Amour, Drame, Histoire

Et la vie reprit son cours

Les Déracinés***
de Catherine Bardon
Broché – 28 mai 2020
Éditeur : Les escales éditions

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Après Les Déracinés et L’Américaine, découvrez le troisième tome de la superbe fresque historique imaginée par Catherine Bardon. Au cœur des Caraïbes, en République dominicaine, la famille Rosenheck ouvre un nouveau chapitre de son histoire.

Jour après jour, Ruth se félicite d’avoir écouté sa petite voix intérieure : c’est en effet en République dominicaine, chez elle, qu’il lui fallait poser ses valises. Il lui suffit de regarder Gaya, sa fille. À la voir faire ses premiers pas et grandir aux côtés de ses cousines, elle se sent sereine, apaisée. En retrouvant la terre de son enfance, elle retrouve aussi Almah, sa mère, l’héroïne des Déracinés. Petit à petit, la vie reprend son cours et Ruth – tout comme Arturo et Nathan – sème les graines de sa nouvelle vie. Jusqu’au jour où Lizzie, son amie d’enfance, retrouve le chemin de Sosúa dans des conditions douloureuses.
Roman des amours et de l’amitié, Et la vie reprit son cours raconte les chemins de traverse qu’emprunte la vie, de défaites en victoires, de retrouvailles en abandons.
Guerre des Six-Jours, assassinat de Martin Luther King, chute de Salvador Allende… Catherine Bardon entrelace petite et grande histoire et nous fait traverser les années 1960 et 1970. Après Les Déracinés, salué par de nombreux prix, et le succès de L’Américaine, elle poursuit sa formidable fresque romanesque.

“La saga qui nous transporte.” Olivia de Lamberterie, ELLE

 

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Le soleil éclatant sur une plage de sable fin à perte de vue, la mer qui va et vient dans son rythme nonchalant, le vent qui caresse vos cheveux… Vous visualisez la scène ?

Et bien, Et la vie reprit son cours, ce n’est pas ça du tout !

J’ai rencontré Catherine Bardon en janvier 2017 lors de sa première séance de dédicaces.
Son premier roman, Les Déracinés, m’a ouvert la porte d’une saga familiale très attachante qui s’est poursuivie ensuite avec L’américaine. Une saga qui m’a révélé un pan que je ne connaissais pas du tout de l’histoire de la communauté juive d’Autriche. C’est donc avec la famille “Rosenheck” qui sentant un climat de plus en plus hostile envers les Juifs et la montée du nazisme, décida de partir vivre en République Dominicaine, un peu avant la Seconde Guerre mondiale, où l’on promettait des visas aux Juifs d’Europe. Je me suis avec eux, envolé vers ce monde nouveau.

Et la vie reprit son cours est le troisième volet de cette fresque historique, de cette histoire de femmes décidément fortes et fort attachantes. Ce volet se déroule dans presque toute son intégralité en République Dominicaine à Sosúa, que j’ai eu la chance de visiter plusieurs fois. J’y ai retrouvé les ambiances, les odeurs et la vie qui s’y déroule à un rythme très différent du notre, un endroit où tous les gens s’entraident, se parlent, se connaissent…

Nous sommes en 1967, Ruth après avoir tenté de vivre aux États-Unis au début de années 60, décide finalement de retourner en République Dominicaine avec sa fille Gaya, encore bébé, là, où s’était installé sa famille.
Catherine Bardon raconte son histoire dans la Grande Histoire agrémentée de données historiques, pour mon plus grand plaisir. J’ai découvert que cette île, ne fut pas forcément idéale pour ceux qui y vivaient, en effet le pays a subit durant des années une dictature très éprouvante pour les locaux.
Durant toute ma lecture, une fois encore, j’ai eu l’impression de faire partie de la famille, de vivre leur vie, de vivre à leurs côtés. Et je peux vous assurer qu’elle n’est pas simple du tout, les aléas, les maladies, les décès viennent contrebalancer les histoires d’amour, les naissances et les retrouvailles. Catherine est arrivée, tout en finesse avec ce qui fait le charme des fresques romanesques, à me faire partager leurs vies à travers plusieurs générations dans ce pays devenu désormais le leur. Pendant ce temps-là, le monde continue à tourner. Martin Luther-King est assassiné, les États-Unis filment le “premier pas sur la Lune”, chute de Salvador Allende, les Jeux olympiques de Munich souffrent d’une horrible prise d’otages qui finira malheureusement très mal…

Une trilogie absolument passionnante que je vous conseille vraiment.
Gros coup de cœur en trois tomes !

Hâte de retrouver Ruth, Gaya, Almah, Domigo, Arturo, Nathan et tous les autres personnages qui m’ont fait vibrer pendant plusieurs heures, dans l’opus suivant…
Un invincible été.

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Extrait :

« Je tirai sur les rênes, un coup sec, et j’arrêtai mon cheval. Je pris une profonde inspiration, relâchai tous les muscles de mon corps. La vue, les parfums, les sons, c’était une symphonie pour les sens. Un instant parfait dans les couleurs pâles du petit matin de l’hiver caraïbe. »

« J’aimais la beauté pure de la terre resplendissante, j’aimais cette lumière d’une limpidité sans pareille, j’aimais la puissance des couleurs crues, le jeu des formes aussi abondantes que tumultueuses, j’aimais l’air embaumant les multiples fragrances des tropiques, j’aimais ces paysages pleins de poésie enfantine… 
En observant le spectacle de ce matin-là, je commençai à guérir d’un mal dont je ne savais même pas que j’avais souffert, le manque de mon île. »

« Jérusalem, juillet 1967

Chère Almah,
Cette courte lettre pour te rassurer.
Une guerre de plus.
Il est donc écrit que nous ne vivrons jamais en paix. Nous aurions pu croire, après ce que nous avons traversé, particulièrement notre peuple, que le monde serait plus sage. Nous aurions tant aimé qu’il soit plus sage, comme nous aspirions si fort à la paix. Et nous allons de déception en déception. Plus que jamais je pense que la guerre est une fatalité et la paix une utopie. »

« Plus tard Almah nous raconterait toute l’histoire. Cette histoire qui était comme un roman. Toute la vie de ma mère était comme un roman. Aucun personnage n’était secondaire, tous avaient un rôle décisif dans la toile de sa vie. Mais pour l’heure elle s’en tint à l’essentiel : elle avait retrouvé un vieil ami d’enfance à Jérusalem et elle l’avait épousé. Sans tambour ni trompette. »

« Je nous contemplais et je comprenais à quel point nous sommes constitués des êtres qui nous entourent. Ce fut un été magique, des semaines d’harmonie, une bulle de bonheur absolu suspendue dans nos vies, ce moment merveilleux de l’été qui précède les tempêtes de la saison des cyclones. »

 

Catherine Bardon est une amoureuse de la République dominicaine où elle a vécu de nombreuses années. Elle est l’auteure de guides de voyage et d’un livre de photographies sur ce pays. Son premier roman, Les Déracinés (Les Escales, 2018 ; Pocket, 2019), a rencontré un vif succès.

L’Américaine
https://leressentidejeanpaul.com/2020/07/06/lamericaine/

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