Noir, Polar

ILS DOIVENT TOUS MOURIR

de Serge Bertrand
Broché – 18 mars 2024
Éditions : Les Presses du Midi

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Durant une nuit de novembre 2014, à Marseille, cinq policiers sont tués à l’hôtel de police, plus connu sous le nom de « l’Évêché » par les Marseillais.
Ange Magnifico, un détenu, a été libéré par un commando de quatre hommes.
Pourquoi toutes ces victimes ?
Qui sont ces hommes qui ont pris autant de risques ?
Qui dirige cette organisation criminelle ?
Le commissaire Patrick Blanchard, chargé de l’enquête, accompagné de son adjoint, le brigadier-chef Mélusine Merle, devra répondre à toutes ces questions et arrêter les assassins.
Un polar aux multiples rebondissements, mené tambour battant, va entraîner le lecteur dans plusieurs quartiers de Marseille.

 

• Couv_2024-034_Bertrand Serge - Ils doivent tous mourir

 

“Ils doivent tous mourir”, un vrai “tourne Pages” ! Et ça commence dès les premières pages…
Beaucoup d’actions, des rebondissements, des cadavres, en veux-tu en voilà, une trame addictive et très originale… Le tout maîtrisé par des mains de maître.

J’ai découvert les écrits de Serge Bertrand à travers ses deux autobiographies “Destination Rock” et ”Dans le feu du tempo”. Serge m’avait déjà embarqué dans son monde. Puis j’ai appris qu’il avait écrit un polar qui très vite est arrivé dans ma boîte aux lettres.

Serge a trouvé pour son nouveau récit un rythme soutenu et très agréable, avec des chapitres très courts et un petit texte, tantôt poème, tantôt traduction d’une chanson, parfois une simple réflexion ou le développement d’une idée, dans tous les cas, ayant toujours un rapport avec le chapitre lu. Et là, j’y ai vu la volonté de Serge, son envie de marquer le coup. Personnellement, je valide !

Tous les personnages, les bons comme les mauvais sont charismatiques, et superbement bien décrits et ce ne sont pas toutes les explosions durant tout le récit qui me contrediront ! 😂

Je vais tacher de rester sérieux, Le livre le mérite.

Nous sommes à Marseille.
Patrick Blanchard, responsable de l’enquête et son adjointe, le brigadier-chef Mélusine Merle vont se retrouver confrontés à un véritable tourbillon de folie du jour au lendemain, depuis l’enlèvement d’Ange Magnifico, à l’hôtel de police. Meurtres en série, organisation parfaite, le tout en quelques minutes seulement. C’est une équipe de professionnel terriblement bien organisée. Pas d’empreintes, aucun élément valable pour les forces de police qui ont fort à faire avec des adversaires aussi redoutables. Plusieurs équipes vont s’associer malgré les risques qu’ils encourent et des méthodes parfois pas très orthodoxes.
Nombreux morts, enlèvements, tortures, impossible pour moi de repousser ma lecture à plus tard… Je l’ai lu d’une traite !

Je ne dirai rien de plus, trop peur d’en dire trop…
Enfin si, une dernière chose…
Vous voulez lire un très bon polar, passer un excellent moment de lecture, foncez vite chez votre libraire préféré. Je suis sûr qu’après l’avoir lu, vous ferez comme moi, vous le conseillerez partout, autour de vous !

Bravo Serge, une nouvelle fois, tu es arrivé à me surprendre, et pour moi, à entrer dans le monde du polar directement par la grande porte !

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Extraits :
« Lorsqu’il se tourne pour fermer la porte, il reçoit un coup de matraque derrière la tête et s’effondre sur le parquet. Aussitôt, les hommes du commando le ligotent, le bâillonnent et le mettent dans un grand étui en nylon noir avec des poignées. »

« Devant une telle organisation mafieuse, un tel guet-apens, les policiers en danger ont dû battre en retraite. Sur ce coup, les effectifs et les moyens n’étaient pas à la hauteur de la situation. Le trafic génère une économie souterraine vertigineuse qui fait vivre des milliers de personnes, aussi chacun à son niveau défend farouchement sa place dans le trafic. Tu vois, Patrick, les choses se passent comme ça dans les quartiers nord. Il faut faire semblant de combattre le trafic par rapport à l’opinion publique et sauver à tout prix les apparences. Mais c’est une guerre perdue d’avance, les policiers restent seuls au front, abandonnés par les juges. Un énorme fossé s’est creusé entre la police et la justice. Notre société vole en éclats, tout le monde s’en fout. Le pouvoir politique reste inactif et la justice laxiste. »

« Mais, le pire, c’est qu’il n’est pas mort de ses blessures au couteau. Il a subi un supplice abominable, ses bourreaux l’ont posé sur un pieu planté dans le sol. Enfoncé dans son anus. Sous l’effet de la gravité, tous ses organes ont été transpercés, le pal est ressorti par le cou. Hémorragie interne, agonie extrême, son visage horrifié l’atteste. »

« – Mélusine, tu mets le feu à mon corps.
Tu déshabilles mon âme
Une flamme est née à ton contact
Et ne cesse de croître
Tu donnes un sens à ma vie.
Avec toi, je n’ai plus peur de la nuit.
Avec toi, je me sens fort
Tu es l’oasis dans mon désert
Tu es la source qui me désaltère
Tu es la sortie de mon labyrinthe
Dans lequel je m’étais perdu
Tu m’as guéri de mes blessures.
Tu m’as libéré de mes angoisses
Il y a des certitudes qui s’imposent
Et aujourd’hui pour toutes ces raisons
Je te dis :
Je t’aime. »

 

Après plusieurs décennies dans des services sanitaires, Serge Bertrand trouve de la motivation pour écrire son premier livre. Destination Rock propose un voyage à Marseille sur plusieurs générations à travers le personnage de Paul dont le parcours et les nombreuses péripéties de son aventure musicale sont mis en exergue.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/02/07/destination-rock/

Puis il donne suite aux aventures de Paul avec Dans le feu du Tempo – Un itinéraire d’Amour. Il embarque le lecteur dans un voyage palpitant, empli de rebondissements dans le milieu du rock marseillais. Pour lui, le rock est une façon de vivre et de penser.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/02/08/dans-le-feu-du-tempo/

Drame, Fantasy, Frisson horreur, Roman, Suspense, Thriller

Les Gardiens du Sanctuaire

de Martine Chifflot
Broché – 1 juin 2023
Éditions : M +

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Un thriller fantastique, qui fait suite à La Maison des Innocents et confirme la saga de New Town. Un livre percutant qui révèle les nouveaux traquenards fomentés par les suppôts de l’Enfer. Helda Hartmann, l’inspectrice, et ses héroïques coéquipiers sont confrontés aux forces maléfiques décuplées dans les tréfonds de New Town tandis que le procès des ravisseurs d’enfants s’ouvre avec grand fracas dans la capitale, provoquant des remous politiques et cosmiques. Les héros sauveront-ils les victimes des nouveaux holocaustes démoniaques ? Démasqueront-ils l’instigateur de ces horreurs ? Ce combat inégal défie et broie les bonnes volontés, le bien contre le mal, l’amour contre la haine. Les gardiens du sanctuaire défendent le Graal des Innocents contre les formidables assauts des puissance maléfiques. Des personnages extraordinaires dans des situations qui défient l’imagination.

 

• Couv_2023-116_Chifflot Martine - Les gardiens du sanctuaire

 

Les Gardiens du Sanctuaire est la suite directe de La maison des innocents !
Je ne pouvais pas attendre après l’avoir lu, il y a quelques jours, il me fallait enchaîner avec cette suite qui n’est, je l’espère pas une fin !

Ici encore le surnaturel, l’horrifique et les mystères font entièrement partie du récit. Éblouissant et captivant, je suis entré de suite dans l’histoire, qui dès le début nous offre de multiples rebondissements.
Helda, l’inspectrice aidée de ses coéquipiers, luttent contre les forces démoniaques, et enfin arrivent à les arrêter, élites, politiciens et autres hommes d’affaires en pleine célébration du Mal. Un procès va pouvoir voir le jour… Le procès du Bien contre le Mal ? Et là où j’ai cru qu’enfin le procès pourrait inverser la tendance du récit, c’est un car d’adolescent complet qui disparaît, laissant des parents dans l’angoisse et le désespoir, tandis que les démons, eux jubilent.

Martine Chifflot nous amène une fois encore dans les tréfonds de l’horreur !
La construction du récit, est pour moi, très différente de celle du premier opus. Toujours aussi noire et mystérieuse, toujours aussi soutenue et érudite (merci Google…), mais j’ai eu ici l’impression, d’entrevoir des faits et des scènes beaucoup plus réalistes, même si certaines restaient dans le domaine du fantastique. À force de voir et d’écouter l’évolution de notre civilisation telle qu’elle se porte, je serai à peine surpris… J’ai fait un lien assez vite (pourquoi ?) avec certains articles que j’ai lu de Karl Zéro, malheureusement… là pour le coup, on n’est plus dans le surnaturel ! Alors oui, régulièrement certains passages sont revenus à mon esprit. Puis… le choix de Martine de situer son récit dans un monde imaginaire, dont les noms de pays, de villes et même de certaines personnes résonnaient du coup étonnamment à mes oreilles. Est-ce un parti-pris de l’auteur de vouloir dénoncer ? Ou est-ce que je me fais des idées ? Je vous laisse réfléchir à ces questions, qui sortent un peu du cadre du roman. Mais pour moi, dès lors, “Les Gardiens du Sanctuaire” a atteint un niveau différent de lecture, qui m’a d’autant plus inquiété… Les force du mal sont vraiment partout.
Le procès est très bien mené, je l’ai vécu comme si j’y étais. Tous ces tortionnaires sur la sellette. Ceux qui ont honte, qui se confondent en excuses et les autres, qui vous regardent dans les yeux et revendiquent le fait qu’ils n’ont rien à faire dans cette parodie de procès, qu’ils ont bien sûr été piégés par leurs adversaires politiques ou autres…

Superbe roman et très fort à la fois ! Un sans-faute pour moi, avec un retournement très intéressant qui est venu me vriller l’esprit. Martine aborde et mène très intelligemment cette thématique de la pédocriminalité qui ne pourra qu’ouvrir les esprits…

Encore Bravo Martine ! Même si je reste encore sous le choc de ce récit glaçant, angoissant, teinté d’horreur et de noirceur.

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Extraits :

« Depuis l’enlèvement de son mari et après avoir su tout ce qu’il avait enduré, Gina avait perdu tout goût à l’existence et elle s’était laissée emporter par une dépression visqueuse qui paralysait toute volonté. Le couple avait dû quitter sa maison de rêve, l’atelier, les statues entreposées qui avaient finalement été transportées dans les hangars de Todd, mais plus rien n’avait de sens pour Gina et l’art lui apparaissait maintenant comme une effroyable vanité destinée à détourner les hommes de l’essentiel, mais quel était cet essentiel ? »

« Si Helda avait survécu, le chien aurait pu supporter la mort de son maître, mais que serait-il devenu, seul au chenil, sans eux ? L’amour était la seule chose qui importât. Maintenant et toujours, il le savait. Sans l’amour, il n’était rien. Sans Helda, sans le chien, tout volait en éclats comme une bombe qui explose, tout se dispersait sans liens, sans attrait, rien. Le vide sidéral et sidérant, le trou noir dispersant les atomes, les particules… Comment ce tas de particules pouvait-il aimer ? Vivre sans aimer ? C’est l’amour qui lie, qui attire, qui retient… »

« L’informateur était entré dans l’appartement et le majordome le conduisait à travers maints couloirs après lui avoir soigneusement bandé les yeux. L’adresse était tenue secrète, mais une exception avait été autorisée en raison de la gravité des faits et des circonstances. Le risque n’en était pas moins grand et le majordome, bien que masqué, en mesurait toute l’ampleur. Jamais on ne recevait ici des adeptes ordinaires, seuls les plus hauts dignitaires avaient foulé le sol de ce lieu caché où séjournait l’Envoyé suprême. »

« Les visites du démon s’étant raréfiées, la pauvre femme éprouvait un manque affreux, car ses sens avaient été totalement envoûtés par les saillies généreusement dispensées au début, puis plus parcimonieusement afin que le désir s’accrût au fur et à mesure du retardement de l’effet. Elle était en manque depuis plusieurs jours lorsque son incube se manifesta enfin sous les aspects qu’elle lui préférait. Sa silhouette étrange se dessinait cette fois dans la clarté lunaire près d’une fenêtre délabrée et il dégageait une odeur vaguement pimentée, propre à la soumettre totalement. Le moindre de ses mouvements provoquait un torrent de désirs impurs, réduisant la misérable à s’agenouiller pour quémander son dû. »

 

Ecrivain, auteure et réalisatrice de documentaires et de fictions, Martine Chifflot signe ici un roman percutant, dans le prolongement de son exploration du fantastique et de la criminalité.

Docteure en philosophie hdr et professeure agrégée honoraire de l’Université, elle investit toutes les potentialités de l’écriture littéraire ou cinématographique. Spécialiste de l’oeuvre de Lovecraft, elle lui a consacré de nombreux travaux, théoriques et filmiques.

Philosophe, traductrice (sanskritiste, latiniste), elle compose aussi des ouvrages de poésie (« Chants Journaliers », « Assises du Temps », etc.) qu’elle met en voix et en scène.

Docteure habilitée à diriger des recherches en philosophie, professeure agrégée honoraire de l’Université Lyon 1, elle se consacre à la composition de livres et à la réalisation de films.
Ses recherches et ses œuvres ressortissent à la métaphysique, à l’éthique et à la connaissance des religions.

Elle a créé, en 2003, le Festival de Bourgogne du Sud, où elle expérimente écritures et rencontres, à l’intersection des arts visuels et sonores.

La maison des innocents
https://leressentidejeanpaul.com/2023/10/26/la-maison-des-innocents/

Émotion, Fantastique, Frisson horreur, Noir, Roman, Suspense

La maison des innocents

de Martine Chifflot
Broché – 17 février 2022
Éditions : M +

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Une ténébreuse affaire…

Des disparitions inexpliquées déjouent le flair de l’inspectrice Hartmann tandis que le comté semble sombrer sous l’emprise d’une force polymorphe aux mystérieux tentacules.

Qu’est devenu Richard Elton, brutalement arraché à ses études et à Julia, son amour d’enfance ? Quelle menace pèse sur les quartiers septentrionaux de New Town ?

Le lecteur frémit au récit des innommables épreuves endurées, au gré d’un suspens qui convoque toutes les puissances du monde et de l’au-delà.

Un roman captivant, qui déploie les facettes bigarrées d’une histoire vertigineuse, portée par des personnages énigmatiques ou attachants.

Un thriller somptueux, dans l’ambiance gothique d’un beau quartier, qui renoue avec la tradition du réalisme fantastique aux multiples sens.

À lire…passionnément !

 

• Couv_2023-113_Chifflot Martine - La maison des innocents

 

Je découvre l’écriture de Martine Chifflot avec La maison des innocents, et…
Comment vous dire ?

Comme le dit très bien Martine avant d’entrer dans le vif du sujet : “Lecture déconseillée aux enfants de moins de 15 ans.” Et je dirai même “déconseillée aux personnes sensibles”, car il faut vraiment avoir le cœur bien accroché tout le long du récit.

J’ai vraiment été très surpris, et ce, à de nombreuses reprises. Je crois n’avoir jamais lu à ce jour un roman, du genre, d’une telle qualité. Le choix des mots, la structure des phrases, les longs chapitres qui s’enchaînent sans savoir avant quelques lignes quel est le personnage impliqué. C’est très bien écrit, méticuleux, exigeant, très érudit, j’ai appris énormément de mots que je n’avais jamais ni lu ni entendu.
Quelle belle surprise !
Alors, oui, c’est violent, très violent même. Des meurtres, en veux-tu, en voilà, des viols d’adultes, d’enfants, c’est parfois une véritable boucherie, des scènes très intenses, mais le sujet du roman légitime tout ce qui pourrait paraître excessif. Nous sommes dans un roman mystérieux où les ombres règnent, au point d’être dérangeantes, oppressantes. Mais il y a la lumière, faible au début, à peine des points lumineux qui vont s’étendre, se multiplier, s’unir pour combattre le Mal, s’unir pour une descente aux enfers vertigineuse, parfois même une descente dans les méandres de la folie.

Impossible d’échapper à ce piège, je suis tombé dedans, tout au fond… Là, où le satanisme tient une part très importante.

Le récit se déroule dans un monde imaginaire, très proche du nôtre. Nous sommes à quelques kilomètres de New Town où régulièrement des personnes disparaissent mystérieusement, hommes, femmes et enfants.
La police est complètement perdue, pas assez de moyens, et des ordres venant de “plus haut” qui font bien comprendre que ce n’est pas une priorité. Lorsque Richard Elton, un jeune homme de bonne famille, disparaît, là, une enquête sérieuse est exigée. Dès lors, la police n’hésite pas à contacter des médiums pour résoudre leur affaire. Suzanne, est l’une d’entre elle et elle va très vite percevoir des vibrations négatives. Les plus fortes qu’elles ai subies à ce jour. Elle va déranger le monde des esprits, des fantômes et des démons, toutes les créatures qui peuplent ce monde, au plus fort de leur puissance se nourrissant des crimes, tortures et perversités diverses perpétuées en offrande pour eux…

La police aidée de plusieurs médiums arrivera-t-elle à mettre fin au mal omniprésent ?

Impossible de sortir indemne d’une telle lecture, j’ai fait de nombreux “aller/retour” dans ma lecture, mais j’étais en haleine du début jusqu’à la fin.
Original, machiavélique, et riche en rebondissements.
Bravo Martine Chifflot, j’ai dévoré un véritable “chef-d’œuvre” !

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Extraits :

« À maintes reprises, ils avaient dû refuser de défendre des clients abjects dont les manigances avaient causé des pertes ou des faillites irrémédiables. Ces escrocs avaient parfois gain de cause dans les procès car la vertu se défend souvent mal. Les cabinets concurrents étaient moins scrupuleux et le pays souffrait de cet amoralisme contagieux. »

« Madame Elton était arrivée en larmes et s’était effondrée dans le bureau. Elle avait sans doute trop attendu avant de signaler le fait. Mais sait-on jamais si quelqu’un reviendra et à quel moment ? C’est là le problème. Les gens attendent des heures, quelquefois plusieurs jours et quand l’enquête commence, certains indices précieux ont, eux aussi, disparu. La pluie, le vent, les balayeurs effacent les traces. Le temps recouvre le drame d’une sorte de manteau silencieux. »

« La médiumnité est plutôt une charge pour tous ceux qui l’éprouvent réellement, seuls les charlatans s’en réjouissent, et Suzanne s’efforçait de refouler ses prémonitions et de taire ses visions. Depuis quelques semaines, des cauchemars la troublaient pourtant et elle sentait qu’un gros nuage allait passer. Il conviendrait sans doute de se remettre en activité de réception car des innocents paraissaient pâtir dans des tréfonds obscurs. »

« William pleurait de douleur et de joie, il souffrait le martyr, mais il avait rencontré deux amis, un homme des bois extraordinaire et un loup déguisé en chien. Pourraient-ils l’accompagner à New Town pour effectuer leur déposition ? Il le leur demandait instamment. Pour Oswald, c’était soudain une bouffée d’espoir, il avait rencontré un vrai policier et son chien était heureux. Malgré sa haine de la civilisation, il irait à la grande ville. »

Écrivain, auteure et réalisatrice de documentaires et de fictions, Martine Chifflot signe ici un roman percutant, dans le prolongement de son exploration du fantastique et de la criminalité.

Docteure en philosophie hdr et professeure agrégée honoraire de l’Université, elle investit toutes les potentialités de l’écriture littéraire ou cinématographique. Spécialiste de l’oeuvre de Lovecraft, elle lui a consacré de nombreux travaux, théoriques et filmiques.

Philosophe, traductrice (sanskritiste, latiniste), elle compose aussi des ouvrages de poésie (« Chants Journaliers », « Assises du Temps », etc.) qu’elle met en voix et en scène.

Docteure habilitée à diriger des recherches en philosophie, professeure agrégée honoraire de l’Université Lyon 1, elle se consacre à la composition de livres et à la réalisation de films.
Ses recherches et ses œuvres ressortissent à la métaphysique, à l’éthique et à la connaissance des religions.

Elle a créé, en 2003, le Festival de Bourgogne du Sud, où elle expérimente écritures et rencontres, à l’intersection des arts visuels et sonores.