Drame, Magique, Polar historique, Suspense, Violence

Le cabinet des illusions

Enquête à Vienne, 1902
de Jean-Luc Bizien
Broché – Grand livre, 24 septembre 2025
Éditeur : Maison Pop

Pour devenir le plus grand magicien du monde, il a dû disparaître : aujourd’hui, William Ellsworth Robinson est Chung Ling Soo, « le merveilleux magicien chinois ».

Sur scène, il fascine. En coulisses, il ment.

Car pour incarner son personnage, il a tout sacrifié : ses origines, son nom, sa vie…

Hélas, quand une riche famille viennoise l’engage pour une représentation privée et que le spectacle vire au drame, tous les regards se tournent vers lui et l’accusent.

Pris au piège, l’illusionniste va devoir briser le sort qu’il a lui-même lancé : lever le masque, affronter ses démons et élucider un crime dont il est le premier suspect.

Bienvenue dans le Cabinet des illusions !
Là où les apparences règnent…
Et où la vérité peut tuer.

Préface de Franck Thilliez : « Apprêtez-vous à vivre le plus extraordinaire des voyages »

Depuis quelque temps, une rumeur persistante circulait, Jean-Luc Bizien préparait un nouveau roman… et ce ne serait pas le tome 4 de L’Aliéniste. Lorsque la couverture est apparue, j’ai été immédiatement captivé. Un magicien chinois, auréolé de mystère, et ce titre intrigant : Le cabinet des illusions. J’ai su aussitôt que je voulais m’y plonger.

Dès les premières pages, la plume envoûtante de l’auteur m’a transporté dans la Vienne de 1902, une ville tiraillée entre le bouillonnement intellectuel de Freud et la montée, encore vacillante mais bien réelle, d’une idéologie nationaliste et antisémite. Au cœur de ce décor troublé, j’ai rencontré William Ellsworth Robinson, illusionniste talentueux, qui se présente sous le nom de scène de Chung Ling Soo, « le merveilleux magicien chinois ». Entouré de sa famille et de son équipe, il prépare une série de représentations prestigieuses dans un théâtre viennois très en vue. Avant cela, la troupe s’installe dans un manoir isolé pour répéter ses numéros. Mais une famille influente, les Lueger, insiste pour une représentation privée dans leur demeure, espérant impressionner leurs invités et peut-être trouver un mari à leur fille Katharina. Après quelques réticences, Chung Ling Soo accepte. Le spectacle est un triomphe… pourtant l’émerveillement sera de courte durée.

Le lendemain, la police surgit. Katharina a été retrouvée morte dans l’incendie qui a ravagé les écuries du domaine. Accident ? Crime ? Rapidement, les soupçons se tournent vers le magicien et les siens. Inquiet mais déterminé, Will parvient à convaincre l’inspecteur Mayer de l’associer à l’enquête. Leur duo improbable, l’un observant le monde comme un scientifique, l’autre comme un maître de l’illusion, devient étonnamment complémentaire. Toujours sur le qui vive, entre “américain” et “chinois”, Will essayera, comme il le peut, d’aider la police à dénouer cette enquête troublante. Entre fausses pistes, fausses évidences et vraie réalité, Jean-Luc orchestre son intrigue avec soin, l’intrigue est rusée, construite et maîtrisée, il m’a baladé dans cette atmosphère pleine de magie.
J’ai appris beaucoup de choses durant cette lecture très documentées, dans cette atmosphère

Mais là où la magie demeure, bien après avoir refermé le livre, c’est que Chung Ling Soo est un personnage réel. Jean-Luc lui offre ici une aventure fictive mais profondément crédible, plongeant le lecteur dans une Vienne sombre, dangereuse, pleine de faux-semblants et de coupe-jarrets plus nombreux qu’on ne le pense dans des ruelles inquiétantes. Entre pistes trompeuses, détails invisibles au profane et vérités bien dissimulées, l’intrigue se déploie avec une maîtrise remarquable.

J’ai été emporté par ce récit foisonnant, documenté, construit comme une machination savamment huilée. Les rebondissements s’enchaînent, les mensonges se dérobent, et la révélation finale m’a littéralement soufflé. Le cabinet des illusions est un thriller historique aussi sombre que captivant, un véritable tour de magie littéraire.
Une lecture brillante… et que je recommande sans réserve.

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Extraits :

« Je m’appelle William Ellsworth Robinson… et je suis mort il y a quelques années.
Sans doute tous ceux qui m’ont connu naguère – j’étais alors Robinson, The Man of Mystery – en sont-ils persuadés aujourd’hui. Je n’ai nulle intention de les détromper. Ainsi ai-je réalisé ma première grande illusion : j’ai disparu, corps et âme. »

« Je m’appelle Chung Ling Soo. Je suis « le merveilleux magicien chinois » et je suis né à Londres, il y a quelques années.
Comme tous mes confrères, je suis un escroc. Le plus brillant, le plus impérial des escrocs. Je porte des robes traditionnelles, mon crâne est rasé et mes cheveux sont réunis sur ma nuque en une très longue tresse. On m’observe, on m’étudie, on tente de comprendre comment un simple mortel peut réaliser de tels prodiges… »

« Autrefois, avant de mourir… j’étais magicien à New York, sans jamais avoir rencontré le succès dont je rêvais. Il fallait, pour se démarquer, faire montre d’une originalité criante. Las, n’est pas Harry Houdini qui veut !
Loin des prouesses du maître de l’évasion et totalement étranger à sa science des effets d’annonce et de l’utilisation de la presse, je me contentais de survivre dans des théâtres new-yorkais. »

« Will souriait, Will grimaçait, Will proférait des mots tendres, Will hurlait soudain comme un possédé. Will était beau, séduisant, monstrueux, grotesque, Will s’était multiplié. Il n’était plus unique, il était tous ces visages et ces silhouettes à la fois. Regroupés en meute, tous les Will se ruaient dans un tonnerre de vociférations à la poursuite d’Olive, tandis que la jeune femme fuyait à en perdre haleine, au milieu de nulle part. »

Né en 1963 à Phnom-Penh (Cambodge), Jean-Luc Bizien a vécu une grande partie de son enfance à l’étranger. Il a exercé pendant une quinzaine d’années la double profession d’auteur et d’enseignant avant de se consacrer totalement à l’écriture. Jean-Luc Bizien s’épanouit d’abord dans les jeux de rôles et les littératures de l’imaginaire : il a obtenu en 1994 le prix Casus Belli du meilleur jeu de rôles pour Chimères et a publié de nombreux livres pour la jeunesse.
En 2002, il a obtenu le prix du roman d’aventures pour La Mort en prime time et le prix Fantastic’Arts pour WonderlandZ. Passant avec bonheur d’un genre à l’autre, il est l’auteur aux éditions Gründ de Vivez l’Aventure, une série de livres-jeux illustrés qui rencontre un grand succès et de la “Trilogie des ténèbres”, des thrillers contemporains aux éditions du Toucan.
Les œuvres dont il est le plus fier sont cependant ses deux fils, Elric et Adriel, respectivement parus en 1990 et 2005.

La chambre mortuaire
https://leressentidejeanpaul.com/2020/08/17/la-chambre-mortuaire/

La main de gloire
https://leressentidejeanpaul.com/2020/09/04/la-main-de-gloire/

Vienne la nuit, sonne l’heure
https://leressentidejeanpaul.com/2020/09/08/vienne-la-nuit-sonne-lheure/

La chambre mortuaire – Les enquêtes de L’Alieniste*
https://leressentidejeanpaul.com/2024/10/19/la-chambre-mortuaire-2/

Émotion, Drame, Fantastique, Polar historique, Suspense

Les disparus de Blackmore

de Henri Lœvenbruck
Broché – 23 février 2023
Éditeur : XO

Octobre 1925. À Blackmore, une île coupée du monde au large de Guernesey, meurtres et disparitions sèment la terreur. Alors que la police piétine, Lorraine Chapelle, première femme diplômée de l’Institut de criminologie de Paris, est appelée en renfort. Cette cartésienne irréductible va devoir mener l’enquête aux côtés d’Edward Pierce, un Britannique spécialisé dans les sciences occultes qui se présente comme  » détective de l’étrange « .

Ensemble, ils affrontent les plus sombres secrets de Blackmore : les statues énigmatiques disséminées sur l’île, la rumeur d’un culte maléfique qui sévirait dans l’ombre, et ce vent lancinant, le murmure des brumes, qui ne cesse jamais. Entre mensonges et confidences, ce duo improbable devra démêler le vrai du faux dans une course contre la montre diabolique.

Un thriller palpitant et mystérieux dans la lignée de H.P. Lovecraft et d’Agatha Christie

Voyager avec Henri Lœvenbruck, c’est accepter de se laisser happer par son imaginaire. Avec Les disparus de Blackmore, j’ai embarqué pour les années 1920, sur une île anglo-normande fictive, et j’ai vécu une expérience de lecture à la fois dépaysante, troublante et exaltante.

Dès les premières pages, j’ai été séduit par ce duo improbable. Lorraine Chapelle, jeune parisienne brillante et audacieuse, première femme diplômée de l’Institut de criminologie, et Edward Pierce, détective de l’étrange, érudit, rêveur et ouvert à toutes les énigmes de l’ésotérisme. Leur association m’a semblé évidente et leurs échanges savoureux m’ont souvent arraché des sourires. Leur complicité est un des moteurs les plus réjouissants de ce roman, mais pas que…

Blackmore, c’est bien plus qu’une enquête. C’est une atmosphère. Légendes celtiques, superstitions, religion, peurs enfouies, horreurs à peine dicibles, tout se mêle pour créer une ambiance à la fois inquiétante et fascinante. On y trouve du mystère à chaque page, une tension permanente, et un souffle d’épouvante qui plane jusque dans les détails les plus infimes. Je me suis souvent dit qu’Henri avait pris un plaisir fou à inventer cette histoire. Les décors minutieux, les petites touches d’humour, l’importance donnée à ses passions (ah, ces motos ! 😊), et même le soin de glisser des expressions d’époque pour nous plonger encore plus profondément dans le récit. Comme toujours, j’ai appris, découvert, nourri ma curiosité.

Des disparitions mystérieuses, une île coupée du monde battue par un ven qui ne cesse de souffler, des habitants terrorisés, tout contribue à faire monter une angoisse sourde. Le roman m’a tenue en haleine du début à la fin, avec un suspense qui ne faiblit jamais. Et puis, il y a cette conclusion… Un véritable feu d’artifice, un bouquet final éblouissant, qui m’a fait totalement oublier le monde réel pendant quelques instants.

Henri Lœvenbruck est décidément un magicien, il invente des histoires qui m’enveloppent, des émotions qui me transpercent.
Avec Les disparus de Blackmore, il signe un roman captivant, érudit et profondément envoûtant.

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Extraits :

« C’est en voyant se dessiner, à travers le brouillard, les contours de l’île de Blackmore que, au soir du samedi 24 octobre 1925, Lorraine Chapelle entendit pour la première fois ce son si singulier qui allait la hanter des jours durant. WI-IH-ISH… Les gens d’ici l’appelaient le murmure des brumes. Il résonnait en toute saison dès que le vent se levait de la Manche pour se faufiler entre les blocs de granite de l’île, produisant ce sifflement sinistre, comme autant de plaintes échappées des bouches torturées de mille fantômes. WI-IH-ISH… Lancinant, obsédant, il semblait ne jamais s’éteindre. Il n’y avait guère que le bruit d’un orage pour le faire oublier un instant. »

« Il régnait dans la grande pièce une atmosphère si paisible, si suspendue, qu’il en émanait quelque chose de mystérieux.
On se fût dit dans quelque histoire extraordinaire d’Edgar
Allan Poe, où le silence et le calme précèdent souvent l’irruption de l’étrange. L’écho lointain de la voix de la grande Bessie Smith sur le gramophone, le cliquetis de l’horloge, le clapotis de la pluie contre les carreaux de verre, le crépitement des flammèches qui s’échappaient de la cheminée, ces petites virgules dans le silence, le vacillement des lampes à pétrole, l’odeur du feu, du vieux cuir et des tissus emplis de poussière… »

« — Missionnée ? Mais à quel titre ?
— Celui de détective privée.
— Détective ? Une femme ? s’étonna le connétable avec aplomb, comme si son étonnement eût été légitime.
Le pauvre homme ignorait que cette petite phrase venait de sceller son sort à tout jamais.
— Il n’est pas plus étonnant de voir une femme détective qu’un homme totalement crétin, vous savez ?
— Pardon ?
— Dites à M. le juge que j’aimerais le voir, et allez jouer avec des cubes, s’il vous plaît.
Décontenancé, le connétable se mit à bégayer bêtement en la dévisageant, les yeux écarquillés.
— Mais… je… enfin… des cubes ? Quels cubes ?
Lorraine fit de grands gestes explicites.
— Vous Parker, moi Chapelle. Vous chercher juge.
M. Parker, qui était resté assis jusqu’alors, se dressa d’un bond, l’air fâché et menaçant. »

« Lorraine et Edward échangèrent un regard perplexe. En vérité, cet entretien calamiteux ne leur avait certes apporté aucune réponse, mais il scellait leur collaboration. À cette minute précise, le sort avait fait de ces deux étonnants investigateurs un couple bien plus redoutable que le juge n’eût pu l’imaginer. »

Henri Loevenbruck est né en 1972 à Paris. Fils d’enseignants, il grandit dans le quartier de la Nation et hérite de ses parents d’une passion pour la culture anglo-saxonne. À 25 ans, après des études littéraires, il épouse d’ailleurs une Anglaise et part vivre avec elle en Angleterre puis ils reviennent en banlieue parisienne. Après quelques pas dans le journalisme et la musique, au milieu des années 90, amoureux des littératures de l’imaginaire, il fonde Science-Fiction Magazine avec Alain Névant, un ami d’enfance. Après avoir tenu le poste de rédacteur en chef de ce magazine pendant plusieurs années, il décide ensuite de se consacrer pleinement à l’écriture. Il partage aujourd’hui son temps entre les romans et les scénarios, avouant son penchant pour le thriller investigatif, la Fantasy et le roman d’aventure en général.

J’irai tuer pour vous
https://leressentidejeanpaul.com/2019/02/05/jirai-tuer-pour-vous-de-henri-loevenbruck/

La Moïra
https://leressentidejeanpaul.com/2020/05/07/la-moira/

Le Loup des Cordeliers
https://leressentidejeanpaul.com/2021/02/09/le-loup-des-cordeliers/

Le Mystère de la Main rouge
https://leressentidejeanpaul.com/2021/02/16/le-mystere-de-la-main-rouge/

Histoire, Polar historique, Suspense

Les Illusions orientales

Une enquête d’Hippolyte Salvignac
de Philippe Grandcoing
Broché – 6 mars 2025
Éditions : de Borée

Des rives de la mer Rouge au détroit du Bosphore, de la côte désertique des Somalies aux ruelles d’Istanbul, en passant par l’Égypte et le canal de Suez, nos deux héros marchent sur les traces du père de l’inspecteur Lerouet. Ils se lancent ainsi à la poursuite d’un fabuleux trésor et d’un mystérieux assassin alors que la guerre couve dans les Balkans. Tensions internationales et intrigues diplomatiques prendront-elles le pas sur leur quête toute personnelle ?

Nous sommes en juin 1913. L’Europe bruisse de tensions, les Balkans s’embrasent, les alliances se nouent dans l’ombre, et déjà se dessinent les contours du premier grand conflit mondial. C’est dans ce contexte fébrile que Philippe Grandcoing m’a entraîné, avec le huitième opus de sa série historique, Les Illusions orientales. Un titre qui, vous vous en doutez, sonne comme un présage.

Je retrouve avec plaisir Hippolyte Salvignac et Jules Lerouet, ce duo que j’ai appris à suivre comme on suit d’anciens amis. Cette fois, ils quittent les rues familières de Paris pour les rivages ensoleillés de l’Orient. Leur quête ? Retrouver la trace du père disparu de Jules, un certain Botros, marchand devenu riche, mais dont la piste semble s’être effacée dans le sable brûlant de Djibouti. Les accompagne Anatole, le vieux cousin d’Hippolyte, dont c’est peut-être le dernier voyage, pour un adieu amoureux à l’Égypte et à ces terres chargées d’histoire.

Mais rien n’est simple. À Obock, ils apprennent que Botros est mort. Le testament a disparu. Les richesses aussi. Quelqu’un les devance, tire les ficelles. En toile de fond, trafic d’armes, espionnage, héritage convoité, manipulations multiples. Et une fresque géopolitique fascinante, où la moindre étincelle pourrait embraser un empire. Des puissances se jaugent, se trahissent. Les Grecs, les Ottomans, les Bulgares, les Russes… tous avancent leurs pions, et nous avec.

D’Istanbul à Andrinople, en passant par Djibouti, l’auteur livre un roman haletant et particulièrement érudit. L’intrigue, parfois un peu mécanique dans sa mise en route, n’en reste pas moins captivante. J’aurais aimé y croiser plus de personnages féminins, comme dans les précédents opus, mais le tableau d’Istanbul, à la veille du basculement politique, vaut à lui seul le détour. Cette ville carrefour, entre Europe et Asie, rayonne à travers les pages comme un personnage à part entière.

Ce roman se lit d’une traite, et refermer la dernière page m’a laissé une seule envie, repartir au plus vite, sur les routes avec Salvignac et Lerouet. Une enquête solide, une leçon d’histoire passionnante. À chaque tome, Philippe creuse plus loin, plus juste. Et moi, lecteur comblé, je le suis volontiers.
Hâte de lire la suite !

Un grand merci à Virginie, des éditions de Borée, une nouvelle fois pour ce cadeaux ! 🙏

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Extraits :

« Il contourna le lit avec appréhension. La présence du cadavre étendu sur le matelas le mettait mal à l’aise. Il ne regrettait pas son geste, même si, jadis, le vieux lui avait été sympathique. Mais il ne pensait qu’à ses affaires, ses perles et son or. Son cœur était aussi aride que le désert. Il semblait ignorer jusqu’à l’existence même du mot amitié. Quant à son sens de la famille, mieux valait ne pas en parler… Abréger son agonie n’était pas un crime en soi.
Juste un service rendu. Au défunt tout d’abord. Était-ce une vie que de se traîner lamentablement sur cette terre de misère, abandonnée de Dieu et des hommes, sans médecin compétent, sans traitements efficaces, à mâchouiller quelque herbe euphorisante ou à avaler des décoctions étranges qui annihilaient la conscience ? »

« Il se plante au milieu de la pièce et l’examina en détail. Il tente de convoquer ses souvenirs afin de comprendre l’anémique lumière lunaire. Et il se souvint… Dans l’angle le plus sombre de la chambre, à l’opposé de la porte, il y avait un placard étroit masqué par une tenture. Il va tirer le rideau. Il dissimulait les rayonnages d’une modeste bibliothèque. Il en examine les volumes dépareillés un par un. Plié en deux entre les pages d’un gros volume, il trouva ce qu’il était venu chercher. »

« Botros avait voulu être inhumé seul, à l’écart de toute vie, sur un îlot désertique, au large d’Obock. Ne se revendiquant d’aucune patrie, d’aucune famille et d’aucune religion, comme il l’avait dit dans son testament, il avait choisi ce lieu parce qu’il était lui aussi de nulle part et que sa dépouille n’appartiendrait à personne. »

« Il s’était toujours senti désemparé face aux morts. Il pouvait éprouver du chagrin, compatir à celui des autres, ressentir le manque laissé par le disparu. Mais il aurait été bien en peine d’implorer un dieu quelconque ou de s’adresser à quelque intercesseur céleste pour lui recommander l’âme d’un défunt.
L’idée d’un au-delà divisé en un paradis et un enfer, avec un purgatoire antichambre du premier, lui paraissait être une invention d’hommes hantés par l’idée d’injustice et qui espéraient que les crimes impunis sur terre ne le seraient pas dans les cieux. La peur du jugement dernier n’avait jamais fait disparaître le péché. »

« C’est parce que je ne crois ni en Dieu ni en diable. Pour moi, les cieux sont vides. Il n’y aura pas de jugement dernier, pas d’enfer ni de purgatoire. Si les méchants ne payent pas ici et maintenant, ils ne le feront jamais. »

Philippe Grandcoing, né le 6 novembre 1968, à Limoges (Haute-Vienne), est professeur agrégé d’Histoire en classes préparatoires au lycée Gay-Lussac, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la société limousine du XIXe et du XXe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » chez De Borée. La Malédiction de Rocalbes est le cinquième épisode des aventures d’Hippolyte Salvignac.

Publications
Ouvrages historiques et scientifiques

  • Les demeures de la distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne, éditions PULIM, 1999.
  • La baïonnette et le lancis. Crise urbaine et révolution à Limoges sous la Seconde République, éditions PULIM, 2002.
  • Le siècle d’or des châteaux. Haute-Vienne 1800-1914, Editions Culture & Patrimoine en Limousin, 2002
  • Un Robin des Bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou, XIXe – XXe siècles, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin (Collection « Patrimoine en poche »), 2006, 158 p. (ISBN 2-911167-49-X).

Romans de la série Salvignac

Ouvrages collectifs

  • 1905, le printemps rouge de Limoges (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2005.
  • Un siècle militant : Engagement(s), résistance(s) et mémoire(s) au XXe siècle en Limousin (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), éditions PULIM, 2005.
  • L’Innovation agricole en Pays Limousin du Moyen Âge à nos jours, éditions Les Monédières, 2006.
  • Les grandes affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2008.
  • Les nouvelles affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2009.
  • Ostensions (avec Vincent Brousse), Culture et Patrimoine en Limousin, 2009.
  • Fermes idéales en Limousin, Culture et Patrimoine en Limousin, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2010.
  • Paysage et environnement en Limousin, de l’antiquité à nos jours, éditions PULIM, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Limousin (avec Vincent Brousse, Jean-Marie Chevrier et Jean-Michel Valade), Éditions De Borée, 2010.
  • Les nouvelles affaires criminelles de la Creuse (avec Vincent Brousse), Editions De Borée, 2011.
  • Les Grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2011.
  • Les Nouvelles affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), De Borée, avril 2012.
  • Les Nouvelles affaires criminelles de Corrèze (avec Vincent Brousse), De Borée, octobre 2013.
  • Les Nouvelles affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2013.
  • Limousin sur grand écran, Culture et Patrimoine en Limousin, 2013.
  • Utopies en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii.), Les Ardents Éditeurs, 2014
  • Oradour après Oradour (avec Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2014.
  • Le Front Populaire en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii), Les Ardents Éditeurs, 2015.
  • La Belle Époque des pilleurs d’églises. Vols et trafics des émaux médiévaux. (avec Vincent Brousse), Les Ardents Éditeurs, 2017.
  • Sublime Périgord, la fabrique d’un territoire d’exception, (avec Hélène Lafaye-Fouhéty) Les Ardents Éditeurs, 2021.
  • L’affaire Barataud. Une enquête dans le Limoges des années 1920 (avec Vincent Brousse), Geste éditions, 2022, 267 p. (ISBN 979-10-353-1552-8).

Publications diverses

  • Articles d’histoire dans les revues Les Grandes Affaires de l’Histoire dont il a été conseiller éditorial de 2015 à 2018 et Les Grandes Affaires Criminelles.

Polar historique, Sciences, Suspense

Jules Verne contre Némo

de Céline Ghys
Poche – 8 mai 2025
Éditeur : MON POCHE

Amiens, 1882. Une ombre rôde la nuit dans les rues de la capitale picarde et les meurtres s’enchaînent. Provocateur et sans limites, l’assassin signe ses crimes odieux du nom de Nemo, le célèbre personnage de Vingt mille lieues sous les mers, dans des lettres qu’il envoie à la presse. Jules Verne va devoir, bien malgré lui, se lancer à sa poursuite, avec l’aide du nouveau commissaire de la brigade criminelle et d’un mystérieux journaliste, tous deux fraîchement débarqués de Paris. Le drôle de trio ne reculera devant rien et exploitera au mieux les compétences de chacun pour élucider cette affaire et tenter d’arrêter Nemo, un des premiers tueurs en série de l’Histoire. Jules Verne comme vous ne l’avez jamais lu !

Quelle lecture passionnante !
Dès les premières pages, je me suis retrouvé embarqué dans une enquête palpitante, menée tambour battant par un jeune commissaire tout juste arrivé à Amiens. À ses côtés, un journaliste curieux et… Jules Verne lui-même !
Car l’assassin signe ses crimes du nom de “Nemo”, en référence au célèbre capitaine imaginé par l’écrivain. Forcé d’intégrer cette traque inattendue, Jules Verne se confronte à ses propres créations, dans une atmosphère à la fois historique et pleine de suspense.

L’intrigue, solidement ancrée dans la fin du XIXe siècle, offre une reconstitution immersive de l’époque : ses avancées scientifiques, sa misère sociale, mais aussi ses carcans, notamment sur la place des femmes. L’écriture de Céline Ghys est fluide, documentée, et le rythme soutenu. Chaque personnage est finement construit, de Claudine, la nièce de Verne, au capitaine Chastagnol, en passant par le mystérieux tueur.

Ce roman, c’est aussi un bel hommage à l’œuvre de Jules Verne, une réflexion habile sur le lien entre un auteur et ses personnages, et une manière originale de revisiter son univers. J’ai refermé ce livre avec enthousiasme, impressionné par cette aventure littéraire audacieuse. Un vrai coup de cœur que je recommande chaudement à tous les amateurs de thrillers historiques et de romans d’aventure bien ficelés.

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Extraits :

« Chère lectrice, cher lecteur,
Vous venez de tourner les premières pages d’un roman historique, un mélange de réalité et de fiction littéraire. Dans la belle tradition du genre, il mêlera des figures authentiques à des personnages imaginaires, des faits à des inventions, pour votre plus grand divertissement.
Si vous cherchez une biographie de Jules Verne ou un livre d’histoire, vous vous êtes trompé de rayon.
Vous êtes encore là ? Je vous félicite. »

« La comédienne ouvrit le fermoir de son immense sac en cuir bordeaux dans lequel elle rangeait tout son fatras : des brosses à cheveux, des épingles à chignons, des fards… Elle eut du mal à y caser son volumineux corset en os de baleine. Elle pensa qu’elle se débarrasserait avec plaisir, une fois chez elle, de cet outil de torture qui lui compressait les côtes chaque soir. Elle se remémora tout ce qu’elle s’était infligé pour tenter de rivaliser, en vain, avec celle qui incarnait la sublime Nadia Fédor dans la pièce de Jules Verne. »

« Un gant de cuir fondit sur le visage de la comédienne, bousculant son chapeau qui fut emporté par une rafale.
La main s’abattit brutalement sur ses lèvres afin de l’empêcher de crier.
Marie Nicolet lâcha son sac pour se débattre.
Son agresseur lui assena alors un violent coup dans le ventre, suivi de plusieurs autres qui lui arrachèrent les entrailles.
L’esprit encore lucide, elle comprit qu’un couteau avait pénétré son abdomen, la labourant de part et d’autre avec frénésie.
Marie ne pouvait pas hurler. La douleur la laissa sans voix. »

« Le gardien de la morgue fut tiré du lit et les aida à poser le corps de la défunte sur un établi en bois, acheté d’occasion aux bouchers de Saint-Leu. Il maugréa, car cette femme éventrée allait lui saloper sa salle qu’il avait lavée le mois dernier en y jetant plusieurs seaux d’eau pris au fleuve. »

« – Honorine, Claudine est moderne ! Les temps ont changé et c’est tout à son honneur de vouer son existence aux malades en apprenant, dans cette nouvelle école, une profession qui s’anoblit. Il est dans le caractère des femmes de s’acquitter bien mieux de l’art de soigner. Elles sont plus aptes à exercer cette tâche grâce à leur douceur naturelle, leurs attentions délicates et consolantes qui hâtent le rétablissement. »

« Je n’oublie jamais d’où je viens »

Originaire des Sablons au Mans, Céline Ghys est professeure de Lettres et d’Histoire, diplômée de l’Université du Maine. Elle fait partie du collectif “Les Louves du Polar”. Après Le Manuscrit perdu de Saint-Riquier, Le secret de Guy de Ponthieu et Le crâne de Saint Jean-Baptiste, vendus à plus de 10 000 exemplaires dans sa région d’adoption, les Hauts-de-France, elle rejoint les éditions Fayard et publie son quatrième roman Jules Verne contre Nemo en mai 2024.
À mi-chemin entre roman historique et polar, ses livres sont toujours très rythmés et richement documentés.

Polar historique, Suspense

Les Démons de l’inspecteur Lerouet

Une enquête d’Hippolyte Salvignac*******
de Philippe Grandcoing
Broché – 6 mars 2025
Éditions : de Borée

Mars 1912. Alors que la France frémit d’horreur à la lecture des exploits sanglants de la bande à Bonnot, l’inspecteur Jules Lerouet poursuit de son côté une vengeance personnelle, mettant sa carrière et sa vie en danger. Sur la piste d’un mystérieux tueur, réussira-t-il, avec l’aide de ses amis Hippolyte et Léopoldine, à découvrir qui s’en prend systématiquement à ses proches ? Pourra-t-il laver son honneur et reprendre sa place au sein des forces de police qui traquent sans relâche les bandits anarchistes ? Résoudra-t-il cette autre affaire qui lui tient à coeur : la disparition de La Joconde, dérobée au Louvre quelques mois plus tôt.

Philippe Grandcoing frappe fort avec le 7ᵉ tome de la série « Une enquête d’Hippolyte Salvignac« .

Dans un Paris de 1912 en pleine effervescence, l’inspecteur Lerouet perd tout et sombre… Entre la bande à Bonnot, le vol de la Joconde et la crasse des bas-fonds, ce polar historique est une immersion intense dans une Belle Époque qui n’a de belle que le nom.
Un roman noir, érudit, et palpitant, que j’ai dévoré.

Dans Les Démons de l’inspecteur Lerouet, Philippe m’a littéralement happé dans ce Paris aussi fascinant qu’angoissant. L’assassinat sauvage de la compagne de Jules Lerouet plonge ce dernier dans une spirale noire de douleur et d’alcool. Dépossédé même du droit au deuil par la famille de celle-ci, il décide alors de mener sa propre enquête, quitte à défier sa hiérarchie et frôler l’illégalité.

J’ai été captivé par l’atmosphère des bouges parisiens, des bordels crasseux aux bas-fonds en ébullition, et séduit encore une fois par l’érudition de l’auteur qui connaît la Belle Époque sur le bout des doigts. J’ai suivi Lerouet, personnage brisé, dans une quête où la vengeance et la justice se confondaient. Heureusement, Hippolyte Salvignac et Léopoldine sa compagne, sont toujours à ses côtés, fidèles à eux-mêmes.

Ce roman se lit d’une traite, et j’ai terminé la dernière page avec une seule envie, plonger très vite dans les enquêtes à venir de cette formidable série.

Un grand merci à Virginie, des éditions de Borée, pour ce partage ! 🙏

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Extraits :

« Elle avait compris qu’il se passait quelque chose d’anormal lorsqu’elle entendait sa mère crier. Sûrement contre quelqu’un qui mettait du bazar. Elle avait cru reconnaître le bruit d’une chaise qui cogne le sol. Elle s’était levée et avait passé une tête timide par la porte. C’était l’heure de la sieste, mais comment voulait-on qu’elle dorme si l’on faisait tant de bruit en bas ? Elle s’aventure jusqu’au palier et s’approche de l’escalier. Puis il y a eu ce bruit bizarre, comme quand une bûche craque dans la cheminée. Sa mère hurla, encore plus fort que la première fois. La peur de l’emporta sur la curiosité. »

« Pas plus tard qu’hier un gars m’a demandé si j’avais des icônes anciennes. Il est resté une heure à m’expliquer que seule la Russie avait su garder une âme pure, que le catholicisme avait trahi le christianisme originel, que seuls les orthodoxes étaient fidèles au message du Christ. Il m’a fait un peu peur, à vrai dire. Avec des gars comme lui, on rallumerait vite fait bien fait les bûchers de l’Inquisition pour les sorcières, les Juifs, les sodomites et les blasphémateurs… »

« Salvignac regardait avec admiration sa compagne mener la conversation. Elle ne laissait aucun répit à Lerouet, ne parlant que du drame et de ses conséquences. Elle fouraillait dans la plaie à vif, quitte à la faire encore saigner, dans le seul but de faire réagir le patient. Elle n’avait pas peur de la douleur et encore moins de l’expression de celle-ci. Il avait toujours pensé que Léopoldine avait le goût du tragique, certaines de ses toiles en témoignaient, et maintenant il en avait la confirmation. Elle poussait Jules à affronter la réalité et non à la fuir.
– Demain, je retournerai au cimetière, fleurir sa tombe. On ne peut quand même pas la laisser comme ça, c’est d’un triste. »

« Jules Lerouet avait renoncé à son déguisement. Ce 25 avril était le dernier jour du congé officiel qui lui avait accordé ses supérieures grâce à l’entregent de Célestin Hennion. Il avait décidé de jouer son va-tout. Puisque rien dans le passé de Madeleine ne semblait expliquer les raisons de sa mort, il ne restait qu’une seule hypothèse : on cherchait à l’atteindre, lui. »

Philippe Grandcoing, né le 6 novembre 1968, à Limoges (Haute-Vienne), est professeur agrégé d’Histoire en classes préparatoires au lycée Gay-Lussac, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la société limousine du XIXe et du XXe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » chez De Borée. La Malédiction de Rocalbes est le cinquième épisode des aventures d’Hippolyte Salvignac.

Publications
Ouvrages historiques et scientifiques

  • Les demeures de la distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne, éditions PULIM, 1999.
  • La baïonnette et le lancis. Crise urbaine et révolution à Limoges sous la Seconde République, éditions PULIM, 2002.
  • Le siècle d’or des châteaux. Haute-Vienne 1800-1914, Editions Culture & Patrimoine en Limousin, 2002
  • Un Robin des Bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou, XIXe – XXe siècles, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin (Collection « Patrimoine en poche »), 2006, 158 p. (ISBN 2-911167-49-X).

Romans de la série Salvignac

Ouvrages collectifs

  • 1905, le printemps rouge de Limoges (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2005.
  • Un siècle militant : Engagement(s), résistance(s) et mémoire(s) au XXe siècle en Limousin (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), éditions PULIM, 2005.
  • L’Innovation agricole en Pays Limousin du Moyen Âge à nos jours, éditions Les Monédières, 2006.
  • Les grandes affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2008.
  • Les nouvelles affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2009.
  • Ostensions (avec Vincent Brousse), Culture et Patrimoine en Limousin, 2009.
  • Fermes idéales en Limousin, Culture et Patrimoine en Limousin, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Paysage et environnement en Limousin, de l’antiquité à nos jours, éditions PULIM, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Limousin (avec Vincent Brousse, Jean-Marie Chevrier et Jean-Michel Valade), Éditions De Borée, 2010.
  • Les nouvelles affaires criminelles de la Creuse (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2011.
  • Les Grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, novembre 2011.
  • Les Nouvelles affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, avril 2012.
  • Les Nouvelles affaires criminelles de Corrèze (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, octobre 2013.
  • Les Nouvelles affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, novembre 2013.
  • Limousin sur grand écran, Culture et Patrimoine en Limousin, 2013.
  • Utopies en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii.), Les Ardents Éditeurs, 2014
  • Oradour après Oradour (avec Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2014.
  • Le Front Populaire en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii), Les Ardents Éditeurs, 2015.
  • La Belle Époque des pilleurs d’églises. Vols et trafics des émaux médiévaux. (avec Vincent Brousse), Les Ardents Éditeurs, 2017.
  • Sublime Périgord, la fabrique d’un territoire d’exception, (avec Hélène Lafaye-Fouhéty) Les Ardents Éditeurs, 2021.
  • L’affaire Barataud. Une enquête dans le Limoges des années 1920 (avec Vincent Brousse), Geste éditions.

Publications diverses

  • Articles d’histoire dans les revues Les Grandes Affaires de l’Histoire dont il a été conseiller éditorial de 2015 à 2018 et Les Grandes Affaires Criminelles.
Drame, Histoire, Polar historique, Suspense

Les Noyés des bords de Marne

Une enquête d’Hippolyte Salvignac******
de Philippe Grandcoing
Broché – 7 mars 2024
Éditions : de Borée

Un avion qui s’écrase et tue le ministre de la Guerre, une crise diplomatique majeure entre la France et l’Allemagne à propos du Maroc, une malle contenant un cadavre sans tête repêchée dans la Marne, un marchand juif qui disparaît mystérieusement : Hippolyte Salvignac et Jules Lerouet n’ont décidément pas le temps de s’ennuyer en ce printemps 1911. Aussi improbable que cela puisse paraître, toutes ces affaires semblent être reliées. Avec ce 6e volume des enquêtes d’Hippolyte Salvignac, l’historien et romancier Philippe Grandcoing, fin connaisseur de la période, poursuit l’exploration de la France des années 1900 et fait découvrir l’incroyable richesse de cette époque.

Printemps 1911. Un avion s’écrase, tuant le ministre de la Guerre. Une malle contenant un cadavre sans tête flotte sur les eaux sombres de la Marne. Un marchand juif disparaît sans laisser de trace. Et dans les coulisses du pouvoir, une crise diplomatique éclate avec l’Allemagne.

Ces événements, que tout semble opposer, finissent par tisser une toile invisible mais implacable. Et lorsque l’antiquaire à la retraite Hippolyte Salvignac, épaulé par le tenace inspecteur Jules Lerouet, commence à tirer sur ce fil, ils mettront à jour des vérités bien plus dangereuses qu’ils ne l’avaient imaginé.

Dans Les Noyés des bords de Marne, sixième enquête d’Hippolyte Salvignac, Philippe Grandcoing confirme tout son talent : celui de mêler le frisson de l’intrigue au souffle de l’Histoire. Grâce à sa plume précise d’historien, il reconstitue avec brio la France de la Belle Époque, ses luttes, ses ombres et ses fulgurances. Les personnages féminins, et en particulier Léopoldine, artiste libre et compagne d’Hippolyte, donnent une force moderne et humaine à cette fresque d’époque.

J’ai été une fois de plus happé par cette nouvelle enquête, aussi haletante qu’érudite. Ici chaque détail historique enrichit l’intrigue sans jamais l’alourdir, chaque description accroît la tension, chaque dialogue dévoile une pièce du puzzle.

Je recommande vivement de lire les tomes précédents avant de se plonger dans celui-ci, afin de savourer pleinement l’évolution des personnages. Mais quel bonheur de retrouver cette ambiance unique, entre mystère et mémoire, prenante jusqu’à la dernière ligne.

Un immense merci à Virginie, des éditions de Borée, pour cette nouvelle aventure passionnante ! 🙏

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Extraits :

« C’était une aquarelle qu’il avait récemment acquise. Elle représentait le port de La Valette sur l’île de Malte. Au premier plan, une goélette, toutes voiles dehors, sortait de la rade cernée par les hautes murailles ocre. Il aimait particulièrement cette vue aux couleurs chaudes, comme une promesse d’Orient, alors que l’île était toujours restée un avant-poste de la chrétienté ancrée en Méditerranée. Jouant sur les contrastes, il avait suspendu deux masques africains de part et d’autre du tableau. »

« On en était là au Maroc, dans un pays qui échappait progressivement à l’autorité du sultan, décrédibilisé du fait de sa trop grande complaisance envers les Infidèles. La France s’était autoproclamée gardienne des intérêts européens. Il en résulterait sûrement pour les Marocains une mise sous tutelle accrue et, pour les Français, une nouvelle page glorieuse de leur mission civilisatrice de l’autre côté de la Méditerranée.
Il replia le journal et le laissa sur la table, se disant qu’il ferait sûrement le bonheur d’un autre client. »

« — Y a pas mal de Blancs à qui ça plaît. C’est un peu comme la chasse. Pan ! Pan ! On tire les nègres comme on tirerait des lapins ou des perdrix. Et puis on est tranquille. Personne pour dire quoi que ce soit. Et surtout pas nos chefs. Mais moi, ça m’ a rendu malade.
Pour de vrai ! J’ai attrapé la malaria. Évacué à Saint-Louis du Sénégal et soigné à la quinine. J’m’en suis pas vraiment remis et on a évité de me renvoyer dans la brousse. J’ai travaillé dans les bureaux, j’ai formé des tirailleurs sénégalais. Et, quand j’ai eu tiré les dix ans de mon engagement, j’ai démissionné. Mais avant de partir, j’ai acheté ces photos. Faut pas croire. Mais ça se vend. Y en a même qui les collectionnent. Moi, je voulais les rapporter en France pour montrer à quoi ça ressemble, la conquête de l’Afrique. On n’y va pas pour libérer des esclaves ou apporter la bonne parole. Non, on tue, on viole, on pille. »

Philippe Grandcoing, né le 6 novembre 1968, à Limoges (Haute-Vienne), est professeur agrégé d’Histoire en classes préparatoires au lycée Gay-Lussac, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la société limousine du XIXe et du XXe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » chez De Borée. La Malédiction de Rocalbes est le cinquième épisode des aventures d’Hippolyte Salvignac.

Publications
Ouvrages historiques et scientifiques

  • Les demeures de la distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne, éditions PULIM, 1999.
  • La baïonnette et le lancis. Crise urbaine et révolution à Limoges sous la Seconde République, éditions PULIM, 2002.
  • Le siècle d’or des châteaux. Haute-Vienne 1800-1914, Editions Culture & Patrimoine en Limousin, 2002
  • Un Robin des Bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou, XIXe – XXe siècles, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin (Collection « Patrimoine en poche »), 2006, 158 p. (ISBN 2-911167-49-X).

Romans de la série Salvignac

Ouvrages collectifs

  • 1905, le printemps rouge de Limoges (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2005.
  • Un siècle militant : Engagement(s), résistance(s) et mémoire(s) au XXe siècle en Limousin (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), éditions PULIM, 2005.
  • L’Innovation agricole en Pays Limousin du Moyen Âge à nos jours, éditions Les Monédières, 2006.
  • Les grandes affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2008.
  • Les nouvelles affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2009.
  • Ostensions (avec Vincent Brousse), Culture et Patrimoine en Limousin, 2009.
  • Fermes idéales en Limousin, Culture et Patrimoine en Limousin, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Paysage et environnement en Limousin, de l’antiquité à nos jours, éditions PULIM, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Limousin (avec Vincent Brousse, Jean-Marie Chevrier et Jean-Michel Valade), Éditions De Borée, 2010.
  • Les nouvelles affaires criminelles de la Creuse (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2011.
  • Les Grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, novembre 2011.
  • Les Nouvelles affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, avril 2012.
  • Les Nouvelles affaires criminelles de Corrèze (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, octobre 2013.
  • Les Nouvelles affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, novembre 2013.
  • Limousin sur grand écran, Culture et Patrimoine en Limousin, 2013.
  • Utopies en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii.), Les Ardents Éditeurs, 2014
  • Oradour après Oradour (avec Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2014.
  • Le Front Populaire en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii), Les Ardents Éditeurs, 2015.
  • La Belle Époque des pilleurs d’églises. Vols et trafics des émaux médiévaux. (avec Vincent Brousse), Les Ardents Éditeurs, 2017.
  • Sublime Périgord, la fabrique d’un territoire d’exception, (avec Hélène Lafaye-Fouhéty) Les Ardents Éditeurs, 2021.
  • L’affaire Barataud. Une enquête dans le Limoges des années 1920 (avec Vincent Brousse), Geste éditions.

Publications diverses

  • Articles d’histoire dans les revues Les Grandes Affaires de l’Histoire dont il a été conseiller éditorial de 2015 à 2018 et Les Grandes Affaires Criminelles.
Histoire, Polar historique, Suspense

La Malédiction de Rocalbes

Une enquête d’Hippolyte Salvignac****
de Philippe Grandcoing
Broché – 9 mars 2023
Éditions : de Borée

Quelle idée saugrenue de vouloir acheter un château en Périgord ! Le séjour d’Hippolyte Salvignac aux Eyzies va rapidement tourner au cauchemar. Les meurtres se succèdent, tandis qu’archéologues français et étrangers se livrent une guerre impitoyable pour le contrôle des sites. Et pour corser le tout, le château de Rocalbes semble abriter de lourds secrets de famille. Hippolyte aura bien besoin du soutien du clan Salvignac, de son impétueuse compagne Léopoldine et des talents de l’inspecteur Lerouet pour démêler l’écheveau de ces multiples mystères.

Dans ce cinquième volet de la série des “Enquêtes d’Hippolyte Salvignac”, Philippe Grandcoing illustre avec précision le décor et l’ambiance éclatante et délicieuse de la vallée de la Vézère, reconnue comme la capitale mondiale de la préhistoire en 1910, à l’apogée de l’engouement pour les sites préhistoriques, plus précisément au village des Eyzies. Cela permet une immersion immédiate dans ce récit où se côtoient personnages réels et fictifs. On ressent le soin des détails historiques et le sérieux travail de recherche en amont.

Hippolyte Salvignac, marchand d’antiquités de la “Belle Époque” résidant à Paris, ayant de la famille dans le Lot, va se retrouver en Périgord au cœur de fouilles et de commerces illégaux…

Ancien notaire, Aristide, le père d’Hippolyte, envisage d’acheter un château ainsi que les fermes voisines en tant qu’investissement pour son fils. Au cours de leur première visite sur le site, le père, le fils et sa compagne Léopoldine, qui se refuse au mariage officiel, vont se heurter à des manœuvres d’intimidation pour le dissuader de son projet d’achat. Le château en question serait hanté et renfermerait un trésor. Y aurait-il un intérêt assez grand pour expliquer les récents décès mystérieux ?

Durant cette période marquée par une abondance de découvertes archéologiques, la région se présente comme un point de rencontre incontournable pour les chercheurs, qu’ils soient célèbres ou pas. On vient de tous les horizons pour se disputer la plus grande part de gloire ou de richesse, jusqu’à une explosion d’assassinats dans les chantiers de fouille. 
Otto Hauser, un hôtelier et marchand d’art, est considéré comme “LE” suspect idéal. Mais, pour le clan Salvignac et l’inspecteur Lerouet, appelé à la rescousse, la situation s’avère être beaucoup plus compliquée qu’elle n’en a l’air. Finalement, personne ne semble totalement innocent, chacun des suspects détenant une partie de la vérité.

Tout comme la ruée vers l’or en Amérique, c’est la loi du plus agressif, du plus sournois et du plus vaniteux qui domine. Philippe Grandcoing prend son plaisir en alimentant notre soif d’aventures !

Au fil des volumes, les personnages se développent, les complicités s’approfondissent, en particulier entre Hippolyte et Léopoldine, ce qui n’est pas pour me déplaire. La jeune peintre talentueuse a du caractère et on l’aime pour ça. Déjà présente dans le volume précédent, à la fois séduisante et maline, c’est une militante de l’émancipation féminine qui représente avec détermination ce mouvement embryonnaire qui va se développer pendant la Première Guerre mondiale avec l’absence des hommes.

Une enquête captivante qui m’a tenu en haleine tout au long du récit se déroulant à une époque où le progrès dans tous les domaines semble désormais inévitable.

Un grand merci à Virginie, des éditions de Borée, pour toutes ces aventures dont je ne me lasse pas !

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Extraits :

« L’HOMME SE RETOURNA. Personne ne le suivait. Les toits pentus des maisons blotties au pied de la falaise se découpaient dans la pâle clarté du clair de lune. Heureusement, la masse sombre de l’église l’enveloppait de son ombre. Une seule lumière brillait encore à une fenêtre, celle du presbytère. Ce fichu curé ne dormait-il donc jamais ? »

« C’est une vraie mine d’or. Heureux celui qui a trouvé un riche filon. Il fera fortune. Surtout s’il met la main sur quelques pépites. Il y a de ça quelques mois, Hauser a vendu un squelette entier à un musée de Berlin. Il paraît qu’il en a tiré deux cent mille francs. Vous imaginez ? Deux cent mille francs ! Cent fois le salaire annuel de Peyrony ! Et maintenant, ce sont les Américains qui débarquent. Ils raflent tout ce qu’ils peuvent. Il paraît même qu’ils ont fait découper dans la roche des sculptures pour les expédier à New York ou ailleurs.
— Quel scandale ! Je ne comprends pas que la France ne s’y oppose pas. »

« Il continua à leur expliquer que les découvertes les plus récentes avaient confirmé les intuitions des premiers préhistoriens un demi-siècle plus tôt. Des hommes avaient vécu ici en même temps que des espèces animales aujourd’hui disparues. Ils avaient fabriqué des objets de plus en plus élaborés et su exploiter toutes les ressources que leur offrait la nature. L’humanité avait donc évolué, physiquement et intellectuellement, durant des millénaires, tout comme le climat, la faune et la flore. Il n’était plus possible d’imaginer un monde créé une fois pour toutes, tel que le décrivait la Bible, ni même d’envisager une première humanité détruite au moment du Déluge. »

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Philippe Grandcoing, né le 6 novembre 1968, à Limoges (Haute-Vienne), est professeur agrégé d’Histoire en classes préparatoires au lycée Gay-Lussac, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la société limousine du XIXe et du XXe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » chez De Borée. La Malédiction de Rocalbes est le cinquième épisode des aventures d’Hippolyte Salvignac.

Publications
Ouvrages historiques et scientifiques

  • Les demeures de la distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne, éditions PULIM, 1999.
  • La baïonnette et le lancis. Crise urbaine et révolution à Limoges sous la Seconde République, éditions PULIM, 2002.
  • Le siècle d’or des châteaux. Haute-Vienne 1800-1914, Editions Culture & Patrimoine en Limousin, 2002
  • Un Robin des Bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou, XIXe – XXe siècles, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin (Collection « Patrimoine en poche »), 2006, 158 p. (ISBN 2-911167-49-X).

Romans de la série Salvignac

Ouvrages collectifs

  • 1905, le printemps rouge de Limoges (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2005.
  • Un siècle militant : Engagement(s), résistance(s) et mémoire(s) au XXe siècle en Limousin (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), éditions PULIM, 2005.
  • L’Innovation agricole en Pays Limousin du Moyen Âge à nos jours, éditions Les Monédières, 2006.
  • Les grandes affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2008.
  • Les nouvelles affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2009.
  • Ostensions (avec Vincent Brousse), Culture et Patrimoine en Limousin, 2009.
  • Fermes idéales en Limousin, Culture et Patrimoine en Limousin, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2010.
  • Paysage et environnement en Limousin, de l’antiquité à nos jours, éditions PULIM, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
  • Les grandes affaires criminelles du Limousin (avec Vincent Brousse, Jean-Marie Chevrier et Jean-Michel Valade), Éditions De Borée, 2010.
  • Les nouvelles affaires criminelles de la Creuse (avec Vincent Brousse), Editions De Borée, 2011.
  • Les Grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2011.
  • Les Nouvelles affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), De Borée, avril 2012.
  • Les Nouvelles affaires criminelles de Corrèze (avec Vincent Brousse), De Borée, octobre 2013.
  • Les Nouvelles affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2013.
  • Limousin sur grand écran, Culture et Patrimoine en Limousin, 2013.
  • Utopies en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii.), Les Ardents Éditeurs, 2014
  • Oradour après Oradour (avec Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2014.
  • Le Front Populaire en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii), Les Ardents Éditeurs, 2015.
  • La Belle Époque des pilleurs d’églises. Vols et trafics des émaux médiévaux. (avec Vincent Brousse), Les Ardents Éditeurs, 2017.
  • Sublime Périgord, la fabrique d’un territoire d’exception, (avec Hélène Lafaye-Fouhéty) Les Ardents Éditeurs, 2021.
  • L’affaire Barataud. Une enquête dans le Limoges des années 1920 (avec Vincent Brousse), Geste éditions, 2022, 267 p. (ISBN 979-10-353-1552-8).

Publications diverses

  • Articles d’histoire dans les revues Les Grandes Affaires de l’Histoire dont il a été conseiller éditorial de 2015 à 2018 et Les Grandes Affaires Criminelles.

Histoire, Polar historique, Suspense, Thriller ésotérique

Le testament du chevalier

Arnaud Delalande
Broché – Grand livre, 28 mars 2024
Éditeur : Robert Laffont

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Des parchemins inestimables…
Une enquête à travers les siècles…
Et si le Graal était tout près de nous ?

Domfront, octobre 1161. Un chevalier fou vient mourir dans les bras d’un troubadour de légende.
Paris, 2023. Judith Guillemarche, religieuse et spécialiste des parchemins médiévaux, est sollicitée par un conservateur venu de Normandie. Il est certain d’avoir mis la main sur des originaux de Chrétien de Troyes, égarés depuis des siècles.
Et si ces manuscrits étaient la clé pour accéder au Saint Graal ?
Judith est perplexe, jusqu’à ce que son ami archéologue soit assassiné.

L’enquête devra fouiller dans le passé et faire revivre un Moyen Âge bruissant pour résoudre plus d’un mystère…

 

• Couv_2024-097_Delalande Arnaud - Le testament du chevalier

 

J’ai découvert Arnaud Delalande en 2002 avec l’excellent Notre-Dame sous la terre, son premier roman, qu’il publia, alors qu’il n’avait que 26 ans !
Il se vendra très vite à plusieurs milliers d’exemplaires et sera traduit en de nombreuses langues…
Je l’ai adoré !

Plus tard, la même année, j’ai lu L’Église de Satan. Puis au fur et à mesure des sorties, La musique des morts, Le piège de Dante, La lance de la destinée, Les fables de sang, Notre espion en Amérique, “Révolution, 1. Le cœur du roi, et Révolution, 2. Le sang du roi.
Cela faisait un moment que Le testament du chevalier me tendait les bras. Vous l’aurez vite compris, Arnaud est un conteur que j’apprécie tout particulièrement. Ce mélange d’Histoire, de polar, de suspense, de magie, de rêve aussi, et beaucoup d’érudition, m’emporte à chacun de ses récits.
“Le testament du chevalier” obéit aux mêmes règles, et plus encore…

Au XIIe siècle, celui qui semble être un soldat de Dieu arrive à se confesser au jeune Chrétien de Troyes, juste avant qu’il ne décède. Chrétien reste abasourdit par ce qu’il vient d’apprendre. Heureusement, il a pu prendre des notes au fur et à mesure de ce qui ressemble à une confession. Plus tard, il se servira de ces révélations, pour écrire plusieurs œuvres en rapport avec le Graal, la légende arthurienne, les récits de Lancelot, de Perceval et bien d’autres encore.
Près de neuf cents ans plus tard, à Domfront-en-Poiraie, Florent Nicolas, un jeune conservateur, est persuadé d’avoir enfin trouvé les pages manquantes de “Perceval” mentionnant l’emplacement du Saint-Graal. Il contacte alors Judith Guillemarche, religieuse, médiéviste et conseillère spéciale au Vatican, et lui montre des parchemins qui pourraient peut-être remettre en cause la fin de “Perceval” et du livre du Graal, le dernier roman de Chrétien de Troyes. Un roman ésotérique qui a inspiré de nombreux auteurs et réalisateurs de cinéma depuis toujours.
Alors qu’ils sont en pleine recherche, à travers la région, un matin, Judith retrouve Florent mort assassiné chez lui. Elle se rend compte très vite que plusieurs individus la suivent et qu’ils rôdent autour des ruines alentours à chacun de ses déplacements.

Commence alors pour Judith une quête qui la mènera là où la folie pourrait peut-être l’emporter.

Arnaud vous emmènera au-delà de tout ce que vous pourrez imaginer. Le personnage du chevalier dans la littérature romanesque du XIIe siècle est très important mettant en avant, outre la courtoisie, des vertus qui en feront l’idéal masculin de l’époque. En plus de ses capacités guerrières, il se doit d’intégrer l’amour des dames et le respect des autres chevaliers. Le chevalier doit tendre vers une perfection morale absolue. « C’est l’ordre de chevalerie, / Qui doit estre sanz vilenie » !
Ouvrir un de ses livres, c’est aller de découvertes en découvertes, d’aventures en aventures, voyager dans le temps, se poser des questions, et douter même !
Et si c’était vrai ?
Voilà la question qui m’est revenu régulièrement pendant ma lecture.

Pour cela, je te dis un très grand merci Arnaud.
Merci aussi de me faire voyager encore plus loin à chacun de tes romans.

Coup de cœur pour ce formidable roman d’aventures que je conseille à tous les amoureux d’Histoire et de ses secrets, de polars semés d’intrigues et de rebondissements inédits.

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Extraits :

« Vive Aliénor !
Les oriflammes dansaient dans le vent sous un ciel d’azur. Il faisait pourtant frais, en ce mois d’octobre. Des oiseaux tournaient autour des remparts du château de Domfront. Depuis la splendide église de Notre-Dame-sur-l’Eau, en bordure du gué de la Varenne, montaient les clameurs d’une foule en liesse. »

« Le chevalier était revêtu du heaume et de l’armure, sur son destrier caparaçonné et prêt pour la parade – l’un de ces lourds chevaux capables de supporter plus de cent kilos. Il raclait le sol du sabot, et son maître semblait le faire trotter et tourner au seuil de la lice, comme pour un échauffement. Mais, outre cette lance, de quatre mètres de long, que l’homme en armure gardait vissée sous le bras et l’épaulière, c’était son écu qui interpellait. Celui-ci était orné d’un dragon rouge, à crête perlée et crachant des flammes, sur fond blanc. »

« — Sœur Judith, si vous voulez bien revenir sur un point…
Judith Guillemarche.
Ancienne étudiante en histoire de l’art, confidente en son temps du cardinal Spinelli di Rosace, conseillère spéciale au Vatican, proche du directeur des collections Dino Lorenzo. Jeune quinquagénaire aujourd’hui, longtemps restée laïque, elle avait été par le passé chargée d’enquêtes impliquant l’Église catholique de par le monde : quête de reliques, étude de miracles, réels ou supposés tels, exploration de «cas limites», fouilles archéologiques – dont certaines en relation avec la même École biblique de Jérusalem… »

« La Terre continuait de tourner, pourtant un enfant était mort, et sa vie intérieure à elle venait de s’effondrer ; le monde se fichait de tout cela, Dieu Lui-même paraissait absent face à cette mascarade. Judith ne comprenait pas cette indifférence. Comment pouvait-Il faire souffrir à ce point ? Mais était-ce alors pour cela qu’elle avait endossé l’habit – pour une mauvaise raison : demander des comptes à Dieu ? Pour Lui faire la guerre, ou la paix ? Les vocations étaient éprouvées, toujours testées. Avait-elle menti ? Non, elle avait sans doute essayé, dans son désespoir, de se raccrocher quand même à Lui – de Lui tendre la main, de Lui donner une chance. »

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l’auteur : Arnaud Delalande, né en 1971 à Herblay-sur-Seine, est un écrivain et scénariste de bande dessinée et de cinéma français. Après des études à Pontoise, une hypokhâgne et une khâgne aux lycées Chaptal et Victor Duruy (Paris), puis une licence d’histoire, Il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1994. Repéré par l’éditrice Françoise Verny, il publie son premier roman en 1998 à 26 ans, Notre-Dame sous la Terre (éditions Grasset). Le roman va se vendre à environ 10 000 exemplaires et être traduit en plusieurs langues.

En mars 2011, il publie Le Jardin des larmes, récit contemporain relatant la destinée entrecroisée de deux humanitaires en quête de sens et confrontés au chaos : l’un se voit plongée dans les premiers jours du génocide rwandais, tandis que l’autre fait face aux conséquences du tsunami de 2004 sur les côtes du Sri Lanka. Le Piège de Lovecraft, en 2014, thriller inspiré de l’œuvre de H. P. Lovecraft où l’on suit la lente plongée d’un étudiant au cœur de la folie, reçoit le Prix Masterton du roman fantastique francophone 2015.

Mais c’est surtout la saga Viravolta, l’Orchidée Noire, publiée entre-temps, qui lui permet de se consacrer pleinement à l’écriture. Avec Le Piège de Dante (Grasset, 2006), commence en effet une série historique qui rencontre un réél succès, notamment à l’étranger. Dans le premier opus, Pietro Viravolta, dit l’Orchidée Noire, agent secret dans la Venise du XVIIIe siècle, enquête sur un tueur en série dont les meurtres s’inspirent des différents Cercles de L’Enfer de Dante. Dans Les Fables de sang en 2009, l’Orchidée Noire traque à Versailles un assassin qui signe ses meurtres de Fables de La Fontaine. Avec Notre espion en Amérique (2013), Viravolta part en compagnie de La Fayette conduire la guerre d’Indépendance américaine aux côtés de George Washington, avant de traverser la Révolution française dans les deux tomes Révolution 1 : Le Cœur du Roi et Révolution 2 : Le Sang du Roi, en 2017.

Parallèlement à son travail de romancier, de scénariste et scénariste de bandes dessinées, Arnaud Delalande participe au milieu des années 1990 au développement d’une école de cinéma pour les professionnels du film, le CEFPF, où il est professeur en scénario (ateliers d’écriture, cours en dramaturgie), directeur adjoint, puis consultant. Il continue son activité d’enseignement en scénario, dramaturgie ou « storytelling » en 2017 à l’école « Les Mots », fondée par Philosophie Magazine, rue Dante à Paris.

Membre de la SADN (Société des auteurs de Normandie), fondée par André Castelot et Michel de Decker, et juré pour le prix Spiritualités d’aujourd’hui remis chaque année par le Centre Méditerranéen de Littérature, il est depuis 2009 parrain et membre du conseil d’administration de l’ONG Bibliothèques Sans Frontières (BSF), dont la mission est le soutien au développement durable par la diffusion du livre, l’émergence de projets et de structures culturelles locales dans les pays en développement (Haïti, Cameroun, Niger, Rwanda, Rdémocratique du Congo).

Notre-Dame sous la terre (1998)
L’Église de Satan (2002)
La musique des morts (2003)
Le piège de Dante (2006)
La lance de la destinée (2007)
Les fables de sang (2009
Notre espion en Amérique (2013)

Révolution, 1 : Le cœur du roi (2017)
https://leressentidejeanpaul.com/2020/08/07/revolution-1-le-coeur-du-roi/

Révolution, 2 : Le sang du roi (2017)
https://leressentidejeanpaul.com/2020/08/13/revolution-2-le-sang-du-roi/

Histoire, Polar historique, Suspense

La chambre mortuaire

Les enquêtes de L’Aliéniste*
Jean-Luc Bizien
Broché – Grand livre, 11 avril 2024
Éditeur : L’Archipel

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La première enquête de Simon Bloomberg, aliéniste à la réputation sulfureuse.

Un roman qui mêle spiritisme et science lors de la préparation de l’expo universelle à Paris dans une ambiance proche d’Adèle Blanc-Sec de Tardi

Paris, juillet 1888. Un cadavre disparaît de la morgue, un autre corps est retrouvé, nu, sur les pavés après une chute vertigineuse.
Surviennent, bientôt, de nouvelles morts suspectes. L’inspecteur Desnoyers, flanqué de son adjoint Mesnard, qui applique les techniques les plus modernes, hante les rues sombres de la capitale. Il y démêlera les fils d’une conspiration qui le mène au Dr Simon Bloomberg, aliéniste à la réputation sulfureuse… que l’on dit plus dangereux encore que ses patients ! Et que penser de cette jeune Anglaise, Sarah Englewood, tout juste engagée par Bloomberg ?
Dans ce Paris où le spiritisme côtoie la science, où les esprits les plus cartésiens s’adonnent à l’absinthe, l’alcool qui rend fou, Desnoyers vacille : doit-il collaborer avec Bloomberg ou, au contraire, tout faire pour confondre le ténébreux aliéniste ?
Une à une, les découvertes morbides le rapprochent de la vérité… mais aussi du danger.

“Un face à face déconcertant, rare, dérangeant, impressionnant…
Jean-Luc Bizien est l’une des grandes voix du polar français.”
Gérard Collard

 

• Couv_2024-096_Bizien Jean-Luc - Les enquêtes de L'Alieniste

 

J’avais déjà lu ce livre, il y a quelques années, En effet, il était paru une première fois en 2011. Jean-Luc l’a revu et fait quelques modifications pour cette nouvelle édition.

Dans un Paris angoissant, juillet 1888.
Simon Bloomberg est un médecin aliéniste, c’est le personnage principal de cette série historique et policière. L’exposition universelle, l’hôpital de la Pitié Salpêtrière et la clinique Sainte-Anne où les aliénés y étaient enfermés plus que soignés.

Les chapitres courts et se terminent régulièrement par un rebondissement, suscitant un intérêt grandissant au fur et à mesure de ma lecture, accentuant le suspense du récit. Jean-Luc Bizien nous plonge dans un Paris en plein essor, où l’étude des traitements des maladies mentales était encore à ses balbutiements…

Simon Bloomberg, est un homme plein de secrets. Le couple qu’il forme avec Sarah Englewood, sa gouvernante, est des plus attachants. Ulysse est un colosse un peu simplet, mais gare à ceux qui se frotteraient à lui ! Elzbieta, la femme de Simon Bloomberg, est égyptologue et se trouve au milieu de toutes les énigmes et un “drôle” de duo de policiers qui cherche à résoudre cette étrange enquête. La maison des Bloomberg joue elle aussi un rôle très important dans le récit. Avec son imposante présence et son atmosphère pleine de secrets… C’est un véritable musée dédié à l’Égypte.
Il sera aussi question de personnes disparues, d’un cadavre volé, de séances de spiritisme, de légendes anciennes… Commence alors un jeu de dupes et de manipulation nous entraînant dans une spirale infernale.

J’ai eu beaucoup de plaisir dans ma lecture, dont Jean-Luc ne dévoilera l’intrigue qu’à la toute fin, faisant ainsi un excellent polar sur une trame historique fouillée et toute en finesse, un scénario très original faisant référence à des faits réels ! J’ai aimé aussi ce mélange de mystères inexpliqués et d’enquêtes policières, le Paris de l’époque est superbement bien retranscrit.

Merci Jean-Luc pour ce très bon roman à l’intrigue bien menée, pour ses personnalités intéressantes et très diverses, toutes très attachantes, son suspense distillé au compte-gouttes.
Une véritable réussite !
Il ne me reste plus qu’une chose à faire… Il me faut relire la suite !

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Extraits :

« Augustin Piedvache s’étira avec un miaulement grotesque. L’air froid et humide réveillait de vilaines douleurs qu’il ne parvenait à soulager qu’à grand renfort de laudanum.
Par la fenêtre, le gardien promena un regard morne sur la Seine. Ce soir, la lune était pleine, des copeaux d’or s’accrochaient à la crête des vaguelettes. Augustin lâcha un ricanement amer. Et pourquoi pas des pépites, tant qu’on y était ? Il s’amusa de ce soudain accès de romantisme. L’eau de la Seine était immonde – on n’osait plus la boire, même si les autorités affirmaient à qui voulait bien les entendre qu’elle était potable. »

« L’aliéniste tenta d’aplanir la ride soucieuse qui barrait son front à la verticale, plissant la chair jusqu’entre ses sourcils sombres. Il relut ses dernières notes à voix basse. À l’issue de cet ultime examen, il apposa son buvard sur le feuillet et referma son journal intime. Il fit jouer le tiroir secret, y déposa le carnet de cuir, referma le compartiment et se leva après avoir entendu le déclic du système de sécurité. Il écarta le rideau à la fenêtre et hocha la tête, satisfait. Ce serait une belle journée. »

« Sarah avait le feu aux joues, À n’en pas douter, ce monsieur de Saint-Monastier était une vibrante statue élevée à l’arrogance des mâles ! Fort heureusement, elle avait su trouver les mots pour rabattre son vilain caquet.
Un doute affreux la saisit soudain : n’avait-elle pas commis une faute grave en se montrant aussi insolente ? Quelle était la nature des rapports entre son employeur et cet homme ?
« Seigneur, se dit-elle, tu as réagi en parfaite idiote. Ulysse pouvait se défendre tout seul. En te comportant de la sorte, tu as peut-être signé ton renvoi immédiat ! »

« “Rédiger son journal est une opération chirurgicale, se répétait Bloomberg. On extrait les idées de son esprit, on les traduit sur la feuille blanche. On découpe, on tranche. On sélectionne, on élimine. À l’arrivée, ne doit plus rester que l’essentiel, le vital.”
Sous la morsure du fer, le papier gémissait.
Les mots s’alignaient, serrés, nerveux. »

 

Né en 1963 à Phnom-Penh (Cambodge), Jean-Luc Bizien a vécu une grande partie de son enfance à l’étranger. Il a exercé pendant une quinzaine d’années la double profession d’auteur et d’enseignant avant de se consacrer totalement à l’écriture. Jean-Luc Bizien s’épanouit d’abord dans les jeux de rôles et les littératures de l’imaginaire : il a obtenu en 1994 le prix Casus Belli du meilleur jeu de rôles pour Chimères et a publié de nombreux livres pour la jeunesse.
En 2002, il a obtenu le prix du roman d’aventures pour La Mort en prime time et le prix Fantastic’Arts pour WonderlandZ. Passant avec bonheur d’un genre à l’autre, il est l’auteur aux éditions Gründ de Vivez l’Aventure, une série de livres-jeux illustrés qui rencontre un grand succès et de la “Trilogie des ténèbres”, des thrillers contemporains aux éditions du Toucan.
Les œuvres dont il est le plus fier sont cependant ses deux fils, Elric et Adriel, respectivement parus en 1990 et 2005.

Historique, Polar historique, Suspense

Le Faubourg des diaboliques

Une enquête d’Hippolyte Salvignac**
de Philippe Grandcoing
Broché – 12 mars 2020
Éditions : de Borée

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L’antiquaire et enquêteur amateur Hippolyte Salvignac est de retour dans la France haute en couleurs de Clemenceau ! Accusé d’avoir assassiné le mari de son ancienne maîtresse, il devra batailler pour prouver son innocence, mais aussi pour disculper un ami de Picasso. Ces nouvelles aventures le mènent tout autant dans le Paris interlope de Montmartre où naît l’art du XXe siècle, qu’au coeur du faubourg aristocratique du boulevard Saint-Germain. Au fil de ses investigations où s’entremêlent la quête des origines familiales de son ami l’inspecteur Jules Lerouet et la plongée au plus profond des turpitudes des élites, il découvre également un pays aux puissants contrastes, depuis la Sologne des chaumières et des châteaux jusqu’au Midi languedocien ravagé par la crise viticole. Alliant toujours la qualité de l’information historique et un réel sens de l’intrigue, l’auteur fait revivre un moment riche en événements, celui de l’été 1907, où se forge dans la douleur et l’exaltation la modernité du XXe siècle, celle des Demoiselles d’Avignon mais aussi celles d’une économie mondialisée et d’une démocratie aux prises avec les colères populaires. Autant de défis pour les personnages historiques croisés au fil de ces pages captivantes, de Clemenceau à Picasso, en passant par Derain et Apollinaire.

 

• Couv_2023-122_Grandcoing Philippe - Le faubourg des diaboliques

 

Second volet des enquêtes d’Hippolyte Salvignac et de son désormais compère, l’inspecteur Jules Lerouet, dans le Paris d’avant la Première Guerre mondiale. Second volet qui m’a de nouveau séduit par ses nombreuses qualités, très différentes du premier récit. Nous sommes ici confrontés aux conflits politiques de l’époque, des problèmes que rencontres les vignerons du sud de le France face à une concurrence déloyale, le monde des Arts qui évolue, Picasso, Juan Gris, Max Jacob, Apollinaire, Derain, Matisse et Vlaminck, la recherche du père biologique de Jules, en Sologne puis à Collioures, l’art “nègre”, ou “art primitif” dont Hippolyte devient vite un spécialiste.

De nombreux sujets seront ainsi abordés au détriment des enquêtes qui restent quand même présentes tout le long du récit. Philippe Grandcoing est méticuleux dans sa reconstitution. Les dialogues sont travaillés en conséquence, le contexte social très présent et une atmosphère désuète très agréable. Le passage où nos héros se retrouvent dans le sud de la France m’a particulièrement plu, ce mélange d’Occitan et de Français “avé l’accent”, dans les dialogues est superbe, j’avais l’impression d’entendre les cigales.

Entre les riches quartiers de l’aristocratie, où des bourgeois cachent de drôle de magouilles, les maisons de tolérance, les viticulteurs qui se meurent peu à peu, leurs rassemblements dans le sud, les mutineries, puis les premières confrontations avec la police, suivies de l’intervention de l’armée, Clémenceau a plus d’un chat à fouetter !

Un très bon récit agrémenté de moult intrigues qui se déploient tout le long du récit. On pourrait croire que c’est un récit “brouillon”, pas du tout. L’auteur tient les rênes de son Histoire d’une main de maître… Avec ce second tome, Philippe confirme, son aisance et son savoir-faire littéraire du siècle dernier. C’est captivant, c’est intelligent et le suspense est fort bien mené. Pour les amoureux de romans historiques, il serait dommage de passer à côté des “enquêtes d’Hippolyte Salvignac”.

Et il se passe encore bien plus de choses dans ce roman (meurtres, emprisonnements à tort, jolie rousse et… chuuut… !), je vous laisse le soin de les découvrir…

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Extraits :

« Hippolyte Salvignac fut tiré de sa rêverie par, l’agitation des passagers de son compartiment à l’approche de Paris. Le crissement des freins, les secousses déclenchées par l’inversion de la vapeur et le bruit strident des sifflets des employés sur le quai lui confirmèrent qu’il était arrivé à destination. Après quinze jours passés en province, le retour dans la capitale fut un choc. Tout lui paraissait gris et sale, bruyant et grouillant. »

« Les murs du couloir étaient ornés de gravures licencieuses, dans l’esprit libertin du XVIIIe siècle. Au prétexte de scènes mythologiques, des faunes libidineux poursuivaient de leurs ardeurs nymphes virginales et bacchantes dévergondées. Le gardien de ce temple dédié aux plaisirs le mena jusqu’à une double porte dont il poussa un des battants. »

« Une charmante rousse lui avait ouvert. De petite taille, le visage constellé de taches de son, des yeux couleur d’eau de mer, les cheveux remontés en un chignon désordonné, elle portait une robe verte très ajustée qui ne laissait rien ignorer de son anatomie. Hippolyte ne put dissimuler sa surprise. Elle le gratifia d’un sourire charmeur. »

« Avoir découvert, soit par lui-même soit par l’entremise des révélations de Lerouet, les dessous de la politique et de la justice l’avait dégoûté de travailler pour Clemenceau et la police. À plus de quarante ans, il restait un idéaliste. Il aimait à croire que les hommes politiques n’œuvraient que pour l’intérêt général et que les forces de l’ordre respectaient la loi et le droit. »

 

Philippe Grandcoing, né le 6 novembre 1968, à Limoges (Haute-Vienne), est professeur agrégé d’Histoire en classes préparatoires au lycée Gay-Lussac, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la société limousine du XIXe et du XXe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » chez De Borée. La Malédiction de Rocalbes est le cinquième épisode des aventures d’Hippolyte Salvignac.

Publications
Ouvrages historiques et scientifiques

– Les demeures de la distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne, éditions PULIM, 1999.
– La baïonnette et le lancis. Crise urbaine et révolution à Limoges sous la Seconde République, éditions PULIM, 2002.
– Le siècle d’or des châteaux. Haute-Vienne 1800-1914, Editions Culture & Patrimoine en Limousin, 2002
– Un Robin des Bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou, XIXe – XXe siècles, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin (Collection « Patrimoine en poche »), 2006, 158 p. (ISBN 2-911167-49-X).

Romans de la série Salvignac

Le Tigre et les pilleurs de Dieu, éditions De Borée, 2018.
http://leressentidejeanpaul.com/2023/10/07/le-tigre-et-les-pilleurs-de-dieu//

Le Faubourg des diaboliques, éditions De Borée, 2019.
Tuer est un art, éditions De Borée, 2020.
La Conspiration hongroise, éditions De Borée, 2021
La Malédiction de Rocalbes, éditions De Borée, 2022
Les Noyés du bord de Marne, éditions De Borée, 2023

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Ouvrages collectifs

– 1905, le printemps rouge de Limoges (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2005.
– Un siècle militant : Engagement(s), résistance(s) et mémoire(s) au XXe siècle en Limousin (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), éditions PULIM, 2005.
– L’Innovation agricole en Pays Limousin du Moyen Âge à nos jours, éditions Les Monédières, 2006.
– Les grandes affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2008.
– Les nouvelles affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2009.
– Ostensions (avec Vincent Brousse), Culture et Patrimoine en Limousin, 2009.
– Fermes idéales en Limousin, Culture et Patrimoine en Limousin, 2010.
– Les grandes affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2010.
– Paysage et environnement en Limousin, de l’antiquité à nos jours, éditions PULIM, 2010.
– Les grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
– Les grandes affaires criminelles du Limousin (avec Vincent Brousse, Jean-Marie Chevrier et Jean-Michel Valade), Éditions De Borée, 2010.
– Les nouvelles affaires criminelles de la Creuse (avec Vincent Brousse), Editions De Borée, 2011.
– Les Grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2011.
– Les Nouvelles affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), De Borée, avril 2012.
– Les Nouvelles affaires criminelles de Corrèze (avec Vincent Brousse), De Borée, octobre 2013.
– Les Nouvelles affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2013.
– Limousin sur grand écran, Culture et Patrimoine en Limousin, 2013.
– Utopies en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii.), Les Ardents Éditeurs, 2014
– Oradour après Oradour (avec Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2014.
– Le Front Populaire en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii), Les Ardents Éditeurs, 2015.
– La Belle Époque des pilleurs d’églises. Vols et trafics des émaux médiévaux. (avec Vincent Brousse), Les Ardents Éditeurs, 2017.
– Sublime Périgord, la fabrique d’un territoire d’exception, (avec Hélène Lafaye-Fouhéty) Les Ardents Éditeurs, 2021.
– L’affaire Barataud. Une enquête dans le Limoges des années 1920 (avec Vincent Brousse), Geste éditions, 2022, 267 p. (ISBN 979-10-353-1552-8).

Publications diverses

– Articles d’histoire dans les revues Les Grandes Affaires de l’Histoire dont il a été conseiller éditorial de 2015 à 2018 et Les Grandes Affaires Criminelles.