de Martine Pilate
Broché – 8 avril 2021
Éditeur : Éditions de Borée
Entre Juliette, Française issue d’un milieu petit bourgeois du Sud de la France et Faouzi, Marocain illettré au passé douloureux, une vie commune est-elle possible ? Ils approchent l’un et l’autre de la soixantaine et ont une histoire, une culture, une religion à assumer et à faire accepter à leurs entourages. Ces obstacles se dressent comme autant de défis à vaincre. Les enfants de Faouzi, un garçon et une fille, transportent une partie du destin de leur père. Celui-ci sera-t-il en mesure d’apaiser les vieilles querelles, de dissiper les mensonges ? Comme une parabole, l’apprentissage sur le tard de la lecture permet à Faouzi d’approcher la vérité, de retrouver sa fille, et de vivre pleinement avec Juliette.
Un très grand merci à Virginie des Éditions de Borée pour cette belle surprise…
Une belle histoire qui évolue sur plusieurs “niveaux” avec un élément commun… l’amour !
“La page arrachée”, c’est une histoire de religion, c’est l’histoire de Faouzi qui a honte de ne savoir lire. C’est Juliette, bourgeoise du sud de la France qui découvre une nouvelle culture. Ils ne sont plus jeunes, et apprennent à se connaître. C’est l’histoire aussi de Baya, la femme de Faouzi, qui décide de partir, emmenant leur fille Leïla, abandonnant son fils Rayan et son mari. C’est l’histoire d’un homme et d’une femme qui décident de ce donner une chance de vivre heureux…
Martine, avec délicatesse nous prend par la main, et nous fait découvrir, des lieux, des coutumes, une façon de vivre différente. Un livre lu d’une traite qui force à la réflexion. Qui balaie les murs de bêtises qui s’érigent régulièrement dès que les gens ne comprennent pas les autres. On est presque dans l’actualité !
Je découvre Martine avec ce roman. J’ai été touché.
C’est un sujet que je n’avais encore jamais abordé. L’amour de deux retraités qui se construit pierre après pierre alors que tout les opposait, non-dits, religions, culture et niveau social. Un beau voyage plein, d’odeurs d’épices, de générosité et d’émotions.
La vie est ainsi faite, que pour pouvoir apprécier les choses, il faut d’abord les comprendre et les ressentir…
J’ai passé un excellent moment de lecture, et je pense retenter une nouvelle aventure avec Martine dès que l’occasion se présentera !
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Extraits :
« Depuis mon entrée à l’école, j’ai toujours eu un rêve. J’ai dû l’abandonner mais je n’y ai jamais renoncé. Maintenant, je vais enfin pouvoir le réaliser. Lire ! Prendre un livre, m’évadé au fil des pages ! C’est une fenêtre ouverte sur un univers différent. Voilà pourquoi je suis venu à votre association. Il faut que j’apprenne ! Chez nous, on dit que les livres sont les jardins des savants.
L’émotion planait. Un simple livre, objet dérisoire dans son apparence, mais paradoxalement si précieux, nourrissant aussi bien l’imaginaire que l’intelligence, dont l’odeur d’encre et la douceur du papier créaient un lien fort avec celui qui se penchait dessus… Elle ne put contenir un élan et allongea son bras pour poser sa main sur la sienne.
– Vous verrez, d’ici quelques mois vous plongerez dans la lecture. J’en suis certaine. »
…/…
« Juliette acquiesça d’un signe de la tête. Il fallait le ménager.
Au moment de se séparer, Leïla lui remit une carte de visite. Les deux femmes s’embrassèrent spontanément. Ce baiser, qu’elles avaient contenu quelques heures auparavant, scellait leur appartenance à une même famille, et une amitié confiante. »
Née à Marrakech, Martine Pilate a passé de longues années à l’étranger. Après des études littéraires, elle s’est tournée vers le droit. Depuis une quinzaine d’années, elle se consacre entièrement à l’écriture. Installée en Provence, elle s’implique dans de nombreuses actions culturelles.
Elle est l’auteur des « Papier Bonbon », en grande partie autobiographique, « Luta et les siens » , « La Véritable Histoire de la Pétanque », la naissance de ce jeu initialement plutôt « masculin » et de son expansion, au travers d’une saga familiale : celle des fondateurs du jeu dont elle est la descendante directe, « L’œuvre des Frères Bec » et « La Passion selon cinq Matous ».
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