de Anaïs Jeanneret
Broché – 13 janvier 2022
Éditeur : Mon Poche
Une petite fille perdue. Une femme qui a fait le mauvais choix. Un commissaire de police désabusé et romantique. Une institutrice en colère. Une gloire des médias au parcours inattendu. Une mère et son fils dont la rencontre a scellé des liens d’autant plus solides que leurs passés furent chancelants… Autant de vies en apparence banales dont l’écriture d’Anaïs Jeanneret dévoile les subtils décalages et entrelacs : cette part du hasard, de la rencontre, ou encore du désir, qui les fait soudain palpiter et les relie les unes aux autres sous l’effet d’une force insoupçonnée.
“Nos vies insoupçonnées”, c’est l’histoire d’une petite fille qui se cache sous l’armoire d’une salle de classe et qui…
“Nos vies insoupçonnées”, se sont sept chapitres plus émouvant les uns que les autres.
Dès le début de ma lecture, j’ai eu l’impression de lire une nouvelle, avec une belle écriture, claire et limpide.
Puis le second chapitre. Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Où sont mes personnages devenus si vite attachants ?
Vient le troisième… Et rebelote !
Et le quatrième…
Je suis dans un labyrinthe qui m’emporte sur plusieurs récits, mais toujours cette écriture fine et délicate. Petit à petit certains liens apparaissent fragiles d’abord, puis de plus en plus ténus, et toujours l’émotion, beaucoup d’émotion. Mon imagination tourne à toute vitesse, je cherche des raccourcis, des lignes droites ?
Il n’y en a pas. Ce serait beaucoup trop simple.
L’auteure ralentit le temps. Elle nous incite aux questionnements, à la réflexion…
Bien sûr, je me doute que les personnages de tous les chapitres vont se retrouver. Mais où ? Pourquoi ? Comment ?
Et puis ça monte, ça monte encore, et le labyrinthe se transforme en boucle, et c’est la vie va les réunir. Certains, pas tous. Pour un recommencement, un nouveau départ, gommer certaines erreurs si possible… et toujours cette belle écriture avec ce qu’il faut de pudeur…
Découverte “coup de poing” d’Anaïs Jeanneret.
Anaïs a des mots qui touchent, qui brûlent parfois, mais l’esprit reste doux, il m’a particulièrement touché. Je me suis retrouvé parfois au milieu du récit. Enfin, mon autre moi, celui qui s’est éclipsé il y a quelques années.
Anaïs regarde, elle écoute, comprends puis retransmet.
À nous d’ouvrir les yeux, d’accepter, puis d’ouvrir aussi nos bras afin de la recevoir avec toute sa simplicité.
Un livre très émouvant à lire absolument, car finalement, il y a TOUJOURS de l’espoir…
Merci aux éditions de Borée pour cette découverte à suivre…
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Extraits :
« J’ai découvert combien j’aimais le silence, prendre le temps d’admirer un ciel d’orage sur un champ de blé qui ondule dans la brise, ou le tableau moderne que forment les juxtapositions de néons publicitaires illuminant la nuit des grandes villes. Je pourrais, comme tant de femmes seules, m’inscrire à un atelier de sculptures, aux Arts-Déco, me mettre au golf ou prétendre me lancer dans l’écriture d’un roman. Je pourrais chercher à remplir mon emploi du temps. Occuper chaque heure du jour. Paraître débordée. Mais je préfère rêver. Je ne redoute pas l’ennui. Il y a longtemps, j’avais voulu avoir un destin. À présent, je me laisse porter au gré du vent, légère est libre. À présent, je veux me perdre et découvrir des horizons incertains. Je veux de nouveau rivages. Je veux tanguer jusqu’au vertige. Je veux retrouver la mémoire. Je veux me souvenir de tout et profiter de chaque seconde. »
« Il adorait jouer avec le rythme des phrases, se laisser porter par la musique des mots et, surtout, disparaître derrière ses personnages. Là était sa drogue favorite : s’oublier, devenir quelqu’un d’autre, n’importe qui d’autre que lui. Il était cette femme abîmée par l’existence. Il était un vieux cheval qui ne servait plus à rien et attendait paisiblement la mort. Il était un enfant. Il était le vent. Autant de façons d’explorer les recoins les plus obscurs de l’âme, de se glisser dans les plus minces anfractuosités du mystère humain. Tout devenait alors possible. »
« Celui qui naît bienheureux, qui connaît des orgasmes desquels naîtront de beaux enfants, celui-là n’est rien d’autre qu’un animal chanceux. Le bonheur qui vous tombe dessus comme une bassine d’eau tiède n’est pas le bonheur. »
Valérie Jeanneret, dite Anaïs Jeanneret, est une actrice, mannequin, romancière et photographe française.
Actrice (1983-1997)
Elle commence sa carrière de comédienne en 1983, où elle alternera longs métrages de cinéma et téléfilms.Elle fait sa première apparition aux côtés de Jacques Dufilho, sous la direction de Jean-Daniel Verhaeghe. En 1985, elle tourne Péril en la demeure de Michel Deville, dans lequel elle interprète le rôle de Viviane Tombsthay.
En 1986, elle tourne Twist again à Moscou de Jean-Marie Poiré, et la même année, L’Été 36, sous la direction d’Yves Robert. Elle a également endossé plusieurs personnages dans des téléfilms et fait une publicité pour une marque d’huile avec Patrick Bruel et Maria Pacôme en 1984.
En 1991, elle joue dans Le Gang des Tractions Avant de Josée Dayan, l’année d’après dans L’Amour assassin d’Élisabeth Rappeneau, et dans Les Vaisseaux du cœur d’Andrew Birkin. De 1993 à 1995, elle tournera à quatre reprises sous la direction de Miguel Courtois. Elle abandonne sa carrière d’actrice en 1997 pour se consacrer à la littérature.
Romancière
En 1990, elle publie son premier roman, Le Sommeil de l’autre, préfacé par Flora Groult qui écrit : « ce livre construit avec rigueur dans un mouvement symphonique qui accorde toute leur place aux bonheurs d’écriture, est un roman romantique, dans le sens le plus lyrique du terme ».
Elle reçoit le prix du Quartier latin en 1993 pour son livre Les Poupées russes. Dans Le Nouvel Observateur, Jean-Louis Ezine, souligne : « Mais c’est la maîtrise à recomposer le puzzle qui étonne, le rythme exact et la couleur toujours précise des années disparues ».
En 1999 sort Les Yeux cernés. Dans Dernières Nouvelles d’Alsace, François Busnel, écrit : « On sort, bouleversé, et les larmes aux yeux, de ce livre qui doit absolument prendre place dans votre Panthéon littéraire. […] Rarement un écrivain aura su décrire si fortement le trouble de la jeunesse, cette partie de nous-même qui bégaie son admiration pour ce qu’elle n’est pas. […] Il a fallu 160 pages à Anaïs Jeanneret pour nous convaincre que l’amitié désintéressée, pure, splendide entre un homme et une femme était possible. Il ne lui faut que 30 pages, les plus violentes jamais écrites sur le sujet, pour ruiner nos illusions et démasquer l’écœurante mollesse de l’amitié ».
En 2002, paraît La Traversée du silence. Elle reçoit le prix François Mauriac 2014 de l’Académie française pour La Solitude des soirs d’été paru en 2013. Dans Lire, Alexandre Fillon, déclare : « L’auteur des Yeux cernés (Anne Carrière) joue très subtilement avec l’ombre et la lumière, les fêlures de ses personnages, leurs blessures. Celles qui font avancer et celles qui ne se referment jamais ».
En avril 2016, elle publie Nos vies insoupçonnées. Olivia de Lamberterie écrit dans le magazine Elle : « D’une plume délicate, plutôt que de décrire les plaies à vif, elle ausculte ces moments où la douleur s’est épuisée et où l’on peut faire sereinement le choix du bonheur ».
Photographe
Dans les années 2000, Studio Magazine lui commande en tant que photographe plusieurs séries de photos ; elle réalise alors les portraits de Gérard Darmon, Serge Gainsbourg, Paul Boujenah… Elle publie en outre un reportage photos sur Michel Deville à l’occasion du tournage de La Lectrice.
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