Amour, Émotion, Histoire

Jerusalem 1099

Les étoiles d’Orion****
de Brice Nadin
Broché – 27 octobre 2025
Éditeur : Leo Éditions

Depuis Constantinople, en 1097, l’armée des barons chrétiens s’avance vers Jérusalem.
De la bataille de Nicée aux murailles d’Antioche, Joachim de Saint-Ange poursuit dans leur sillage une quête obstinée ― découvrir le sens caché de son voyage… et retrouver l’amour qu’il croyait perdu.
Sur les routes d’Orient, entre les intrigues des émirs et l’ombre de la secte des assassins, la présence énigmatique d’un jeune homme au cordon rouge semble guider ses pas. Vision ? Messager ?
À Antioche, il provoque une révélation qui change le cours de la croisade.
Jusqu’où Joachim devra-t-il aller pour accomplir ce qui semble écrit ? Jusqu’à Jérusalem, où se joue le destin des croisés, et à l’hospice Saint-Jean, où s’accomplit le sien ?
Après Cluny 1095, Mare Nostrum et L’Oracle de Constantinople, ce quatrième volume des Étoiles d’Orion entraîne le lecteur dans l’ultime assaut de la première croisade ― la prise de Jérusalem, en juillet 1099, tournant décisif de deux siècles de présence latine en Terre sainte.

Décidément, le hasard n’existe pas.

Fin 2021, Isabelle, la cousine de ma femme, a posé entre mes mains un de ses livres. Les étoiles d’Orion – Cluny, 1095, de Brice Nadin.
J’ai ouvert la première page… et très vite quelque chose s’est passé.
Une voix. Une force. Un souffle ancien.
J’ai lu le roman d’une traite, comme si quelqu’un marchait à mes côtés, me murmurant à l’oreille.

Puis j’ai découvert le deuxième tome. Et là encore, ce même tremblement intime, cette écriture érudite mais limpide, cette manière qu’a Brice de tenir la main du lecteur tout en l’entraînant dans les zones d’ombre de notre passé. Il aime les mots, ça se sent. Il aime la vie, ça se devine.
Même lorsqu’il parle de haine, de croisades, de blessures anciennes qui n’ont jamais vraiment cicatrisé.

Ses personnages, mi-fils de l’Histoire, mi-enfants de l’imaginaire, m’ont mené très loin, dans un lieu où le réel et le surnaturel se frôlent, s’enlacent, s’oublient.
Un endroit où la paix et l’amour deviennent soudain plausibles.
Où les femmes occupent la place qu’elles n’auraient jamais dû perdre.
Et je me suis surpris à penser : Et s’il avait raison ?

Puis j’ai appris que Brice vivait à Saint-Leu-la-Forêt, tout près de chez moi.
Les routes se croisent parfois comme les destins dans ses romans.
Je l’ai contacté. Nous nous sommes rencontrés. Depuis, nos échanges sont devenus ces petits instants suspendus où l’on parle de ce qui nous touche, de ce qui nous construit, de ce qui nous brûle encore.

Aujourd’hui, Jerusalem 1099 vient refermer une tétralogie splendide, et je pèse mes mots.
Je quitte Joachim, Alix, et tous les autres avec un pincement au cœur, comme on quitte des compagnons de route après un long voyage.
Une fois encore, Brice m’a fait vibrer, m’a mis en colère, m’a serré les dents, mais toujours avec ce scintillement discret qui traverse son œuvre, une étincelle d’humanité, fragile mais tenace.

Tout se joue dans Jérusalem, cette ville que je rêve de fouler depuis des années.
Une ville où les prières se heurtent, où les croyances s’entrechoquent, où la lumière survit malgré tout.
Il en restitue les tensions, les fièvres, les lueurs, avec une vérité qui fait frissonner.

Brice est devenu pour moi un auteur essentiel, incontournable.
Et quand il m’a demandé de travailler avec lui sur la couverture de ce dernier tome… comment dire ?
J’ai Ressenti comme une petite lumière dans ma tête… et j’ai souri. Comment ne pas y voir un signe ?
Non, le hasard n’existe pas.

Je vous invite à plonger dans son univers, là où les grandes idées, paix, amour, partage, tiennent tête à la brutalité sans concession de l’Histoire.
Ces idées qui nous rassemblent encore aujourd’hui.

Merci, Brice, pour tes mots, pour ta présence, pour ce que tu nous offres.

Et maintenant, j’attends avec impatience ton prochain voyage littéraire, aux côtés de Mathilde de Toscane, Marie d’Alanie, Anne Comnène, Hildegarde von Bingen… et toutes ces femmes qui ont éclairé l’Histoire. Je sais d’avance que tu emporteras mon cœur…

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Extraits :

« Depuis l’une des innombrables fenêtres du palais impérial, j’aperçus un instant les flots de la mer de Marmara, puis revins vers les bancs où mes élèves, tête penchée, plume grattant, s’appliquaient. Enfin, je me tournai de nouveau vers Anne. Elle ne posait jamais une question sans avoir déjà rassemblé ses pièces. Je songeai aux audiences récentes : l’empereur avait tout orchestré pour impressionner les chefs chrétiens, les envelopper de faste et les contraindre par serment à lui restituer leurs conquêtes. »

« Une question, toute simple et lourde comme une ancre, me traversa : mes frères de Cluny étaient-ils à bord ? Aldebert, Moïse… L’un, grand et blond, armarius venu de Bourgogne, fin diplomate et représentant l’abbé Hugues. L’autre, moine de l’Église d’Antioche, réfugié depuis la chute de sa cité, avait jadis suivi notre maître Odon de Beaulieu jusqu’en Occident. Il parlait syriaque et arabe. J’avais poussé à leurs côtés, et leur absence m’avait pesé plus que je ne voulais me l’avouer.
Je demeurai un instant immobile, à écouter les cris du port, le claquement des rames, les goélands qui tournaient à hauteur d’homme. Puis je pris mon souffle et me lançai dans l’escalier, comme si la réponse m’attendait déjà sur le quai, et qu’il ne restait plus qu’à la rejoindre. »

« Je sentis Aldebert s’arrêter net à ma gauche. Face à de jeunes nymphes aux seins nus, un trouble passager assombrit son regard.
Il détourna ostensiblement les yeux. Sa gêne était palpable, presque douloureuse. Je le comprenais. Moi aussi, lors de ma première visite, ces corps dévoilés m’avaient déstabilisé. J’y voyais maintenant des témoins d’un autre monde où le nu n’était pas offense, mais langage. Leurs formes figées n’invitaient pas à la luxure, mais à l’idéal. Ici, la pierre parlait un autre alphabet que celui de nos églises aux saints ascétiques : un art évoquant les anciens dieux, la mythologie et le dépassement de soi. »

« Il se tut. Puis me demanda, presque à voix basse :
– Avec toutes ces similitudes… pourquoi y a-t-il tant d’incompréhension entre chrétiens et musulmans ?
– Peut-être, répondis-je, parce qu’on a peur de ce qu’on ne connaît pas. »

Brice Nadin est né en 1967 à Saint-Germain-en-Laye. Il vit aujourd’hui en région parisienne où il se consacre à l’écriture. Consultant en nouvelles technologies, entrepreneur et père de trois enfants, il a eu d’autres vies avant de devenir romancier.

Passionné d’histoire et d’ésotérisme, en 2019, il publie son premier ouvrage, Les étoiles d’Orion, Cluny 1095, en auto-édition. Porté par une atmosphère médiévale fidèlement reconstituée, matinée d’un peu de surnaturel, le roman séduit plus de 4 000 lecteurs et se classe plusieurs fois en tête des ventes de romans historiques sur la boutique Kindle. Il est aussi « coup de cœur » dans de nombreuses librairies telles que La Procure ou Lamartine à Paris.

Les étoiles d’Orion* – Cluny, 1095
https://leressentidejeanpaul.com/2022/01/30/les-etoiles-dorion/

Les étoiles d’Orion** – Mare Nostrum, 1096
https://leressentidejeanpaul.com/2022/03/11/mare-nostrum/

Les étoiles d’Orion*** – L’Oracle de Constantinople
https://leressentidejeanpaul.com/2024/04/01/loracle-de-constantinople/

Histoire, Roman

37, étoiles filantes

de Jérôme Attal
Poche – 16 août 2018
Éditeur : Robert Laffont

Sous le ciel étoilé de Paris, un jour de 1937, Alberto Giacometti n’a qu’une idée en tête : casser la gueule à Jean-Paul Sartre ! C’est cette histoire, son origine et sa trépidante conclusion, qui sont ici racontées.

Grognant dans son patois haut en couleur des montagnes, Alberto a déjà fait volte-face. Il est à nouveau en position sur le trottoir. Scrutant les confins de la rue Delambre. Pas du côté Raspail par lequel il vient d’arriver, mais dans l’autre sens, en direction de la station de métro Edgar Quinet. Rapidement, il repère la silhouette tassée de Jean-Paul, petite figurine de pâte à modeler brunâtre qui avance péniblement à la manière d’un Sisyphe qui porterait sur son dos tout le poids du gris de Paris et qui dodeline à une vingtaine de mètres de distance, manquant de se cogner, ici à un passant, là à un réverbère. « Ah, te voilà ! Bousier de littérature ! Attends que je t’attrape, chacal ! »

Une comédie tourbillonnante constellée de pensées sur la création et de rencontres avec des femmes espiègles, mystérieuses et modernes.

Prix Livres en Vignes 2018
Prix de la rentrée 2018 « Les Écrivains chez Gonzague Saint Bris »

Espiègle, intelligent, drôle, finement documenté… 37, étoiles filantes m’a offert une promenade culturelle et romanesque inoubliable dans les rues et les cafés de Montparnasse.
Grâce à Jérôme Attal, j’ai arpenté ce quartier mythique des années trente, cœur battant de la vie intellectuelle et artistique parisienne. Les personnages virevoltent d’une péripétie cocasse à une émotion plus douce, formant un récit jubilatoire, à la langue éblouissante.

Après L’appel de Portobello road, Les Jonquilles de Green Park et La Petite Sonneuse de cloches, Jérôme confirme ici un talent particulier, celui de prendre plaisir à nous faire plaisir. Cette fois, il nous entraîne dans l’univers d’Alberto Giacometti, sculpteur encore loin de la gloire, boîteux après un accident, maniant sa béquille autant pour marcher que pour bousculer la vie. Entre deux aventures féminines, il cherche, tâtonne, expérimente.

À ses côtés, on croise Sartre, encore simple prof de philo, en pleine négociation éditoriale, toujours prompt à se faire des ennemis à force de démontrer sa supériorité intellectuelle. Il y a aussi Diego, frère timide et talentueux, écrasé par la personnalité d’Alberto. Picasso passe par là, et d’autres figures marquantes de l’art et de l’Histoire viennent colorer la fresque. Autour de ces hommes gravitent des femmes séduisantes, mystérieuses ou fatales, modèles, mondaines, artistes, voire espionnes, dans une Europe qui tremble déjà face aux tensions politiques et aux réseaux secrets. Malgré cette toile de fond tendue, j’ai souvent souri, parfois ri franchement, tant le roman manie l’humour avec légèreté.

Jérôme Attal aime Paris, et ça se sent. Il a dû arpenter Montparnasse mille fois pour le restituer avec une telle précision sensorielle. Lire ce livre, c’est voyager dans le temps, respirer l’air de 1937, et côtoyer des personnages si vivants qu’on croit les croiser au coin d’une rue.

En refermant le roman, je garde en tête un moment de plaisir rare, où la langue française, vive et élégante, sert un récit moderne, percutant, et terriblement attachant.

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Extraits :

« Alberto a trente-cinq ans. Il est sculpteur à Paris, à la fin des années trente. Il travaille et vit dans un petit atelier du bas-Montparnasse. Il a une liaison avec une jeune femme, Isabel, et s’apprête à rompre avec elle au moment où, en pleine rue, une Américaine au volant d’une américaine lui fonce dessus. Alberto est transporté à l’hôpital. C’est ici que commence cette histoire. »

« Isabel qui ne se doute aucunement qu’elle a failli être laissée sur un coin de trottoir – « C’est fini ma belle, je ne sculpterai plus le bout de tes tétons du bout de mes doigts» – avant qu’une Américaine ivre morte fonce directement sur Alberto l’albatros, ainsi qu’elle le surnomme quand il se plaint de sa peine à décoller (dans l’amour et dans le monde). »

« Isabel prend cette remarque comme une nouvelle pique. Ils se connaissent depuis deux ans. Même si cela a été prononcé en toute innocence, elle hait les hommes pour la désinvolture avec laquelle ils s’expriment. Incapables pour la plupart de choisir des termes qui ne soient pas blessants. Et, d’un autre côté, dès qu’ils disent des choses qui ne sont pas blessantes, c’est plus fort qu’elle, elle pense qu’il y a dissimulation. En fait, ce ne sont pas les hommes qu’elle déteste. Mais ce qu’ils révèlent de pire en elle. »

« Alberto monte avec Rosalie, une jolie brune originaire du sud de la France.
Elle a de l’Italie les divines proportions. Ni trop courte ni trop dégingandée, la courbe de ses hanches évoque le tracé onduleux d’une route en bord de mer, de celles que l’on emprunte vitres baissées à la recherche d’un peu de sensations. »

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Jérôme Attal est parolier et écrivain, et l’auteur d’une dizaine de romans. Chez Robert Laffont, il a publié Aide-moi si tu peux, Les Jonquilles de Green Park (prix du roman de l’Ile de Ré et prix Coup de cœur du salon Lire en Poche de Saint-Maur), L’Appel de Portobello Road et 37, étoiles filantes, (prix Livres en Vignes et prix de la rentrée  » les écrivains chez Gonzague Saint Bris »).

Histoire, Polar historique, Suspense

Les Illusions orientales

Une enquête d’Hippolyte Salvignac
de Philippe Grandcoing
Broché – 6 mars 2025
Éditions : de Borée

Des rives de la mer Rouge au détroit du Bosphore, de la côte désertique des Somalies aux ruelles d’Istanbul, en passant par l’Égypte et le canal de Suez, nos deux héros marchent sur les traces du père de l’inspecteur Lerouet. Ils se lancent ainsi à la poursuite d’un fabuleux trésor et d’un mystérieux assassin alors que la guerre couve dans les Balkans. Tensions internationales et intrigues diplomatiques prendront-elles le pas sur leur quête toute personnelle ?

Nous sommes en juin 1913. L’Europe bruisse de tensions, les Balkans s’embrasent, les alliances se nouent dans l’ombre, et déjà se dessinent les contours du premier grand conflit mondial. C’est dans ce contexte fébrile que Philippe Grandcoing m’a entraîné, avec le huitième opus de sa série historique, Les Illusions orientales. Un titre qui, vous vous en doutez, sonne comme un présage.

Je retrouve avec plaisir Hippolyte Salvignac et Jules Lerouet, ce duo que j’ai appris à suivre comme on suit d’anciens amis. Cette fois, ils quittent les rues familières de Paris pour les rivages ensoleillés de l’Orient. Leur quête ? Retrouver la trace du père disparu de Jules, un certain Botros, marchand devenu riche, mais dont la piste semble s’être effacée dans le sable brûlant de Djibouti. Les accompagne Anatole, le vieux cousin d’Hippolyte, dont c’est peut-être le dernier voyage, pour un adieu amoureux à l’Égypte et à ces terres chargées d’histoire.

Mais rien n’est simple. À Obock, ils apprennent que Botros est mort. Le testament a disparu. Les richesses aussi. Quelqu’un les devance, tire les ficelles. En toile de fond, trafic d’armes, espionnage, héritage convoité, manipulations multiples. Et une fresque géopolitique fascinante, où la moindre étincelle pourrait embraser un empire. Des puissances se jaugent, se trahissent. Les Grecs, les Ottomans, les Bulgares, les Russes… tous avancent leurs pions, et nous avec.

D’Istanbul à Andrinople, en passant par Djibouti, l’auteur livre un roman haletant et particulièrement érudit. L’intrigue, parfois un peu mécanique dans sa mise en route, n’en reste pas moins captivante. J’aurais aimé y croiser plus de personnages féminins, comme dans les précédents opus, mais le tableau d’Istanbul, à la veille du basculement politique, vaut à lui seul le détour. Cette ville carrefour, entre Europe et Asie, rayonne à travers les pages comme un personnage à part entière.

Ce roman se lit d’une traite, et refermer la dernière page m’a laissé une seule envie, repartir au plus vite, sur les routes avec Salvignac et Lerouet. Une enquête solide, une leçon d’histoire passionnante. À chaque tome, Philippe creuse plus loin, plus juste. Et moi, lecteur comblé, je le suis volontiers.
Hâte de lire la suite !

Un grand merci à Virginie, des éditions de Borée, une nouvelle fois pour ce cadeaux ! 🙏

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Extraits :

« Il contourna le lit avec appréhension. La présence du cadavre étendu sur le matelas le mettait mal à l’aise. Il ne regrettait pas son geste, même si, jadis, le vieux lui avait été sympathique. Mais il ne pensait qu’à ses affaires, ses perles et son or. Son cœur était aussi aride que le désert. Il semblait ignorer jusqu’à l’existence même du mot amitié. Quant à son sens de la famille, mieux valait ne pas en parler… Abréger son agonie n’était pas un crime en soi.
Juste un service rendu. Au défunt tout d’abord. Était-ce une vie que de se traîner lamentablement sur cette terre de misère, abandonnée de Dieu et des hommes, sans médecin compétent, sans traitements efficaces, à mâchouiller quelque herbe euphorisante ou à avaler des décoctions étranges qui annihilaient la conscience ? »

« Il se plante au milieu de la pièce et l’examina en détail. Il tente de convoquer ses souvenirs afin de comprendre l’anémique lumière lunaire. Et il se souvint… Dans l’angle le plus sombre de la chambre, à l’opposé de la porte, il y avait un placard étroit masqué par une tenture. Il va tirer le rideau. Il dissimulait les rayonnages d’une modeste bibliothèque. Il en examine les volumes dépareillés un par un. Plié en deux entre les pages d’un gros volume, il trouva ce qu’il était venu chercher. »

« Botros avait voulu être inhumé seul, à l’écart de toute vie, sur un îlot désertique, au large d’Obock. Ne se revendiquant d’aucune patrie, d’aucune famille et d’aucune religion, comme il l’avait dit dans son testament, il avait choisi ce lieu parce qu’il était lui aussi de nulle part et que sa dépouille n’appartiendrait à personne. »

« Il s’était toujours senti désemparé face aux morts. Il pouvait éprouver du chagrin, compatir à celui des autres, ressentir le manque laissé par le disparu. Mais il aurait été bien en peine d’implorer un dieu quelconque ou de s’adresser à quelque intercesseur céleste pour lui recommander l’âme d’un défunt.
L’idée d’un au-delà divisé en un paradis et un enfer, avec un purgatoire antichambre du premier, lui paraissait être une invention d’hommes hantés par l’idée d’injustice et qui espéraient que les crimes impunis sur terre ne le seraient pas dans les cieux. La peur du jugement dernier n’avait jamais fait disparaître le péché. »

« C’est parce que je ne crois ni en Dieu ni en diable. Pour moi, les cieux sont vides. Il n’y aura pas de jugement dernier, pas d’enfer ni de purgatoire. Si les méchants ne payent pas ici et maintenant, ils ne le feront jamais. »

Philippe Grandcoing, né le 6 novembre 1968, à Limoges (Haute-Vienne), est professeur agrégé d’Histoire en classes préparatoires au lycée Gay-Lussac, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la société limousine du XIXe et du XXe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » chez De Borée. La Malédiction de Rocalbes est le cinquième épisode des aventures d’Hippolyte Salvignac.

Publications
Ouvrages historiques et scientifiques

  • Les demeures de la distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne, éditions PULIM, 1999.
  • La baïonnette et le lancis. Crise urbaine et révolution à Limoges sous la Seconde République, éditions PULIM, 2002.
  • Le siècle d’or des châteaux. Haute-Vienne 1800-1914, Editions Culture & Patrimoine en Limousin, 2002
  • Un Robin des Bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou, XIXe – XXe siècles, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin (Collection « Patrimoine en poche »), 2006, 158 p. (ISBN 2-911167-49-X).

Romans de la série Salvignac

Ouvrages collectifs

  • 1905, le printemps rouge de Limoges (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2005.
  • Un siècle militant : Engagement(s), résistance(s) et mémoire(s) au XXe siècle en Limousin (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), éditions PULIM, 2005.
  • L’Innovation agricole en Pays Limousin du Moyen Âge à nos jours, éditions Les Monédières, 2006.
  • Les grandes affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2008.
  • Les nouvelles affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2009.
  • Ostensions (avec Vincent Brousse), Culture et Patrimoine en Limousin, 2009.
  • Fermes idéales en Limousin, Culture et Patrimoine en Limousin, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2010.
  • Paysage et environnement en Limousin, de l’antiquité à nos jours, éditions PULIM, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Limousin (avec Vincent Brousse, Jean-Marie Chevrier et Jean-Michel Valade), Éditions De Borée, 2010.
  • Les nouvelles affaires criminelles de la Creuse (avec Vincent Brousse), Editions De Borée, 2011.
  • Les Grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2011.
  • Les Nouvelles affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), De Borée, avril 2012.
  • Les Nouvelles affaires criminelles de Corrèze (avec Vincent Brousse), De Borée, octobre 2013.
  • Les Nouvelles affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2013.
  • Limousin sur grand écran, Culture et Patrimoine en Limousin, 2013.
  • Utopies en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii.), Les Ardents Éditeurs, 2014
  • Oradour après Oradour (avec Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2014.
  • Le Front Populaire en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii), Les Ardents Éditeurs, 2015.
  • La Belle Époque des pilleurs d’églises. Vols et trafics des émaux médiévaux. (avec Vincent Brousse), Les Ardents Éditeurs, 2017.
  • Sublime Périgord, la fabrique d’un territoire d’exception, (avec Hélène Lafaye-Fouhéty) Les Ardents Éditeurs, 2021.
  • L’affaire Barataud. Une enquête dans le Limoges des années 1920 (avec Vincent Brousse), Geste éditions, 2022, 267 p. (ISBN 979-10-353-1552-8).

Publications diverses

  • Articles d’histoire dans les revues Les Grandes Affaires de l’Histoire dont il a été conseiller éditorial de 2015 à 2018 et Les Grandes Affaires Criminelles.

Amour, Émotion, Drame, Histoire

Les heures envolées

de Alba Ombieri
Broché – 2 juin 2025
Éditions : Des livres et du rêve

Au début du XXe siècle, dans une France bouleversée par les fractures sociales et la guerre, trois âmes brisées tentent de recoller les fragments de leur existence. Élise, François et Valentin affrontent, chacun à leur manière, les épreuves du destin et le poids des non-dits. Entre secrets, quête d’identité, et rendez-vous manqués, leur histoire s’entrelace pour dévoiler les forces invisibles qui façonnent nos vies. Des empreintes indélébiles que laissent les heures envolées.

Un récit à la fois tendre et poignant pour ce premier ouvrage d’Alba Ombieri, dont la plume précise et touchante nous révèle l’étendue de son talent au fil des mots.

Tout dabord, il y a une très belle couverture… mais très vite se sont les mots qui m’emportent.

Il y a des romans qui laissent une empreinte profonde, et Les heures envolées, premier livre d’Alba Ombieri, en fait indéniablement partie. J’ai été soufflé par la force de son récit, par la précision de sa plume, par la charge émotionnelle qu’elle porte sans jamais céder au pathos. Tout y est juste, puissant, vibrant.

Derrière chaque mot, je sens la passion de l’autrice, ses combats, ses colères, mais aussi un amour immense pour ses personnages. Elle ne pardonne rien à la cruauté, à la haine, à la bêtise humaine. Et pourtant, ce n’est jamais un roman à charge. C’est un roman d’humanité, de mémoire et de résistance.

J’avais découvert Alba avec le recueil SEPT, et sa nouvelle Valentin 1916. Déjà, ce texte m’avait bouleversé. Le retrouver ici, au cœur de ce roman, m’a touché profondément. Il n’est pas seul. Il y a Élise, François… Leurs voix se croisent, s’entremêlent, se heurtent parfois, dans une temporalité qui bouscule. Une fresque dense, émouvante, qui m’a emporté dans une France occupée qui se rend compte que la guerre durera bien plus longtemps que les quelques mois qui avaient été annoncés aux français partis pour défendre leur nation…

Dès les premières pages, j’ai été happé par l’accouchement d’Élise. J’ai été touché par sa fragilité, sa force, son chemin. C’est l’histoire de plusieurs vies, de destins percutés par l’Histoire qui luttent pour survivre. Des destins qui nous renvoient à nos grands-parents, et finalement, à nous-mêmes.

Si vous ne deviez lire qu’un seul roman cette année, faites moi confiance, lisez celui-ci !
Comme le dit si bien Alba, « Les heures envolées » appartient dorénavant aux lecteurs alors laissez-vous tenter et laissez la magie opérer… Ce livre est la lumière qui montre le chemin des vérités. Il est la force que nos jeunes portaient sur leur dos lorsqu’ils partaient au combat, il est la lumière dans les yeux des femmes qui un jour ont décidé de dire NON et qui, sans vouloir forcément être légale des hommes, avaient juste souhaité qu’ils reconnaissent tout simplement leurs places. Celles qu’elles méritent amplement… le temps et l’histoire nous l’ont démontré moult fois… Le roman secoue, il abîme, il fait mal. On y ressent l’injustice, la peur, mais aussi la beauté d’un espoir ténu. Même les personnages secondaires sont poussés dans leurs retranchements. Personne n’est épargné, et moi non plus, en tant que lecteur.

Le style est net, tendu, presque cinématographique. Pas de mièvrerie, pas de détours. Juste une vérité brute, âpre, bouleversante. J’ai refermé le livre avec les larmes aux yeux… puis j’ai relu le prologue et j’ai tout compris…
Les monstres existent, mais heureusement les belles personnes aussi…

Pour un premier roman, c’est une claque. Une œuvre forte, sensible, indispensable.
Merci Alba…

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Extraits :

« Juin 1919, Salergues, sud de la France.
La fête bat son plein.
Le soleil d’été rejoint l’horizon, dans un feu d’artifice de nuances pastel. La fraîcheur de la nuit naissante enveloppe les convives attablés au banquet, pendant que les lampions multicolores nimbent les visages de tons chamarrés.
Je souris en sentant se répandre en moi un sentiment nouveau, savant mélange de bonheur et d’amertume.
Des fiançailles. Celles de ma mère. »

« Perdu dans mes pensées, je n’ai pas encore remarqué la silhouette, adossée au tronc de l’arbre avec lequel elle se confond, qui observe les réjouissances en contrebas, le visage ruisselant de larmes. »

« Dans l’ombre, la femme d’une quarantaine d’années qu’elle n’avait jamais pu appeler autrement que « mère » la scrutait avec un flegme hautain. Un léger rictus arrondissait le coin de ses lèvres. Son détachement apparent confinait à la cruauté, à une férocité impassible, de celle que l’on ne trouve que chez les personnes dénuées d’empathie.
Face à la scène, elle ne témoignait ni inquiétude, ni compassion, ni colère. Les bras croisés sur la poitrine, raide comme un piquet, elle ne perdait pas une miette du spectacle. Elle paraissait même se délecter de la souffrance de son enfant. »

« Petite, déjà, elle était présentée comme un jouet : jolie, bien apprêtée, elle se devait, en public, de rester silencieuse sous peine d’encourir une punition qui l’empêchait de quitter le lit plusieurs jours durant.
Coups de poings, de pieds, de ceinture. Gifles, enfermement, privation de nourriture. Elle avait subi ces mauvais traitements sans broncher, sans se rebeller.
Jusqu’à ce que François lui fasse entendre que tout cela n’était pas acceptable. Qu’elle méritait le bonheur, l’amour qu’elle n’avait pas suscité chez ceux qui auraient dû la chérir et la protéger. »

Alba Ombieri a d’abord mené une carrière d’archéologue, avant de délaisser les pinceaux et les truelles pour devenir libraire dans les Landes. Elle a choisi ensuite de se consacrer au métier exigeant de professeur des écoles. Grosse lectrice de thrillers et de polars, elle travaille depuis plusieurs années sur différents projets d’écriture.

  • Valentin, 1916 est sa première nouvelle éditée.
  • Les heures envolées est son premier roman édité aux éditions Des livres et du rêve.
Drame, Histoire, Psychologie, Thriller

Le Jardin des anatomistes

de Noémie Adenis
Broché – 1 février 2024
Éditeur : Robert Laffont

« IL SECTIONNA LA POCHE AU SCALPEL, SANS PRÉCIPITATION… »
Paris, mars 1673. Scalpel en main, le chirurgien Pierre Dionis opère des cadavres devant une assemblée d’étudiants.
Bientôt, une série de meurtres accable la ville. Étrange coïncidence : les blessures infligées aux victimes s’inspirent des séances de chirurgie de Dionis. Sous un ciel gris et une pluie battante, des doigts accusateurs se tendent vers l’amphithéâtre. Le spectacle fascine autant qu’il épouvante. La tension monte et la foule se presse.
Qui pourra arrêter ce meurtrier qui met en pratique à la nuit tombée les leçons publiques données au Jardin du Roi ? Peut-être Sébastien de Noilat, herboriste de province, anxieux de nature, promu enquêteur bien malgré lui dans cette ville terrifiante…

« NOÉMIE ADENIS, LA RÉVÉLATION DU POLAR HISTORIQUE. »
La Voix du Nord

J’ai littéralement dévoré Le Jardin des anatomistes de Noémie Adenis.
Ce polar historique m’a embarqué dès les premières pages, et je l’ai lu d’une traite, complètement absorbé. On y trouve tout ce que j’aime, une intrigue bien ficelée, des personnages attachants, et un décor historique fascinant. Le suspense ne faiblit jamais, même si l’autrice distille quelques indices avec subtilité. C’est finement mené, très bien écrit, et surtout… terriblement prenant.

J’ai suivi Sébastien de Noilat, un jeune herboriste fraîchement arrivé à Paris. Il rêve de rencontrer Denis Dodart, grand botaniste du Jardin Royal, pour lui présenter les travaux oubliés de son aïeul sur la gangrène. Mais c’est une tout autre aventure qui l’attend, celle d’une série de meurtres atroces, inspirés des démonstrations chirurgicales de Pierre Dionis, célèbre chirurgien du roi.

La reconstitution du Paris du XVIIe siècle est saisissante. L’ambiance des amphithéâtres d’anatomie, les corps disséqués devant des foules de curieux et d’étudiants, les débats sur la circulation du sang, les tensions, le mépris des médecins envers les chirurgiens…
J’y étais !
L’atmosphère est dense, organique, presque palpable. J’ai ressenti la nausée de Sébastien face au sang, à la chair ouverte, aux instruments rudimentaires, tout comme sa fascination pour ce monde à la fois cruel et scientifique.

L’enquête avance entre ruelles sales, cours de dissection et débats médicaux. Peu à peu, Sébastien se retrouvera embarqué dans une enquête qu’il n’a pas choisie, guidé par un commissaire énigmatique, obligé de délaisser ses ambitions botaniques. Le mélange entre fiction et faits historiques est d’une grande justesse : Dodart et Dionis ont réellement existé, et la guerre des savoirs entre savants et chirurgiens a bien eu lieu.
C’est à la fois instructif, dérangeant… et passionnant.

Bref, c’est un roman intelligent, prenant et très bien écrit, Noémie Adenis a clairement fait un travail de recherche colossal, sans jamais plomber le récit.
Si vous aimez les polars, et l’histoire, je vous le recommande chaudement…

Par contre une évidence s’impose, une nouvelle autrice vient d’entrer dans mon paysage littéraire !

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Extraits :

« La grosseur ressemblait à un œuf ; un œuf de bonne taille.
Un œuf sorti de nulle part.
Il pinça la peau entre ses doigts, approcha le bistouri. La lame usée ne renvoyait aucun reflet. Elle pénétra dans la chair, la parcourut sur deux pouces et donna naissance à une entaille écarlate, semblable à un trait d’encre de Chine.
Deux pouces.
N’avait-il pas été trop loin ? Sa main se mit à trembler.
Pas le droit à l’erreur. »

« Charles se pencha vers lui.
– Des garçons chirurgiens pour la plupart. Cette démonstration est la meilleure de la ville. Ils viennent tous ici pour parfaire leurs connaissances. Le roi a décidé que l’enseignement serait gratuit et en français. Tu imagines ? C’est un succès sans précédent ! Pour ma part, je n’entends pas grand-chose à la chirurgie, c’est par curiosité que j’accompagne Alexandre et Gaspard. (Charles baissa d’un ton avant de poursuivre.) Ils possèdent déjà la maîtrise, mais ils aiment venir écouter Dionis. Un jour, nous serons trop nombreux dans l’amphithéâtre… Ils ne nous autoriseront plus à entrer. »

« Sébastien avait encore les yeux rougis quand on le força à s’asseoir devant le commissaire Parisot sur un tabouret qui manqua de céder sous son poids, bien qu’il ne pesât pas lourd. Encadré par deux gardiens inexpressifs qui se mouvaient avec raideur, le jeune herboriste n’osait pas bouger d’un pouce. Quelques minutes plus tôt, on l’avait poussé dans cette salle minuscule qui ne comportait rien d’autre qu’un bureau à tréteaux et deux assises. »

« Le 13 juillet 1658
Nous sommes séparés depuis trois ans, et il ne passe pas un jour sans que je pense à toi. Je me souviens surtout des après-midi où nous allions jouer à la rivière, entre ces gros rochers qui ressemblaient à s’y méprendre aux fesses de la jolie Marie, la cuisinière de Maman, qui nous emmenait parfois lorsqu’elle se rendait au marché aux poissons, son panier calé sur la hanche. Je me souviens aussi des jours où nous allions cueillir des plantes. Nous les mettions ensuite à sécher dans le bureau de ton père. »

« Le 23 septembre 1658
Le pire, c’est la nuit. Les cauchemars ne me laissent aucun répit. Je me réveille en sueur. Mes draps sont moites. T’étouffe. l’aimerais que ça s’arrête, mais les choses vont de mal en pis. C’est arrivé petit à petit. Les ténèbres se sont insinuées dans mon sommeil. À présent, je redoute le moment où il me faut aller dormir. Je le repousse le plus possible, mais la fatigue finit par me rattraper et m’oblige à fermer les yeux. Dès lors, mon esprit sombre dans le chaos. Ton visage apparaît, celui que tu avais lorsque nous étions enfants, puis tes traits se déforment, se flétrissent, comme la sauge que tu ramassais autrefois. À la fin, il ne reste de toi qu’une masse desséchée, emportée par le vent. Ce n’est pas l’image que j’ai envie de garder de toi, mais je suis incapable de la chasser. Elle revient tous les soirs, elle me hante. Tous les soirs, il me faut soutenir ton regard. Ne crois pas que j’écris ces lettres pour aller mieux.
Pour t’oublier.
Cette souffrance, je la mérite et je ne veux pas m’y soustraire. »

Née en 1991, Noémie Adenis a grandi dans la région de Lille.
Elle est diplômée en histoire de l’art et archéologie, ainsi qu’en communication digitale.

Émotion, Drame, Histoire, Polar, Psychologie

7/13

de Jacques Saussey
Broché – 10 janvier 2018
Éditeur : Éditions Toucan

Hiver 2015. Durant l’absence prolongée des propriétaires, une villa de la banlieue parisienne est le théâtre d’un crime atroce. Lorsqu’il arrive sur les lieux, le capitaine Magne découvre avec effroi que le corps n’est plus reconnaissable. Pas de vêtements, pas de papiers : l’identification s’annonce compliquée. Décembre 1944. Londres. Un officier américain scrute avec inquiétude le brouillard qui plombe le ciel de l’Angleterre. Il projette de traverser la Manche au plus vite pour rejoindre la France où il doit préparer l’arrivée prochaine de ses hommes. Le mauvais temps s’éternise mais bientôt, une proposition inattendue va faire basculer son destin. Soixante-dix ans plus tard, elle confrontera les enquêteurs du quai des Orfèvres à l’un des mystères les plus stupéfiants qu’ils aient jamais rencontrés.

Certains romans méritent une seconde lecture… 7/13 était une évidence pour moi… il attendait patiemment…

Dès les premières pages, lors de ma première lecture en juin 2018, j’ai su très vite que je tenais entre les mains un polar différent, plus dense, plus riche que ceux auxquels j’étais habitué dernièrement.

Le cadavre d’une femme atrocement mutilée ouvre l’histoire dans une violence brutale. Très vite, d’autres cadavres s’accumulent et l’enquête s’emballe. Mais alors que je pensais m’enfoncer dans un polar classique, Jacques Saussey me prend à contre-pied, casse le rythme. Le récit dévie. Jacques m’embarque ailleurs, dans une autre époque, en 1944, aux côtés d’un mystérieux officier américain en partance pour une mission étrange dans un avion sous le brouillard anglais.

Quel est le lien entre ces deux récits ?
Je l’ignore encore, mais je m’accroche. Parce que l’auteur sait exactement ce qu’il fait.
Lors de cette seconde lecture j’apprécie pleinement la façon dont l’auteur sème les informations, les distille avec finesse, Jacques excelle dans l’art de ce tissage très particulier. Il me balade entre présent et passé, entre drame intime et Polar à énigme historique. Puis, le nom de Glenn Miller surgit, et avec lui, une des plus grandes disparitions du XXe siècle. Jacques injecte dans son intrigue des thèmes forts : la mémoire, la guerre, les migrations, la douleur parentale, la vengeance sourde, l’impossible deuil, la culpabilité, la vengeance. Même dans l’horreur, Il insuffle dans son récit une certaine grâce.

Puis, un duo d’enquêteurs secondaires apporte une respiration bienvenue, avec une touche d’humour sans jamais dénaturer la gravité de l’histoire. Et derrière le suspense, se dessine une réflexion profonde sur ce que signifie survivre après l’irréparable.

L’écriture est tendue, sobre, parfois poétique. Jamais démonstrative, toujours juste. Ce roman ne cherche pas à résoudre, mais à nous confronter.
7/13, que j’ai lu en écoutant Glenn Miller, et d’autres standards du jazz évidemment… m’a secoué parce qu’il ne donne pas de réponses faciles.
Parce qu’il fait confiance au lecteur.
Parce qu’il transforme une enquête policière en descente vertigineuse dans la psyché humaine.
Et surtout il prouve, une fois encore, que la littérature noire peut être d’une richesse bouleversante.
Il serre la gorge, il bouscule. Il laisse une trace et m’a fait réfléchir…

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Extraits :

« 14 mars 2015
La maison est cossue. De type bourgeois, en forme de L, pierres de taille et allée pompeuse bordée d’arbustes coiffés au cordeau. Un terrain immense entretenu à grands frais, des fruitiers au fond, près de la rivière, des massifs de rosiers encore figés dans la fin de l’hiver, des crocus qui montrent le bout de la langue sous l’herbe pliée par la rosée.
Près du bâtiment, une piscine couverte s’avance sur le gazon.
Elle a été verrouillée pour la mauvaise saison. À travers la vitre salie par des fientes d’oiseaux et des feuilles mortes collées par l’humidité, j’aperçois l’eau qui a pris une vilaine.
couleur verdâtre.
– Venez, c’est par là.
Le commandant Picaud me désigne la porte de la maison.
Il m’explique qu’un serrurier l’a forcée deux heures auparavant pour conserver la scène de crime la plus intacte possible. Le meurtrier a fracturé une porte-fenêtre du salon.
L’Identité judiciaire est en plein travail, mais ils devraient avoir fini leurs investigations d’ici quelques dizaines de minutes. Dans l’air frais de ce début de matinée, les croassements des corneilles se répercutent à l’infini entre les branches bourgeonnantes des peupliers.
Il n’y a pas un bruit dans la rue, suffisamment éloignée de la bâtisse pour que personne n’ait pu y entendre le moindre cri. Et pourtant, de nombreux badauds se pressent contre la grille du parc que deux agents surveillent, l’œil farouche. Les regards des curieux alternent sans fin entre les hommes en blanc qui œuvrent autour de la maison et le fourgon mortuaire qui attend dans l’allée que les techniciens du crime donnent au légiste l’autorisation d’enlever le corps.
– Je vous préviens, c’est moche. »

« Le légiste se penche sur le cadavre et l’inspecte de près. Il suit la peau marbrée d’un doigt d’expert, pousse une bestiole par-ci, une autre par-là… J’ai soudain un goût de cendres sur la langue. Combien lui a-t-il fallu de manifestations de la mort pour qu’il parvienne à s’en affranchir autant ?
Combien de femmes, d’enfants, de corps meurtris a-t-il ouverts, découpés, vidés pour les besoins d’une enquête ?
Combien d’estomacs a-t-il pesé, disséqué pour savoir ce que la personne avait ingéré juste avant de mourir ? »

« Je rouvre les paupières. Il lui en a fallu, de la haine, à ce type. Un homme, c’est sûr. Je ne peux pas imaginer une femme infliger ça à une autre. C’est de la bestialité pure, la manifestation d’une fureur contre la féminité, peut-être même contre sa propre mère…
Je me prends les tempes dans les mains. Je déraille.
Comment pourrais-je concevoir ce qui a traversé l’esprit malade de ce dingue ? Je suis à mille bornes de m’approcher de ce qui l’a déclenché. Contrairement à de nombreuses autres affaires sur lesquelles j’ai eu à me pencher, celle-ci ne me parle pas. Je me trouve face à un mur de glace, un mur de ténèbres. »

Jacques Saussey est né en 1961, il écrit des nouvelles durant de longues années, entre 1988 et 2007. Après le premier prix au concours Alfred Jarry, cette année-là, il quitte l’écriture des nouvelles et entame son premier thriller, La mante sauvage, achevé en 2008. Ce thriller paraîtra le 3 janvier 2013 sous le titre Colère Noire.
C’est le second, De sinistre mémoire, écrit en 2009, qui a connu le premier les joies des rayons des libraires en septembre 2010. Ce roman est ensuite sorti en poche en juin 2011.
Son domaine : l’histoire noire. Très noire…
Il est désormais considéré par les critiques et les libraires comme l’un des “talents” dans le polar.
Enfermé.e (2018)
https://leressentidejeanpaul.com/2018/11/12/enferme-e-de-jacques-saussey/

Drame, Histoire, Thriller ésotérique

Le Manuscrit cathare

Une aventure de Cassiopée Vitt
de Steve Berry, M.J. Rose
Broché – 18 novembre 2021
Éditeur : Cherche Midi

Sur la piste du secret des cathares.
Sud de la France. Cassiopée Vitt s’est lancée dans la rénovation d’un château du XIIIe siècle. Lors des travaux, on trouve dans une tranchée une mystérieuse boîte en or, ornée de la croix du Languedoc. À l’intérieur, un manuscrit enluminé, écrit en occitan, que tout semble relier aux cathares. Alors qu’une société secrète est prête à tout pour mettre la main sur celui-ci, Cassiopée s’engage dans une course contre la montre pour en déchiffrer les énigmes. Bientôt, elle découvre que ses pages dissimulent une carte cryptée, qui va la mettre sur la piste du secret le mieux gardé des cathares.

Après Cotton Malone, héros des romans de Steve Berry, c’est au tour de sa comparse Cassiopée Vitt d’occuper le devant de la scène. De Carcassonne à Montségur, en passant par Toulouse, les auteurs nous entraînent ici dans un voyage palpitant, entre histoire, religion et ésotérisme, sur les traces des cathares, déclarés hérétiques par le pape en 1208 et dont les secrets sont encore nombreux.

Je suis un vrai fan de Steve Berry et au bout de plus de vingt deux romans lus, chaque nouvelle lecture me donne comme un petit frisson…

Ce roman co-écrit avec M.J. Rose n’a pas dérogé pas à la règle. Il m’a embarqué dans une aventure haletante, entre histoire, mysticisme et suspense. J’ai suivi les pas de Cassiopée Vitt, dans une quête aussi fascinante que dangereuse, à la recherche d’un ancien manuscrit cathare qui pourrait bien bouleverser les fondements du christianisme.

Ce que j’ai adoré, c’est l’équilibre entre suspense, érudition et ésotérisme. L’intrigue m’a menée des souterrains de Carcassonne, avec des énigmes et des révélations à chaque tournant. J’ai ressenti la tension monter à mesure que les secrets enfouis depuis le XIIIe siècle remontaient à la surface, menaçant l’ordre établi.

Les auteurs ont su mêler avec brio à mon goût, réalité historique et fiction. L’alternance entre passé et présent, les mystères du Languedoc, les secrets d’Église… tout y est. Les Cathares, ces “hérétiques” pourchassés par l’Église, reprennent vie dans ce récit haletant. J’en ressors un peu plus curieux sur l’histoire occitane, et avec l’impression d’avoir touché du doigt un mystère bien plus grand que moi.

À la dernière page, je n’avais qu’une envie, lire la suite… Devinez donc quelle est d’ores et déjà ma nouvelle lecture ?

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Extraits :

« Cassiopée Vit eut la certitude qu’ils avaient assiopée Vitt eut la certitude qu’ils avaient
Pourquoi ?
Difficile à dire. L’instinct, sans doute, qui lui venait des années où elle avait fouillé la terre, construit un château. C’était sa passion, son œuvre, celle qui allait sans doute la dévorer tout au long de sa vie d’adulte.
Mais ça en valait la peine. Surtout dans des moments comme celui-ci, quand le sol français révélait enfin ses secrets. »

« Elle regarda leur découverte dans le sol.
Ils avaient dégagé tout le coffret. Qui avait une certaine majesté. Et qui était en or, sans aucun doute possible. Le dessus était décoré avec un assortiment de pierres en cabochon qui avait une curieuse forme de croix, aux pointes pommetées. Comme une croix de Malte inversée, mais plus courte et plus trapue. »

« Aristote a dit que « toutes les actions humaines ont une ou plusieurs de ces sept causes : chance, nature, contrainte, habitude, raison, passion, désir ». En ce qui la concernait, l’habitude semblait l’emporter, bien que la part de passion devint chaque jour plus importante. »

« Le mot « cathare » vient du grec katharós, signifiant « pur ». Et une simple désignation suffisait. Celui qui ne vivait pas les enseignements du Christ ne pouvait pas exercer son ministère auprès des autres. Le titre ne signifiait rien, l’argent encore moins. Seule comptait la valeur intrinsèque de l’âme. »

« Elle s’assit à son bureau, ouvrit l’ordinateur portable et mit de la musique. Le matin, sa préférence allait au chant grégorien, et la polyphonie des voix des moines bénédictins résonna dans la pièce. Elle aimait ces sonorités venues d’ailleurs qui l’atteignaient au plus profond d’elle-même et l’apaisaient. Une chose était sûre : la musique avait un pouvoir de guérison. Elle l’avait constaté sur des animaux, des enfants, des malades et des personnes âgées. Il y avait quelque chose de mystérieux dans ce pouvoir. Pas de Dieu. Pas de magie. Juste un tonique pour l’âme. »

Steve Berry étudie le droit à l’Université de Mercer à Macon. Il est ensuite avocat et plaide pendant une trentaine d’années avant d’occuper de hautes fonctions dans la magistrature pour 14 ans. Il est un membre fondateur de l’International Thriller Writers, une association de plus de 2600 auteurs de romans policiers de partout dans le monde, dont il est co-président pendant trois ans.

En 1990, il se lance dans l’écriture. En 2000 et 2001, il remporte le prix Georgia State Bar Fiction Writing Contest. En 2003, son premier roman, Le Musée perdu (The Amber Room), paraît chez l’éditeur Ballantine Books. Depuis, il a publié plusieurs thrillers, qui sont devenus autant de best-sellers.

À partir de 2006, il amorce la série des aventures de Cotton Malone.

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M.J. Rose, auteure figurant sur les listes des best-sellers du New York Times, USA Today et Wall Street Journal, a grandi à New York, principalement dans les galeries labyrinthiques du Metropolitan Museum, les tunnels sombres et les jardins luxuriants de Central Park, et en lisant les livres préférés de sa mère avant même d’y être autorisée. Elle croit que le mystère et la magie nous entourent, mais que nous sommes trop souvent trop occupés pour les remarquer… Les livres qui amplifient le mystère et la magie attirent l’attention sur eux et nous rappellent de les chercher et de nous en émerveiller.

Les écrits de Rose ont été publiés dans de nombreux magazines, dont Oprah Magazine et The Adventurine. Elle a également été mise en avant dans le New York Times, Newsweek, Wall Street Journal, Time, USA Today, ainsi que dans l’émission Today Show et à la radio NPR.

Diplômée de l’université de Syracuse, Rose a réalisé une publicité diffusée au Museum of Modern Art à New York. Depuis 2005, elle dirige la première entreprise de marketing dédiée aux auteurs – Authorbuzz.com. Elle est également cofondatrice de 1001DarkNights.com et TheBlueBoxPress.com.

La série télévisée PAST LIFE est inspirée des romans de Rose issus de sa série Reincarnationist.

Drame, Histoire, Polar historique, Suspense

Les Noyés des bords de Marne

Une enquête d’Hippolyte Salvignac******
de Philippe Grandcoing
Broché – 7 mars 2024
Éditions : de Borée

Un avion qui s’écrase et tue le ministre de la Guerre, une crise diplomatique majeure entre la France et l’Allemagne à propos du Maroc, une malle contenant un cadavre sans tête repêchée dans la Marne, un marchand juif qui disparaît mystérieusement : Hippolyte Salvignac et Jules Lerouet n’ont décidément pas le temps de s’ennuyer en ce printemps 1911. Aussi improbable que cela puisse paraître, toutes ces affaires semblent être reliées. Avec ce 6e volume des enquêtes d’Hippolyte Salvignac, l’historien et romancier Philippe Grandcoing, fin connaisseur de la période, poursuit l’exploration de la France des années 1900 et fait découvrir l’incroyable richesse de cette époque.

Printemps 1911. Un avion s’écrase, tuant le ministre de la Guerre. Une malle contenant un cadavre sans tête flotte sur les eaux sombres de la Marne. Un marchand juif disparaît sans laisser de trace. Et dans les coulisses du pouvoir, une crise diplomatique éclate avec l’Allemagne.

Ces événements, que tout semble opposer, finissent par tisser une toile invisible mais implacable. Et lorsque l’antiquaire à la retraite Hippolyte Salvignac, épaulé par le tenace inspecteur Jules Lerouet, commence à tirer sur ce fil, ils mettront à jour des vérités bien plus dangereuses qu’ils ne l’avaient imaginé.

Dans Les Noyés des bords de Marne, sixième enquête d’Hippolyte Salvignac, Philippe Grandcoing confirme tout son talent : celui de mêler le frisson de l’intrigue au souffle de l’Histoire. Grâce à sa plume précise d’historien, il reconstitue avec brio la France de la Belle Époque, ses luttes, ses ombres et ses fulgurances. Les personnages féminins, et en particulier Léopoldine, artiste libre et compagne d’Hippolyte, donnent une force moderne et humaine à cette fresque d’époque.

J’ai été une fois de plus happé par cette nouvelle enquête, aussi haletante qu’érudite. Ici chaque détail historique enrichit l’intrigue sans jamais l’alourdir, chaque description accroît la tension, chaque dialogue dévoile une pièce du puzzle.

Je recommande vivement de lire les tomes précédents avant de se plonger dans celui-ci, afin de savourer pleinement l’évolution des personnages. Mais quel bonheur de retrouver cette ambiance unique, entre mystère et mémoire, prenante jusqu’à la dernière ligne.

Un immense merci à Virginie, des éditions de Borée, pour cette nouvelle aventure passionnante ! 🙏

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Extraits :

« C’était une aquarelle qu’il avait récemment acquise. Elle représentait le port de La Valette sur l’île de Malte. Au premier plan, une goélette, toutes voiles dehors, sortait de la rade cernée par les hautes murailles ocre. Il aimait particulièrement cette vue aux couleurs chaudes, comme une promesse d’Orient, alors que l’île était toujours restée un avant-poste de la chrétienté ancrée en Méditerranée. Jouant sur les contrastes, il avait suspendu deux masques africains de part et d’autre du tableau. »

« On en était là au Maroc, dans un pays qui échappait progressivement à l’autorité du sultan, décrédibilisé du fait de sa trop grande complaisance envers les Infidèles. La France s’était autoproclamée gardienne des intérêts européens. Il en résulterait sûrement pour les Marocains une mise sous tutelle accrue et, pour les Français, une nouvelle page glorieuse de leur mission civilisatrice de l’autre côté de la Méditerranée.
Il replia le journal et le laissa sur la table, se disant qu’il ferait sûrement le bonheur d’un autre client. »

« — Y a pas mal de Blancs à qui ça plaît. C’est un peu comme la chasse. Pan ! Pan ! On tire les nègres comme on tirerait des lapins ou des perdrix. Et puis on est tranquille. Personne pour dire quoi que ce soit. Et surtout pas nos chefs. Mais moi, ça m’ a rendu malade.
Pour de vrai ! J’ai attrapé la malaria. Évacué à Saint-Louis du Sénégal et soigné à la quinine. J’m’en suis pas vraiment remis et on a évité de me renvoyer dans la brousse. J’ai travaillé dans les bureaux, j’ai formé des tirailleurs sénégalais. Et, quand j’ai eu tiré les dix ans de mon engagement, j’ai démissionné. Mais avant de partir, j’ai acheté ces photos. Faut pas croire. Mais ça se vend. Y en a même qui les collectionnent. Moi, je voulais les rapporter en France pour montrer à quoi ça ressemble, la conquête de l’Afrique. On n’y va pas pour libérer des esclaves ou apporter la bonne parole. Non, on tue, on viole, on pille. »

Philippe Grandcoing, né le 6 novembre 1968, à Limoges (Haute-Vienne), est professeur agrégé d’Histoire en classes préparatoires au lycée Gay-Lussac, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la société limousine du XIXe et du XXe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » chez De Borée. La Malédiction de Rocalbes est le cinquième épisode des aventures d’Hippolyte Salvignac.

Publications
Ouvrages historiques et scientifiques

  • Les demeures de la distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne, éditions PULIM, 1999.
  • La baïonnette et le lancis. Crise urbaine et révolution à Limoges sous la Seconde République, éditions PULIM, 2002.
  • Le siècle d’or des châteaux. Haute-Vienne 1800-1914, Editions Culture & Patrimoine en Limousin, 2002
  • Un Robin des Bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou, XIXe – XXe siècles, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin (Collection « Patrimoine en poche »), 2006, 158 p. (ISBN 2-911167-49-X).

Romans de la série Salvignac

Ouvrages collectifs

  • 1905, le printemps rouge de Limoges (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2005.
  • Un siècle militant : Engagement(s), résistance(s) et mémoire(s) au XXe siècle en Limousin (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), éditions PULIM, 2005.
  • L’Innovation agricole en Pays Limousin du Moyen Âge à nos jours, éditions Les Monédières, 2006.
  • Les grandes affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2008.
  • Les nouvelles affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2009.
  • Ostensions (avec Vincent Brousse), Culture et Patrimoine en Limousin, 2009.
  • Fermes idéales en Limousin, Culture et Patrimoine en Limousin, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Paysage et environnement en Limousin, de l’antiquité à nos jours, éditions PULIM, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Limousin (avec Vincent Brousse, Jean-Marie Chevrier et Jean-Michel Valade), Éditions De Borée, 2010.
  • Les nouvelles affaires criminelles de la Creuse (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2011.
  • Les Grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, novembre 2011.
  • Les Nouvelles affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, avril 2012.
  • Les Nouvelles affaires criminelles de Corrèze (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, octobre 2013.
  • Les Nouvelles affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, novembre 2013.
  • Limousin sur grand écran, Culture et Patrimoine en Limousin, 2013.
  • Utopies en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii.), Les Ardents Éditeurs, 2014
  • Oradour après Oradour (avec Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2014.
  • Le Front Populaire en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii), Les Ardents Éditeurs, 2015.
  • La Belle Époque des pilleurs d’églises. Vols et trafics des émaux médiévaux. (avec Vincent Brousse), Les Ardents Éditeurs, 2017.
  • Sublime Périgord, la fabrique d’un territoire d’exception, (avec Hélène Lafaye-Fouhéty) Les Ardents Éditeurs, 2021.
  • L’affaire Barataud. Une enquête dans le Limoges des années 1920 (avec Vincent Brousse), Geste éditions.

Publications diverses

  • Articles d’histoire dans les revues Les Grandes Affaires de l’Histoire dont il a été conseiller éditorial de 2015 à 2018 et Les Grandes Affaires Criminelles.
Amour, Émotion, Fantastique, Histoire, Magique

La stèle sacrée

de Florence Jouniaux
Broché – 13 février 2020
Éditeur : M+ éditions

Soudain, il se souvint. L’inscription ! !
Au même moment, un grand gaillard roux, vêtu d’une tunique courte, se pencha sur lui, l’air anxieux.
Quomodo vales 1? prononça-t-il en latin.
Ces mots confirmèrent ses pires craintes. Il avait beau se dire que c’était impossible, mais à moins d’être dans un peplum, il avait devant lui un authentique gaulois et se trouvait encore sur le forum, mais celui de l’antiquité ! Pas de doute ! Il avait traversé l’espace-temps !

Antoine, futur doctorant en lettres classiques, est en visite à Rome, avec la belle Chiara. Il ne s’attendait pas à côtoyer les celtes et les romains du premier siècle après Jésus-Christ pour répondre à une question cruciale ! Ses connaissances historiques vont influer sur le sort du peuple voltinien, situé dans la région des Allobroges, dans la Gaule Narbonnaise de l’époque.
Une autre question se pose à lui : comment va-t-il revenir dans le présent et retrouver la belle Chiara qui lui sert de guide ?

1 “Comment te sens-tu ?”

Une plongée au cœur d’un autre temps…

Cette lecture a été un véritable plaisir. Elle m’a replongé dans mes jeunes années, lorsque j’étais étudiant et que j’explorais sans arrêt les origines de mon pays en alternant avec joie entre le français, le grec et le latin !

Florence Jouniaux m’a entraîné dans son voyage, une odyssée où le passé ressurgit, révélant les mystères d’un artefact aux pouvoirs insoupçonnés. Dès les premières pages, j’ai été happé par cette intrigue où l’histoire et l’ésotérisme s’entremêlent avec une fluidité remarquable. L’autrice nous offre un récit richement documenté, où chaque détail semble sculpté dans la pierre du temps.

Tout commence lorsqu’un archéologue met au jour une stèle ancienne portant l’inscription Tempus fugit, sed veritas manet – Le temps s’enfuit, mais la vérité demeure. Rapidement, cette trouvaille nous entraîne dans une quête haletante où le destin des civilisations semble suspendu à une simple pierre gravée.

À travers une plume immersive et très érudite, Florence Jouniaux nous fait traverser les âges, explorant cette soif insatiable de savoir qui anime toute l’humanité.
Scientia potentia est, Le savoir est un pouvoir, mais il peut aussi se révéler une malédiction…
Dès lors, est-il une lumière ou devient-il un fardeau ?

Entre mystères ancestraux, quête de vérité et tensions croissantes, La Stèle sacrée captive autant qu’elle interroge. Un roman fascinant, où les vestiges du passé chuchotent encore à l’oreille des vivants. Une lecture passionnante et magnifiquement construite que les amateurs d’histoire et de mystère apprécieront sans aucun doute.

À découvrir sans hésitation !

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Extraits :

« Après plusieurs occasions manquées, lui, l’étudiant en histoire ancienne et histoire de l’art, pourrait voir de ses yeux tout ce qu’il avait imaginé lors de ses cours ! Il venait de terminer son master, soutenant un mémoire qui portait sur « Le rapport entre les peuples italiques et la capitale romaine au premier siècle après Jésus Christ » et avait obtenu mention Très Bien. Il avait donc amplement mérité ces vacances ! Et commencer par trois semaines à Rome était inestimable, surtout que son professeur d’histoire latine lui avait donné l’adresse d’un monastère au centre de Rome, où des religieuses hébergeaient les touristes pour une somme raisonnable. »

« À peine avait-il eu le temps d’en terminer la lecture qu’il ressentit un froid intense, avec l’impression d’être plongé dans le noir et d’avoir le corps tiraillé. Pour finir, il lui sembla que des milliers d’aiguilles le transperçaient. Une terrible nausée l’envahit, accompagnée de tremblements incoercibles. Il perdit connaissance. »

« Aeddan prononça alors doucement :
– Crois-tu encore au pouvoir des devins ?
– Oui, puisqu’ils communiquent avec les dieux.
– En effet et j’ai eu la chance d’être éclairé par la lumière divine : ils m’ont montré, dans une vision, un jeune homme du futur, qui s’intéresse aux civilisations du passé, et à celle des romains en particulier. J’ai réussi à faire apparaître une inscription sur un des monuments du forum romain, et les dieux l’ont rendue opérante : il a traversé le temps et Quintus l’a ramené ici, depuis Rome.
– Vraiment ? ! s’exclama-t-il, sidéré. C’est absolument extraordinaire !
– Tu peux le dire ! Et je remercie les dieux chaque jour de m’avoir inspiré.
– J’ai vraiment hâte de l’entendre ! »

Florence Jouniaux est née en Savoie, à Chambéry et a suivi des études de lettres classiques. Mère de trois enfants, elle est professeure par vocation et enseigne la littérature avec passion au lycée de la Versoie à Thonon-les-Bains.

Un soir, une muse lui a soufflé le début d’un roman et c’est ainsi que l’écriture a surgi dans sa vie, nourrie de ses lectures en tous genres, notamment la fantasy et l’histoire. Ses maîtres sont aussi bien Tolkien, Robin Hobb, Dan Simmons, Bernard Simmonay que Zola ou Maupassant. Amoureuse des langues, elle aime en inventer dans ses romans fantasy où son imagination ne connaît pas de limites. Ainsi a-t-elle écrit deux trilogies de ce genre, dont l’une est à paraître. Chaque nouveau roman est une aventure qu’elle partage avec ses héros, des héros très humains qui aiment les plaisirs de la vie, tout comme elle. Aussi ne vous étonnez pas pas de trouver quelques menus gastronomiques au fil des pages…

    Émotion, Drame, Histoire

    Power

    de Michaël Mention
    Broché – 4 avril 2018
    Édition, STEPHANE MARSAN

    1965. Enlisés au Vietnam, les États-Unis traversent une crise sans précédent : manifestations, émeutes, explosion des violences policières. Vingt millions d’Afro-Américains sont chaque jour livrés à eux-mêmes, discriminés, harcelés. Après l’assassinat de Malcolm X, la communauté noire se déchire entre la haine et la non-violence prônée par Martin Luther King, quand surgit le Black Panther Party : l’organisation défie l’Amérique raciste, armant ses milliers de militants et subvenant aux besoins des ghettos. Une véritable révolution se profile. Le gouvernement déclare alors la guerre aux Black Panthers, une guerre impitoyable qui va bouleverser les vies de Charlene, jeune militante, Neil, officier de police, et Tyrone, infiltré par le FBI. Personne ne sera épargné, à l’image du pays, happé par le chaos des sixties.

    Un roman puissant et viscéral, plus que jamais d’actualité.

    Avec Power, Michaël Mention nous plonge dans l’Amérique des années 1960-1970, une époque marquée par les luttes pour les droits civiques et la montée du Black Power. À travers ce récit captivant et minutieusement documenté, il retrace l’ascension et la chute de nombreux groupes mythiques de la soul, du Rn’B, les décès de chanteurs ou musiciens de rock, tout en explorant le climat politique et social qui a façonné cette période charnière.

    Ce roman, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire, résonne comme une fresque musicale et engagée où la soul et le funk ne sont pas seulement des genres musicaux, mais de véritables armes d’émancipation, des manifestes de liberté qui m’ont suivi durant toute ma lecture. Michaël Mention dresse un portrait brut et sans concession d’une Amérique gangrénée par le racisme, où la musique devient un cri de révolte et d’espoir.

    Avec une plume rythmée et immersive, l’auteur capte l’essence d’une époque en mêlant habilement faits historiques, intrigues politiques et le parcours individuel de trois personnes, Charlene, Neil et Tyrone. Power est une œuvre vibrante, brûlante d’énergie et d’une rage contenue, qui interroge sur la place de la musique dans les luttes sociales et sur l’héritage du combat des Black Panthers.

    Un roman puissant et particulièrement envoûtant, que j’ai dévoré en écoutant la bande-son suggérée par Michaël à la fin du livre. Celle-ci m’a accompagné en toile de fond durant deux ou trois jours, même en dehors de ma lecture, me permettant d’en ressentir toute l’intensité. Des morceaux qui ont marqué mon enfance et qui ici prennent désormais une toute autre dimension…

    Un sacré voyage dans le passé !

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    Extraits :

    « Ça a foiré à cause de nous. Pas à cause du FBI, de la came, des gangs. Ils nous ont pourri la vie mais, le vrai problème, c’était nous. Trop pressés. Des siècles qu’on avait rien, alors on voulait tout et on a foncé. On était sur tous les fronts, tellement impliqués qu’on a rien vu venir.
    L’envie, c’est ce qui nous a tués.
    Pourtant, le pouvoir, on l’a eu. Ça a duré cinq ans. Ça peut paraître court, mais cinq ans tous les jours, toutes les nuits, c’est pas rien. On était si puissants que le pays a tremblé comme jamais auparavant. Les gens nous craignaient, alors que tout ce qu’on voulait, c’était l’égalité. La paix, enfin.
    C’est pour ça qu’on s’est unis. Organisés. On avait nos codes, notre langage, notre journal, notre musique, notre cinéma, notre look, nos penseurs, nos écoles, nos cliniques, notre capitale, notre président, nos ministres, notre indépendance.
    On était noirs.
    On était libres.
    On était les Black Panthers. »

    « Notre but est de combattre les maux d’une société qui n’a pas réussi à étendre la fraternité à tous ses membres! Ce qui ne veut pas dire que nous sommes contre le blanc, le bleu, le vert ou le jaune !
    Nous sommes contre le mal ! Nous sommes contre la discrimination, contre la ségrégation ! »

    « Je sais que vous vous demandez aujourd’hui « Combien de temps faudra-t-il encore ? » Je viens vous le dire ce soir ! Pour difficile que soit le moment, pour décevante que soit l’heure, ce ne sera pas long car la vérité, si elle est abattue, se relèvera toujours ! »

    « Nous croyons que ce gouvernement raciste nous a volés et nous demandons ce qui nous est dû, quarante acres et deux mules. Ce que l’on nous a promis, il y a cent ans, en réparation pour le travail des esclaves et l’acharnement meurtrier contre le peuple noir. Nous accepterons un paiement en argent, qui sera distribué à nos nombreuses communautés. Les Allemands aident aujourd’hui les Juifs en Israël. Les Allemands ont assassiné six millions de Juifs. L’Amérique a pris part à l’assassinat de plus de cinquante millions de Noirs, c’est donc une modeste requête que nous faisons. »

    Michaël Mention, né le 13 novembre 1979 à Marseille. Enfant, il se passionne pour le dessin. Adolescent, il réalise plusieurs bandes dessinées. Étudiant, il intègre un atelier d’écriture et rédige de nombreuses chroniques satiriques, avant d’écrire son premier roman qui paraît en 2008.
    Passionné de rock, de cinéma et d’histoire, sa trilogie policière consacrée à l’Angleterre a été récompensée par le Grand Prix du roman noir français en 2013 au Festival International du Film Policier de Beaune (Sale temps pour le pays), le Prix du polar lycéen d’Aubusson en 2014 (Sale temps pour le pays) et le Prix Transfuge Meilleur Espoir Polar 2015 (… Et justice pour tous).

    Depuis, il varie les univers, de la fresque sportive au survival en passant par le polar historique. Power est son dixième roman.