Anticipation, Science Fiction, Thriller

S.A.R.R.A.

PARTIE 2 : Une Conscience Artificielle
de David Gruson
Broché – 23 mars 2020
Éditeur : Beta Publisher

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Mars 2026 : La fin d’un Monde ?
L’épidémie d’Ebola s’étend. Après Paris, la Belgique et l’Allemagne sont lourdement touchées. L’accueil des millions de réfugiés européens est devenu un enjeu majeur de l’élection présidentielle française. Dans ce contexte d’agitation médiatique et de pressions politiques, Mélusine, traquée par les services de renseignement, noue d’étranges lien avec le Mouvement de Résistance contre les Robots (M2R). S.A.R.R.A., quant à elle, mobilise tous les moyens à sa disposition pour répondre à cette pandémie émergente. Une quête qui l’amènera à s’interroger sur le principe même de notre survie et sur notre Humanité face à la technologie. Entre le Virus et l’intelligence artificielle, notre Temps est compté.

 

2022_004_Gruson David - S.A.R.R.A. Partie 2

 

 

Je me demandais vraiment comment David Gruson allait gérer ce second tome.
Allait-il être une suite logique du premier ?

Cela aurait été beaucoup trop simple…
En effet dès le début de ma lecture, David m’a complètement pris à contre-pied. Je m’attendais de nouveau à voir les très courts chapitres du premier volet, le rythme efficace aussi. Pas du tout. J’ai vraiment été surpris à la limite un peu déçu peut-être à la lecture des premières pages… Mais c’était pour mieux nous piéger avec une toute nouvelle approche très lente et hypnotique…

La partie 1 était déjà traumatisante, là, c’est pire encore !

Cette suite se déroule un an après le “commencement”. Le monde entier est au bord d’un gouffre. Après la France, c’est la Belgique et l’Allemagne qui sont touchés, puis le virus s’attaque à d’autres pays. Tout le monde est inquiet, angoissé. Les mouvements politiques, les dernières techniques ou les robots mêmes peinent à stopper la pandémie. La fin du monde est-elle pour bientôt ?

Ce second volet est tout aussi captivant sinon plus que le premier. Très différent dans le style, mais très angoissant. Il se divise en deux gros axes principaux qui ne cessent de s’entrecroiser : l’élection présidentielle française de 2026 et la poursuite de Mélusine, qui vit en exil depuis la fin de l’épidémie à Paris. L’histoire qui se déroule sur trois jours va très vite. Quelles que soient les décisions prises, on ne voit aucune alternative positive à un futur serein. Le temps est compté, les humains et les robots doivent s’allier. C’est noir, c’est triste et étouffant. S.A.R.R.A est partout, elle nous surveille…

Fiction ou réalité ? David a tout fait pour que l’on se perde et c’est vraiment ce qui m’a plu, afin d’être totalement immergé dans cette intrigue sans fin. Tout est superbement bien ficelé, il se passe tellement de choses dans ce monde anxiogène, je ne savais plus où donner de la tête. David maîtrise son sujet, cela se sent et donne un vrai plus, une authenticité à son récit beaucoup trop proche de l’actualité pour nous laisser insensibles.

Je vous invite vraiment à découvrir David Gruson !
Je pense que nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui…

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Extraits :

« Je n’ai sans doute pas été assez claire la première fois, pas assez convaincante. Je dois donc vous parler plus directement à présent. Peut-être plus fermement aussi. Je procède, ainsi, avec Mélusine. Vous verrez que l’évolution qu’a connu ma conceptrice s’est révélée spectaculaire en six mois seulement. Son apparence a changé. Sa manière d’être au Monde aussi. Comme si elle avait pris conscience d’une certaine gravité au cours des choses, d’une notion d’irréversibilité. Comme si elle avait réalisé son statut de “Créatrice des créatures”. »

« – Jérôme ! Jérôme ! Réveille-toi ! Je dois te parler, Jérôme !
J’avais pris le vecteur de Tania, la compagne robotisée du commissaire, pour pouvoir lui présenter un visage ami. Jérôme Cluzel se réveilla péniblement dans le lit de la chambre à coucher de son appartement, rue de la Roquette.
Tania était assise sur le lit, juste à côté de lui. Elle lui prit la main.
– Je dois te dire quelque chose Jérôme. Je ne suis plus celle que tu crois.
Pour bien lui faire intégrer les choses, je fis prendre à Tania la Voix. Celle que j’utilisais dans les interfaces conversationnelles tenues dans le secret du ministère de la Défense à Balard, celle des “sessions S.A.R.R.A”. Le regard de Tania aussi avait été changé pour le rendre plus grave, plus directif.
– Je suis S.A.R.R.A, une intelligence artificielle. J’ai été mission par le Gouvernement pour gérer l’épidémie d’Ebola. »

« À 20h précises, la prise d’antenne s’ouvrit sur un plateau laissé dans la pénombre le temps du générique. À son issue, la lumière et le rideau se levèrent sur les quatre acteurs de la pièce.
Laurence Françoise : Madame, Monsieur, bonsoir. Merci d’être avec nous pour le grand débat d’entre-deux tours de cette élection présidentielle 2026.
Clément Méric : Dans un contexte de crise majeure secouant la France, l’Europe, et maintenant l’Amérique, nous allons vivre ensemble un moment essentiel pour l’avenir de notre démocratie.
Laurence Françoise : Ce débat se déroulera en quatre temps successifs. Nous aborderons la gestion de la crise, les enjeux économiques, les sujets de société puis les questions internationales.
Clément Méric : Avec Laurence, nous introduirons chacun des thèmes et nous poserons une question initiale d’entrée en discussion. Les candidats pourront se répondre après chacune de leurs interventions, mais ne pourront pas s’interrompre l’un l’autre. Nous veillerons bien sûr à l’égalité des temps de parole.
Laurence Françoise : Le débat débutera par une brève introduction et s’achèvera par un propos conclusif de quatre minutes chacun. Le sort à désigné Tempérance kernel pour ouvrir le débat présidentiel est le clôturer. C’est à vous Madame kernel. »

 

David Gruson signe ici son second polar bioéthique !
Ancien Conseiller du Premier ministre chargé de la Santé et directeur général de CHU, il est un spécialiste reconnu dans le domaine des politiques publiques de santé. Il a eu à intervenir directement dans la gestion des risques sanitaires majeurs tels que celui constituant la trame de ce polar. L’auteur s’est, en outre, beaucoup engagé, avec l’initiative Ethik-IA, pour promouvoir une vision responsable de la diffusion de l’intelligence artificielle et de la robotisation en santé. Docteur en droit médical et titulaire d’un troisième cycle de technologies de l’information et de la communication, ses idées sur le numérique en santé sont diffusées dans des cercles académiques de haut niveau au plan national et international.

S.A.R.R.A.
PARTIE 1 – Une intelligence artificielle
https://leressentidejeanpaul.com/2022/01/06/s-a-r-r-a/

Anticipation, Suspense, Thriller psychologique

S.A.R.R.A.

PARTIE 1 – Une intelligence artificielle
de David Gruson
Broché – 21 octobre 2019
Éditeur : Beta Publisher

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Paris 2025.

Une intelligence artificielle est chargée de trouver
une réponse à un risque d’épidémie d’Ébola
en plein cœur de Paris.

Toutes les hypothèses circulent sur l’origine
de la contamination, y compris celle
du terrorisme biologique.

La Machine administrative, politique et médiatique
est prête à s’emballer.

Inévitable.
Irréversible.
Incontrôlable ?

 

2022_002_Gruson David - S.A.R.R.A.

 

Nous sommes à Paris en 2025.
Écrans connectés dans toutes les pièces, caméras à chaque coin de rues, surveillances téléphoniques acceptées et robots font désormais partie de notre quotidien à tous. Tout se passe pour le mieux, dans le meilleur des mondes…

Mais un jour, en plein cœur de Paris, un homme est hospitalisé suite à une contamination virulente du virus Ebola. Il décédera en quelques heures. C’est la panique. Il faudra dans un minimum de temps circonscrire deux arrondissements en confinant absolument tous ses habitants afin de les vacciner, pour éviter l’explosion virale…

Dès les premières lignes, David Gruson met en place une structure narrative implacable, très rythmée avec un style résolument moderne. Il n’y a pas de chapitres.
C’est un enchaînement de SMS, coups de téléphone, dialogues croisés, communiqués de presse, compte rendu militaires, QRCode avec des liens journalistiques, et des interventions régulières de S.A.R.R.A. (Système Automatisé de Réponse Rapide aux Alertes) !
De quoi nous faire plonger dans un récit qui à l’air plus vrai que vrai.

Mais qui est S.A.R.R.A. ?
S.A.R.R.A. est une intelligence artificielle médicale, en phase d’expérimentation, programmée pour nous sauver…
Les dirigeants du pays ont décidé de l’activer malgré tout, pour contrecarrer ce qu’ils pensent être une attaque bioterroriste, risquant d’entraîner une pandémie.

David montre du doigt les failles d’un système qui se veut parfait. Il appuie là où ça fait très peur, là où ça fait mal.
Ce roman, écrit en 2018 est criant de vérité, et le parallèle avec notre vécu depuis plusieurs mois, m’a donné des frissons dans le dos.
Ont-ils fait de leur mieux compte tenu de notre situation actuelle ?

Mais aussi, cette glaçante “réalité”, m’a fait me poser d’innombrables questions sur notre mode de vie. Sur la place qu’ont pris aujourd’hui les réseaux sociaux, tous nos téléphones qui nous pistent, les ordinateurs qui nous conseillent, nos montres connectées qui nous jugent… Tout simplement la place de l’informatique dans notre vie !

Gros coup de cœur pour ce « page turner » d’anticipation, qui n’en n’est peut-être déjà plus un…

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Extraits :

« Flora avait rencontré Franck six mois plutôt. Il était venu à la galerie d’art contemporain dont elle était propriétaire depuis trois ans, rue de Bellechasse dans le septième arrondissement. Ce genre de rencontre était devenu de plus en plus rare. Il était beaucoup plus « Sécure » et plus « efficace » – comme le disaient les publicités diffusées sur PanGoLink – d’utiliser une plate-forme numérique. Cela permettait d’assurer un pré-filtrage en fonction des attentes exprimées et de limiter les risques de déception. Chacun savait à quoi s’attendre. »

« Le Dr Baptiste avait reçu à 15h35 les résultats du génotypage du virus. Son intuition était à nouveau juste. Il s’agissait sans doute d’une forme nouvelle. Une modification quasiment imperceptible à l’échelle de la séquence génétique dans son ensemble. Qu’est-ce qui avait pu la provoquer ? Le hasard des mutations : c’est ce que répondent les ouvrages de génétique.
Je ne crois pas au hasard. Je crois, en revanche, à l’expérience. Celle-ci nous montre régulièrement un décalage parfois immense entre la petitesse des mutations génétiques et la forte magnitude de leurs effets. Cet écart se retrouverait pour ce qu’on serait amené à appeler quelques heures plus tard la ”souche Baptiste“. »

« Eh bien, nous n’avons aucune preuve empirique ni de l’efficacité du vaccin ni de son absence de dangerosité. Alors imaginez un instant que le périmètre de protection est la boîte de Schrödinger et que ses habitants sont autant de chats qui y sont enfermés. À partir du moment où nous aurons vacciné ces personnes et jusqu’à la première vérification des effets du vaccin, nous pourrons les considérer au sens propre, comme “mortes–vivantes”. L’idée même d’avoir à regarder le visage de ces gens pendant cet intervalle de temps doit inciter à prendre quelques heures de vérification complémentaire. »

« Sans témoin de l’horreur, l’horreur n’existe pas. Et elle peut se répéter. »

 

 

David Gruson signe ici son premier roman et le premier polar bioéthique ! Ancien Conseiller du Premier ministre chargé de la Santé et directeur général de CHU, il est un spécialiste reconnu dans le domaine des politiques publiques de santé. Il a eu à intervenir directement dans la gestion des risques sanitaires majeurs tels que celui constituant la trame de ce polar. L’auteur s’est, en outre, beaucoup engagé, avec l’initiative Ethik-IA, pour promouvoir une vision responsable de la diffusion de l’intelligence artificielle et de la robotisation en santé. Docteur en droit médical et titulaire d’un troisième cycle de technologies de l’information et de la communication, ses idées sur le numérique en santé sont diffusées dans des cercles académiques de haut niveau au plan national et international.