Émotion, Drame, Psychologie, Romance

Et puis au pire on s’aimera

de Thierry Cohen
Poche – 10 février 2022
Éditeur : Mon Poche

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Ça commence comme une belle histoire d’amour. Du genre… à l’eau de rose. D’ailleurs, le roman débute par une rose déposée sur le palier d’Alice, trentenaire rongée par la solitude. Il y a du mystère également, car la dite Alice ignore qui lui envoie des fleurs et lui offre de belles déclarations. Une situation romantique à souhait mais qui peut également paraitre… quelque peu inquiétante. Tout prend donc la forme d’une comédie romantique pleine d’humour et… de doutes. Entre les copines du travail, heureuses de voir Alice ainsi courtisée, et son directeur, pressé de la licencier, Alice passe par des émotions contrastées qui la rendent tour à tour heureuse, désespérée, charmée, affolée. Tant de bouleversements dans une vie monotone sont fantastiques et perturbants à la fois. Ne sont-elles pas nombreuses, les âmes seules qui rêveraient d’être emportées par un mystère aussi romantique ? Jusqu’au jour où… ça dérape. Où le rêve devient cauchemar. Où, comme dans les cauchemars, le pire ne se révèle jamais sous la forme attendue.

 

2022_022_Cohen Thierry - Et puis au pire on s'aimera

 

Alice a la trentaine, elle est très timide et n’a aucune confiance en elle.
Elle est très belle, mais, n’a aucune conscience de ses qualités et de ses compétences. Professionnellement, elle est appréciée, mais en dehors de son travail, elle passe presque toutes ses soirées avec sa voisine, Sandrine, qui est une amie fidèle et très attachante. Alice vit dans une routine. Sa routine, dans laquelle elle se sent comme dans un cocon. Mais, un matin, alors qu’elle sort de chez elle, Alice trouve une rose devant sa porte.
Le “grain de sable” qui va faire chavirer son quotidien !

C’est le premier roman de Thierry Cohen que je lis et j’avoue avoir été très surpris par son écriture. J’ai vraiment eu l’impression que le roman était écrit par une femme tant il est juste sur le fonctionnement des relations. C’est assez incroyable. J’ai aimé aussi la façon dont il dénonce les aspects les plus pervers de notre société avec beaucoup de psychologie.
Alice bien sûr, m’a beaucoup touchée et je me suis vu parfois en elle…

Il y a pas mal de mystères dans ce roman, chaque chapitre est raconté par un personnage différent, et les personnages sont très bien développés que ce soit chez les hommes ou les femmes.
Avec beaucoup de suspense et de psychologie, une certaine pression monte tout le long du récit, et je me demandais comment cette comédie romantique pouvait-elle tourner au tragique. Au final, un excellent dénouement auquel je ne m’attendais pas du tout !
C’est très fort… Alice va être acculée, dos au mur, face à l’un de ses pires cauchemars.
Heureusement, elle n’a pas dit son dernier mot.

Une agréable surprise !!!
Un grand merci à Virginie et aux Éditions “Mon poche”, de m’avoir permis de découvrir Thierry Cohen, que je ne manquerai pas de suivre…

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Extraits :

« À défaut d’être la réalisatrice de mon existence, je me suis toujours contentée d’en générer la bande-son. Chaque moment de mes journées est accompagné d’un refrain, d’un couplet mixé par un DJ planqué au fond de mon cerveau. Des paroles et une musique qui surfent à la surface de mes émotions pour leur donner un sens plutôt que me laisser les mystifier ou les ignorer. »

« Je reçus l’information comme une gifle. J’allais être virée ! Des images et des questions surgirent aussitôt dans mon esprit, comme brutalement réveillées par la sirène de mes peurs, s’entrechoquèrent et obstruèrent toute ma capacité de raisonnement. Que ferais-je sans emploi alors que la crise offrait si peu d’opportunités d’embauche ? Comment payer mon loyer ? Combien de temps tiendrai-je avec mes maigres économies ? »

« C’est vrai, Alice n’était pas l’assistante la plus éclatante de cette boîte. Sa timidité, sa réserve, ses tenues has been, sa démarche bizarre et son incapacité à participer à la vie sociale de l’entreprise n’en faisaient pas une personne dont on aspire spontanément à devenir l’amie. Mais doit-on s’arrêter aux apparences ? Professionnellement, elle était sans doute l’assistante la plus compétente et la plus consciencieuse. Et, d’un point de vue humain, elle était… touchante. »

« Les hommes sont des cons, Alice. La plupart tout au moins. Ils ne comprennent rien à la sensibilité des femmes, à leurs attentes. Ils se comportent comme des adolescents immatures. Parce qu’ils le sont. Ils jouent simplement à être des adultes. Regardez-les au travail s’enivrer de leurs petits pouvoirs. Regardez-les au volant s’énerver, tenter d’accélérer pour gagner une place. Incapables de vraies conquêtes, ils sont en quête de minuscules victoires, de marques de respect. Des cons, je vous dis. »

 

 

Thierry Cohen est un écrivain français. Il est l’auteur de 10 romans, il vit à Lyon, marié et père de 4 enfants.

Son premier roman, J’aurais préféré vivre a obtenu le Grand Prix Jean d’Ormesson en 2007, prix récompensant un roman pour sa capacité à défendre la langue française. Il a connu un grand succès et a été traduit en 15 langues. Le roman traite du suicide chez les jeunes selon une approche originale, entre l’histoire d’amour et le thriller psychologique.

Thierry Cohen a ensuite écrit des romans aux thématiques variées dont le ressort est toujours profondément humain et fort en émotions.

J’aurais préféré vivre, Plon, Pocket 2007
Je le ferai pour toi, Flammarion, 2009
Longtemps, j’ai rêvé d’elle, Flammarion, 2011
Si tu existes ailleurs, Flammarion, 2012.
Si un jour la vie t’arrache à moi, Flammarion, 2013.
Je n’étais qu’un fou, Flammarion, 2014.
Avant la haine, Flammarion, 2015.
L’Académie des âmes abimées, Plon 2017.
Et puis au pire on s’aimera, Plon, 2019
Rien ne nous séparera, Plon, 2022

Thierry Cohen est également fondateur de l’association Noël Ensemble dont la vocation est de réunir juifs et musulmans pour offrir un réveillon de Noël aux personnes âgées sans famille et et sans moyens.

Émotion, Roman de terroir, Romance

La Liberté des enfants perdus

de René Barral
Broché – 10 février 2022
Éditeur : de Borée

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Maria, une enfant de l’assistance publique, est placée dans une ferme cévenole où elle subit les violences du propriétaire des lieux à qui personne n’ose tenir tête à l’exception de mémé Léonie. Seul Larion, un pâtre rebouteux, lui offre un peu de réconfort en la prenant sous son aile Et lorsque Virgile Saltet, lui aussi enfant de l’assistance, arrive chez le frère de mémé Léonie, l’attirance entre eux est immédiate et réciproque. Mais ces enfants là sont malmenés par l’existence et tandis que Virgile est envoyé en maison de redressement, Maria quitte la ferme pour entrer au service d’une riche famille d’industriels nîmois. Pourront-ils espérer vivre un jour libres et heureux ?

 

2022_015_Barral René - La liberté des enfants perdus

 

1931, les Cévennes, Dieu n’est pas juste envers tous…

La petite Maria, enfant de l’assistance publique, vie dans sa “Chambre” près des moutons dont elle doit s’occuper quotidiennement. Tous les jours, elle fait de son mieux pour éviter Firmin, l’homme qui “l’élève”, qui ne demande qu’une occasion pour lever la main sur elle. Rose, sa femme et Léonie, la mère de celle-ci essayent en vain de lui tenir tête, mais dès qu’il boit, il devient violent.

Puis un jour, Virgil et Maria se rencontrent… Très vite, il devient son confident et son seul ami, ils se voient régulièrement en cachette.
Mais Firmin ne l’entend pas ainsi !

René Barral, est un “enfant” de la vie, un enfant de l’amour…
Son histoire m’a conquise et emmenée vers des terres que j’ai visitées, il y a quelques années déjà. J’ai retrouvé des parfums et des lumières particulières à travers son récit. Il dépeint la vie de deux enfants que la vie avait abandonnés, mais ensemble ils vont trouver des raisons pour s’accrocher et continuer à aller de l’avant, malgré le contexte, politique et social en pleine ébullition, où l’ombre d’une guerre se rapproche insidieusement de l’Europe.

J’ai passé un très agréable moment de lecture.
L’histoire m’a tenu en haleine. Des personnage qui prennent leur place petit à petit, du suspense aussi, mais que dire de l’écriture, des descriptions, des mots choisis, de ce vocabulaire riche et de moins en moins usité… Tout est parfait !
Je ne peux que vous recommander ce livre…

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Extraits :

« Mais sache, Maria, que pour être heureux, il faut aimer la vie et les gens. Cela me réjouit le cœur d’être capable de soulager tous ceux qui viennent me consulter, et j’en suis fier, parce qu’ils me sont reconnaissants. Cela me comble de me sentir utile. »

« Un violent soubresaut lui fit ouvrir les yeux. Dans la semi-pénombre, elle distinguait vaguement des mains qui s’agitaient devant elle sans qu’elle comprenne ce qui lui arrivait, puis elle prit conscience que ces mains lui obéissaient et étaient les siennes. Toutefois, il lui fallut encore quelques instants pour réaliser qu’elle se trouvait assise dans son lit et que sa chemise de nuit était trempée de sueur. Épuisée, elle se laissa aller en arrière et resta longtemps inerte, revivant la tragique soirée de la veille. »

« Pourquoi tant de drames, de chômage, de grèves, d’affrontements, de haine entre ceux que l’on dit de gauche et ceux de droite ? Tous les hommes politiques sont-ils vraiment corrompus ? Pourquoi le fascisme risque-t-il de provoquer la guerre ? »

« Maria, mon amour,
Gabriel m’a prévenu. Il me faut partir à Montpellier et, je l’avoue, je n’ai pas eu le courage de venir te parler. C’était au-dessus de mes forces, je ne voulais pas te voir encore pleurer à cause de moi. Mais je serai bientôt de retour et je ne te quitterai plus, quoi qu’il arrive. Ne sois pas inquiète, c’est bien ma dernière mission. J’ai déjà assez payé de ma personne et beaucoup risqué. Et puis tu as raison, j’ai bien conscience qu’après avoir été libéré d’Aniane, je me suis bêtement laissé exploiter par Valat, le premier qui m’a tendu la main.
Maintenant, j’ai envie de vivre librement, et nous, nous avons le droit au bonheur, et ce ne sera que justice après tout ce que nous avons enduré. Sache que je t’aime de tout mon cœur, Maria, et que je ne souhaite qu’une chose monde, passer enfin le reste de ma vie avec toi.
Ta pensée ne me quittera pas jusqu’à mon retour.
Je t’embrasse très fort,
Virgile »

 

 

Autodidacte, René Barral a su retenir de l’enseignement de ses professeurs d’antan la curiosité et la soif d’apprendre. Une fois retraité, il étudie les lettres à l’université et décide de prendre sa plume pour dépeindre avec amour et verve les Cévennes. Souvent récompensé, il a conquis un lectorat fidèle grâce à ses histoires généreuses, accessibles à un large public. Il est l’auteur de douze romans, tous publiés aux éditions De Borée.
René Barral vit dans les Bouches-du-Rhône…

Émotion, Cercle littéraire, Polar, Romance

Sœurs de sable

de Stéphane Héaume
Broché – 7 avril 2021
Éditeur : Payot & Rivages

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1958, une station balnéaire écrasée de chaleur. 2018, un surprenant huis clos au décor raffiné. Rose et Amelia, deux femmes malmenées par la vie et que soixante ans séparent n’ont, on pourrait le croire, rien en commun. Pourtant, un homme, un secret, un cadavre vont relier leurs existences et changer leur destin.
En donnant corps à deux turbulentes héroïnes dans un univers plein de mystère, Stéphane Héaume nous prouve, avec malice et fantaisie, qu’il faut toujours se méfier de l’eau qui dort.

Stéphane Héaume est l’auteur de plusieurs romans dont «Le Clos Lothar» (Zulma, 2002, prix du jury Jean-Giono et prix Emmanuel-Roblès) et «Sheridan Square» (Seuil, 2012, prix de la Ville de Deauville).

 

2022_010_Héaume Stéphane - Sœurs de sable

 

Un roman très agréable, au charme désuet, qui m’a rappelé les films adaptés des romans d’Agatha Christie… On y retrouve cette ambiance balnéaire méditerranéenne bien particulière, les hommes en costumes, les femmes avec leurs belles robes et leurs chapeaux, les villas, les hôtels de luxe perchés au milieu des rochers entre les pins… Mais il n’y a pas que ça… Vous croiserez un nain magicien, un très beau Zippo en argent gravé de deux initiales, deux sœurs qui se détestent, des langoustes aussi ! et vous ferez même un voyage en première classe dans un Zeppelin en direction de Porfou… Toutes les descriptions sont méticuleuses et délicieuses.

Stéphane Héaume, m’a emporté, transporté même, dans son récit qui navigue au rythme des chapitres entre passé et présent, jusqu’à “LA” rencontre attendue, la fusion de deux époques qui ne demandaient qu’à se croiser…

Fa, mi.
Fa, mi, do dièse.
Fa, mi, do dièse.

La musique est très importante aussi, elle est partout. Entre les lignes, entre les mots…
Chaque phrase résonne telle une mélodie, s’enchaînant les unes aux autres. Donnant l’impression parfois d’une poésie. Stéphane est un musicien et cela s’entend !

Rose est écrivain, Amélia journaliste, deux femmes, deux époques différentes, 1958, 2018. Chacune vit un parcours difficile, paraissant au premier abord très différent… En réalité, leur destin est lié par un homme étrange, un homme qui pourrait bien changer leur destin.

Venez donc vous installer à la terrasse du Grand Café de la Plage. Observez-les… Ces hommes, ces femmes qui se croisent, qui se bousculent, qui s’ignorent ou qui se haïssent. Regardez bien ce ballet incessant, au rythme des marées, des vagues et du ressac…
Vous la voyez ?
Mais oui, c’est bien Rose qui est là, au milieu de la plage, dans sa robe blanche, un verre à la main. Que fait-elle ?
Non, vous ne rêvez pas… Elle danse.
Elle danse, car contrairement aux autres jours, aujourd’hui elle est heureuse… elle pense à l’homme aux yeux verts qu’elle vient de rencontrer… Sa voix douce et grave résonne encore dans son esprit.

Une lecture au rythme lancinant et addictif, une ambiance donnant un côté immersif au roman, un mystère qui nous tient en haleine, des personnages très marqués dans leurs personnalités, des situations originales. Le sable est doux au soleil, mais il cache bien des mystères…

“Sœurs de sables”, une histoire qui mériterait de compléter votre bibliothèque !

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Extraits :

« Ce matin, tout semblait immobile. Ce n’était pas normal. Il y avait bien, à demi dissimulées sous les tamaris et les cyprès de la promenade des Italiens, assises sur des bancs, deux ou trois silhouettes avec leurs chiens, mais Rose ne les reconnut pas. C’était trop éloigné, trop flou. Elle voyait mieux le croissant blond de la plage niché au pied du quai principale où s’alignait les boutiques encore fermées et les restaurants. Bientôt, d’autres silhouettes y viendraient pour se dévêtir, s’enduire de crème, s’allonger, se baigner – rituel avide en cette fin d’été. »

« … ce voyage à Porfou ne me fait pas grimacer, il libère des souvenirs protégés, des parfums que j’avais mis sous clef, un visage, un sourire, le sourire d’une femme qui hante mes nuits et mes désirs enfuis, ce visage que vous avez vu, cette femme dont je peux bien vous parler, maintenant, vous avez tout fait pour, cette femme s’appelait Rose – y a-t-il plus beau prénom ? … »

« Il opéra un rétablissement fulgurant dans une grande gerbe d’eau et s’assit sur le banc. Rose était toute mouillée. Elle riait nerveusement. Son châle détrempé, à présent transparent, laissait voir ses petits seins, sa peau fine, cachés au monde depuis si longtemps, enfermés, clos comme les volets de son hôtel, étrangers aux mouvements de la vie. Rose était un animal traqué. Un cœur traqué. Un corps craqué oublié dans les remises obscures de sa très vieille solitude. »

« Tous les deux seuls dans le théâtre vide. Ils ont marché longtemps. Ils ont partagé leurs blessures dans la fulgurance, l’évidence de la rencontre. Frère et sœur, voilà ce qu’ils seront. Sans jamais se le dire. Ils n’ont pas eu le courage de grimper jusqu’au cirque – ils iront demain. Rester dans le vent, se perdre dans le rivage lointain, se bercer du mouvement des vagues qui montent à l’assaut de la lame noir des roches. Avancer dans le parfum de la pinède et des aiguilles chauffées par le soleil. Se jeter vers l’horizon. Se liguer contre leurs fêlures. »

 

 

Stéphane Héaume, né à Paris en 1971, est un romancier français.

Il a été résident au Domaine de La Prée (Indre) entre 2000 et 2002 (résidence d’artistes parrainée par l’Académie des Beaux-Arts).
Après plusieurs années passées à New York et en Afrique, il vit aujourd’hui à Paris.

Il est l’auteur de plusieurs romans :
Le Clos Lothar (Zulma, 2002, Prix du jury Jean-Giono 2002 et Prix Emmanuel-Roblès 2003),
Orkhidos (Zulma, 2004),
Le Fou de Printzberg (Anne Carrière, 2006),
Le Contemplateur (Anne Carrière, 2007)
et La Nuit de Fort-Haggar (Seuil, 2009).

Il écrit également des textes pour la musique.
Avec le compositeur Thierry ESCAICH (né en 1965) :
Valse désarticulée (Théâtre du Lierre, 2007).
Avec le compositeur Richard DUBUGNON (né en 1968) :
Tryptique (Royal Academy of London, 1999 ; reprise à Radio France, 2008), Le Voyage écarlate (La Péniche Opéra, 2002 ; reprise au Festival d’Aix-en-Provence, 2005), Cantata Oscura (Espace Cardin, 2005 ; reprise à Radio France, 2005) et Le Songe Salinas, symphonie lyrique pour mezzo-soprano et orchestre (Théâtre des Champs-Elysées, 2009).

 

Adolescence, Romance

un jour ce sera vide

de Hugo Lindenberg
Broché – 20 août 2020
Éditeur : ‎Christian Bourgeois

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C’est un été en Normandie. Le narrateur est encore dans cet état de l’enfance où tout se vit intensément, où l’on ne sait pas très bien qui l’on est, où une invasion de fourmis équivaut à la déclaration d’une guerre qu’il faudra mener de toutes ses forces. Un jour, il rencontre un autre garçon sur la plage, Baptiste. Se noue entre eux une amitié d’autant plus forte qu’elle se fonde sur un déséquilibre : Baptiste a des parents parfaits, habite dans une maison parfaite. Sa famille est l’image d’un bonheur que le narrateur cherche partout, mais qui se refuse à lui.

Flanqué d’une grand-mère à l’accent prononcé, et d’une tante « monstrueuse », notre narrateur rêve, imagine, se raconte des histoires, tente de surpasser la honte sociale et familiale qui le saisit face à son nouvel ami. Il entre dans une zone trouble où le sentiment d’appartenance est ambigu : vers où va, finalement, sa loyauté ?

Ecrit dans une langue ciselée et très sensible, Un jour ce sera vide est un roman fait de silences et de scènes lumineuses qu’on quitte avec la mélancolie des fins de vacances. Hugo Lindenberg y explore les sentiments, bons comme mauvais, qui traversent toute famille, et le poids des traumatismes de l’Histoire.

 

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Un roman poignant à l’écriture belle et agréable, mais…
Et oui, il y a un mais !

“un jour ce sera vide”, est l’histoire d’un jeune garçon.
Il a 10 ans, il vit chez sa grand-mère en bord de mer et “subit” les visites régulières de sa tante. Ses journées sont monotones et s’écoulent hors du temps. Il marche ainsi invisible le long de la plage, occupe ses journées comme il peut… Il regarde les nuages, traque les fourmis…
Un jour, alors qu’il contemplait des méduses, il fait la connaissance de Baptiste qui très vite va devenir un modèle et surtout son meilleur ami… D’ailleurs, c’est son seul ami.
Baptiste est parfait. Il a tout. Une famille aisée, une jolie maman, une belle maison, mais surtout, il a sa propre chambre ! Et ce qui ne gâte rien, il est beau.

Commencera alors pour lui, une nouvelle façon de percevoir les choses, l’arrivée des premiers émois aussi. Baptiste va le mener dans un monde où tout n’est pas sombre, où il y a de la vie et des rires… Le monde extérieur l’attire, mais la peur et le doute l’empêchent d’aller de l’avant.

Ce roman retrace le parcours intérieur, très sombre, d’un garçon juif ayant régulièrement honte de sa famille. Très vite j’ai ressenti le malaise de son quotidien, sa souffrance même. Pour protéger le jeune orphelin, sa famille meurtrie par la Shoah, l’isole, enfermé dans un monde de silences et de non-dits où tout tourne en boucle, constament dans son esprit.

L’écriture est belle et agréable, mais…
On en revient au “mais”.

J’ai eu du mal à me projeter dans l’esprit du garçon. À 10 ans, il pense comme un adulte.
Trop réfléchi pour moi, dans ses tournures de phrases et dans ses réflexions aussi ! Cela m’a un peu embêté je l’avoue.
L’intrigue ne m’a pas captivée non plus, et le final un peu brusque a failli me faire trébucher ! (Je sais, je sais, je ne devrais pas lire en marchant !)
Mais, je me dois de souligner quand même, un sacré niveau d’écriture avec beaucoup de sensibilité et de mélancolie.
Style fluide, chapitres courts, Hugo Lindenberg arrête parfois le temps, le fige nous proposant des images, des détails qui m’ont fait remonter plusieurs souvenirs personnels.

C’est vrai je n’ai pas été emporté par ce roman original, mais les mots… les mots sont là.
Forts, justes, pointus qui appuient là où ça fait mal.
Un premier roman qui interpelle…

N’hésitez pas à vous faire votre opinion !

Dit Hugo,
Pourquoi n’y a-t-il pas de majuscule dans le titre ?
Je me triture les méninges et je ne vois pas…

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Extraits :

« “Tu vas t’esquinter la vue à lire tout le temps. Va à l’eau comme les autres.” Je me demande de quels autres elle parle. »

« Petit-déjeuner, se laver, s’habiller, déjeuner, dîner, se baigner, se déshabiller, se coucher. Notre vie est une symphonie de robinets qui coulent, de chasses tirées, de bains vidés, de vaisselle lavée, de linge essoré. Et pour se divertir de ce déluge : la mer. »

« Je dois toujours bien penser à mettre une intention de garçon, de ce que j’imagine être un garçon, dans chaque phrase, chaque geste chaque idée, parce que je vis dans la peur d’être démasqué et cette peur est d’autant plus difficile à maîtriser que je n’ai aucune idée grossière de ce que je dois dire, faire ou penser un vrai garçon. »

« Les voisines de ma grand-mère sont immortelles. Celle de Paris est tellement âgée qu’elle a un accent qui vient non pas de l’étranger, mais du passé. »

 

Hugo Lindenberg est le fils de l’historien, essayiste et journaliste Daniel Lindenberg.

Il est diplômé en 2001 d’une maitrise de droit public à l’Université Paris I – Panthéon-Sorbonne, puis d’un master de journalisme de l’ESJ Lille en 2005. Il devient alors journaliste de presse écrite pour divers magazines, notamment Ça m’intéresse et Les Inrocks.

En 2012, il participe au lancement du magazine Neon. L’année suivante, il devient rédacteur en chef adjoint du magazine Stylist. Il est également rédacteur en chef de Machin Chose, un magazine masculin gratuit à partir de 2017. Il exerce ses fonctions jusqu’en 2018. Depuis 2019, il est journaliste indépendant.

Il publie son premier roman “un jour ce sera vide” aux Christian Bourgois éditeur en 2020 qui reçoit le prix du Livre Inter en juin 2021.

Émotion, Romance

Hôtel du bord des larmes

de Elsa Flageul
Broché – 3 mars 2021
Éditeur : MIALET BARRAULT

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Les divorce hôtels promettent de divorcer en un week-end, sans tracas ni démarches interminables, dans un souci de médiation, de bonne humeur, et même de bien-être. L’Hôtel du bord des larmes est l’un de ces hôtels. En ce vendredi de début d’été, il accueille Cécile et François, désolés d’en arriver là, pas très convaincus par l’idée, mais bien décidés à rompre ce mariage tout en préservant leur fille : ce que l’amour a fait mourir, la famille qu’ils étaient les oblige à le laisser en vie. Au cours de ces deux jours, ils vont revivre les émotions qui les ont unis puis séparés, accepter de prendre leurs distances… et faire de nouvelles rencontres. Et ça, ce n’était pas prévu. À travers les aventures touchantes et drôles de ses jeunes personnages, Elsa Flageul dessine un portrait acide et très subtil de la difficulté à vivre des nouvelles générations.

 

2021_032_Flageul Elsa - Hôtel du bord des larmes

 

Autopsie d’une histoire d’amour, ou peut-être autopsie de l’amour tout simplement…

Dans ce court récit très réaliste Elsa Flageul fait preuve de beaucoup de justesse. La passion, puis l’amour, la lassitude, et enfin la désillusion. Toute une palette de sentiments sur les liens qu’entretiennent les couples.

“Hôtel du bord des larmes” nous propose un week-end dans un lieu pas banal, c’est le moins que l’on puisse dire, puisqu’il permet de divorcer en toute quiétude. vous ferez donc la connaissance de Cécile et François, qui viennent finaliser leur séparation et divorcer et tout cela sera pris en charge par quelques membres de l’Hôtel, Jeanne, Julien ainsi que des hommes de loi. François accepte enfin, pour le bien de leur fille Valentine, de laisser partir sa moitié.

Mais on dirait bien que cette séparation sera le fruit d’une nouvelle rencontre…

Plus que l’histoire en elle-même, ce sont les relations humaines qui priment, ainsi que le ton donné par l’auteure qui m’a emporté. De la profondeur, de l’empathie, de la finesse, beaucoup d’émotions, quelques sourires et une fin qui n’en est pas vraiment une…

L’amour est définitivement au centre de ce récit, mais Elsa le magnifie, par ses mots qui roulent et se bousculent, par ses phrases entre tumulte et poésie, j’ai eu à plusieurs moments, l’impression d’être au cinéma.

Roman sensible et bien écrit, qui décrit des sentiments que nous avons tous vécus un jour.

Venez vivre à votre tour, trois jours dans cet hôtel du bord des larmes, pour une histoire tout en délicatesse.
Merci Beaucoup Elsa…

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Extraits :

« On se moquait des premiers inscrits. On les méprisait de ne pas arriver à se séparer tout seuls, comme des grands, proprement, comme si c’était facile, comme si personne, jamais, n’était devenu fou de désespoir par amour. Comme si personne n’avait jamais voulu s’arracher le cœur à mains nues pour qu’il s’arrête de battre, effacer de sa mémoire les soupirs, l’odeur de la peau, le sexe qui se dresse, l’humidité et la chaleur des lèvres de l’autre. »
…/…
« Bien sûr, Jeanne avait entendu parler du coup de foudre. Les films ne parlent que de ça, les chansons ne parlent que de ça. Combien de fois a-t-elle imaginé ce que ça pouvait être : une flèche, un poignard, un éclair dans le cœur ? Cette brèche, ensuite qui ne peut être comblée que par les baisers, que par le sexe, que par l’autre. Une dévoration. Une combustion. Elle pensait alors que c’était une invention pour jeune fille romantique et frustrée, que c’était une machine à histoires niaises et gentilles, ces romans qui parlent d’amour et de bienveillance, vous savez. »

 

 

Avant de se lancer dans l’aventure romanesque, Elsa Flageul a d’abord étudié le cinéma et travaillé sur l’œuvre de Jacques Demy. Le cinéma garde une influence majeure sur son travail d’écrivain, caractérisé par un sens aigu de la musicalité et une écriture d’une grande délicatesse.

Aux éditions Julliard, elle a déjà publié Madame Tabard n’est pas une femme (2011), J’étais la fille de François Mitterrand (2012), Les Araignées du soir (2013), Les Mijaurées (2016), À nous regarder, ils s’habitueront (2019).
Hôtel du bord des larmes est son sixième roman.

Émotion, Fantastique, Romance

Un Noël saupoudré d’espoir

de Nathalie Brunal
Poche – septembre 2020
Éditeur : Nouvelles Plumes

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Et si la magie de Noël vous était contée ? Et s’il suffisait d’y croire ? Dolly, âgée de seize ans, a perdu son combat contre la maladie. Le cœur lourd, elle a abandonné les êtres qui lui étaient chers les laissant dans un abîme de chagrin. Pourtant, l’espoir renaît lorsque là-haut, on lui propose une mission auprès des siens. D’abord méfiante, puis intriguée, elle paraphe le contrat avec le besoin urgent de revoir ses parents.Embarquée dans une histoire étonnante avec un compagnon de voyage détonnant, elle revient sous les traits de Gabrielle, un ange fraîchement promu à qui il arrivera le meilleur et surtout le pire. Retrouvez votre âme d’enfant et accompagnez-la dans cette aventure où se mêlent humour, amour et espoir. Un conte de Noël qui vous permettra, entre rires et larmes, de croire que tout est possible.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Quel plaisir de retrouver, dans un autre registre, Nathalie Brunal.
Après son superbe roman “Le défi d’Apolline”, elle vient se “frotter” à une littérature fantastique avec beaucoup de bienveillance, dans un conte adressé à tous les publics.

Dolly, jeune fille de 16 ans, prématurément décédée, est devenue un ange. Touchante et maladroite, elle doit accomplir sa première mission, revenir sur Terre afin d’aider sa mère à surmonter le chagrin de sa propre mort. Pour cela elle sera épaulée de Peter, son “surveillant”, un personnage drôle et extraverti.

J’attendais la période de Noël pour lire ce roman et j’ai bien fait…
Couette et fauteuil, assis face à la cheminée, petits gâteaux à la cannelle et un peu de chocolat noir. Ce joli roman plein de douceur m’a fait beaucoup de bien en cette période assez triste. Attention ! Cette histoire n’a rien de larmoyante au contraire. J’ai passé un excellent moment de lecture. Nathalie a mêlé de façon très équilibrée, tristesse et humour. J’ai même à deux trois reprises éclaté de rire, malgré certains sujets douloureux…

L’amour, l’humour et l’amitié sont très présents dans ce récit.
Un beau message d’espoir pour toutes les personnes qui ont perdu un être cher.

La fin du récit est féerique et c’est ce que j’attendais d’un roman de Noël.
Magie, espoir et émotions…
C’est sûrement mon meilleur conte de Noël depuis ces dernières années !

Pourquoi ?
Parce que en terminant mon livre,
j’ai eu envie de connaitre les héros,
J’ai eu envie de partager encore un peu leurs vies,
j’ai eu envie tout simplement que cette histoire soit vraie…

Un grand merci à toi Nathalie.

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Extraits :

« Des souvenirs de préparatifs des Noëls d’antan me reviennent en mémoire. Ils ont tous cette saveur chocolatée qui accompagnait les longues journées d’hivers. Maman nous avait appris à confectionner des cookies aux épices et nous les grignotions devant des dessins animés. Notre préféré était bien évidemment “le pôle express”. Il rendait la soirée du réveillon un peu moins interminable et le cœur gorgé d’espoir nous allions nous coucher sans rechigner. Il fallait que le Père Noël sache que nous étions sages et obéissantes afin d’emplir le devant de la cheminée des cadeaux qui figuraient sur notre liste. »

« J’approche mon verre afin de déguster ce punch fait maison. C’est la seule boisson alcoolisée que nos parents nous autorisaient à boire. À l’époque, elle contenait plus de jus de fruit que d’alcool. Amy a eu la main lourde et je serai incapable de retrouver le chemin de la maison.
Une quinte de toux brise le silence quand le mélange enflamme mon œsophage. Amy éclate de rire et m’annonce le programme de la soirée.
– Pop-corn, plaid et notre film culte, ça te vas ?
– Comment peux-tu savoir que nous avons les mêmes goûts ?
– Qui résisterait à Dirty Dancing ? »

 

 

Nathalie Brunal a 43 ans quand elle se lance le défi fou d’écrire son premier roman. « Dévoreuse » de livres depuis sa plus tendre enfance, elle est passée de l’autre côté du miroir pour à son tour, faire voyager les lecteurs. Lisant de tout depuis qu’elle sait lire avec une préférence pour les romans qui font découvrir de nouveaux horizons, elle a découvert le « feel-good » tout à fait par hasard. Il l’a inspirée pour l’écriture de son premier roman publié en juin 2017. « Une tragique fête des fraises » est drôle, frais et rempli d’humour. Son héroïne Anna est une Bridget Jones à la française. Avec son compagnon Roger, ils vont vivre des aventures rocambolesques. Ce sont des personnages attachants qui pourraient être tout à chacun et qu’il est possible de retrouver dans le tome 2 « Le défilé des glaces » ainsi que dans le tome 3 « Un bouquet sans mariée » et le tome 4 « L’Hydromel Hindou » Les 4 tomes ont été réunis dans la « La saga Anna & Roger ».
Deux nouvelles héroïnes vous attendent dans  » Vacances en terre inconnue « , sourire garanti en leur compagnie.
N’hésitez pas à vous procurer  » Les tribulations d’Hortense « . Douceur, humour et amour s’y mêlent pour un agréable moment de lecture en compagnie d’Hortense et de sa tata  » brut de décoffrage « .
 » Quand Cupidon s’en est mêlé… «  , une romance feelgood où se mêlent amour, surprises et un soupçon d’humour vous entraînera dans les rues de la Butte Montmartre.
 » Un Noël saupoudré d’espoir «  paru en octobre 2019 vous invitera à croire que tout est possible. Il suffira juste de laisser la magie de noël opérer. Rejoignez Dolly et Peter, son superviseur dans une aventure détonante et drôle saupoudrée d’amour, d’humour et d’espoir.
Le tome 5 des aventures d’Anna et Roger  » D’une Pierre… Deux coups ! «  vous permettra de retrouver ces deux personnages qui préparent l’arrivée de leur progéniture. Humour, amour et intrigue seront au rendez-vous dès le 14 mars 2020.

Retrouvez toute l’actualité de Nathalie Brunal sur
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Émotion, Humour, Philosophique, Romance

Nos silences ne sont pas des chansons d’amour

de Tom Noti
Broché – 9 novembre 2020
Éditeur : Éditions la Trace

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Si vous n’aviez qu’un ami,
mais qu’il était fan de karaoké…
Si vous n’aviez qu’un frère,
mais qu’il était parti vivre sa passion loin de vous…
Si vous n’aviez qu’une passion,
mais que la vie l’avait mise en sourdine…
Et si vous receviez des textos de votre mère,
mais qu’elle était pourtant morte depuis des années…

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Déjà bientôt un an, que j’ai découvert Tom Noti avec un roman qui m’a mis du baume au cœur, “Elles m’attendaient”…
https://leressentidejeanpaul.com/2019/12/12/elles-mattendaient/

 

2020_071_Noty Tom - Nos silences ne sont pas des chansons d'amour

 

Nos silences ne sont pas des chansons d’amour…

Après une superbe préface de David Zaoui qui donne le ton, Tom Noti avec ses mots simples et fragiles m’a emporté dans son histoire.

Et pas n’importe quelle histoire…

C’est l’histoire d’un rétroviseur de tramway qui rencontre la pommette gauche d’Aldino il y a quelque temps, créant ainsi une cicatrice blanche, tandis que son nez saigne constamment,

C’est l’histoire d’Émilie qui rentre un soir du travail et voit le linge sale entassé sur le sol de la salle de bain,

C’est l’histoire d’un grand frère qui ramène depuis sa plus tendre enfance, des médailles qui scintillent, des fanions, des statuettes et coupes diverses… Primo, parti en Angleterre est un “très grand” footballeurs,

C’est l’histoire d’une famille italienne, où tous les membres ne vivent pas sur la même longueur d’ondes. D’une maman et d’un papa partis trop tôt… ou peut-être pas !

L’histoire d’une maman qui continue a envoyer des messages à son fils, l’histoire de Ludo furieux car Aldino embrasse Gabrielle, l’histoire aussi d’un premier appartement qui fait rentrer le soleil et la nature entre ses murs, d’une vieille coccinelle orange qui craque un peu et tombe trop souvent en panne, mais qui reste fidèle, d’une chanteuse lyrique, puis de deux chanteuses lyriques, de l’Épiphone de Noel Gallagher et des premiers albums d’INXS… (Tom, j’ai toujours les miens !)

C’est l’histoire de la vie…
Mais pas n’importe quelle vie !

La vie d’Aldino rebondit sur chaque idée, chaque mot durant les 244 pages du roman.

Sans oublier, le bonus-track en dernières pages…
Sans oublier, Charles Aznavour, Étienne Daho, Jean-Jacques Goldman, Julien Clerc, Michèle Torr… et tous les autres.

Bravo Tom, et merci pour ce roman qui est venu à moi, qui s’est inscrit comme une parenthèse dans mon quotidien. Qui m’a fait rire et sourire bien sûr (j’arrivais même parfois à entrevoir ton sourire et tes yeux malicieux à certains passages), mais l’histoire m’a aussi fait réfléchir sur certaines choses que je n’imaginais même pas !
Que d’émotions…

Le passé est passé, le futur est encore loin…
Je dois maintenant me fixer sur le jour, l’heure, le moment que je vis…
Lutter contre les silences anesthésiants qui pourrissent mon existence, faire disparaître mes bosses et mes cicatrices.

Merci Aldino

Coup de cœur !!!

PS. Une fois lu, n’hésitez pas à partager ce livre autour de vous, à vos proches, à vos amis… Ils vous en seront toujours reconnaissants.

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Extraits :

« Soudain, la voix de ma mère. Parce que crier, ça, elle savait bien le faire, ma mère ! Quand elle se taisait, ma mère, ce n’était pas bon signe… Par exemple lorsqu’à la fin d’un match, elle voyait une fille ou deux rôder autour de Primo, mon frère, à la sortie des vestiaires du stade municipal, et bien là, elle se taisait drôlement fort. Ce n’était même pas se taire. C’était se renfrogner, se fermer, se cadenasser, se bétonner. Et il était compact, le béton des armées de ses sentiments à elle, la mamma italienne. »

…/…

« Elle est ressortie de la chambre vêtue d’un vieux jeans et tee-shirt informe. Elle a pris la bouteille d’eau dans le frigo trop vide (toujours pas de remarque) et elle s’est installée sur le canapé. De tout son long. Les pieds sur l’accoudoir, du côté de la fenêtre. Pas une miette de place pour moi. Mes miettes étaient sur la table basse. Ça sentait mauvais cette bagarre qui couvait. Affrontements retardés. Je préférais les colères impulsives aux stratégies militaires, au tactique de combats. J’ai pensé à Ikea. J’ai pensé qu’elle avait eu raison, la dernière fois qu’on y était allé, qu’on aurait du acheter ce fauteuil en promo. Je rechignais toujours à sillonner les allées d’Ikea et encore plus à acheter des meubles, de manière générale. Il n’était pas si mal, ce fauteuil ! J’aurais su où me poser à présent. Parce que là, grand con debout, les bras ballants dans l’attente d’une salve de reproches, je perdais d’emblée le combat sur la dignité. »

 

 

Tom Noti, il vit au creux de montagnes majestueuses qui sont son oxygène. Ses histoires racontent les gens qui avancent, vaille que vaille, avec leurs sentiments en bandoulière et les casseroles qu’ils trimballent. Il est l’auteur de plusieurs romans dont “les naufragés de la salle d’attente” et “Elles m’attendaient”.

Émotion, Romance

Histoire d’amour

Janine Boissard
Poche – 6 mai 2004
Éditeur : Pocket

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Quand on propose à Laura de remplacer l’attachée de presse du célèbre ténor Claudio Roman, elle s’imagine avant tout qu’elle devra supporter le caractère ombrageux d’un artiste qu’on dit toujours grand séducteur, même après l’accident qui l’a rendu aveugle. Finalement, c’est un autre homme qu’elle découvre, fragile, seul et désespéré. Avec une grande abnégation, Laura va aider Claudio à recouvrer la vue, afin qu’il remonte sur scène et chante à nouveau ces airs d’opéras qui nourrissent sa vie…

 

2020_075_Boissard Janine - Histoire d'amour.jpg

 

Bonjour à toutes et à tous,

C’est la première fois que je lis un roman de Janine Boissard et j’avoue que lire ce genre de roman n’est pas dans mes habitudes… Mais ce livre est dans ma bibliothèque depuis tant d’années, et il me faisait régulièrement de l’œil… Alors, je me suis dit pourquoi pas !

Et grand bien m’en a pris… C’est un roman magnifique !!!

C’est une vraie histoire d’amour.
Pas un roman sentimental… Non, une histoire subtile qui se lit avec le cœur.
Laura, est simple fille de boulanger, Claudio, un ténor aveugle très célèbre dans le monde entier.
Leurs chemins vont se croiser, leur vie va basculer…
Claudio a mauvais caractère, il est difficile à supporter. Laura est attachante et elle trouve au fond de l’âme de Claudio, un personnage triste et esseulé. Pourtant, Claudio est un séducteur, un tombeur de ses dames, il enchaine ses conquêtes et aime plaire. Laura a un cœur pur.

C’est une histoire merveilleuse, Janine décrit parfaitement les sentiments de Claudio et Laura, l’un envers l’autre.
La passion, les déchirement, les pleurs. C’est très tactile, j’ai ressenti plein de choses.

C’est l’histoire de deux âmes désespérées qui se rencontrent…
C’est l’histoire d’un amour impossible… d’un amour que l’on aimerait tous vivre…

Mais ce n’est pas qu’une belle histoire. Non, elle va vraiment au-delà.
Janine a su trouver un rythme dans son écriture.
De la lecture tendre et douce du début du roman, j’ai terminé avec la frénésie d’un fou !
Je voulais absolument connaitre la fin.
Je voulais que tout s’arrange au mieux.
Que Claudio retrouve son petit moineau… Et, je voyais le nombre des pages diminuer !

Merci Janine de m’avoir permis d’entrer dans ton univers…
Je sais maintenant que “Histoire d’amour” est mon PREMIER Janine Boissard !

À lire absolument !

Et nous serons heureux,
et nous serons heureux,
Jusqu’à la fin du monde…

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Extraits :

« Il est venu porteur de deux nouvelles : une bonne et une mauvaise. Lorsque vous demandez aux gens par laquelle ils préfèrent commencer; presque tous répondent « par la mauvaise », espérant se réconforter avec la bonne.David a décidé de faire le contraire : il dira la bonne, l’excellente en premier afin d’amortir le choc de la mauvaise. »
…/…
« Le ravissement qu’il avait éprouvé, adolescent, en découvrant Violetta dans le film de Zeffirelli, ne s’était jamais éteint. Oui, l’amour était bien cet accord parfait entre deux êtres, âme et chair confondues en une même flamme. Il était bien ce don total où l’on s’oublie soi-même pour le bonheur de l’autre. »

 

Dès l’âge de 20 ans, Janine Boissard commence sa carrière d’écrivain sous le nom de Janine Oriano, son nom d’épouse. Avec B comme Baptiste, elle est la première Française à publier dans la collection “Série Noire”. En 1977, la grande saga L’Esprit de famille, publiée cette fois sous son nom de jeune fille, la fait connaître du grand public. Parallèlement, elle écrit pour la télévision. Les chambardements dans la famille, les problèmes de couple et la place de la femme moderne dans le monde du travail sont les thèmes le plus souvent abordés par Janine Boissard dans ses romans. Parmi ses plus grands succès, on retiendra la saga de Belle-Grand-Mère ainsi que Une femme en blanc (Robert Laffont, 1996), suivis de Marie‑Tempête (Robert Laffont, 1998).
Mère de quatre enfants, Janine Boissard a publié une quarantaine de romans, notamment, parmi les plus récents, Belle Arrière-Grand-Mère (Fayard, 2014), Au plaisir d’aimer (Flammarion, 2015), Une femme : le roman d’une vie (Flammarion, 2016), Voulez‑vous partager ma maison ? (Fayard, 2016), La Lanterne des morts (Fayard, 2017) et Dis, t’en souviendras-tu ? (Plon, 2018). Les Quatre Filles du docteur Moreau, a paru chez (Fayar, 2018)

Émotion, Histoire, Roman de terroir, Romance

Le défi d’Apolline

Nathalie Brunal (Auteur)
Broché – 26 mai 2020
Éditeur : Nouvelles Plumes

1898. Apolline, jeune fille de la bonne société canadienne, est en âge de se marier. Mais à 22 ans, Elle ne cesse d’évincer les prétendants que lui présentent ses parents. Une révolte que n’admet pas sa mère… Quand celle-ci apprend qu’une cousine, enceinte et mère de deux jeunes enfants, vient de perdre son mari dans l’éboulement d’une mine, elle est persuadée de tenir le chantage qui fera plier Apolline : se marier ou partir aider cette cousine qu’elle ne connaît pas. À la surprise générale, Apolline quitte son quotidien pour les contrées lointaines du grand Ouest. Elle qu’il n’a connu que le confort feutré de son hôtel particulier découvre la rudesse d’un monde encore sauvage. Et si cette épreuve était l’occasion pour elle de se réapproprier son destin, et pourquoi pas de croiser l’amour ?

 

2020_041_Brunal Nathalie - Le défi d'Apolline.jpg

 

Bonjour à toutes et à tous…

Souvent, on me demande si je suis uniquement un lecteur de thriller.
Eh bien non !
Je suis un lecteur d’émotions.

Pour pouvoir entrer pleinement dans un roman, j’ai vraiment besoin être touché, d’avoir la larme à l‘œil, d’avoir peur, de réagir, d’être en colère, de sourire et même de rire parfois. Alors, quand le lecteur que je suis, tombe sur ce genre de roman, il ne peut être que comblé…

“Le défi d’Appoline” fait partie de ces romans qui donnent l’impression d’être “lu” en cinémascope.

Quelle aventure !
Quelle force dans les personnages !
C’est un récit au dépaysement garanti…

Dès les premières lignes, je me suis très vite rendu compte que je tenais en main un livre qui risquait de me bouleverser. Le ton donné au texte, le rythme, le vocabulaire choisi en adéquation avec la haute bourgeoisie du 19e siècle, un coté historique pas désagréable du tout, et les descriptions de la nature du Grand Ouest canadien enveloppant le récit. Même la neige m’a paru palpable.

Vivant dans hôtel particulier avec un père banquier, une mère qui se doit à une rigueur imposée par son statut et une jeune sœur qu’elle aime, sans le savoir Appoline étouffait dans son quotidien. Il aura fallu un chantage imposé par sa mère pour qu’elle puisse se découvrir. Et telle une porte ouverte devant elle, Apolline va découvrir un nouvel horizon, une nouvelle vie… sa vie !

Je ne dirai rien de plus pour ne rien dévoiler. Dans le récit de Nathalie, tout est important, tout est à sa place et vous en dire plus serait finalement vous desservir…

La seule chose que je me dois d’ajouter, c’est qu’Apolline va me manquer. J’ai été triste qu’elle me quitte déjà. Elle mérite encore de vivre de belles et nombreuses aventures

Vous aimez, les personnages forts, les belles histoires et le dépaysement ?
N’hésitez pas, ce roman est une véritable réussite, un message d’espoir pour les femmes…

Un grand merci Nathalie, pour ce très beau voyage dans le temps !

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Extrait :

« Je le rejoignis et il nous recouvrit de deux épaisses couvertures. Collée contre lui, la chaleur de son corps me réchauffa. Cette promiscuité entre un homme et une femme n’était pas concevable sauf qu’aujourd’hui, il en allait de notre survie. Millie qui cuisinait toujours en grande quantité nous permit de nous restaurer. Le thé refroidit ne me revigora pas, mais accompagna les biscuits qui avaient durci à cause du froid. La nuit était tombée, plongeant la nature dans l’obscurité. Les bruits de la forêt s’éveillèrent comme par magie et le vent qui soufflait dans les arbres jouait avec mes nerfs. Je ne nous voyais pas sortir vivants de cette grotte. Jack tentait de m’apaiser et d’apprivoiser mes peurs, en vain. »

 

 

Nathalie Brunal est assistante maternelle de fonction et maman de deux enfants. Elle est passionnée des mots depuis sa plus tendre enfance. Lectrice compulsive, elle passe de l’autre côté du miroir en 2017 en se lançant un défi personnel, celui d’écrire un roman qui lui ressemble. « Une tragique fête des fraises » voit le jour en auto-édition sur la plate-forme Amazon. Dans son univers se mêlent amour, humour et espoir. À ce jour, neuf romans ont été auto-publiés.

Émotion, Romance

Love Connection

Sophia Dilorenzo (Auteur)
Broché – 15 mars 2019
Éditeur : Something New

Veuve depuis quelques années et plutôt solitaire, Jacqueline reçoit de la visite pour les vacances d’été.
Obnubilé par les réseaux sociaux, son petit-fils lui offre ainsi l’occasion de découvrir les joies d’Internet et de ses moyens de communication.
À la fois intriguée par le concept et audacieuse, elle utilise un subterfuge qui l’amène à discuter avec un jeune et séduisant photographe.
De ces échanges vont naître une belle histoire mais surtout d’inattendus rebondissements…

 

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Bonjour à toutes et à tous…

“Love Connection” est le premier roman de Sophia Dilorenzo.
En commençant j’avais peur de tomber sur une sorte de romance contemporaine avec du sexe et des ébats sauvages à chaque chapitre… (lol, je plaisante)
Pas du tout ! Et c’est tant mieux !!!

Dès les premières pages, grâce aux personnages attachants, je me suis laisser embarquer doucement dans cette “petite” histoire adorable, d’une grand mère qui tombe amoureuse d’un jeune photographe.

L’écriture est fluide, émotion, humour, un peu de sensualité, beaucoup de petit tracas familiaux. Bref, tous les bons ingrédients pour faire un bon “feel good”. Julien le petit-fils de Jacqueline va lui faire découvrir les réseaux sociaux. Intriguée par cette “nouvelle” fenêtre sur la vie, elle contacte un jeune et sexy photographe bouleversant sa vie familiale. S’en suivront tout un tas de confusions et de chassés-croisés !

Tous les ingrédients sont là.
C’est agréable à lire. J’ai souri, j’ai été ému, j’ai eu l’impression de côtoyer des amis du quotidien, des voisins, de la famille parfois.
Mais il m’a manqué un petit quelque chose.

Je pense que j’ai eu peu de mal à entrer dans l’histoire à cause de l’utilisation de la troisième personne, et puis le roman est beaucoup trop court. Sophia n’a pas développé ses personnages comme elle aurait pu avec quelques pages de plus.
J’ai aussi ressenti comme une sorte de timidité dans son écriture. Sans que cela ne se justifie. Est-elle due au fait que cela soit un premier roman ?
Si c’est bien cela, alors nous risquons, au fil de ses romans de voir Sophia prendre de l’assurance, de s’affirmer petit à petit comme la belle personne qu’elle est, et elle nous racontera de très belles histoires, j’en suis sûr…

Alors, il ne me reste plus qu’à prendre rendez-vous et de voir jusqu’où, elle nous emmènera !

“Love Connection” est un livre très agréable à lire et qui fait du bien au cœur.

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Extrait :

« Alors que Julien s’est déconnecté, le photographe est plus que perplexe. Tout devient de plus en plus étrange dans cette famille… Bien qu’il se soit attaché à la grand-mère qui semble vraiment adorable, il en revient par moments à regretter ce fameux jour où il a sympathisé avec le jeune homme. C’est alors qu’un souvenir lui revient en mémoire. Lorsqu’il avait revu Jacqueline chez elle pour les photos, quelque chose dans son visage lui avait semblé familier. Oui, ça y est ! La petite dame qui était tombée et avec qui il avait pris un café le jour du rendez-vous raté avec Julien, c’était Jacqueline ! Son sourire… mais que signifiait donc tout cela ? »

 

 

Sophia Dilorenzo a 44 ans, célibataire et sans enfants. Depuis deux ans, elle est correctrice et traductrice en italien. Passionnée depuis toujours par l’écriture, elle écrit son premier roman « Love connection » publié en octobre 2018 chez SEE.