Émotion, Babelio, Rencontre littéraire, Philosophique, Suspense

Un monde presque parfait

de Laurent Gounelle
Poche – 2 mai 2024
Éditeur : Mazarine

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Et si le pouvoir de décision était essentiel à notre humanité ?

David Lisner, jeune chercheur ambitieux et cartésien, vit chez « les Réguliers », une société hyper-développée, hyper-connectée qui veille au bien-être des individus.

Non loin de là, une région rebelle s’est coupée du reste du monde : « les Exilés ». Fidèles à une certaine philosophie de vie, ils rejettent radicalement cette société.
David Lisner se voit confier malgré lui une mission de haute sécurité : se rendre dans ce territoire hostile et entrer en contact avec Ève Montoya, la nièce et l’unique héritière de l’éminent sociologue Robert Solo qui vient de décéder. Son objectif : récupérer un rapport explosif pouvant mettre en péril tout l’équilibre de la société des Réguliers.

Mais Ève, une jeune femme à la personnalité libre, n’entend pas se laisser dicter sa conduite. D’ailleurs, pourquoi David fait-il ce qu’on attend de lui ?
Un roman initiatique et original qui donne furieusement envie de retrouver son pouvoir de décision, de jouir de sa liberté, de se réapproprier sa vie.

 

• Couv_2024-035_Gounelle Laurent - Un monde presque parfait

 

Lorsqu’on ouvre un roman de Laurent Gounelle, on sait que l’on va vivre une belle histoire, une histoire avec son sens du positif, sa philosophie et des échanges entre humains…

Dans ce roman, que je n’arrive pas à classer (fiction, dystopie, ou futur proche, tout simplement ?), son message est un peu différent. Mais cela reste une histoire d’humains !
Ceux qui vivent sans s’opposer au régime en place, sont “les Réguliers”. Ils travaillent ou pas, selon leurs volontés et font ce qu’ils veulent de leurs journées. Ils ont l’air heureux et pour cause, ils sont pourvus d’un implant qui régule leurs émotions, et en cas de colère ou de tristesse, les ressentis négatifs sont immédiatement effacés. Du matin au soir, des applications “conseillent” les Réguliers, sur leurs activités quelles qu’elles soient, leurs nourritures, leurs sorties. Restons-nous vraiment humains quand des machines décident à notre place ?

Les autres, ce sont “les Exilés”, ils vivent ensemble sur une île et dépendent d’eux-mêmes. Ils rejettent tout type de technologie qui s’immiscerait dans leur quotidien.

Ce roman aborde pour moi d’une façon claire ce que devient notre quotidien petit à petit. Les réseaux, la façon dont les décisions sont prisent aujourd’hui, la place d’Internet dans notre vie de tous les jours, consciemment ou inconsciemment. Ça fait peur… Nous perdons ainsi petit à petit notre pouvoir de décision.

La mission reçue par David l’oblige à entrer en contact avec “les autres”, les Exilés. Il doit contacter Êve Montoya, suite au décès de son oncle un grand sociologue. David à tout préparé, masque (au cas où…) et dossiers à jour, afin de régler l’affaire le plus vite possible. Mais Eve, est une jeune femme qui refuse qu’on lui dicte les décisions qu’elle doit prendre…

Des personnages touchants, une intrigue très actuelle, qui donne un angle nouveau et une compréhension plus large sur notre société qui pourrait si l’on ne fait pas attention, devenir une technologie dictatoriale ultra contrôlée sous couvert de bonnes intentions… ou pas !

Un roman que je recommande vivement, qui nous montre que le prix de la liberté n’est pas un acquis, mais bien un combat que nous devons mener tous les jours !

Merci Laurent…

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Extraits :

« Au loin, le cœur de la ville insouciante bat paisiblement. Les lumières scintillent à tous les étages des hautes tours. La plupart des gens sont chez eux, sereins et confiants, détendus derrière leurs écrans. D’autres sont sortis, dans les lieux de détente ou de plaisir. Tous sont heureux dans cette société presque parfaite qui a réussi à abolir la tristesse et la souffrance. Une société hyper-développée qui a choisi de mettre ses fantastiques avancées technologiques au service du bien-être de la population. »

« Mais celui qui possédera le premier ordinateur quantique stabilisé pourra casser tous les codes secrets du monde en une poignée de secondes. Et toute la société s’effondrera. Il pourra pirater presque simultanément tous les comptes bancaires, tous les secrets industriels, tous les secrets militaires, mettre à genoux l’informatique de tous les hôpitaux, de tous les services publics, de toutes les compagnies d’assurances… Il pourra bloquer toute la société, et dans tous les pays. Une victoire par K.-O. avant même que la guerre ait commencé… »

« – J’ai essayé de penser à la manière d’annoncer à la jeune femme la mort de son oncle. C’est loin d’être facile pour moi… On m’a parlé d’un truc nouveau qu’on propose aux familles endeuillées : on crée un avatar virtuel du défunt pour qu’elles puissent le voir sur l’écran de leur tablette et dialoguer avec lui, et cela les aide à s’habituer progressivement à sa disparition.
– Oui, mais ça n’a rien de nouveau. Ça a été lancé par une équipe sud-coréenne au début des années 2020. Des gens avaient perdu leur fille de 7 ans d’une maladie incurable, et avec ce système, ils ont pu lui parler de nouveau, échanger avec elle. L’info avait fait le tour du monde. Maintenant, c’est devenu courant. »

 

Ancien spécialiste des sciences humaines, formé en France et aux Etats-Unis, conférencier à l’Université de Clermont-Ferrand, il a pendant de nombreuses années sillonné le monde à la rencontre d’hommes et de femmes qui, chacun à sa manière, apporte des éclairages sur la question fondamentale entre toutes : comment s’épanouir et donner du sens à sa vie.

Il se consacre aujourd’hui à l’écriture.
En neuf romans, Laurent Gounelle est devenu une plume majeure de la littérature. Traduit dans près de quarante langues, il s’est imposé parmi les auteurs français les plus lus au monde, avec des titres incontournables : L’homme qui voulait être heureux, Le jour où j’ai appris à vivre ou encore Et tu trouveras le trésor qui dort en toi.

Dans ce Monde presque parfait, son dixième livre, il touche notre âme et nous invite à redevenir maîtres de notre existence.

Le jour où j’ai appris à vivre
https://leressentidejeanpaul.com/2019/10/07/le-jour-ou-jai-appris-a-vivre/

intuitio
https://leressentidejeanpaul.com/2023/07/22/intuitio/

En savoir plus sur le site de l’auteur : http://www.laurentgounelle.com

Émotion, Babelio, Rencontre littéraire, Drame

Les gens heureux lisent et boivent du café

de Agnès Martin-Lugand
Poche – 5 septembre 2019
Éditeur : Pocket

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“Ils étaient partis en chahutant. J’avais appris qu’ils faisaient encore les pitres dans la voiture. Je m’étais dit qu’ils étaient morts en riant. Je m’étais dit que j’aurais voulu être avec eux.”

Diane a brusquement perdu son mari et sa fille dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l’exception de son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement. Égarée dans les limbes du souvenir, elle ne retrouve plus le chemin de l’existence. Afin d’échapper à son entourage qui l’enjoint à reprendre pied, elle décide de s’exiler en Irlande, seule.
Mais, à fuir avec acharnement la vie, elle finit par vous rattraper…

“Poignante, cette histoire de résilience se trouve servie par des phrases courtes, beaucoup de dialogues, et une écriture légère dans laquelle se glissent même quelques notes d’humour.”
Catherine BalleLe Parisien / Aujourd’hui en France

“Une cascade d’émotions, un échantillon de bonheur.”
douceurlitteraire.com

 

• Couv_2023-060_Martin-Lugand Agnès - Les gens heureux lisent et boivent du café

 

Diane a décidé de partir vivre en Irlande contre l’avis de ses parents et de Félix, son meilleur ami. Elle a trouvé un petit cottage à Mulranny loin de tout. C’est tout ce dont elle aspire. Le calme, le silence et la solitude.

Déjà un an que sa vie a été complètement anéantie du jour au lendemain. Colin, son mari et Clara leur fillette de six ans sont décédés suite à un accident de voiture. Est-ce le besoin de faire son deuil, a-t-elle envie de faire le point sur sa vie ? Une chose est sûre trop de fantômes vivent encore, là où ils ont partagé rires et bonheur…

En quittant la France, elle quitte aussi son café littéraire “LES GENS HEUREUX LISENT ET BOIVENT DU CAFÉ”, qu’ils avaient “pensé” avec Colin, pour vivre leurs jours heureux. Depuis, c’est Félix qui s’en occupe en espérant que Diane passe un cap et redevienne la femme qu’elle était.

Le climat de l’Irlande lui convient très bien. Le vent, la pluie et une plage déserte deviendront son quotidien jusqu’à l’arrivée d’Edward, le fils des propriétaires de la maison qu’elle loue. Malgré son envie de rester seule, il vient habiter juste en face de chez elle.

Dès leur première rencontre le ton est donné. Autant, elle souhaiterait son départ pour sa tranquillité, autant Edward demande à ses parents de la “dégager” immédiatement de son horizon. Il ne veut personne autour de lui !

Commence alors un bras de fer entre les deux inconnus qui va aller de mal en pire…

“Feel good”, qu’elle est donc cette désignation absurde pour désigner ce roman, pour le coup pas feel good du tout. Diane a perdu son amour, a perdu sa fille, elle est au bord de la rupture physique, ne sait plus comment vivre et on parle de feel good ???

C’est au contraire une histoire attachante, avec beaucoup d’émotions. On a envie d’aider Diane, de la soutenir dans ses hauts et ses bas, afin qu’elle reprenne goût à la vie au plus vite, avant qu’elle n’aille trop loin.

La beauté des lieux et les habitants d’Irlande, grâce à une belle écriture de la part de l’auteure, vont lui permettre de se reconstruire petit à petit… Je découvre Agnès Martin-Lugand avec ce récit émouvant, bouleversant et captivant à la fois. 187 pages lues d’une seule traite. Elles le méritaient. Chaque page amène un petit plus au récit qui évolue tout doucement vers un horizon bienveillant, vers une fin qui n’en sera pas une, mais plutôt, un nouveau départ !

La vie est parfois un parcours houleux et difficile, certaines personnes méritent une seconde chance, Agnès l’a bien compris.
Un livre, un sujet qui m’a emporté, que je conseille sans aucune honte.
Oui, j’ai aimé “Les gens heureux lisent et boivent du café”, même si je n’ai pas besoin de café pour être heureux…

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Extraits :

« Aujourd’hui, comme depuis un an, le silence régnait, en maître dans notre appartement. Plus de musique, plus de rires, plus de conversation sans fin.
Mes pas me guidèrent automatiquement vers la chambre de Clara. Tout y était rose. Dès l’instant où j’avais su que nous aurions une fille, j’avais décrété que l’intégralité de la décoration serait de cette couleur. Colin avait utilisé un nombre phénoménal de subterfuges pour me faire changer d’avis. Je n’avais pas cédé. »

« Les yeux grands ouverts, je fixais le plafond. J’attendais que mon réveil sonne. Je n’avais pas fermé l’œil de la nuit, et le fait d’avoir raccroché au nez de mes parents n’avait rien à voir avec mon insomnie. Dans quelques heures, j’embarquerai à bord d’un avion, direction l’Irlande. Je venais de vivre ma dernière nuit dans notre appartement, dans notre lit. »

« Écouter de la musique à m’en faire exploser les tympans, j’avais oublié les sensations que ça me procurait. J’avais longuement hésité avant de mettre en marche la chaîne hi-fi. Il fut pourtant une époque où c’était un réflexe. »

« Je m’allongeai, et il remonta l’édredon sur moi. Il repoussa les cheveux de mon front. Je sentis qu’il s’éloignait. Ma respiration se saccada, les pleurs redoublèrent. J’ouvris les yeux et, pour la première fois, je le regardai. Il se passa une main sur le visage est partit. Je ressortis mon alliance de la chemise pour la serrer dans ma main. Je me mise en position fœtale et enfonçai ma tête dans l’oreiller. Puis je finis par sombrer dans le Sommeil. » 

 

Agnès Martin-Lugand est l’auteur de neufs romans, tous salués par le public et la critique : Les gens heureux lisent et boivent du café, Entre mes mains le bonheur se faufile, La vie est facile, ne t’inquiète pas, Désolée, je suis attendue, J’ai toujours cette musique dans la tête, À la lumière du petit matin, Une évidence, Nos résiliences et La Datcha.
Psychologue clinicienne qui n’a pas son pareil pour décrypter les émotions, elle a su imposer son univers délicat peuplé de personnages attachants auxquels il est difficile de ne pas s’identifier. Elle a vendu près de 3,5 millions de livres tous formats confondus à travers le monde et est traduite dans 35 pays.

Babelio, Rencontre littéraire

David Gruson

« 2025. Une intelligence artificielle est chargée de trouver une réponse à un risque d’épidémie d’Ébola en plein cœur de Paris. Toutes les hypothèses circulent sur l’origine de la contamination, y compris celle du terrorisme biologique. La Machine administrative, politique et médiatique est prête à s’emballer…”

 

Babelio

 

Mercredi 12 janvier, Babelio, les Édition Beta Publisher et Média livres proposaient une rencontre à 18h30 avec David Gruson, autour de son roman S.A.R.R.A.

Je faisais partie des 30 personnes sélectionnées, fans de polars, adeptes de romans d’anticipation, mais surtout curieux sur l’intelligence artificielle…

La rencontre a été très agréable, d’abord parce que j’ai pu rencontrer David, mais aussi bien sûr, parce qu’il s’est prêté volontiers au jeu des questions/réponses sur le pourquoi et comment de ses deux romans !

Durant une heure, nous avons donc discuté autour du sujet “AI”, de l’évolution de la médecine, de l’implication des hommes politiques en cas d’épidémie, et nous avons même eu la primeur de certains “petits” secrets… Mais chuuut…

« J’ai essayé d’imaginer une intelligence artificielle qui ne soit ni bonne ni mauvaise en soi, mais toujours assujettie à sa mission originale : gérer la crise sanitaire. »

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Un grand merci à Babelio et à toute son équipe pour le soin donné à cette rencontre. Soirée agréable à refaire avec plaisir !