Émotion, Suspense

Hanna

de Laurence Peyrin
Poche – 6 avril 2017
Éditions : Pocket

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Pour oublier les périls qu’a surmontés son couple, Hanna a quitté l’Irlande et ouvert à New York une librairie/salon de thé dont le succès n’est qu’un début. Mais si l’avenir semble son unique préoccupation, c’est le passé qui hante Hanna. Eleanor, d’abord, gazouillant bébé de 6 mois dont la présence lui rappelle sans cesse un amour sacrifié… Et puis Zelda, la vieille dame à l’identité mystérieuse dont le souvenir solaire vient souvent la visiter.
Il suffira d’un impromptu retour en terre natale pour, d’un souffle, écrouler le château de cartes qu’est devenue sa vie… Et rebondir à nouveau.

 

• Couv_095_Peyrin Laurence - Hanna

 

Le mois dernier, j’ai lu “La drôle de vie de Zelda Zonk”.
Quand j’ai appris qu’il y avait une suite, je ne pouvais pas la laisser passer…

J’ai retrouvé les personnages que j’avais aimés et récupéré très vite les repères du récit, dans une « légère” avancée dans le temps, et avec la présence de celle qui va bousculer le roman, “Eleanor” !
Zelda elle, est un peu moins présente que dans le premier volet, mais elle nous réserve quand même, malgré son décès, de “belles surprises”.
Alors que Laurence Peyrin avait surtout abordé la thématique du mensonge dans le couple et de l’amitié dans son premier volet, ici, après la maternité, ce sont surtout les relations dans la “Famille” qui prennent de l’importance. Je ne sais pas pour vous, mais elle arrive à me faire trouver une part de moi-même dans presque chacun de ses personnages, tantôt une scène presque vécue, tantôt une réaction que j’aurais pu avoir, ou des décisions que j’aurais prises sans hésitations…

Laurence transmet beaucoup de sensibilité tout le long du récit. C’est émouvant, mais c’est aussi drôle, piquant et très humain !

La fin de “Hanna”, confirme donc ma première idée.
Laurence sera pour moi une auteure à suivre… Elle aborde ses sujets avec une simplicité déguisée qui me plaît. Elle nous fait tourner en rond à volonté, donne un rythme à une scène pour mieux nous faire languir à la suivante, et le fil rouge qui sert d’intrigue, malgré le fait qu’on y revienne régulièrement n’est pas, le plus important !
Pour moi… Le plus important, ce sont ceux qui restent, c’est l’amour, la passion et les gazouillis d’un bébé…

Une belle histoire à lire sans aucune modération !

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Extraits :

« Hanna était ce jour-là, à ce moment-là, complètement immobile, plantée à l’orée de Central Park.
C’était un jour comme un autre à New York, deux mois après qu’elle avait quitté Paris, puis l’Irlande. La jeune femme en exil n’avait guère mis de temps à développer ce fameux sentiment d’appartenance à la ville – Jeffrey avait raison, Manhattan n’était pas farouche : il suffisait d’une bonne paire de chaussures et elle s’offrait à vous. »

« Après une grossesse qui lui avait semblé durer des années, Hanna avait repris sa marche dans Manhattan – mais aujourd’hui, elle ne marchait plus seule. Dans les allées qu’elle arpentait le nez en l’air, s’attachant à observer les étourneaux sansonnets qui se réinstallaient sur les bras des lampadaires, elle avait adopté la démarche lente et chaloupés des mères-à-poussettes qu’elle avait si longtemps enviées. »

« Mais maintenant, il fallait qu’Hanna se réveille. Michael le lui demandait. Elle était à la fois terrorisée, incandescente, en pièces… Ses sentiments étaient indescriptibles. Elle avait dû recourir à une bonne vieille bouteille de whisky hors d’âge pour calmer les chevaux qui, dans un vacarme assourdissant, galopaient dans ses veines. »

« Elle frémit, arc-boutée sur la douleur qu’allaient lui infliger les mots à venir, mais il hocha simplement la tête. Une plainte monta qu’elle ne put étouffer, puis sa main fut sous sa chemise, ses lèvres fondant sur les siennes. Elle perdait la tête, repoussant chaque centimètre de tissu qui gênait ses caresses. Libérée, elle psalmodiait son nom en tirant sur les boutons, la ceinture, chuchotait tous les mots d’amour du monde sans retenue.
Sans lui répondre, il la couvrit de baisers, achevant de la déshabiller sans ménagement. Ils chassèrent le restant du jour de leurs souffles erratiques, puis la nuit se coucha. »

 

 

Laurence Peyrin a été journaliste de presse pendant vingt ans. Mère de six enfants, elle se consacre désormais à transmettre sa passion du cinéma à des élèves de collège, aux voyages et à l’écriture qui occupe la plus grande partie de sa vie. Après La Drôle de vie de Zelda Zonk (Kero, 2015, prix Maison de la Presse), Laurence Peyrin redonne vie à ses personnages dans Hanna (Kero, 2015). Elle publie ensuite Miss Cyclone (2017) puis L’Aile des vierges (2018) chez Calmann-Lévy.

Auteure française, oui mais…
Les romans de Laurence Peyrin s’écrivent à l’américaine, nourris de faits divers, d’histoires célèbres, de lectures de Laurie Colwyn dans le New York Times, de J. Courtney Sullivan et de ses “Liens du mariages”, de Jojo Moyes, d’amour et d’humour parfois grinçant. Mais aussi de Stephen King et des polars de Lisa Gardner ou de Shane Stevens…

Émotion, Roman, Suspense

La drôle de vie de Zelda Zonk

de Laurence Peyrin
Poche – 2 juin 2016
Éditions : Pocket

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Les jours s’écoulent, un peu trop calmes, un peu trop sages, pour Hanna Reagan, lorsqu’un grave accident de voiture la cloue sur un lit d’hôpital. La campagne irlandaise a ses charmes, ainsi que son romancier de mari, mais rien de pétillant comme sa voisine de chambre, une vieille dame malicieuse et mystérieuse répondant au nom de Zelda Zonk.
À ses côtés, et n’ayant rien d’autre à faire pendant sa convalescence, Hanna se prend à rêver d’une nouvelle vie, plus éclatante. Est-elle vraiment épanouie dans son hameau perdu, dans son mariage routinier ? Alors que Zelda lui conte son existence positive et joyeuse, Hanna se demande s’il est encore possible de changer la sienne…

“Notons la plume alerte et rafraîchissante de Laurence Peyrin, qui fait preuve d’un talent d’écriture rare. Une véritable gourmandise.” Metronews

Cet ouvrage a reçu le Prix Maison de la Presse
Prix Maison de la Presse – 2015

 

• Couv_087_Peyrin Laurence - La Drôle de vie de Zelda Zonk

 

La semaine dernière, j’ai découvert une nouvelle plume…
Cela faisait un moment que je voyais des romans de Laurence Peyrin exposés, mais je ne me sentais pas visé du tout. Dernièrement, l’orientation de mes lectures ayant changé, je me suis dit… et pourquoi pas ?

Je commence ma lecture.
Les premières pages sont plutôt agréables, le sujet plaisant et les personnages tendres et très vite attachants. Puis soudain, ma lecture devint plus immersive, un petit je ne sais quoi qui me titille, qui me plaît et qui m’emporte. Le sujet est profond, mais traité avec humour et délicatesse, voire même de la tendresse…

Nous sommes en Irlande, suite à un accident Hanna partage sa chambre d’hôpital avec une vieille dame mystérieuse, Zelda Zonk. Elles font connaissance et un lien se tisse entre elles, elles parlent de tout, de rien, mais sentent bien au fond d’elles-mêmes qu’il y a quelque chose qui se met en place.
Zelda à un fils, Michael qui est bel homme, et qui va très vite “piquer” le cœur d’Hanna.
Dès lors, elle va se demander quel chemin elle devra suivre à partir de ce moment.
Quitter son mari, qui lui assure un quotidien bien rangé et sans encombre, ou bousculer sa vie et choisir une vie de passion ?

Et puis, il y a cette fixation de la part d’Hanna. Zelda, est-elle Marylin Monroe ?
Zelda Zonk, n’était-il pas le nom qu’utilisait Marilyn pour se déplacer tranquillement et incognito ?

Un roman très agréable. De l’amour, de la passion, du suspense, de l’amitié et des choix de vie qui pourraient mener à la culpabilité, voire aux regrets.
Mais… la vie n’est-elle pas un tourbillon ?

Une lecture sans regret pour ce roman bien mené, que j’ai apprécié et savouré page après page…
… Suffisamment pour étendre ma PAL d’un roman supplémentaire, “Hanna”, la suite directe de celui-ci !

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Extraits :

« Patti avait des rondeurs d’enfance que sa mère craignait de voir partir.
Déjà, son corps se déliait, ses jambes se faisaient plus maigrichonnes, ses pieds moins dodus. À chacun de ses retours, Gail redoutait de voir sa fille changer de chaussures. Ses pieds, si doux, si ronds, éveillaient en elle une sorte d’appétit ; elle en adorait les petits ongles, nacrés comme des coquillages, calés par des coussinets roses – comme des bébés cochons –, les plis sur les orteils replets, l’absence de corne sous les talons. Elle les portait souvent jusqu’à son nez, sa bouche, avec une gaieté vorace, en reniflant l’odeur sans retenue. »

« Tu sais, dit Hanna, depuis ce foutu accident, je me suis posé plein de questions. Et je n’ai eu qu’une seule réponse, pour toutes : “C’est comme ça…” Pourquoi ai-je survécu alors que d’autres sont morts ? C’est comme ça. Pourquoi mes parents ne se sont pas précipités à l’hôpital ? C’est comme ça… Pour le bébé, c’est pareil : c’est comme ça. Je ne serai peut-être jamais enceinte, c’est comme ça. Je me fais à l’idée. C’est la vie qui décide. Moi, je ne veux plus y penser. »

« Elle fixa la vieille dame, pétrifiée. Il y avait ces yeux bleus ; il y avait bien ce grain de beauté – oh, tout petit et enchâssé dans une ride entre le nez et la bouche, mais il y était. Tranquillement, Zelda attrapa un sucre, le cassa en deux et en lâcha une moitié dans sa tasse. »

« Elle prit le temps de s’asseoir, ses deux pieds bien plats sur les ronds en caoutchouc noirs et usés qui recouvraient le sol.
“Michael… Donnez-moi deux jours”, dit-elle sans réfléchir.
Sa voix tremblait, mais elle était forte, et rebondissait dans les parois du sarcophage qu’il la ramenait à Dearbly.
Un silence, de son côté à lui. “Deux jours ?” Finit-il par demander. Elle prit son élan : “Deux jours avec vous, n’importe où. Vous et moi. Deux jours, deux nuits.” Il comprit. »

 

 

Laurence Peyrin a été journaliste de presse pendant vingt ans. Mère de six enfants, elle se consacre désormais à transmettre sa passion du cinéma à des élèves de collège, aux voyages et à l’écriture qui occupe la plus grande partie de sa vie. Après La Drôle de vie de Zelda Zonk (Kero, 2015, prix Maison de la Presse), Laurence Peyrin redonne vie à ses personnages dans Hanna (Kero, 2015). Elle publie ensuite Miss Cyclone (2017) puis L’Aile des vierges (2018) chez Calmann-Lévy.

Auteure française, oui mais…
Les romans de Laurence Peyrin s’écrivent à l’américaine, nourris de faits divers, d’histoires célèbres, de lectures de Laurie Colwyn dans le New York Times, de J. Courtney Sullivan et de ses “Liens du mariages”, de Jojo Moyes, d’amour et d’humour parfois grinçant. Mais aussi de Stephen King et des polars de Lisa Gardner ou de Shane Stevens…

Émotion, Drame, Roman, Suspense

Rue du Rendez-Vous

de Solène Bakowski
Broché – 20 mai 2021
Éditions : PLON

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Rien ne prédestinait Alice Beausoleil et Marcel Dambre à se rencontrer. Pour que le vieil homme ouvre sa porte à la jeune femme trempée, il aura fallu une grève des transports, un GPS capricieux et un terrible orage. De leur tête-à-tête inattendu va naître ce qui ressemble à une seconde chance. Un nouveau rendez-vous avec l’existence, peu importe le temps qui reste…

Marcel, quatre-vingt-sept ans, vit rue du Rendez-Vous, reclus dans son atelier de bottier menacé par les bulldozers. Vendeuse en boulangerie, Alice offre son sourire à tous ceux qu’elle croise. En réalité, depuis deux ans, trois mois et quatre jours, en proie à une profonde tristesse, elle s’empêche de vivre.

À mesure que la pluie et les heures s’écoulent, le passé resurgit. Sous l’impulsion de la jeune femme qui l’écoute sans se dévoiler, Marcel raconte la guerre, sa carrière et son amour fou pour sa mère. Et s’il trouvait à son tour la clé pour délivrer Alice de son silence ?

 

• Couv_086_Bakowski Solène- Rue du rendez-vous

 

Bienvenus dans la Rue du rendez-vous, bienvenus dans la boutique de Marcel, ce havre de paix hors du temps… Il aura fallu un violent orage pour que le destin de deux êtres perdus se trouve modifié à jamais.
Comment ne pas succomber au charme de ce récit ?
Venez donc rencontrer Alice, Marcel, Georgette, Nini, la Jaunisse, Suzanne et bien d’autres aussi…

Ce roman a été pour moi, comme une parenthèse hors du temps, une parenthèse bienveillante.
La vie, n’est-elle pas faite de hasards ?
Pour moi, complètement.

Je me suis plongé dans le récit Solène. J’ai aimé toutes les rencontres que j’ai faites grâce à elle. Je me suis amusé, je me suis inquiété. J’ai eu peur, j’ai pleuré, puis je me suis révolté avant de m’effondrer.

Alice Beausoleil et Marcel Dambre ont un pouvoir qu’ils ignoraient.
C’est en se révélant l’un à l’autre petit à petit qu’ils vont le découvrir.
Un duo inattendu, une écriture pleine de douceur et de poésie, Solène signe un roman tendre et magnifique !

C’est le sixième roman de Solène que je lis.
J’avais déjà ressenti, une certaine douceur dans ces thrillers, qui se glissait parfois entre ses mots, entre ses phrases. Dans “Avec elle / sans elle”, qu’elle a écrit en collaboration avec Amélie Antoine, c’était même devenu une évidence. Mais là…

… Je suis obligé de reconnaître que, pour mon plus grand bonheur, ma sensibilité a été grandement éprouvée !

Un superbe roman que je conseille à tout type de lecteurs…

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Extraits :

« Voilà pour le premier début.

Parce que tout ce qui est arrivé a donné naissance à ceux qui arrivent aujourd’hui. De tout ce qui arrive aujourd’hui, découle ce qui arrivera demain. Quoi que nous fassions, et peu importe le degré d’indépendance et de liberté que nous revendiquions, nous sommes toujours l’enfant de quelqu’un ou de quelque chose. »

« En France depuis sept ans, il est éboueur. C’est un boulot, on ne peut pas dire que ça lui plaît, mais il y met du cœur, il fait coucou aux gamins fascinés par le camion-poubelle, il aide les gardiens d’immeuble à rentrer les containers, il caresse les chiens qui passent. Parce que, quitte à faire quelque chose, autant le faire bien, sinon ça n’en vaut pas la peine. »

« Marcel a quatre-vingt-sept ans. Il est assis à son établi branlant. Derrière lui, une radio diffuse une musique jazzy. Jamais d’actualités, voilà bien longtemps que les nouvelles des hommes ne sont pas bonnes, les informations parlent d’un univers qu’il n’habite plus assez pour le comprendre. »

« Quatre-vingt-sept années qu’il use son corps sur le plancher des vaches. Il a choisi son cercueil, le caveau est prêt, la concession louée pour les trois prochaines décennies. Ce n’est pas qu’il tienne tant, à prendre de la place, mais ça le rassure de savoir que c’est réglé, que c’est prêt, qu’il n’aura qu’à sauter dans le trou. Il n’a plus envie d’être ici, sa vie et derrière, tout ce qu’il désire, si tant est qu’il désire encore quelque chose, c’est rejoindre ceux que la faucheuse a déjà emportés. Il ne demande rien d’extraordinaire, au fond, juste que ça s’arrête. »

 

 

Née à Paris en 1981 à Paris, je suis l’auteur de “Parfois on tombe” (éditions Favre, janvier 2014, lauréat du Prix de la Chapelle-Montreuil 2015), “Un sac” (éditions Milady/Bragelonne, 2017), “Chaînes” (auto-édition, juin 2015), “Une bonne intention” (éditions Bragelonne, 2018, prix des Géants du Polar), “Avec elle/sans elle” (en collaboration avec Amélie Antoine, éditions Michel Lafon, 2018), “Miracle” (éditions Cosmopolis, 2019). “Il faut beaucoup aimer les gens” (Plon, 2022) finaliste du Prix Maison de la Presse 2022.
“Rue du Rendez-Vous” (Plon, 2021), est mon sixième roman.
J’aime créer des personnages alambiqués animés d’une « folie douce » à la limite de la normalité et mettre en scène les points de rupture, ces moments qui semblent anodins et au cours desquels, pourtant, tout bascule. Il faut dire que les démons se plaisent à s’immiscer dans notre quotidien sans crier gare. Et ces monstres du commun, je suis persuadée que la littérature peut les attraper.

J’espère que mon univers vous plaira.
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Au plaisir de vous lire et d’échanger avec vous !

Émotion, Drame, Histoire vraie, Psychologie

Les corps conjugaux

de Sophie de Baere
Poche – 16 février 2022
Éditions : Le Livre de Poche

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Fille d’immigrés italiens, Alice Callandri consacre son enfance et son adolescence à prendre la pose pour des catalogues publicitaires et à défiler lors de concours de beauté. Mais, à dix-huit ans, elle part étudier à Paris. Elle y rencontre Jean. Ils s’aiment intensément, fondent une famille, se marient. Pourtant, quelques jours après la cérémonie, Alice disparaît. Les années passent mais pas les questions. Qu’est-elle devenue ? Pourquoi Alice a-t-elle abandonné son bonheur parfait, son immense amour, sa fille de dix ans ?
Portrait de femme saisissant, histoire d’un amour fou, secrets de famille, Les Corps conjugaux, inspiré d’une histoire vraie, explore avec force et poésie l’un des plus grands tabous et notre part d’humanité.

Une écriture d’une grande justesse.
Marie Michaud, librairie Gibert Joseph (Poitiers).

Audacieux et prometteur.
Gaëlle Belda, Nice Matin.

Un roman dérangeant, qui bouleverse totalement.
Françoise Feuillet, Avantages.

 

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En littérature comme en musique, j’ai de plus en plus besoin de tristesse…

“Les corps conjugaux”, est une histoire triste, mais elle est tellement belle, tellement bien écrite… Une histoire pleine de sensibilité qui ne pourra que vous toucher.
Elle m’a touchée, elle m’a émue, bouleversée même. J’ai eu à plusieurs moments les yeux qui se remplissaient de larmes, et je me demandais… qu’aurais-je fait à sa place ?

C’est le second roman de Sophie De Baere que je lis.
Deux romans coups de poing, très différents et en même temps écrit avec cette même écriture incroyable.
Le style, les mots choisis qui basculent entre douceur et douleur, souvent très poétique, émouvant toujours. Certaines phrases donnent l’impression d’avoir été écrites au couteau !

Après une enfance compliquée “aux ordres” de sa mère, une femme froide et intransigeante, Alice décide un jour de cesser de se plier à ses exigences sans limites. Après le décès de son jeune frère, elle part pour Paris. C’est là qu’elle rencontrera Jean. C’est LE coup de foudre !
Alice aime Jean à la folie. Jean aime Alice en qui il voit sa reine. Ensemble, ils donneront très vite naissance à la petite Charlotte.
Leur vie est un rayon de soleil lorsqu’ils décident de se marier.
Quelques jours après la cérémonie, Alice disparaît, sans donner aucune raison, délaissant son amour et sa fille âgée alors de dix ans.

Quel drame peut pousser une maman à abandonner sa famille ?

S’ensuivra alors pour elle une vie d’errance à la recherche de l’oubli.
Mais peut-on faire abstraction définitivement de ses sentiments, de son passé ?

Un véritable coup de cœur pour ce livre qui parle d’amour, comme rarement je l’ai lu !
À lire sans hésitation !

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Extraits :

« Les bras immenses d’Alessandro entourent ma mère et la tressent d’insouciance. Ses bras immenses comme des machines à remonter le temps. Avec eux, maman redevient la petite fille qui aimait s’inventer de belles histoires. De celles qui dessinent de jolies crénelures aux nuages et boutonnent les nuits de leurs rassurantes lumières. »

« Au fond, les seuls moments où je m’autorise à n’être pas candidate sont mes moments de lecture. Si ce n’est des livres de cuisine ou les magazines télé, il n’y a pas de livres chez moi. Alors, j’emprunte des romans au CDI ou à la bibliothèque de Bolbec. Et le soir, lorsque, devant son écran, ma mère commence à s’endormir sur le fauteuil du salon, je ferme la porte de ma chambre et je les dévore à la lueur d’une lampe de poche. Pendant ces moments suspendus, je m’oublie. J’oublie la Miss. J’oublie tout ce qui tisse ma vie ; et je la rapièce à coup de destins romanesques et de mots lointains.
Je fais promettre à Mona de ne rien dire. Maman pourrait trouver ça inutile voire dangereux. Elle dit souvent que les livres sont des illusions. Et même, l’apanage des fainéants. »

« Depuis quelque temps, j’essaie d’écrire comme les poètes donc j’emprunte les recueils à la bibliothèque de mon quartier. Des petits textes à moi cerclés de leurs mots à eux. Comme des ferments de l’âme. Roulis de mes frustrations du moment. De mes emphases aussi. Ce n’est sans doute pas toujours fameux, mais je crois que ma prose imparfaite recèle une beauté bien plus noble que celle de mon visage ou de mes seins. Les mots qui surgissent de nos profondeurs sont d’une beauté toute autre point de celle qui rendent différent. De celles qui réparent et qui sauvent. Qui me réparent. Qui me sauvent, peut-être. »

« Il m’entraîne vers le lit et me dépose sous les draps. Tout entier dédié à mon plaisir, il m’enlace. Flairant ses subtiles émanations, je sens monter des besoins que je n’avais plus ressentis depuis longtemps. Je les laisse perler.
Nos peaux emmêlées ne sont rien d’autre que celles de deux créatures animées par quelque chose d’ancien et de bouleversant. Ce n’est déjà plus une affaire de désir. Le désir, grandit, nous échappe, dérape. Naît autre chose. Une réminiscence d’amour. Une envie de faire revivre les corps des disparus, chacun se glissant dans la mémoire de l’autre.
De nos bouches et de nos doigts, nous pillons le moindre morceau de chair et la nuit n’est qu’un florilège de requêtes formulées dans un doux râle, comme autant de doléances entre nos appétits et nos souvenirs insatiables. »

 

 

Sophie de Baere est diplômée en lettres et en philosophie. Après avoir habité à Reims puis à Sydney, elle s’est installée comme enseignante près de Nice. Elle est également auteure, compositrice et interprète de chansons françaises.

Émotion, Drame, Psychologie

Nos vies insoupçonnées

de Anaïs Jeanneret
Broché – 13 janvier 2022
Éditeur : Mon Poche

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Une petite fille perdue. Une femme qui a fait le mauvais choix. Un commissaire de police désabusé et romantique. Une institutrice en colère. Une gloire des médias au parcours inattendu. Une mère et son fils dont la rencontre a scellé des liens d’autant plus solides que leurs passés furent chancelants… Autant de vies en apparence banales dont l’écriture d’Anaïs Jeanneret dévoile les subtils décalages et entrelacs : cette part du hasard, de la rencontre, ou encore du désir, qui les fait soudain palpiter et les relie les unes aux autres sous l’effet d’une force insoupçonnée.

 

2022_017_Jeanneret Anaïs - Nos vies insoupçonnées

 

“Nos vies insoupçonnées”, c’est l’histoire d’une petite fille qui se cache sous l’armoire d’une salle de classe et qui…

“Nos vies insoupçonnées”, se sont sept chapitres plus émouvant les uns que les autres.

Dès le début de ma lecture, j’ai eu l’impression de lire une nouvelle, avec une belle écriture, claire et limpide.
Puis le second chapitre. Où suis-je ? Que se passe-t-il ? Où sont mes personnages devenus si vite attachants ?
Vient le troisième… Et rebelote !
Et le quatrième…

Je suis dans un labyrinthe qui m’emporte sur plusieurs récits, mais toujours cette écriture fine et délicate. Petit à petit certains liens apparaissent fragiles d’abord, puis de plus en plus ténus, et toujours l’émotion, beaucoup d’émotion. Mon imagination tourne à toute vitesse, je cherche des raccourcis, des lignes droites ?
Il n’y en a pas. Ce serait beaucoup trop simple.
L’auteure ralentit le temps. Elle nous incite aux questionnements, à la réflexion…
Bien sûr, je me doute que les personnages de tous les chapitres vont se retrouver. Mais où ? Pourquoi ? Comment ?

Et puis ça monte, ça monte encore, et le labyrinthe se transforme en boucle, et c’est la vie va les réunir. Certains, pas tous. Pour un recommencement, un nouveau départ, gommer certaines erreurs si possible… et toujours cette belle écriture avec ce qu’il faut de pudeur…

Découverte “coup de poing” d’Anaïs Jeanneret.
Anaïs a des mots qui touchent, qui brûlent parfois, mais l’esprit reste doux, il m’a particulièrement touché. Je me suis retrouvé parfois au milieu du récit. Enfin, mon autre moi, celui qui s’est éclipsé il y a quelques années.
Anaïs regarde, elle écoute, comprends puis retransmet.
À nous d’ouvrir les yeux, d’accepter, puis d’ouvrir aussi nos bras afin de la recevoir avec toute sa simplicité.

Un livre très émouvant à lire absolument, car finalement, il y a TOUJOURS de l’espoir…

Merci aux éditions de Borée pour cette découverte à suivre…

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Extraits :

« J’ai découvert combien j’aimais le silence, prendre le temps d’admirer un ciel d’orage sur un champ de blé qui ondule dans la brise, ou le tableau moderne que forment les juxtapositions de néons publicitaires illuminant la nuit des grandes villes. Je pourrais, comme tant de femmes seules, m’inscrire à un atelier de sculptures, aux Arts-Déco, me mettre au golf ou prétendre me lancer dans l’écriture d’un roman. Je pourrais chercher à remplir mon emploi du temps. Occuper chaque heure du jour. Paraître débordée. Mais je préfère rêver. Je ne redoute pas l’ennui. Il y a longtemps, j’avais voulu avoir un destin. À présent, je me laisse porter au gré du vent, légère est libre. À présent, je veux me perdre et découvrir des horizons incertains. Je veux de nouveau rivages. Je veux tanguer jusqu’au vertige. Je veux retrouver la mémoire. Je veux me souvenir de tout et profiter de chaque seconde. »

« Il adorait jouer avec le rythme des phrases, se laisser porter par la musique des mots et, surtout, disparaître derrière ses personnages. Là était sa drogue favorite : s’oublier, devenir quelqu’un d’autre, n’importe qui d’autre que lui. Il était cette femme abîmée par l’existence. Il était un vieux cheval qui ne servait plus à rien et attendait paisiblement la mort. Il était un enfant. Il était le vent. Autant de façons d’explorer les recoins les plus obscurs de l’âme, de se glisser dans les plus minces anfractuosités du mystère humain. Tout devenait alors possible. »

« Celui qui naît bienheureux, qui connaît des orgasmes desquels naîtront de beaux enfants, celui-là n’est rien d’autre qu’un animal chanceux. Le bonheur qui vous tombe dessus comme une bassine d’eau tiède n’est pas le bonheur. »

 

 

Valérie Jeanneret, dite Anaïs Jeanneret, est une actrice, mannequin, romancière et photographe française.

Actrice (1983-1997)
Elle commence sa carrière de comédienne en 1983, où elle alternera longs métrages de cinéma et téléfilms.Elle fait sa première apparition aux côtés de Jacques Dufilho, sous la direction de Jean-Daniel Verhaeghe. En 1985, elle tourne Péril en la demeure de Michel Deville, dans lequel elle interprète le rôle de Viviane Tombsthay.

En 1986, elle tourne Twist again à Moscou de Jean-Marie Poiré, et la même année, L’Été 36, sous la direction d’Yves Robert. Elle a également endossé plusieurs personnages dans des téléfilms et fait une publicité pour une marque d’huile avec Patrick Bruel et Maria Pacôme en 1984.

En 1991, elle joue dans Le Gang des Tractions Avant de Josée Dayan, l’année d’après dans L’Amour assassin d’Élisabeth Rappeneau, et dans Les Vaisseaux du cœur d’Andrew Birkin. De 1993 à 1995, elle tournera à quatre reprises sous la direction de Miguel Courtois. Elle abandonne sa carrière d’actrice en 1997 pour se consacrer à la littérature.

Romancière
En 1990, elle publie son premier roman, Le Sommeil de l’autre, préfacé par Flora Groult qui écrit : « ce livre construit avec rigueur dans un mouvement symphonique qui accorde toute leur place aux bonheurs d’écriture, est un roman romantique, dans le sens le plus lyrique du terme ».

Elle reçoit le prix du Quartier latin en 1993 pour son livre Les Poupées russes. Dans Le Nouvel Observateur, Jean-Louis Ezine, souligne : « Mais c’est la maîtrise à recomposer le puzzle qui étonne, le rythme exact et la couleur toujours précise des années disparues ».

En 1999 sort Les Yeux cernés. Dans Dernières Nouvelles d’Alsace, François Busnel, écrit : « On sort, bouleversé, et les larmes aux yeux, de ce livre qui doit absolument prendre place dans votre Panthéon littéraire. […] Rarement un écrivain aura su décrire si fortement le trouble de la jeunesse, cette partie de nous-même qui bégaie son admiration pour ce qu’elle n’est pas. […] Il a fallu 160 pages à Anaïs Jeanneret pour nous convaincre que l’amitié désintéressée, pure, splendide entre un homme et une femme était possible. Il ne lui faut que 30 pages, les plus violentes jamais écrites sur le sujet, pour ruiner nos illusions et démasquer l’écœurante mollesse de l’amitié ».

En 2002, paraît La Traversée du silence. Elle reçoit le prix François Mauriac 2014 de l’Académie française pour La Solitude des soirs d’été paru en 2013. Dans Lire, Alexandre Fillon, déclare : « L’auteur des Yeux cernés (Anne Carrière) joue très subtilement avec l’ombre et la lumière, les fêlures de ses personnages, leurs blessures. Celles qui font avancer et celles qui ne se referment jamais ».

En avril 2016, elle publie Nos vies insoupçonnées. Olivia de Lamberterie écrit dans le magazine Elle : « D’une plume délicate, plutôt que de décrire les plaies à vif, elle ausculte ces moments où la douleur s’est épuisée et où l’on peut faire sereinement le choix du bonheur ».

Photographe
Dans les années 2000, Studio Magazine lui commande en tant que photographe plusieurs séries de photos ; elle réalise alors les portraits de Gérard Darmon, Serge Gainsbourg, Paul Boujenah… Elle publie en outre un reportage photos sur Michel Deville à l’occasion du tournage de La Lectrice.