Émotion, Drame, Polar, Suspense

La Noyée de Carnac

de Christophe Ferré
Broché – 10 octobre 2024
Éditions : L’Archipel

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Après le succès de La Petite Fille du phare et de La Disparue de Belle-Île, Christophe Ferré signe un nouveau suspense.

Par une nuit de tempête, un voilier se fracasse sur des rochers non loin d’une plage de Carnac.
Au petit matin, on découvre sur le sable le corps sans vie de Sophie Millet, jeune chercheuse en histoire venue dans la région étudier les menhirs et les sépultures celtiques.
Les rescapés du naufrage affirment ne pas la connaître. Elle portait pourtant le même gilet de sauvetage qu’eux…
L’enquête conclut à une noyade accidentelle. Une théorie à laquelle Baptiste, le père de Sophie, ne croit pas. Trois ans après le drame, il débarque à Carnac pour tenter de percer le mystère…

 

• Couv_2024-092_Ferré Christophe - La Noyée de Carnac

 

Mars 2021, une jeune femme est retrouvée morte sur une plage de Carnac coincée entre deux pierres au lendemain d’une grosse tempête. Elle portait un gilet de sauvetage.
La veille à quelques mètres de là, un bateau, s’est écrasé sur des rochers. Trois amis avaient décidé de faire la fête et ont été surpris par le mauvais temps. Ils nieront connaître la jeune fille retrouvée le lendemain.
Les enquêteurs concluent à une noyade, alors qu’elle était une excellente nageuse.

Qui a-t-il de pire pour un homme que la perte de sa fille, surtout lorsqu’on reste persuadé que son décès est un meurtre alors que la police a classé l’affaire ?

Il aura fallu trois ans à Baptiste, pour retrousser ses manches, et aller à Carnac pour mener “son” enquête en mémoire de Sophie…

Le nouveau roman de Christophe Ferré nous emmène encore une fois sur les côtes bretonnes, région riche en légendes diverses. Et je ne m’en lasserai jamais !
Le récit se déroule dans les environ de Carnac, région célèbre pour ses sites mégalithiques, sépultures celtes, menhirs, alignements de pierre, dolmens, tumulus, et bien d’autres. On sent vraiment la passion de Christophe envers la magie qui entoure ces lieux.

Christophe, chapitres après chapitres nous “balade” dans les mystères celtiques à travers de nombreux rebondissements dans cette enquête “gigogne” où toutes les personnes que Baptiste pense être coupables ont un lien avec Sophie ou l’ont fréquenté. Il ira même jusqu’à accuser son gendre !
L’enquête n’est pas simple, mais il ne baissera pas les bras.

Récit prenant avec beaucoup de suspense, lu d’une traite, très agréable à lire et encore une fois une fin qui m’a pris à contre-pied.
Bravo Christophe !

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Extraits :

« Sophie, une jeune femme aux yeux émeraude, n’aurait jamais dû mourir.

À Carnac, les pompiers la retrouvèrent sur une plage, à la lisière des vagues. La tempête s’était calmée juste avant l’aube, des pans d’écume festonnaient le sable. Le jour se levait, frais et triste. Une pluie fine tombait à la façon des larmes. Aucun soleil. Des nuages bas et gris emplissaient le ciel jusqu’à l’horizon, comme s’ils avaient voulu se mettre au diapason. »

« Pourquoi Sophie était-elle morte ? Et comment ? Avait-elle été assassinée ?
L’enquête sur les causes de son décès s’était bientôt enlisée dans les sables du mystère. Pendant des mois, les gendarmes avaient interrogé séparément, à plusieurs reprises, les passagers du bateau, trois jeunes hommes. Ceux-ci avaient dit exactement la même chose : le voilier avait quitté le port de La Trinité-sur-Mer quelques heures avant le naufrage. L’obscurité venue, après avoir affalé les voiles, l’un d’eux l’avait amarré à une bouée à une centaine de mètres du rivage, dans l’idée de passer la nuit à bord. Ils s’étaient couchés, chacun dans une cabine. Au début, ce n’était pas une vraie tempête, juste un petit coup de tabac. Ils avaient trouvé “planant” d’être secoués, mais le vent de sud avait grossi brusquement, ce qui n’avait pas été annoncé par la météo. »

« Pendant des mois, avant de venir à Carnac, Baptiste, tel un enquêteur, avait réalisé des fiches sur chacun des suspects. Il avait découvert leurs amis, leurs distractions, leurs voyages, les sports qu’ils pratiquaient. Arno était le plus festif. Il avait un profil Instagram où, en bon narcissique, comme beaucoup d’hommes jeunes de son âge, il publiait d’innombrables photos de lui : au volant d’une décapotable, jouant au tennis, marchant dans la montagne, pratiquant le surf ou la voile, nageant dans la mer, dansant dans les boîtes de nuit branchées.
Jamais en train de travailler, comme si sa vie était un tourbillon permanent de fêtes et de loisirs. »

« Ma chère Sophie,
À Carnac, en ce jour de septembre, alors qu’une lumière estivale caresse le paysage, ton absence m’est insupportable, mais j’espère que tu me vois, que tu lis ces lignes, que tu m’aides à démasquer l’ordure qui t’a tuée. Il rôde autour de moi, il m’espionne, il me piste, il a commis l’erreur de signaler sa présence en déposant un gilet de sauvetage sur mon pare-brise et en me poursuivant à moto, une arme à la main. Il pensait que ça allait m’effrayer, que j’étais un peureux, mais je suis toujours là, debout, prêt à me sacrifier. »

 

Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a obtenu le Prix de la nouvelle de l’Académie française en 2010.
Il est l’auteur de :
– La Chambre d’amour (Arléa, 1995),
– La Septième nuit (Seuil, 2000),
– Paradis Turquoise (Flammarion, 2005).

Son premier suspense,
– La Révélation de Chartres (Salvador, 2015) s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires, toutes éditions confondues,
– La Petite Fille du phare (Éditions de l’Archipel, 2018),
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/08/la-petite-fille-du-phare/
– Mortelle Tentation (Éditions de l’Archipel, 2019),
– La Prophétie de la cathédrale (Archipoche, 2020).
– La disparue de Belle-île
https://leressentidejeanpaul.com/2024/09/22/la-disparue-de-belle-ile/

Polar, Thriller psychologique

Déviation nord

Thierry Berlanda
Broché – 3 septembre 2020
Éditeur : de Borée

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Le soir de Noël, Milton Walsh, un chirurgien respecté, son épouse Agathe, une jeune anesthésiste, et leur fille Lola, s’engagent sur les routes enneigées pour aller fêter le réveillon avec leur famille : ils ne parviendront jamais à destination ! Lehmann, un adjudant-chef proche de la retraite et loin des procédures, et Emilie Casanave, une jeune adjointe brillante, dotée d’un sixième sens incroyable mais dénuée de second degré, vont tout faire pour les retrouver…

 

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Bonjour à toutes et à tous…

Une fois encore, Thierry Berlanda est arrivé à se jouer de ses lecteurs !
Il distille par-ci par-là des détails, des idées qui finalement ne sont que des fausses-pistes. J’adore !!!
Le lecteur n’a qu’à bien se tenir… Un seul moment d’inattention et c’est la sortie de route. Vous êtes prévenu !
Je me suis laissé complètement prendre aux pièges de ce polar.

24 décembre. 18h30. Les routes enneigées. À bord de leur Range Rover, Milton et Agathe Walsh s’apprête à rejoindre leurs proches pour fêter Noël.
À l’arrière du véhicule, la petite Lola s’est endormie avec son chien.
Toutes les routes sont enneigées. Au bout de quelques kilomètres, la route est coupée suite à un camion qui s’est renversé un peu plus loin.
Le plus sage serait de faire demi-tour. Mais les Walsh décident de prendre un autre itinéraire. La déviation nord.
Ils n’arriveront jamais à destination…

Thierry nous a concocté un véritable thriller à lire bien au chaud sous la couette, tellement l’ambiance anxiogène de son roman est glauque et glaciale.
Aucun temps morts. L’écriture est fluide et tout se déroule très très vite. J’ai suivi pas à pas l’enquête menée par les gendarmes Lhemann et Casanave qui forment un drôle de duo, et vont se lancer à corps perdus dans la recherche de la vérité… À la poursuite du coupable. Mais qui peut-il bien être ? Pourquoi s’en prendre à cette famille ?
L’adjudant-chef Lhemann est proche de la retraite alors qu’Émilie Casenave, jeune adjointe, n’a peur de rien, elle est dotée d’un sixième sens mais totalement dénué de second degré !
Certaines répliques d’Émilie sont vraiment à mourir de rire. Elles m’ont permis de souffler un peu et de sortir de l’immersion totale “ambiance tempête de neige qui fait rage, alors que nos héros sont poursuivis par un camion qui ne veut pas les lâcher”… Les personnages sont tous très attachants, mais j’espère que j’aurai l’occasion de retrouver Émilie dans un prochain roman, son personnage est vraiment très intéressant… Où trouve-t-elle autant de force et de courage ?

Je me suis régulièrement mis à la place des Walsh… qui vivent un véritable enfer !
Toute leur vie va basculer en quelques instants !

Un vrai coup de cœur !
Une histoire digne des plus grands…
Je vous conseille vivement de lire ce roman qui risque de vous tenir éveillé un bon moment !

Un grand merci au Éditions de Borée…

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Extrait :

« C’est moche, tout ça. Ce monde pourri. On parle souvent, Agathe et moi… je lui dis toujours que les affreux sont en train de gagner la partie, et d’abord parce que maintenant c’est eux qui écrivent les règles du jeu… – Qu’est-ce qu’elle vous répond ? – Que chacun fasse le mieux possible ce qu’il sait faire, à la place où il est ! C’est ainsi que le monde guérira ! Nouvelle interruption de Maud, que l’émotion écrase. – C’est vraiment une chic fille, vous ne trouvez pas ? – C’est ce que tout le monde dit. Et Milton ? Maud s’essuie les yeux et se se mouche dans une serviette en papier posé sur la table, sous le regard abattu des quelques autres personnels en pause. – Je ne le connais pas. Enfin, sauf de réputation. Milton Walsh est LE boss. »

 

 

Thierry Berlanda est écrivain et philosophe. Il est l’auteur de vingt romans. Après Naija (2017) et Jurong Island (2018), Cerro Rico (juin 2019) clôt sa trilogie de techno-thrillers (Éditions du Rocher). Ses autres romans récents sont L’Affaire Creutzwald (2018), un roman noir, et L’Orme aux Loups (2017), un suspense médiéval, parus aux Éditions De Borée. L’Insigne du Boiteux, un thriller pur jus, est ressorti en poche chez le même éditeur en 2019. Pour septembre 2020 sont annoncés la version poche de L’Affaire Creutzwald et un nouveau thriller en grand format, DÉVIATION NORD, dans la collection Marge Noire des Éditions De Borée.

Polar, Thriller, Thriller psychologique

Goliat

Mehdy Brunet
Broché – 3 septembre 2020
Éditeur : Taurnada Editions – Le tourbillon des mots

La mer de Barents, au large des côtes norvégiennes : Goliat, une plateforme pétrolière en proie aux éléments déchaînés, est le sinistre théâtre d’une série de meurtres odieux. David Corvin, ex-agent du FBI, va devoir utiliser toutes ses compétences pour stopper l’hécatombe. Mais au bout du chemin, il risque de perdre son âme… Et bien plus encore…

 

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Je tiens, avant tout, à remercier Joël des Editions Taurnada pour cette belle surprise !
Décidément “le tourbillon des mots” est une collection palpitante et percutante qui ne m’a jamais déçue à ce jour…

Je découvre donc Mehdy Brunet avec “Goliat”

J’ai tout d’abord été assez perturbé par la manière de Medhi d’appréhender sa “ligne du temps” dans le récit ! Il a fallu que je me recentre un peu.
Mais très vite je m’y suis fait, donnant même, il me semble un rythme supplémentaire puisque le lecteur évoluera ainsi sur plusieurs années en même temps (2013, 2015, 2016 et 2019) dans un chassé-croisé infernal.

Le rythme.
Voilà la base de toute la construction de l’histoire. Et c’est en étant ballotté ainsi d’années en années que la structure du récit se met en place comme dans un échiquier fou, où l’auteur avance ses pions comme il l’entend, afin de dérouter le lecteur…

Un avion de l’Asiana Airlines en direction San Francisco s’écrase durant l’atterrissage.
Voilà le début de toute l’intrigue.
L’auteur place son premier pion et à partir de là, j’ai été complètement aspiré par sa narration…
Crash d’un avion, meurtres en série, choc post-traumatique lié à la guerre, FBI, tempêtes, meurtres laissant des corps sans organes…

D’où vient cette soif de meurtres ?
Pourquoi sont-ils si sanglants ?

Les personnages, principaux ou pas, créés par Mehdy, sont particulièrement bien développés et je me suis très vite attaché à eux.
Bien évidement j’ai été frappé par les tragédies et la sauvagerie des crimes, tout en ayant une part de mon esprit qui “comprenait” la folie dans laquelle était entrée le meurtrier…
Mais je n’en dirai pas plus, afin que chacun se fasse son opinion.

Assez vite j’ai trouvé qui était le coupable, mais cela n’a gâché en rien le plaisir de ma lecture et vous comprendrez le pourquoi quand vous le lirez. Le côté huit-clos oppressant, par le choix de situer l’action sur une plateforme au cœur de l’océan Arctique en pleine tempête, isolant de ce fait toutes les personnes se trouvant livrées à elles-mêmes, est vraiment une très bonne idée. Tout le monde va savoir qu’il y a un tueur parmi eux. Mais qui peut-il bien être ?
Une atmosphère suffocante va monter ainsi jusqu’à la fin du récit.

Un récit profond et très bien mené que je conseille aux accros du genre !
Lu d’une traite.

Encore une dernière chose.
Bravo Mehdy !!!

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Extrait :

« “Tu sais quoi, le citadin, tu devrais le jeter ton engin.
– De quoi ? Dis-je, surpris. Mon smartphone ?
– Oui, petit gars. On te fait croire que ce truc est merveilleux et qu’il va soulager ta vie, mais crois-moi, c’est aussi utile qu’une paire de couille en boîte. C’est jamais qu’un moyen de plus pour te pousser à la consommation. Ils te chantent à longueur de journée et sur toutes les télés et radios du monde que sans ça et tous les artifices vendus avec t’es un loser. Et dès que tu le mets en marche on te glisse dedans les pubs que t’as pas chopées à la télé, comme ça ils sont certains de te lobotomiser l’intérieur de la tête pour en faire de la marmelade modulable. ”

Une chose que je n’arrive pas à définir se dégage de ce gars, j’ai une impression étrange. Derrière ses gestes posés et malgré un tempérament grognon, semble se trouver une sorte de sérénité. Une sérénité… paternelle.
“Et, vous réservez cet opinion spécialement aux téléphones portables, ou vous avez une dent contre toutes les formes d’avancées technologiques ? ”
– Les “avancées technologiques” ? Relève-t-il avec un léger rictus.
– Oui. Quelque chose me dit que comme Chaplin vous fuyez les temps modernes. Je me trompe ?
– Là, tu te plantes, mon petit gars. Pour moi, le progrès est arrivé lorsqu’on a planté un lave-linge dans la salle de bain de ma grand-mère pour lui retirer les mains de son lavoir. Et “l’avancée” ce serait que les bonshommes apprennent à s’en servir. »

 

 

Né en 1974 à Bressuire dans les Deux-Sèvres, Mehdy Brunet aime le changement : Gironde, Haute-Savoie, Genève, île de la Réunion, Lozère, la Manche, un sentiment de liberté anime sa vie. Agent de maîtrise dans l’industrie technologique, ce n’est que très tard qu’il découvre sa passion pour l’écriture. Au fil des mots, une facette méconnue de sa personnalité va poindre à l’ombre de sa plume. Avec “Sans raison…” il signe un premier roman réussi, un thriller aussi dramatique que haletant. Très vite suivi de “Le fruit de ma colère”, un autre thriller.
Son dernier roman “Goliat” est sorti le 3 septembre 2020.