Émotion, Drame, Histoire, Roman

L’Aurore

de Nicole Anglés
Relié – 14 mai 2023
Éditeur : Cap Béar Editions

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En 1934, Alba, jeune catalane âgée de seize ans, quitte le giron familial et une mère acariâtre.
Elle entre au service de doña Lucia, riche bourgeoise qui réside dans un magnifique hôtel particulier situé au coeur de Barcelone.
Pendant les années suivantes, l’Espagne connaîtra des bouleversements politiques majeurs, prémices d’années sombres pour l’Europe et le monde. Autant d’évènements qu’Alba, portée par des convictions profondes et la fougue de sa jeunesse, vivra intensément.
Ainsi commence l’aventure de sa vie…

Nicole Anglés, d’une écriture vivante et efficace, focalise l’histoire de ce roman sur l’implication des femmes combattantes durant la guerre d’Espagne.
Leur rôle déterminant dans la révolution sociale organisée par le mouvement libertaire en riposte au coup d’État militaire à l’origine du conflit.
Et leur engagement aux côtés de l’armée républicaine pour éviter l’inéluctable, la prise de pouvoir de la dictature franquiste en 1939.

 

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Tout d’abord, je tenais à remercier Nicole Anglés, qui grâce à son envoi, m’a permis de découvrir une nouvelle “auteure”…

Dès que j’ai reçu L’aurore, très vite, j’ai eu hâte de lire…

Alba, jeune espagnole catalane avait tout pour être heureuse. Mais malheureusement, elle n’est née, ni au bon endroit, ni à la bonne période. L’Espagne commence à subir la dictature franquiste. Avec ses amis et beaucoup d’autres de son âge, ils décideront de monter des groupes de soutien, anarchistes ou pas, le but étant de contrer la montée de l’extrême droite, menée par le général Franco.
Alba s’investit à cent pour cent dans son combat pour la liberté de tous. Elle a appris récemment à lire, alors la vie qui s’ouvrait tel un éventail sur l’avenir des “Femmes libres” se referme aussitôt !
Heureusement, elle n’est pas seule, son frère, sa sœur et ses amis, tous ensemble, ils décident de lutter… puis c’est aussi l’amour qui va entrer aussi dans sa vie à un moment où elle s’y attendais le moins, par le biais d’un jeune partisan qui a quitté sa Russie natale…

Magnifique, j’ai adoré. C’est tellement beau, c’est tellement fort, et si triste à la fois.
Un roman tel que je les aime. J’ai vécu, j’ai aimé et j’ai pleuré, pour tous ses jeunes à qui on a volé leur jeunesse et leur vie.

Le pouvoir !
Joder, je hais la violence, la guerre, les Hommes avec un grand H, qui ne comprennent jamais rien, à part le pouvoir, basta !!! L’Espagne subit les prémices de la nouvelle grande guerre qui s’annonçait dès 1934.

La lecture est très fluide, claire et interactive, pas le temps de s’ennuyer un instant. Beaucoup de dialogues, c’est vivant. On y croit. Le côté historique est omniprésent et c’est vraiment ce qui m’a plu. Essayer de comprendre tout ce que cette jeune génération à endurer, et ce, durant près de 40 ans !
La fin du roman est particulièrement prenante. J’en suis encore tout retourné…

D’ailleurs, je me suis demandé, un moment, si je n’aurai pas aimé quelques pages supplémentaires, pero no, le sujet est tellement bien géré et abouti.

Vale, merci Nicole, merci à toi pour ce cadeau qui a dû te coûter…
Tu m’as emporté loin, très loin… y gracias por supuesto por esta historia tan hermosa, dentro de la Historia.

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Extraits :

« Une lettre postée il y a soixante-cinq ans ! Où avait-elle disparu ?
S’exalta Claire.
La missive trônait sur la desserte de la chaleureuse cuisine.
Étrangère à la curiosité de la jeune femme penchée sur son épaule, au générique du débat diffusé sur France 5 qu’elle n’aurait manqué à aucun prix, la vieille dame semblait hypnotisée.
Sur l’enveloppe jaunie, du cachet espagnol affranchi à deux pesetas, on ne déchiffrait plus que l’année. Mil neuf cent trente-neuf. »

« Le pouvoir des mots. Les livres devaient bien receler quelque trésor s’ils méritaient cette monumentale et fastueuse salle.
Un livre peut changer une vie avait proclamé la señora Duran.
Était-ce exact ? Quel livre aurait le don de changer la sienne ? Serait-elle capable d’apprendre à lire ? Bénéficierait-elle de ces cours de lecture ? Elle n’était pas une ouvrière, pour autant n’était-elle pas une pauvre fille ? »

« Alba identifia la voix de Jordi, stupéfaite. Surprise par sa témérité, reconnaissant pourtant son tempérament idéaliste et sa générosité.
Cinq minutes s’écoulèrent, oppressantes, chacun guettant la réaction du camp adverse. Les gardes d’assaut et les membres de la garde civile s’interrogeaient du regard. Puis, le miracle. Tour à tour, ils abaissèrent leurs armes et rejoignirent le mouvement.
Une clameur d’espoir s’envola dans le ciel catalan. »

« – Je vais te montrer qui c’est qui commande ici ! Tu m’entends, traînée ?
Paco l’agrippa par les cheveux et la maintint plaquée à lui. Son haleine de vin aigre et de tabac froid imprégna Núria qui ne put se détourner lorsqu’il lui cracha dessus.
Projetée sur la table, la figure meurtrie par le chêne rugueux sur lequel la maintenait la poigne brutale de son mari, elle ne vit pas la satisfaction cruelle inonder le faciès de Paco. Une douleur violente irradia son corps quand il la pénétra d’un soubresaut bestial.
Nûria retint ses cris pour ne pas réveiller Ana, sagement endormie dans le lit à barreaux, sur le seuil de l’alcôve qui leur servait de chambre.
« Mon pauvre enfant, pardonne-moi de te donner naissance dans cette fange » implora-t-elle du petit être qui prenait forme dans son ventre »

« Adieu mon Alba, mon amour, ma vie.
Ton Anton. »

 

 

« Je veux écrire un livre ». J’ai jeté cette phrase à ma mère du haut de mes dix ans. C’était à Perpignan en 1971.

À cette époque, ma grand-mère disait en riant qu’elle ne travaillait pas assez pour payer tous les livres que je dévorais. Quelques feuillets se sont égarés et le temps a passé.

Je suis restée une lectrice passionnée. Aujourd’hui, à l’aube de ma seconde vie, j’ai repris la plume et accompli mon rêve. J’aimerais vous offrir ces cadeaux reçus de mes moments de lecture :
L’évasion, le rêve, l’amour, la colère, la tristesse, la peur, l’émotion… la Vie !
« La lecture, une porte ouverte sur un monde enchanté » disait François Mauriac.

Alors, bienvenue dans mon monde et bonne lecture !

Fantastique, Histoire, Philosophique, Suspense

Le Secret ottoman

de Raymond Khoury
Broché – 12 mars 2020
Éditeur : Éditions de Noyelles

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Une uchronie redoutablement efficace, par l’auteur du Dernier Templier.

Istanbul, 1682 : Mehmed IV, sultan de l’Empire ottoman, s’apprête à lancer le second siège de Vienne, alors capitale du Saint-Empire romain, quand un mystérieux visiteur s’introduit dans sa chambre. L’homme, couvert d’étranges tatouages, déclare au souverain pouvoir l’aider à mener à bien ses rêves de conquête…

Paris, 2017 : Un drapeau rouge et blanc flotte sur la ville depuis qu’elle est tombée sous le joug des Ottomans pendant le règne de Louis XIV. Le vendredi est un jour de repos et la langue officielle, le turc. La dynastie au pouvoir, qui a régné avec sérénité pendant des siècles, vit cependant des moments difficiles. L’islamisme radical est devenu une menace.

Kamal en sait quelque chose, lui qui traque les dissidents au sein de la police du sultan. Nisrine, sa belle-soeur, dont il est amoureux dans l’ombre, est quant à elle une avocate opposée au régime. Sa mission met bientôt Kamal sur la piste d’un patient soigné par son frère et qui prétend venir du passé. Mais lorsque les autorités veulent l’interroger, les choses tournent mal. S’ensuit une course-poursuite effrénée dont l’enjeu est un secret enfoui dans la nuit des temps. Un secret qui pourrait, une fois de plus, modifier le cours de l’Histoire…

 

2021_050_KHOURY Raymond - Le Secret ottoman

 

Connaissez-vous Raymond Khoury ?

Il fait parti de ses auteurs qui ont une place privilégiée dans ma bibliothèque.
Ses romans, pour la plupart historiques, voire ésotériques, sont toujours très bien documentés, toujours beaucoup de rythme et de suspense avec des retournements de situations incroyables. À ce jour, j’ai lu tous ses romans.

Pour “Le Secret ottoman”, l’auteur a choisi de nous faire voyager autrement et c’est tant mieux pour nous !

En effet, ce thriller majestueux de 600 pages m’a emporté dans un véritable voyage temporel avec l’Histoire…
Raymond nous avait habitué dans ses romans souvent axés autour des Templiers, à des lectures imaginaires et prenantes, mais ici, il nous propose une uchronie où vous ne reconnaîtrez pas le Paris de nos jours !

Paris 2017.
La ville est sous domination ottomane. Les monuments sont des mosquées et la langue officielle est le turc. Le sultan Abdülhamid III, véritable tyran qui gouverne la ville avec autoritarisme en décapitant les islamistes radicaux qui cherchent à attenter au pouvoir mis en place en orchestrant des attentats.

Istanbul 1682.
Mehmed IV le sultan de l’Empire Ottoman s’apprête à assiéger Vienne la capitale du saint-empire romain.
Un mystérieux visiteur s’introduit dans sa chambre. Un homme rempli de tatouages qui va lui proposer son aide…

Voyager sans le temps et l’histoire, voilà le thème de ce roman qui m’a fait voyager !
Avec une belle aventure qui m’a aussi suscité de nombreuses interrogations philosophiques…
Les personnages sont aussi très attachants et l’intrigue est telle que j’ai eu du mal à lâcher le livre.

Je suis passé ainsi de “notre” monde à un monde “parallèle”, où l’empire ottoman, de nos jours, règne sur pratiquement toute l’Europe, où l’Amérique est exclusivement blanche et chrétienne, où un tzar gouverne la Russie, grand défenseur des chrétiens orthodoxes.
Les coutumes ancestrales côtoient la modernité et la lutte des femmes pour leurs droits et leurs indépendances à complètement disparue. Ce roman fourmille de renseignements et d’anecdotes historiques qui m’ont permis de constater le travail énorme de recherches fourni par l’auteur.
Bien plus qu’un roman, c’est un cours d’histoire très enrichissant, entre démocratie et autoritarisme, la différence est bien subtile dans certains cas.

L’intensité du roman est telle que régulièrement j’avais l’impression d’être au cinéma !

“Le Secret ottoman”, un “Raymond Khoury” en pleine forme, que je vous conseille vivement…
Quel talent !

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Extraits :

« Ramazan réfléchit à la question dans le noir, et se dit qu’il lui fallait pousser plus loin son enquête. Les jambes lasses, il retourna à la salle de séjour et s’assit à la table basse devant son ordinateur, qu’il alluma. Il fit de nouveau défiler les photos des tatouages, de plus en plus interloqué. Il se demandait s’il était prudent de chercher des informations sur Internet avec Hafiza, le moteur de recherche contrôlée par l’État, le seul autorisé dans l’empire. L’étroite surveillance de ses sujets exercée par Abdülhamid s’appliquait aussi au Web, et seuls les sites approuvés par l’État étaient accessibles. Tout le reste était bloqué. »
…/…
« La seule chose qui comptait, c’était de gagner de l’argent, lâcha-t-il, animé par un mépris qui ne demandait qu’à s’exprimer. Peu importait comment on s’enrichissait, du moment qu’on ne se faisait pas prendre. Plus on était corrompu est sûr de soi, et plus on était admiré. Les dirigeants américains étaient tous des menteurs, des tricheurs, des vendus. On entrait en politique par intérêt, pour se remplir les poches et pour se gaver de pouvoir. Les banquiers et les industriels finançaient les élus pour qu’ils les aident à s’enrichir encore plus pendant que les pauvres devenaient de plus en plus pauvres. Ce pays se vantait d’être un grand défenseur des droits de L’homme tout en soutenant de dangereux dictateurs et en poussant à leur perte d’autres pays au nom du profit. »

 

 

Raymond Khoury est un scénariste et un romancier libanais d’origine assyrienne.

Sa famille quitte le Liban en 1975, au début de la guerre civile, pour s’installer aux États-Unis. Il étudie à Rye dans l’État de New York. De retour au Liban, il fait ses études d’architecture à l’Université Américaine de Beyrouth, dans l’espoir d’aider à la reconstruction de sa ville natale. Mais en 1984, la guerre s’intensifie et il est évacué vers Londres à bord d’un hélicoptère Chinook de l’armée américaine.

Il travaille à Londres dans un cabinet d’architecte, puis il s’inscrit à l’INSEAD, à Fontainebleau, pour obtenir un MBA en management. Revenu à Londres, où il vit actuellement, il fait une courte carrière dans la finance. Il y rencontre sa future épouse dont il aura deux filles.

Un banquier rencontré aux Bahamas et qui a des liens avec Hollywood lui suggère d’écrire des scénarios. C’est ainsi que Raymond Khoury va travailler en 2002 à l’écriture de la série américaine « Dinotopia », puis en 2004 et 2006 de la série britannique « MI-5 », qui remporte un grand succès international.

Son premier thriller historique, « Le Dernier Templier » (« The Last Templar »), d’abord refusé en 1996 par un éditeur américain, est publié en 2005 .

Best-seller planétaire, vendu à plus de trois millions d’exemplaires, il sera adapté en 2009 en mini-série télévisée (« Le Dernier Templier »), interprétée notamment par Mira Sorvino et Omar Sharif.

Grand lecteur de bandes dessinée depuis toujours, Raymond Khoury se rapproche de cet art en adaptant ses propres romans. « Le dernier templier » est adapté en bande dessinée en 6 tomes (2009-2016) chez Dargaud.

« Eternalis » (« The Sanctuary », 2007), son deuxième roman, est également un best-seller mondial. De même pour son troisième roman, « Le signe » (« The Sign », 2009), et la suite tant attendue de son premier roman, « La Malédiction des Templiers » (« The Templar Salvation », 2010).