Adolescence, Émotion, Drame, Histoire vraie, Témoignage

Et si je demandais à la mer ?*

Lever de brouillard
de Milaï S.
Broché – 17 décembre 2021
Éditions : Independently published

« — Ne lui dis pas, fais comme si tu ne le savais pas, ton père ne voulait pas que je te le dise avant tes 16 ans.
Désemparée par ces annonces brutales, je partis dans ma chambre avec LA réponse qui me bouleversait tant. […] Les questions se bousculaient en même temps que les émotions de tristesse et de colère m’envahissaient. »

Les parents sont des repères, des rocs sur lesquels s’appuyer, dit-on. Enfants, on y croit dur comme fer. Mais parfois le roc s’effrite et finit par tomber en poussière.
« Le choc ! Comment ça, Lisa le savait ? Comment ça tout le monde le savait ? »
Lever de brouillard est le premier opus d’une trilogie où se mêlent aventures, rebondissements et vérités cachées. Milaï S. nous livre une partie de sa vie avec émotion, humour et poésie dans un récit de vie aux allures de roman.

Milaï S. a voulu apporter une touche originale dans l’écriture, qui a également été un petit challenge, je vous laisse le découvrir mais surtout arriverez-vous à trouver de quoi s’agit-il avant la fin ?

 

 

“Et si je demandais à la mer ?”, est un roman très touchant qui raconte une enfance qui aurait due être banale, mais ce ne fut malheureusement pas le cas…
Le parcours difficile et semé d’embûches, d’une jeune fille en quête de ses racines… Ce récit fait de nouveau un écho à ma propre histoire. Celle d’un enfant qui malgré ses efforts n’a jamais vu que la main levée de son père. Jamais une main tendue, non. Jamais une oreille à l’écoute. Il fallait obéir, écouter, surtout se taire, sinon… !

Milaï nous raconte sa vie, bouleversante, sensible et très vivante à la fois… Elle se confie, évoque son histoire… Ses secrets de famille, les non-dits. C’est une véritable immersion dans son enfance, au sein de toutes ses interrogations et dans toutes les souffrances physiques et psychologiques qu’elle a subit. J’ai eu envie de la prendre plusieurs fois dans mes bras…
Mais c’est aussi une histoire pleine de douceur, sans haine, par moment même avec un ton de poétique.

“Et si je demandais à la mer ?”, est pour moi, un “Lever de brouillard”. Celui d’une femme libre, assumée, en paix avec elle-même qui regarde son passé… avec une certaine bienveillance, malgré tous les bouleversements qu’elle a vécus ! Nos parents, ne sont-ils pas censés être des repères pour pouvoir nous construire ? Que se passe-t-il quand le père est soit indifférent, soit violent et que la mère n’ose pas “affronter” son conjoint ? L’enfant sera forcément perdu et ne devra sa construction qu’à ses propres expériences, quelles qu’elles soient. Ou alors… espérer peut-être… une aide extérieure… venant d’ami(e)s, d’oncles, de tantes, de cousin(e)s ou des grands-parents…
Pour Milaï, c’est le grand-père qui petit à petit deviendra sa boussole, qui sera son grand-re-père, son roc…

“Lever de brouillard” est le premier tome d’une trilogie, captivant, avec des mots justes, qui prêtent à la réflexion. J’attends maintenant la suite avec impatience.
J’avoue avoir été très vite pris par le sujet, et l’ai lu d’une traite, ne pouvant pas m’arrêter.
C’est un livre qui a du être nécessaire à Milaï ! Un livre qui dès lors, mérite qu’on en parle, qui mérite de voyager de mains en mains… Le mien, a déjà commencé son voyage…

Juste et touchant, “Et si je demandais à la mer ?”, ne peut laisser, ne doit laisser personne indifférent !

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Extraits :

« Il y a une quinzaine d’années, des personnes de mon entourage me suggérèrent d’écrire un livre, au vu de cette aventure qu’était ma vie, où se mêlent vérités cachées et épisodes incongrus. Cette idée me paraissait inconcevable pour plusieurs raisons et l’est d’ailleurs toujours à l’heure où je commence ces premières lignes. »

« Mon excitation était à son comble, je sautais de la voiture et respirais à pleins poumons cet air pur qu’offrait cette campagne côte-d’orienne. Mon attention allait immédiatement à l’enclos des chiens, ils m’accueillaient en montant sur le petit muret en pierre et se collaient au grillage qui donnait sur la route. Parallèlement, j’avais besoin de savoir s’il y avait d’autres personnes en visite chez mes grands-parents, mon indice : les voitures garées le long de la route autre que la 2 CV orange de mon grand-père. Avant de pénétrer dans la cour, il était important que je sache ce qu’il en était, d’où cette petite enquête visuelle indispensable que j’effectuais tel un rituel d’entrée. »

« Cet endroit m’a permis de vivre une vie d’enfant, d’explorer la nature et les joies de la campagne. Il y avait un espace pour les animaux, un pour les humains, hors de question de déroger à cette règle, comme beaucoup d’autres. Elles étaient nombreuses et devaient être respectées à la lettre, mais en étaient exclus les violences physiques, les cris, les hurlements et les insultes. »

« Il était simple, loin de la société de consommation, il avait besoin de peu pour vivre et être actif et heureux. Alors que j’étais adolescente un jour, il me dit : “l’argent ça ne sert à rien…”, J’avais été surprise par ce discours, je compris par la suite qu’il était connecté à l’essentiel. »

 

Émotion, Drame, Roman

Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux

de Blandine Bergeret
Broché – 30 octobre 2020
Éditeur : Les Éditions de l’ArtBouquine

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Pour eux ou contre eux, j’ai abandonné le nid parce que j’étouffais de les décevoir, de ne pas coller à la parfaite, voire la plus-que-parfaite demoiselle, celle qu’ils avaient imaginée, projetée, ambitionnée. Un clone d’eux. Ils avaient en tête une voie toute tracée pour moi, celle d’une fille, puis d’une épouse et d’une mère discrète, rangée, dévouée. Celle que leur gendre avait espérée. Celle que je suis devenue.
Au risque de m’oublier. À force d’acquiescer, j’ai cessé d’exister. J’ai tiré un trait sur ma vie. Prise en otage par des injonctions inconscientes. Amarrées au plus profond de mon âme.

Un magnifique roman dans lequel se mêlent humour et émotion. Blandine Bergeret compose avec talent, et un formidable sens de l’observation, un portrait de femme à la recherche d’elle-même.

 

2021_065_Bergeret Blandine - Elle voudrait des étoiles…

 

Cela aurait pu être une histoire ordinaire, un journal intime.
L’histoire d’Alice, mariée à Laurent depuis dix ans. Maman de deux enfants, Mathieu et Clémentine. Aujourd’hui ils en attendent un troisième.
Alors qu’Alice ne pense qu’a ça, Laurent, lui, est un obsédé du travail, et complètement insensible à tout ce qui se passe dans son foyer. Seul son travail l’intéresse.
Alice, le supporte et l’excuse aussi, elle est gentille, elle ne cherche le bonheur, leur bonheur.

Et puis survient “Le Drame”, l’électrochoc brutal. Elle craque et se sent alors incapable de poursuivre son quotidien…
Elle souffre et décide de tout plaquer !
Elle a besoin de partir, de tout quitter pour faire un point sur sa vie, sur ses envies.
Elle part, sans explications, loin de sa famille, loin de chez elle.
Cette fêlure est très vite suivie de nombreuses évidences.

Qui n’a jamais voulu tout stopper dans sa vie ? Faire le point ? Et pourquoi pas, repartir à zéro ?
C’est le choix qu’Alice a pris. Il aura fallu la souffrance pour qu’elle se décide à dire “Stop !”

Blandine Bergeret, vient titiller en nous tous un tas d’émotions et de ressentis.
Son écriture simple et puissante, m’a porté au-delà de ce que j’escomptais.

Alice est extrêmement touchante… Mais est-ce vraiment Alice, où déjà Blandine qui s’immisce ?
Écrit sous la forme d’un journal, l’histoire définie parfaitement le quotidien d’une femme, mère et épouse.
Blandine est allée chercher très profondément des sentiments forts avec beaucoup de tendresse aussi.

Alice est une belle personne, j’ai éprouvé énormément d’empathie pour elle, après ce qu’elle a vécu.
Toutes les émotions ressenties sont la force de ce roman, tout en bienveillance.

Merci Alice/Blandine ? pour cette histoire moderne et pleine de rebondissements et qui malgré une thématique dense et profonde, ne pourra que plaire…
Un superbe portrait de femme par une femme, un vrai roman au féminin !

Pour un premier “essai”, Wahou !
Que de messages à nous transmettre.
Auteure à suivre…

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Extraits :

« Au risque de m’oublier. Malgré moi, contre moi. Avec une colère et une tristesse sourdes, latentes, débordantes. À force d’acquiescer, j’ai cessé d’exister. J’ai tiré un trait sur ma vie. Prise en otage par des injonctions inconscientes. Amarrées au plus profond de mon âme.
Le monologue de la gynécologue sur mon téléphone me revient tel un boomerang. Factuel, sans appel. Mon crâne est sur le point d’imploser, mon cerveau enserré dans un étau poignant. J’encaisse l’uppercut. Plus de prénom à dénicher, plus d’efforts à fournir pour la sauvegarde d’un couple à la dérive. »
…/…
« Je me remémore nos explorations intimes, les frissons éprouvés à chacune de ses caresses, à chaque baiser effleurant mon cou, ma poitrine, mon ventre. J’aime son regard sur moi, direct et impudique, même si je n’étais pas à l’aise. Personne ne m’a contemplé ainsi depuis des siècles et la sensation de se voir belle dans les yeux de l’autre est une émotion tellement vivifiante. Un appel du ventre, un cri du cœur qui me lie à lui. Sans retenue, je lui ai dit. Je l’ai senti bouleversé, touché d’être accepté avec transparence et sincérité. »

 

 

Blandine Bergeret est directrice logistique et services chez Cegos, un organisme de formation professionnelle et continue, depuis 2012.

Elle est titulaire d’un diplôme de recherche en études appliquées (DREA), russe et commerce internationale, à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) (1990-1995).

Elle est lauréate du premier concours de manuscrits de L’ArtBouquine avec « Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux » (2020).