Émotion, Humour, Noir, Polar, Suspense

Commandant François Chanel

36, quai des Orfèvres
de Pascal Marmet
Broché – 29 juin 2023
Éditions : M+

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Une enquête menée par un flic musicien, sur fond de sorcellerie et ayant pour décor les dessous d’une gare parisienne… Parmi les milliers de voyageurs, Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l’air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l’a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère rapidement. Il a bien l’intention de profiter de la naïveté de ce gamin aux chaussures vertes et l’entraîne dans un cambriolage. L’appartement dans lequel ils pénètrent est une sorte d’antichambre du musée des Arts premiers et regorge de trésors africains. Mais ils tombent nez à nez avec la propriétaire et collectionneuse. Comme elle s’est blessée en tombant dans les escaliers, ils lui viennent en aide avant de s’enfuir. Pourtant, quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, abattue de cinq balles tirées à bout portant. Le commandant Chanel, chargé de l’enquête, s’enfonce alors dans l’étrange passé de cette victime, épouse d’un ex-préfet assassiné quai de Conti peu de temps auparavant. Un polar haletant sur fond de sorcellerie qui nous dévoile les coulisses de la gare de Lyon et nous ouvre les portes du célèbre 36 quai des Orfèvres.

 

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Une troisième enquête pour le “Commandant François Chanel”, et c’est toujours aussi passionnant !

Et je dirai même que pour moi, c’est la meilleure à ce jour, le fait de bien connaître maintenant les personnages principaux doit y être pour beaucoup.
Non content d’avoir déjà plusieurs personnages hors du commun dans ses récits, Pascal nous en propose d’autres. Deux jeunes stagiaires, intelligentes, malines et jolies… malgré la tendance “machiste” du commandant, ainsi que Laurent et Salomé qui vivent une sorte d’illumination dès que leurs regards se croisent. Que demander de plus ?

Albane de Saint Germain, riche collectionneuse d’art africain, entre autres, est assassinée à la suite d’un cambriolage qu’elle vient de subir.
Les deux jeunes cambrioleurs n’avaient pourtant pas l’air violents, au contraire… C’est plutôt elle qui me donnait l’impression d’être, une “étrange” femme !
Qu’a-t-il bien pu se passer pour qu’il y ait un tel revirement de situation ?

Nous voilà dans la nouvelle enquête de notre Commandant préféré !
Une enquête qui va nous plonger au sein de la Gare de Lyon, à travers ses couloirs et dédales, mais aussi dans le monde particulier et très fermé des collectionneurs de statuettes africaines. Et que se passera-t-il durant cette enquête ? Les hommes du 36, quai des Orfèvres apprennent qu’ils vont bientôt être “reconditionnés” dans de nouveaux locaux, rue du Bastion, dans le 17e arrondissement, un futur immeuble ultramoderne et ultra sécurisé de huit étages qui sera adossé au palais de Justice de Paris.

Une nouvelle fois, l’écriture de Pascal est parfaitement maîtrisée, captivante et j’ai même trouvé qu’il y avait un peu plus d’émotion dans cet opus très singulier. De nombreux rebondissements interviendront durant l’enquête qui était pourtant bien mal partie… Heureusement, le commandant, mais pas que, veille !

Un très bon polar mêlant action, suspense et une introduction très intéressante dans le milieu de la sorcellerie africaines et les rites anciens. Les dialogues sont truculents, et ils vont si bien au commandant que je ne m’en lasse pas !
De nouveau une belle découverte que je vous conseille…

Un grand merci aux Éditions M+, pour leur confiance renouvelée !

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Extraits :

« – Chers collègues, je profite de cet instant de convivialité pour vous informer de vive voix qu’il a été décidé que l’ensemble des services du 36 quai des Orfèvres et des personnels du Tribunal de Grande Instance déménagera dans le quartier des Batignolles. Aucune date n’a été avancée. Une note de service vous parviendra en temps voulu. Merci de votre attention. Je passe la parole à François Chanel qui se fait une immense joie de remplacer, au pied levé, notre président qui, rassurez-vous, va beaucoup mieux. »

« Une idée surgit. Il glissa autant de billets que son slip pouvait en contenir, fourra dans son sac à dos la statuette à la pierre bleue et le reste de liasses. Son bras s’immobilisa. Une seconde idée vint. Il conserva une petite liasse de billets dans la main et referma le panneau dissimulé dans la structure du bureau qui, au vu de la couche de poussière, ne semblait pas avoir été ouvert récemment.
En descendant l’étroit escalier, il vit la femme ramper péniblement en traînant ses jambes mortes. Elle s’accouda à une commode et tenta d’ouvrir un tiroir. Laurent vint à son secours et libéra le casier. À l’intérieur, il y avait une remarquable boite en cuir noir qu’il ouvrit pensant qu’elle y cherchait des médicaments. Il découvrit un imposant révolver dans une mousse qui avait pris sa forme. Il y avait aussi deux chargeurs, dix balles et un long tube noir.
La femme scintillante au regard bleu océan le fixa. Elle ressemblait à sa mère, mais en bien plus admirable. »

« Après 60 ans, on a irréversiblement la gueule qu’on mérite. La gentillesse s’y lit tout comme la méchanceté. Tous les vices finissent par se feuilleter sur nos rides. Tout se paie, tout remonte à la surface dans un tribunal invisible où sont dénoncés nos entorses, nos travers et nos peines. Et ce préfet avait acquis une “gueule” de moine tibétain.
Pour Chanel, les modifications d’un visage étaient devenues livre ouvert, et il allait sans hésiter dans la profondeur de la peau de l’autre au premier coup d’œil. »

« “Je ma pelle Milène, étoi réponmoa ?”
Comment faire autrement que sourire à cette jolie invitation à tisser un lien. Elle avait les yeux vert pacifique des naîfs, deux couettes rigolotes et la bouche des têtus.
Sous le mot, il écrivit : « Je m’appelle François »
Et elle enchaîna ses questions sans détour :
“alor, gevéteraconté esétou jété au CP éje vé alé au CM1. Tufécoi come métié ?”
“Je suis policier. Et toi, tu veux faire quel métier plus tard”
“Moi, jeveupa courire derièr les méchan, sé trofatigan. Jepréfaire désinatrisse degâto o chocola ou marchende defleur, mai que derose quipic».
Ils finirent par jouer au jeu des sept familles. Bien entendu, Chanel perdit cinq parties sur huit.
Chanel adorait les trains parce qu’avec la SNCF, tout était possible. »

 

Pascal Marmet, est écrivain, romancier, chroniqueur radio.

Après ses études, par rapport à sa famille, il a choisi la voie des affaires. Il a dirigé une entreprise pendant de nombreuses années. Propriétaire d’un hôtel à Nice, il a conjugué sa passion pour l’écriture à son métier d’hôtelier.

Aujourd’hui, il est écrivain à part entière, chronique des auteurs sur une radio Fm (Agora côte d’azur) et organise des rencontres littéraires avec des invités de marque.

Le roman du parfum (2012) a été récompensé par la critique et honoré par un Prix littéraire, le prix spécial du Jury Albayane 2013.

Tiré à quatre épingles (2015), un polar avec dans le rôle principal le commandant Chanel, a obtenu le Prix Cœur de France 2016.

Exécution (2022), où l’on retrouve le commandant Chanel dans une nouvelle enquête.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/01/24/execution/

Il vit depuis 2016 à Cagnes-sur-Mer où il se consacre à l’écriture d’une série policière avec un héros récurrent, le commandant François Chanel qui officie au 36, quai des Orfèvres à Paris. Cette série est une fiction, inspirée de faits réels.

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