Anticipation, Émotion, Dystopie

Les enfants de l’avenir

de Cynthia Jhaveri
Broché – 2019
Éditeur : Éditions Eclectica

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Kara, 17 ans, vit à Lifeland, un pays dont un conglomérat a pris le contrôle il y a longtemps. Afin d’éviter la fin programmée des humains, la fonction principale de ses habitants est désormais de concevoir 4 enfants et de les élever jusqu’à ce que ces derniers prennent la relève. Quand le tour de Kara arrive, celle-ci, très déterminée, refuse de se plier aux règles de ce monde « merveilleux » où les familles sont pourtant chouchoutées.
Elle s’enfuit, s’exposant ainsi au sort réservé aux rebelles.
Seule, pourchassée, toujours à l’affût du moindre danger, elle apprend qui elle est vraiment à l’intérieur d’elle-même et se découvre des capacités insoupçonnées. Au cours de cette folle fuite à travers tout le pays et de sa lutte quotidienne pour la survie, elle rencontre de nombreux personnages énigmatiques. Des ennemis surtout, mais aussi des individus qui prétendent vouloir l’aider. Mais peut-elle vraiment se fier à eux ?

 

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Cela fait plus de 45 ans que je parle régulièrement autour de moi, des romans que j’ai lu. Ceux qui m’ont plu surtout !
On le fait bien pour les films ou pour la musique. J’ai pensé très jeune qu’il devait en aller de même pour la littérature. Puis, j’ai grandi, un jour je me suis rendu compte que je n’avais rien inventé, que c’était même un métier qui existait… Je me souviens d’avoir ressenti une bouffée de plaisir ce jour-là.
Plus tard, je décidais de partager avec ma “libraire” des petites chroniques que je faisais à la main et que nous posions sur les livres qu’elle vendait. Plus tard encore, c’est l’informatique qui est venue me donner un sacré coup de pouce, me permettant de classer, d’archiver mes différents articles.
Mon métier aussi m’a fortement aider à la mise en page et depuis 2018 mes “Ressentis” ont vu le jour sur Facebook…

Aujourd’hui, pour la première fois, il s’est passé quelque chose que je n’avais encore jamais vécu, même jamais anticipé.
Les milliers de livres que j’ai achetés durant ma vie, et dernièrement la centaine de “SP” que je reçois tous les ans ne facilitent pas toujours mes choix et l’ordre de mes lectures. Mais je m’adapte, je jongle souvent, vous ne pouvez même pas vous l’imaginer.

Aujourd’hui… Je suis triste.
Très triste même… Au point de me sentir un peu coupable, d’avoir l’impression d’avoir fait une faute malgré moi.

“Les enfants de l’avenir” se trouve sur mes étagères depuis plusieurs années déjà. J’ai fait passer d’autres romans avant celui-ci, jours après jours, mois après mois, années après années. Hier soir, je suis allé, comme régulièrement faire “un tour” dans mes livres à lire, pour voir quel serait le nouvel “élu”…
Et c’est celui-ci que j’ai pris.
J’avais retardé ce moment, mais je savais au fond de moi qu’un jour, il me faudrait le lire.

J’ai rencontré Cynthia Jhaveri, juste avant la Covid et je me souviens d’une femme charmante et très souriante.
J’ai lu son livre d’une traite cette nuit…
Comment lui dire maintenant, que son roman m’a touché, m’a emporté.
Cynthia n’est plus… elle nous a quittée…

J’aurais tellement aimé pouvoir parler de son roman avec elle, de ce qui se déroule dans notre politique actuelle…
Son message est tellement clair, elle avait tout compris… bien avant moi. Elle avait compris et décidé de nous raconter sa vision du futur à travers une trilogie, dont je n’ai même pas les deux autres tomes, que je vais m’empresser de me procurer, afin de les lire au plus vite !

Kara à 17 ans.
Elle a décidé de dire non à ceux qui veulent contrôler sa vie.
Elle a 17 ans, mais est bien plus mûre que ses quelques amies. De plus elle a un don que lui a accordé la nature et surtout, elle est consciente de tout ce qui se déroule sous ses yeux, que sa vie n’est qu’une mascarade et que seuls quelques “élus” auront le droit de vivre comme ils le souhaitent, les autres, ne sont que des pions.

Les autres… n’ont le droit que de s’incliner devant le pouvoir, afin de “vivre” les quelques années qu’on leur a autorisées.
Les autres… C’est nous !

Où que tu sois, merci Cynthia…

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Extraits :

« Selon les lois du régime des élus, tout garçon et toute fille entre l’âge de 15 et 17 ans vivant à Lifeland, son pays, devait trouver un compagnon et commencer a procréer au plus tard à l’âge de 18 ans. Cette loi avait été édictée lorsque leur société avait failli s’éteindre. À cette époque, les femmes étaient très actives. Elles travaillaient, avaient des responsabilités importantes et faisaient peu d’enfants. Une épidémie, qui avait tué un certain nombre d’entre elles ainsi que de nombreux jeunes, s’était rajoutée à cela. Des mesures sévères avaient donc été prises par le régime pour pallier l’appauvrissement en enfants et la fin programmée des humains. »

« – Soyons clairs, lança-t-elle pour ceux qui les espionnaient. Il n’est pas question qu’il se passe quoi que ce soit entre nous. On peut partager le lit, mais N’ESSAIE MÊME PAS DE ME TOUCHER.
— Je n’en ai ni l’envie ni l’intention, rétorqua Cory. Mais merci de ne pas me laisser dormir dans la baignoire.
C’était une boutade. Il n’y avait pas de baignoire, juste une petite douche.
– C’est dommage, pensa Kara. Dans d’autres circonstances, nous aurions peut-être pu devenir au moins des amis. Mais pas comme ça. »

« Quand je pense à ces minables qui criaient de joie sur leur bateau, s’exclama l’un d’entre eux.
Kara se raidit. Elle avait un mauvais pressentiment. Un très mauvais pressentiment.
– C’est toujours la même chose, renchérit un autre. Ils ne savent pas ce qui les attend. Dire qu’ils gobent toutes ces conneries qu’on voit sur les diffuseurs pour “la retraite”.
– Tu parles d’une retraite, s’esclaffa un troisième. S’ils pensent avoir eu une vie difficile, ils vont être surpris par sa fin. »

« Elle se réveilla en sursaut sur la table, haletante comme si cela n’avait pas été un cauchemar et que des doigts avaient vraiment emporté le souffle de sa vie. La peur au ventre, elle renversa la chaise sur laquelle elle était encore assise, s’empara d’un coussin, de son sac à dos et s’enfuit de la maison aussi vite qu’elle le put. Cela avait semblé trop vrai. Elle avait du mal à croire que ce n’avait été qu’un cauchemar. Peut-être était-ce un rêve prémonitoire. »

Cynthia Jhaveri est née à Beyrouth d’un père d’origine indienne et d’une mère suisse allemande. Ses parents se sont ensuite établis à Genève où la Suissesse a grandi et effectué son cursus scolaire. Mariée à un Breton, cette jeune quadragénaire dynamique a travaillé toute sa vie en tant que journaliste pour la presse romande puis dans la communication d’entreprise.
L’imaginaire est son univers et l’écriture sa passion depuis l’âge de 8 ans, où elle a rédigé sa première histoire sur la différence.

Elle décède à l’âge de 48 ans, après un long combat contre sa maladie.

Historique, Suspense

Le Soleil rouge du Tsar

de Violette Cabesos
Poche – 11 mars 2021
Éditeur : Mon Poche

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Milena, petite-fille de Russes blancs, a une passion : les trésors perdus de la Russie des tsars. Alors qu’elle s’apprête à partir pour Saint-Pétersbourg où une cache datant de 1917 vient d’être découverte, elle apprend que sa maison de Nice a été saccagée. Sur les murs, d’énigmatiques vers slaves, probablement des références codées à Vladimir le Grand, fondateur de la Sainte Russie.

Un siècle auparavant, Vera, ballerine du théâtre Mariinsky, est déchirée entre les faveurs d’un grand-duc, son amour pour un poète anarchiste, et un brûlant secret d’Etat dont sa famille est dépositaire.

Au-delà du temps et des frontières, une mystérieuse et terrifiante malédiction semble lier ces deux femmes. Faut-il y croire ? Comment ne pas y succomber ?

Au fil d’un suspense historique éblouissant d’érudition, Violette Cabesos nous plonge dans les méandres de la Russie éternelle, sur les traces des Romanov, de Raspoutine et d’obscurs espions du FSB.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Certains auteurs, lorsqu’on les a “attrapé”, on ne peut plus les lâcher !
Violette Cabesos, fait, pour moi, partie de ceux-là.

D’abord il y a eut, “La promesse de l’ange”, puis “La parole perdue”, tous les deux écrits à quatre mains avec Frédéric Lenoir. Plus tard, “Le teinturier de la lune”, et enfin “Portrait de groupe avec parapluie”. Chacun de ses romans m’a fait rêver et voyager… Dès que j’ai reçu le dernier roman de Violette (Un grand merci aux Édition Mon Poche !), j’ai fait des bonds de joie !!!

Dans ce roman, riche et très bien écrit, Violette mêle habilement enquêtes policières, secrets de famille et énigmes historiques. Que demander de plus !

Passionné d’Histoire, j’ai beaucoup aimé cet ouvrage qui m’a plongé dans l’Histoire fascinante de la Russie des Tsars.
Attention !
Il m’a été difficile parfois, de ne pas me mélanger les pinceaux tant ce roman concentre énormément d’informations et de références. L’alternance du passé au présent à chaque chapitre, la richesse historique du roman et le travail de recherche très poussé et précis de Violette, n’aide pas non plus, avec sa foultitude de personnages… Mais c’est tellement bon !
Le mode narratif est parfaitement maîtrisé et je me suis demandé régulièrement ce qui allait bien pouvoir arriver aux protagonistes de mon récit.

Passionnés de l’histoire de la Russie, si vous aimez le suspense et les intrigues, ce livre est fait pour VOUS. !

À lire absolument…
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Extraits :

« Cette réception est un enchantement, une fièvre qui monte d’heure en heure, et l’accompagnement de trois mois de labeur : en effet, Nicolas II avait donné l’ordre que tous les invités soient costumés comme à la cour du tsar Alexis 1er, deuxième souverain de la dynastie Romanov, qui a régné au XVIIe siècle. Il a fallu chercher des modèles de vêtements d’époque. Tout ce que je savais, c’est que ceux-ci étaient riches, lourds et encombrante, et que Pierre le Grand les avait bannis au profit de la mode à l’européenne, plus pratique. »
…/…
« Soudain, Raspoutine a ouvert les yeux, il s’est redressé et a saisi le prince à la gorge. Parvenant à grand peine à se dégager, terrorisé, le jeune seigneur a appelé Pourichkevitch à la rescousse. Quand le député a rejoint son acolyte, le paysan avait réussi à s’enfuir dans la cour, par une porte que le prince avait oublié de fermer à clef. »

 

 

Violette Cabesos est née le 9 mai 1969 à Valence (Drôme). Après des études d’histoire, de lettres et de sciences-politiques, elle s’installe à Paris en 1994.

Passionnée d’Histoire (notamment le Moyen Âge, la Grande Guerre et le monde moderne), de littérature mais aussi de musique (Bach, Mahler, Smetana, Prokofiev, Chostakovitch, Fauré, Satie, Kurt Weill, Britten…), elle pratique le chant lyrique… et la danse orientale égyptienne.

Amoureuse des vieilles pierres, elle est fascinée par les cathédrales, les églises romanes et les cimetières. Elle apprécie également le vin et la bonne chère !

Elle voue une admiration particulière à Maupassant, Huysmans, Poe, Zweig, Kafka, Perutz, Joseph Roth, Hrabal, Thomas Mann, Gogol, Tourgueniev, Dostoïesvki, Boulgakov, Nerval, Apollinaire, Desnos, Céline, Colette, Simenon, Malet, Boileau-Narcejac, Fred Vargas…

Historique, Roman

La forêt des violons

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Philippe Lemaire
Broché – 10 septembre 2020
Éditeur : Éditions De Borée

Février 1917, St Petersbourg. La famille Malinovski vit richement de ses plantations de thé et de sa fabrique de samovars, indifférente aux événements qui agitent la capitale. Mais bientôt, la Révolution s’intensifie, et ils n’ont d’autre choix que la fuite. Après un long et dangereux voyage, ils atteignent enfin Nice : la famille est réunie, mais ruinée. Ensemble, ils vont pourtant s’inventer un nouveau destin. Kostia, le fils cadet, trouve un poste de livreur dans une fabrique de chocolat, où il rencontrera Marie-José… Quant à Elena, sa soeur, c’est une nouvelle fois sa passion pour le violon qui la sauvera…

 

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Je découvre la plume de Philippe Lemaire avec “La forêt des violons”.
Le style et le ton tantôt direct, tantôt imagé conviennent parfaitement à ce type de récit.
Me voilà en 1917, en pleine révolution russe avec la famille Malinovski.

L’histoire que nous conte Philippe est passionnante. La famille Malinovski, Adélaïde et Nikolaï, est une famille bourgeoise. Grande et belle maison, une usine qui fabrique des samovars à plein temps, des plantations qui produisent des feuilles de thés renommées dans toute la Russie et leurs deux enfants, Elena, virtuose au violon, Kostia qui veux s’engager dans l’armée. Une famille aisée et heureuse en apparence. Mais très vite, on se rendra compte que leur vie n’est pas si heureuse que ça…

Le roman est construit comme un dyptique.

Une première partie, la plus longue, nous raconte les affres de la révolution de 1917, la montée des bolcheviks, dont Lénine est le principal dirigeant, prenant violement le pouvoir en Russie, le Tsar déchu, les grèves dans les usines, des meurtres pour un oui, pour un non, la neige constamment tachée de sang…
Ne tenant plus et pour éviter au mieux la ruine, la famille Malinovski décide de quitter le pays. Commence alors une longue pérégrination à travers des contrées peu accueillantes gelées et enneigées. Leur route sera régulièrement semée d’embuches et d’étonnantes rencontres…

La seconde partie se veut plus calme, quoi que psychologiquement très dure à vivre pour les Malinovski qui se retrouvent en tant qu’émigrés dans la ville de Nice. Ils feront tout leur possible pour récupérer argent et statut social… J’ai malheureusement trouvé cette partie beaucoup trop courte, créant une sorte de déséquilibre au récit. Elle aurait méritée plus de pages à mon goût pour aller plus loin dans le développement final, à moins qu’une suite ne soit prévue !

Les passages qui évoquent la belle Elena et sa passion pour le violon sont superbes. Ce sont des instants entre parenthèses qui sont vécus dans un monde en plein chaos. On sent le bouillonnement qu’elle ressent lorsqu’elle tient son instrument entre ses mains.

L’écriture de Philippe est admirable et complètement adaptée à la période historique.

N’oublions pas les “seconds” personnages, développés au fur et à mesure du récit qui sont délicieux ou repoussants, Gradov, Kroutkine, Ephraïm, Sacha, Marie-José, pour ne citer qu’eux…

“La forêt des violons” est un roman très agréable, il m’a permis de m’évader dans un autre lieu, un autre temps…

Je le conseille à tous les amateurs du genre.

Un grand, très grand merci à Virginie Bourgeon des Éditions de Borée…

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Extraits :

« – Les cosaques, ils arrivent !
L’air sentait l’émeute et le crottin de cheval. Des silhouettes de cavaliers apparurent dans toutes les rues qui débouchaient sur la place. Kostia connaissait trop bien ce genre de manœuvre. Les cosaques bouchaient les issues avant de charger. Il n’en restait qu’une, la gare. Une vibration intense parcourut la foule. Mais personne n’osait encore bouger. Tout sembla figé dans un laps de temps interminable. Puis, soudain, une femme se mit à courir vers l’entrée de la gare. Elle trébucha et s’étala de tout son long dans la neige gelée. Elle se mettait à genoux quand un homme qui courait aussi la bouscula. Puis un autre. Un vent de panique s’était emparé des gens. La femme hurla. On la piétinait. Elle était trop loin pour que Kostia puisse lui porter secours. Elle tentait de se protéger la tête des coups de botte. La place fut bientôt vide. Il n’y eut plus, près de Kostia, qu’un marchand ambulant qui refermait et son éventaire. Il n’avait plus rien à vendre, mais il était resté pour voir ce qui allait se passer. Il recracha les graines de tournesols qu’il était en train de mastiquer, puis, désignant du menton les dernières personnes qui entraient dans la gare, il dit en s’adressant à Kostia :
– Ah ! Ils me font marrer avec leur révolution. Ce n’est pas en montrant leur cul au cosaques qu’ils vont gagner… Enfin, ce n’est jamais très agréable de prendre un coup de sabre dans le bide. Mais si les cosaques avaient voulu charger, ils l’auraient fait depuis longtemps. »

…/…

« Le silence s’éternisait. Un silence dense comme du plomb qui enferme chacun dans ses pensées. La petite fille aux yeux noirs s’était endormie contre sa mère qui lui caressait les cheveux. Même Adélaïde Ivanovna, qui n’avait jamais aimé les juifs, était ému. Kostia se releva pour remettre une bûche dans le feu, soulevant une gerbe d’étincelles. »

 

 

Philippe Lemaire a longtemps été journaliste, présentateur du journal télévisé de France 3 Rhône-Alpes Auvergne.

Auteur de chansons et réalisateur de films documentaires, il se fait remarquer dès son premier livre « Les Vendanges de Lison » (2003).

Il se consacre aujourd’hui à l’écriture. Il a notamment publié « La Mélancolie du renard » (2015), son son neuvième roman, « L’Enfant des silences » (2013) et « Rue de la côte-chaude » (2011). Il prouve une fois de plus son talent dans « La Forêt des violons », son seizième roman.

Ardennais, Il vit en Rhône-Alpes depuis de longues années.

Les racines de Philippe Lemaire, justement, ce sont les Ardennes. « Quand je reviens à Saint-Laurent, je ressens les choses différemment, je me sens heureux, simplement. C’est difficile à expliquer, c’est un peu comme si j’avais les ombres de mes grands-parents à mes côtés. »
Le cheval de bataille de l’écrivain, c’est aussi d’essayer de convaincre que la lecture, c’est indispensable. « Lire, c’est fondamental, explique-t-il. Cela permet de s’évader, de réfléchir, de structurer sa vie. »
Philippe Lemaire s’est mis à la lecture lorsqu’il avait six ans. « Ma grand-mère lisait des romans photos, ça a été mon premier vrai contact avec les livres. Et puis j’ai rencontré un professeur de Français en quatrième, qui écrivait des pièces de théâtre, et les choses se sont enchaînées. »
L’auteur ardennais met aussi, et surtout, de sa vie dans ses romans. « L’écriture traduit une émotion. Si j’angoisse, le lecteur s’en rendra compte. Si je suis tendu, heureux, cela se verra. Toute ma vie j’ai écris, je serais incapable de m’arrêter. Je pourrais même écrire s’il le fallait des modes d’emploi. C’est mon métier, c’est comme si j’étais artisan ou même employé, c’est comme ça. »
Et Philippe Lemaire a choisi son style. « J’écris des romans aux personnages simples. Je n’aime pas ls romans ”coffre-fort” où les lecteurs doivent chercher des combinaisons compliquées  », précise-t-il.