Drame, Noir, Psychologie

Il était une fois la guerre

de Estelle Tharreau
Poche – 3 novembre 2022
Éditions : Taurnada Éditions

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Sébastien Braqui est soldat. Sa mission : assurer les convois logistiques. Au volant de son camion, il assiste aux mutations d’un pays et de sa guerre. Homme brisé par les horreurs vécues, il devra subir le rejet de ses compatriotes lorsque sonnera l’heure de la défaite. C’est sa descente aux enfers et celle de sa famille que décide de raconter un reporter de guerre devenu son frère d’âme après les tragédies traversées « là-bas ». Un thriller psychologique dur et bouleversant sur les traumatismes des soldats et les sacrifices de leurs familles, les grandes oubliées de la guerre. « Toutes les morts ne pèsent pas de la même manière sur une conscience. »

 

• Couv_093_Tharreau Estelle - Il était une fois la guerre

 

Attention !
Ce roman noir est une véritable bombe à retardement… Il m’a emporté avec son ton journalistique durant toute ma lecture, jusqu’au dernier chapitre, “véritable explosion”, jusqu’à sa dernière phrase, qui donne un espoir… jusqu’à son dernier mot, “Guerre”.

“Il était une fois la guerre”, dernier roman d’Estelle Tharreau, est un condensé de toutes les émotions ressenties par Sébastien Braqui, un soldat brisé par des dommages psychologiques qu’il a subit, brisé par les politiciens qui ne voient que leur intérêt à l’encontre de la vie de centaines, de milliers d’êtres humains. Je l’ai presque perçu le récit comme un documentaire sur la guerre, une intrusion dans un monde noir et terrifiant ou les soldats se soumettent à des ordres qui parfois font froid dans le dos…
Le récit n’est pas raconté par le héros, mais par un reporter de guerre qui témoignera de l’horreur vécu par Sébastien et tous les autres. Je suis devenu alors le témoin du basculement psychologique qui s’installe dans son esprit, des rapports compliqués qu’il vivra avec sa femme qui l’aime pourtant de tout son cœur, avec sa fille, avec qui il refuse tout dialogue, de sa transformation tant physique que mentale. Il se sent humilié, alors il se réfugie dans l’alcool pour “oublier”, et finira par perdre l’estime de lui-même.
Où s’arrête la fiction, où commence la réalité ?
Seule l’auteure le sait.

Estelle a construit son récit d’une main de maître. Pas de phrases inutiles, pas de mots perdus, ils sont percutants et nous forcent à la réflexion sur les aléas de la guerre et le pouvoir de certains. Elle plonge directement, sans épargner ses lecteurs, dans des scènes de conflits violentes, effroyables… Mais pour comprendre la perception du vécu et la déchéance de Sébastien, il nous fallait passer par là, entrer dans sa tête, comprendre sa perdition.

Avec ce quatrième roman lu, Estelle grimpe pour moi une nouvelle marche.
Un roman très visuel, une thématique plus que maîtrisée, un dénouement vertigineux, elle signe un roman qui risque de surprendre plus d’un homme et qui ne laissera de toute façon personne indifférent, qui marquera je l’espère les mémoires…

Je remercie Joël des Éditions Taurnada de m’avoir permis de découvrir une nouvelle facette à son talent !

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Extraits :

« Il était une fois un homme bon devenu une plaie à vif.
Il était une fois un homme et une femme ; un premier de cordée qui entraîne le second dans sa chute.
Il était une fois un soldat ayant dépassé le seuil d’horreur qu’il pouvait endurer et que la vie a transformé en une bombe à retardement que les Hommes ont lentement amorcée jusqu’à l’explosion.
Il faudrait peut-être commencer ce récit tout simplement par “il était une fois la guerre”. »

« Sous les yeux de Sébastien se déroulaient des scènes de vie étrange : des supermarchés d’où sortaient des chariots plein d’abondance, des rues où des gens ne fuyait pas, des enfants armés de cartable. Il se sentait étranger à ce monde qu’il avait pourtant connu toute sa vie. Accaparé par ce sentiment de décalage, il ne pensait plus directement au Shonga jusqu’à ce que cette lisière de bois apparaisse. »

« Nous aurions dû réfléchir à deux fois avant d’envoyer notre vieille armée incapable de rétablir la paix. Nous n’avons fait qu’aggraver les choses. À travers la défaite de notre armée, c’est l’échec de toute la politique du président qu’il faut voir. Nous pouvions sauver ce pays et nous n’avons fait qu’amener cette guerre sur notre propre sol et participer à l’effondrement du Shonga. Mon parti a déjà engagé des réflexions pour une refonte de nos forces armées. À cette occasion, nous allons convier des représentants de l’armée shongaise pour nous aider dans l’analyse de notre défaite militaire. »

« Évitez de mentionner que votre conjoint est militaire, évitez de porter toute marque pouvant le suggérer, appelez la police si vous êtes victime d’une agression, un numéro vert est à votre disposition. »

 

 

Passionnée de littérature depuis l’adolescence, Estelle Tharreau parcourt les genres, les époques et les pays au fil des auteurs qu’elle rencontre. De cet amour de la littérature est née l’envie d’écrire. Elle vit actuellement en Franche-Comté où elle partage son temps entre sa famille et l’écriture.

 

 

Dystopie, Fantastique, Noir, Science Fiction, Suspense

Anatomik

De Serge Brussolo
Broché – 13 novembre 2019
Éditeur : ‎Bragelonne

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La guerre des mondes a déjà commencé, hélas, personne n’a jugé bon de vous en informer !

Kurt Angström est mort, cela ne l’empêche pas d’être employé comme espion par la redoutable firme ANATOMIK Biotech qui a découvert le moyen de transformer les fantômes en agents secrets invisibles capables de hacker les programmes informatiques les plus complexes ou de s’introduire dans les pensées des vivants pour leur dicter des idées de meurtre et de suicide.

Chuck Ozzborn, lui, est un ancien soldat d’élite à la retraite, mal embouché et misanthrope, qui va contre son gré se retrouver mêlé au plus formidable complot de tous les temps.

Dans une Amérique vaincue par la coalition des barons de la drogue, et qui a perdu la volonté de se battre, les deux hommes se voient confrontés à une menace dépassant tout ce qu’on avait pu imaginer, et dont le premier symptôme prendra l’aspect d’une possession générale de la population par l’âme des morts… avec la complicité des gouvernements !

À l’insu de tous, l’Apocalypse entre en phase 2.
Serrez les dents !

 

2021_100_Brussolo Serge - Anatomik

 

Serge Brussolo et moi, c’est un peu comme une histoire d’amour.
Je l’ai découvert en 1986, avec “Les mangeurs de murailles”, j’avais 19 ans… Depuis nous ne nous sommes jamais quitté et c’est vrai que j’attends régulièrement ses dernières “Folies” ! Il va régulièrement très loin au niveau de ses idées, du coup je plonge littéralement dans ses univers de temps en temps…

Effectivement, c’est grâce à sa faculté de créer des mondes si différents et tellement inventifs que j’adore entrer dans ses récits. Ils ne se déroulent jamais comme ils le devraient, Il y a toujours quelque chose qui ne tourne pas rond… Quelle que soit la thématique qu’il choisira. C’est ce que j’aime avec les récits de Serge, les surprises incroyables à chaque chapitre, le suspense omniprésent…

Avec “ANATOMIK”, on nage entre folie et désespoir !!!
Après une guerre contre des narcotrafiquants du Cartel, les Etats-Unis sont à genoux et ne s’en remettent que difficilement. Quelques années plus tard des Aliens qui observent la Terre de leur vaisseau stationnant au-dessus de nos têtes, ont décidé de nous envahir. Ils veulent anéantir tous les terriens et s’approprier notre planète. Pendant ce temps, une foudre étrange provenant d’orages secs, s’abat sur la plupart des cimetières, réveillant les morts… Se transformant en ectoplasmes ils n’ont d’autres choix que de posséder les Humains, de prendre leurs corps, sinon ils sont condamnés à disparaître à jamais !
Chuck Ozzborn, soldat américain à la retraite, qui voit son monde se déliter, va se retrouver entraîné par Kurt Angström, un fantôme, dans un “combat” qu’il n’aurait jamais pu imaginer…

Bienvenus dans l’imaginaire de Serge Brussolo !
Comme à son habitude le style narratif est très rapide, il va droit au but, créatif, jamais ennuyeux, saupoudré d’un humour noir qui convient parfaitement à l’ensemble du récit.
Les personnages principaux ne sont ni sympathiques, ni bienveillants, qu’importe !
C’est l’histoire qui prime.
Et ce n’est pas un gastéropode géant, utilisé comme moyen de transport pour traverser des flammes qui ne s’éteignent jamais, ni Kurt Angström, fantôme agent secret, qui vous diront le contraire…

Vous l’aurez compris.
Pour aimer Brussolo, il faut soit être un peu “barré”, soit ne pas avoir peur de l’inconnu, mais surtout être curieux et se laisser porter.
Alors, oserez-vous franchir vos limites ?
Attention, vous risqueriez de ne pas le regretter !

Un excellent roman que je conseille à tous les fans de fantastique et de science-fiction…

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Extraits :

« Juillet 2118. Golfe du Mexique. Zone de guerre. 217e jour d’engagement de la 8e division de Marines des États-Unis contre les forces des Cartels coalisés. Synthèse des opérations : fortes pertes humaines du côté américain. Désorganisation de la logistique. Armement obsolète. Malgré toutes les tentatives de reprise en main, l’ennemi reste maître du feu. Demande de repli stratégique refusée par le Quartier Général. Le mot d’ordre reste : Tenir coûte que coûte et défendre la frontière. »

« C’est comme ça que tout avait commencé. Les revenants. Ces enfoirés de fantômes. La foudre, en frappant les tombes, réactivait le macchabée. L’impulsion électrique, d’une puissance démentielle, permettait aux cadavres de développer un ectoplasme qui, dès lors, devenait autonome. L’enveloppe charnelle restait au fond du trou, réduite en morceaux, carbonisée par la décharge, mais l’ectoplasme, lui, s’en allait vagabonder dans la campagne, se matérialisant ici et là, flanquant une pétoche de tous les diables aux pauvres bougres qui croisaient son chemin. »

« Est-ce que tout était vivant ici ? Ignorait-on les matières mortes ou synthétiques ? Elle se résolut à enfiler le vêtement. Dès qu’elle l’eut passé, elle cessa de le sentir. Aucun frottement ne trahissait la présence du tissu, c’était comme si on venait de lui greffer un second épiderme.
– Salut à toi, Maîtresse, dit la robe. Je suis là pour te protéger. Désormais aucun projectile ne peut t’atteindre, je saignerai et je mourrai à ta place. Telle est ma fonction et ma fierté. »

 

 

Né à Paris en 1951, Serge Brussolo écrit depuis son plus jeune âge. Ses premières tentatives de publication ont lieu dès sa douzième année… A sa sortie de faculté, après des études de lettres et de psychologie, il se lance dans la bataille de l’écriture, vivant dans des conditions précaires pour avoir le temps d’écrire ses premiers textes. Commence alors pour lui une formation à la manière des auteurs américains : métiers incongrus, hétéroclites, qui lui fourniront matière à l’études des milieux les plus disparates. Il lui faudra attendre 1978 pour que sa première nouvelle paraisse, qui sera aussitôt saluée par la critique (notamment par Bernard Pivot alors animateur de l’émission Apostrophe). Funnyway (Editions Denoël) sera en effet couronnée par le Grand Prix de la science-fiction française devenu aujourd’hui le Grand Prix de l’imaginaire.

D’autres prix littéraires (onze ou douze à ce jour !) récompenseront ses nombreux romans fantastiques publiés dans les célèbres collections Présence du Futur et Anticipation, et qui conduiront la critique à voir en lui  » le Stephen King français « . Qualificatif réducteur, car, pour Brussolo, le fantastique ou la science-fiction ne sont que des prétextes, des clefs permettant d’accéder à un univers psychanalytique où règnent le trouble, l’obscur, l’inavoué. Il se souciera d’ailleurs peu d’observer les règles du genre et s’appliquera plutôt à les pervertir systématiquement au grand scandale des puristes.

Il donnera à Présence du Futur (Denoël) ses plus grands textes hallucinés, littérature visionnaire bourgeonnant au carrefour du baroque et du surréalisme. Ne s’interdisant rien, osant tout, Brussolo deviendra l’auteur qui fait scandale dans un milieu où robots et soucoupes volantes tiennent lieu de pantoufles. Pendant dix ans, il allumera les controverses, la haine et l’adulation la plus absolue. Tantôt voué au bûcher, tantôt hissé sur un piédestal.

A la fin des années 80 il se détourne momentanément du genre pour s’attaquer à la littérature générale et au roman historique. Quoi qu’il soit difficile d’appliquer des étiquettes à ses romans, chacune de ses oeuvres se déplaçant sur plusieurs genres à la fois. Auteur polyphonique, Brussolo est un mutant réconciliant les extrêmes, un maître expert en mélanges, à la manière des auteurs sud-américains toujours attentifs aux arrière-plans du réel, aux mythologies et au fantastique quotidien. Il est important de rappeler que par ses origines il est en partie Brésilien, et qu’il a baigné dans un univers folklorique issu de la selva.

Le prix RTL-LIRE lui est décerné en 1995 pour La Moisson d’hiver. Son entrée dans la collection FOLIO prouve qu’il est tout à fait à l’aise dans l’analyse psychologique et le roman d’atmosphère. Pour certains critiques, Brussolo se situe dans la grande tradition des auteurs populaires comme Simenon ou Frédéric Dard.

Conteur doué d’une imagination surprenante et d’un époustouflant sens de l’intrigue, il s’épanouit dans la littérature criminelle et trouve son inspiration dans les aberrations sociologiques de nos sociétés. Il a reçu le Prix du Roman d’Aventures en 1994 pour Le Chien de minuit paru au Masque et son roman Conan Lord, carnets secrets d’un cambrioleur a été élu Masque de l’année 1995. Ses thrillers explorent le suspense sous toutes ses formes, conciliant roman noir et énigme classique, thriller international et machinations savantes.

Aujourd’hui, de retour dans la collection FOLIO-SF pour laquelle il écrit désormais des textes inédits, il est revenu à ses premières amours.

La Société des Gens de Lettres lui a décerné le prix Paul Féval pour l’ensemble de son œuvre.

 

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Émotion, Drame, Histoire vraie, Suspense

L’Oiseau bleu tombé du nid

De Lily Hétet-Escalard
Broché – 1 juin 2021
Éditeur : ‎Librinova

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Quatre amis, Louise, Jean, Marie et Antoine forment deux couples happés par la brutalité de la Seconde Guerre mondiale. Leur vie bascule à la disparition de l’un d’eux, et plus encore à la Libération… Un demi-siècle plus tard, Victor, biologiste marin de renom ressent vers la cinquantaine le besoin de partir à la quête de ses racines. Enfant abandonné, il a été placé en Suisse comme 100000 autres. Percera-t-il le terrible secret de ses origines ?L’histoire de cette famille normande tisse une fresque bouleversante entre combats, résistance, espoir et folie. Dans L’Oiseau bleu tombé du nid, Lily Hétet-Escalard rend un hommage vibrant aux hommes et aux femmes qui ont connu l’horreur de la guerre à travers les voix oubliées de l’Histoire. Un roman déchirant, inspiré d’une histoire incroyable mais vraie.

 

2021_099_Hétet-Escalard Lily - L'Oiseau bleu tombé du nid

 

C’est exactement pour ce type de lectures
que je continuerai à lire tant que je le pourrai…

Louise et Jean, Marie et Antoine, deux sœurs, deux amis d’enfance, deux couples à la vie à la mort, qui se sont trouvés.
Ensemble ils s’occupaient d’une ferme. Ensemble ils vivaient heureux…
Mais l’Histoire en avait décidé autrement…

La Deuxième Guerre mondiale éclate, avec toutes les atrocités que l’on connaît déjà et bien d’autres que je découvre dans ce roman…
Le 5 juin 1944, Marie ouvre leur porte à un parachutiste américain la veille du débarquement pour leur plus grand malheur.
Antoine est absent, Jean est emprisonné en Allemagne et Louise est endormie à l’étage !
Le lendemain, Louise est une jeune femme brisée suite à une agression. Sa vie va être bouleversée. Très vite elle va se rendre compte qu’elle est enceinte…

Voilà le départ de ce superbe roman basé sur des faits réels. Poignant, dramatique avec une écriture pleine de réalisme qui décrit sans juger, sans condamner, mais toujours avec beaucoup d’émotion !
Le récit se divise en deux parties.

La première, raconte l’histoire des deux sœurs qui ont épousé Antoine et Jean, meilleurs amis depuis l’enfance.

Nos quatre “amis” vont vivre la guerre, les disparitions, les explosions à leur porte ! Antoine est dans la résistance, Jean qui après avoir été fait prisonnier en Allemagne va se retrouver déporté en Sibérie, et n’aura de cesse que d’essayer de s’évader afin de retrouver les siens. Louise, la pauvre Louise, qui se voit obligée d’abandonner son bébé le jour de sa naissance, car les mœurs de l’époque ne lui permettront jamais de le garder et de l’aimer. L’Église enverra le petit Victor dans une famille en Suisse qui le traitera durant toute son enfance comme un esclave, exploité, affamé, maltraité, comme des milliers d’autres enfants durant le conflit. Et puis Marie qui essaie se survivre et de s’occuper de sa sœur comme elle le pourra.

La seconde partie, elle, développera la vie de Victor. Après une enfance où il s’est cru perdu, un enseignant va l’aider à aller de l’avant et lui donner les “clés” qui lui manquaient pour réussir. Aujourd’hui il a bien grandi et ressent alors le besoin de connaitre ses racines, de retourner vers les “siens”.

“L’oiseau bleu tombé du nid” est un roman magnifique et bouleversant.
Que d’émotions !
J’avoue avoir vraiment été touché par l’écriture de l’auteure. Son écriture très poétique m’a tenu en haleine jusqu’au bout. Son développement des personnages qui en fait des êtres vivants et à part entière. J’ai pu ressentir leurs vécus, leurs joies mais surtout leurs peines. L’amitié tient une très grande place dans le roman, ainsi que l’amour.

Lily Hetet-Esclard à travers ses personnages qui marquant nous raconte sans faux-semblants, la vie de ceux qui ont souffert, qui ont été oublié, des femmes violées et de la société à cette époque, elle dénonce tout simplement la cruauté d’une époque. On apprend à la fin du récit que Jean est l’arrière-grand-oncle de Lily.
Quel bel hommage elle lui rend…

Je ne peux que vous recommander ce livre… Que les lecteurs et lectrices les plus sensibles n’hésitent pas à découvrir “L’Oiseau bleu tombé du nid” ! C’est un roman sensible mais jamais mélodramatique, les personnages sont formidables et à chaque fois, malgré tout ce qui leur arrive, c’est l’espoir qui prédomine.

Pour moi, un vrai coup de cœur !
Lily sera une auteure à suivre.
Elle a du talent, et sait retransmettre les idées qui bouillonnent dans son cœur et sûrement dans son âme…

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Extraits :

« Cette histoire commence à l’heure où les oiseaux se taisent. La lune claire brille entre deux nuages et de grands échassiers gris se posent en silence dans les prés alentour.
Bientôt, l’herbe noire se couvre de tâches claires, telles des ombrelles déployées, vite rassemblées à la hâte. Soudain, de champ en champ, le coassement de grenouilles importunées se mêle aux stridulations de nombreux criquets »

« En ouvrant les yeux, je décide de graver dans ma mémoire le moindre recoin de cette cabane reculée, qui m’a protégé des températures glaciales et des animaux. Je ne me leurre pas, ce n’est pas tant le lieu que je quitte la gorge nouée. Macha, c’est son prénom, me prépare un bol de thé qu’elle me tend avec une tranche de pain noir. Pendant que je savoure l’instant, elle prépare un gros baluchon qu’elle remplit du linge d’homme qui lui reste. Alors que je proteste, elle ajoute ses maigres provisions. Je ne pourrai jamais la remercier assez. Une vague de gratitude m’envahit ; je la soulève, toute légère, et l’a fait tourner. Quelle grande âme ! »

« 100 000 enfants forçats, des moins que rien.
Des milliers d’entre nous subirent des violences, des mauvais traitements, des viols, souffrirent voire périrent de malnutrition. Tout le monde savait. Voisins, familles, amis, élus… Tous se taisaient. Un système muselé, figé dans le formol. Me revient en pleine face le corps squelettique du gamin enchaîné nu à un piquet. J’ai terriblement mal pour lui. Il n’y a plus de place pour le doute. Son sort était scellé. J’ai honte. Honte de ne pas avoir réagi en homme. »

« Elle le raccompagna à la grille menant au portail, lui sourit :
– Faites-moi plaisir et retenez ceci avant que nous nous quittions : innocent vous êtes, et resterez ! Les enfants ne sont pas coupable des fautes de leurs parents, lui glissa-t-elle à l’oreille en l’étreignant comme seule une mère aimante sais le faire. »

 

 

Après une enfance heureuse passée à parcourir avec voracité les rayons de la librairie familiale, Le Lutrin à Bayeux, et la campagne normande, je me suis investie quelques années auprès d’adolescents cabossés, au parcours chaotique, en rupture.

Diplômée en biologie et géologie, violoniste et pianiste, l’écriture m’a toujours accompagnée, m’offrant un langage essentiel avec la peinture.

Mère de 2 enfants, je vis en Normandie.

Mes amitiés, rencontres et voyages m’offrent l’opportunité de creuser au scalpel les âmes qui se confient naturellement et nourrissent mon questionnement sur la nature humaine.

Émotion, Histoire, Suspense

Dessiner les nuages

de Sandrine Roy
Broché – 23 juin 2021
Éditeur : Éditions du Loir

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Angeville. 1943. Malo, un jeune homme simple d’esprit, vit depuis des années en retrait du village, dans une cabane au milieu de la forêt. À l’arrivée des Allemands, il va recueillir Antoine, un enfant retrouvé vivant dans la tombe fraîchement creusée d´un couple de Juifs. Sur fond d’antisémitisme et d’Occupation, une relation forte va naître entre eux, dans un village confiné et divisé, où l’innocence de Malo est bien souvent trahie. Grâce à ses prédispositions pour la peinture et son instinct de protection poussé à l’extrême, Antoine va mettre des touches de couleur dans cette période noire, liant, sans le savoir, la petite et la grande Histoire.

 

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Comme de nombreux auteurs avant elle, Sandrine Roy a “glissé” vers un nouveau genre littéraire… et elle a bien fait !
Non que je n’ai pas aimé ses autres romans, mais dans celui-ci, je trouve que sa sensibilité y trouve sa place…

Quand j’ai vu que le roman était préfacé par Mireille Calmel, dont je suis un grand fan, je me suis dit c’était forcément du “lourd” !
Je ne m’étais pas trompé, ce livre est magnifique, et je pèse mes mots. J’ai été fortement impressionné, voire admiratif à certains passages !

Dès le début du roman l’émotion règne en maitre.

Les personnages, le village, la situation historique…
J’ai Ressenti l’ambiance et la pression de l’Occupation Allemande, la peur chez tous les habitants. Et comme cela s’est malheureusement passé, certains “français” y voient très vite une occasion de se démarquer en trahissant les leurs et leur patrie.
Les poils de mes bras se hérissaient de colère à certains moments.
Mais ce n’est pas le plus important, ce n’est pas ce que je retiendrai du roman.

Le plus important dans l’histoire, pour moi, c’est l’amour !

C’est l’amour de Malo, un simple d’esprit, fragile et fort à la fois, pour sa vie, pour son travail, mais surtout pour la belle Rachel…
C’est l’amour d’Antoine, un enfant trouvé par Malo. Un enfant pas comme les autres. Il parle peu, ne se mélange pas, ne sais pas d’où il vient, mais voue un amour et un respect sans faille pour Malo qui l’a adopté. Il aime aussi les animaux, tous les animaux, car ils le comprennent, il aime son professeur Firmin, qui très vite a vu en lui l’être exceptionnel qu’il est, il aime aussi dessiner, les nuages surtout…
C’est l’amour de Frantz, officier allemand, pour Malo qui deviendra très vite son ami, l’amour pour Adèle surtout, qui dès leur première rencontre a rayonné dans sa vie…
Mais c’est surtout l’amour que l’auteur porte à tous les personnages qu’elle a créé, qu’elle a choyé avec beaucoup d’affection et d’humanité aussi, au point de les avoir rendu vivants pour moi.

Ce roman beau et triste à la fois, j’aurais voulu le conserver plus longtemps, j’aurais aimé qu’il ait beaucoup plus de pages, il m’a touché profondément le cœur, m’a ému jusqu’à verser quelques larmes, m’a fait ressentir le meilleur de moi-même. J’avais déjà lu des romans ayant une thématique approchante, mais là, c’est un gros coup de cœur.

Vous aimez les belles histoires ?
Ce livre, qui vous attend déjà quelque part, est fait pour vous !

Un grand bravo, aux Éditions du Loir, pour cette belle mise en avant…

Sandrine Roy a reçu en juillet dernier, au Salon du livre du Château Le Verdoyer, le 1er prix littéraire du Verdoyer 2021, pour « Dessiner les nuages ».

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Extraits :

« Malo vit au milieu de la forêt, à deux km du village d’Angeville. On y accède par une route en pente raide qui descend vers le moulin en longeant la Serre. Arrivée à la lisière de la forêt, la route devient un chemin pour se terminer par un sentier où les chariots ont creusé de profonds sillons.
Les habitants d’Angeville ont tous plus ou moins contribué à l’aménagement d’une maison afin que ce pauvre Malo ait un abri où vivre, suffisamment éloigné du village.
On ne lui connaît aucun proche. Sa mère, débarquée de la ville enceinte jusqu’aux yeux, sans mari, sans famille, est morte en couches. L’enfant qu’elle venait de mettre au monde tarda à pousser son premier cri. C’était un mauvais signe. »
…/…
« À la mairie, Mességué reçoit un nombre considérable de lettres anonymes de bons Français accusant l’un ou l’autre des citoyens de cacher un poulailler dans une remise ou un cochon dans une cave.
La jalousie, le désir d’échapper à l’oppresseur en collaborant, la peur : voilà ce qui motive ces dénonciations.
D’autant que depuis l’arrivée des Allemands, beaucoup de fils de paysans ont été envoyés de force au STO, en Allemagne. Quelques-uns ont pris le maquis, refusant de quitter leur pays ainsi que leur famille dans le but de travailler pour l’ennemi. Pas question ! C’est ainsi qu’à Angeville, Maurice merle – dit Mémo – et Marcel Cabrol se sont enfuis un beau matin de décembre, sans trop savoir où ils iraient, mus par des rumeurs racontant que des hommes se réunissaient dans les campagnes isolées et organisaient des actes de résistance.
Au sein du village, peu à peu les camps se sont formés d’eux-mêmes. La défiance entre les deux est de mise. »

 

 

Sandrine Roy est originaire de Bègles, près de Bordeaux. Des études de Lettres modernes ont affirmé son goût déjà très prononcé pour la lecture et l’écriture, qu’elle pratique depuis on plus jeune âge. Elle vit depuis 14 ans dans la région de Montauban, où elle travaille en milieu scolaire. Elle est connue pour ses romans policiers et tout particulièrement sa série, mettant en scène Lynwood Miller, ancien membre des forces spéciales américaines.
Dessiner les nuages est sa première incursion dans le roman historique.

Émotion, Drame, Historique, Noir, Thriller

Personne n’a oublié

de Stéphanie Exbrayat
Broché – 13 juin 2019
Éditeur : Éditions De Borée

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Sam, huit ans, tombe du haut d’une grange et meurt le crâne fracassé. Pour sa mère Colette, impossible de croire à un accident. Elle soupçonne François, son mari, un homme violent et secret, de ne pas être étranger au drame. Dix ans auparavant, Colette, enceinte d’un autre homme, a été contrainte de l’épouser. Dès lors, son mari a imposé la terreur et la tyrannie au sein de leur foyer. Bravant la violence de cet homme, Colette s’engage dans une dangereuse quête de vérité. Quel rôle a t-il joué dans la mort de Sam ? Et quel est ce trouble passé que François semble vouloir cacher à tout prix ? Au cœur de ce petit village du Morvan, les esprits s’échauffent et les tensions remontant à la guerre atteignent leur paroxysme. Le village bruisse de rumeurs et de douloureux secrets ne tardent pas à resurgir…

 

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“Personne n’a oublié”, ou comment un livre qui m’attendait depuis plusieurs mois, m’a retourné le ventre et la tête…

C’est le premier roman de Stéphanie Exbrayat que je lis, et c’est son premier roman !
Je trouve que c’est une belle réussite !
Je me suis laissé emporter très vite au gré des chemins sinueux parcourus par Colette.

Ce livre m’a complètement dérouté. Je pensais que j’allais lire un polar ou un thriller, mais pas du tout. Il parle de la seconde guerre mondiale, de la place très difficile que les femmes avaient à la fin des années cinquante, de la mort d’un petit garçon, d’un mariage arrangé, des blessures et des tensions qui peuvent agiter les esprits des habitants d’un petit village du Morvan en une période bien difficile… Et malgré tout ça le récit est construit comme un thriller !

Beaucoup d’émotions et de mystère, dans ce roman, beaucoup d’amour et de haine aussi.

Sam, fils de Colette, âgé de 8 ans est retrouvé mort dans la cour de chez lui.
Est-il tombé de la grange accidentellement où quelqu’un l’a-t-il poussé ? Commence alors les doutes et les suspicions.
Une mort qui paraît suspecte à sa mère qui va, envers et contre tout rechercher ce qui s’est vraiment passé. Très vite elle va soupçonner François, son mari. Colette avait réussi jusque là, à lui cacher que Sam n’était pas son fils…
Pour réussir son objectif, elle n’aura d’autre choix que d’être forte, et de toute façon elle a promis à son fils de découvrir la vérité coûte que coûte.

L’écriture est très fluide et le récit montant en puissance au fur et à mesure contribue à une lecture plaisante et addictive, j’ai régulièrement eu l’impression d’être dans un huis clos. Il y a de nombreux rebondissements, je pense indéniablement que le fond historique du récit est pour beaucoup dans la mise en place de ce suspense, nous ramenant à une période où la condition féminine était quelque chose de complètement inconnue.

Cette histoire est dure et puissante, saura-t-elle trouver en vous, sensibilité et bienveillance ?
Personnellement une très belle surprise pour moi !

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Extraits :

« Avant, j’étais douée pour embrasser les beautés de ce monde, pour apprécier tous les détails infimes qui rendent la vie belle. J’étais douée pour le bonheur. Mais ma petite voix c’est tue. Elle avait résisté à la mort de ma mère, puis à celle de Guy mais Sam… C’est trop insupportable. Je me sens comme dans une boîte. Une boîte avec un couvercle bien fermé. Une geôle où je ne sais plus distinguer la terre du ciel. Sam est mort et l’azur s’est vidé. Les oiseaux ne chantent plus. Les fleurs n’ont plus d’odeur. Plus rien n’a de goût. La beauté de ce monde est sortie de mon champ de vision. Je suis dans un caisson étanche. Je n’entends plus. Je ne vois plus rien. Tout a disparu. Sam a tout emporté avec lui. Ma bonne étoile n’a pas su me protéger du pire mais elle me maintient survivante malgré le pire. Elle me porte sur un chemin tourmenté qu’il me faut continuer de parcourir.
Quand j’ai eu envie de mourir après le décès de Guy, le docteur Verdier m’a fait comprendre qu’il y avait toujours une raison de rester en vie. Aujourd’hui je dois trouver laquelle. »
…/…
« Elle sait qu’elle va devoir y passer. Alors elle monte. En silence elle se déshabille dans le noir, se vêt pour la nuit, et elle s’étend sur le matelas. Il remonte sa chemise de nuit. Sa grosse paluche rêche et calleuse malaxe un de ses seins. Il écarte ses cuisses d’un geste brutal et s’allonge sur elle de tout son poids. Son corps l’écrase. Le souffle de son haleine postprandiale fouette son visage. Elle a envie de le griffer, de lui donner des coups, de lui arracher les cheveux. Au lieu de ça, elle reste raide est défigurée par le dégoût. Comme d’habitude. Son sexe dur et pressé pénètre férocement en elle. Elle a mal. Il donne quelques coups de reins. Le sommier crie. Elle, ne peut pas. Le visage tourné sur le côté, la mâchoire crispée, elle mort son poing jusqu’au sang. Il pousse un grognement, puis un deuxième et enfin un dernier, plus long, plus profond. La tension dans son corps se relâche. Il retombe lourdement sur le côté. Le bourdonnement de son flux et reflux respiratoire s’installe dans la pièce, régulier et puissant, enflant jusqu’à faire vibrer les barreaux du lit.
Colette a envie de hurler. »

 

 

Stéphanie Exbrayat a exercé de très nombreux métiers avant de se consacrer à l’écriture. Personne n’a oublié, son premier roman a connu un très beau succès, tout comme son deuxième roman, Colère assassine. Cependant, désireuse de se sentir libre d’écrire ce dont elle a envie, Stéphanie Exbrayat choisit la comédie pour son troisième roman Et après tout ça, l’amour !

Émotion, Historique, Suspense

Tu as le regard des oubliés

de Cédric Charles Antoine
Broché – 31 octobre 2020
Éditeur : Cédric Charles ANTOINE – Collection LORDKARSEN

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Revenir 30 ans après, quel choc !
Je suis là, assise sur le sol de ce grenier, à contempler un adorable portrait de Philippe enfant, déniché dans un vieil album photo. Il a le regard des oubliés.
Sur son lit de mort, mon mari m’a suppliée de récupérer mon journal intime caché en Normandie depuis toutes ces années. Les souvenirs écrits de notre jeunesse témoignent de la situation extraordinaire dans laquelle nous avons osé nous unir. À l’époque, la passion a été plus forte que la guerre, mais le temps est venu d’expliquer, de contextualiser, de ne plus être dans le déni générationnel. Ma fille a le droit de connaître la vérité sur l’histoire de ses parents.
Le nouveau propriétaire du manoir me croit journaliste, il ne doit surtout pas découvrir mon identité. Mon passé est enfoui entre ces murs. J’ai trois jours pour exaucer les dernières volontés de l’homme que j’ai tant aimé.

 

2020_087_Antoine Cédric Charles - tu as le regard des oubliés

 

Bonjour à toutes et à tous,

C’est le premier roman de Cédric Charles Antoine que je lis, non seulement je ne le regrette pas du tout, mais en plus j’ai passé un agréable moment de lecture…

C’est l’histoire d’un homme qui se meurt,
L’histoire d’une femme qui a juré de respecter ses dernières volontés…

C’est l’histoire d’un manoir qui défie le temps,
D’un débarquement qui punie des milliers d’innocents…

C’est l’histoire de Philippe et de Maria,
Une véritable histoire d’amour entre un français et une allemande…

C’est un livre bouleversant, je me suis retrouvé dans une région de France où la guerre a été meurtrière, non seulement de la part des allemands mais aussi de la part des alliés lors du débarquement en Normandie.

C’est un livre très prenant et ce sur de nombreux de points, que ce soit au niveau de l’écriture, des personnages ou de l’angle historique…

Tel un défi et une ultime promesse à réaliser après la mort de son mari, Élise doit retrouver un document intime, une relique symbolique cachée depuis plus de trente ans au fond d’une cave, dans un manoir en Normandie, là, où leur idylle a vu le jour sous l’occupation.

Touchant, attachant, et bien documenté, l’histoire de Philippe et Maria montre que l’amour n’a pas de frontières.

Merci Cédric Charles pour cette très belle histoire, que je conseille à toutes et à tous…

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Extraits :

« Qui pouvait imaginer en regardant ce tableau idyllique que la France et le monde entier était en guerre depuis quasiment cinq ans ? Il s’allongea pour admirer le ciel azuré, parsemé de quelques nuages juste là pour accroître la poésie du moment, pour faire défiler le film. Le bruit des insectes, le chant des oiseaux, les fragrances florales, le goût sucré du pistil et la brise forestière immergèrent le disciple rural dans une symphonie champêtre. Une mélodie paisible l’enveloppa, il ferma les yeux pour se délecter du charme envoûtant de biotope. »

« Vu le contexte et les rapports accablants, je sais que j’ai vis certainement mes derniers instants. Ce soir, je serai sans doute mort au milieu de mes gars, avec un point rouge dans la tête… je vais écrire une lettre à ma famille que je vous confierai. En demeurant au manoir sous la protection de Philippe, il ne vous arrivera rien. Après la guerre, lorsque les balles auront cessé de siffler et que vous pourrez rejoindre Berlin, donnez l’enveloppe ma femme, c’est tout ce que je souhaite. Pour le reste, quand je serai parti, avant midi, faites au mieux pour vous, sauvez votre peau. Moi, je vais au feu me confronter, remporter ma médaille à titre posthume. Mon honneur est plus fort que ma peur. »

 

 

Cédric Charles ANTOINE

Auteur édité & diffusé chez :
– COLLECTION LORDKARSEN
– CITY EDITIONS
– KINDLE LIVRES (France & international french edition)

Auteur de nombreux romans à succès depuis 2014. Une vie entre terre et mer au cœur du Bessin Normand, passionné par la navigation et les vieilles demeures…
Publications : 23 romans (Littérature – Thriller historique – Suspense)

TU AS LE REGARD DES OUBLIÉS (édition brochée 350 pages). octobre 2020
JUSQU’À LA DERNIÈRE LIGNE (édition brochée 338 pages). juin 2020
LES CIGOGNES NE PLEURENT JAMAIS (édition brochée 388 pages). mars 2020
MERY (édition brochée 380 pages). janvier 2020
SI LOIN DE MON RIVAGE (édition brochée 340 pages). octobre 2019
L’ENFANT DES ARBRES (édition brochée 376 pages). juin 2019
LA PETITE HONGROISE AU MANTEAU VERT (édition brochée 356 pages). janvier 2019
UNE VIE A REGARDER L’HORIZON (édition brochée 360 pages). octobre 2018
J’AI HÉRITÉ DE TON PASSÉ (édition brochée 350 pages). juillet 2018
SEULE, DE L’AUTRE CÔTÉ (édition brochée 380 pages). avril 2018
LE VOILE ROUGE DES APPARENCES (édition brochée 405 pages). janvier 2018
TU N’ES JAMAIS REVENU (édition brochée 376 pages). octobre 2017.
JE ME SOUVIENS DE TOI (édition brochée 328 pages). juin 2017. chez City Editions
LA SLOVÈNE (édition brochée 350 pages). avril 2017.
ADIEU MON AMÉRIQUE (édition brochée 340 pages). janvier 2017.
VISAGES AU CRÉPUSCULE (édition brochée 360 pages). octobre 2016.
LE RÉVEIL DU SILENCE (édition brochée 346 pages). juin 2016.
LA COULEUR DU TESTAMENT (édition brochée 340 pages). mars 2016.
LE MESSAGER DU PARC (édition brochée 270 pages). décembre 2015.
TORSKEN (édition brochée 264 pages). septembre 2015.
LE PARADIS DE VICTORIA (édition brochée 260 pages). juin 2015.
L’EXIL PRIMITIF (édition brochée 262 pages). mars 2015.
LES HURLEMENTS DE LA MÉMOIRE (édition brochée 253 pages). novembre 2014.

Publication à venir :

LE SOURIRE DES INCONNUS (édition brochée 400 pages). janvier 2021.
Prix & concours littéraires : Sélection du Prix Amazon 2015 pour son roman : L’EXIL PRIMITIF

http://www.facebook.com/ANTOINE.Cedric.Charles

Site Internet :
http://www.cedric-charles-antoine.com

Auteur :
cedric.charles.antoine@gmail.com

Editeur Collection :
lordkarsen@gmail.com

Émotion, Histoire, Roman

Le temps des vieux moulins

de Isabelle Artiges
Broché – 13 juin 2019
Éditeur : Éditions De Borée

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En 1943, Madeleine a 19 ans et vit au rythme de ses missions de messagère pour les maquisards de la campagne périgourdine. Arrêtée par les nazis, elle est relâchée grâce à l’intervention de sa meilleure amie Yvonne, en couple avec un soldat allemand. D’août 1944 à novembre 1945, Madeleine va poursuivre son combat contre l’envahisseur, du Périgord à Paris, et être happée par les remous de la grande Histoire. De la libération de Paris aux dernières poches allemandes sur l’Atlantique, elle va suivre un chemin cahoteux, à l’image de son pays. Le Temps des vieux moulins, c’est aussi une histoire d’amitié entre deux femmes que tout oppose. Madeleine la résistante, Yvonne l’amoureuse d’un Allemand. Et quand viendra le temps des comptes, Madeleine n’aura de cesse de sauver son amie.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

C’est le second roman d’Isabelle Artiges que je lis, et comme pour le premier, une certaine magie a opéré, j’ai été emporté dans ce roman d’aventure et d’amitié plein de rebondissements…

Un très beau roman exigeant…
Tout le contraire d’un page-turner. Quel plaisir, quel bonheur de se plonger dans un livre où chaque mot à un sens et une utilité, dans lequel les personnages semblent réels tant ils sont bien décrits. Une fresque sur toute une période de notre histoire ; la guerre, l’après guerre, la vie en province…

C’est un livre merveilleux, avec une écriture originale qui va parfaitement avec la vision du monde racontée par Isabelle. Elle décrit parfaitement l’horreur de la guerre et la dynamique qu’elle a déclenchée.

Mais malgré les horreurs de la guerre, les carnages, la veulerie, la cupidité… d’autres pages sublimes parlent de la fraternité, la solidarité, l’amitié, reprendre pied, tenter enfin de vivre pour oublier…
Une « certaine justice » sera-t-elle faite ?
On y croit, et puis tout s’écroule, et puis il y a des rebondissements, encore, toujours.

Isabelle a un réel talent pour raconter de belles histoires.

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Extrait :

« Un brouillard silencieux bouchait mes oreilles, je peinais à ouvrir mes yeux. J’étais prisonnière de mon propre corps. J’arrivais enfin, après bien des efforts, à bouger mes doigts. Des rumeurs me parvenaient. D’abord des sons incompréhensibles, puis petit à petit des bruits de voix de plus en plus perceptibles. Mon cerveau s’éveillait. Je marchais dans la pénombre sur un long sentier, apercevant enfin une lueur. Mes paupières étaient encore lourdes.
– Ils vont forcer les dernières résistances extérieures et anéantir les points d’appui de Paris. Il est prévu un premier passage porte de Gentilly, pour accéder au Luxembourg, à l’Hôtel de Ville, au Louvre jusqu’au Meurice, poste de commandement général von Choltitz, expliqua un homme près de moi.
– La deuxième vague de franchira la porte d’Orléans et marchera sur l’école militaire et le parlais Bourbon. Pour cela, ils vont former deux colonnes. Une qui va suivre les boulevards extérieurs jusqu’au viaduc d’Auteuil, l’autre remontra la Seine, passera par Montparnasse et les Invalides. Tout le monde se retrouvera à la Concorde. Telles furent les paroles qui résonnaient dans ma tête. »

 

 

Périgourdine d’origine, Isabelle Artiges est une esthète et une femme d’entreprise. Cosmétiques de luxe et mode sont ses choix professionnels ; piano et peinture, ses passions.

Mais c’est aussi une insatiable conteuse. Après une vie professionnelle bien remplie, elle se consacre désormais à sa passion : l’écriture. L’académie des Arts et des Lettres du Périgord, dont elle est aujourd’hui membre, a salué son talent et lui a attribué son prix de littérature en 2015 pour La Belle Créole.