres perceptions sur le bien et le mal…
Une lecture que je recommande vivement à ceux qui cherchent plus qu’un simple divertissement, une lecture qui, bien après l’avoir refermé, continue de me hanter l’esprit.
Bravo Serge, tu confirmes définitivement, pour moi, ta place dans le monde du polar et du thriller français !
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Extraits :
« Patrick Blanchard, parisien d’origine, a été muté à Marseille à sa demande. Il est grand, beau gosse, avec des cheveux longs noirs jusqu’aux épaules et des yeux d’un bleu lagon envoûtant.
Mélusine Merle, authentique Marseillaise, s’exprime avec un accent à couper au couteau. Elle est petite, pulpeuse, avec des cheveux blonds et une frange ; son regard noisette brille d’une lueur d’intelligence, son sourire est ravageur et son rire communicatif. Le voyage long est éprouvant, mais le décalage horaire s’avère moins pénible au retour qu’à l’aller. A peine arrivés, Blanchard et Merle se rendent directement à l’appartement de Mélusine, en face de la célèbre plage des Catalans, et sombrent dans un sommeil profond et réparateur. »
« — Hé, Ducon, si tu ne veux pas de problèmes, tu nous donnes ton fric, ta montre et ton portable ! Je te conseille de faire vite et surtout de ne pas nous contrarier. Tu vas nous remettre aussi ta carte de crédit et le code. Nous restons trois dans le parking avec toi, notre copain va au distributeur. Si tu fais le con à nous donner un code bidon, c’est tant pis pour toi, réfléchis bien. Tu n’as pas droit à l’erreur. »
« La dame âgée sourit à l’homme à la capuche et lui parle :
– Merci beaucoup, monsieur ! Vous avez fait exactement ce qu’il fallait faire pour ce genre de petites canailles. Peut-être que cela lui permettra de réfléchir pour se comporter différemment, une autre fois. C’est comme avec les bourricots, sans le bâton, ils n’avancent pas. Maintenant, il n’y a plus de règles de conduite, plus de respect. Je me demande où va notre société. »
« Tout autour, d’un élan unanime, les gens applaudissent. Les deux loubards reprendront leur esprit un peu plus tard avec un mal de crâne. La solution reste éphémère, mais pour la journée les passants ne seront plus importunés. L’homme à la capuche poursuit son chemin. Dans son esprit, tout est clair, il s’entraîne pour atteindre son objectif et rien ne pourra le faire renoncer. »
« Un assortiment de photos dévoile toutes sortes de personnalités du monde politique et médiatique. C’est incroyable le nombre de « gros légumes » qui fréquentent ce night-club libertin. On leur donnerait le bon Dieu sans confession, mais ils sont loin d’être de blanches colombes comme ils veulent nous le faire croire. Pour la plupart, hommes et femmes sont mariés et tous ces couples illégitimes viennent assouvir en secret leurs fantasmes sexuels et, bien souvent, leur tendance homosexuelle refoulée. Ils profitent aussi des services de jeunes garçons ou filles qui se vendent. »


Après plusieurs décennies dans des services sanitaires et avoir mené une vie de rocker pendant des années sur les routes et sur les scènes, Serge Bertrand trouve de la motivation en témoignant de cette époque folle avec deux livres autobiographiques sur plusieurs générations à travers le personnage de Paul dont le parcours et les nombreuses péripéties de son aventure musicale sont mis en exergue.
- Destination Rock (2021)
https://leressentidejeanpaul.com/2023/02/07/destination-rock/ - Dans le feu du Tempo (2022)
https://leressentidejeanpaul.com/2023/02/08/dans-le-feu-du-tempo/
Son premier polar :
- Ils doivent tous mourir (2024)
https://leressentidejeanpaul.com/2024/05/08/ils-doivent-tous-mourir/
