de Gérard Papier-Wagner
Relié – 23 octobre 2022
Éditions : Independently published
Parce qu’il arrive que s’accordent les événements et le cœur pour offrir une opportunité, Mathias croit possible de renouer avec Hélène, dont il fut très proche au collège. Rendez-vous est pris ce matin de Noël 88 pour le soir même. En attendant, il revisite son passé avant d’écrire une nouvelle page de sa vie, espère-t-il. Seulement, dans ce passé, il y a Mona morte en 83 à St-Vincent, où elle fut déjà trouvée en 49 dans des circonstances étranges et inexpliquées. Son grand-père l’avait bien prévenu Puisque je te sens décidé à la fréquenter, je préfère anticiper sur ce que se croiront autorisées à te dire de bonnes âmes. Avant de te relater la vérité, du moins ce que j’en sais, il est de mon devoir de te mettre en garde, car à un mystère ne peuvent que s’en ajouter d’autres. Mathias aima Mona durant vingt-trois années riches de bonheurs, déceptions et doutes sans savoir en vérité qui elle fut réellement.
Un roman étonnant !
MONA est le dernier roman de Gérard Papier-Wagner, qu’il m’a gentillement fait parvenir. Depuis plusieurs mois maintenant, je ne lis plus la quatrième de couverture des livres qui me sont proposés, et là, j’ai eu une véritable grande et belle surprise avec ce sujet que je n’attendais pas du tout…
L’écriture est très agréable poétique parfois, malgré le fait qu’elle soit riche et recherchée, quel bonheur ! Je suis, en effet, retombé sur des mots que je n’avais plus l’habitude de lire. La thématique de la religion dans le récit est très bien développée aussi tout en restant un très beau livre d’amour, dans tous les sens du terme.
Mais c’est surtout l’intrigue qui m’a vraiment emportée et tenue en suspense jusqu’à la fin du récit. Gérard est arrivé à créer un personnage hors norme, sensible à qui je me suis très vite attaché, ses descriptions, les nombreux personnages émouvants, font de ce roman atypique, un livre que je ne suis pas prêt d’oublier.
1949, à Saint-Vincent dans la crèche de l’église, un bébé est trouvé le jour de Noël. La presse, les journalistes s’emparent de ce sujet qui défie la logique !
Pas de parents, il est apparu, comme venant de nulle part.
Le bébé grandit et devient une petite fille très intelligente qui malheureusement est sourde et muette. Très vite, on se rend compte qu’elle est très douée pour les langues anciennes et n’a de cesse de dévorer tous les textes anciens qu’elle peut trouver.
Qui est Marie-Noël qui se passionne très tôt pour la religion et les anciens manuscrits ?
D’où vient celle qui très exactement trente-trois ans plus tard, sera retrouvée morte dans l’église où elle était apparue ?
Pourquoi et comment Mathias est tombé sous son charme dès son plus jeune âge malgré, tous les mystères qui l’entouraient ?
Un livre “différent” que je vous conseille vraiment.
J’ai passé un très bon moment de lecture…
Merci Gérard.
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Extraits :
« L’ombre des grands chênes de l’orée sur la façade était percée des rectangles de lumière jaune des hautes portes-fenêtres du salon, trop loin pour voir à l’intérieur. Ma montre indiquant déjà cinq heures, nous avons dévalé le coteau, jusqu’au rond-point du tilleul, et dans un souffle franchi la terrasse, traversé le hall, puis raccroché nos manteaux dans le couloir. »
« Je suis né mardi 7 juin 49, dans la chambre seigneuriale du manoir de Braissac.
En dépit des vives protestations de ses parents, de son époux, et de la compétence non confirmée du médecin récemment installé rue Carnot, ma mère avait catégoriquement refusé d’accoucher à la clinique de Fontainebleau. Sa santé ne suscitait aucune inquiétude, pas plus que la mienne intra-utérine, mais sait-on jamais pour une première grossesse ? Vers huit heures, commença le travail, et je vins au monde précisément à dix heures et dix minutes entre les mains du jeune Luc Mérien, ravi d’un si prompt dénouement. »
« Grand-père disait qu’il existe des harmonies que seul peut percevoir un esthète et que mourir en état de vacuité mène tout droit au paradis. Pour la vacuité, je ne savais pas, mais pour le paradis, j’y étais, puisque Mona me tenait la main. Il fallut bien se décider à quitter ce Nirvana. Par trois fois, elle s’immergea, ai-je supposé, en guise de purification. Nous n’avions pour serviette que le torchon du goûter. Mona insista pour que ce fût moi d’abord. Lorsque j’eus terminé, elle avait mis son linge à sécher, demeurant nue pour aller lire sur l’herbe. N’osant pas la regarder, je m’étendis de côté pour dissimuler mon désir trop manifeste. »
« Ne sois pas amer, puisque je ne le suis pas, le destin m’a donné bien plus que je ne pouvais espérer. »
Né en 1941 à Paris, diplômé architecte en 1966, Gérard Papier-Wagner a exercé en tant qu’urbaniste-architecte à Pointe-Noire en République du Congo, puis à Batna dans les Aurès en Algérie avant de travailler, en libéral à Rennes, dans sa propre agence d’architecture jusqu’en 2001. Il s’est ensuite consacré à l’écriture de romans et de poèmes. Marié depuis 1962 avec Marie-Thérèse assistante sociale, il n’a pas eu d’enfant.
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