Émotion, Cercle littéraire, Polar, Romance

Sœurs de sable

de Stéphane Héaume
Broché – 7 avril 2021
Éditeur : Payot & Rivages

Bandeau_Intro.jpg

1958, une station balnéaire écrasée de chaleur. 2018, un surprenant huis clos au décor raffiné. Rose et Amelia, deux femmes malmenées par la vie et que soixante ans séparent n’ont, on pourrait le croire, rien en commun. Pourtant, un homme, un secret, un cadavre vont relier leurs existences et changer leur destin.
En donnant corps à deux turbulentes héroïnes dans un univers plein de mystère, Stéphane Héaume nous prouve, avec malice et fantaisie, qu’il faut toujours se méfier de l’eau qui dort.

Stéphane Héaume est l’auteur de plusieurs romans dont «Le Clos Lothar» (Zulma, 2002, prix du jury Jean-Giono et prix Emmanuel-Roblès) et «Sheridan Square» (Seuil, 2012, prix de la Ville de Deauville).

 

2022_010_Héaume Stéphane - Sœurs de sable

 

Un roman très agréable, au charme désuet, qui m’a rappelé les films adaptés des romans d’Agatha Christie… On y retrouve cette ambiance balnéaire méditerranéenne bien particulière, les hommes en costumes, les femmes avec leurs belles robes et leurs chapeaux, les villas, les hôtels de luxe perchés au milieu des rochers entre les pins… Mais il n’y a pas que ça… Vous croiserez un nain magicien, un très beau Zippo en argent gravé de deux initiales, deux sœurs qui se détestent, des langoustes aussi ! et vous ferez même un voyage en première classe dans un Zeppelin en direction de Porfou… Toutes les descriptions sont méticuleuses et délicieuses.

Stéphane Héaume, m’a emporté, transporté même, dans son récit qui navigue au rythme des chapitres entre passé et présent, jusqu’à “LA” rencontre attendue, la fusion de deux époques qui ne demandaient qu’à se croiser…

Fa, mi.
Fa, mi, do dièse.
Fa, mi, do dièse.

La musique est très importante aussi, elle est partout. Entre les lignes, entre les mots…
Chaque phrase résonne telle une mélodie, s’enchaînant les unes aux autres. Donnant l’impression parfois d’une poésie. Stéphane est un musicien et cela s’entend !

Rose est écrivain, Amélia journaliste, deux femmes, deux époques différentes, 1958, 2018. Chacune vit un parcours difficile, paraissant au premier abord très différent… En réalité, leur destin est lié par un homme étrange, un homme qui pourrait bien changer leur destin.

Venez donc vous installer à la terrasse du Grand Café de la Plage. Observez-les… Ces hommes, ces femmes qui se croisent, qui se bousculent, qui s’ignorent ou qui se haïssent. Regardez bien ce ballet incessant, au rythme des marées, des vagues et du ressac…
Vous la voyez ?
Mais oui, c’est bien Rose qui est là, au milieu de la plage, dans sa robe blanche, un verre à la main. Que fait-elle ?
Non, vous ne rêvez pas… Elle danse.
Elle danse, car contrairement aux autres jours, aujourd’hui elle est heureuse… elle pense à l’homme aux yeux verts qu’elle vient de rencontrer… Sa voix douce et grave résonne encore dans son esprit.

Une lecture au rythme lancinant et addictif, une ambiance donnant un côté immersif au roman, un mystère qui nous tient en haleine, des personnages très marqués dans leurs personnalités, des situations originales. Le sable est doux au soleil, mais il cache bien des mystères…

“Sœurs de sables”, une histoire qui mériterait de compléter votre bibliothèque !

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Ce matin, tout semblait immobile. Ce n’était pas normal. Il y avait bien, à demi dissimulées sous les tamaris et les cyprès de la promenade des Italiens, assises sur des bancs, deux ou trois silhouettes avec leurs chiens, mais Rose ne les reconnut pas. C’était trop éloigné, trop flou. Elle voyait mieux le croissant blond de la plage niché au pied du quai principale où s’alignait les boutiques encore fermées et les restaurants. Bientôt, d’autres silhouettes y viendraient pour se dévêtir, s’enduire de crème, s’allonger, se baigner – rituel avide en cette fin d’été. »

« … ce voyage à Porfou ne me fait pas grimacer, il libère des souvenirs protégés, des parfums que j’avais mis sous clef, un visage, un sourire, le sourire d’une femme qui hante mes nuits et mes désirs enfuis, ce visage que vous avez vu, cette femme dont je peux bien vous parler, maintenant, vous avez tout fait pour, cette femme s’appelait Rose – y a-t-il plus beau prénom ? … »

« Il opéra un rétablissement fulgurant dans une grande gerbe d’eau et s’assit sur le banc. Rose était toute mouillée. Elle riait nerveusement. Son châle détrempé, à présent transparent, laissait voir ses petits seins, sa peau fine, cachés au monde depuis si longtemps, enfermés, clos comme les volets de son hôtel, étrangers aux mouvements de la vie. Rose était un animal traqué. Un cœur traqué. Un corps craqué oublié dans les remises obscures de sa très vieille solitude. »

« Tous les deux seuls dans le théâtre vide. Ils ont marché longtemps. Ils ont partagé leurs blessures dans la fulgurance, l’évidence de la rencontre. Frère et sœur, voilà ce qu’ils seront. Sans jamais se le dire. Ils n’ont pas eu le courage de grimper jusqu’au cirque – ils iront demain. Rester dans le vent, se perdre dans le rivage lointain, se bercer du mouvement des vagues qui montent à l’assaut de la lame noir des roches. Avancer dans le parfum de la pinède et des aiguilles chauffées par le soleil. Se jeter vers l’horizon. Se liguer contre leurs fêlures. »

 

 

Stéphane Héaume, né à Paris en 1971, est un romancier français.

Il a été résident au Domaine de La Prée (Indre) entre 2000 et 2002 (résidence d’artistes parrainée par l’Académie des Beaux-Arts).
Après plusieurs années passées à New York et en Afrique, il vit aujourd’hui à Paris.

Il est l’auteur de plusieurs romans :
Le Clos Lothar (Zulma, 2002, Prix du jury Jean-Giono 2002 et Prix Emmanuel-Roblès 2003),
Orkhidos (Zulma, 2004),
Le Fou de Printzberg (Anne Carrière, 2006),
Le Contemplateur (Anne Carrière, 2007)
et La Nuit de Fort-Haggar (Seuil, 2009).

Il écrit également des textes pour la musique.
Avec le compositeur Thierry ESCAICH (né en 1965) :
Valse désarticulée (Théâtre du Lierre, 2007).
Avec le compositeur Richard DUBUGNON (né en 1968) :
Tryptique (Royal Academy of London, 1999 ; reprise à Radio France, 2008), Le Voyage écarlate (La Péniche Opéra, 2002 ; reprise au Festival d’Aix-en-Provence, 2005), Cantata Oscura (Espace Cardin, 2005 ; reprise à Radio France, 2005) et Le Songe Salinas, symphonie lyrique pour mezzo-soprano et orchestre (Théâtre des Champs-Elysées, 2009).

 

Émotion, Romance

Histoire d’amour

Janine Boissard
Poche – 6 mai 2004
Éditeur : Pocket

Bandeau_Janine

Quand on propose à Laura de remplacer l’attachée de presse du célèbre ténor Claudio Roman, elle s’imagine avant tout qu’elle devra supporter le caractère ombrageux d’un artiste qu’on dit toujours grand séducteur, même après l’accident qui l’a rendu aveugle. Finalement, c’est un autre homme qu’elle découvre, fragile, seul et désespéré. Avec une grande abnégation, Laura va aider Claudio à recouvrer la vue, afin qu’il remonte sur scène et chante à nouveau ces airs d’opéras qui nourrissent sa vie…

 

2020_075_Boissard Janine - Histoire d'amour.jpg

 

Bonjour à toutes et à tous,

C’est la première fois que je lis un roman de Janine Boissard et j’avoue que lire ce genre de roman n’est pas dans mes habitudes… Mais ce livre est dans ma bibliothèque depuis tant d’années, et il me faisait régulièrement de l’œil… Alors, je me suis dit pourquoi pas !

Et grand bien m’en a pris… C’est un roman magnifique !!!

C’est une vraie histoire d’amour.
Pas un roman sentimental… Non, une histoire subtile qui se lit avec le cœur.
Laura, est simple fille de boulanger, Claudio, un ténor aveugle très célèbre dans le monde entier.
Leurs chemins vont se croiser, leur vie va basculer…
Claudio a mauvais caractère, il est difficile à supporter. Laura est attachante et elle trouve au fond de l’âme de Claudio, un personnage triste et esseulé. Pourtant, Claudio est un séducteur, un tombeur de ses dames, il enchaine ses conquêtes et aime plaire. Laura a un cœur pur.

C’est une histoire merveilleuse, Janine décrit parfaitement les sentiments de Claudio et Laura, l’un envers l’autre.
La passion, les déchirement, les pleurs. C’est très tactile, j’ai ressenti plein de choses.

C’est l’histoire de deux âmes désespérées qui se rencontrent…
C’est l’histoire d’un amour impossible… d’un amour que l’on aimerait tous vivre…

Mais ce n’est pas qu’une belle histoire. Non, elle va vraiment au-delà.
Janine a su trouver un rythme dans son écriture.
De la lecture tendre et douce du début du roman, j’ai terminé avec la frénésie d’un fou !
Je voulais absolument connaitre la fin.
Je voulais que tout s’arrange au mieux.
Que Claudio retrouve son petit moineau… Et, je voyais le nombre des pages diminuer !

Merci Janine de m’avoir permis d’entrer dans ton univers…
Je sais maintenant que “Histoire d’amour” est mon PREMIER Janine Boissard !

À lire absolument !

Et nous serons heureux,
et nous serons heureux,
Jusqu’à la fin du monde…

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Il est venu porteur de deux nouvelles : une bonne et une mauvaise. Lorsque vous demandez aux gens par laquelle ils préfèrent commencer; presque tous répondent « par la mauvaise », espérant se réconforter avec la bonne.David a décidé de faire le contraire : il dira la bonne, l’excellente en premier afin d’amortir le choc de la mauvaise. »
…/…
« Le ravissement qu’il avait éprouvé, adolescent, en découvrant Violetta dans le film de Zeffirelli, ne s’était jamais éteint. Oui, l’amour était bien cet accord parfait entre deux êtres, âme et chair confondues en une même flamme. Il était bien ce don total où l’on s’oublie soi-même pour le bonheur de l’autre. »

 

Dès l’âge de 20 ans, Janine Boissard commence sa carrière d’écrivain sous le nom de Janine Oriano, son nom d’épouse. Avec B comme Baptiste, elle est la première Française à publier dans la collection “Série Noire”. En 1977, la grande saga L’Esprit de famille, publiée cette fois sous son nom de jeune fille, la fait connaître du grand public. Parallèlement, elle écrit pour la télévision. Les chambardements dans la famille, les problèmes de couple et la place de la femme moderne dans le monde du travail sont les thèmes le plus souvent abordés par Janine Boissard dans ses romans. Parmi ses plus grands succès, on retiendra la saga de Belle-Grand-Mère ainsi que Une femme en blanc (Robert Laffont, 1996), suivis de Marie‑Tempête (Robert Laffont, 1998).
Mère de quatre enfants, Janine Boissard a publié une quarantaine de romans, notamment, parmi les plus récents, Belle Arrière-Grand-Mère (Fayard, 2014), Au plaisir d’aimer (Flammarion, 2015), Une femme : le roman d’une vie (Flammarion, 2016), Voulez‑vous partager ma maison ? (Fayard, 2016), La Lanterne des morts (Fayard, 2017) et Dis, t’en souviendras-tu ? (Plon, 2018). Les Quatre Filles du docteur Moreau, a paru chez (Fayar, 2018)