Folie, Frisson horreur, Humour, Noir, Polar

Jeu de rôles

de Olivier Petiot
Broché – 5 avril 2023
Éditions : Des livres et du Rêve

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Courchevel, 1850. Mercredi 1er janvier 2020. 1 h 30.
15 minutes de marche. Un craquement sourd. Puis plus rien.
Le néant. La neige. Le froid. Le sang.

Le parfum du supplice embaumait les bois.
La montagne, géante pétrifiée, belle et mortelle, leur tendait une embuscade.

Crimes sanglants, ambiance anxiogène, ce jeune auteur prometteur se joue de nous comme de ses personnages.

 

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Je découvre l’écriture d’Olivier Petiot avec ce roman, et force est de constater qu’il n’a pas froid aux yeux.
Traduction : Âmes sensibles s’abstenir !

Mardi 31 décembre 2019.
Quelques amis décident de se retrouver afin de fêter le passage vers la nouvelle année ensemble à Courchevel, 1850, mais tout ne se passera pas comme prévu…

Dès le début du récit, j’ai ressenti une certaine jeunesse de l’auteur. Comme une envie de tout casser. C’est franc et direct, il n’y va pas par quatre-chemins, et on ressent fortement son envie de s’amuser par le biais de l’écriture.
Les chapitres sont courts, voire très courts et avancent sur deux niveaux temporels. L’avancée de l’enquête par le chef de la brigade criminelle de Chambéry, Brisson, qui alterne avec la nuit où ont eu lieu, les massacres. J’ai bien dit les massacres, car ce sont six corps qui ont été retrouvés après la tempête dans un état particulièrement horrible (je laisse les détails à l’auteur si vous me le permettez, il en parlera beaucoup mieux que moi !). Un récit qui ne manque pas d’humour, qui m’a fait penser aux premiers morceaux de certains groupes de rock qui sont devenus avec le temps des “légendes”. Olivier en a sous le coude, c’est le moins que je puisse dire, et j’ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir…

Alors, que le jeu commence !

Hâte de lire un prochain ouvrage d’Olivier, afin qu’il me titille à nouveau les nerfs !

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Extraits :

« Nous pouvons tous être amenés à tuer et ça, tu le sais tout autant que moi. N’y as-tu jamais songé ? N’essaie pas de me le faire croire !
Tu es un assassin.
Nous sommes tous des assassins, je te l’assure. Les enquêtes le prouvent ! De la bonne mère de famille trompée par son mari, de l’ado paumé défoncé aux drogues dures à la grand-mère cachetonnée pour son Alzheimer, une multitude de contextes et de faits sont destinés à faire de nous des assassins.
Je te laisse t’inspirer de mon expérience en la matière. Tu verras qu’on y prend goût. »

« Elle était désorientée. Son corps, mis à l’arrêt par la froide soirée de décembre, ne lui répondait plus. Sophie était transie. Ses lèvres entièrement craquelées, bleuies et anesthésiées par la morsure du givre, elle ne les sentait plus. Elle les effleura d’un doigt raidi par sa nuit. Nada. Elle y passa sa langue rugueuse et chaude dans l’espoir de leur redonner vie. Calleuses, elles piquèrent comme si on y plantait une multitude d’aiguilles. »

« Toute personne en est capable. Tout le monde peut tuer. Il peut y avoir une multitude de contextes destinés à faire d’un humble citoyen un assassin. Elle ne se rappelait que trop bien des paroles de son cousin. Enfant, il s’amusait à étriper les animaux qui avaient le malheur de passer trop près de lui et donnait des leçons à sa jeune cousine. “Pour tuer, c’est simple. Il te faut simplement l’arme idéale : une once d’imagination ! Nous avons tous la capacité de tuer ! D’ailleurs, nous tuons sans le savoir des millions d’êtres vivants durant notre existence. Autant l’assumer ! Pourquoi renier sa nature profonde ?”. »

« Elle s’exhibait dans une robe corset noire, imprimée d’un énorme pique de tarot rouge à la hauteur de ses seins, ne laissant aucun doute quant à la proportion de ses formes et atouts. Son porte-jarretelles, en véritable ligne de départ de longues et interminables jambes, invitait à suivre leur courbure élancée. La tenue était complétée de cuissardes rouge sang, assorties à la couleur de ses lèvres et d’un voile cage à oiseaux dans lequel elle avait épinglé une carte. Une dame de pique. Elle tira une bouffée sur son porte-cigarettes d’un air suffisant avant d’ouvrir la bouche :
– Sexy, n’est-ce pas ? »

 

Né à peu de chose près en 1991, Olivier Petiot aime la musique, le sport, le vin, la nature, l’humour… et plus généralement, toutes les bonnes choses que la vie a à offrir !
Il écrit, aussi, et se lance officiellement dans l’aventure de l’édition avec un premier roman dystopique édité en 2020 chez Seven édition.
Un livre jeunesse dans la veine des Chair de poule verra ensuite le jour en 2022 au sein de la même maison.
Il signe sa troisième publication avec Jeu de rôles, thriller haletant, publié chez Des livres et du Rêve, et ne compte pas s’arrêter là !

Émotion, Noir, Polar, Suspense

Les Ronds dans l’eau

de Hervé Commère
Poche – 13 février 2014
Éditeur : Pocket

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Un truand paranoïaque en cavale depuis quarante ans.
Un serveur dépressif qui voit son ancien amour se trémousser dans un jeu de téléréalité.
À priori, aucun lien entre ces deux hommes que tout semble opposer et qui ne se connaissent pas. Sauf peut-être une lueur dans le regard d’un vieil homme. Ou l’obsession d’un journaliste à réunir les pièce d’un vieux puzzle.
Sauf peut-être les ronds dans l’eau.
Car certains actes ont des répercutions inattendues, même très longtemps après avoir été commis…

“Un ovni littéraire, tantôt poétique ou violent. Toujours surprenant et parfaitement ciselé.” Ouest France

“Le thriller à la française a trouvé un de ses meilleurs ambassadeurs.” Direct Matin

 

2021_045_Commère Hervé - Des ronds dans l'eauDédicace

 

Impossible de résumer ce roman.
Je ne sais même pas par où commencer, il y a une telle richesse d’idées…
Tellement de personnages importants…

Et si je commençai par la fin ?
Par exemple le neuvième chapitre de l’épilogue ?
Rarement une fin ne m’aura autant bouleversé, et j’avoue avoir ressenti quelques picotements aux yeux avant de sentir une larme couler sur ma joue…

« Les ronds dans l’eau » est un polar et en même temps bien plus que cela !
Ce petit chef d’œuvre, avec deux intrigues qui ne cessent de se mêlées, pleines de suspense, est aussi une belle et triste histoire d’amour.

L’intrigue est bien menée et la construction du roman parfaitement fluide et maitrisée. Chaque chapitre est un rebondissement distillant de nouvelles informations, créant ainsi de nouvelles intrigues.

Fidèle à son thème de prédilection, à savoir l’importance du hasard dans la vie quotidienne, Hervé Commère nous livre un chassé-croisé dont il a le secret.
C’est un récit à deux voix :
Jacques, truand à la retraite. Son forfait le plus mémorable, la participation au vol d’un tableau de Manet quarante ans plus tôt…
Yvan, barman. Il découvre avec horreur à la télévision dans un jeu de télé-réalité son ex-petite amie, prête à tout pour remporter la victoire.
Deux vies différentes.
Deux destins qui n’auraient jamais dû se croiser, et pourtant…

J’avais découvert et beaucoup apprécié le premier livre d’Hervé, la belle mécanique de précision qu’était “J’attraperai ta mort”, suivi très vite de “Sauf”, tout aussi agréable. Mais avec “Les Ronds dans l’eau”, Hervé a, pour moi, bousculé beaucoup de codes…

Une jolie couverture, des intrigues sinueuses, un peu d’humour, beaucoup d’amour et surtout, une écriture envoûtante, un coup de cœur tout simplement.

Je vous le conseille vivement !

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Extraits :

« Quand j’étais petit, on ne se demandait jamais si une fille avait de vrais seins ou non. À l’époque, ce qui était nouveau le restait quelques temps, sans risquer d’être dépassé le mois suivant. Être célèbre n’était pas un métier, on pouvait être heureux sans être riche et top model. Les vedettes de mon enfance avaient eu un parcours, de beaux films, de jolies chansons. On n’était pas là pour rien. Aujourd’hui, la télé me montrait des inconnus, des nouveaux chaque semaine, qui déclenchaient l’hystérie d’un simple battement de cils. On ne parlait plus de musique mais de nombre d’exemplaires vendus, on ne parlait plus du septième art mais de millions de recettes. Je n’y comprenais rien. »
…/…
« – C’est proprement rocambolesque, lâcha-t-il.
Proprement rocambolesque. Bouffonnerie. Je me demandai où ce type avait appris à parler. Il devait trouver les bons films « tout à fait jubilatoires ». Après la pipe du samedi soir, il devait flatter sa femme en lui disant qu’elle avait fait preuve d’une « réjouissante audace », je le voyais d’ici. »

J’attraperai ta mort :
https://leressentidejeanpaul.com/2018/11/04/jattraperai-ta-mort-de-herve-commere/

Sauf :
https://leressentidejeanpaul.com/2018/12/05/sauf-de-herve-commere/

 

 

Hervé Commère est né en 1974 à Rouen et vit aujourd’hui à Paris. Après J’attraperai ta mort (2009), il a publié Les Ronds dans l’eau (Fleuve Noir, 2011 – Prix marseillais du Polar et prix du roman de la ville de Villepreux), Le Deuxième Homme (Fleuve Noir, 2012), Imagine le reste (Fleuve Éditions, 2014 – prix Plume de Cristal du Festival international du Film policier de Liège) –, Ce qu’il nous faut, c’est un mort (Fleuve Éditions, 2016 – Prix Polars Pourpres et Prix Polar à Mauves-sur-Loire) dont les droits ont été optionnés pour une série télévisée, et Départs (Éditions In8, 2017). Son dernier livre, Sauf, paraît en 2018 chez Fleuve Éditions.
Hervé Commère est traduit en Chine et au Japon.